Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-24
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 mars 1900 24 mars 1900
Description : 1900/03/24 (A4,N836). 1900/03/24 (A4,N836).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703955w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
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fttliges de la Bible à lire et k médite
MATTHIEU IV, 3-5
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CALEIORIEI lsutlffr
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souloux : le su tirage universel.
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de la Manche.
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de secours de la Mutualité commerciale.
Chambré syndicale du papier, 10, rue de Lan-
cry concours de travaux manuels entre appren-
tis et jeunes employés.
Essai sur
les Femmes
L'Evangile de Nicole
Nicole Granval s'est assise auprès de
sa mi -rc sur la terrasse de la villa. Et M.
Granval à son tour s'y installe : il a tou-
jours en réserve à la campagne quelques
ouvrages favoris pour parer aux loisirs
du dimanche ; il ouvre sur une table de
fer uiie immense monographie et s'y en-
fonce.
Mme Dubreuil lit pour la troisième ou
Quatrième fois Sans famille. Les enfants
dans le jardin au pied de la terrasse font
bruyamment une moisson de toutes les
corolles, tombées des arbres en fleurs
, sur la pelouse. Nicole songe les yeux au
loin vers le soleil qui descend.
Et ce qui trouble bientôt l'application
de la grand'mère et du papa ce ne sont
point les voix des petits, mais la rêverie
de Nicole; à un certain degré d'abstrac-
tion la pensée humaine dégage un ma-
gnétisme irrésistible.
— A quoi songes-tu, Nicole? deman-
dent-ils ensemble machinalement.
Nicole avec un air de somnambule
qu'on réveille résume d'un mot ses ré-
flexions :
— Je me demande si je n'irai pas dès
demain voir Sylvain Milburne.
. Mme Dubreuil regarde vivement son
gendre.
f Voilà, ou jamais. le moment venu pour
M. (îranval de réagir contre la lubie de
Nicole. La laisser aller chez cet écrivain
qu'elle ne connait pas, ce serait lui per-
mettre un pas dangereux, décisif peut
être dans cette voie subversive de la lit-
térature où elle a déclaré vouloir s'enga-
ger.
e M. Granval est devenu sombre; il
éprouve toujours la plus vive répugnance
à entreprendre quoi que ce soit sur la
_volonté des autres. Pourtant cette fois,
sans parler des yeux de sa belle-mère,
un devoir impérieux commande. Il faut
s'exécuter.
1 — C'est sérieux cette idée, demande-t-
U.
1 — Ecoutez-moi tous deux, fait Nicole.
.Je serais désolée que vous ne voyiez
qu'un caprice, dans l'aspiration la plus
justifiée. L'explication sera longue et
austère. Je vous préviens.
1 — Le dimanche, dit René, est le jour
des mortificatIons.
4 —Commence toujours I ajoute Mme
Dubreuil, non sans hausser les épau-
les. i
i Et René et la maman ferment leurs 1
livres. ^ <
f, Nicole entre en matière. ' * (
i: '— Voilà, dit-elle, je m'ennuie. -
V— Tu devrais avoir honte de le dire, 1
réplique Mme Dubreuil. Une honnête '
mère de famille qui sait s'occuper ne '
s'ennuie jamais. 1
— Je ne vois guère Nicole inactive, <
observe René.
1 — Maman, continue Nicole, sais-tu ce *
Sue c'est que l'ennui? Voyons, donne ta ?
éfinition ; il faut toujours commencer J
Sar là quand on raisonne. Il n'y a pas
ien longtemps que je le sais, car on ne €
dit cela, dès le collège qu'aux hommes. ^
Moi je l'ai trouvé J'autre jour dans laLo- t
gique de Port Royal...-- t
i — Naturellement I je l'ai toujours dit, d
ce sont les livres qui te rendent toquée 1
; - Tu sors de la question, maman ; je d
l'ai demandé de me définir l'ennui ? d
-Tu t'jmaginesquel'ennuinepeutnaître fi
que de l'oisiveté, on encore d'un dégoût c
malsain de la tâche qu'on accomplit tout de n
Même. Et tu vois dans l'ennui une honte S
Inavouable. Dire qu'on s'ennuie pour
toi, c'est confesser qu'on est paresseux, b
Au sot, ou révolté. Je pensais cela comme L
toi. Je sentais bien pourtant que je n é- ir
Jais point trop bête, et que je m'occupais
Bout le temps et que j'accomplissais toutes ti
ânes besognes avec courage et résigna- d.
tion et que je m'ennuyais tout de même. pi
£Je n'y comprenais rien du tout et n'o- '
liais rien dire. C'est alors que je suis n'
Embée e sur la Logique de Port Royal et s(
le l'idée m'est venue de chercher avec
éthode la cause de mon mal ; et j'ai ça
commencé par me demander qu'est-ce ut
vue l'ennui ? la
la — Dis-Ic. si ta veux, gémit Mme Du-
breuil, et dépêchertoi. Tu commences à
1 m'étourdir.
* — Aht bien, tu n'es pas au bout.
L'ennui, maman, c'est le malaise
qui résulte de l'inutilisation de quel-
qu'une de nos facultés. Il ne suffit pas
| pour ne pas s'ennuyer de travailler tou-
i jours; il faut travailler à tout ce pour
i quoi on est fait.
— Et tu es faite pour devenir bas-
bleu 1
— Ce n'est cependant pas ta mère qui
t'a faite pour cela, remarque René.
Mme Dubreuil trouve cette plaisante-
rie saugrenue et pince les lèvres.
— De la littérature ou autre chose, peu
importe ; je n'en suis pas aux détails de
mon cas personnel. La cause première
de l'ennui contre lequel j'ai entrepris de
lutter, est autrement générale et elle
explique un état commun à toute une
catégorie de femmes : les bourgeoises
comme toi, comme moi, ces privilégiées,
qui n'ont à s'occuper sur la terre que de
leur mari et de leurs enfants. Fatale-
ment, inéluctablement, l'ennui est au
fond de ce privilège. Je défie n'importe
laquelle d'entre nous de déclarer en
toute sincérité qu'elle n'en a jamais
connu la dépression, souvent le vertige.
Et toi-même, maman-. «Vqyons, .avoue,
puisque je te dis qu'H n'y a pas de honte,
et qu'au contraire, le besoin qui nous
tourmente est la plus noble des aspira-
tions humaines.
— Mon Dieu 1 fait la mère en hésitant,
il y a bien longtemps quand j'étais toute
jeune... toi toute petite... et que ton père
tout à son travail s'occupait bien peu de
moi.
— Là, dit Nicole, je savais bien. Tu
t'en es tirée sans trop de mal, parce
qu'instinctivement tu as trouvé des dé-
rivatifs à ta portée, qui convenaient à ta
nature. Je te le montrerai tout à l'heure.
Mais tu as eu ton petit moment où l'on
aurait pu dire de toi :
— Cette petite Mme Dubreuil a du va-
gue à l'âme 1
Et où à ce mot les gens d'esprit et de
bon sens souriaient ; car il est convenu
pour les gens d'esprit et de bon sens
I qu'une femme ayant du vague à l'âme
i est un peu ridicule. Le mot est joli pour-
tant et expressif. En quoi est-il ridicule,
je vous prie, de souffrir parce que les
facultés mises en nous par la nature res-
tent inemployées?
-- C'est entendu, dit René, et si tu
t'ennuies, si les bourgeoises en général
s'ennuient c'est en vertu de la plus noble
aspiration, tu l'as dit ! Je voudrais tout
de même bien finir par savoir ce que
c'est que cette aspiration-là.
— Attendez, dit Mme Dubreuil, en se
levant. Explique-toi avec ton mari, ma
fille. Tu parles bien, mais tout cela n'est
que paroles. Je n'ai pas besoin d'en en-
tendre davantage. Il n'y a discours qui i
tienne. Tu ne peux sans la plus cho-
quante inconvenance, rien changer à ta :
situation. René, je l'espère y mettra bon i
ordre.
Mme Dubreuil majestueusement ren- :
tra dans la maison. <
JANE MISME.
Tristes Gaietés
i II fut un temps où l'on reprochait à la
- Chambre les violences qui la remuaient
t et l'assimilaient aux bruyantes réunions
. publiques. Que ce temps béni revienne
- vite ! , • -t , <*• -
Les invectives, les injures, les"coups
1 peuvent, à la rigueur, passer pour l'ex-
» pression de sincères excitations, car la
i colère c'est encore de la conviction.
, Mais faire de la tribune française l'écho
, de méprisables potins, de plaisanteries
1 de mauvais goût, de sous-entendus gri-
vois ou obscènes, c'est comprendre la
. représentation nationale de singulière
façon "/t*-,''
Le comte d'Aulan qui a prononcé,
i hier, l'un des plus spirituels discours de
i M. Lasie^eut se vanter d'avoir égayé
\ ses collègues. ; .•» Y ■
Ces messieurs ont pàssé, grâce à lui,
des heures délicieuses. Fines plaisante-
ries sur les chalets de nécessité, curieux
aperçus sur « les dessous » plus ou
moins propres de certaines maisons, in-
terruptions de circonstance sur l'ordre
de la Jarretière et sur celui du Bain, ren-
contres à l'hippodrome et amourettes
ont follement amusé l'assembIC-a. "£>.*■
Après un bon diner, le soir, au Club,
le cigare aux lèvres, c'est peut-être très
drôle de causer ainsi entre « cercleux »
d'esprit... A la tribune c'est profondé-
ment triste. ■ .. ■/
Le gouvernement lui-même n'a" pas
été brillant. Nous eussions voulu plus de
fermeté de sa part et que M. Rolland, qui
a rendu des services incontestables, fût
jeté à l'eau avec moins de désinvolture.
Mais si la politique a des nécessités,
elle a aussi des ignorances. On s'est
égayé sur le;*cas de M. Paquin, et, ques- '
tion de personnalité à part, beaucoup
trouvaient étrange qu'un couturier fût
décoré parce que couturier.
• Quand le ministre du commerce parla
de l'industrie de la mode comme de l'une
des plus importantes de notre pays ce
furent des clameurs. Nier cela, pourtant,
c'est nier l'évidence. L'industrie de la
mode est la seule dont nous ayons su
garder le monopole.
! Que deviendraient les admirables fa-
briques de Lyon, les rubaniers de la
Loire, nos incomparables dentelières, les (
innombrables fabriques de plumes et de ,
fleurs qui exportent dans le monde en- i
tier, les milliers d'ouvriers et d'ouvrières ]
de l'aiguille, si le sceptre de la mode
passait de France à l'Etranger ? j
Que l'on dise : La Légion d'honneur c
n'est pas faite pour les commerçants,
soit.
Mais puisque l'on décore les commer- c
çants de la Légion d'honneur pourquoi e
un couturier aurait-il moins de droits à
la croix qu'un fabricant de porcelaine ? B
MARGUERITE DURAND.
LA BIBLIOTHÈQUE
de M. Guyot de Villeneuve
pas f
au-1 Tous les amateurs de beaux livres se
our I donneront rendez-vous lundi prochain
I à l'Hôtel de la ijje Drouot où aura lieu la
>as-1 vente de la bibliothèque de M. Guyot de
I Villeneuve, président de la Société des
qui 1 bibliophiles français.
I Evaluée à plus d'un demi-million, cette
lté-1 bibliothèque, qui est des plus curieuses,
I sera vendue en deux fois.et le catalogue
peu I publié par M. Edouard Rahir ne contient
de I que 556 numéros.
ère I Ce catalogue fut rédigé par M. de Vil-
de I leneuve lui-même, peu de temps avant
elle 1 sa mort, et il l'avait fait précéder de
me [ quelques lignes explicatives dans les-
ses I Quelles il disait :
!®s» | « J'ai dû m'enfermer, dans un cadre étroit où
de I la littérature française des seizième, dix-sep-
lle- I tième et dix-huitième siècles, et les arts consa-
au I orés à l'ornement du livre pendant ces trois
ne l I siècles ont pris la plus grande place. Certaines
l parties sont fort riches ; ce sont celles qui com-
en I prennent les éditions originales des grands écri-
ais 1 vains français, les livres à figures et les prove-
I nancea historiques. Au contraire, les grandes
ge. I divisions où se placent les éditions gothiques
ue. I du Quinzième ierain le& iittératuMS «ncienaM^
ite, I des littératures étrangères, et l'histoire, ae
)US | rent guère que pour mémoire. 6
ra-1 il suffit de parcourir rapidement le ca:
I talogue pour se rendre compte de l'inté-
nt, I rêt et de la valeur du lot qui va être mis
ite I en vente.
~re I Parmi les manuscrits, nous rencon-1
de I trons le Livre d'heurts du maréchal de |
I Boucicaut, exécuté à la fin du qua- I
Tu I torzième siècle. I
'ce I Ce manuscrit fut donné plus tard par I
lé- I Henri IV à la marquise de Verneuil, I
ta j Henriette de Balzac d'Entraigues, et une |
re. I inscription autographe de la main du |
on I roi, écrite sur un des feuillets, men-1
I tionne la naissance d'une fille de la mar- I
ra- J quise. I
i Les miniatures qui ornent ce livre sont I
de j classées parmi les îplus belles qui aient I
nu j été exécutées sous le règne de Charles VI. |
ns I L'expert chargé de la vente à l'inten-
ae J tion de mettre à prix 40,000 francs ce |
Ir- j précieux manuscrit, mais il est certain |
le, qu'il montera bien au-delà de cette I
es I somme. I
iS- ! Nous trouvons aussi les Prcces chris- |
I tianœ , chef-d'œuvre du calligraphe I
tu [ Jarry ,relié par Le Gascon; les Statuts des I
al I conseillers de Venise,, précieux spécimen I
le I des relieures orientales du seizième siè- I
ut I cle ; la Lettre autographe de Fénelon à I
le I Louis XIV sur la politique du royaume !
I signalée pour la première fois à d'Alem- j
;e | bert, et un manuscrit du seizième siècle I ■
ia I orné de 42 miniatures attribuées à Geof- J <
st froy Tory. Ce livre de prières fut relié en 11
1- maroquin rouge, par Dcrûme, au siècle ! i
ii I dernier. 1 j
)- ! Il fut adjugé pour la somme de I 1j
;a j 30.750 francs, à la vente du duc de Ha-1
n I mil ton en 1889. I 1
I Parmi les exemplaires d'ouvrages re-11
t- J marquables, il faut citer encore l'édition ] c
I originale de l'Histoire des Variations des f i
| églises protestantes, par Bossuet, publiée I
j à Paris en 1689, en trois volumes in- I d
I quarto reliés en maroquin rouge, par I d
,/î Du Seuil. Cet exemplaire est celui de I d
; 1 Bossuet lui-même, revu et corrigé par 11
I l'auteur, qui y a fait plusieurs additions I c
* I et annotations de sa propre main. I s
11 Viennent ensuite la Cyropédie de Xé-1 d
s j nophon, publiée à Lyon en 1555 et qui I ê
s I est le propre exemplaire de Catherine | c
j de Médicis ; puis, les OEuvres morales I le
51 et meslces de Plutarque, sept volumes I cl
" I édités à Paris en 1574. M. Guyot de Vil- I t(
11 leneuve s'est refusé à introduire dans sa I la
• I bibliothèque des livres du dix-neuvième I t(
} I siècle, mais il a recherché et réuni pres- ti
31 que tous les llvl-PQ illil-.Ir(»ct du siècle I n
* I dernier. - , j Si
J C'est ainsi qu on trouvera a la vente ae I Ir.
5 j lundi, le Décameron de Boccace, 1757, 1 qi
I avec les épreuves en figures d'artiste ; I r<
» I les Métamorphoses d'Ovide, 1707-1771,1 pi
JI avec les figures avant la lettre et 120 I pi
! I eaux-fortes ; les Baisers, 1770,exemplaire I se
I non rogné, et les Fables de Dorat, 1773, m
1 I reliées en vieux maroquin ; le Temple de j er
j Cnide, 1772, figures avant les numéros, I SE
I reliure de Derôme avec dentelles ; les I ta
I Liaisons dangereuses, 170B, figures avant J m
I la lettre et eaux-fortes, etc., etc.; mais, j et;
I ce qui, peut-être, présente plus d'intérêt I rii
j encore, ce sont les admirables séries I pi
I d'épreuves avant la lettre des illustra- lo
J tions de Moreau pour le Molière de Bret I l'I
I et pour les Chansons de La Borde, et les I
I Suites d'estampes pour servir à l'histoire I dé
j des mœurs et du costume en France, I ré
1 1775-1783, avec les 36 estampes de Freu-1 se
I deberg et de Moreau en épreuves avant I ré
j les numéros et avec le privilège. Enfin, I let
I nous citerons, parmi les dessins origi- ho
I naux, 6 dessins de Cochin pour le Boi- I vr,
I leau de 1747, 35 dessins d'Oudry pour les I en
I Fables de La Fontaine, 18 dessins d'Eisen I ha
I pour l'Eloge de la Folie, 60 dessins de I rai
/ Moreau et 14 de Lebarbier pour les I lat
| Lettres à Emilie sur la mythologie. j qu
| M. Guyot de Villeneuve qui appartint I fai
I pendant quelque temps à l'administra- I de
j tion et fut préfet de 1 Aisne et de Seine- | ,
I et-Marne, descendait d'une ancienne fa-1 J
j mille qui compta, au siècle dernier, plu- tou
j sieurs échevins de Paris. - ^ - | lau
I C'est ainsi qu'il se trouvait avoir en sa [ l
possession le précieux manuscrit inti- I de
I tulé : Recueils pour la compagnie de I riei
messieurs les conseillers du Roy, qui lui I mo
fut légué par son bisaïeul, à qui M. Mar- teu
tel l'avait donné en 1770. Ce manuscrit prc
est unique car le second exemplaire qui rég
en existait dans la bibliothèque de la den
ville, a été détruit lors des incendies de celi
la Commune en 1871.1 p
Ces quelques indications suffisent à de 1
montrer la richesse exceptionnelle de l'en
cette bibliothèque que M. Guyot de Vil- bac
leneuve commença en 1854 par l'achat à cori
la vente Renouard de l'édition de Lu- cho
crèce, donnée à Paris par Bleuet, en 1768, d'êt
en deux volumes in-8. cho
A la mort de son beau-père, M. de vea
Montalivet, il hérita d'une partie de la Q
bibliothboue de ce dernier et il ne cessa cou
d'enrichir sa collection de nouvelles trou-
vailles qu'il recherchait avec amour.
A la fin de la préface qu'il a écrite en
tête de son catalogue il a tracé ces lignes,
qui sont le dernier vœu d'un homme qui
a beaucoup aimé ses livres :
Cédant, écrit-il, à une tendresse posthume,
j ai tenu à présenter mes vieux amis aux ama-
teurs qui les recueilleront après moi, et je sou-
haite à ceux-ci de trouver dans leur compagnie
tout le plaisir que j'y ai pris moi-même pendant
plus dt quarante ans.
JEANNE BRÉMOND.
SAUVÉ!... IL EST SAUVÉ!
MERCI MON DIEU!
(jo Le baccalauréat peut se vanter d'être
né sous upe bonne étoile ! Celle-ci lui
es- avait déjà donné longue vie et bonne
santé, et voilà que M. le ministre de
où l'Instruction publique, ayant appris qu'il
ep- était malade — « longue vie » n'étant
5fs pas synonyme d'immortalité — est ac-
les couru pour lui donner ses soins. Ce ne
m- fut pas long; le malade s'est remis sur
son séant, puis a posé les pieds par terre
les et, rajeuni, renouvelé par le philtre mi-
les nistériel, il va jouir de cette période de
£>3 «calme délicieux, qui suit toujours les
violentes secousses.
J'ai dit le « philtre » et je maintiens le
îa- mot, parce que je défie qui que ce soit,
té- ayant le culte de l'éloquence,de la poèsie
us et dela musique,de ne pas se laisser per-
suader par un discours de M. Leygues.
n-1 Aussi,suis-jeraviede n'être pas sénateur,
de I car élue du suffrage restreint,j'aurais été
a- I capable de voter avec la majorité, pour
I le maintien d'une institution à laquelle je I
ar I ne trouve que des vices, et qui ne peut I
il, I avoir d'après moi,qu'une influence dé tes-
ne j table sur notre éducation intellectuelle. I
lui Ne confondons pas, s'il vous plaît, le
n-1 baccalauréat avec la question des études I
~r- I classiques ; pas plus qu'avec ce que l'on J
I appellera « crise de l'enseignement se-
nt I condaire; pas davantage avec la réforme J
nt I du régime des lycées, l'extension des J
rI. j pouvoirs des proviseurs et la situation 1
n-1 respective du « corps administratif » et I
Je I du « corps enseignant 1). I
in I J'ai confessé, ici même, mon culte des
te I études greco-latines — celui du ver lui- I
I sant pour l'étoile — et je suis émue, I
| comme en voyant le drapeau (pas celui
le j des nationalistes, oh non !) à ces paroles I
es I de M. Leygues : (1 Les humanités créent I
n I seules cette atmosphère de moralité su-1
î- I péricure, cette haute probité morale, ces j
ol pures vertus civiques dont parle le phi-1
tef losophe... » I
i-1 La crise de renseignement secondaire I
e I —si crise il y a, car les uns voient qu'elle i
f- j existe et les autres le nient — la crise de I
n j l'enseignement secondaire, si crise il y I
e J a, tient à une autre cause, une cause pro- I
I fonde hélas ! à l'influence du clergé sur I
e I la bourgeoisie. |
.-1 La réforme du régime des lycées s'im- 11
f pose; iln'y a qu'un avis là-dessus,et cette I
- | réforme fera passer un souffle bienfaisant I :
I j deviedans nos établissements d'enseigne- j <
s j ment secondaires légèrement ankylosés. { i
31 Le baccalauréat n'a rien à voir avec ces J <
- I différentes questions, je le répète, et ces I
* I différentes questions sont indépendantes 11
31 du baccalauréat; on peut même les trai- I
r I ter sans faire allusion à la querelle des 11
s I classiques et des modernes. Il s'agit tout I c
I simplement de décider si les études, mo-1 c
; I dernes ou greco-latines, continueront à I e
i I être enserrées dans un moule rigide, I 1
s j c'est-à-dire dans le programme du bacca- c
' J lauréat ; si l'obtention du diplôme de ba- 1
II chelier, entre seize et dix-sept ans, res-1
• I tera l'idéal de la jeunesse française ou si I g
11 la crainte de n'avoir pas le diplôme han- J t
I tera son sommeil ; il s'agit — et la ques-1 \
tion ainsi restreinte devient à la fois plus I é
I nette et plus intéressante — il s'agit de I a
j savoir si, chaque année, après un exa- I e
I men intellectuel et non formel, dans le- I p
I quel les notes de chaque professeur se- j d
I ront cotées comme un élément presque I ti
I prépondérant, l'élève aura le droit de i p
I passer dans une classe supérieure, on I v
I sera forcé de rester dans celle où il s'est I
1 montré insuffisant ; il s'agit de décider, I d
j en un mot, si l'enseignement secondaire I b
1 sera, jusqu'à l'éternité, une sorte de fan- I rr
I tasmagoric, ou s'il pénétrera jusqu'à la j la
j moelle des jeunes gens pour « créer en I u
I eux cette atmosphère de mdralité supé- J fi
I rieure, cette haute probité morale, ces I sc
I pures vertus civiques dont parle le phi-1
I losophe »... et après lui, le ministre de J d'
I l'Instruction publique. PZ
I Il me semble que là est le nœud du [ m
I débat, et ce que je ne puis pas arriver à
I réaliser c'est, d'une part, que les profes- et
I seurs, qui auraient tout à gagner à cette I d<
I réforme, puisqu'elle donnerait de l'air à I se
I leur enseignement,lui soient, en général, ! dL
J hostiles ; c'est que les parents, qui de- j qi
I vrÓient, avant tout, demander pour leurs ] gé
I enfants une culture rationnelle et des | -
I habitudes d'esprit qui les accompagne-1 ^
I raient dans la vie tiennent au bacca-1 se
lauréat autant qu'à leur honneur, et ce 1 s e
qui m'abasourdit c'est que l'oa puisse I do
faire intervenir « la liberté du père de vr
de famille » dans le débat. -
i, Vrai 1 je ne comprends pas.in<
J'ai dit .que les professeurs auraient mi
► tout à gagner à la suppression du bacca- les
lauréat. Et les enfants donc I I chi
La souplesse du programme, dégagé Ell
de ses chaînes, permettrait à l'élève cu- tar
rieux de savoir, ambitieux de s'élever bo
moralement, de se faire le vrai collabo- sin
teur de ses maîtres dans t'œuvre de sa coi
propre éducation. « Bon élève » sous le elli
régime tyrannique du baccalauréat, il 1
deviendrait meilleur élève; mieux que qui
cela : il deviendrait « quelqu'un ». fici
Parmi les élèves insouciants — le gros Av
de la troupe, il faut bien l'avouer — que tri(
l'enseignement, trop formel, en vue du trai
baccalauréat, rend plus insouciants en- par
core, quelques-uns seraient éveillés aux d'à1
choses de l'esprit; ils n'attendraient plus en\
d'être en «seconde » pour «bûcher le ba- C
chot »,et par cela même s'élèverait le ni- rail
veau intellectuel delà jeunesse française, pas
Que voulez-vous 7 Je vois cela clair de 1
comma le jourl Et alors? . ribl
— C'est qu'il y a les établissements
congréganistes que cela gênerait.
— Ne craignez rien pour eux; ils in-
venteraient des trucs ; et pais je n'ai pas
été créée et mise au monde pour les
tirer d'affaire.
PAULINE KERGOMARD.
LES CRUAUTÉS DE LA LOI
I Très jeunes tous deux, elle avait seize
— I ans et lui dix-huit, ils avaient dans leur
j dédain des réalités de l'existence, rêvé
I de vivre bellement, sans se préoccuper
'm des préjugés ou des lois, le romande
IIJ. I leur cœur.
I Le jeune homme, fils de petits bour-
itre geois, avait quelques études ; juste de
lui j quoi pouvoir prétendre à un modeste
ine I emploi dans une administration; la fil-
de I lette, elle, était couturière.
u'il I Du reste, aussi démunis de capital l'un
int que l'autre, ils professaient à l'égard de
ac-1 l'argent le plus profond mépris. -En re-
ne I vanche, riches d'illusions ils se sentaient
sur I pleins de courage,de confiance en un ave-
rre I nir qu'ils voyaient illuminé comme d'un
ni- I grand reflet d'or, de l'amour qui rem-
de I plissait leurs cœurs.
les I Malheureusement, si pour eux les iné-
| galités sociales n'existaient pas et la
I le | question pécuniaire n'avait qu'une im-
lit, I portance minime, les parents du jeune
sie I homme pensaient différemment. Ils 1
er- j étaient même d'autant plus indignés de
es. I ce qu'ils envisageaient comme une dé-
îr, I chéance pour leur fils, qu'ils sç sentaient
Hé I encore très près de l'heure, où de fils de
ur I paysans, ils étaient devenus des bour-
je I geois.
sut j La mère, touchée davantage par le
:s- I chagrin de son fils et plus compatissante
le. aux choses du cœur se fût sans doute
le J laissé fléchir. Mais, elle n'avait pas, la
es f pauvre femme voix au chapitre; et. dans
an | les moments où la colère du père gron-
;e- dait de façon plus terrible, elle n'osait
ne J même pas prononcer la parole conci-
cs j liante qui eût terminé la querelle.
)n I Aussi, ce qui devait arriver, arriva.
et I Un jour, fatigué de lutter pour ce qui
I lui semblait son droit dans la vie et,
es I aussi, afin de ne plus se séparer de sa
Li- J jolie fiancée, le jeune homme, apprenant
e, I que son père avait touché une somme
ui importante, s'empara, non pas du tout,
39 I cela lui eût semblé un vol, mais d'un
nt I billet de nfille francs, somme qu'il
i- I croyait suffisante à la réalisation de ses
es I projets.
ii-1 Puis, avec sa petite amie, ils s'enfui-
I rent un jour d'hiver, quittèrent Lyon et
"e I s'en vinrent à Paris où ils espéraient
le J pouvoir vivre en travaillant inconnus et
le I heureux.
y I En effet, par une chance extraordi-
)- j naire, ils trouvèrent du travail à peine
ir I débarqués. Lui, entra dans un grand
j magasin et elle,fut prise chez une coutu-
a- I rière.
e 1 Pendant des mois ce fat une vie char-
it I mante, remplie de chansons, de baisers
i- j et d'amour, grâce à laquelle ils oubliè-
J. j rent l'orage qui se préparait derrière
s J eux. 1
s 1 Le réveil fut terrible, surtout, pour la
s | pauvre fillette. 1
- I Un.soir, en sortant de l'atelier, elle fut 1
s toute surprise de ne pas trouver son '
II ami à sa place habituelle. Inquiète, le
-1 cœur rempli de tristes pressentiments, !
1 I elle rentra chez elle. Là, une autre sur- <
, j prise l'attendait. Au lieu du bien-aimé (
- et de ses caresses, ce fut un agent de 1
- I police qu'elle trouva pour la recevoir. c
- j Le père de son amant, après de lon- }
i I gues recherches, avait enfin, malgré c
- j toutes leurs précautions, fini par décou- I
-1 vrir le nid des tourtereaux. Furieux, il £
ï I était venu et avait usé des droits que son i
; I autorité paternelle lui conférait pour •
-1 emmener son fils. Mais. avant que de
• I partir il avait, pour satisfaire sa rancune, [J
■ j déposé une plainte en escroquerie con- J
i I tre la pauvre petite, et, c'était sous la n
s j prévention de complicité de vol qu'on n
11 venait l'arrêter.
, j Comme la loi ne reconnatt pas le délit l£
I de vol entre père et fils, notre brave d
I bourgeois était donc sûr de ne compro- 9
I mettre en rien l'avenir de son fils ; seule
la jeune fille allait être atteinte : C'était irp
I une drôlesse, elle avait détourné son n
[fils; la justice était là pour le lui faire L
I sentir. >• —
| Et, brusquement réveillée :de son rêve
I d'amour, ce fut à Saint-Lazare que la
.1 pauvrette alla finir une id\.Ile si genti- F*
I ment commencée. - . " ....
|v3|Dire le désespoir de la malheureuse joVE
j enfant est impossible. Son pauvre cœur qt
j déchiré par cette brusque séparation,elle
I se sentait en outre déshonorée et per- d'i
| due. Qui viendrait jamais la chercher, sa
! qui écouterait sa plainte dans l'horrible s '1
j géhenne où on l'avait jetée? • f0
j ^ Pourtant, quelqu'un veillait. " - (|r<
j ; Un jour, alors que dans sa pistole elle
I se laissait aller au désespoir, la porte pr
I s ouvrit et, comme une bonne fée, la m<
I douce Mme Deldon, la secrétaire de t'OEu- tei
I vre des libérées, vint lui dire d'espérer. )
I f Avec sa connaissance du cœur, son d :¡
I indulgence, celle qui a déjà tant vu de PfJ
misères,consolé tant de douleurs, trouva '
les paroles qu'il fallait pour calmer le LE
chagrin de cette petite âme meurtrie.
Elle alla voir les juges, l'avocat, plaida ;
tant et si bien la cause de l'enfant, qu'au nal.
bout d'une semaine elle avait obtenu, ma
sinon sa grâce, du moins sa libération Soi
conditionnelle,etqu'ella l'emmenait avec typ
elle loin de l'odieuse prison. , le \
Aujourd'hui, grâce aux démarches c
qui ont été faites, la pauvre fille a béné- ?u.
ficié d'une ordonnance de non lieu. 7 ]
Avant-hier, accompagnée de sa protec- mo
trice, elle a repris à la gare de Lyon le
train qui devait la ramener près de ses
parents. Bien que terriblement punie A
d'avoir voulu écouter son cœur, on peut on
envisager la pauvrette comme sauvée. Pat
Cependant on se demande ce que se-
rait devenue cette enfant si elle n'avait I_
pas rencontré sur sa route la secrétaire L
de l'OEuvre des libérées) quel sort hor- tre,
rible n'eût pas été le sienî . d'aï
Il y a dans des lois, permettant à un
homme, alors qu'il a mis son fils en sQ.
reté, de précipiter impunément une pau-
vre enfant dans l'abîme, une injustice
flagrante.
Ne croyez-vous pas qu'il est nécessaire5
de la signaler à nos législateurs, et de
leur demander de s'en occuper le jour •
ou la politique leur en laissera le lOisir.,
SAVIOZ.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans l'impossibilité de répondre J1
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu'elles désire- -
raient voir saséi er. Après lecture, ils seront
publiés, S'ils plaisent à la Direction.
On dit...
A L'EXPOSITION CULINAIRE
Mme Emile Loubet, accompagnée par Mme
Combaricu et par M. Poulet, chef du secré.
tariat particulier du Président de la Repu.
blique, a visité hier après-midi l'exposi- '
tion culinaire installée aux Tuileries.
Au cours de sa visite, Mme Loubet a fait
r^re * M. Marguery une somme de
200 francs pour l'Association philanthro-
pique culinaire et de i'alimentation.
AU MUSÉE DU LOUVRE
Les habitués du Louvre seront heureux
d apprendre que la salle La Caze, fermée
depuis quelques semaines pour cause da
remaniement, vient de rouvrir ses portes
au public.
Elle comprend aujourd'hui toutes les
toiles de l'Ecole française des x%,ji- et-
xvt!!' siècles encadrées à ses deux extré-
mités, de deux panneaux légués par le cê.
lèbre peintre collectionneur qui a donna
son nom à la salle.
Avec des tableaux isolés maintenant les
uns des autres, la salle La Caze se présente
très heureusement.
A L'INSTAR DE PEAU D'ANE
Dans l'Aiglon, Flambeau dit Flimbard
revêt pour lui soul l'uniforme de grenadier
de ia garde. Les uns ont jugé cette plaisan-
terie If du vieux de la vieille » médiocre ;
les autres font trouvée excellente ; et la
public y applaudit tous les soirs.
On lit dans les Mémoires d'Ouvrard une
anecdote qui peut être rapprochée de cette
scène. Ouvrard étant parvenu à faciliter la
fuite de Jérôme, Bonaparte envoya l'ex-roi
de Westphahe chez son frère, en Bour-
gogne .
Jérôme fut très cordialement reçu, mais
le mystère qui l'enveloppait ne tarda pas à
intriguer son hôte.
Un jour, celui-ci regarda par le trou de la
serrure ce qui se passait dans la chambra
de Jérôme.
Et que vit-il ?
« Jérôme Bonaparte, habillé en roi, aven
le manteau royal sur le dos, le spectre d'or
à la main et ia couronne sur la tète, sa
contemplant soi-mrino dans sa propre et
solitaire majesté ! ,.
Ainsi Peau d'Ane dans les Contes de Fées
prend plaisir une fois seule dans sa man-
sarde à se parer magnifiquement de ses
toilettes et de ses joyaux pour faire l'admi-
ration de son miroir.
A LA REINE DES REINES
A la reine des reines, accompagnée da!
ses demoiselles d'honneur, les employés
en chaussures de la place de Paris offriront,
demain, un cadeau suivi d'un punch d'hon-
neur.
Les reines des marchés et leurs demoi-
selles d'honneur assisteront aussi à cette
fête qui aura lieu, à neuf heures du soir,
dans les grands salons Gardes, 78, rue da
Rivoli, sous la présidence de MM. Henri
Savornin et Emile Weiser.
L'ÉCLAIRAGE DES GARES
| En passant à Feignies, il y a quelques
jours, nous avons remarqué que les trot-
toirs de la gare sont éclairés par des becs à
gaz présentant cette particularité que la
nom de la station apparaît en lettres lu-
mineuses au-dessus des lanternes.
M. Sartiaux, le sympathique directeur da
la Compagnie du Nord a, dit-on, t intention
de faire appliquer ce système à toutes les
gares du réseau.
C'est là une mesure que les autres Com-1
pagnies de chemm de fer devraient bien
imiter et aussi la Ville de Paris pour les
noms de rues et les arrêts dos tramways.
LES JEUNES FILLES AMÉRICAINES
Elles ne sont pas peureuses, les jeunes
filles américaines. HUes savent avec u m'
égal courage défendre leur bourse, leur;
honneur, leur vie. Nombre de faits prou--
vent que quiconque s'attaque à elles, tou-
jours s'en repent. En voici un nouveau
que racontent les journaux de Naples. i
| Mme et Mlle Burges, de Boston, sortaient
d'un magasin, elles marchaient lentement
sans songer à mal, lorsqu'un inconnu
s'élança sur Mlle Burges et lui vola sa
bourse. Une jeune fille, ou .même une ma-
trone française se fut contenter de crier :
le Au voleur Il et de raconter ensuite aux
badauds sa mésaventure. Mlle Burges, sans
prendre conseil de personne, saisit et.e-
mi'me son voleur à la gorge, le renversa à
terre et recouvra son argent.
Puis généreuse, et se souciant fort peu
d'aller déposer devant les tribunaux, elle
pria le voleur de prendre le large. Ce qu'il
lit,d'ailleurs,le plus rapidement du monda.
LE CENTENAIRE DE GUTEMBERG
Un comité s'est formé à Stuttgart pour
organiser des fêtes à l'occasion du cente-
naire de Johann Gutenberg, qui se nom-
mait réellement Johane§ Genslleisch vom
Sorgenisch, dit Zum Gutemberg, Tous les
typographes du Wurtemberg chômeront.
le 16 et le 17 juin.
On ignore la date exacte de la naissance
du génial inventeur. Douillet le fait naître
à Mayence vers 1400 et la /Conversations-
texicon, de Meyer, en 1397. Gutenberg est
mort dans la même ville en janvier UliS. ,
LE PAUILLAC
A la Compagnie Générale Transatlantique,
on n'a encore reçu aucune nouvelle da
Pau Mac.
NÉCROLOGIE
Le nouveau sénateur de la Sèine, M. Piit-
tre, président du Conseil général, vient
d'avoir la douleut de perdre sa femme.
.. 'OUATMEMB ANSœ."= R'SS^v.
. ^SAMEDI M i£^^*^i^ THiMdTHÏB *N
iunudm-. caa^2S^Qâ»b
.
CUtMIIH strou-M
4 GERMINAL AN CVXB
CILERDRIil '101ESTilf
fttliges de la Bible à lire et k médite
MATTHIEU IV, 3-5
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souloux : le su tirage universel.
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cry concours de travaux manuels entre appren-
tis et jeunes employés.
Essai sur
les Femmes
L'Evangile de Nicole
Nicole Granval s'est assise auprès de
sa mi -rc sur la terrasse de la villa. Et M.
Granval à son tour s'y installe : il a tou-
jours en réserve à la campagne quelques
ouvrages favoris pour parer aux loisirs
du dimanche ; il ouvre sur une table de
fer uiie immense monographie et s'y en-
fonce.
Mme Dubreuil lit pour la troisième ou
Quatrième fois Sans famille. Les enfants
dans le jardin au pied de la terrasse font
bruyamment une moisson de toutes les
corolles, tombées des arbres en fleurs
, sur la pelouse. Nicole songe les yeux au
loin vers le soleil qui descend.
Et ce qui trouble bientôt l'application
de la grand'mère et du papa ce ne sont
point les voix des petits, mais la rêverie
de Nicole; à un certain degré d'abstrac-
tion la pensée humaine dégage un ma-
gnétisme irrésistible.
— A quoi songes-tu, Nicole? deman-
dent-ils ensemble machinalement.
Nicole avec un air de somnambule
qu'on réveille résume d'un mot ses ré-
flexions :
— Je me demande si je n'irai pas dès
demain voir Sylvain Milburne.
. Mme Dubreuil regarde vivement son
gendre.
f Voilà, ou jamais. le moment venu pour
M. (îranval de réagir contre la lubie de
Nicole. La laisser aller chez cet écrivain
qu'elle ne connait pas, ce serait lui per-
mettre un pas dangereux, décisif peut
être dans cette voie subversive de la lit-
térature où elle a déclaré vouloir s'enga-
ger.
e M. Granval est devenu sombre; il
éprouve toujours la plus vive répugnance
à entreprendre quoi que ce soit sur la
_volonté des autres. Pourtant cette fois,
sans parler des yeux de sa belle-mère,
un devoir impérieux commande. Il faut
s'exécuter.
1 — C'est sérieux cette idée, demande-t-
U.
1 — Ecoutez-moi tous deux, fait Nicole.
.Je serais désolée que vous ne voyiez
qu'un caprice, dans l'aspiration la plus
justifiée. L'explication sera longue et
austère. Je vous préviens.
1 — Le dimanche, dit René, est le jour
des mortificatIons.
4 —Commence toujours I ajoute Mme
Dubreuil, non sans hausser les épau-
les. i
i Et René et la maman ferment leurs 1
livres. ^ <
f, Nicole entre en matière. ' * (
i: '— Voilà, dit-elle, je m'ennuie. -
V— Tu devrais avoir honte de le dire, 1
réplique Mme Dubreuil. Une honnête '
mère de famille qui sait s'occuper ne '
s'ennuie jamais. 1
— Je ne vois guère Nicole inactive, <
observe René.
1 — Maman, continue Nicole, sais-tu ce *
Sue c'est que l'ennui? Voyons, donne ta ?
éfinition ; il faut toujours commencer J
Sar là quand on raisonne. Il n'y a pas
ien longtemps que je le sais, car on ne €
dit cela, dès le collège qu'aux hommes. ^
Moi je l'ai trouvé J'autre jour dans laLo- t
gique de Port Royal...-- t
i — Naturellement I je l'ai toujours dit, d
ce sont les livres qui te rendent toquée 1
; - Tu sors de la question, maman ; je d
l'ai demandé de me définir l'ennui ? d
-Tu t'jmaginesquel'ennuinepeutnaître fi
que de l'oisiveté, on encore d'un dégoût c
malsain de la tâche qu'on accomplit tout de n
Même. Et tu vois dans l'ennui une honte S
Inavouable. Dire qu'on s'ennuie pour
toi, c'est confesser qu'on est paresseux, b
Au sot, ou révolté. Je pensais cela comme L
toi. Je sentais bien pourtant que je n é- ir
Jais point trop bête, et que je m'occupais
Bout le temps et que j'accomplissais toutes ti
ânes besognes avec courage et résigna- d.
tion et que je m'ennuyais tout de même. pi
£Je n'y comprenais rien du tout et n'o- '
liais rien dire. C'est alors que je suis n'
Embée e sur la Logique de Port Royal et s(
le l'idée m'est venue de chercher avec
éthode la cause de mon mal ; et j'ai ça
commencé par me demander qu'est-ce ut
vue l'ennui ? la
la — Dis-Ic. si ta veux, gémit Mme Du-
breuil, et dépêchertoi. Tu commences à
1 m'étourdir.
* — Aht bien, tu n'es pas au bout.
L'ennui, maman, c'est le malaise
qui résulte de l'inutilisation de quel-
qu'une de nos facultés. Il ne suffit pas
| pour ne pas s'ennuyer de travailler tou-
i jours; il faut travailler à tout ce pour
i quoi on est fait.
— Et tu es faite pour devenir bas-
bleu 1
— Ce n'est cependant pas ta mère qui
t'a faite pour cela, remarque René.
Mme Dubreuil trouve cette plaisante-
rie saugrenue et pince les lèvres.
— De la littérature ou autre chose, peu
importe ; je n'en suis pas aux détails de
mon cas personnel. La cause première
de l'ennui contre lequel j'ai entrepris de
lutter, est autrement générale et elle
explique un état commun à toute une
catégorie de femmes : les bourgeoises
comme toi, comme moi, ces privilégiées,
qui n'ont à s'occuper sur la terre que de
leur mari et de leurs enfants. Fatale-
ment, inéluctablement, l'ennui est au
fond de ce privilège. Je défie n'importe
laquelle d'entre nous de déclarer en
toute sincérité qu'elle n'en a jamais
connu la dépression, souvent le vertige.
Et toi-même, maman-. «Vqyons, .avoue,
puisque je te dis qu'H n'y a pas de honte,
et qu'au contraire, le besoin qui nous
tourmente est la plus noble des aspira-
tions humaines.
— Mon Dieu 1 fait la mère en hésitant,
il y a bien longtemps quand j'étais toute
jeune... toi toute petite... et que ton père
tout à son travail s'occupait bien peu de
moi.
— Là, dit Nicole, je savais bien. Tu
t'en es tirée sans trop de mal, parce
qu'instinctivement tu as trouvé des dé-
rivatifs à ta portée, qui convenaient à ta
nature. Je te le montrerai tout à l'heure.
Mais tu as eu ton petit moment où l'on
aurait pu dire de toi :
— Cette petite Mme Dubreuil a du va-
gue à l'âme 1
Et où à ce mot les gens d'esprit et de
bon sens souriaient ; car il est convenu
pour les gens d'esprit et de bon sens
I qu'une femme ayant du vague à l'âme
i est un peu ridicule. Le mot est joli pour-
tant et expressif. En quoi est-il ridicule,
je vous prie, de souffrir parce que les
facultés mises en nous par la nature res-
tent inemployées?
-- C'est entendu, dit René, et si tu
t'ennuies, si les bourgeoises en général
s'ennuient c'est en vertu de la plus noble
aspiration, tu l'as dit ! Je voudrais tout
de même bien finir par savoir ce que
c'est que cette aspiration-là.
— Attendez, dit Mme Dubreuil, en se
levant. Explique-toi avec ton mari, ma
fille. Tu parles bien, mais tout cela n'est
que paroles. Je n'ai pas besoin d'en en-
tendre davantage. Il n'y a discours qui i
tienne. Tu ne peux sans la plus cho-
quante inconvenance, rien changer à ta :
situation. René, je l'espère y mettra bon i
ordre.
Mme Dubreuil majestueusement ren- :
tra dans la maison. <
JANE MISME.
Tristes Gaietés
i II fut un temps où l'on reprochait à la
- Chambre les violences qui la remuaient
t et l'assimilaient aux bruyantes réunions
. publiques. Que ce temps béni revienne
- vite ! , • -t , <*• -
Les invectives, les injures, les"coups
1 peuvent, à la rigueur, passer pour l'ex-
» pression de sincères excitations, car la
i colère c'est encore de la conviction.
, Mais faire de la tribune française l'écho
, de méprisables potins, de plaisanteries
1 de mauvais goût, de sous-entendus gri-
vois ou obscènes, c'est comprendre la
. représentation nationale de singulière
façon "/t*-,''
Le comte d'Aulan qui a prononcé,
i hier, l'un des plus spirituels discours de
i M. Lasie^eut se vanter d'avoir égayé
\ ses collègues. ; .•» Y ■
Ces messieurs ont pàssé, grâce à lui,
des heures délicieuses. Fines plaisante-
ries sur les chalets de nécessité, curieux
aperçus sur « les dessous » plus ou
moins propres de certaines maisons, in-
terruptions de circonstance sur l'ordre
de la Jarretière et sur celui du Bain, ren-
contres à l'hippodrome et amourettes
ont follement amusé l'assembIC-a. "£>.*■
Après un bon diner, le soir, au Club,
le cigare aux lèvres, c'est peut-être très
drôle de causer ainsi entre « cercleux »
d'esprit... A la tribune c'est profondé-
ment triste. ■ .. ■/
Le gouvernement lui-même n'a" pas
été brillant. Nous eussions voulu plus de
fermeté de sa part et que M. Rolland, qui
a rendu des services incontestables, fût
jeté à l'eau avec moins de désinvolture.
Mais si la politique a des nécessités,
elle a aussi des ignorances. On s'est
égayé sur le;*cas de M. Paquin, et, ques- '
tion de personnalité à part, beaucoup
trouvaient étrange qu'un couturier fût
décoré parce que couturier.
• Quand le ministre du commerce parla
de l'industrie de la mode comme de l'une
des plus importantes de notre pays ce
furent des clameurs. Nier cela, pourtant,
c'est nier l'évidence. L'industrie de la
mode est la seule dont nous ayons su
garder le monopole.
! Que deviendraient les admirables fa-
briques de Lyon, les rubaniers de la
Loire, nos incomparables dentelières, les (
innombrables fabriques de plumes et de ,
fleurs qui exportent dans le monde en- i
tier, les milliers d'ouvriers et d'ouvrières ]
de l'aiguille, si le sceptre de la mode
passait de France à l'Etranger ? j
Que l'on dise : La Légion d'honneur c
n'est pas faite pour les commerçants,
soit.
Mais puisque l'on décore les commer- c
çants de la Légion d'honneur pourquoi e
un couturier aurait-il moins de droits à
la croix qu'un fabricant de porcelaine ? B
MARGUERITE DURAND.
LA BIBLIOTHÈQUE
de M. Guyot de Villeneuve
pas f
au-1 Tous les amateurs de beaux livres se
our I donneront rendez-vous lundi prochain
I à l'Hôtel de la ijje Drouot où aura lieu la
>as-1 vente de la bibliothèque de M. Guyot de
I Villeneuve, président de la Société des
qui 1 bibliophiles français.
I Evaluée à plus d'un demi-million, cette
lté-1 bibliothèque, qui est des plus curieuses,
I sera vendue en deux fois.et le catalogue
peu I publié par M. Edouard Rahir ne contient
de I que 556 numéros.
ère I Ce catalogue fut rédigé par M. de Vil-
de I leneuve lui-même, peu de temps avant
elle 1 sa mort, et il l'avait fait précéder de
me [ quelques lignes explicatives dans les-
ses I Quelles il disait :
!®s» | « J'ai dû m'enfermer, dans un cadre étroit où
de I la littérature française des seizième, dix-sep-
lle- I tième et dix-huitième siècles, et les arts consa-
au I orés à l'ornement du livre pendant ces trois
ne l I siècles ont pris la plus grande place. Certaines
l parties sont fort riches ; ce sont celles qui com-
en I prennent les éditions originales des grands écri-
ais 1 vains français, les livres à figures et les prove-
I nancea historiques. Au contraire, les grandes
ge. I divisions où se placent les éditions gothiques
ue. I du Quinzième ierain le& iittératuMS «ncienaM^
ite, I des littératures étrangères, et l'histoire, ae
)US | rent guère que pour mémoire. 6
ra-1 il suffit de parcourir rapidement le ca:
I talogue pour se rendre compte de l'inté-
nt, I rêt et de la valeur du lot qui va être mis
ite I en vente.
~re I Parmi les manuscrits, nous rencon-1
de I trons le Livre d'heurts du maréchal de |
I Boucicaut, exécuté à la fin du qua- I
Tu I torzième siècle. I
'ce I Ce manuscrit fut donné plus tard par I
lé- I Henri IV à la marquise de Verneuil, I
ta j Henriette de Balzac d'Entraigues, et une |
re. I inscription autographe de la main du |
on I roi, écrite sur un des feuillets, men-1
I tionne la naissance d'une fille de la mar- I
ra- J quise. I
i Les miniatures qui ornent ce livre sont I
de j classées parmi les îplus belles qui aient I
nu j été exécutées sous le règne de Charles VI. |
ns I L'expert chargé de la vente à l'inten-
ae J tion de mettre à prix 40,000 francs ce |
Ir- j précieux manuscrit, mais il est certain |
le, qu'il montera bien au-delà de cette I
es I somme. I
iS- ! Nous trouvons aussi les Prcces chris- |
I tianœ , chef-d'œuvre du calligraphe I
tu [ Jarry ,relié par Le Gascon; les Statuts des I
al I conseillers de Venise,, précieux spécimen I
le I des relieures orientales du seizième siè- I
ut I cle ; la Lettre autographe de Fénelon à I
le I Louis XIV sur la politique du royaume !
I signalée pour la première fois à d'Alem- j
;e | bert, et un manuscrit du seizième siècle I ■
ia I orné de 42 miniatures attribuées à Geof- J <
st froy Tory. Ce livre de prières fut relié en 11
1- maroquin rouge, par Dcrûme, au siècle ! i
ii I dernier. 1 j
)- ! Il fut adjugé pour la somme de I 1j
;a j 30.750 francs, à la vente du duc de Ha-1
n I mil ton en 1889. I 1
I Parmi les exemplaires d'ouvrages re-11
t- J marquables, il faut citer encore l'édition ] c
I originale de l'Histoire des Variations des f i
| églises protestantes, par Bossuet, publiée I
j à Paris en 1689, en trois volumes in- I d
I quarto reliés en maroquin rouge, par I d
,/î Du Seuil. Cet exemplaire est celui de I d
; 1 Bossuet lui-même, revu et corrigé par 11
I l'auteur, qui y a fait plusieurs additions I c
* I et annotations de sa propre main. I s
11 Viennent ensuite la Cyropédie de Xé-1 d
s j nophon, publiée à Lyon en 1555 et qui I ê
s I est le propre exemplaire de Catherine | c
j de Médicis ; puis, les OEuvres morales I le
51 et meslces de Plutarque, sept volumes I cl
" I édités à Paris en 1574. M. Guyot de Vil- I t(
11 leneuve s'est refusé à introduire dans sa I la
• I bibliothèque des livres du dix-neuvième I t(
} I siècle, mais il a recherché et réuni pres- ti
31 que tous les llvl-PQ illil-.Ir(»ct du siècle I n
* I dernier. - , j Si
J C'est ainsi qu on trouvera a la vente ae I Ir.
5 j lundi, le Décameron de Boccace, 1757, 1 qi
I avec les épreuves en figures d'artiste ; I r<
» I les Métamorphoses d'Ovide, 1707-1771,1 pi
JI avec les figures avant la lettre et 120 I pi
! I eaux-fortes ; les Baisers, 1770,exemplaire I se
I non rogné, et les Fables de Dorat, 1773, m
1 I reliées en vieux maroquin ; le Temple de j er
j Cnide, 1772, figures avant les numéros, I SE
I reliure de Derôme avec dentelles ; les I ta
I Liaisons dangereuses, 170B, figures avant J m
I la lettre et eaux-fortes, etc., etc.; mais, j et;
I ce qui, peut-être, présente plus d'intérêt I rii
j encore, ce sont les admirables séries I pi
I d'épreuves avant la lettre des illustra- lo
J tions de Moreau pour le Molière de Bret I l'I
I et pour les Chansons de La Borde, et les I
I Suites d'estampes pour servir à l'histoire I dé
j des mœurs et du costume en France, I ré
1 1775-1783, avec les 36 estampes de Freu-1 se
I deberg et de Moreau en épreuves avant I ré
j les numéros et avec le privilège. Enfin, I let
I nous citerons, parmi les dessins origi- ho
I naux, 6 dessins de Cochin pour le Boi- I vr,
I leau de 1747, 35 dessins d'Oudry pour les I en
I Fables de La Fontaine, 18 dessins d'Eisen I ha
I pour l'Eloge de la Folie, 60 dessins de I rai
/ Moreau et 14 de Lebarbier pour les I lat
| Lettres à Emilie sur la mythologie. j qu
| M. Guyot de Villeneuve qui appartint I fai
I pendant quelque temps à l'administra- I de
j tion et fut préfet de 1 Aisne et de Seine- | ,
I et-Marne, descendait d'une ancienne fa-1 J
j mille qui compta, au siècle dernier, plu- tou
j sieurs échevins de Paris. - ^ - | lau
I C'est ainsi qu'il se trouvait avoir en sa [ l
possession le précieux manuscrit inti- I de
I tulé : Recueils pour la compagnie de I riei
messieurs les conseillers du Roy, qui lui I mo
fut légué par son bisaïeul, à qui M. Mar- teu
tel l'avait donné en 1770. Ce manuscrit prc
est unique car le second exemplaire qui rég
en existait dans la bibliothèque de la den
ville, a été détruit lors des incendies de celi
la Commune en 1871.1 p
Ces quelques indications suffisent à de 1
montrer la richesse exceptionnelle de l'en
cette bibliothèque que M. Guyot de Vil- bac
leneuve commença en 1854 par l'achat à cori
la vente Renouard de l'édition de Lu- cho
crèce, donnée à Paris par Bleuet, en 1768, d'êt
en deux volumes in-8. cho
A la mort de son beau-père, M. de vea
Montalivet, il hérita d'une partie de la Q
bibliothboue de ce dernier et il ne cessa cou
d'enrichir sa collection de nouvelles trou-
vailles qu'il recherchait avec amour.
A la fin de la préface qu'il a écrite en
tête de son catalogue il a tracé ces lignes,
qui sont le dernier vœu d'un homme qui
a beaucoup aimé ses livres :
Cédant, écrit-il, à une tendresse posthume,
j ai tenu à présenter mes vieux amis aux ama-
teurs qui les recueilleront après moi, et je sou-
haite à ceux-ci de trouver dans leur compagnie
tout le plaisir que j'y ai pris moi-même pendant
plus dt quarante ans.
JEANNE BRÉMOND.
SAUVÉ!... IL EST SAUVÉ!
MERCI MON DIEU!
(jo Le baccalauréat peut se vanter d'être
né sous upe bonne étoile ! Celle-ci lui
es- avait déjà donné longue vie et bonne
santé, et voilà que M. le ministre de
où l'Instruction publique, ayant appris qu'il
ep- était malade — « longue vie » n'étant
5fs pas synonyme d'immortalité — est ac-
les couru pour lui donner ses soins. Ce ne
m- fut pas long; le malade s'est remis sur
son séant, puis a posé les pieds par terre
les et, rajeuni, renouvelé par le philtre mi-
les nistériel, il va jouir de cette période de
£>3 «calme délicieux, qui suit toujours les
violentes secousses.
J'ai dit le « philtre » et je maintiens le
îa- mot, parce que je défie qui que ce soit,
té- ayant le culte de l'éloquence,de la poèsie
us et dela musique,de ne pas se laisser per-
suader par un discours de M. Leygues.
n-1 Aussi,suis-jeraviede n'être pas sénateur,
de I car élue du suffrage restreint,j'aurais été
a- I capable de voter avec la majorité, pour
I le maintien d'une institution à laquelle je I
ar I ne trouve que des vices, et qui ne peut I
il, I avoir d'après moi,qu'une influence dé tes-
ne j table sur notre éducation intellectuelle. I
lui Ne confondons pas, s'il vous plaît, le
n-1 baccalauréat avec la question des études I
~r- I classiques ; pas plus qu'avec ce que l'on J
I appellera « crise de l'enseignement se-
nt I condaire; pas davantage avec la réforme J
nt I du régime des lycées, l'extension des J
rI. j pouvoirs des proviseurs et la situation 1
n-1 respective du « corps administratif » et I
Je I du « corps enseignant 1). I
in I J'ai confessé, ici même, mon culte des
te I études greco-latines — celui du ver lui- I
I sant pour l'étoile — et je suis émue, I
| comme en voyant le drapeau (pas celui
le j des nationalistes, oh non !) à ces paroles I
es I de M. Leygues : (1 Les humanités créent I
n I seules cette atmosphère de moralité su-1
î- I péricure, cette haute probité morale, ces j
ol pures vertus civiques dont parle le phi-1
tef losophe... » I
i-1 La crise de renseignement secondaire I
e I —si crise il y a, car les uns voient qu'elle i
f- j existe et les autres le nient — la crise de I
n j l'enseignement secondaire, si crise il y I
e J a, tient à une autre cause, une cause pro- I
I fonde hélas ! à l'influence du clergé sur I
e I la bourgeoisie. |
.-1 La réforme du régime des lycées s'im- 11
f pose; iln'y a qu'un avis là-dessus,et cette I
- | réforme fera passer un souffle bienfaisant I :
I j deviedans nos établissements d'enseigne- j <
s j ment secondaires légèrement ankylosés. { i
31 Le baccalauréat n'a rien à voir avec ces J <
- I différentes questions, je le répète, et ces I
* I différentes questions sont indépendantes 11
31 du baccalauréat; on peut même les trai- I
r I ter sans faire allusion à la querelle des 11
s I classiques et des modernes. Il s'agit tout I c
I simplement de décider si les études, mo-1 c
; I dernes ou greco-latines, continueront à I e
i I être enserrées dans un moule rigide, I 1
s j c'est-à-dire dans le programme du bacca- c
' J lauréat ; si l'obtention du diplôme de ba- 1
II chelier, entre seize et dix-sept ans, res-1
• I tera l'idéal de la jeunesse française ou si I g
11 la crainte de n'avoir pas le diplôme han- J t
I tera son sommeil ; il s'agit — et la ques-1 \
tion ainsi restreinte devient à la fois plus I é
I nette et plus intéressante — il s'agit de I a
j savoir si, chaque année, après un exa- I e
I men intellectuel et non formel, dans le- I p
I quel les notes de chaque professeur se- j d
I ront cotées comme un élément presque I ti
I prépondérant, l'élève aura le droit de i p
I passer dans une classe supérieure, on I v
I sera forcé de rester dans celle où il s'est I
1 montré insuffisant ; il s'agit de décider, I d
j en un mot, si l'enseignement secondaire I b
1 sera, jusqu'à l'éternité, une sorte de fan- I rr
I tasmagoric, ou s'il pénétrera jusqu'à la j la
j moelle des jeunes gens pour « créer en I u
I eux cette atmosphère de mdralité supé- J fi
I rieure, cette haute probité morale, ces I sc
I pures vertus civiques dont parle le phi-1
I losophe »... et après lui, le ministre de J d'
I l'Instruction publique. PZ
I Il me semble que là est le nœud du [ m
I débat, et ce que je ne puis pas arriver à
I réaliser c'est, d'une part, que les profes- et
I seurs, qui auraient tout à gagner à cette I d<
I réforme, puisqu'elle donnerait de l'air à I se
I leur enseignement,lui soient, en général, ! dL
J hostiles ; c'est que les parents, qui de- j qi
I vrÓient, avant tout, demander pour leurs ] gé
I enfants une culture rationnelle et des | -
I habitudes d'esprit qui les accompagne-1 ^
I raient dans la vie tiennent au bacca-1 se
lauréat autant qu'à leur honneur, et ce 1 s e
qui m'abasourdit c'est que l'oa puisse I do
faire intervenir « la liberté du père de vr
de famille » dans le débat. -
i, Vrai 1 je ne comprends pas.in<
J'ai dit .que les professeurs auraient mi
► tout à gagner à la suppression du bacca- les
lauréat. Et les enfants donc I I chi
La souplesse du programme, dégagé Ell
de ses chaînes, permettrait à l'élève cu- tar
rieux de savoir, ambitieux de s'élever bo
moralement, de se faire le vrai collabo- sin
teur de ses maîtres dans t'œuvre de sa coi
propre éducation. « Bon élève » sous le elli
régime tyrannique du baccalauréat, il 1
deviendrait meilleur élève; mieux que qui
cela : il deviendrait « quelqu'un ». fici
Parmi les élèves insouciants — le gros Av
de la troupe, il faut bien l'avouer — que tri(
l'enseignement, trop formel, en vue du trai
baccalauréat, rend plus insouciants en- par
core, quelques-uns seraient éveillés aux d'à1
choses de l'esprit; ils n'attendraient plus en\
d'être en «seconde » pour «bûcher le ba- C
chot »,et par cela même s'élèverait le ni- rail
veau intellectuel delà jeunesse française, pas
Que voulez-vous 7 Je vois cela clair de 1
comma le jourl Et alors? . ribl
— C'est qu'il y a les établissements
congréganistes que cela gênerait.
— Ne craignez rien pour eux; ils in-
venteraient des trucs ; et pais je n'ai pas
été créée et mise au monde pour les
tirer d'affaire.
PAULINE KERGOMARD.
LES CRUAUTÉS DE LA LOI
I Très jeunes tous deux, elle avait seize
— I ans et lui dix-huit, ils avaient dans leur
j dédain des réalités de l'existence, rêvé
I de vivre bellement, sans se préoccuper
'm des préjugés ou des lois, le romande
IIJ. I leur cœur.
I Le jeune homme, fils de petits bour-
itre geois, avait quelques études ; juste de
lui j quoi pouvoir prétendre à un modeste
ine I emploi dans une administration; la fil-
de I lette, elle, était couturière.
u'il I Du reste, aussi démunis de capital l'un
int que l'autre, ils professaient à l'égard de
ac-1 l'argent le plus profond mépris. -En re-
ne I vanche, riches d'illusions ils se sentaient
sur I pleins de courage,de confiance en un ave-
rre I nir qu'ils voyaient illuminé comme d'un
ni- I grand reflet d'or, de l'amour qui rem-
de I plissait leurs cœurs.
les I Malheureusement, si pour eux les iné-
| galités sociales n'existaient pas et la
I le | question pécuniaire n'avait qu'une im-
lit, I portance minime, les parents du jeune
sie I homme pensaient différemment. Ils 1
er- j étaient même d'autant plus indignés de
es. I ce qu'ils envisageaient comme une dé-
îr, I chéance pour leur fils, qu'ils sç sentaient
Hé I encore très près de l'heure, où de fils de
ur I paysans, ils étaient devenus des bour-
je I geois.
sut j La mère, touchée davantage par le
:s- I chagrin de son fils et plus compatissante
le. aux choses du cœur se fût sans doute
le J laissé fléchir. Mais, elle n'avait pas, la
es f pauvre femme voix au chapitre; et. dans
an | les moments où la colère du père gron-
;e- dait de façon plus terrible, elle n'osait
ne J même pas prononcer la parole conci-
cs j liante qui eût terminé la querelle.
)n I Aussi, ce qui devait arriver, arriva.
et I Un jour, fatigué de lutter pour ce qui
I lui semblait son droit dans la vie et,
es I aussi, afin de ne plus se séparer de sa
Li- J jolie fiancée, le jeune homme, apprenant
e, I que son père avait touché une somme
ui importante, s'empara, non pas du tout,
39 I cela lui eût semblé un vol, mais d'un
nt I billet de nfille francs, somme qu'il
i- I croyait suffisante à la réalisation de ses
es I projets.
ii-1 Puis, avec sa petite amie, ils s'enfui-
I rent un jour d'hiver, quittèrent Lyon et
"e I s'en vinrent à Paris où ils espéraient
le J pouvoir vivre en travaillant inconnus et
le I heureux.
y I En effet, par une chance extraordi-
)- j naire, ils trouvèrent du travail à peine
ir I débarqués. Lui, entra dans un grand
j magasin et elle,fut prise chez une coutu-
a- I rière.
e 1 Pendant des mois ce fat une vie char-
it I mante, remplie de chansons, de baisers
i- j et d'amour, grâce à laquelle ils oubliè-
J. j rent l'orage qui se préparait derrière
s J eux. 1
s 1 Le réveil fut terrible, surtout, pour la
s | pauvre fillette. 1
- I Un.soir, en sortant de l'atelier, elle fut 1
s toute surprise de ne pas trouver son '
II ami à sa place habituelle. Inquiète, le
-1 cœur rempli de tristes pressentiments, !
1 I elle rentra chez elle. Là, une autre sur- <
, j prise l'attendait. Au lieu du bien-aimé (
- et de ses caresses, ce fut un agent de 1
- I police qu'elle trouva pour la recevoir. c
- j Le père de son amant, après de lon- }
i I gues recherches, avait enfin, malgré c
- j toutes leurs précautions, fini par décou- I
-1 vrir le nid des tourtereaux. Furieux, il £
ï I était venu et avait usé des droits que son i
; I autorité paternelle lui conférait pour •
-1 emmener son fils. Mais. avant que de
• I partir il avait, pour satisfaire sa rancune, [J
■ j déposé une plainte en escroquerie con- J
i I tre la pauvre petite, et, c'était sous la n
s j prévention de complicité de vol qu'on n
11 venait l'arrêter.
, j Comme la loi ne reconnatt pas le délit l£
I de vol entre père et fils, notre brave d
I bourgeois était donc sûr de ne compro- 9
I mettre en rien l'avenir de son fils ; seule
la jeune fille allait être atteinte : C'était irp
I une drôlesse, elle avait détourné son n
[fils; la justice était là pour le lui faire L
I sentir. >• —
| Et, brusquement réveillée :de son rêve
I d'amour, ce fut à Saint-Lazare que la
.1 pauvrette alla finir une id\.Ile si genti- F*
I ment commencée. - . " ....
|v3|Dire le désespoir de la malheureuse joVE
j enfant est impossible. Son pauvre cœur qt
j déchiré par cette brusque séparation,elle
I se sentait en outre déshonorée et per- d'i
| due. Qui viendrait jamais la chercher, sa
! qui écouterait sa plainte dans l'horrible s '1
j géhenne où on l'avait jetée? • f0
j ^ Pourtant, quelqu'un veillait. " - (|r<
j ; Un jour, alors que dans sa pistole elle
I se laissait aller au désespoir, la porte pr
I s ouvrit et, comme une bonne fée, la m<
I douce Mme Deldon, la secrétaire de t'OEu- tei
I vre des libérées, vint lui dire d'espérer. )
I f Avec sa connaissance du cœur, son d :¡
I indulgence, celle qui a déjà tant vu de PfJ
misères,consolé tant de douleurs, trouva '
les paroles qu'il fallait pour calmer le LE
chagrin de cette petite âme meurtrie.
Elle alla voir les juges, l'avocat, plaida ;
tant et si bien la cause de l'enfant, qu'au nal.
bout d'une semaine elle avait obtenu, ma
sinon sa grâce, du moins sa libération Soi
conditionnelle,etqu'ella l'emmenait avec typ
elle loin de l'odieuse prison. , le \
Aujourd'hui, grâce aux démarches c
qui ont été faites, la pauvre fille a béné- ?u.
ficié d'une ordonnance de non lieu. 7 ]
Avant-hier, accompagnée de sa protec- mo
trice, elle a repris à la gare de Lyon le
train qui devait la ramener près de ses
parents. Bien que terriblement punie A
d'avoir voulu écouter son cœur, on peut on
envisager la pauvrette comme sauvée. Pat
Cependant on se demande ce que se-
rait devenue cette enfant si elle n'avait I_
pas rencontré sur sa route la secrétaire L
de l'OEuvre des libérées) quel sort hor- tre,
rible n'eût pas été le sienî . d'aï
Il y a dans des lois, permettant à un
homme, alors qu'il a mis son fils en sQ.
reté, de précipiter impunément une pau-
vre enfant dans l'abîme, une injustice
flagrante.
Ne croyez-vous pas qu'il est nécessaire5
de la signaler à nos législateurs, et de
leur demander de s'en occuper le jour •
ou la politique leur en laissera le lOisir.,
SAVIOZ.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au journal; nous nous trou-
vons dans l'impossibilité de répondre J1
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyer les manuscrits qu'elles désire- -
raient voir saséi er. Après lecture, ils seront
publiés, S'ils plaisent à la Direction.
On dit...
A L'EXPOSITION CULINAIRE
Mme Emile Loubet, accompagnée par Mme
Combaricu et par M. Poulet, chef du secré.
tariat particulier du Président de la Repu.
blique, a visité hier après-midi l'exposi- '
tion culinaire installée aux Tuileries.
Au cours de sa visite, Mme Loubet a fait
r^re * M. Marguery une somme de
200 francs pour l'Association philanthro-
pique culinaire et de i'alimentation.
AU MUSÉE DU LOUVRE
Les habitués du Louvre seront heureux
d apprendre que la salle La Caze, fermée
depuis quelques semaines pour cause da
remaniement, vient de rouvrir ses portes
au public.
Elle comprend aujourd'hui toutes les
toiles de l'Ecole française des x%,ji- et-
xvt!!' siècles encadrées à ses deux extré-
mités, de deux panneaux légués par le cê.
lèbre peintre collectionneur qui a donna
son nom à la salle.
Avec des tableaux isolés maintenant les
uns des autres, la salle La Caze se présente
très heureusement.
A L'INSTAR DE PEAU D'ANE
Dans l'Aiglon, Flambeau dit Flimbard
revêt pour lui soul l'uniforme de grenadier
de ia garde. Les uns ont jugé cette plaisan-
terie If du vieux de la vieille » médiocre ;
les autres font trouvée excellente ; et la
public y applaudit tous les soirs.
On lit dans les Mémoires d'Ouvrard une
anecdote qui peut être rapprochée de cette
scène. Ouvrard étant parvenu à faciliter la
fuite de Jérôme, Bonaparte envoya l'ex-roi
de Westphahe chez son frère, en Bour-
gogne .
Jérôme fut très cordialement reçu, mais
le mystère qui l'enveloppait ne tarda pas à
intriguer son hôte.
Un jour, celui-ci regarda par le trou de la
serrure ce qui se passait dans la chambra
de Jérôme.
Et que vit-il ?
« Jérôme Bonaparte, habillé en roi, aven
le manteau royal sur le dos, le spectre d'or
à la main et ia couronne sur la tète, sa
contemplant soi-mrino dans sa propre et
solitaire majesté ! ,.
Ainsi Peau d'Ane dans les Contes de Fées
prend plaisir une fois seule dans sa man-
sarde à se parer magnifiquement de ses
toilettes et de ses joyaux pour faire l'admi-
ration de son miroir.
A LA REINE DES REINES
A la reine des reines, accompagnée da!
ses demoiselles d'honneur, les employés
en chaussures de la place de Paris offriront,
demain, un cadeau suivi d'un punch d'hon-
neur.
Les reines des marchés et leurs demoi-
selles d'honneur assisteront aussi à cette
fête qui aura lieu, à neuf heures du soir,
dans les grands salons Gardes, 78, rue da
Rivoli, sous la présidence de MM. Henri
Savornin et Emile Weiser.
L'ÉCLAIRAGE DES GARES
| En passant à Feignies, il y a quelques
jours, nous avons remarqué que les trot-
toirs de la gare sont éclairés par des becs à
gaz présentant cette particularité que la
nom de la station apparaît en lettres lu-
mineuses au-dessus des lanternes.
M. Sartiaux, le sympathique directeur da
la Compagnie du Nord a, dit-on, t intention
de faire appliquer ce système à toutes les
gares du réseau.
C'est là une mesure que les autres Com-1
pagnies de chemm de fer devraient bien
imiter et aussi la Ville de Paris pour les
noms de rues et les arrêts dos tramways.
LES JEUNES FILLES AMÉRICAINES
Elles ne sont pas peureuses, les jeunes
filles américaines. HUes savent avec u m'
égal courage défendre leur bourse, leur;
honneur, leur vie. Nombre de faits prou--
vent que quiconque s'attaque à elles, tou-
jours s'en repent. En voici un nouveau
que racontent les journaux de Naples. i
| Mme et Mlle Burges, de Boston, sortaient
d'un magasin, elles marchaient lentement
sans songer à mal, lorsqu'un inconnu
s'élança sur Mlle Burges et lui vola sa
bourse. Une jeune fille, ou .même une ma-
trone française se fut contenter de crier :
le Au voleur Il et de raconter ensuite aux
badauds sa mésaventure. Mlle Burges, sans
prendre conseil de personne, saisit et.e-
mi'me son voleur à la gorge, le renversa à
terre et recouvra son argent.
Puis généreuse, et se souciant fort peu
d'aller déposer devant les tribunaux, elle
pria le voleur de prendre le large. Ce qu'il
lit,d'ailleurs,le plus rapidement du monda.
LE CENTENAIRE DE GUTEMBERG
Un comité s'est formé à Stuttgart pour
organiser des fêtes à l'occasion du cente-
naire de Johann Gutenberg, qui se nom-
mait réellement Johane§ Genslleisch vom
Sorgenisch, dit Zum Gutemberg, Tous les
typographes du Wurtemberg chômeront.
le 16 et le 17 juin.
On ignore la date exacte de la naissance
du génial inventeur. Douillet le fait naître
à Mayence vers 1400 et la /Conversations-
texicon, de Meyer, en 1397. Gutenberg est
mort dans la même ville en janvier UliS. ,
LE PAUILLAC
A la Compagnie Générale Transatlantique,
on n'a encore reçu aucune nouvelle da
Pau Mac.
NÉCROLOGIE
Le nouveau sénateur de la Sèine, M. Piit-
tre, président du Conseil général, vient
d'avoir la douleut de perdre sa femme.
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