Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-10-27
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 octobre 1899 27 octobre 1899
Description : 1899/10/27 (A3,N688). 1899/10/27 (A3,N688).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703807g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
TRnmrfcMK ANtttK. — H- 488
YINIHUDI S7 - - - - -I,UIft',,-OJf. ~.
US NUMÉRO : CŒNQ oe:1tlm-
ciLEBHiii nmucia
« BRUMAIRE AN CVID
-..0
CALEIDKIEI PIOTISTIT»
ipt»"Ses de la Bible à lire et à ttédiUf
MATTHIEU XXI, 1-10.
• * .
CftLUORIfB flUSSl
15 OCTOBRE lin
si
-.
CALENDRIER ISRAELITE
. n HESCHVAN ANNÉE 3300
Prix des Abonnements :
ua..Aa » ffc - SU Moi8 19 fr. 150 Trois Mois ftfr.SO.
OtPAItTDIr.'ft ................... ... At88It18 r fin a S* t *>mL lté. •
KTRASQJL* (Umow POSTAL*) — 36 fr. — M IT. • w
PIP^O'l'RIOP 1 IttPlSUBRXTB DUpAND
Direction et Administration : i4, rue Saint-Georges.
Téléphone IIt.11
Les annonces sont reçues «mx^Bureaux du PaÉa. chez Lagrange et Cerf,
LA FRONDE, J«rual quetl'Ueu-
politique, littéraire, est dirige»
«dmioiHtrc, rédigé, eosspssé ftf
4Ie.. femme*.
Toutes las communications relatives a
la rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE. -
Aujourd'hui
Vendredi y 7 octobre
A 1 h. 112, courses à Maisons-Laffitte.
Musiques militaires do 4 à5 heures, au Luxem-
bourg et au Palais-Royal
Université populaire, l,7, faubourg Saint-An-
toine. à 8 h. 11'\; conférence par M. Emile Trol-
lict : la poésie nationale on France.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourj,
de to h. à 4 h.; Cluny, de 11 h. à4 h,; Guimet et
Ralliera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h : Hôtel -de-l'ille. de 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Notre-Daine, Sainte-Chapelle
et Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musee et
tomucau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de 11 h. à 3 h.; Aquarium du Irocadero,
de U à Il h. et de 1 à 3 h.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Patais de Fontaine-
blenu. de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons. de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
1 4 heures.
De l'Essentielle Beauté
L'Art en ses manifestations, l'Art qui
mytéricusement et tout puissamment
plane au-dessus des races et des âges
comme une communion occulte de l'hu-
manité, l'Art qui fait apparaître intelli-
gible à la méditation moderne le rêve
d'un Orient antique, d'une Egypte aïeule
de la Grèce florissante — l'Art cepen-
dant, pour ses contemporains, faute
d'un éloignement suffisant, est une
cause constante de division et de malen-
tendu, et l'état le plus général des esprits
est un état de désarroi.
Un degré de culture spéciale à chaque
moyen d'expression est indispensable I
pour constituer un droit d'opinion — et,
lorsque certains, des plus sincères et
des plus indépendants parmi le public,
ont déclaré : « ce tableau me plaît », « je
n'aime pas ce livre », ils n'ont porté
aucun jugement valable, car en matière
d'Art on doit aimer avec connaissance
de cause et détester de même.
D'autre part, nous nous insurgeons vi-
goureusement contre l'idée fort accré-
ditée, surtout en ce siècle, que la véri-
table œuvre d'art dût être destinée à un
très petit nombre.
Certainement, une œuvre satisfaisant
à toutes les conditions d'Essentielle
Beauté : caractère défini, science des
moyens, imprévu et puissance dans l'ef-
fet, difficultés vaincues avec élégance,
originalité de l'ensemble, ingénieux
acheminements vers un but fortement
voulu — enfin proposition quelle qu'elle
soit réalisée avec réussite — une telle
œuvre ne peut trouver son appréciation
plénière qu'auprès des esprits cultivés.
Ma:s il y a dans toute conception forte,
un côté d'humanité qui va à l'humanité
tout entière même contenu dans des
cadres ornés et ouvragés.
La seule différence réelle qui existe en-
tre un créateur d'art et le plus humble
d'entre la foule anonyme c'est la faculté
4le formuler ses émois les plus subtils,
ses rêves les plus exaltés.
Ces émois, aussi subtils, et ces rêves
aussi exaltés, l'âme la plus indégrossie
les contient à l'état de harpe éolienne
que le souffle des artistes fait suavement
vibrer, lorsqu'il est robuste, simple et
sine Tt".
Aussi détestons-nous cordialement les
charades de la littérature, de la musique
et du crayon : l'argot débile des extra-
lins, la franc-maçonneriede langage des
rè0 t i t s clans contempteurs des foules qui
e leur rendent en les ignorant à ja-
mais.
Les grands traits de ce qui est l'essen-
tielle Beauté sont accessible à tous: aris-
tocratie et nouveauté de l'inspiration,
limpidité de l'expression, certitude de
l'effet.
Les pensées les plus hautaines comme
les plus raffinées n'ont nul besoin de
s'entourer de nuages — comme le Père
des Dieux pour commettre ses méfaits.
Plus particulièrement en littérature,
on a fort mauvaise grâce à mépriser la
plus haute et la plus rare des qualités :
ia Clarté.
Une hérésie en faveur est la division
des productions de l'esprit en grand art
et l'autre.
A notre humble avis il n'y a pas de
grand art et de petit art. Il y a 1 œuvre
d'art originale et parfaitement réussie
quelle qu'en soit l'envergure — et l'œu-
vre ratée en tout ou partie oia l'on re-
trouve infailliblement la redite mal-
adroite de quelque modèle, travesti, ou
un astucieux pillage de ci de là.
Le Baudelaire des Petites-Vieilles — ce
bijou de fin ivoire tel qu'en ciselaient les
doigts jaunes des anciens Japonais — est
aussi grand que le Baudelaire du Rebelle.
Les médiocres mélancolies de la vie
provinciale France traduites par M. Anatole
rance dans le Mannequin d'Osier, et au
milieu desquelles une pauvre âme indi-
en;,: "«saie de voleter vers le lumignon
de son rêve - telle une mite sous la
lampe fumeuse — sont traité avec la
même maîtrise que cette somptueuse
Thaïs en qui revivent les splendeurs de
Byzance pour la damnation d'un insuf-
usanuneut saint ermite.
On scandaliserait bien des convaincus
en mettant Chardin, le Chardin des na-
tures mortes sur le même rang que
Rembrandt ou Michel-Ange — et pour-
tant c'est leur vrai frère par la science
complète de son art, par la noblesse et
l'ingéniosité de ses ordonnances,et aussi
l'émotion profonde traduite dans
évocations suggestives des haltes dans
la vie intime: .
La table est dressée par des mains d , a-
taoureuse ménagère; nappe immaculée,
vieilles bouteilles faisant luire comme un
oeil malin leurpointdelumièrc accrochée.
La clarté tendre, qui caresse les faïen-
ces naïvement décorées, l'argenterie po-
lie par le temps, est d'une puissante poé-
sie. Tous les modestes bonheurs de vi-
vre sont traduits ; avec le souvenir des
vieux parents en allés dont on garde
pieusement ce cruchon d'une mode déjà
ancienne. Puis l'air engageant des mets
affirme qu'on leur fera honneur d un
appétit sans tache que nulle mauvaise
conscience ne trouble et que les maî-
tres de cette table savent le prix d une
trêve au milieu d'une journée utilement
employée — sans qu'une absurde soif
d'ambition leur fasse précipiter en bous-
culade le moment du repos et de la réu-
nion en famille.
Un mot dont on mésuse, un mot iné-
puisable en malentendus, est le mot ta-
lent...., , ,
Il en résulte la division risible des
œuvres en œuvres de talent et en œuvres
d de qénie. , .
Peut-on imaginer une œuvre de génie
dépourvue de talent? Comment la con-
naîtrai t-on pour telle, si elle n'était for-
mulée avec talent puisque le talent est la
faculté de manifester dans sa forme
propre un génie particulier.
Et lorsqu'il faut reconnaître qu une
œuvre ne contient point de génie, elle ne
peut non plus révéler de talent a moins
que l'on ne qualifie injustement de talent
l'aptitude vile d'assimilation, de glane
frauduleuse; la faconde sans objet qui
vaille, la redite, fut-elle habile, les au-
daces baroques sans nouveauté.
Mais, avec cette rigueur, pourrait-on
nous objecter, on se trouve dans l obli-
gation de condamner des périodes très
longues chez les tintions coin me n ayant
produit aucun talent.
Nous nous permettrons de répondre
par une anecdote biblique.
Le Seigneur ayant reçu l'hospitalité
d'Abraham sous les vêtements un pèle-
rin errant, s'est fait connaître a son hôte
tandis que celui-ci le reconduisait sur la
route et lui révéla le châtiment prochain
de Sodome et Gomorrhe- Abraham im-
plorait la crâce des villes condamnées et
obtint cette concession.
S'il se trouve seulement dix justes
dans la ville, je pardonnerai à la ville
tout entière.
Abraham glissa ses doigts sous sa
calotte Je velours et se gratta la Lète .
Dix justes dans une ville! c'était beau-
coup.
Le Seigneur, sagace, devina sa pen-
sée.
— Trois justes me suffiront, mais je
ne peux pas laisser à moins, j 'y per-
drais... ,
Abraham laissait toujours ses doigts
anxieux sous la calotte,1 a.r de quelqu 'un
qui trouve cela hors de prix.
Pour un seul juste je pardonnerai a
la ville dit enfin le Seigneur.
Eh bien ! en matière d'art, il faut juger
comme le Seigneur.
A la moindre parcelle d originalité re-
connaissons le génie, par conséquent,
le talent.
Sans cette parcelle, une œuvre ne con-
tient ni génie, ni talent, elle est comme
si elle n'était pas.
Mais à quel signe reconnaître cette
originalité inventive? Sera-ce il quelque
réforme dans les lois qui régissent l'art.
Non pas... Une innovation heureuse,
nous apparaît telle, seulement a la con-
dition de n'être point une superfétation,
une vaine recherche de la singularité,
un retour arbitraire à la barbarie.
Elle sera au contraire cette nouveauté
d'accord avec toutes les lois fondamenta-
les qu'on ne saurait méconnaître impuné-
ment et auxquelles les œuvres d'art les
plus primitives sont conformes.
On la reconnaîtra donc, cette origina-
lité à l'effet de surprise agréable qu'elle
apporte, surprise sans heurt, marquée
d'un caractère d'opportunité comme de
quelque chose qui aurait manqué si elle
ne se fùt jamais produite qu'on eût eu
du regret à ne point connaître.
Images, comparaisons imprévues,
nouveauté du tour, inflexions inatten-
dues qui vont émouvoir quelque coin
indéfloré de nos facultés émotives.
Tels sont, sommairement les traits qui
marquent les œuvres originales, au t ra-
vers lesquelles nous percevons nette-
ment une nature d'artiste, unique, et
cependant apparentée, malgré son indé-
pendance à l'immortelle famille des
créateurs.
Un autre fréquent sujet de dissension
c'est la hiérarchie et la priorité des arts.
Or, toutes les œuvres de l'art obéissent
aux mêmes lois supérieures, les ditlicul-
tés équivalentes à vaincre se présentent
au musicien, au peintre, au littérateur et
au sculpteur. Tous doivent prouver une
maitrise et une érudition profonde de
leur art.
— Encore faut-il tenir compte — ob-
jectent certains — du droit d'ainesse qui
revient à la littérature. On a parlé avant
de sculpter, de peindre ou de^ chanter,
avant même de bâtir la première hutte.
Non, l'homme sauvage a dit à son
frère plus faible, qui occupait un creux
de rocher avantageux :
— Ote-toi de ce creux, afin que je m y
mette, ou je t'assomme avec ce bâ-
ton.
Mais ce propos — déjà aïeul de la po-
étique — n'était pas plus de la littéra-
ture que le bâton brandi n'était de la
sculpture.
Plus tard ce propos de sauvage de-
viendra l'Uiade et le bois du bâton s 'or
nera d'entailles, deviendra un jour co-
lonne de temple, où dans le granit le
lotus épanouira ses décoratives corol-
les.
Ne fermons point cette étude sans
donner un regret à la séparation toute
moderne de l'art usuel d'avec le grand
aiLe Japonais, avant que l'Europe dé-
moralisatrice l'eût induit en camelotage,
était aussi complètement artiste en
créant une boucle de ceinture, une poi-
gnée de sabre — qu'en déroulant un
Kakémono, ou sculptant l'image d'un
Bouddha.
Il en était de même en Europe jusqu'à
la fin du dix-huitième siècle. Cest
Charles Boucher qui dessinait la table à
toilette de Mme Dubarry.
Et cela était excellent.
N'est-ce point la mission généreuse de
l'art d'embellir à chaque pas la vie, qui
en a joliment besoin — et mettre dans le.
chaos des philosophies ce critérium sûr,
cette incontestable lumière. Le beau c'est
le bien.
Si la société était formée d'êtres ayant
une morale esthétique, cela conjurerait
tous les maux marqués d'une laideur et
ce sont les seuls inacceptables.
MARIE KRYSINSKA.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
L'hommage à un grand
artiste
Oui, certes oui, nous devons nous asso-
cier, nous autres femmes, à la démarche
qu'ont faite, au nom de plusieurs de leurs
confrères, parmi les plus illustres, et
auprès du Ministre de l'Instruction publi-
que, MM. Jflan, Béraud et Carolus Durait.
Car il s'agit du maître Alfred Stevens,
terrassé par le mal alors qu'épargné par
le temps, et qui célébra avec tant a amour
et de bonheur tout le poème de la beauté
et de l'élégance féminine; tous les reflets
de la changeante lumière dans les cheve-
lures, les prunelles, les étoffes, les joyaux.
Après avoir rappelé que, non content
d'honorer notre hospitalité de sa presence
et de son talent, ii servit encore la France
en /870, aux heures sombres du deuil et
de l'amoindrissement, les promoteurs de
la démarche sollicitent pour « lune des
plus belles gloires de l'art moderne * l au-
torisation d'exposer fœuvre, le labeur de
toute sa vie à l'Ecole des Beaux-Arts.
J'espère que le fait de s'être battu (lui,
étranger) alors que les plus éminents de
nos professeurs de nationalisme se te-
naient cois, dispensés, ne nuira pas a
celui que les mêmes, inflexiblement, doi-
vent traiter, aujourd'hui, de « sale Belge ».
Nul hôte ne nous fit plus honneur
qu'Alfred Stevens; nul homme de sa gé-
nération n'eut l'âme plus chevaleresque,
le cœur plus généreux. Il devrait être
riche : il ne l'est pas — et on l'en estime,
on l'en aime davantage, car il fut un
artiste au sens absolu et charmant du
Avec cela, de l'esprit, une grande allure,
le sens esthétique très développé, aiguisé.
jusqu'au raffinement.
C'était lin homme, et un brave homme.
Sur sa couche de souffrance, oli l'âge en-
fin l'abattit, qu'il sache que nos mémoires
se souviennent de lui — et que les petites
mains qu'il peignit avec une si câline
maîtrise tendront vers son chevet palmes
et couronnes /
SÉVERINE.
Diplômes et
Examens
Sous ce titre, dans le Matin, du 22 De.
tobre, M. Cornély part en guerre contre
les ministres — une fois de plus je salue
avec reconnaissance ce vaillant dont les
articles nous ont été un réconfort pen-
dant l'année douloureuse que nous ve-
nons de subir. Ces monstres, que j'ai
si souvent dénoncés aux lecteurs de la
Fronde, ce sont les examens.
M. Cornély a reçu les doléances d'un
père de famille dont le fils désire con-
courir pour l'entrée à une école d'Arts et
Métiers. Or, pour être inscrit sur la liste
des aspirants au concours, il faut être
muni du certificat d'études primaires
supérieures.
Au premier abord, cette exigence
ne paraît pas excessive, un certain
degré de culture générale étant désira-
ble, pour tout individu qui va être em-
prisonné dans les limites, toujours rela-
tivement étroites, d une spécialité. Mais,
d'une part, pour se présenter au con-
cours des écoles d'arts et métiers, il faut
avoir plus de quinze ans et moins de dix-
sept, au 1" octob-e de l'année où ce
concours a lieu ; et, d'autre part, c est
vers seize ans que se terminent les étu-
des primaires supérieures, dont la sanc-
tion est le brevet exigé dans le cas du
jeune homme dont il s'agit. La prépara-
tion du certificat d'études primaires su-
périeures, et celle du concours d'entrée
aux écoles d'Arts et Métiers se nuisent
donc mutuellement, et c'est de cela que
se plaint le correspondant de M. Cor-
nély.Ces deux dates qui ne concordent pas
(ou plutôt qui concordent trop) ces deux
I règlements qui se gênent l'un 1 autre ne
sont malheureusement pas les seuls que
l'on puisse signaler; car notre code en
I offre de nombreux exemples, témoin la
loi sur 1 âge d'admission des enfants
| dans les manufactures et la loi d'obliga-
I tion scolaire : la première livre les petits
apprentis aux patrons dès l'âge de douze
ans, tandis que la seconde fixe treize ans
seulement comme terme de la scolarité.
En présence de cette contradiction, la loi
scolaire a mis les pouces et c'est cette
concession que l'on peut, sans injustice,
accuser du surchauffage auquel les éco-
liers sont soumis en vue du certificat
d'études primaires.
Les études qui doivent durer sept ans
ne durent que six; on met les bo'Jciiées
doubles, et c'est d'autant plus regretta-
ble que l'esprit d'uii enfant est infini-
1 ment plus ouvert entre douze et treize
ans qu il ne l'est entre onze et douze.
Il semble au vulgaire que la robe. au
point de ces détails serait chose mené ,
les initiés savent le contraire, sans doute
car le conflit dure et menace de s'éter-
niser...
J'ai dit plus haut qu'au premier abord
l'exigence signalée par le correspondant
de M. Cornély ne paraissait pas exces-
sive; mais je me réservais de dire qu'elle
est, pour qui est au courant des choses, ;
d'autant plus regrettable que, loin d'être
une mesure exceptionnelle elle est un
des anneaux d'une chaîne qui s'alourdit
chaque jour.
Voyez plutôt :
Pour se présenter aux écoles d Arts et
Métiers il faut le certificat d'études pri-
maires supérieures.
Et d'un.
Pour se présenter au concours d en-
trée à l'école normale ou pour se faire
inscrire sur la liste des candidates au
, brevet supérieur, il faut avoir le diplôme
du degré élémentaire.
Et de deux.
Pour se présenter aux examens du
professorat des écoles normales il faut
le brevet supérieur ou le baccalau-
réat.
Et de trois.
Pour se présenter à la licence, il faut
le diplôme du professorat des écoles
normales.
Et de quatre...
Mais je n'en finirais plus car c'est
ainsi du haut en bas de l'interminable
échelle des examens.
Tout le monde dénonce ce fatras, et
lorsqu'il s'agit d'y faire quelques coupes
pour permettre à l'air de circuler, je
ne sais par quelle guigne chacun ap-
porte un élément nouveau d'étouffe-
ment.
A vous et à moi, il semble cependant
que la simplification serait facile. On
pourrait, par exemple, au programme
de concours pour les écoles d'arts et mé-
tiers ajouter une ou deux épreuves de na-
ture à éclairer le jury sur le degré decul-
ture générale des candidats :composition
française sur un sujet très simple ; lec-
ture expliquée (lecture expliquée sur-
tout); comme aux examens du certificat
d'études supérieures; cela dispenserait
les candidats de produire le diplôme au-
jourd'hui exigé.
Pour les aspirants à l'école normale,
la formalité préalable du brevet élémen-
taire n'a qu'un seul but : opérer une sé-
lection — bien illusoire — qui pourrait
se faire directement par le concours lui-
même. Et sur tous les échelons la sim-
plification serait aussi facile. Les candi-
dats se prépareraient au concours défi-
nitif, le programme sous les yeux, et
avec les mêmes chances de réussite que
maintenant. Oh ! il ne s'agirait que du
premier coup de pioche dans l édifice et
les architectes et les maçons et jusqu'au
dernier gâcheur de plâtre ayant travaillé
à le construire, pousseraient j'en suis
sûre, un soupir de soulagement.
Car ils ne se dissimulent pas que leur
œuvre présente bien des défectuosités ;
mais il n'ont pas oublié non plus les dif-
ficultés accumulées devant eux lorsqu'ils
1'0llt entreprise, ni les mauvais vouloirs,
ni les suspicions, ni les embûches accu-
mulées sous leurs pas. Demain, espé-
rons-le, ils entreront dans la voie des
simplifications; mais il faudra que cha-
cun y mette de la bonne volonté, a com-
mencer par les parents ; car c'est la hâte
de ceux-ci à obtenir des résultats tan-
gibles, c'est leur désir inconsidéré d'ac-
cumuler des sanctions flatteuses pour
leur amour-propre qui rendront plus
difficile encore la simplification de notre
machine universitaire.
Ainsi la loi scolaire comporte sept an-
nées d'études ; la plupart des familles
rognent une année, quelquefois même
une année et demie. L 'ont*ant, enfermé
trop tût dans un atelier, restera petit,
faiblard ; son développement intellec-
tuel, trop tôt entravé, s'arrêtera...
Qu'importe, pourvu qu'il ait son certi-
ficat d'études ?
Il faudrait avoir seize ans révolus pour
se présenter aux examens du brevet
élémentaire ; les familles harcèlent le
Ministère pour obtenir des dispenses. Le
savoir d'enfants si jeunes n'est pourtant
que mnémotechnique; il gagnerait mille
pour cent il ètre classe...
Mais il s'agit bien lit d'une question
intellectuelle!... il s'agit d'un diplôme,
vous dis-je. Les notions cmpili.cs s éva-
poreront peu à peu sans doute, mais le
diplôme restera.
Ces mêmes parents récriminent quand
lui « enfant » a échoué ; ils protestent
parce que certaines épreuves les seules
probantes—en admettant qu un examen
puisse jamais donner une certitude —
sont éliminatoires; ils se scandalisent
parce que les examinateurs ne font pas
assez la part de la timidité naturelle de
leur progéniture ou du trouble momen-
tané qu'elle éprouve devant un jury so-
lennel.....
Et cependant, ils pourraient se rendre
compte de la situation puisqu ils ont vu
les salles d'examens ou tout le monde
manque d'air — les examinateurs comme
leurs patientes — et où le nombre d as-
pirantes est incompatible avec la recher-
che patiente que le jury pourrait faire
de leurs qualités intellectuelles.
Il y a trop d'examens, c'est bien en-
tendu ; on ne pourra pas m'accuser de
les défendre, d'aucuns pensent même
que je me montre trop passionnée contre
eux ; mais il a aussi trop de candidats,
de candidates surtout; de candidates
qui ne passent l'examen que pour avoir
le diplôme (je parle ici du brevet élémen-
taire et du brevet supérieur) ; de candi-
dates qui ne veulent pas se rendre
compte de deux choses : la première
c'est que des études hâtives et qui ne
s'adressent qu'à la mémoire sont des
études stériles; la seconde c'est qu en
l'état actuel de l'enseignement en France,
surtout avec l'organisation des écoles
normales, ces deux parchemins tant dé-
sirés dOllt l'un tout seul est inutile, et
dont ranlliû tue est si difficile a conquérir,
passent à l'état de valeurs négligeables.
Si je pouvais convaincre l'administra-
tion de supprimer beaucoup d'examens,
et quelques-unes de mes lectrices du
bienfait de l'étude raisonnée, rempla-
çant la « course » au diplôme, je serais
bien heureuse. -
PAULINE KERGOMARD.
Le Jeune Malade
Chaque jour nous fait apprendre de plus si-
nistres détails. M. Déroulède, séquestre, dans
la Il' cellulj de la 10' section, n'a pu recevoir
la visite du fameux cheval de Roget, que l 'on
considère, bien à tort, comme un personnage
dangereux. Et la chambre du barde est telle-
ment petite qu'on ne peut y manifester plus
de vingt-cinq à la fois. Coppée en a pleuré
tout le long de plusieurs colonnes, tous les
patriotes sont en deuil. Mais là ne s arrêtent
point les infortunes de la Ligue. Par cet au-
tomne attristé. M. Bérenger dévoile une min-
ceur d'âme inattendue. Les nouvelles se pré-
cipitent, navrantes à un tel point que Mille-
voye. broyant du noir, se sent obsédé par
Norton.
Une douce et faible victime languit aux ca-
chots de l'Etat. Tel que l'éphèbe de Chénier,
M. Jules Guérin s'étiole. On accuse le manque
d'air, le mauvais aménagement de la Santé
amère ironie ! — et la privation d'exercice.
Ceux qui se mêlent de raisonner — il y a
maintenant des personnes qui s'occupent de
toute chose, au lieu de faire leur salut — ceux
qui veulent juger de tout, affirment que le fort
Chabrol n'était pas, lui non plus, dans des
conditions d'hygiène irréprochables. Les sports
y étaient malaisés, le footing par exemple ou
l'équitation étaient gênés par le peu d'espace.
Même les mauvaises langues disaient^ déjà
que M. Guérin, dans sa petite citadelle, s'exer-
çait à la détention.
11 n'en est rien. Le souvenir des bayados,
des os de mouton, des engins à « décerveler >
comme dit Dubuc après Ubu. Roi, le hante ;
c'est de son inaction que le jeune chef est ma-
lade. On va le transférer au Luxembourg,
près de ce jardin des Médicis qu embaument
les roses d'automne. Les médecins sont con-
voqués pour rendre sa vigueur première au
prisonnier antisémite. Soins superflus. Ce qu'il
lui faut, c'est la liberté un jour d'émeutc, tout
la Villette autour de lui, criant e Morts aux
Juifs ! »ou-« Vive l'Armée! » et les matraques
tapant dru sur les honnêtes gens paisibles qui
ne crient - A bas ! » ni « Vive! » rien.
On la dit à M. Bérenger, mais cet homme
intrépide, qui reçoit sans pàiir les déclarations
de Déroulède, a le cœur dur comme un ro-
cher. Il a refusé a son prisonnier les douceurs
de la manifestation : 4". Manifestez tout seul,
a-t-il dit. Empruntez un peu d'imagination à
M. Déroulède qui à lui tout seul est la France ;
il vous persuadera aisément que vous êtes
une foule. >
M. jules Guérin est un esprit positit ; dans
la petite chambre bleue du Luxembourg où le
lointain parfum d'ïs fleurs flotte avec une
odeur de peinture trop fraiche, il regrette de
n'avoir pas, ainsi que l'a fait Max Régis, dé-
campé la veille du combat. Maintenant, il se-
rait en Espagne et, dans ce pays catholique,
s'exercerait au pieux métier de bourreau pour
l'Inquisition, jusqu'au jour où le duc d'Orléans,
enfin rétabli sur son trône, honorera M. Dru-
mont suivant ses mérites, lui donnant les
Juifs ;'L détruire.
Hélas! le complot est découvert ; vous les
beaux projets sont a vau-I 'eiii. Seul Déroulède
espère encore; seul entre tous il a la foi. C e^t
le grand remède, mais il est rare. Il sauverait
M. Guérin.
CARADOSSE.
Le Candidat de M. Le Bargy
Mais oui, M. Le !iar?v a, ou plutôt il avait
un candidat à ia direction de la Cornôdie-
Française.
Parfaitement.
M. Le. Bargy — cela est aujourd 'liui cer-
tain — avait mis dans ses projets d obliger
M Jules Clarciic à démissionner et de gou-
verner iL sa place sous le pseudonyme de
M. Ganderax.
M. Ganderar. est un homme très occupe :
Directeur de la Ilevue de Paris, il aurait
juste le temps d'aller approuver rue Riche-
lieu les ordres donnés par M. Le Bargy.
Comment celte campagne a-t-elle été or-
ganisée?
Nous l'ignorons encore ; nous ne savons
et ne rapportons ici que les propos répétés
depuis une quinzaine de jours par les amis
de M. Le Bargy.
Ouciques-uns de nos confrères sont par-
tis en guerre, les uns voulant faire payer
au directeur de la Comédie-Française sa
lettre courageuse en faveur de Dreyfus,
les autres pour d'aulres motifs que nous
n'avons pas à apprécier. Une véritable
levée de plumes nationalistes a eu lieu, et
on a décidé de déloger M. Clarelie du poste
qu'il occupe. Parmi les raisons quon a
données, un de nos confrères lui a même
reproché d'avoir le nez de travers. C'était
rargu'nent le plus grave. Evidemment,
ce défaut pourrait être sérieux pour un
jeune premier, niais pour un directeur, cela
ne saurait avoir le même inconvénient.
Laissons ces vétilles qui sont de purs
enfantillages, car là n est point le vrai
L,rict'. M. Claretie, au milIeu de l'an,,oisse
du procès de Rennes, a publié une^ lettre
ouverte, qui est un acte de courage l'hono-
rant aux yeux des honnêtes gens, quelles
que soient les opinions qu 'on puisse avoir
sur l'affaire. Voici la véritable cause des
attaques violentes dont l'administrateur de
la rue Richelieu est l'objet.
M. Le Bargy, voulant être le maître, trouva
l'occasion favorable, et — dit un écho du
Figaro d'hier matin, que nous avons tout
lieu de croire inspiré par quelqu'un de bien
renseigné — organisa la campagne ayant
pour but d'obliger M. Claretie à démission-
ner. Le successeur était prêt, parait-il, et
c'était M. Ganderax.
Jusqu'à quel point M. Ganderax avait-il
autorisé, cette manœuvre où son nom se
trouve mèlé, c'est ce que nous avons essayé
de savoir. Nous sommes allée lui rendre
visite et il nous a reçue avec son habi-
tuelle courtoisie, un peu surpris tout de
même nous allions dire un peu dans ennuyé,
du bruit prématuré qui étouffe dî\"s 1 ^
les ambitions du jeune premier de la Corne.
diî_Fyo^s"devinez,n'est-ce pas, le motif qui
— Je m'en doute. Il s'agit de ^
Figaro de ce matin qui me désigne comme
le candidat de M. Le Bargy, au cas ou M .
Claretie serait amené à se retirer.
- C'est cela même; qu'y a-t-il de vrai
. dans cette nouvelle? .
-- Mais rien. Je n'ai jamais été, je ne suis
~ pas candidat il la direction do la Comedie-
Franraise et si d'aventure on ms proposait
Aûi honneur, io le refuserais.
v Du reste je viens d'écrire au Figaro et
je suis altë, nSSWWrïfS,
matin cette lettre à M. Jules Claretie dont
je suis l'ami — comme je suis celui aussi,
de M. Le Bargy.
Et M. Ganderax nous donne lecture de Il
protestation qu'il envoie à notre coufrèrf
et que ce dernier a bien voulu nous com-
muniquer.
Paris, 26 octobre.
Mon cher confrère,
Je ne sache pas que la place d'aúministra-.
tcur général de la Comédie Française soit va-
cante, ni qu'elle doive 1 être prochainement.
Fût-elle vacante, je n'y suis pas, je n'y ai
jamais été candidat.
Et j'ajouterai que si, d'aventure, il m'était pro-
posé, je déclinerai cet honneur.
La direction littéraire de la Revue de Paris
suffit amplement. à occuper toutes mes heures,
et selon mes goûts.
Voilà qui est net. Voulez-vous publier ce petit
mot ? Merci d'avance.
Recevez, mon cl.jr confrère, etc.
Louis GA-;DER.%X.
— Alors, vous n'accepteriez pas le posta
de directeur de la Comédie-Française si on
vous l 'oll*rait ?
— Assurément non. Les occupations de
directeur de la llecue de Paris m'absorbeni
( beaucoup trop pour que je puisse soumet
à d'autres travaux.
La causerie déviant du sujet se rattache
| un instant à des défaits littéraires, à propos
d'une pièce inédile, en cinq aoles, de Meilhac.
dont le manuscrit, écrit on entier parMeil-
hac se trouve entre les mains d'un de nos
confrères.
Da cette visite et de cette conversation
très explicite, il résulte que la candidature
de M. Ganderax est sans fondement. Ceux
qui l'avaient mise en avant, à l'Ï11sU de M.
Ganderax, évidemment, doivent y renoncer.
M. Jules Claretie n'a démérité en rien et
on se demande pourquoi un homme de son
caractère et de salvateur se retirerait de-
vant de mesquines querelles provoquées
par un sociétaire grincheux.
Si les gros souvenirs élaient de mise
dans cette petite all'aire on pourrait répéter
pour les mécontents de la rue Richelieu
qu'ils n'ont qu'à se soumettre ou à se dé-
mettre; on les remplacerait au comité el
tout serait dit.
MARIE-LOUISE NÉRON.
LE ROI DE GRÈCE A L'ÉLYSÉE
Le Président de la République et Mme
Emile Louhetont offert, hier, un déjeuner
en l'honneur du roi de Grèce.
Le souverain était assis en face du Pré-
sident de la République ; il avait a sa droite
Mme Emile Loubet, et à sa gaucho M.
Waldeck-Rousseau, président du conseil.
Le Président de la République avait à sa
droite, M. Fallières, président du Sénat, et
à sa gauche M. Deschanel président de la
Chambre.
Parmi les invités se trouvaient : MM. le
général de Ileineck, aide de camp général
du Roi, de Thon, intendant du roi ; Delyan.
nis; ministre de Grèce ; Criésis et Angona-
kis, secrétaires de la légation de Grèce ; Sa.
cilly, commissaire général de la Grèce à
l'Exposition de 1000 et M. Aristide De-
lyanni.....
Les autres convives étaient : les minis-
tres de la justice, des affaires étrangères,
des finances, de la guerre, de l'instruction
publique, des travaux publics, du com-
merce et des colonies; le général Urugèrc,
gouverneur de Paris; MM. Ernest et Fran-
çois Carnot; le général Bailloud, M. Com-
barieu, M. François Roussel, M. Paul Lou-
bet, M. Poulet, M. de Gourlet et les ofli-
ciers de la maison militaire du Président
de la République.
La musique de la garde républicaine s est
fait entendre pendant le repas.
Le roi des Hellènes est arrivé à 1 f-Jyséo
à une heure. II était accompagné par MM-
Delyannis, le général de Heineck et de JM.
de Thon, ainsi que par le lieutenant-colo-
nel Nicolas, officier d'ordonnance d.u Prési-
dent de la République, attaché à la per-
sonne du souverain pendant son séjour a
Paris.
Les honneurs militaires ont ete rendu*.
, par un bataillon d'infanterie avec musique
et di#ipeau. La musique a joué l'hymne na-
tional hellénique.
On dit...
UN NOUVEAU JOURNAL
Le :!i octobre au soir, a été publié, à
Rome, le premier numéro du Coiriere
d'ttalia.
Ce journal est né, dit IlartîcIe-prol-ramme,
du désir de coopérer au perfectionnement
de l'éducation politique nationale.
Les plus belles intelligences de 1 'Italie
apporteront leur collaboration au nouveau
^Le^Corriere d'[lalitJ sera libéral, sans
limiter le sens de ce mot if. la conception
couranle dans les sphères parlementaires
ou dans la presse. L'article conclut ainsi :
« Il faut absolument mettre un terme a la
décadence indéniable des institutions par-
lementaires et leur rendre leur pureté pre-
mière. »
LES ETUDIANTES EN SUISSE
On vient de publier la statistique de fré-
qucnlalion féminine dans les universités
de Suisse. Les six universités et l'academie
de Neuchàtel comptaient ensemble 031
éludianles,donl 555 régulièrement inscrites
et 382 élèves libres. Voici les chiffres pae
établissement d'instruction supérieure :
Génève, 292 ; Zurioh, 231 ; Berne, 1 î2; Lau-
sanne, 130; Neuchàtel, 52; Bâle, 35; Fri-
bourg, 25. Dans le nombre, au point de vuo
1 de la nationalité : Russie, 353; Allemagne,
53; Bulgarie, 25; Autriche, 9; Hongrie, 6;
Serbie, 7; Roumanie, 4; Pays-Bas, 3;j\ngle-
terre, 3; Italie, 1; Norvège, 1; Asie, 1 î; Amé.
rique du Nord, 7; Afrique, 1; les autres étu-
diantes fréquentant régulièrement les cours
sont de nationalité helvétique. La plupart
I sont inscrites dans les facultés de mède*
cine et de philosophie.
CHEVAUX PUR-SANG ET AUTOMOBILES
Au château de Windsor on vient de faire
une très curieuse expérience.
Des automobiles ont manœuvré devant
les chevaux pour habituer ceux-ci au brait
du nouveau véhicule.
Et chose inattendue les pur-sang sool
restés calmes tandis que les autres mo *
traient une grande nervosité.
Mais pourquoi s'étonner? un pur-sa 5
ne doit-il pas ignorer la peur, la hideuse
neur.
LA FIN D'UNE LIGUE
On connut la triste habitude des i
toujours prêts, pour un oui, pour u »
jouer du couteau. ,
En Italie, ou donno un coup de couteau
TRnmrfcMK ANtttK. — H- 488
YINIHUDI S7 - - - - -I,UIft',,-OJf. ~.
US NUMÉRO : CŒNQ oe:1tlm-
ciLEBHiii nmucia
« BRUMAIRE AN CVID
-..0
CALEIDKIEI PIOTISTIT»
ipt»"Ses de la Bible à lire et à ttédiUf
MATTHIEU XXI, 1-10.
• * .
CftLUORIfB flUSSl
15 OCTOBRE lin
si
-.
CALENDRIER ISRAELITE
. n HESCHVAN ANNÉE 3300
Prix des Abonnements :
ua..Aa » ffc - SU Moi8 19 fr. 150 Trois Mois ftfr.SO.
OtPAItTDIr.'ft ................... ... At88It18 r fin a S* t *>mL lté. •
KTRASQJL* (Umow POSTAL*) — 36 fr. — M IT. • w
PIP^O'l'RIOP 1 IttPlSUBRXTB DUpAND
Direction et Administration : i4, rue Saint-Georges.
Téléphone IIt.11
Les annonces sont reçues «mx^Bureaux du PaÉa. chez Lagrange et Cerf,
LA FRONDE, J«rual quetl'Ueu-
politique, littéraire, est dirige»
«dmioiHtrc, rédigé, eosspssé ftf
4Ie.. femme*.
Toutes las communications relatives a
la rédaction doivent être envoyées à Mme
Emmy Fournier, rédactrice en chef de la
FRONDE. -
Aujourd'hui
Vendredi y 7 octobre
A 1 h. 112, courses à Maisons-Laffitte.
Musiques militaires do 4 à5 heures, au Luxem-
bourg et au Palais-Royal
Université populaire, l,7, faubourg Saint-An-
toine. à 8 h. 11'\; conférence par M. Emile Trol-
lict : la poésie nationale on France.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourj,
de to h. à 4 h.; Cluny, de 11 h. à4 h,; Guimet et
Ralliera, de midi à 4 h ; Palais de Justice, de 11 h.
à 4 h : Hôtel -de-l'ille. de 2 à 3 h.; Monnaie, de
midi à 3 h.; Trésor de Notre-Daine, Sainte-Chapelle
et Panthéon, de 10 h. à 4 h.; Invalides, musee et
tomucau, de midi à 3 h.; Jardin des Plantes, la
ménagerie, de 1 h. à 5 h.; galerie d'histoire na-
turelle, de 11 h. à 3 h.; Aquarium du Irocadero,
de U à Il h. et de 1 à 3 h.; Palais de Saint-Ger-
main, de 10 h. 1/2 à 4 h.; Patais de Fontaine-
blenu. de 11 h à 4 h.; Versailles : le Palais et les
Trianons. de 11 à 5 h.; Le Jeu de Paume, de midi
1 4 heures.
De l'Essentielle Beauté
L'Art en ses manifestations, l'Art qui
mytéricusement et tout puissamment
plane au-dessus des races et des âges
comme une communion occulte de l'hu-
manité, l'Art qui fait apparaître intelli-
gible à la méditation moderne le rêve
d'un Orient antique, d'une Egypte aïeule
de la Grèce florissante — l'Art cepen-
dant, pour ses contemporains, faute
d'un éloignement suffisant, est une
cause constante de division et de malen-
tendu, et l'état le plus général des esprits
est un état de désarroi.
Un degré de culture spéciale à chaque
moyen d'expression est indispensable I
pour constituer un droit d'opinion — et,
lorsque certains, des plus sincères et
des plus indépendants parmi le public,
ont déclaré : « ce tableau me plaît », « je
n'aime pas ce livre », ils n'ont porté
aucun jugement valable, car en matière
d'Art on doit aimer avec connaissance
de cause et détester de même.
D'autre part, nous nous insurgeons vi-
goureusement contre l'idée fort accré-
ditée, surtout en ce siècle, que la véri-
table œuvre d'art dût être destinée à un
très petit nombre.
Certainement, une œuvre satisfaisant
à toutes les conditions d'Essentielle
Beauté : caractère défini, science des
moyens, imprévu et puissance dans l'ef-
fet, difficultés vaincues avec élégance,
originalité de l'ensemble, ingénieux
acheminements vers un but fortement
voulu — enfin proposition quelle qu'elle
soit réalisée avec réussite — une telle
œuvre ne peut trouver son appréciation
plénière qu'auprès des esprits cultivés.
Ma:s il y a dans toute conception forte,
un côté d'humanité qui va à l'humanité
tout entière même contenu dans des
cadres ornés et ouvragés.
La seule différence réelle qui existe en-
tre un créateur d'art et le plus humble
d'entre la foule anonyme c'est la faculté
4le formuler ses émois les plus subtils,
ses rêves les plus exaltés.
Ces émois, aussi subtils, et ces rêves
aussi exaltés, l'âme la plus indégrossie
les contient à l'état de harpe éolienne
que le souffle des artistes fait suavement
vibrer, lorsqu'il est robuste, simple et
sine Tt".
Aussi détestons-nous cordialement les
charades de la littérature, de la musique
et du crayon : l'argot débile des extra-
lins, la franc-maçonneriede langage des
rè0 t i t s clans contempteurs des foules qui
e leur rendent en les ignorant à ja-
mais.
Les grands traits de ce qui est l'essen-
tielle Beauté sont accessible à tous: aris-
tocratie et nouveauté de l'inspiration,
limpidité de l'expression, certitude de
l'effet.
Les pensées les plus hautaines comme
les plus raffinées n'ont nul besoin de
s'entourer de nuages — comme le Père
des Dieux pour commettre ses méfaits.
Plus particulièrement en littérature,
on a fort mauvaise grâce à mépriser la
plus haute et la plus rare des qualités :
ia Clarté.
Une hérésie en faveur est la division
des productions de l'esprit en grand art
et l'autre.
A notre humble avis il n'y a pas de
grand art et de petit art. Il y a 1 œuvre
d'art originale et parfaitement réussie
quelle qu'en soit l'envergure — et l'œu-
vre ratée en tout ou partie oia l'on re-
trouve infailliblement la redite mal-
adroite de quelque modèle, travesti, ou
un astucieux pillage de ci de là.
Le Baudelaire des Petites-Vieilles — ce
bijou de fin ivoire tel qu'en ciselaient les
doigts jaunes des anciens Japonais — est
aussi grand que le Baudelaire du Rebelle.
Les médiocres mélancolies de la vie
provinciale France traduites par M. Anatole
rance dans le Mannequin d'Osier, et au
milieu desquelles une pauvre âme indi-
en;,: "«saie de voleter vers le lumignon
de son rêve - telle une mite sous la
lampe fumeuse — sont traité avec la
même maîtrise que cette somptueuse
Thaïs en qui revivent les splendeurs de
Byzance pour la damnation d'un insuf-
usanuneut saint ermite.
On scandaliserait bien des convaincus
en mettant Chardin, le Chardin des na-
tures mortes sur le même rang que
Rembrandt ou Michel-Ange — et pour-
tant c'est leur vrai frère par la science
complète de son art, par la noblesse et
l'ingéniosité de ses ordonnances,et aussi
l'émotion profonde traduite dans
évocations suggestives des haltes dans
la vie intime: .
La table est dressée par des mains d , a-
taoureuse ménagère; nappe immaculée,
vieilles bouteilles faisant luire comme un
oeil malin leurpointdelumièrc accrochée.
La clarté tendre, qui caresse les faïen-
ces naïvement décorées, l'argenterie po-
lie par le temps, est d'une puissante poé-
sie. Tous les modestes bonheurs de vi-
vre sont traduits ; avec le souvenir des
vieux parents en allés dont on garde
pieusement ce cruchon d'une mode déjà
ancienne. Puis l'air engageant des mets
affirme qu'on leur fera honneur d un
appétit sans tache que nulle mauvaise
conscience ne trouble et que les maî-
tres de cette table savent le prix d une
trêve au milieu d'une journée utilement
employée — sans qu'une absurde soif
d'ambition leur fasse précipiter en bous-
culade le moment du repos et de la réu-
nion en famille.
Un mot dont on mésuse, un mot iné-
puisable en malentendus, est le mot ta-
lent...., , ,
Il en résulte la division risible des
œuvres en œuvres de talent et en œuvres
d de qénie. , .
Peut-on imaginer une œuvre de génie
dépourvue de talent? Comment la con-
naîtrai t-on pour telle, si elle n'était for-
mulée avec talent puisque le talent est la
faculté de manifester dans sa forme
propre un génie particulier.
Et lorsqu'il faut reconnaître qu une
œuvre ne contient point de génie, elle ne
peut non plus révéler de talent a moins
que l'on ne qualifie injustement de talent
l'aptitude vile d'assimilation, de glane
frauduleuse; la faconde sans objet qui
vaille, la redite, fut-elle habile, les au-
daces baroques sans nouveauté.
Mais, avec cette rigueur, pourrait-on
nous objecter, on se trouve dans l obli-
gation de condamner des périodes très
longues chez les tintions coin me n ayant
produit aucun talent.
Nous nous permettrons de répondre
par une anecdote biblique.
Le Seigneur ayant reçu l'hospitalité
d'Abraham sous les vêtements un pèle-
rin errant, s'est fait connaître a son hôte
tandis que celui-ci le reconduisait sur la
route et lui révéla le châtiment prochain
de Sodome et Gomorrhe- Abraham im-
plorait la crâce des villes condamnées et
obtint cette concession.
S'il se trouve seulement dix justes
dans la ville, je pardonnerai à la ville
tout entière.
Abraham glissa ses doigts sous sa
calotte Je velours et se gratta la Lète .
Dix justes dans une ville! c'était beau-
coup.
Le Seigneur, sagace, devina sa pen-
sée.
— Trois justes me suffiront, mais je
ne peux pas laisser à moins, j 'y per-
drais... ,
Abraham laissait toujours ses doigts
anxieux sous la calotte,1 a.r de quelqu 'un
qui trouve cela hors de prix.
Pour un seul juste je pardonnerai a
la ville dit enfin le Seigneur.
Eh bien ! en matière d'art, il faut juger
comme le Seigneur.
A la moindre parcelle d originalité re-
connaissons le génie, par conséquent,
le talent.
Sans cette parcelle, une œuvre ne con-
tient ni génie, ni talent, elle est comme
si elle n'était pas.
Mais à quel signe reconnaître cette
originalité inventive? Sera-ce il quelque
réforme dans les lois qui régissent l'art.
Non pas... Une innovation heureuse,
nous apparaît telle, seulement a la con-
dition de n'être point une superfétation,
une vaine recherche de la singularité,
un retour arbitraire à la barbarie.
Elle sera au contraire cette nouveauté
d'accord avec toutes les lois fondamenta-
les qu'on ne saurait méconnaître impuné-
ment et auxquelles les œuvres d'art les
plus primitives sont conformes.
On la reconnaîtra donc, cette origina-
lité à l'effet de surprise agréable qu'elle
apporte, surprise sans heurt, marquée
d'un caractère d'opportunité comme de
quelque chose qui aurait manqué si elle
ne se fùt jamais produite qu'on eût eu
du regret à ne point connaître.
Images, comparaisons imprévues,
nouveauté du tour, inflexions inatten-
dues qui vont émouvoir quelque coin
indéfloré de nos facultés émotives.
Tels sont, sommairement les traits qui
marquent les œuvres originales, au t ra-
vers lesquelles nous percevons nette-
ment une nature d'artiste, unique, et
cependant apparentée, malgré son indé-
pendance à l'immortelle famille des
créateurs.
Un autre fréquent sujet de dissension
c'est la hiérarchie et la priorité des arts.
Or, toutes les œuvres de l'art obéissent
aux mêmes lois supérieures, les ditlicul-
tés équivalentes à vaincre se présentent
au musicien, au peintre, au littérateur et
au sculpteur. Tous doivent prouver une
maitrise et une érudition profonde de
leur art.
— Encore faut-il tenir compte — ob-
jectent certains — du droit d'ainesse qui
revient à la littérature. On a parlé avant
de sculpter, de peindre ou de^ chanter,
avant même de bâtir la première hutte.
Non, l'homme sauvage a dit à son
frère plus faible, qui occupait un creux
de rocher avantageux :
— Ote-toi de ce creux, afin que je m y
mette, ou je t'assomme avec ce bâ-
ton.
Mais ce propos — déjà aïeul de la po-
étique — n'était pas plus de la littéra-
ture que le bâton brandi n'était de la
sculpture.
Plus tard ce propos de sauvage de-
viendra l'Uiade et le bois du bâton s 'or
nera d'entailles, deviendra un jour co-
lonne de temple, où dans le granit le
lotus épanouira ses décoratives corol-
les.
Ne fermons point cette étude sans
donner un regret à la séparation toute
moderne de l'art usuel d'avec le grand
aiLe Japonais, avant que l'Europe dé-
moralisatrice l'eût induit en camelotage,
était aussi complètement artiste en
créant une boucle de ceinture, une poi-
gnée de sabre — qu'en déroulant un
Kakémono, ou sculptant l'image d'un
Bouddha.
Il en était de même en Europe jusqu'à
la fin du dix-huitième siècle. Cest
Charles Boucher qui dessinait la table à
toilette de Mme Dubarry.
Et cela était excellent.
N'est-ce point la mission généreuse de
l'art d'embellir à chaque pas la vie, qui
en a joliment besoin — et mettre dans le.
chaos des philosophies ce critérium sûr,
cette incontestable lumière. Le beau c'est
le bien.
Si la société était formée d'êtres ayant
une morale esthétique, cela conjurerait
tous les maux marqués d'une laideur et
ce sont les seuls inacceptables.
MARIE KRYSINSKA.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
L'hommage à un grand
artiste
Oui, certes oui, nous devons nous asso-
cier, nous autres femmes, à la démarche
qu'ont faite, au nom de plusieurs de leurs
confrères, parmi les plus illustres, et
auprès du Ministre de l'Instruction publi-
que, MM. Jflan, Béraud et Carolus Durait.
Car il s'agit du maître Alfred Stevens,
terrassé par le mal alors qu'épargné par
le temps, et qui célébra avec tant a amour
et de bonheur tout le poème de la beauté
et de l'élégance féminine; tous les reflets
de la changeante lumière dans les cheve-
lures, les prunelles, les étoffes, les joyaux.
Après avoir rappelé que, non content
d'honorer notre hospitalité de sa presence
et de son talent, ii servit encore la France
en /870, aux heures sombres du deuil et
de l'amoindrissement, les promoteurs de
la démarche sollicitent pour « lune des
plus belles gloires de l'art moderne * l au-
torisation d'exposer fœuvre, le labeur de
toute sa vie à l'Ecole des Beaux-Arts.
J'espère que le fait de s'être battu (lui,
étranger) alors que les plus éminents de
nos professeurs de nationalisme se te-
naient cois, dispensés, ne nuira pas a
celui que les mêmes, inflexiblement, doi-
vent traiter, aujourd'hui, de « sale Belge ».
Nul hôte ne nous fit plus honneur
qu'Alfred Stevens; nul homme de sa gé-
nération n'eut l'âme plus chevaleresque,
le cœur plus généreux. Il devrait être
riche : il ne l'est pas — et on l'en estime,
on l'en aime davantage, car il fut un
artiste au sens absolu et charmant du
Avec cela, de l'esprit, une grande allure,
le sens esthétique très développé, aiguisé.
jusqu'au raffinement.
C'était lin homme, et un brave homme.
Sur sa couche de souffrance, oli l'âge en-
fin l'abattit, qu'il sache que nos mémoires
se souviennent de lui — et que les petites
mains qu'il peignit avec une si câline
maîtrise tendront vers son chevet palmes
et couronnes /
SÉVERINE.
Diplômes et
Examens
Sous ce titre, dans le Matin, du 22 De.
tobre, M. Cornély part en guerre contre
les ministres — une fois de plus je salue
avec reconnaissance ce vaillant dont les
articles nous ont été un réconfort pen-
dant l'année douloureuse que nous ve-
nons de subir. Ces monstres, que j'ai
si souvent dénoncés aux lecteurs de la
Fronde, ce sont les examens.
M. Cornély a reçu les doléances d'un
père de famille dont le fils désire con-
courir pour l'entrée à une école d'Arts et
Métiers. Or, pour être inscrit sur la liste
des aspirants au concours, il faut être
muni du certificat d'études primaires
supérieures.
Au premier abord, cette exigence
ne paraît pas excessive, un certain
degré de culture générale étant désira-
ble, pour tout individu qui va être em-
prisonné dans les limites, toujours rela-
tivement étroites, d une spécialité. Mais,
d'une part, pour se présenter au con-
cours des écoles d'arts et métiers, il faut
avoir plus de quinze ans et moins de dix-
sept, au 1" octob-e de l'année où ce
concours a lieu ; et, d'autre part, c est
vers seize ans que se terminent les étu-
des primaires supérieures, dont la sanc-
tion est le brevet exigé dans le cas du
jeune homme dont il s'agit. La prépara-
tion du certificat d'études primaires su-
périeures, et celle du concours d'entrée
aux écoles d'Arts et Métiers se nuisent
donc mutuellement, et c'est de cela que
se plaint le correspondant de M. Cor-
nély.Ces deux dates qui ne concordent pas
(ou plutôt qui concordent trop) ces deux
I règlements qui se gênent l'un 1 autre ne
sont malheureusement pas les seuls que
l'on puisse signaler; car notre code en
I offre de nombreux exemples, témoin la
loi sur 1 âge d'admission des enfants
| dans les manufactures et la loi d'obliga-
I tion scolaire : la première livre les petits
apprentis aux patrons dès l'âge de douze
ans, tandis que la seconde fixe treize ans
seulement comme terme de la scolarité.
En présence de cette contradiction, la loi
scolaire a mis les pouces et c'est cette
concession que l'on peut, sans injustice,
accuser du surchauffage auquel les éco-
liers sont soumis en vue du certificat
d'études primaires.
Les études qui doivent durer sept ans
ne durent que six; on met les bo'Jciiées
doubles, et c'est d'autant plus regretta-
ble que l'esprit d'uii enfant est infini-
1 ment plus ouvert entre douze et treize
ans qu il ne l'est entre onze et douze.
Il semble au vulgaire que la robe. au
point de ces détails serait chose mené ,
les initiés savent le contraire, sans doute
car le conflit dure et menace de s'éter-
niser...
J'ai dit plus haut qu'au premier abord
l'exigence signalée par le correspondant
de M. Cornély ne paraissait pas exces-
sive; mais je me réservais de dire qu'elle
est, pour qui est au courant des choses, ;
d'autant plus regrettable que, loin d'être
une mesure exceptionnelle elle est un
des anneaux d'une chaîne qui s'alourdit
chaque jour.
Voyez plutôt :
Pour se présenter aux écoles d Arts et
Métiers il faut le certificat d'études pri-
maires supérieures.
Et d'un.
Pour se présenter au concours d en-
trée à l'école normale ou pour se faire
inscrire sur la liste des candidates au
, brevet supérieur, il faut avoir le diplôme
du degré élémentaire.
Et de deux.
Pour se présenter aux examens du
professorat des écoles normales il faut
le brevet supérieur ou le baccalau-
réat.
Et de trois.
Pour se présenter à la licence, il faut
le diplôme du professorat des écoles
normales.
Et de quatre...
Mais je n'en finirais plus car c'est
ainsi du haut en bas de l'interminable
échelle des examens.
Tout le monde dénonce ce fatras, et
lorsqu'il s'agit d'y faire quelques coupes
pour permettre à l'air de circuler, je
ne sais par quelle guigne chacun ap-
porte un élément nouveau d'étouffe-
ment.
A vous et à moi, il semble cependant
que la simplification serait facile. On
pourrait, par exemple, au programme
de concours pour les écoles d'arts et mé-
tiers ajouter une ou deux épreuves de na-
ture à éclairer le jury sur le degré decul-
ture générale des candidats :composition
française sur un sujet très simple ; lec-
ture expliquée (lecture expliquée sur-
tout); comme aux examens du certificat
d'études supérieures; cela dispenserait
les candidats de produire le diplôme au-
jourd'hui exigé.
Pour les aspirants à l'école normale,
la formalité préalable du brevet élémen-
taire n'a qu'un seul but : opérer une sé-
lection — bien illusoire — qui pourrait
se faire directement par le concours lui-
même. Et sur tous les échelons la sim-
plification serait aussi facile. Les candi-
dats se prépareraient au concours défi-
nitif, le programme sous les yeux, et
avec les mêmes chances de réussite que
maintenant. Oh ! il ne s'agirait que du
premier coup de pioche dans l édifice et
les architectes et les maçons et jusqu'au
dernier gâcheur de plâtre ayant travaillé
à le construire, pousseraient j'en suis
sûre, un soupir de soulagement.
Car ils ne se dissimulent pas que leur
œuvre présente bien des défectuosités ;
mais il n'ont pas oublié non plus les dif-
ficultés accumulées devant eux lorsqu'ils
1'0llt entreprise, ni les mauvais vouloirs,
ni les suspicions, ni les embûches accu-
mulées sous leurs pas. Demain, espé-
rons-le, ils entreront dans la voie des
simplifications; mais il faudra que cha-
cun y mette de la bonne volonté, a com-
mencer par les parents ; car c'est la hâte
de ceux-ci à obtenir des résultats tan-
gibles, c'est leur désir inconsidéré d'ac-
cumuler des sanctions flatteuses pour
leur amour-propre qui rendront plus
difficile encore la simplification de notre
machine universitaire.
Ainsi la loi scolaire comporte sept an-
nées d'études ; la plupart des familles
rognent une année, quelquefois même
une année et demie. L 'ont*ant, enfermé
trop tût dans un atelier, restera petit,
faiblard ; son développement intellec-
tuel, trop tôt entravé, s'arrêtera...
Qu'importe, pourvu qu'il ait son certi-
ficat d'études ?
Il faudrait avoir seize ans révolus pour
se présenter aux examens du brevet
élémentaire ; les familles harcèlent le
Ministère pour obtenir des dispenses. Le
savoir d'enfants si jeunes n'est pourtant
que mnémotechnique; il gagnerait mille
pour cent il ètre classe...
Mais il s'agit bien lit d'une question
intellectuelle!... il s'agit d'un diplôme,
vous dis-je. Les notions cmpili.cs s éva-
poreront peu à peu sans doute, mais le
diplôme restera.
Ces mêmes parents récriminent quand
lui « enfant » a échoué ; ils protestent
parce que certaines épreuves les seules
probantes—en admettant qu un examen
puisse jamais donner une certitude —
sont éliminatoires; ils se scandalisent
parce que les examinateurs ne font pas
assez la part de la timidité naturelle de
leur progéniture ou du trouble momen-
tané qu'elle éprouve devant un jury so-
lennel.....
Et cependant, ils pourraient se rendre
compte de la situation puisqu ils ont vu
les salles d'examens ou tout le monde
manque d'air — les examinateurs comme
leurs patientes — et où le nombre d as-
pirantes est incompatible avec la recher-
che patiente que le jury pourrait faire
de leurs qualités intellectuelles.
Il y a trop d'examens, c'est bien en-
tendu ; on ne pourra pas m'accuser de
les défendre, d'aucuns pensent même
que je me montre trop passionnée contre
eux ; mais il a aussi trop de candidats,
de candidates surtout; de candidates
qui ne passent l'examen que pour avoir
le diplôme (je parle ici du brevet élémen-
taire et du brevet supérieur) ; de candi-
dates qui ne veulent pas se rendre
compte de deux choses : la première
c'est que des études hâtives et qui ne
s'adressent qu'à la mémoire sont des
études stériles; la seconde c'est qu en
l'état actuel de l'enseignement en France,
surtout avec l'organisation des écoles
normales, ces deux parchemins tant dé-
sirés dOllt l'un tout seul est inutile, et
dont ranlliû tue est si difficile a conquérir,
passent à l'état de valeurs négligeables.
Si je pouvais convaincre l'administra-
tion de supprimer beaucoup d'examens,
et quelques-unes de mes lectrices du
bienfait de l'étude raisonnée, rempla-
çant la « course » au diplôme, je serais
bien heureuse. -
PAULINE KERGOMARD.
Le Jeune Malade
Chaque jour nous fait apprendre de plus si-
nistres détails. M. Déroulède, séquestre, dans
la Il' cellulj de la 10' section, n'a pu recevoir
la visite du fameux cheval de Roget, que l 'on
considère, bien à tort, comme un personnage
dangereux. Et la chambre du barde est telle-
ment petite qu'on ne peut y manifester plus
de vingt-cinq à la fois. Coppée en a pleuré
tout le long de plusieurs colonnes, tous les
patriotes sont en deuil. Mais là ne s arrêtent
point les infortunes de la Ligue. Par cet au-
tomne attristé. M. Bérenger dévoile une min-
ceur d'âme inattendue. Les nouvelles se pré-
cipitent, navrantes à un tel point que Mille-
voye. broyant du noir, se sent obsédé par
Norton.
Une douce et faible victime languit aux ca-
chots de l'Etat. Tel que l'éphèbe de Chénier,
M. Jules Guérin s'étiole. On accuse le manque
d'air, le mauvais aménagement de la Santé
amère ironie ! — et la privation d'exercice.
Ceux qui se mêlent de raisonner — il y a
maintenant des personnes qui s'occupent de
toute chose, au lieu de faire leur salut — ceux
qui veulent juger de tout, affirment que le fort
Chabrol n'était pas, lui non plus, dans des
conditions d'hygiène irréprochables. Les sports
y étaient malaisés, le footing par exemple ou
l'équitation étaient gênés par le peu d'espace.
Même les mauvaises langues disaient^ déjà
que M. Guérin, dans sa petite citadelle, s'exer-
çait à la détention.
11 n'en est rien. Le souvenir des bayados,
des os de mouton, des engins à « décerveler >
comme dit Dubuc après Ubu. Roi, le hante ;
c'est de son inaction que le jeune chef est ma-
lade. On va le transférer au Luxembourg,
près de ce jardin des Médicis qu embaument
les roses d'automne. Les médecins sont con-
voqués pour rendre sa vigueur première au
prisonnier antisémite. Soins superflus. Ce qu'il
lui faut, c'est la liberté un jour d'émeutc, tout
la Villette autour de lui, criant e Morts aux
Juifs ! »ou-« Vive l'Armée! » et les matraques
tapant dru sur les honnêtes gens paisibles qui
ne crient - A bas ! » ni « Vive! » rien.
On la dit à M. Bérenger, mais cet homme
intrépide, qui reçoit sans pàiir les déclarations
de Déroulède, a le cœur dur comme un ro-
cher. Il a refusé a son prisonnier les douceurs
de la manifestation : 4". Manifestez tout seul,
a-t-il dit. Empruntez un peu d'imagination à
M. Déroulède qui à lui tout seul est la France ;
il vous persuadera aisément que vous êtes
une foule. >
M. jules Guérin est un esprit positit ; dans
la petite chambre bleue du Luxembourg où le
lointain parfum d'ïs fleurs flotte avec une
odeur de peinture trop fraiche, il regrette de
n'avoir pas, ainsi que l'a fait Max Régis, dé-
campé la veille du combat. Maintenant, il se-
rait en Espagne et, dans ce pays catholique,
s'exercerait au pieux métier de bourreau pour
l'Inquisition, jusqu'au jour où le duc d'Orléans,
enfin rétabli sur son trône, honorera M. Dru-
mont suivant ses mérites, lui donnant les
Juifs ;'L détruire.
Hélas! le complot est découvert ; vous les
beaux projets sont a vau-I 'eiii. Seul Déroulède
espère encore; seul entre tous il a la foi. C e^t
le grand remède, mais il est rare. Il sauverait
M. Guérin.
CARADOSSE.
Le Candidat de M. Le Bargy
Mais oui, M. Le !iar?v a, ou plutôt il avait
un candidat à ia direction de la Cornôdie-
Française.
Parfaitement.
M. Le. Bargy — cela est aujourd 'liui cer-
tain — avait mis dans ses projets d obliger
M Jules Clarciic à démissionner et de gou-
verner iL sa place sous le pseudonyme de
M. Ganderax.
M. Ganderar. est un homme très occupe :
Directeur de la Ilevue de Paris, il aurait
juste le temps d'aller approuver rue Riche-
lieu les ordres donnés par M. Le Bargy.
Comment celte campagne a-t-elle été or-
ganisée?
Nous l'ignorons encore ; nous ne savons
et ne rapportons ici que les propos répétés
depuis une quinzaine de jours par les amis
de M. Le Bargy.
Ouciques-uns de nos confrères sont par-
tis en guerre, les uns voulant faire payer
au directeur de la Comédie-Française sa
lettre courageuse en faveur de Dreyfus,
les autres pour d'aulres motifs que nous
n'avons pas à apprécier. Une véritable
levée de plumes nationalistes a eu lieu, et
on a décidé de déloger M. Clarelie du poste
qu'il occupe. Parmi les raisons quon a
données, un de nos confrères lui a même
reproché d'avoir le nez de travers. C'était
rargu'nent le plus grave. Evidemment,
ce défaut pourrait être sérieux pour un
jeune premier, niais pour un directeur, cela
ne saurait avoir le même inconvénient.
Laissons ces vétilles qui sont de purs
enfantillages, car là n est point le vrai
L,rict'. M. Claretie, au milIeu de l'an,,oisse
du procès de Rennes, a publié une^ lettre
ouverte, qui est un acte de courage l'hono-
rant aux yeux des honnêtes gens, quelles
que soient les opinions qu 'on puisse avoir
sur l'affaire. Voici la véritable cause des
attaques violentes dont l'administrateur de
la rue Richelieu est l'objet.
M. Le Bargy, voulant être le maître, trouva
l'occasion favorable, et — dit un écho du
Figaro d'hier matin, que nous avons tout
lieu de croire inspiré par quelqu'un de bien
renseigné — organisa la campagne ayant
pour but d'obliger M. Claretie à démission-
ner. Le successeur était prêt, parait-il, et
c'était M. Ganderax.
Jusqu'à quel point M. Ganderax avait-il
autorisé, cette manœuvre où son nom se
trouve mèlé, c'est ce que nous avons essayé
de savoir. Nous sommes allée lui rendre
visite et il nous a reçue avec son habi-
tuelle courtoisie, un peu surpris tout de
même nous allions dire un peu dans ennuyé,
du bruit prématuré qui étouffe dî\"s 1 ^
les ambitions du jeune premier de la Corne.
diî_Fyo^s"devinez,n'est-ce pas, le motif qui
— Je m'en doute. Il s'agit de ^
Figaro de ce matin qui me désigne comme
le candidat de M. Le Bargy, au cas ou M .
Claretie serait amené à se retirer.
- C'est cela même; qu'y a-t-il de vrai
. dans cette nouvelle? .
-- Mais rien. Je n'ai jamais été, je ne suis
~ pas candidat il la direction do la Comedie-
Franraise et si d'aventure on ms proposait
Aûi honneur, io le refuserais.
v Du reste je viens d'écrire au Figaro et
je suis altë, nSSWWrïfS,
matin cette lettre à M. Jules Claretie dont
je suis l'ami — comme je suis celui aussi,
de M. Le Bargy.
Et M. Ganderax nous donne lecture de Il
protestation qu'il envoie à notre coufrèrf
et que ce dernier a bien voulu nous com-
muniquer.
Paris, 26 octobre.
Mon cher confrère,
Je ne sache pas que la place d'aúministra-.
tcur général de la Comédie Française soit va-
cante, ni qu'elle doive 1 être prochainement.
Fût-elle vacante, je n'y suis pas, je n'y ai
jamais été candidat.
Et j'ajouterai que si, d'aventure, il m'était pro-
posé, je déclinerai cet honneur.
La direction littéraire de la Revue de Paris
suffit amplement. à occuper toutes mes heures,
et selon mes goûts.
Voilà qui est net. Voulez-vous publier ce petit
mot ? Merci d'avance.
Recevez, mon cl.jr confrère, etc.
Louis GA-;DER.%X.
— Alors, vous n'accepteriez pas le posta
de directeur de la Comédie-Française si on
vous l 'oll*rait ?
— Assurément non. Les occupations de
directeur de la llecue de Paris m'absorbeni
( beaucoup trop pour que je puisse soumet
à d'autres travaux.
La causerie déviant du sujet se rattache
| un instant à des défaits littéraires, à propos
d'une pièce inédile, en cinq aoles, de Meilhac.
dont le manuscrit, écrit on entier parMeil-
hac se trouve entre les mains d'un de nos
confrères.
Da cette visite et de cette conversation
très explicite, il résulte que la candidature
de M. Ganderax est sans fondement. Ceux
qui l'avaient mise en avant, à l'Ï11sU de M.
Ganderax, évidemment, doivent y renoncer.
M. Jules Claretie n'a démérité en rien et
on se demande pourquoi un homme de son
caractère et de salvateur se retirerait de-
vant de mesquines querelles provoquées
par un sociétaire grincheux.
Si les gros souvenirs élaient de mise
dans cette petite all'aire on pourrait répéter
pour les mécontents de la rue Richelieu
qu'ils n'ont qu'à se soumettre ou à se dé-
mettre; on les remplacerait au comité el
tout serait dit.
MARIE-LOUISE NÉRON.
LE ROI DE GRÈCE A L'ÉLYSÉE
Le Président de la République et Mme
Emile Louhetont offert, hier, un déjeuner
en l'honneur du roi de Grèce.
Le souverain était assis en face du Pré-
sident de la République ; il avait a sa droite
Mme Emile Loubet, et à sa gaucho M.
Waldeck-Rousseau, président du conseil.
Le Président de la République avait à sa
droite, M. Fallières, président du Sénat, et
à sa gauche M. Deschanel président de la
Chambre.
Parmi les invités se trouvaient : MM. le
général de Ileineck, aide de camp général
du Roi, de Thon, intendant du roi ; Delyan.
nis; ministre de Grèce ; Criésis et Angona-
kis, secrétaires de la légation de Grèce ; Sa.
cilly, commissaire général de la Grèce à
l'Exposition de 1000 et M. Aristide De-
lyanni.....
Les autres convives étaient : les minis-
tres de la justice, des affaires étrangères,
des finances, de la guerre, de l'instruction
publique, des travaux publics, du com-
merce et des colonies; le général Urugèrc,
gouverneur de Paris; MM. Ernest et Fran-
çois Carnot; le général Bailloud, M. Com-
barieu, M. François Roussel, M. Paul Lou-
bet, M. Poulet, M. de Gourlet et les ofli-
ciers de la maison militaire du Président
de la République.
La musique de la garde républicaine s est
fait entendre pendant le repas.
Le roi des Hellènes est arrivé à 1 f-Jyséo
à une heure. II était accompagné par MM-
Delyannis, le général de Heineck et de JM.
de Thon, ainsi que par le lieutenant-colo-
nel Nicolas, officier d'ordonnance d.u Prési-
dent de la République, attaché à la per-
sonne du souverain pendant son séjour a
Paris.
Les honneurs militaires ont ete rendu*.
, par un bataillon d'infanterie avec musique
et di#ipeau. La musique a joué l'hymne na-
tional hellénique.
On dit...
UN NOUVEAU JOURNAL
Le :!i octobre au soir, a été publié, à
Rome, le premier numéro du Coiriere
d'ttalia.
Ce journal est né, dit IlartîcIe-prol-ramme,
du désir de coopérer au perfectionnement
de l'éducation politique nationale.
Les plus belles intelligences de 1 'Italie
apporteront leur collaboration au nouveau
^Le^Corriere d'[lalitJ sera libéral, sans
limiter le sens de ce mot if. la conception
couranle dans les sphères parlementaires
ou dans la presse. L'article conclut ainsi :
« Il faut absolument mettre un terme a la
décadence indéniable des institutions par-
lementaires et leur rendre leur pureté pre-
mière. »
LES ETUDIANTES EN SUISSE
On vient de publier la statistique de fré-
qucnlalion féminine dans les universités
de Suisse. Les six universités et l'academie
de Neuchàtel comptaient ensemble 031
éludianles,donl 555 régulièrement inscrites
et 382 élèves libres. Voici les chiffres pae
établissement d'instruction supérieure :
Génève, 292 ; Zurioh, 231 ; Berne, 1 î2; Lau-
sanne, 130; Neuchàtel, 52; Bâle, 35; Fri-
bourg, 25. Dans le nombre, au point de vuo
1 de la nationalité : Russie, 353; Allemagne,
53; Bulgarie, 25; Autriche, 9; Hongrie, 6;
Serbie, 7; Roumanie, 4; Pays-Bas, 3;j\ngle-
terre, 3; Italie, 1; Norvège, 1; Asie, 1 î; Amé.
rique du Nord, 7; Afrique, 1; les autres étu-
diantes fréquentant régulièrement les cours
sont de nationalité helvétique. La plupart
I sont inscrites dans les facultés de mède*
cine et de philosophie.
CHEVAUX PUR-SANG ET AUTOMOBILES
Au château de Windsor on vient de faire
une très curieuse expérience.
Des automobiles ont manœuvré devant
les chevaux pour habituer ceux-ci au brait
du nouveau véhicule.
Et chose inattendue les pur-sang sool
restés calmes tandis que les autres mo *
traient une grande nervosité.
Mais pourquoi s'étonner? un pur-sa 5
ne doit-il pas ignorer la peur, la hideuse
neur.
LA FIN D'UNE LIGUE
On connut la triste habitude des i
toujours prêts, pour un oui, pour u »
jouer du couteau. ,
En Italie, ou donno un coup de couteau
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.72%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.72%.
- Auteurs similaires Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6703807g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6703807g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6703807g/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6703807g/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6703807g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6703807g
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6703807g/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest