Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-16
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 juillet 1869 16 juillet 1869
Description : 1869/07/16 (Numéro 197). 1869/07/16 (Numéro 197).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
84« ABUSEE.—M* 197.
• U-.' 11
BUREAUX ® PARIS ? FS8 ai ffiIBS jTtlsfoittf
B
AJBONNEMENS
TROIS MOIS.,
SIX MOIS, ....
UN AN.......
VENDREDI 16 JUILLET 1869.
ABOtfNEMENS -DE PARIS.
16 FR.
82 FR.
64 FR.
TROIS MOIS.,
SIX MOIS...
UN AN
13
26
82
FR.
FR.
FR.
coques pats étrangers , voir le tableau
pubte les s "et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
Ë. G ibiat et C°. -
rue des Bons-Enfans, 19.
UN NUMÉRO m CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE UNIVERSEL.
Lô mode d'ABO^XEMEivT le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à tordre de l'administrateur du journal, *r. do Valois, n. 10.
PARIS, fo
-Obliges de reconnaître queje -message jtu-
réclàmait, les journaux radicaux s'efforcent
de diminuer la portée de ces réformes. « En
somme, dit le Siècle, le pouvoir législatif re
çoit seul quelques satisfactions; mais le
pays, la liberté; qu'y gagnent-ils? »
Il "est difficile de ne pas éprouver quelque
étonnement en lisant de pareilles déclara
tions. Nous ayons une Chambre élue par le
suffrage universel. Cette Assemblée «pour-
» ra désormais tout ce qu'elle voudra sérieu-
d sement et fermement. » Ce sont les propres
expressions du Siècle'. Et lo même journal
vient nou's dire aujourd'hui que le pays ni
la liberté n'ont rien gagné!
Qu'entend donc le Siècle par ces mots : le
pays et la liberté ? Qui donc représente la
. nation, si ce n'est pas le Corps Législatif,
et si ie Corps Législatif est souverain, s'il
peut tout ce qu'il veut, comment dire que
la nation n'a rien gagné -et qu'elle n'est pas
libre ?
Le Siècle a prévu l'objection et il croit y
répondre en disant : « La France a peu l'ha
bitude de mettre une confiance illimitée dans
ses mandataires; elle aime beaucoup faire ses
affaires elle-même quand il y a lieu.»—Quel
est donc ce nouveau système de gouverne
ment où la France ferait ses "affaires elle-
même, sans mandataires, puisqu'elle se dé
fie de.ses mandataires? Jusqu'à plus ample
explication, nous avouons no voir dans tout
cela que du galimatias.
, Assurément il, y a d'autres réformes à
réaliser que celles qui touchent à l'organisa
tion du pouvoir législatif. Mais qui doit fai
re ces réformes, qui doit les étudier et les
voter, si ce ne sont pas les mandataires du
pays?
Le premier point $ conquérir, le plus im
portant, c'était que la Chambre pût imposer
les réformes qu'elle jugerait bonnes, et
qu'elle fût maîtresse de diriger à son gré
les ajSaires publiques. Ce point est acquis,
pn le reconnaît. Le reste viendra à son heu
re, si les impatiens et les malveillans veulent
bien ne pas tout gâter.
Hier soir, à la. Chambre des communes ,
sir J. Pakington a demandé cç que comptait
faire le ministère au sujet des changémëns
apportés par lès lord? au bill d'Irlande.
Sans s'expliquer sur le séns des résolutions
adoptées par le cabinet, M. Gladstone a ré
pondu qu'il lui paraissait très .désirable que
l'on pût s'en occuper immédiatement. Et
comme il ne jugeait pas probable que la dis
cussion pût être terminée dans la sëaoce
du jeudi, qui sera en partie remplie .par
d'autres sujets, M. Gladstone a demandé que
la question fût mise à l'ordre du jour de
vendredi.
Le parti conservateur se disposé aussi à
la lutte; le Globe publie un avis pressant
adressé aux membres du parti dans les
Communes, a Votre.présence à la Chambre
avant le. dîner et continuellement pendant
la soirée, est-il dedans cet avis, est requise
d'urgence et tout spécialement. Des votes
pouvant avoir lieu à toute heure, les mem
bres sont instamment priés de ne pas s'ab
senter par convention mutuelle, jeudi et
vendredi. »
Une réunion des membres' irlandais qui
soutiennent ordinairement le ministère a
lieu aujourd'hui. On doit y examiner les
amçndemens des lords, et d'après YOwl,
autant que l'on peut juger, des dispositions
de cette assemblée, on croit qu'elle insistera
fortement près du premier ministre pour
l'inviter à ne point céder.
Une réunion populaire présidée par M.
Ed. Beales doit également avoir lieu ce soir
pour protester contre les amendemens de la
Chambre haute. On doit y fixer la jour
d'une grande démonstration populaire.
L'esprit libéral et réformiste de la Cham
bre des communes vient de s'accuser par un
vote important. Dans la séance d'hier, M.
Locke King a proposé la deuxième lecture
du bill tendant à faire disparaître l'inégalité
en-
biens
'Hui frappe les filles pour, la succession aux
:±>\ens immobiliers lorsqu'il n'a pas'été
Mt de testament. L'objet de ce bill est
m décider que lorsqu'un individu , prb-
périal donne aux prérogatives-et au pouvoir' ^pnétaire de biens immobiliers, meurt intes-
dù Corps Législatif l'extension que le paj^ tat , ces biens soient partagés entre lès
T^nîflmaît ine imimoiiT f-(Y..n + fmobiliers.
M. Beresford Iîope a demandé le renvoi
de là deuxième iecture à trois mois; ce qui
équivaut, comme on sait, à une proposition
de rejet.
La Chambre étant allée aux voix, 169 se
sont prononcées pour la deuxième lecture et
144 contre, soit une majorité de 25. Le till
sera discuté eh comité me«:redi prochain.
Ainsi sont attaqués les uns après les au~
très les inégalités et les privilèges qui pa
raissaient le plus fortement- enracinés dans
les mœurs de nos voisins. Graduellement,
sans 'secousse, mais avec fermeté et sans
tamps d'arrêt, l'Angleterre réalise peu à
peu datis son sein l'égalité démocratique
vers laquelle marchent toutes les sociétés"
modernes.
Nous n'avons pas à donner les mêmes
éloges à la deuxième Chambre de Darms-
tadt. Elle avait à se prononcer, sur un projet
de loi tendant à rétablir la bastonnade dans
le Code pénal militaire. Ce projet, calqué
sur le modèle prussien, a obtenu l'adhésion
de la commission, qui a conclu en sa fa
veur. Malgré l'opposition énergique de plu
sieurs membres, la Chambre n'a pas voulu
que les institutions hessoises demeurassent
en arrière, et elle a voté l'importation de la
bastonnade prussienne dans le duché de
Hesse.
11 est douteux que le gouvernement et la
Chambré de Darmstadt trouvent beaucoup
d'imitateurs ni d'apologistes en Allemagne
et en Europe.
Le général Prim a présenté hier aux Cor-
tès le nouveau cabinet dont une dépêche a
indiqué mardi la composition. Le prési
dent du conseil a répété à cette occasion
que la politique du gouvernement est con
forme au programme de la révolution. Tou
te tentative de réaction, a-t-il dit, sera éner-
giquement combattuo.
On trouvera dans notre correspondance
particulière de Madrid , des détails sur les
difficultés que le général Prim a rencontrées
pour compléter le ministère.
. C. Barbe.
TÉLËGRAPmSS PRIVÉE.
agence hatas.
Angleterre.
Londres, . 1 S juillet.
• Des désordres ont éclaté à Lurgan, en Irlan
de. Les orangistes ont-détruit seize maisons ca
tholiques. ,
L'ordre est maintenant rétabli. *
Le Times conseille à l'Espagné de vendre l'île
de Cuba après avoir proroqué préalablement un
plébiscite.
Londres, 18 juillet.
La Banque d'Angleterre vient de réduire son
escompte de 3 1/2 à 3 0/0.
Belfast (Irlande), 14 juillet. ;
De nouveaux troubles orangistes ont eu lieu
ici. Des écoles catholiques ont été attaquées.
Une d'elles a été entièrement ,détruite. La po
lice a été assaillie à coups de pierres. L'ordre a
été rétabli.
Etats-Unis.
New-York,14 juillet.
Le "président Gràjit a décidé que les élections
dans l'Etat de Mississipi auraient lieu au mois
de novembre.
Prusae.
Cologne, 18 juillet, 6 h. 38 matin.
S. A. R. le prince Oscar de Suède arrivera à
Paris ce soir et descendra à la légation de
Suède.
Autriche.
Briinn #Ioravie), 14 juillet, soir.
De graves désordres, commis ici hier et avant-
hier par la population ouvrière, ont nécessité
l'intervention de la force publique. La troupe,
chargée \io faire évacuer les rues, ayant été
attaquée à coups de pierres, à fait usage do ses
armes. Il y a eu deux morts .et douze blessés
parmi les agitateurs. Des précautions sérieuses,
ont été prises contre le renouvellement des
scènes de désordre. *
$!s^a«rae.
, • Madrid, 14 juillet.
Çortês. — Le général Prim, en présentant le
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne Isont pas rendus.
Les aberanemens datent dès I er et 16
de chaque mois.
S 'adresser pour les Annonces à MM. Fauche y, Laffite, Bullier, et C q ,
place de la Bourse, 8, à M. Dupôkt, 7, rue Coq-IIéron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserpe d'examen,., et, s'il y. a lien, de modificùAion par
' tournai.
du
nouveau cabinot (dont la composition a été déjà
indiquée par une précédente dépêche), dit que
la. politique du gouvornoment est conforme au
programme de ; la révolution ■ et qu'elle sera
énergique contre toute ten alive de réaction.
Du loi* g débat s'engage ensuite au sujet des
droits et des libertés individuels.
.Italie.
Rome, 14 juillet.
Oa a communiqué hier soir au Pape la nou
velle de la môrt de son frère', le comte Gabriel
Masteï Ferretti, qui a succombé à Smigaglia
aus suites d'une chute. Le comte Gabriel était
dans sa quatre-vingt-dixième année. Il était le
chef de sa famille. "
Le Pape est très affecté.
Le livre récent do M. E. Renan sur saint Paul
a été déféré à la congrégation de l'Index et con
damné. La condamnation.sera soumise à l'ap
probation du Pape.
*
Vienne, 14 juillet, (i h. 4P du soir.
Des conflits sérieux ont eu- Ijeu hier entre les
ouvriers d'un côté, la police et la force militai
re de l'autre, à ; Briinn en Moravie, où depuis
quelques temps les grèves étaient a l'état per
manent.
Trois soldats ont été tués.
On considère comme certaine l'existence
provocations étrangères. • ■ ;
(Correspondance du Nord-Est.)
de
SERVICE DE NUIT.
v . Ângfie$es»re
Londres, 18 juillet.
Chambre des commune s. — M. Gladstone-dif'
. qu'il proposera le rejet des a'mendomenâ au bill
relatif à l'Eglise d'Irlante votés par la Chambre
des lords, y compris l'amendement qui place
sur le pied de l'égalité le clergé catholique etle
clergé presbytérien.
Londres,-18 juillet.
Le bilan de la Banque d'Angleterre présente
les résultats suivans :
Augmentation : Réserve des billets, 87,8101. st.
Diminution: Encaisse métal!., 40,7601. st.
— Portefeuille. 1,714,2801. st.
— Comptes particul. 1,180,1871. st.
— Compte du Trésor 835,6711-st.
S
Le Corps Législatif est prorogé, le Sénat
n'est pas réuni, les ministres d'hier ont
donné leur démission, les ministres de de
main ne sont pas encore désignés.
Voilà la situation actuelle.
Peut-elle se prolonger ? "
Evidemment, non.
Le parti constitutionnel libéral triomphe.
Les réformes qu'il réclamait ont été accor
dées. Les hommes qui représentaient plus
spécialement le programme contraire au
sien se sont retirés.
. C'est à lui maintenant à appliquer ses
doctrines, à faire entrer ses théories dans le
domaine des faits.
Nous comprenons parfaitement toutes les
hésitations des promoteurs de l'interpella
tion des 116. La Chambre, surprise par un
changement quelque peu brusque dans nos
institutions, n'est pas encore class,ée. On ne
sait, au juste, où est la majorité, ce qu'elle
veut, ee qu'elle redoute* ce qu'elle espère.
On ne peut prévoir les ' véritables disposi
tions du Sénat.
Le sénatus-consulte ira-t-il au delà, res-
tera-t-il en deçà dès promesses libérales
contenues dans le message impérial ?
C'est ce que tout-le monde ignore.
Ce sont là des considérations de nature à
faire reculer les moins timides. Il est clair
que la première expérience d'un système
nouveau peut toujours être fatale à ceux
qui la tentent. Mais, d'autre part, ilest égale
ment évident que, si personne ne se dévoue,
nous allons commencer une crise ministé
rielle dont le dénoûment ne saurait être fa
vorable aux principes que nous défendons.
L'Empereur nous a donné tout ce que
nous pouvions attendre de son initiative. Le
reste dépend de no.us. Selon que lés réfor-
mes nouvelles seront bien ou mal présentées,
bien ou mal appliquées, nous fonderons en
France la liberté parlementaire ou nous re
commencerons le 19 janvier.
Dans de telles circonstances, à un pareil
moment, il convient de mèttre à l'écart des
susceptibilités qu'en , d'autres temps nous
trouverions fort légitimes.
Nous avons demandé la réforme constitu
tionnelle, on nous l'accorde — livrons-nous
corps et âme à cette œuvre qui est nôtre>
sans nous préoccuper de notre popularité,
de nos situations politiques. Avant tout il
n&us- faut démontrer que nous sommes
prêts, et qu'ail demandant un changement
de personnes, nous ho prétendions pas jeter
le pays dans les aventures.
"Tl y a dans la Chambre actuelle tous les
élémens d'un-ministère durable, inspirant
confiance au pays et groupant autour de lui
une imposante majorité-,
flous savons très bien que l'on ne peut
passer sans transition du régime purement
personnel au régime parlementaire.
La transition sera suffisamment ménagée
par une administration mixte composée de
membres du parti constitutionnel libéral et
d'hommes déjà rompus aux affaires publi
ques.
En attendant la décision' du Sénat, il se
rait facile aux ministres nouveaux de ne
pas intervenir dans la défense d'actes an
térieurs dont ils n'accepteraient pas la res
ponsabilité. On connaît bien leurs doctrines
et l'opinion publique leur tiendra compte
d'une situation qu'ils n'ont pas créée, et
qu'ils subissent dans l'intérêt de tous.
Nous dirons donc aux chefs c[u parti
constitutionnel libéral :
Entrez aux affaires, et ne vous inquiétez
pas des jugemens que vos adversaires por
teront sur vous. Ne vous préoccupez pas de
vos susceptibilités personnelles, car il est
i(&s~heuf£s solennelles où un honnête hom
me doit être indépendant de lui-même.
ROBERT MITCHELL.
Les trois autres seraient réservés à des dépu-
téi du centre gauche.
, Oa annonce que M. Rouher accepte la prési
dence du Sénat qui lui a été, à plusieurs repri
ses, ofïerto par l'Empereur.
COURS DE LA BOURSE.
cours d*clgtebb . le 14. i le is Hausse.'Baisse.
8B/Q au compt. 71 70 71 .80
—Fin du mois.
êïfSau eom.pt.
71 70; 71 90
103 » 103 25
10
20
25
LA CRISE MINISTERIELLE.
La Patrie restreint ses renseignemens de
ce soir à ces déux points qu'elle croit hofs
de conteste : ~ -
Constitution imminente du nouveau minis
tère; ... '
Reprise très prochaine des séances de la
Chambre pour achever la vérification des pou
voirs.
Nous lisons dans le Temps ; i
On prétend de là dissolution Immédiate du Corps Législatif
et d'un remaniement complet du personnel des-
préfets la condition expresse de son entrée aux
affaires. "
Dîaprès nos dernières informations, "une com
binaison mmistériëlle serait sur le point d'à-'
boutir. On dit môme que le Journal officiel
pourra la, donner demain. M. Segris a, dit-on,,
refusé. i -
Parmi les noms actuellement prononcés, on
cité M. Bùsson-Bitlault, qui serait désiigné pour
les travaux publics, et M. Nogent Saint-Làùreris,
qui le serait pour l'instruction publique. On es
père vaincre les hésitations de M. de la Tour-
d'Auvergne, qui remplacerait M. de Lavalette.
Il est entendu que M. de Forcado la Roquette
conserverait le ministère de l'intérieur, ét M.
Magné le ministère des finances.
Quant à la prorogation, les bruits sont con
tradictoires. Hier, à la réception de M. le prési
dent Schneider', on pensait que le Corps Légis
latif serait convoqué pour la semaine prochai
ne. Aujourd'hui les bruits sont moins favora
bles. .
Il est question de M. Delangle pour la rédac
tion du rapport concernant le sénatus-consulte
qui doit être soumis aux délibérations'du Sénat.
Jusqu'à présent c'est au président de la haute
assemblée que, dans des circonstances analo
gues, cette tâche .avait été dévolue ; n»ais on
pense que M. Rouher, à cause de sa situation
particulière et du rôle qu'il a joué dans la der
nière crise, déclinera l'honneur de motiver, de
vant le Sénat, les récentes mesures dont le sé
natus-consulte doit être la sanction suprême. ■
L'incident relatif au décret de prorogation du
Corps Législatif prend des proportions telles ,
quo nous croyons devoir en préciser les détails.
Le matin du.12, le ministre d'Elat.avait écrit
de sa main et fait signer par l'Empereur un dé
cret prorogeant le Corps Législatif au lundi 19
de ce mois. M. Rouher était révenu avec ce dé
cret, qui devait être lu en séance publique. Le
soir, il n'avait été envoyé au Journal officiel
qu'une note annonçant la démission de tous les
minisires.
A minuit moins un quart le ministre était
couché. M. Schneider, arrivant de Saint-Cloud,
apporte une lettre de l'Empereur qui priait M.
"Rouhér d'insérer au Journal officiel un décret
rédigé sur les observations de M. Schneider et
d'ajouter à la note annonçant la démission des
ministres, que cette démission était acceptée,
mais qu'ils continueraient h diriger les affaires
courantos jtrsau'à leur remplacement. .
Dans cette lettre, le souverain exprimait les
plus profonds regrets de la résolution de M.
Rouher*.
M. Schneider fit transmettre cette lettre à M.
Rouher et se retira. '
M. Rouher dut alors contre-signer le nouveau
décret de prorogation qui supprimait le pre
mier, et le fit envoyer au Journal officiel; car,
n'étant plus ministre puisaue sa démissibn était
acceptée, il n'avait qu'à exécuter l'ordre formel
qu'il venait de recevoir de son souverain et au
quel la démarche même de M. Schneider atta
chait un caractère évident d'urgence.
Aussitôt composées, les épreuves de la npte
et des deux décrets de prorogation du Corps
Législatif et de convocation du Sénat furent en
voyées à M. Norbort-Billiart, directeur des jour
naux officiels, qui, bien que frappé de l'incon-
ci fiabilité existant entre cette prorogation ' et la
convocation du Corps Législatif pour la séancè
du 13, ne dut pas se permettre une modifica
tion dans lç compte rendu officiel, placé sous
l'autorité exclusive du président du Corps Lé
gislatif.
La présidence avait paru croire d'abord que
l'insertion du décret au Journal officiel suffi -
sait pour supprimér l'ordre du jour, sans qu'il
fût nécessàire de communiquer, par une lectu
re, ce décrétau Corps Législatif, Ce n'est que
vers onze heures que l'on songea à convoquer
à nouveau les députés pour la séance dont on
connaît les résultats.— Emile Martin.
Nous lisons dans la Liberté :
Le nouveau ministère est encore à la période
de la gestation.
Hier, à quatre heures, M. Segris a été appelé
à Saint-Cloud. L'honorable député d'Angers
consent bien à faire partie du cabinet, mais à
la condition expresse d'y faire entrer avec lui
quatre de ses amis du centré gauche.
Voilà où en sont les chosesà l'heure qu'il est;
tous les autres bruits dont ôn est si prodigue à
Paris sont prématurés ; la formation du minis
tère n'est guère plus avancée que mardi matin.
Nous restons encore dans la phase de l'at
tente.— Odysse-Barot.
Nous lisons dans la France :
Nous croyons que la crise ministérielle tou
che à son terme, et très probablement le nou
veau cabinet sera formé aujourd'hui même.
Il est certain que MM. de Forcade La Roquet
te, Magne, le maréchal Niel et l'amiral Rigault
de Genouilly entreront dans la combinaison qui
s'élabore en ce moment.
On désigne M. de.Parieu pour la présidence
du conseil d'Etat.
Deux portefeuilles, sur les cinq qu'il y a à dis
tribuer, seraient confiés à des députés do la ma
jorité; On cite déjà les noms' de MM. Busson-
Bitlault et NogentSUint-Lauïens.
Il faut observor qu'aucun des déf
ception do M. Segris, n'a été appji
poreur.
M. le maréchal Vaillant, dont le \
désigné pour être supprimé, resterd
réchal du palais.
Le maréchal est, de plus, membr
privé; mais il n'en touché pas le trai
oment.
ECHOS PARLEMENTAIRES.
Jeudi, 4 heures du soir.
Au palais Bourbon, on paraît croire que
la prorogation "de la Chambre n'est pas à
longue échéance. On,va même jusqu'à fixer
le jour de "la reprise' des séances à lundi,
suivant les plus pressés ; à mercredi, sui
vant les autres. .
La buvette est cependant fermée ; d'autre
part, la Caisse du Corps Législatif, qui de
vait payer, à dater d'aujourd'hui, l'indem
nité d'un mois; n'est pas ouverte.
Les nouveaux députés, «du moins ceux
qui ne sont pas encore « classés, » c'est-à-
dire qui n'ont.pas d'engagemens pris envers
tel ou tel parti, se' réunissent aujourd'hui,
à trois heures, au Corps Législatif. C'est sur
l'initiative de MM-, Geûton (du Gard) etCoste-
Floret (de l'Hérault), que cette réunion a été
provoquée.
La pensée qui a guidé les auteurs de cette .
proposition paraît être celle-ci : les députés
.nouveaux, libres de tous antécédens, de
nout parti pris, de tout engagement, for
ment un noyau considérable dont la con
duite à venir est encore indécise. Il y a là
une incertitude qu'il est bon de faire ces
ser. Le gouvernement, d'une part, le minis
tère en formation, de l'autre, enfin les nou
veaux députés eux-mêmes ont intérêt à sa
voir de quel côté se portera ce groupe, assez
nombreux pour constituer par son appoint
une majorité stable.
Les députés présens paraissent impa
tiens de savoir si, oui ou non, la-Chambra
reprendra bientôt ses séances. Ceux mêmes
qui sont désireux de partir n'osent pas s'é-
ioigriec. On prétend (toutefois le fait n'est
pas prouvé), que M. le président Schneider
aurait conseillé à quelques député.-; « de ne
pas trop s'écarter. »
On saura sans doute demain à quoi s'en
tenir.
Les membres de la gauche qui sont parlis
ont dû laisser leur adresse de façon à pou
voir être rappelés par dépêche du soir au
lendemain. ;
La gaucho se réunit-tous les jours.
M. Saillard, attaché au. cabinet du ministre
d'Etat pour les affaires relatives à la politique
étrangère, serait, d après certains bruits, dési
gné pour un poste de ministre plénipotentiaire.
D'autres disent qu'il suivra Ml Rouher à la pré
sidence du Sénat. Nous doùnons ces deux ver
sions sous toutes réserves.
Nous lisons dans la Presse : .
Une multitude de listes ministérielles sont en
circulation. En voici line, dont nous ignorons
les .chances de succès, mais qui nous paraîtrait
de nature à être accueillie avec faveur par l'o
pinion publiquè : '
M. Schneider, ministre d'Etat, président du
conseil; . !
M. Drouy de Lhuys, aux aflaires étrangères ;
M. Chevandier de Valdrôme, à ^intérieur ;
M. de Chasseloup-Laubat, aux travaux pur
blics;
M. Heurtier, à l'agriculture et au commerce ;
M. de Parieu, à l'instruction publique et aux
cultes;
M. Segris, à la justice ;
M. Magne, aux finances ;
M. le maréchal Niel, à la guerre;
M. Rigault de Genouilly, à la marine. '
Le ministère de la maison de l'Empereur se
rait supprimé. •
M. de Forcade la Roquette prendrait la prési
dence du ' conseil d'Etat, et M. de Talhouet la
présidence du Corps Législatif.
Nous croyons savoir qu'aujourd'hui, à midi,
il y a trois combinaisons en projet, a. Saint-
Cloud.
La première comprendrait MM. Drouyn de
Lhuys, Magne, Genteur, de Forcade, le maré
chal Niel, l'amiral- Rigault de Genouilly et de
'Chasseloup-Laubat pour la présidence du con
seil d'Etat.
Dans la seconde, figurent MM. Segris, Lou-
vet, de.La Tour d'Auvergne, Magne, de Forea-
de, et les ministres actuels de la guerre et do la
marine. ' .
: En cas d'insuccès de ces doux combinaisons,
une troisième,, présentée par le prince Napo
léon, comprendrait MM. Emile Ollivier, Latour-
du-Moulin,- Buffot,- de Talhouët, Segris, de Pa
rieu, Magne et les ministres actuels do Ja guer
re et do la marine.
Vers quatre heures, les députés étaient
nombreux à la salle des conférences. La
réunion des nouveaux députés n'avait pas
encore eu lieu,
La durée de la prorogation était toujours
le thème à peu près unique des conversa
tions. Les membresde la gauche se pronon
çaient dans le sens d'une prompte convoca
tion. « Peu nom importe, un'dès plus'
jeunes, parmi les nouveaux venus de l'op
position, « mais s',il platt au gouvernement
de prolonger pendant trois ou quatre mois la
période électorale dans 55 circonscriptions,
nous ne nous y opposerons pus. Il verra que
mieux valait dissoudre. »
Cette appréciation, vivement conobatlue
par un certain nombre des membres pré
sens, trouvait cependant de l'écho chez- quel
ques autres.
A cinq heures on était encore dans la plus
grande incertitude sur la date probable do
la reprise des séances.
C'est ce soir,, à neuf heures, que l'Empe
reur doit recevoir la députation des mem
bres du Corps Législatif dont les pouvoirs
n'ont pas été vérifiés.
Si nous ent croyons un bruit dont la Li
berté sjest fait l'écho, l'Empereur aurait dé
pendu à un député qui l'interrogeait sur
l'époque de la nouvelle' convocation du
Corps Législatif: « Dans une quinzaine.»
fie qui nous /reperte au 9 août.
BEBran
©n ne désigne .pas encore le nouveau pré
sident du conseil d'Etat, mais il paraît arrê
té que les bâtimens où sont installés les ser
vices du ministère d'Etat seront réservés,
pour devenir la résidence du successeur de
M. Vuitry.
C. PlEL.
NOUVELLES POLITIQUES.
M. de Saint-Fëréol, chef du cabinet do M. do
Lavalotio, est nommé ministre plénipotentiaire
Feuilleton du Constitutionnel, 10 juillet.
LA DESTINÉE
PROLOGUE
I.
Savez-vous rien de plus terrible que l'as
saut d'une forteresse? Avez-vous vu ces mu
railles trouées par le boulet, encore debout,
mais déjà chancelantes, attaquées avec un
courage que rien n'arrête, défendues avëc
une énergie' que rien n'abat, vomissant du
fer et du feu, semant la mort, et tombant
enfin dans le sang?
Il y a là, plus peut-être que dans aucun
autre fait de guerrp, un moment de véritabla
épouvante dont on voudrait pouvoir détour
ner les y«ux. On apprend à tuer en appre
nant à mourir ; c'est la loi fatale des choses,
et, du moins pour le# natures vulgaires,;
l'école du courage devient presque nécessai
rement l'école de. la cruauté.
C'est surtout quand la victoire pousse à
travers la brèche fumante les bataillons dé
cime i et furieux, qu'on peut contempler la
guerre dans toute son horreur* Le soldat ne
rêve plus que meurtre et carnage. La civili
sation s'éteint ; la barbarié se rallume. Une
sorte de rage, emplit son âme, et y règne
en furieuse. Comme le taureau espagnol,
enfermé dans le cirque et harcelé par les
banderilles des picadors, il voit rougé. En
proie au paroxysme des plus, violentes pas
sions, il déshonore en lui l'humanité : il ne
songe plus qu'à tuer, il faut qu'il tue!
Que voulez-vous? C'est la. bataille- aux
jeux'sanglansl On ne prend-pas une redoute
comme on tire les marrons du feu. Les faits
de guerre n'ont pas l'habitude de se passer
en douceur; la mort qu'on peut recevoir rend
indifférent à celle qu'on donne; ôn est en
traîné les uns par les autres, on ne voit plus
qu 'une chose : le but, le triomphe ! et pour
l'atteindre tous les moyens sont bons, et
c'est ainsi que la vie des hommes est broyée
comme le grain sous la meule. • . „
Nous sommes en Afrique. •
Une révolte soudaine de cette Kabylie in
cessamment remuante, toujours vaincue,
rarement soumise, jamais apaisée, avait at
tiré sur les limites de la terre française une
assez forte colonne expéditionnaire, chargée
d'y planter le drapeau. .
Chassé de toutes ses positions, l'ennemi
s'était replié de jour -en jour devant nos ar
mes victorieuses. Acculé maintenant dans
un contrefort de ses montagnes, il se voyait
cerné dans ses derniers retranchemens. Il
cèmprenait qu'il allait jouer contre nous la
pkrtie suprême et sans .revanche, et il re
cueillait ses forces, car celle-ci perdue, tout
était perdu. Les Arabes le 'savaient bien ;
aussi étaient-ils disposés à se défendre avec
la' farouche résolution du désespoir, celte
dernière espérance des vaincus. .
Le matin, à l'aube du jour, Je général qui
commandait l'expédition divisa sa troupe
en trois.colonnes, et donna l'ordre de mar
cher en avant.
La position, que la nature des lieux, bien
plus que les travaux d'art, rendait assez for
te, ne pouvait en riea comparer aux cita
delles élevées par le génie militaire des na
tions européennes. C'était une sorte de vas
te enceinte, à mi-côte , protégée d'un côté
par le* redans de la montage ; de l'autre,
par un vrai rempart de rochers abruptes,
entre lesquels s'épanouissait la végétation
orientale des cactus, des térébinthes, des
chênes verts et des lentisques. On avait
protégé l'entrée par des épaulemens en
terre, percés de mçurîrières et d'embrasu
res, qui laissaient .passer la gueule des
canons, le long col des couleuvrines, et le
point de mire des fusils damasquinés. Les
plates - formes des rochers étaient elles-
mêmes couronnées de petites pièces, fort
bien pointées et défiant nos troupes.
Au moment où les colonnes d'attaque, in
trépidement enlevées par leurs chefs,- s'é
branlèrent pour l'assaut, la montagae tout
entière, tressaillant sur sa base, se hé
rissa de fer et s'enveloppa de feu, Tous
les Arabes se trouvèrent à leur poste de
combat. La poudre parlait aussi haut
d'un.côté que de l'autre, et le courage était
égal ici et là. Des deux côtés on jouait sa ,
vie et on recevait la mort avec une égale in
trépidité. Il vint un moment où la lutte prit
des proportions, gigantesques. Prête à finir
partout, elle recommençait sur vingt points
à la fois. De temps en temps, par des sor
ties furieuses, les assiégés .prenaient eux^
mêmes,l'offensive, et accouraient, au-devant
du-trépas, donnant ainsi à la mêlée je «e
sais quel caractère épique, d'une grandeur
vraiment terrible. Nos coloaaes, comme des
serpens aux sanglans anneaux, se tordaient
enr les flancs de la montagne, s'arrêtaient
quèlques secondes, comme incertaines ,
sous les volées de la mitraille, et repartaient
bientôt avec une ardeur souvelle, décidées,
à ne se reposer qu'à l'abri des remparts
vaincus; et au sein même de leur triomphe.
Déjà, cependant, des compagnies de vo
lontaires, qui s'étaent avancées vers la place
à la faveur de broussailles couronnant des
rochers si escarpés qu'on avait négligé de
les défendre, apparurent sur les hautes crê
tes qui dominaient l'enceinte.- r.
A leur aspect, les assiégeans poussèrent
une immense clameur et s'élancèrent avec
une nouvelle ardeur vers la brèche étroite
que venait d'ouVrir l'artillerie.
Les Arabes se montrèrent sur leurs re-
tranchemens, et, par une déchargé bien
nourrie, tentèrent une dernière fois d'arbri-
ter les assaillans. Mais rien n'arrête la furiê
française. Nos soldats, après uns courte hé
sitation, reprirent leur course impétueuse,
et tout plia devant eux.
Bientôt Allah, oubliant que Mahomet est
son prophète, abandonna ses défenseurs.
: C'était maintenant sur la brèche même
qu'avait lieu le combat, combat terrible,
corps à corps, où l'arme blanche remplaçait
la poudre, ou 1 éclair de la baïonnette suc
cédait au tonnerre (lu fusil.
Parmi les plus ardens au milieu de cette
mêlee ar icute on remarquait un jeune chef
de bataillon qui faisait de véritables prodi
ges de valeur. A la tête de la première com
pagnie de la première colonne, il avait déjà
pénétré trois fois dans 1^ place, et trois fois
aussi il en avait été repoussé par un groupe
compacte et serré d'Arabes, où la mort faisait
incessamment d'inutiles trouées, car pour
un homme qui tombait, il se présentait aus
sitôt dix combattans.
Lui, cependant, le sabre au poing, la lêle
nue, car il avait perdu son képi dans l'ac
tion, les cheveux au vent, l'œil en feu, aussi
insouciant du danger que s'il ëût étéà l'épreuve
de la balle, électrisait ses hommes par son
exemple bien plus encore que par ses pa
roles. Tout à coup, il fit un suprême effort,
bondit vers la brèche, et dans une lutte qui
sembla, un moment, prendre le caractère
d'un véritable duel, s'attaquant au chef de
là tribu, autour duquel ses séides se grou-*
paient en noyau serré, il l'étendit mort d'un
coup de pointe en pleine poitrine. - *
L'Arabe tomba, comme eût fait un chêne,
frappé au-dessus de la racine par la cognée
du bûcheron. On entendit sa chute à travers
les mille bruits de la bataille, et ses compa
gnons y répondirent par un cri de terreur et
de désespoir.
Ce fut ta fin de tout : la digue était rom
pue; le torrent se précipita, le torrent qui
roulait la-mort avec ,ses flots d'hommes.
Debout sur la brèche fumante, couvert de
sang et de poussière, le commandant es
suya la sueur qui ruisselait sur son front,
et regarda devant lui. Hommes, femmes,
enfans, troupe vaincue, s'enfuyaient dans
toutes les directions. Lui, restait immobile à
la même place.
La position que les Français venaient
d'enlever par un des.plus brillans faits d'ar
mes de la campagne ne ressemblait en rien
à ces villes arabes, tellement fortifiées à l'in
térieur, que chaque rue barricadée devient
comme un nouveau rempart, et que chaque
maison forme une vraie citadelle, exigeant
un "nouveau siège et un nouvel assaut.
Ici, au contraire, on se trouvait dans une
gorge de montagne, dont quelques hommes •
déterminés avaient pu défendre-un moment
l'entrée; mais, une fois les rochers escala
dés,-les cimes tournées, les ouvrages de ter
re emportés, il n'y avait vraiment plus de
résistance possible. : .
C'est ce que le commandant no tarda pas
à comprendre ; aussi, remettant le sabre'au
fourreau, et.d'un gesté protecteur, étendani
la main sur-les vaincus :
' — C'est assez ! dit-il à cejix qui l'entou
raient ; qu'on ne tue plus !
: Belles paroles, mais paroles inutiles *
que la vent de la bataille emporta, et que
personne-n'entendit ou ne voulut enten
dre. 1
On tua encore !
Que l'on nè s'indignë pas trop, cependant!
Ce ne sont pas les philosophes et les mora-
• U-.' 11
BUREAUX ® PARIS ? FS8 ai ffiIBS jTtlsfoittf
B
AJBONNEMENS
TROIS MOIS.,
SIX MOIS, ....
UN AN.......
VENDREDI 16 JUILLET 1869.
ABOtfNEMENS -DE PARIS.
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pubte les s "et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
Ë. G ibiat et C°. -
rue des Bons-Enfans, 19.
UN NUMÉRO m CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE UNIVERSEL.
Lô mode d'ABO^XEMEivT le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à tordre de l'administrateur du journal, *r. do Valois, n. 10.
PARIS, fo
-Obliges de reconnaître queje -message jtu-
réclàmait, les journaux radicaux s'efforcent
de diminuer la portée de ces réformes. « En
somme, dit le Siècle, le pouvoir législatif re
çoit seul quelques satisfactions; mais le
pays, la liberté; qu'y gagnent-ils? »
Il "est difficile de ne pas éprouver quelque
étonnement en lisant de pareilles déclara
tions. Nous ayons une Chambre élue par le
suffrage universel. Cette Assemblée «pour-
» ra désormais tout ce qu'elle voudra sérieu-
d sement et fermement. » Ce sont les propres
expressions du Siècle'. Et lo même journal
vient nou's dire aujourd'hui que le pays ni
la liberté n'ont rien gagné!
Qu'entend donc le Siècle par ces mots : le
pays et la liberté ? Qui donc représente la
. nation, si ce n'est pas le Corps Législatif,
et si ie Corps Législatif est souverain, s'il
peut tout ce qu'il veut, comment dire que
la nation n'a rien gagné -et qu'elle n'est pas
libre ?
Le Siècle a prévu l'objection et il croit y
répondre en disant : « La France a peu l'ha
bitude de mettre une confiance illimitée dans
ses mandataires; elle aime beaucoup faire ses
affaires elle-même quand il y a lieu.»—Quel
est donc ce nouveau système de gouverne
ment où la France ferait ses "affaires elle-
même, sans mandataires, puisqu'elle se dé
fie de.ses mandataires? Jusqu'à plus ample
explication, nous avouons no voir dans tout
cela que du galimatias.
, Assurément il, y a d'autres réformes à
réaliser que celles qui touchent à l'organisa
tion du pouvoir législatif. Mais qui doit fai
re ces réformes, qui doit les étudier et les
voter, si ce ne sont pas les mandataires du
pays?
Le premier point $ conquérir, le plus im
portant, c'était que la Chambre pût imposer
les réformes qu'elle jugerait bonnes, et
qu'elle fût maîtresse de diriger à son gré
les ajSaires publiques. Ce point est acquis,
pn le reconnaît. Le reste viendra à son heu
re, si les impatiens et les malveillans veulent
bien ne pas tout gâter.
Hier soir, à la. Chambre des communes ,
sir J. Pakington a demandé cç que comptait
faire le ministère au sujet des changémëns
apportés par lès lord? au bill d'Irlande.
Sans s'expliquer sur le séns des résolutions
adoptées par le cabinet, M. Gladstone a ré
pondu qu'il lui paraissait très .désirable que
l'on pût s'en occuper immédiatement. Et
comme il ne jugeait pas probable que la dis
cussion pût être terminée dans la sëaoce
du jeudi, qui sera en partie remplie .par
d'autres sujets, M. Gladstone a demandé que
la question fût mise à l'ordre du jour de
vendredi.
Le parti conservateur se disposé aussi à
la lutte; le Globe publie un avis pressant
adressé aux membres du parti dans les
Communes, a Votre.présence à la Chambre
avant le. dîner et continuellement pendant
la soirée, est-il dedans cet avis, est requise
d'urgence et tout spécialement. Des votes
pouvant avoir lieu à toute heure, les mem
bres sont instamment priés de ne pas s'ab
senter par convention mutuelle, jeudi et
vendredi. »
Une réunion des membres' irlandais qui
soutiennent ordinairement le ministère a
lieu aujourd'hui. On doit y examiner les
amçndemens des lords, et d'après YOwl,
autant que l'on peut juger, des dispositions
de cette assemblée, on croit qu'elle insistera
fortement près du premier ministre pour
l'inviter à ne point céder.
Une réunion populaire présidée par M.
Ed. Beales doit également avoir lieu ce soir
pour protester contre les amendemens de la
Chambre haute. On doit y fixer la jour
d'une grande démonstration populaire.
L'esprit libéral et réformiste de la Cham
bre des communes vient de s'accuser par un
vote important. Dans la séance d'hier, M.
Locke King a proposé la deuxième lecture
du bill tendant à faire disparaître l'inégalité
en-
biens
'Hui frappe les filles pour, la succession aux
:±>\ens immobiliers lorsqu'il n'a pas'été
Mt de testament. L'objet de ce bill est
m décider que lorsqu'un individu , prb-
périal donne aux prérogatives-et au pouvoir' ^pnétaire de biens immobiliers, meurt intes-
dù Corps Législatif l'extension que le paj^ tat , ces biens soient partagés entre lès
T^nîflmaît ine imimoiiT f-(Y..n + fmobiliers.
M. Beresford Iîope a demandé le renvoi
de là deuxième iecture à trois mois; ce qui
équivaut, comme on sait, à une proposition
de rejet.
La Chambre étant allée aux voix, 169 se
sont prononcées pour la deuxième lecture et
144 contre, soit une majorité de 25. Le till
sera discuté eh comité me«:redi prochain.
Ainsi sont attaqués les uns après les au~
très les inégalités et les privilèges qui pa
raissaient le plus fortement- enracinés dans
les mœurs de nos voisins. Graduellement,
sans 'secousse, mais avec fermeté et sans
tamps d'arrêt, l'Angleterre réalise peu à
peu datis son sein l'égalité démocratique
vers laquelle marchent toutes les sociétés"
modernes.
Nous n'avons pas à donner les mêmes
éloges à la deuxième Chambre de Darms-
tadt. Elle avait à se prononcer, sur un projet
de loi tendant à rétablir la bastonnade dans
le Code pénal militaire. Ce projet, calqué
sur le modèle prussien, a obtenu l'adhésion
de la commission, qui a conclu en sa fa
veur. Malgré l'opposition énergique de plu
sieurs membres, la Chambre n'a pas voulu
que les institutions hessoises demeurassent
en arrière, et elle a voté l'importation de la
bastonnade prussienne dans le duché de
Hesse.
11 est douteux que le gouvernement et la
Chambré de Darmstadt trouvent beaucoup
d'imitateurs ni d'apologistes en Allemagne
et en Europe.
Le général Prim a présenté hier aux Cor-
tès le nouveau cabinet dont une dépêche a
indiqué mardi la composition. Le prési
dent du conseil a répété à cette occasion
que la politique du gouvernement est con
forme au programme de la révolution. Tou
te tentative de réaction, a-t-il dit, sera éner-
giquement combattuo.
On trouvera dans notre correspondance
particulière de Madrid , des détails sur les
difficultés que le général Prim a rencontrées
pour compléter le ministère.
. C. Barbe.
TÉLËGRAPmSS PRIVÉE.
agence hatas.
Angleterre.
Londres, . 1 S juillet.
• Des désordres ont éclaté à Lurgan, en Irlan
de. Les orangistes ont-détruit seize maisons ca
tholiques. ,
L'ordre est maintenant rétabli. *
Le Times conseille à l'Espagné de vendre l'île
de Cuba après avoir proroqué préalablement un
plébiscite.
Londres, 18 juillet.
La Banque d'Angleterre vient de réduire son
escompte de 3 1/2 à 3 0/0.
Belfast (Irlande), 14 juillet. ;
De nouveaux troubles orangistes ont eu lieu
ici. Des écoles catholiques ont été attaquées.
Une d'elles a été entièrement ,détruite. La po
lice a été assaillie à coups de pierres. L'ordre a
été rétabli.
Etats-Unis.
New-York,14 juillet.
Le "président Gràjit a décidé que les élections
dans l'Etat de Mississipi auraient lieu au mois
de novembre.
Prusae.
Cologne, 18 juillet, 6 h. 38 matin.
S. A. R. le prince Oscar de Suède arrivera à
Paris ce soir et descendra à la légation de
Suède.
Autriche.
Briinn #Ioravie), 14 juillet, soir.
De graves désordres, commis ici hier et avant-
hier par la population ouvrière, ont nécessité
l'intervention de la force publique. La troupe,
chargée \io faire évacuer les rues, ayant été
attaquée à coups de pierres, à fait usage do ses
armes. Il y a eu deux morts .et douze blessés
parmi les agitateurs. Des précautions sérieuses,
ont été prises contre le renouvellement des
scènes de désordre. *
$!s^a«rae.
, • Madrid, 14 juillet.
Çortês. — Le général Prim, en présentant le
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne Isont pas rendus.
Les aberanemens datent dès I er et 16
de chaque mois.
S 'adresser pour les Annonces à MM. Fauche y, Laffite, Bullier, et C q ,
place de la Bourse, 8, à M. Dupôkt, 7, rue Coq-IIéron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserpe d'examen,., et, s'il y. a lien, de modificùAion par
' tournai.
du
nouveau cabinot (dont la composition a été déjà
indiquée par une précédente dépêche), dit que
la. politique du gouvornoment est conforme au
programme de ; la révolution ■ et qu'elle sera
énergique contre toute ten alive de réaction.
Du loi* g débat s'engage ensuite au sujet des
droits et des libertés individuels.
.Italie.
Rome, 14 juillet.
Oa a communiqué hier soir au Pape la nou
velle de la môrt de son frère', le comte Gabriel
Masteï Ferretti, qui a succombé à Smigaglia
aus suites d'une chute. Le comte Gabriel était
dans sa quatre-vingt-dixième année. Il était le
chef de sa famille. "
Le Pape est très affecté.
Le livre récent do M. E. Renan sur saint Paul
a été déféré à la congrégation de l'Index et con
damné. La condamnation.sera soumise à l'ap
probation du Pape.
*
Vienne, 14 juillet, (i h. 4P du soir.
Des conflits sérieux ont eu- Ijeu hier entre les
ouvriers d'un côté, la police et la force militai
re de l'autre, à ; Briinn en Moravie, où depuis
quelques temps les grèves étaient a l'état per
manent.
Trois soldats ont été tués.
On considère comme certaine l'existence
provocations étrangères. • ■ ;
(Correspondance du Nord-Est.)
de
SERVICE DE NUIT.
v . Ângfie$es»re
Londres, 18 juillet.
Chambre des commune s. — M. Gladstone-dif'
. qu'il proposera le rejet des a'mendomenâ au bill
relatif à l'Eglise d'Irlante votés par la Chambre
des lords, y compris l'amendement qui place
sur le pied de l'égalité le clergé catholique etle
clergé presbytérien.
Londres,-18 juillet.
Le bilan de la Banque d'Angleterre présente
les résultats suivans :
Augmentation : Réserve des billets, 87,8101. st.
Diminution: Encaisse métal!., 40,7601. st.
— Portefeuille. 1,714,2801. st.
— Comptes particul. 1,180,1871. st.
— Compte du Trésor 835,6711-st.
S
Le Corps Législatif est prorogé, le Sénat
n'est pas réuni, les ministres d'hier ont
donné leur démission, les ministres de de
main ne sont pas encore désignés.
Voilà la situation actuelle.
Peut-elle se prolonger ? "
Evidemment, non.
Le parti constitutionnel libéral triomphe.
Les réformes qu'il réclamait ont été accor
dées. Les hommes qui représentaient plus
spécialement le programme contraire au
sien se sont retirés.
. C'est à lui maintenant à appliquer ses
doctrines, à faire entrer ses théories dans le
domaine des faits.
Nous comprenons parfaitement toutes les
hésitations des promoteurs de l'interpella
tion des 116. La Chambre, surprise par un
changement quelque peu brusque dans nos
institutions, n'est pas encore class,ée. On ne
sait, au juste, où est la majorité, ce qu'elle
veut, ee qu'elle redoute* ce qu'elle espère.
On ne peut prévoir les ' véritables disposi
tions du Sénat.
Le sénatus-consulte ira-t-il au delà, res-
tera-t-il en deçà dès promesses libérales
contenues dans le message impérial ?
C'est ce que tout-le monde ignore.
Ce sont là des considérations de nature à
faire reculer les moins timides. Il est clair
que la première expérience d'un système
nouveau peut toujours être fatale à ceux
qui la tentent. Mais, d'autre part, ilest égale
ment évident que, si personne ne se dévoue,
nous allons commencer une crise ministé
rielle dont le dénoûment ne saurait être fa
vorable aux principes que nous défendons.
L'Empereur nous a donné tout ce que
nous pouvions attendre de son initiative. Le
reste dépend de no.us. Selon que lés réfor-
mes nouvelles seront bien ou mal présentées,
bien ou mal appliquées, nous fonderons en
France la liberté parlementaire ou nous re
commencerons le 19 janvier.
Dans de telles circonstances, à un pareil
moment, il convient de mèttre à l'écart des
susceptibilités qu'en , d'autres temps nous
trouverions fort légitimes.
Nous avons demandé la réforme constitu
tionnelle, on nous l'accorde — livrons-nous
corps et âme à cette œuvre qui est nôtre>
sans nous préoccuper de notre popularité,
de nos situations politiques. Avant tout il
n&us- faut démontrer que nous sommes
prêts, et qu'ail demandant un changement
de personnes, nous ho prétendions pas jeter
le pays dans les aventures.
"Tl y a dans la Chambre actuelle tous les
élémens d'un-ministère durable, inspirant
confiance au pays et groupant autour de lui
une imposante majorité-,
flous savons très bien que l'on ne peut
passer sans transition du régime purement
personnel au régime parlementaire.
La transition sera suffisamment ménagée
par une administration mixte composée de
membres du parti constitutionnel libéral et
d'hommes déjà rompus aux affaires publi
ques.
En attendant la décision' du Sénat, il se
rait facile aux ministres nouveaux de ne
pas intervenir dans la défense d'actes an
térieurs dont ils n'accepteraient pas la res
ponsabilité. On connaît bien leurs doctrines
et l'opinion publique leur tiendra compte
d'une situation qu'ils n'ont pas créée, et
qu'ils subissent dans l'intérêt de tous.
Nous dirons donc aux chefs c[u parti
constitutionnel libéral :
Entrez aux affaires, et ne vous inquiétez
pas des jugemens que vos adversaires por
teront sur vous. Ne vous préoccupez pas de
vos susceptibilités personnelles, car il est
i(&s~heuf£s solennelles où un honnête hom
me doit être indépendant de lui-même.
ROBERT MITCHELL.
Les trois autres seraient réservés à des dépu-
téi du centre gauche.
, Oa annonce que M. Rouher accepte la prési
dence du Sénat qui lui a été, à plusieurs repri
ses, ofïerto par l'Empereur.
COURS DE LA BOURSE.
cours d*clgtebb . le 14. i le is Hausse.'Baisse.
8B/Q au compt. 71 70 71 .80
—Fin du mois.
êïfSau eom.pt.
71 70; 71 90
103 » 103 25
10
20
25
LA CRISE MINISTERIELLE.
La Patrie restreint ses renseignemens de
ce soir à ces déux points qu'elle croit hofs
de conteste : ~ -
Constitution imminente du nouveau minis
tère; ... '
Reprise très prochaine des séances de la
Chambre pour achever la vérification des pou
voirs.
Nous lisons dans le Temps ; i
On prétend
et d'un remaniement complet du personnel des-
préfets la condition expresse de son entrée aux
affaires. "
Dîaprès nos dernières informations, "une com
binaison mmistériëlle serait sur le point d'à-'
boutir. On dit môme que le Journal officiel
pourra la, donner demain. M. Segris a, dit-on,,
refusé. i -
Parmi les noms actuellement prononcés, on
cité M. Bùsson-Bitlault, qui serait désiigné pour
les travaux publics, et M. Nogent Saint-Làùreris,
qui le serait pour l'instruction publique. On es
père vaincre les hésitations de M. de la Tour-
d'Auvergne, qui remplacerait M. de Lavalette.
Il est entendu que M. de Forcado la Roquette
conserverait le ministère de l'intérieur, ét M.
Magné le ministère des finances.
Quant à la prorogation, les bruits sont con
tradictoires. Hier, à la réception de M. le prési
dent Schneider', on pensait que le Corps Légis
latif serait convoqué pour la semaine prochai
ne. Aujourd'hui les bruits sont moins favora
bles. .
Il est question de M. Delangle pour la rédac
tion du rapport concernant le sénatus-consulte
qui doit être soumis aux délibérations'du Sénat.
Jusqu'à présent c'est au président de la haute
assemblée que, dans des circonstances analo
gues, cette tâche .avait été dévolue ; n»ais on
pense que M. Rouher, à cause de sa situation
particulière et du rôle qu'il a joué dans la der
nière crise, déclinera l'honneur de motiver, de
vant le Sénat, les récentes mesures dont le sé
natus-consulte doit être la sanction suprême. ■
L'incident relatif au décret de prorogation du
Corps Législatif prend des proportions telles ,
quo nous croyons devoir en préciser les détails.
Le matin du.12, le ministre d'Elat.avait écrit
de sa main et fait signer par l'Empereur un dé
cret prorogeant le Corps Législatif au lundi 19
de ce mois. M. Rouher était révenu avec ce dé
cret, qui devait être lu en séance publique. Le
soir, il n'avait été envoyé au Journal officiel
qu'une note annonçant la démission de tous les
minisires.
A minuit moins un quart le ministre était
couché. M. Schneider, arrivant de Saint-Cloud,
apporte une lettre de l'Empereur qui priait M.
"Rouhér d'insérer au Journal officiel un décret
rédigé sur les observations de M. Schneider et
d'ajouter à la note annonçant la démission des
ministres, que cette démission était acceptée,
mais qu'ils continueraient h diriger les affaires
courantos jtrsau'à leur remplacement. .
Dans cette lettre, le souverain exprimait les
plus profonds regrets de la résolution de M.
Rouher*.
M. Schneider fit transmettre cette lettre à M.
Rouher et se retira. '
M. Rouher dut alors contre-signer le nouveau
décret de prorogation qui supprimait le pre
mier, et le fit envoyer au Journal officiel; car,
n'étant plus ministre puisaue sa démissibn était
acceptée, il n'avait qu'à exécuter l'ordre formel
qu'il venait de recevoir de son souverain et au
quel la démarche même de M. Schneider atta
chait un caractère évident d'urgence.
Aussitôt composées, les épreuves de la npte
et des deux décrets de prorogation du Corps
Législatif et de convocation du Sénat furent en
voyées à M. Norbort-Billiart, directeur des jour
naux officiels, qui, bien que frappé de l'incon-
ci fiabilité existant entre cette prorogation ' et la
convocation du Corps Législatif pour la séancè
du 13, ne dut pas se permettre une modifica
tion dans lç compte rendu officiel, placé sous
l'autorité exclusive du président du Corps Lé
gislatif.
La présidence avait paru croire d'abord que
l'insertion du décret au Journal officiel suffi -
sait pour supprimér l'ordre du jour, sans qu'il
fût nécessàire de communiquer, par une lectu
re, ce décrétau Corps Législatif, Ce n'est que
vers onze heures que l'on songea à convoquer
à nouveau les députés pour la séance dont on
connaît les résultats.— Emile Martin.
Nous lisons dans la Liberté :
Le nouveau ministère est encore à la période
de la gestation.
Hier, à quatre heures, M. Segris a été appelé
à Saint-Cloud. L'honorable député d'Angers
consent bien à faire partie du cabinet, mais à
la condition expresse d'y faire entrer avec lui
quatre de ses amis du centré gauche.
Voilà où en sont les chosesà l'heure qu'il est;
tous les autres bruits dont ôn est si prodigue à
Paris sont prématurés ; la formation du minis
tère n'est guère plus avancée que mardi matin.
Nous restons encore dans la phase de l'at
tente.— Odysse-Barot.
Nous lisons dans la France :
Nous croyons que la crise ministérielle tou
che à son terme, et très probablement le nou
veau cabinet sera formé aujourd'hui même.
Il est certain que MM. de Forcade La Roquet
te, Magne, le maréchal Niel et l'amiral Rigault
de Genouilly entreront dans la combinaison qui
s'élabore en ce moment.
On désigne M. de.Parieu pour la présidence
du conseil d'Etat.
Deux portefeuilles, sur les cinq qu'il y a à dis
tribuer, seraient confiés à des députés do la ma
jorité; On cite déjà les noms' de MM. Busson-
Bitlault et NogentSUint-Lauïens.
Il faut observor qu'aucun des déf
ception do M. Segris, n'a été appji
poreur.
M. le maréchal Vaillant, dont le \
désigné pour être supprimé, resterd
réchal du palais.
Le maréchal est, de plus, membr
privé; mais il n'en touché pas le trai
oment.
ECHOS PARLEMENTAIRES.
Jeudi, 4 heures du soir.
Au palais Bourbon, on paraît croire que
la prorogation "de la Chambre n'est pas à
longue échéance. On,va même jusqu'à fixer
le jour de "la reprise' des séances à lundi,
suivant les plus pressés ; à mercredi, sui
vant les autres. .
La buvette est cependant fermée ; d'autre
part, la Caisse du Corps Législatif, qui de
vait payer, à dater d'aujourd'hui, l'indem
nité d'un mois; n'est pas ouverte.
Les nouveaux députés, «du moins ceux
qui ne sont pas encore « classés, » c'est-à-
dire qui n'ont.pas d'engagemens pris envers
tel ou tel parti, se' réunissent aujourd'hui,
à trois heures, au Corps Législatif. C'est sur
l'initiative de MM-, Geûton (du Gard) etCoste-
Floret (de l'Hérault), que cette réunion a été
provoquée.
La pensée qui a guidé les auteurs de cette .
proposition paraît être celle-ci : les députés
.nouveaux, libres de tous antécédens, de
nout parti pris, de tout engagement, for
ment un noyau considérable dont la con
duite à venir est encore indécise. Il y a là
une incertitude qu'il est bon de faire ces
ser. Le gouvernement, d'une part, le minis
tère en formation, de l'autre, enfin les nou
veaux députés eux-mêmes ont intérêt à sa
voir de quel côté se portera ce groupe, assez
nombreux pour constituer par son appoint
une majorité stable.
Les députés présens paraissent impa
tiens de savoir si, oui ou non, la-Chambra
reprendra bientôt ses séances. Ceux mêmes
qui sont désireux de partir n'osent pas s'é-
ioigriec. On prétend (toutefois le fait n'est
pas prouvé), que M. le président Schneider
aurait conseillé à quelques député.-; « de ne
pas trop s'écarter. »
On saura sans doute demain à quoi s'en
tenir.
Les membres de la gauche qui sont parlis
ont dû laisser leur adresse de façon à pou
voir être rappelés par dépêche du soir au
lendemain. ;
La gaucho se réunit-tous les jours.
M. Saillard, attaché au. cabinet du ministre
d'Etat pour les affaires relatives à la politique
étrangère, serait, d après certains bruits, dési
gné pour un poste de ministre plénipotentiaire.
D'autres disent qu'il suivra Ml Rouher à la pré
sidence du Sénat. Nous doùnons ces deux ver
sions sous toutes réserves.
Nous lisons dans la Presse : .
Une multitude de listes ministérielles sont en
circulation. En voici line, dont nous ignorons
les .chances de succès, mais qui nous paraîtrait
de nature à être accueillie avec faveur par l'o
pinion publiquè : '
M. Schneider, ministre d'Etat, président du
conseil; . !
M. Drouy de Lhuys, aux aflaires étrangères ;
M. Chevandier de Valdrôme, à ^intérieur ;
M. de Chasseloup-Laubat, aux travaux pur
blics;
M. Heurtier, à l'agriculture et au commerce ;
M. de Parieu, à l'instruction publique et aux
cultes;
M. Segris, à la justice ;
M. Magne, aux finances ;
M. le maréchal Niel, à la guerre;
M. Rigault de Genouilly, à la marine. '
Le ministère de la maison de l'Empereur se
rait supprimé. •
M. de Forcade la Roquette prendrait la prési
dence du ' conseil d'Etat, et M. de Talhouet la
présidence du Corps Législatif.
Nous croyons savoir qu'aujourd'hui, à midi,
il y a trois combinaisons en projet, a. Saint-
Cloud.
La première comprendrait MM. Drouyn de
Lhuys, Magne, Genteur, de Forcade, le maré
chal Niel, l'amiral- Rigault de Genouilly et de
'Chasseloup-Laubat pour la présidence du con
seil d'Etat.
Dans la seconde, figurent MM. Segris, Lou-
vet, de.La Tour d'Auvergne, Magne, de Forea-
de, et les ministres actuels de la guerre et do la
marine. ' .
: En cas d'insuccès de ces doux combinaisons,
une troisième,, présentée par le prince Napo
léon, comprendrait MM. Emile Ollivier, Latour-
du-Moulin,- Buffot,- de Talhouët, Segris, de Pa
rieu, Magne et les ministres actuels do Ja guer
re et do la marine.
Vers quatre heures, les députés étaient
nombreux à la salle des conférences. La
réunion des nouveaux députés n'avait pas
encore eu lieu,
La durée de la prorogation était toujours
le thème à peu près unique des conversa
tions. Les membresde la gauche se pronon
çaient dans le sens d'une prompte convoca
tion. « Peu nom importe, un'dès plus'
jeunes, parmi les nouveaux venus de l'op
position, « mais s',il platt au gouvernement
de prolonger pendant trois ou quatre mois la
période électorale dans 55 circonscriptions,
nous ne nous y opposerons pus. Il verra que
mieux valait dissoudre. »
Cette appréciation, vivement conobatlue
par un certain nombre des membres pré
sens, trouvait cependant de l'écho chez- quel
ques autres.
A cinq heures on était encore dans la plus
grande incertitude sur la date probable do
la reprise des séances.
C'est ce soir,, à neuf heures, que l'Empe
reur doit recevoir la députation des mem
bres du Corps Législatif dont les pouvoirs
n'ont pas été vérifiés.
Si nous ent croyons un bruit dont la Li
berté sjest fait l'écho, l'Empereur aurait dé
pendu à un député qui l'interrogeait sur
l'époque de la nouvelle' convocation du
Corps Législatif: « Dans une quinzaine.»
fie qui nous /reperte au 9 août.
BEBran
©n ne désigne .pas encore le nouveau pré
sident du conseil d'Etat, mais il paraît arrê
té que les bâtimens où sont installés les ser
vices du ministère d'Etat seront réservés,
pour devenir la résidence du successeur de
M. Vuitry.
C. PlEL.
NOUVELLES POLITIQUES.
M. de Saint-Fëréol, chef du cabinet do M. do
Lavalotio, est nommé ministre plénipotentiaire
Feuilleton du Constitutionnel, 10 juillet.
LA DESTINÉE
PROLOGUE
I.
Savez-vous rien de plus terrible que l'as
saut d'une forteresse? Avez-vous vu ces mu
railles trouées par le boulet, encore debout,
mais déjà chancelantes, attaquées avec un
courage que rien n'arrête, défendues avëc
une énergie' que rien n'abat, vomissant du
fer et du feu, semant la mort, et tombant
enfin dans le sang?
Il y a là, plus peut-être que dans aucun
autre fait de guerrp, un moment de véritabla
épouvante dont on voudrait pouvoir détour
ner les y«ux. On apprend à tuer en appre
nant à mourir ; c'est la loi fatale des choses,
et, du moins pour le# natures vulgaires,;
l'école du courage devient presque nécessai
rement l'école de. la cruauté.
C'est surtout quand la victoire pousse à
travers la brèche fumante les bataillons dé
cime i et furieux, qu'on peut contempler la
guerre dans toute son horreur* Le soldat ne
rêve plus que meurtre et carnage. La civili
sation s'éteint ; la barbarié se rallume. Une
sorte de rage, emplit son âme, et y règne
en furieuse. Comme le taureau espagnol,
enfermé dans le cirque et harcelé par les
banderilles des picadors, il voit rougé. En
proie au paroxysme des plus, violentes pas
sions, il déshonore en lui l'humanité : il ne
songe plus qu'à tuer, il faut qu'il tue!
Que voulez-vous? C'est la. bataille- aux
jeux'sanglansl On ne prend-pas une redoute
comme on tire les marrons du feu. Les faits
de guerre n'ont pas l'habitude de se passer
en douceur; la mort qu'on peut recevoir rend
indifférent à celle qu'on donne; ôn est en
traîné les uns par les autres, on ne voit plus
qu 'une chose : le but, le triomphe ! et pour
l'atteindre tous les moyens sont bons, et
c'est ainsi que la vie des hommes est broyée
comme le grain sous la meule. • . „
Nous sommes en Afrique. •
Une révolte soudaine de cette Kabylie in
cessamment remuante, toujours vaincue,
rarement soumise, jamais apaisée, avait at
tiré sur les limites de la terre française une
assez forte colonne expéditionnaire, chargée
d'y planter le drapeau. .
Chassé de toutes ses positions, l'ennemi
s'était replié de jour -en jour devant nos ar
mes victorieuses. Acculé maintenant dans
un contrefort de ses montagnes, il se voyait
cerné dans ses derniers retranchemens. Il
cèmprenait qu'il allait jouer contre nous la
pkrtie suprême et sans .revanche, et il re
cueillait ses forces, car celle-ci perdue, tout
était perdu. Les Arabes le 'savaient bien ;
aussi étaient-ils disposés à se défendre avec
la' farouche résolution du désespoir, celte
dernière espérance des vaincus. .
Le matin, à l'aube du jour, Je général qui
commandait l'expédition divisa sa troupe
en trois.colonnes, et donna l'ordre de mar
cher en avant.
La position, que la nature des lieux, bien
plus que les travaux d'art, rendait assez for
te, ne pouvait en riea comparer aux cita
delles élevées par le génie militaire des na
tions européennes. C'était une sorte de vas
te enceinte, à mi-côte , protégée d'un côté
par le* redans de la montage ; de l'autre,
par un vrai rempart de rochers abruptes,
entre lesquels s'épanouissait la végétation
orientale des cactus, des térébinthes, des
chênes verts et des lentisques. On avait
protégé l'entrée par des épaulemens en
terre, percés de mçurîrières et d'embrasu
res, qui laissaient .passer la gueule des
canons, le long col des couleuvrines, et le
point de mire des fusils damasquinés. Les
plates - formes des rochers étaient elles-
mêmes couronnées de petites pièces, fort
bien pointées et défiant nos troupes.
Au moment où les colonnes d'attaque, in
trépidement enlevées par leurs chefs,- s'é
branlèrent pour l'assaut, la montagae tout
entière, tressaillant sur sa base, se hé
rissa de fer et s'enveloppa de feu, Tous
les Arabes se trouvèrent à leur poste de
combat. La poudre parlait aussi haut
d'un.côté que de l'autre, et le courage était
égal ici et là. Des deux côtés on jouait sa ,
vie et on recevait la mort avec une égale in
trépidité. Il vint un moment où la lutte prit
des proportions, gigantesques. Prête à finir
partout, elle recommençait sur vingt points
à la fois. De temps en temps, par des sor
ties furieuses, les assiégés .prenaient eux^
mêmes,l'offensive, et accouraient, au-devant
du-trépas, donnant ainsi à la mêlée je «e
sais quel caractère épique, d'une grandeur
vraiment terrible. Nos coloaaes, comme des
serpens aux sanglans anneaux, se tordaient
enr les flancs de la montagne, s'arrêtaient
quèlques secondes, comme incertaines ,
sous les volées de la mitraille, et repartaient
bientôt avec une ardeur souvelle, décidées,
à ne se reposer qu'à l'abri des remparts
vaincus; et au sein même de leur triomphe.
Déjà, cependant, des compagnies de vo
lontaires, qui s'étaent avancées vers la place
à la faveur de broussailles couronnant des
rochers si escarpés qu'on avait négligé de
les défendre, apparurent sur les hautes crê
tes qui dominaient l'enceinte.- r.
A leur aspect, les assiégeans poussèrent
une immense clameur et s'élancèrent avec
une nouvelle ardeur vers la brèche étroite
que venait d'ouVrir l'artillerie.
Les Arabes se montrèrent sur leurs re-
tranchemens, et, par une déchargé bien
nourrie, tentèrent une dernière fois d'arbri-
ter les assaillans. Mais rien n'arrête la furiê
française. Nos soldats, après uns courte hé
sitation, reprirent leur course impétueuse,
et tout plia devant eux.
Bientôt Allah, oubliant que Mahomet est
son prophète, abandonna ses défenseurs.
: C'était maintenant sur la brèche même
qu'avait lieu le combat, combat terrible,
corps à corps, où l'arme blanche remplaçait
la poudre, ou 1 éclair de la baïonnette suc
cédait au tonnerre (lu fusil.
Parmi les plus ardens au milieu de cette
mêlee ar icute on remarquait un jeune chef
de bataillon qui faisait de véritables prodi
ges de valeur. A la tête de la première com
pagnie de la première colonne, il avait déjà
pénétré trois fois dans 1^ place, et trois fois
aussi il en avait été repoussé par un groupe
compacte et serré d'Arabes, où la mort faisait
incessamment d'inutiles trouées, car pour
un homme qui tombait, il se présentait aus
sitôt dix combattans.
Lui, cependant, le sabre au poing, la lêle
nue, car il avait perdu son képi dans l'ac
tion, les cheveux au vent, l'œil en feu, aussi
insouciant du danger que s'il ëût étéà l'épreuve
de la balle, électrisait ses hommes par son
exemple bien plus encore que par ses pa
roles. Tout à coup, il fit un suprême effort,
bondit vers la brèche, et dans une lutte qui
sembla, un moment, prendre le caractère
d'un véritable duel, s'attaquant au chef de
là tribu, autour duquel ses séides se grou-*
paient en noyau serré, il l'étendit mort d'un
coup de pointe en pleine poitrine. - *
L'Arabe tomba, comme eût fait un chêne,
frappé au-dessus de la racine par la cognée
du bûcheron. On entendit sa chute à travers
les mille bruits de la bataille, et ses compa
gnons y répondirent par un cri de terreur et
de désespoir.
Ce fut ta fin de tout : la digue était rom
pue; le torrent se précipita, le torrent qui
roulait la-mort avec ,ses flots d'hommes.
Debout sur la brèche fumante, couvert de
sang et de poussière, le commandant es
suya la sueur qui ruisselait sur son front,
et regarda devant lui. Hommes, femmes,
enfans, troupe vaincue, s'enfuyaient dans
toutes les directions. Lui, restait immobile à
la même place.
La position que les Français venaient
d'enlever par un des.plus brillans faits d'ar
mes de la campagne ne ressemblait en rien
à ces villes arabes, tellement fortifiées à l'in
térieur, que chaque rue barricadée devient
comme un nouveau rempart, et que chaque
maison forme une vraie citadelle, exigeant
un "nouveau siège et un nouvel assaut.
Ici, au contraire, on se trouvait dans une
gorge de montagne, dont quelques hommes •
déterminés avaient pu défendre-un moment
l'entrée; mais, une fois les rochers escala
dés,-les cimes tournées, les ouvrages de ter
re emportés, il n'y avait vraiment plus de
résistance possible. : .
C'est ce que le commandant no tarda pas
à comprendre ; aussi, remettant le sabre'au
fourreau, et.d'un gesté protecteur, étendani
la main sur-les vaincus :
' — C'est assez ! dit-il à cejix qui l'entou
raient ; qu'on ne tue plus !
: Belles paroles, mais paroles inutiles *
que la vent de la bataille emporta, et que
personne-n'entendit ou ne voulut enten
dre. 1
On tua encore !
Que l'on nè s'indignë pas trop, cependant!
Ce ne sont pas les philosophes et les mora-
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