Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-07-29
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juillet 1899 29 juillet 1899
Description : 1899/07/29 (A3,N598). 1899/07/29 (A3,N598).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703717h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Choses de
L'Enseignement
Le • Temps, consacre à un fait divers ., ra-
conté par plusieurs journaux, un article très in-
téressant quelle Manuel geNfral,reprudl!it sous ce
titre : Soyez, honnêtes ! Je vais raconter le - fait
divers ., citer, en partie, du moins, le commen-
taire du Temps et ajouter mon commentaire à
moi : .
Voici le « fait divers .. Un jeune garçon a
trouvé dans la rue une somme d'argent assez
forte; il l'a portée au commissariat de police ;
il y a rencontré lo propriétaire de la somme qui
venait faire sa déclaration; ledit propriétaire,
remis eu possession de son bien, a remercie
chaudement le jeune homme... et n'a pas ré-
compensé sa bonne action.
« Les journaux qui racontent cet acte de pro-
bité, b liment tous, dit le Temps, l'étrange oubli,
ou l'avarico 'sordide l'individu, et tous leurs lec-
teurs sont scandalisés aussi, car nos mœurs
veulent qu'un acte de probité appelle une rému-
nération....
- Notez qu'il y a une foule d autres actes plus
méritoires que celui de rendre intact un porte-
monnaie qw ne vous appartient pas. Le publie
ad. net que ces actes-là n entraînent pas de re-
cotafwn.se immédiate et pécuniaire. Mais quand
il r agit d'argent, nous raisonnons presque toua,
d'instinct, comme los journaux l'ont fait. Et sur-
tout, si le trait de probité a été accompli par
quelqu'un chez qui 1 on pense que la tentation a
dû naître. C'est un enfant, c'est un enfant pau-
vre: il a dû lui en coûter plus qu'à d autres de
porter sa trouvaille au commissaire. Et donc
régoîsme du bonhomme qui s'en va, sans trou-
ver à dire antre chose que : - Grand merci, mon
ami! - nous paraît tout à fait haïssable.
. C"est., sans doute, que nous sommes trop
enclins a juger du mérite d'une action par la
diOlculté présumée qu'elle a dû offrir à l'auteur,
ou pour mieux dire, que nous jugeons de cette
difficulté d'après un critérium arbitraire. Il n'est
pas du tout certain qu'un jeune garçon soit plus
tenté quan homme de s'approprier l'argent
d'autrui, s'il lui tombe par hasard sous la main.
Il n'est pas du tout certain qu'un garçon très
pauvre en soit plus tenté qu'un camarade moins
pauvre. L'acte d'honnêteté a eoûté plus ou
moins, selon la nature morale, selon les habi-
tudes prises, selon les leçons et les exemples
reçus; et rien ne prouve que l'homme qui se
trouverait dans les conditions en apparence les
mieux faites pour lui conseiller l'indélica
tesse ait hésité seulement une seconde sur ce
qu'il avait à faire. Notre conception de 1 noa-
oétaié et des luttes intérieures 'Iu'elle suppose,
est un peu bien terre à terre. N,ms mesurons
l'eirort nécessaire à l'obstacle matériel, au lieu
de tenir compte de 1 élan naturel du rtuur.
- Et cela nous entraîne à ces habitudes dou-
teuscs. telles que celle qui consiste a offrir uno
. sorte de pourboire à l'homme qui nous rcatttu'J
notre arKont. Nous devrions t'eaUtncr assez haut
pour lui témoigner autrement une gratitude
aprïs tout naturelle. Les moyens ne manquent
pas. On peut. s'intéresser à lui et aux siens, On
peut l'aider à se rrôer pcut-iMre une vie moins
difficile. CP-la vau Irait mieux que de lui mettre
. une pièce d'or dans la main, avec le secret uesir
de ne plus entendre parler de sa vertu. Mais
t'est plus diflicile, fort peu conforme aux usages
établis et cula suppose une indifférence el Il
qu en dir.i-l-on assez rare dans toutes classes de
la soc irté..
« E 1 tout cas, si le héros du fait divers dont il
s'agit est un moraliste, s'il a voulu faire la leçon
à ses contemporains et ne pas mêler une satis-
faction subalterne au pur contentement de cons-
cience qu'a dû éprouver le jeune gamin de Pa-
ris, il n a pas d'illusion à se faire : personno ne
l'a compris. » .
Et s'il n'a pas compri3, à qui la faute ?
La faute en est tout entière imputable à 1 édu-
cation que nous tenons du passe, et que nous
continuons à donner à la jeunesse contempo-
raine, on ra^jrravant, au lieu de 1 'améliorer.
Cette éducation, qui a pour objectif le mérite
elles récompenses qui y sont attachées, est une
sorte de recueil de préceptes tendant a faire
atteindra le premier à seule fin de recevoir les
secondes. Or le merite, si je comprends bien,
c'est tout ce que chacun du nous fait — sans y
être forcé — au delà de son devoir strict.
« Sans y être forcé -, par qui ? par la loi, c 'est-
à-dire par les gendarmes ? ou bien par sa cons-
cience? .
Là est le point délicat; les uns 1 ont recherche
avec anxiété, avec passion ; ils ont trouve que
leur idéal et leur conscience ne faisant qu'un, il
leur était absolument impossible de dépasser
leur devoir; que, par conséquent, le « mente of
n existait pas; et ils ont rejeté l'idée de récom-
pense comme attentatoire à la dignité humaine ;
ils vont vu comme une sorte de mercantilisme
répugnant...
Lef autres, ayant mieux à faire, pensaient-lis,„
que do s'attarder à de telles spéculations, ont
appelé « mérite ■ tout ce qui est au delà do la
loi, et peu à peu, c'est l'accomplissement du de-
voir mt'me, du devoir élémentaire que l'on a
jucé méritoire, et l'on est venu à destiner celui
qui le pratique à l'admiration de ses contempo-
rains.
Voyez plutôt :
' Quiconque s'approprie le bien d'autrui s'expose
& une punition qui varie selon les icreollslancos:
le vol avec effraction et escalade, par exemple,
est puni des travaux forcés, tandis que la non
restitution d'un objet. trouvé sur la voie publi-
que, n'est taxé que de quelques jours de prison j
mais dans les deux cas il y a culpabilité, Et
voici que. parce qu'un individu ne s est pas
rendu coupablê d'un acte qualité de vol, il de-
vient un héros, digne d'une récompense pécu-
niaire pour commencer. S'il récidive, s il con-
tinue à restituer le bien d'autrui, l'on ira pour
lui jusqu'à la récompense civique, et si, par ex-
traordinaire sa vertu négative — faite de 1 ab-
sence de vice — n'est pas payée POU prix, il aura
droit au Litre de victime ; enlin s'il lui arrive de
quitter la voie droite et de se plaire, désormais,
aux sentiers tortueux, il faudra s'en plamdt'e au
bocr-rcois rapare d'abord, puis à la socielé tout
entière qui ne s'est pas gendarmée contre l'in-
justice.
En cette fin de siècle, la fièvre des récom-
penses fait due ravages dans le pays tout catier;
depuis le patit écolier de deux ans (oui, de deux
née scolaire jusqu'au fonctionnaire qui ayant
eu la chance de vivre assez longtemps pour at-
- . teindre sa retraite, reçoit la croix d'honneur,
tout le monde on France s'attend à être récom-
pensé sur cette terre en attendant la récom-
pense céleste, la seule, d'ailleurs, pour laquelle
on ne montre pas un empressement excessif.
Je conaais une servante qui a pu, grâce à des
qualités appréciables, sans doute, mais grâce
aussi à la bonté, à la patience et même à la pa-
resse de ses maîtres, paresse qui les empêchait
de rien contrôler, accomplir chez eux, il y a
quelques jours. sa trente-sixième année de
services, si parfaitement et si exactement rému-
nérés qu'elfe est propriétaire à la campagne, et
qu'cUe a de quoi à vivre de ses rentes sur l'Etat.
Cette servante - a droit » au prix Montyon, et si
elle ne l'obtient pas... Ce sera une victime!
Alors on me dit : . Vous êtes mille fois dans
le vrai. mais vous avancez de plusieurs siècles;
prétendre élever les hommes en se privant du
stimulant de l'intérêt, c'est de l'utopie pure ».
Et l'on me renvoie aux Calendes.
Et je reste convaincu que c'est ce genre de
stimulant qui a empêché les hommes do s'é-
lever 1
M.us.'et je reviens au jeune garçon qui a
trouvé la bourse, une de nos pierres d'ackvppe-
ment en éducation, c'est l'importance exagérée
que nous accordons à l'argent. Non-seulement
nous récompensons surtout la probité maté-
rielle, mais le sentiment de notre propre dignité
nous paraît à tel point lié à notre situation de
fortune, que nous cachons comme une faute
nos difficultés d'argent ; que nous ne savons de-
mander ou recevoir un service matériel sans en
ressentir une douloureuse meurtrissure, et que
ce service matériel demandé et rendu fait naître
— sauf exceptions — entre le prêteur et l'obligé
une sorte de gêne morale : un souffle maltai-
sant a passé sur l'amitié.
Itien de pareil n'existe en ce qui concerne le
service moral qui. sauf exceptions toujours —
attache indissolublement l'un à l'autre — celui
qui l'a rendu et celui qui l'a reçu. Sans aucune
arrière-pensée à plus forte raison, sans aucune
crainte de déchotr.on occasionne à son ami une
perte de temps. une dépense de force, plus en-
core, ou lui impose des responsabilités. Pour ne
citer qu'un exemple, j'ai connu un couple qui a
laissé vendre ses meubles, pour ne pas s'adres-
ser à la bourse d'amis intimes, et qui, partant
pour un voyage de longue durée leur ont confié
un enfant dont ils ne voulaient pas interrompre
les études, c'est-à-dire qu'ils leur ont pris leur
quiétude pendant dix-huit mois !
Figurez-vous le jeune garçon ou porte-mon-
naie, ayant enseigne à lire à un camarade d ate-
:i*r que son ignorance aurait infériorisé pendant
1 oui te sa vie; le public, même averti, aurait ap-
prouvé d'un signe bienveillant, et tout en serait
1 resté-là.
Ceries.il ne faut pas être ■ en avance de plu-
sieurs siècles » pour penser qu'éducateurs et
journalistes — Ce devrait être fa même corpo-
ration — ont encore fort à faire pour enseiguer
aux hommes ce qui est vraiment digne d'es-
time; mais qu'ils le fassent donc, car il n'est que
temps!
VAvant-Garde pédagogique nous apprend la
création toute récente de l'Œttvre du trous-
seau.
Le nom explique la chose : dans une école de
Paris, aux heures consacrées à la couture, les
jeunes filles, dit M. Huguet, travaillent à la
confection du trousseau dont elles auront besoin
pour leur entrée en ménage. Les anciennes
élèves viennent souvent les aider. On demande
aux sociétaires cinq centimes par semaine, coti-
sation qui sert aux achats destinés aux jeunes
Iilles pauvres. Ainsi It Société atteint un triple
i)ut : elle prépare le linge dont les jeunes filles
auront besoin plus tard ; elle visnt en aide aux
jeunes tilles nécessiteuses ; à toutes, elle fait
aimer le travail.
C'est très bon, en eflet, mais... en admettant
j!ie ces jeunes filles aient quatorze ans, aujour-
hui, et qu elles ne se marient qu'à vingt-un
tins — ce qui est t'age moyen désirable — le
trousseau aura le temps de dormir. Peut être
Ue dis : « peut-être » pour marquer combien ma
critique est modeste) y aurait-il quelque avan-
tage a jouir dès maintenant de ces objets de lin-
gerie. En tout cas, nous souhaitons que la Su-
ciété du trousseau fasse des adeptes dans toutes
les écoles de filles.
PAULINE KERGOMARD.
Enseignement Supérieur
— DU 5 JUILLET —
Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie
de Tours. — Un concours s'ouvrira, le 8 janvier
1000, devant la Faculté de médecine de l'Univer-
sité de Paris pour l'emploi de suppléant des
chaires de pathologie et de clinique chirurgicales
et de clinique obstétricale à l'Rcole prépara-
toire de médecine et de pharmacie ile Tours.
Le registre d'mscriptMM sera clos un mois
avant l'ouverture dudit concours.
Annfrrt approuvant la délibération, du Conseil
de l'Université de Lille instituant UA diplôme de
docteur (mention • Pharmacie »).
— DU 12 JUILLET —
LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAux-ARTS
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet 1897 por-
tant règlement pour les Conseils des Univer-
sités;
Vu la délibération en date du 26 avril 1899 du
Conseil de l'Université de Lille ;
Après avif; do la Section permanente du Con-
seil supérieur de l'Instruction publique,
ARRÊTÉ : '
Est approuvée la délibération susvisée du Con-
seil de l'Université de Lille instituant un di.
plôme de docteur (mention - Pharmacie ») de
cetteuniversitéttenréglementunt les conditions
de scolarité- I
GEORGES LEYGUES.
Annfhrft approuvant la délibération du Conseil de ]
l'Université de Xancy instituant un diplôme de !
docteur (mention - Pharmacie)
— DU 12 JTILLKT — |
LE MINISTRE DE L'I:-ISTRUC'Tlmol PUBLIQUE ET DES
BEAUX-AKTS
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet 1897,
portant règle;ncnt pour les Conseils des Univer-
sités;
Vu la délibération, en date du 3 mare 1899, du
Conseil de l'Université de Nancy :
Après avis de la Section permanente du Con-,
seil supérieur de l'Instruction publique,
ARRÊTÉ :
Est approuvée la délibération susvisée du Con- ;
seil dt: l'Université de Nancy instituant un di-
plôme de docteur (ment on - Pharmacie - de
cette Université et en réglementant les condi-
tions de scolarité.
GEORGRS LEYGUES.
Le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts. *
Va l'arrèté du 23 juillet 1896;
Le conseil supérieur de l'instraction publique
entendu,
Arrête :
Par dérogation à l'article 4 de l'arrêté du
23 juillet 1836, dans le concours qui s'ouvrira le
2 octobre 1899, pour l'agrégation des facultés de
droit (15ectlon du droit privé et du droit crimi-
nel), si le nombre des candidats qui prendront
part aux épreuves est supérieur à 10, le jury
est autorise à classer les candidats par ordre
de mérite après la composition écrite et les
deux premières leçons orales, en tenant compte
de l'article 5 de l'article précité, et à n admettre
à subir le surplus des épreuves que le candidats
classés les doii7m premiers. La liste des candi-
dats ainsi retenus sera publiée par ordre alpha-
bétique.
Fait à Paris, le 22 juillet 1899.
GBOKOES LETGUES.
Ecole supérieure de pharmacie
Agrégation
Du 6 juillet
Le Ministre do l'Instruction publique et des
Beaux-Arts,
Vu le statut du 16 novembre 1871 ;
Vu l'arrêté du 18 octobre 1898, portant qu'il
sera ouvert à Paris le %0 mai 1899, un concours
pour quatre places d'agrégés des Ecoles supé-
rieures de pharmacie \sooLion d'histoire natu-
relle et de pharmacie] ;
Vu l'arrêté du 26 octobre 1898, portant de qua-
tre à cinq la nombre des places mises au con-
cours ;
Vu les procès-verbaux des opérations du jury
et notamment le procès-verbal de la séance du
12 juin 1899, comprenant la liste des candidats
admis,
Arrête :
AnT- t-. — Sont institués agrégés (section
d'histoire naturelle et de pharmacie) près les
Ecoles supérieures de pharmacie des Universités
ci-après désignées :
PARIS
MM. Couture (François-Louis-llenri), histoire
Perrot (Emile-Constant), histoire naturelle.
Grimbert (Léon-Louis), pharmacie.
NANCY
MM. Grelot (Paul-Henri-Marie), histoire natu-
relle.
Favrel (Georges), pharmacie. !;
ART. 2. — Les agrégés institues par le présent
rrèté entreront en exercice le t.. novembre
18U9. nftnrunf durée de dix ans.
Georges LEYGUES.
Enseignement Secondaire
AGRÉGATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE DES
JEUNES FILLES (ORDRE DES SCIENCES)
Concours de 1899
Liste des aspirantes déclarées admissibles aux
épreuves orales
Section des sciences mathématiques
'%files
Bel val, étudiante libre à Paris.
Chauvin, professeur à l'école normale de Car-
cassonne.
Detchebarne, élève de l'école normale de SC-
vres.
Dubois, élève de l'école normale de Sèvres.
Dubus, élève de l'école normale de Sèvres.
Filon Mirie\ répétitrice au lycée de Kouen.
Les épreuves orales commenceront le mardi
25 juillet au lycée Fenelou, à neuf heures et
demie.
Section des sciences physiques et naturelles
Miles
Burtin, é ève de l'école normale de Sèvres.
Cornu, professeur aux. cours secondaires de
Saint-Omer.
Dubcttier, répétitrice ou lycée du Puy.
Langard, professeur au collège de Sedan.
Sarrazin, elève de de l'école normale de Sèvres,
Le tirage au sort des leçons a eu lieu au lycée
Fénelon le lundi 24 juillet, à une heure et
quart. Les leçons ont commencé le mardi 25
juillet, à neuf heures et demie.
La Société de 1'1,' aseignement secondaire après
étude du rapport de M G Rabaud, professeur
à Charlemagne, sur les moyens de corriger les
dét.mts de l'inspection générale, a voté les pro-
positions suivantes ■
10 (jue les inspections générales ne soient pas
régulières et annuelles pour les professeurs en
fouction depuis un assez grand nombre d'années;
et qu'en revanche l'inspection des collèges se
fasse plus fréquemment;
2* Que les inspecteurs généraux soient choisis
constamment parmi les fonctionnaires ayant fait
leurs preuves dans renseignement secondaire;
3" Que des inspections puissent être confiées,
par vole de délégation temporaires, à des pro-
fesseurs en exercice de l'enseignement secon-
daire, ces délégués, ainsi que les inspecteurs
d'académie délégués à l'inspection générde, de-
vant être toujours admis, pour l'inspection qui
ios concerne, au Comité des inspecteurs géné-
raux;
40 Que tous les enseignements importants
soient représentés au moins par un inspecteur
général compétent;
5* La Société se déclare absolument opposée
à l'organisation do l'inspection de l'enseigne-
ment secondaire par les proreueura des Univer-
sités.
Enseignement Primaire
Circulaire relative aux indemnités
représentatives de logement
(3 juillet)
Monsieur le préfet,
Le règlement d'administration publique du 20
juillet 1S94, relatif aux indemnités représentati-
ves de logement dues aux instituteurs et institu-
trices des écoles primaires élémentaires rUbli-
ques, non plus que celui du 17 mars 1891 qu'il
a rapporté, n'a prévu le cas où l'instituteur et
l'institutrice mariés ensemble exercent dans la
même commune.
Par une circulaire en d ite du 6 mai 1991; pa-
ragraphe 5, mon administration avait résolu ce
point particulier, en reconnaissant aux deux
mitres le droit à l'indemnité représentati%*e in-
dividuelle, lorsque la commune ne fournissait
le logement ni à l'instituteur ni à l'institutrice,
mais. en refusant, dans ce cas, à l'instituteur le
bénéfice de 1 augmcntat.ion dU l'indemnité acoor-
dée par le règlement aux instituteurs mariés.
Des réclamations s'étant élevées de la part de
certaines communes contre cette interprétation,
il m'a paru nécessaire de consulter le conseil
d'Etat. Cette haute assemblée a émis ravis ci-
joint, duquel il résulte que tofflu'une communs
est dans l'impossibilité de danser ua loferaent
réglementaire à on instituteur et à une institu-
trice se trouvant dans le cas ci-deesus indiqué,
eUe n'est, à leur égard, débitrice que d'une
seule indemnité représentative, à savoir, celle
qui est flvée par le décret du 20 juiltet 189P pour
tes instituteurs mariés.
j'ai l'honneur de vous ni former que je ma
range à cet avis. J'estime, ee conséquence,
qu u convient de réviser, pour l'avenir et dans
ls sens indiqué par le conseil d'Etat, le mode
adopté jusqu'ici, en ce qui concerne spéciale-
ment les indemnités représentatives de logement
attribuées à l'instituteur et à l'institutrice mariés
ensemble et exerçant dans la même commune.
Il peut arriver que des difficultés sursissent,
dans le cas dont il s'agit, au sujet de la liquida-
tion des indemnités calculées d'après l'ancienne
réglementation. S'il me semble équitable d'ln-
sister auprès des communes pour qu'elles con-
sentent à payer las indemnités auxquelles les
instituteurs se croyaient avoir droit, il me faut
reconnaître, en même temps, le droit des com-
munes à s'opposer à l'exécution d'une mesure
en désaccord avec l'avis précité du conseil d'E-
tat.
Toutefois, j'espère que les municipalités ne
voudront pas rendre les instituteurs responsa-
bles d'une situation que l'administration leur
faisait envisager comme absolument régulière,
et qu'elles comprendront l'intérêt qui s'attache
à ce que les modilications qui sont apportées à
la jurisprudence n'aient pas d'effet rétroactif.
Recevez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma
considération très distinguée.
Le ministre de 1 Instruction publique et
des Beaux-Arts.
GEOHGES LEYGUES.
CONSEIL D'ETAT
Extrait du registre des délibérations de ta section
(Séance du 15 novembre 1898.)
Question de savoir si, un instituteur
ayant épousé une institutrice, cha-
cun des deux a droit à une indem-
nité de logement, ou s'ils n'ont droit
qu'à une seule indemnité.
M. DE Mouy, rapporteur.
AVIS
La section de l'Intérieur, des Cultes, de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts du Conseil
d Etat, consultée par M. le ministre de l'Intérieur
sur la question de savoir si, lorsqu'un institu-
teur est marié avec une institutrice exerçant
dans la même commune, celle-ci doit à chacun
-J'eux une indemnité distincte de logement, ou
si elle n'est tenue de leur payer qu'une indem-
nité, calculée conformément aux prescriptions
des al tidos let2 combinés du décret du 20 juil-
let 1894;
Vu la dépêche ministérielle, en date du 20
juillet 1898;
Vu le décret portant règlement d'administra-
tion publique, en date du 20 juillet 1891 et relatif
aux indemnités représentatives de logement;
Vu la loi du 30 octobre 18S6, article 14.
Vu la loi du 19 juillet 1889, modifiée par celle
du 23 juillet 1893, articles 4 et 48, no 15. -
Considérant qu'il résulte des lois suswsées du
3J octobre b'83, 19 juillet 18-19 et 25 juillet 1893
que si les communes doivent aux instituteurs et
aux institutrices une indemnité à défaut du lo-
gement eiïes sont, en principe, tenues de met-
tre à leur disposition, cette indemnité représen-
tative ne saurait être attribuée aux ayants droit
dans des conditions diflérentes de celles où le
logement lui-même serait donné.
Considérant qu'il n'est pas contestable qu'une
commune a intégralement accompli ses obliga-
tions légales, lorsqu'elle a p-.-oem-é à un institu-
teur et à une institutrice, mariés ensemble et
exerçant sur son territoire, un logement unique,
établi conforment aux exigences des règlements
pour les instituteurs maries, et que l'un des deux
: conjoints ne serait pas fondé à réclamer pour
lui-même, suit la jouissance d'un autre loge-
ment, soit une indemnité représentative de ce
logement;
Considérant qu'il suit de là. que si cette com-
mune est dans l'impossibilité de donner un lo-
gement réglementaire à un instituteur et à une
institutrice se trouvant dans le cas ci-d' ssus
spécillé. elle n'est, à leur égard, débitrice que
d une seule indemnité représentative, à savoir
celle qui est fixée par le décret du 2o juillet 18a4,
cour les instituteurs mariés, et qu'elle ne peut
être contrainte à verser à chacun d'eux une in-
demnité distincte, comme s'ils étaient céliba-
taires et en droit, par suite, de réclamer des lo-
gements séparés ;
Est d avis :
Qu'il y a lieu do répondre à la question posée
par le ministre de l'Intérieur, dans te sens des
observations qui précédent.
Signé : R. DE Mouy, rapporteur;
Paul DISUSHE. président: U. LAGRANGE. secrétaire.
Pour extrait conforme :
Le secrétaire de la section;
Signé : H. LàruÀN(ît;.
Voici le résumé du Rapport que M. Ed. Petit,
inspecteur général des œuvres post-scolaires
vient d'adresser au ministre de l'Istruction pu-
blique :
Année 1898-1899.
31,987 cours d adolescents ou d'adultes .pro-
fessés dans les écoles publiques, et environ 5,OOJ
cours professés dans los sociétés d'instruction
populaire, chambres sydieales, etc.;
I 116,822 conférences ont été faites avec ou sans
! projections;
871 sociétés de mutualité scolaire fonctionnent
englobant 4I}),ooo enfants; 200 sont à l'approba-
tion; 19i). sont en formation;
3,761 associations d'anciennes et d'anciens élè-
ves sont constituées; 500 sont en formation:
983 patronages sont ouverts; 100 sont à la
veille d'ouvrir.
Il y a donc plus de 5,000 groupements de jeu-
nes gens formés autour des écoles laïques sans
compter 1,500 réunions environ de jeunes filles.
450.000 jeunes gens des deux sexes ont fré-
quenté assidûment l'école du soir.
46,38; institutrices et instituteurs ont tenu les
cours d'adultes, sans compter environ 6,000 lec-
teurs et conférenciers, directeurs de mutualités,
associations, patronages, etc.
L'initiative privée a contribué à la dépense
pour près de 1,500,000 fr. (dons. quètes, cotisa-
tion aux sociétés, parts des membres honoraires
aux mutualités, ect.).
Les municipalités et les conseils généraux ont
versé environ 1.600,000 fr.
| L'Etat fournitune subvention de 1800,000 fr J
f - : OOWCLCBI8W
La conclusion est dans les faite, la 8t8UtItique
mi6me.
L« «accès QMMU par fédocatioo populaire
laïque prouve QU*euo correspond à lUI èeaotn
de décentralisation intellectuelle et de vie so-
eiale.
On a dit que le virigtième siècle sera le
siècle de l'Msoci&tion. Jeunes paysans, jeunes
apprentis a"et! ont pas attendu l'aurore pour unir
leurs eflorts, pour se serrer en rangs presses
autour de l'école, pour y recevoir renseigne-
nvwt des maîtres, pour a y préparer A la disci-
pline des devoirs civiques.
Là s'élabore, là grandit «ne France nouvelle
sur qui l'on peut compter.
Un autre fait a été mis en lumière : c est qu il
y avait dans ce paya., où l'on aime tant à se lié-
précier soi-même, des réserves d'énergie et de
dévouement dont la mise en valeur s'imposait.
Et l'on n'est qu'au début d'un mouvement qui
ira encore grandissant. Les congrès internatio-
n'un. et celui de l'enseignement primaire, et
celui des sociétés laïques d instruction populaire,
et oelui de la presee de renseignement, et celui
de l'enseignement secondaire, et celui de J'en-
seignement supérieur, ont tous inscrit au pro-
gramme de leurs discussions la question de
féducation populaire, car elle se pose chez tous
les peuples civilises comme un problème aux
solutions pressantes. On en disputera au grand
profit de toutes tes nations. Les progrès effec-
tués en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-
Unis. pourront fournir d'utiles adaptations à la
pétl:1 fi .gie française. Mais peut-être est-on en
droit d'espérer que nos éducateurs nationaux
n'auront pas moins à prêter qu'à emprunter à
l'étranger.
Le 8 mai 1899.
Edouard PETIT.
Décret portant règlement d'administration pu-
blique, relatif aux conditions dans Ics-
queues les instituteurs exeroent dans
leséeoles primairesou professionnel tes
annexées à des établissements publics
ressortissant à d'autres administrations
que celle de ! Instruction publique.
TITRE PREMIER
De la réalisation de l'engagement
décennal
Article premier. — Tout maître de l'enseigne-
ment primaire public qui a contracté l'engage-
ment de servir pendant dix ans dans les fouc-
tions de l'instruction publique est admis à réali-
ser tion engagement dans une des écoles com-
primes au tableau annexé au présent décret, à
condition toutefois qu'il ait été nommé avec
l'autorisation du ministre de l'Instruction publi-
que.
TITRE U
Du classement, de l'avancement et de
la retraite
Chapitre I". — Instituteurs et institutrices
exerçant dans les écoles situées en France.
Art. 2. — Les instituteurs et institutrices titu-
laires qui sont détachés, aprèa autorisation du
ministre de l'instruction publique, dans une des
I maisons d'éducation de la Légion d'honneur, ou
dans une des écoles comprises au tableau ci-
dessus prévu et situées en France continuent à
figurer dans leur cadre d'origine et conservent
leurs droits à l'avancement et à la retraite.
Art. 3. — L'avancement à l'ancienneté des ins-
tituteurs et institutrices titulaires a lieu confor-
mément aux dispositions des articles 1,1 et 5 du
décret du 17 juillet 1895.
L'avancement au choix se fait sur une liste de
présentation arrêtée tous les ans, d'après tes
propositions de chaque département ministériel,
par une commission composée de trois repré-
sentants du ministère de I*Instruction publique
et d'un représentant des ministères intéres-
sés
Le président de cette commission est
nomme par le ministre de l'instruction publi-
que.
Sur le vu de cette liste, le ministre de l'Ins-
truction publique tixe le nombre des promotions
à accorder d'après une proportion égale à celle
des promotions au cboix à attribuer dans la
même année à l'ensemble des instituteurs et des
institutrices de la France.
Il transmet au préfet du département auquel
ils appartiennent les noms des instituteurs et
des institutrices compris dans le nombre des
promotions ainsi fixé.
Le préfet ne peut procéder aux avancements
à faire dans l'année qu'en tenant compte de ces
promotions, qui toutefois ue devront pas d--l,as-
ser le quart de celles dont il dispose pour l'en-
semble de chacune des classes.
L'arrêté préfectoral portant promotion, soit au
choix, soit à l'ancienneté, est notifié au ministre
iutèressé par l'intermédiaire du ministre du l'ins-
truction publique.
Toutes les promotions partent du 1" janvier
suivant.
Art 4. — Le droit à la pension des instituteurs
et des institutrices détachés reste déterminé par
la loi du 17 août 1876.
Néanmoins, la moyenne des traitements sur
laquelle est établie la pension de retraite ne peut
excéder celle des traitements et émoluments
dont jouiraient les instituteurs et institutrices
s'ils étaient rétribués par te"ruinistère de nos-
truction publique.
Art. 5. — Les retenues prescrites par la loi du
9 juin 1851 sont faites sur le montant du treb
ment alloué dans rétablissement auquel
attachés les instituteurs et Litutrices,(I,*.ductiolt*Dng
faite d'une sorume égale à l'indemnité de rï«i
dence que reçoiveatles instituteurs et le*
tutrices publies de œémecatégorie exerçant dSi*
la laéme localité.
Toutefois, ces retenues ne peuvent, en aucun
cas. être inférieures à celles qui portent sur u
traitement de la classe dans laquelle est rdngé
l'instituteur ou l'institutrice.
Chapitre 2. — Instituteurs et institutriees
exerçant dans les écoles situées hors j!
Franœ.
Art. 6. — Les instituteurs et les institutrices
stagiaires ou iituwres.qui sont détachés hors
de France, après autorisation dKi ministre de
l'instruction publique, dans une des écoles î.rT
vuu! a l'article 1", conservent leurs droits À
l'avancement et à la retraite.
Ils sont inscrits, pour ordre, dans le cadre dé.
parlementai an nueJ ils appartiennent au moment
de leur détache tn en L
Art. 7. — Les instituteurs et les institutrices
stagiaires sont nommés titulaires aDr's avis de
la commission spéciale instituée à i'artick 3, Ptl'
le préfet du département dans lequel ils èoilt
insl,-rits, s ils remjilis&eut les conditions de slu-*
et de capacité prévues à l'article 23 de la loi du
Su octobre 1 «•-«>.
La titularisation est de droit tora qu its justi-
tient de trois années ininterrompues d'exercice
dans une école située hors de France.
Art. 8 — L'avancement des institut-urs et
1 institutrices titulaires dans les classe» établies
par la loi du ly juillet 1,89 se fait exclusivement
au choix et ne peut avoir lieu pour la 4- et la 3-
classe qu après six ans d exercice d*ns la cl&ïe
immédiatement inférieure.
Ce minimum de durée est réduit à qaalrc
années pour le passage dans la deuxième et ia
première classe.
Les promotions 90at accordées par le ministre
de !'instra*tion publique, sur une liste de pré.
sentition arréti-e, d'après les propositions du
ministre l'JOmpétent.,par la commission ei-des*ui
mentionnée.
Art. a. — Les règles axées par tes articles 4
et 5 du présent règlement pou;, t'at'rihutinn. te
calcul et la jouissance de la pension .ff! retr.d>.
1 sont applicables aux instituteurs et triées détachés hors de France.
Toutefois, les retenues qu ils subi -s nf sont
calculées sur un traitement au moins c¡.:al a relui
des instituteurs et fies institutrices de môme
classe excTyant en Algérie.
Art. 10. — Tout instituteur ou institutrice qui,
sur sa demande, est remis à la disposition du
ministre de 1 instruction publique après dix ans
de services hors de France ou p .ur raison de
maladie dûment justniee. quelle qu - soit, daas
ce cas, la durfce d'excreic''. est immédiatement
appelé à reprendre ses fonction-» actives dan*
le 1 ersonne! du département dans lequel il est
inscrit.
1... première place vacante dans la. classe
à laquelle il appartient lui est attnbuée de
dro.t.
Dispositions transitoires
Art. 11. — Les instituteurs et institutrices qui,
antérieurement à la t'rumut-r.tt'on du préseot
règlement sont sortis '.ea cadres du minislers
de l'instruction publique et ont été désignes par
un ministre, mais sans autorisation du ministre
de J'Instxuctlnn pu!iiique. pour enseigner dans
une des écoles prévues au x articles 1 m. f. ont un
f!''':t) de six mois pour se munir de ladite auto-
risation.
Art. 1%. — Le ministre de l'instruction pu;,Ti-
qt&e et tous les ministres auxquels ressortissent
les écoles comprises au tableau ci annexe sont
chargés, chacun en cc qui le concerne, de l'cié-
citiou du présent décret, qui sera publié au
Journal officiel et inséré au tltillelin des !o'ï.
Fait à Paris, le 10 juin IBYJ.
Par arrêté du ministre du commerce, de l'in-
dustrie, des postes et des télé^r:i|)hcfi, en date
du 17 juillet 1899. il a été créé à Cette Hé-
raa!t une école pratique de commerce et d iu,
dustrio.
Cette décision aura son effet à partir du i '
octobre prochain.
Par arrêté du ministre du commerce, de t*in-
dustrie.des postes et des t<;)épr.tpbee, en date du
17 juillet i8.<9. il a été cré'" à Narboaae Audc,
une école pratique de commerce.
Cette décision aura son etfet è. partir du !"
octobre prochain.
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Bnglish tpoken.
NOUVELLE DE LA FRONDE
PETITE ROSE
29 JUILLET 1899
(Extrait du Journal de petite Rose)
($3)
Quant à Joseph, Alexandre a trouvé
mieux encore. Sachant que l'amour-
propre blessé et la soif de vengeance
sont au fond de sa résistance obstinée il
lui a assuré que le divorce serait pour
lui une revanche sans pareille, car il
pourrait lui, se remarier, tandis qu'elle
ce le pourrait pas, du moins avec son 1
Binant. Et il lui a prouvé le code à la
main que selon la loi française une fem-
me ne peut pas épouser l'amant pour
. lequel elle a été divorcée. C'est là vrai-
ment un coup de maître, car il y a dans
cette assertion autant de vérité que de
mensonge. 11 est vrai que selon le code
français un homme ne peut pas épouser
la femme qui était notoirement sa maî-
tresse avant le divorce, mais comme
Joseph n'est pas sujet français, le di-
vorce ne sera pas prononcé de par la loi
française,cn sorte que Madeleine échappe
à celle restriction.
Je fis donc hier soir à Alexandre mes
compliments sur son habileté et je lui
fis observer qu'il possède le don de la
chicane, ce qui aurait fait de lui un
excellent avecat.
— C'est vrai,répondit-il,pensif. et je re-
grette que la destinée ait entravé ma
carrière, car j'avais la vocation.
— La destinée sous forme de dettes et
de petites femmes, n'est-ce pas? obser-
• vai-je ironiquement.
11 cessa un moment de fumer pour me
regarder bien en face.
— —Ah! c'est cela que tu as supposé,dit-
il, quand mon père est revenu me ro-
lancer à Paris? Ah ! bien, tu te trompes,
et au risque d'encourir tes moqueries je
te cUxai la vérité. Il s'agissait ni plus ni
moins que d'affiliations clandestines à
tout espèce d'associations défendues, de
visées révolutionnaires, d'un tas de cho-
ses absurdes, enfin, qui firent dresser
les cheveux sur la tête au recteur de
mon ex-collège devenu par la suite mon
surveillant. Il a tremblé pour ma sûreté.
dans ce mondeet mon salut dans l'autre,
et il a aussitôt appelé mon père à la res-
cousse.
J'écoutai bouche bée, tellement aba-
sourdie que je ne pouvais en croire
mes oreilles.
— Socialiste, Radical, toi ! m'écriai je.
Non, c'est impossible !
— Et pourquoi cela, Mademoiselle ! Le
crime vous semble trop noir pour que
j'aie pu m'en rendre coupable?
— Au contraire, l'idée me semble trop
généreuse pour que tu aiew pu l'avoir
conçue 1 fut ma trop franche réponse.
Il s'inclina ironiquement.
— Bravo, petite Rose ! Tu ne me flattes
pas, au moins.
— Pardon, répondis-je, j'ai eu tort de
te dire cela... mais je m'attendais si peu...
Il faut de l'altruisme pour s'intéresser
aux déshérités quand on se trouve du
côté des privilégiés... et je ne soupçon-
nais pas tant de désintéressement de ta
part.
— Dis plutôt qu'il faut de la naïveté,
dit-il, car, il ne fut pas difficile à mon
père les et au recteur de me prouver que
es trois quarts de mes camarades étaient
d'effrontés coquins qui ne voulaient que ;J
m explOlter.
— 11 fallait en chercher d'autres, mais
non pas abandonner la cause à laquelle
tu t'étais intéressé !
— Ainsi tu as été, toi aussi touchée de
la grâce ! observa-t-il en me regardant
avec intérêt. Tu ne me trouves pas ridi-
cule d'avoir voulu m'occuper de choses
qui ne me regardaient pas ?
— Oh 1 non, oh ! non, m'écriai-je avec
chaleur. Au contraire ! La marche du
monde, le bonheur des hommes doivent
intéresser tout être humain,et chacun a
no n seulement le droit, mais lo devoir
de s'en occuper. Les injustices criantes
qui nous entourent doivent inspirer &
chaque homme de cœur le désir d'y re-
médier! Et quant h moi je hais cet es-
prit d'inertie qui tient le monde attaché
a ses ineptes traditions, à ses vieux pré-
jugés, à toutes les erreurs que le passé
nous a léguées ! Je déteste le phari-
saïsme dominant des lois et des coutu-
mes, dans lesquelles s'est cristallisée
notre civilisation et qui barre la route
au progrès ! Et toi qui avais vu justc,qui
avais deviné de quel côté était l'avenir,
tu as renoncé de gaieté de cœur à suivre
tes inspirations généreuses pour mener
la vie bote et ridicule que tu mènes de-
puis trois ans?
Il m'écoutait attentivement, les yeux
fixés sur moi avec une expression qui,
au moment, ne m'arrêta pas, mais qui
plus tard, me revint à la mémoire. Il y
avait dans ce regard, de l'étonnement,du
regret, de l'espoir et aussi une bonne
dose de moquerie. Il continua à me re-
garder longtemps encore aprùs que
j'eusse cessé de parler, puis tout à coup
secouant cette distraction, il éclata de 1
rire pour se donner une contenance.
—La vie bête et ridicule que j'ai menée
depuis trois ans, r(-péta-t-il. Décidément,
tu n'y vas pas de main morte, petite
Rose, et tu me dis crûment mes vérités
en face. Et pourtant, il faut en convenir,
la vie que tu as menée jusqu'ici ne vaut
guère mieux. Des chiffons, du flirt et des
parties de plaisir, je ne vois pas que tu
l'aies remplie d'autre chose.
— A qui le dis-tu, répliquai-je tristo-
ment. Va, personne ne s'en rend compte
mieux que moi, personne ne me con-
damne davantage. Mais ceci ne te justifie
pas. Je suis une femme, moi, et comme
telle emprisonnée, ligottée de toutes
parts. Pour nous, tout est obstacle,
tout'nous impose l'inaction. Mais. toi,
un homme jeune, indépendant, riche et
bien doué, qui t'empêchait de suivre
ton penchant et de te rendre utile?
— Vous d'abord, Madame ! Tu oublies
Que je n'ai conauis l'indépendance aue
I par notre mariage, sans lequel je me
trouvais complètement à la merci de ma
I famille. Et tu conviendras que j'aurais eu
mauvaise grâce à t'entrainer avec moi
dans des aventures périlleuses, ou, à
l'instar de Tolstoï, t offris de quitter
le monde pour nous consacrer aux
malheureux ! Du reste, le cœur n'y était
plus, j'étais dégoûté de mon expérience
et le rôle de dupe me déplaisait som-
mairement. J'ai regardé autour de moi,
étudié la vie, mesuré mes forces, et la
conclusion à laquelle je suis arrivé c'est
que la seule chose que sache faire un
Lorrimez quand il ne gagne pas de l'ar-
gent c'est de le dépenser !
—Je ne vois pas pourquoi un Lorrimez
ne devrait pas avoir un idéal tout comme
les autres, m'écriai-je indignée.
— Il y a incompatibilité, ma chère !
répliqua-t-il. Où l'accrocherait-il, son
idéal ? Il faut, ne t'en d plaise, un point
d'appui même pour les châteaux en Es-
pagne. Et quel est notre point d'ap-
pui, à nous autres? Avons-nous une
patrie à servir, une tradition à garder,
un modèle à suivre? Que voyons-nous
autour de nous qui nous invite au sacri-
fice désintéressé ? Si nous voulons donner
à l'idéal une forme concrète, en quoi le
ferons-nous consister? Non non, petite
Rose, nos cousins n'ont pas eu tous les ,
torts en nous montrant le chemin ! Se .
pousser au premier rang social, accapa-
rer toutes les bonnes choses de la vie,
écraser le monde de leur morgue hau-.
taine et de leur luxe, et jouir, jouir au-
tant que possible... C'est bien ce qu'on
peut avoir de mieux pour son argent. 1
il se tut et je ne répondis pas, bou-
leversée par l'inconsciente amertume de
son ton, et par cette révélation inatten-
due de l'être intime de mon cousin
Alexandre.
Ainsi, cet écervelé, ce mauvais sujet
pour lequel je ne croyais pouvoir nour-
rir trop de dédain avait passé par les
marnes épreuves que moi, connu les
mêmes doutes, les mêmes décourage-
monts, les mêmes asDirations ! Et comme
moi il ne s'était résigné à une vie de
plaisir que parce qu'il n'avait pas pu at-
teindre plus haut !
Il avait raison : quels exemples à sui-
vre avait-il trouvés autour de lui? A son
retour d'Europe, après ses généreuses
escapades, quel spectacle lui offrait sa
famille?
L'adoration du veau d'or sous toutes
ses formes : avidité d'amasser de l'ar-
gent chez les vieux, prodigalité folle pour
le dépenser chez les jeunes. Chez les
uns et les autres un égoïsme prodi-
gieux.
Et encore les vieux valaient mieux
que les jeunes, car leur égoïsme, au
moins, était tempéré par l'amour de la
famille, le désir de travailler à son bon-
heur. Mais l'orgueilleuse insensibilité, la
vanité incommensurable de la nouvelle
génération! Son mépris des humbles,
des travailleurs, des modestes, la mor-
gue hautaine avec laquelle ils se pava-
naient sur le piédestal d'or élevé pour
eux par la génération précédente 1 rra-
vailler à l'égalité socialc. 'IWS cousins?
Oh ! non, pas de danger, ils n'en vou-
laient pas de l'égalité sociale, eux, satis-
faits-d'etre du bon côté,ils s'efforçaient,
au contrairc,de renfoncer toutes les bar-
rières existantes, ces barrières qui les
séparaient du commun des inorteig. Pas
de plus ardents conservateurs, pas de
plus féroces défenseurs du priucipe d'au-
torité. du trône et de l'autel, que ces
petit-fils de va-nu-pieds qui, sans les ré-
volutions triomphantes d'autrefois, se.
raient restés gros Jean comme devant !
Alexandre détonnait de son entou-
rage, aussi mon étonnement des idées
qu'il venait d'exprimer était aussi natu-
rel que son étonnement à lui en appre-
nant que je les partageais.
— C'est Madeleine suas doute qui t'a
inspiré cet esprit de révolte? demauda-
t-il, avant que je n'eusse trouvé un mot
à lui répondre.Eh bien, parte-moi d'elle,
de votre vie ensemble, autrefois. Cela
m'intéresse beaucoup.
Et ie lui parlai de Madeleine, de nos
lectures, de nos causeries, tellement in-
téressée par mon suJL't que j" ne m'aper-
cevais pas de la fuite du temps, eu sorts
que sa visite se prolougea beaucoup plus
que d'habitude.
18 Février.
Maintenant je vais presque chaque
matin chez Madeleine et souvent j'y ren-
contre Chartes Denot. Nous somml''; de-
venus les meilleurs a:uis du monde et
rien ne me plaît tant que causer avec
lui; je puise toujours quelque motif à
réflexion, quelque idée nouvelle à l'en-
tendre parler.
Toute l'orientation de ma vie est chan-
gée, la maison de Madeleine en est te
centre, son divorce ma prcuccupa! ion
principale.
— Je voudrais bien aussi être reçu
chez tes amis,lDe tlis:LÎt,hier soir,Akxall"
dre, tout ce que tu m'eu répètes m'inté-
resse et m'attire. Vraiment j'en aurais
le droit, après toute la peine quej' fl19
donne pour eux. Car enfin ils me volait
une rveampeuse : c'est gentil d\ tre re-
mercié par une jolie femme !
— Est-ce que par liasard tu voudrais
faire la e(Par à Madeleine? m ccriai-je.
U a répondu en s'iuciinant très bas
avec une galanterie parfaite : v C'est à
vous seule que je suis Cil train de fan*
la cour, madame !
80 Février.
Rupture eomplèt^avcc Laubez.
Ce flirt boiteux ne pouvait plus dure*
Après les encouragements des derniers
temps, le pauvre garçon était en dt'o'tua
s'attendre à autre chose !
J ai fini par 1e congédier bien genti-
meut en invoquant les grands principes,
ma vertu, mon honneur, etc.
Malgré tous mes ménagements, nous
nous sommes quittés aussi brouiMé» quo
possible.L'amour-propre blessé est forote
et oe1ui de Laubez a reçu cne ble5iâr6
profonde.
M. SIERRA.
(A ..WIJN. \
L'Enseignement
Le • Temps, consacre à un fait divers ., ra-
conté par plusieurs journaux, un article très in-
téressant quelle Manuel geNfral,reprudl!it sous ce
titre : Soyez, honnêtes ! Je vais raconter le - fait
divers ., citer, en partie, du moins, le commen-
taire du Temps et ajouter mon commentaire à
moi : .
Voici le « fait divers .. Un jeune garçon a
trouvé dans la rue une somme d'argent assez
forte; il l'a portée au commissariat de police ;
il y a rencontré lo propriétaire de la somme qui
venait faire sa déclaration; ledit propriétaire,
remis eu possession de son bien, a remercie
chaudement le jeune homme... et n'a pas ré-
compensé sa bonne action.
« Les journaux qui racontent cet acte de pro-
bité, b liment tous, dit le Temps, l'étrange oubli,
ou l'avarico 'sordide l'individu, et tous leurs lec-
teurs sont scandalisés aussi, car nos mœurs
veulent qu'un acte de probité appelle une rému-
nération....
- Notez qu'il y a une foule d autres actes plus
méritoires que celui de rendre intact un porte-
monnaie qw ne vous appartient pas. Le publie
ad. net que ces actes-là n entraînent pas de re-
cotafwn.se immédiate et pécuniaire. Mais quand
il r agit d'argent, nous raisonnons presque toua,
d'instinct, comme los journaux l'ont fait. Et sur-
tout, si le trait de probité a été accompli par
quelqu'un chez qui 1 on pense que la tentation a
dû naître. C'est un enfant, c'est un enfant pau-
vre: il a dû lui en coûter plus qu'à d autres de
porter sa trouvaille au commissaire. Et donc
régoîsme du bonhomme qui s'en va, sans trou-
ver à dire antre chose que : - Grand merci, mon
ami! - nous paraît tout à fait haïssable.
. C"est., sans doute, que nous sommes trop
enclins a juger du mérite d'une action par la
diOlculté présumée qu'elle a dû offrir à l'auteur,
ou pour mieux dire, que nous jugeons de cette
difficulté d'après un critérium arbitraire. Il n'est
pas du tout certain qu'un jeune garçon soit plus
tenté quan homme de s'approprier l'argent
d'autrui, s'il lui tombe par hasard sous la main.
Il n'est pas du tout certain qu'un garçon très
pauvre en soit plus tenté qu'un camarade moins
pauvre. L'acte d'honnêteté a eoûté plus ou
moins, selon la nature morale, selon les habi-
tudes prises, selon les leçons et les exemples
reçus; et rien ne prouve que l'homme qui se
trouverait dans les conditions en apparence les
mieux faites pour lui conseiller l'indélica
tesse ait hésité seulement une seconde sur ce
qu'il avait à faire. Notre conception de 1 noa-
oétaié et des luttes intérieures 'Iu'elle suppose,
est un peu bien terre à terre. N,ms mesurons
l'eirort nécessaire à l'obstacle matériel, au lieu
de tenir compte de 1 élan naturel du rtuur.
- Et cela nous entraîne à ces habitudes dou-
teuscs. telles que celle qui consiste a offrir uno
. sorte de pourboire à l'homme qui nous rcatttu'J
notre arKont. Nous devrions t'eaUtncr assez haut
pour lui témoigner autrement une gratitude
aprïs tout naturelle. Les moyens ne manquent
pas. On peut. s'intéresser à lui et aux siens, On
peut l'aider à se rrôer pcut-iMre une vie moins
difficile. CP-la vau Irait mieux que de lui mettre
. une pièce d'or dans la main, avec le secret uesir
de ne plus entendre parler de sa vertu. Mais
t'est plus diflicile, fort peu conforme aux usages
établis et cula suppose une indifférence el Il
qu en dir.i-l-on assez rare dans toutes classes de
la soc irté..
« E 1 tout cas, si le héros du fait divers dont il
s'agit est un moraliste, s'il a voulu faire la leçon
à ses contemporains et ne pas mêler une satis-
faction subalterne au pur contentement de cons-
cience qu'a dû éprouver le jeune gamin de Pa-
ris, il n a pas d'illusion à se faire : personno ne
l'a compris. » .
Et s'il n'a pas compri3, à qui la faute ?
La faute en est tout entière imputable à 1 édu-
cation que nous tenons du passe, et que nous
continuons à donner à la jeunesse contempo-
raine, on ra^jrravant, au lieu de 1 'améliorer.
Cette éducation, qui a pour objectif le mérite
elles récompenses qui y sont attachées, est une
sorte de recueil de préceptes tendant a faire
atteindra le premier à seule fin de recevoir les
secondes. Or le merite, si je comprends bien,
c'est tout ce que chacun du nous fait — sans y
être forcé — au delà de son devoir strict.
« Sans y être forcé -, par qui ? par la loi, c 'est-
à-dire par les gendarmes ? ou bien par sa cons-
cience? .
Là est le point délicat; les uns 1 ont recherche
avec anxiété, avec passion ; ils ont trouve que
leur idéal et leur conscience ne faisant qu'un, il
leur était absolument impossible de dépasser
leur devoir; que, par conséquent, le « mente of
n existait pas; et ils ont rejeté l'idée de récom-
pense comme attentatoire à la dignité humaine ;
ils vont vu comme une sorte de mercantilisme
répugnant...
Lef autres, ayant mieux à faire, pensaient-lis,„
que do s'attarder à de telles spéculations, ont
appelé « mérite ■ tout ce qui est au delà do la
loi, et peu à peu, c'est l'accomplissement du de-
voir mt'me, du devoir élémentaire que l'on a
jucé méritoire, et l'on est venu à destiner celui
qui le pratique à l'admiration de ses contempo-
rains.
Voyez plutôt :
' Quiconque s'approprie le bien d'autrui s'expose
& une punition qui varie selon les icreollslancos:
le vol avec effraction et escalade, par exemple,
est puni des travaux forcés, tandis que la non
restitution d'un objet. trouvé sur la voie publi-
que, n'est taxé que de quelques jours de prison j
mais dans les deux cas il y a culpabilité, Et
voici que. parce qu'un individu ne s est pas
rendu coupablê d'un acte qualité de vol, il de-
vient un héros, digne d'une récompense pécu-
niaire pour commencer. S'il récidive, s il con-
tinue à restituer le bien d'autrui, l'on ira pour
lui jusqu'à la récompense civique, et si, par ex-
traordinaire sa vertu négative — faite de 1 ab-
sence de vice — n'est pas payée POU prix, il aura
droit au Litre de victime ; enlin s'il lui arrive de
quitter la voie droite et de se plaire, désormais,
aux sentiers tortueux, il faudra s'en plamdt'e au
bocr-rcois rapare d'abord, puis à la socielé tout
entière qui ne s'est pas gendarmée contre l'in-
justice.
En cette fin de siècle, la fièvre des récom-
penses fait due ravages dans le pays tout catier;
depuis le patit écolier de deux ans (oui, de deux
eu la chance de vivre assez longtemps pour at-
- . teindre sa retraite, reçoit la croix d'honneur,
tout le monde on France s'attend à être récom-
pensé sur cette terre en attendant la récom-
pense céleste, la seule, d'ailleurs, pour laquelle
on ne montre pas un empressement excessif.
Je conaais une servante qui a pu, grâce à des
qualités appréciables, sans doute, mais grâce
aussi à la bonté, à la patience et même à la pa-
resse de ses maîtres, paresse qui les empêchait
de rien contrôler, accomplir chez eux, il y a
quelques jours. sa trente-sixième année de
services, si parfaitement et si exactement rému-
nérés qu'elfe est propriétaire à la campagne, et
qu'cUe a de quoi à vivre de ses rentes sur l'Etat.
Cette servante - a droit » au prix Montyon, et si
elle ne l'obtient pas... Ce sera une victime!
Alors on me dit : . Vous êtes mille fois dans
le vrai. mais vous avancez de plusieurs siècles;
prétendre élever les hommes en se privant du
stimulant de l'intérêt, c'est de l'utopie pure ».
Et l'on me renvoie aux Calendes.
Et je reste convaincu que c'est ce genre de
stimulant qui a empêché les hommes do s'é-
lever 1
M.us.'et je reviens au jeune garçon qui a
trouvé la bourse, une de nos pierres d'ackvppe-
ment en éducation, c'est l'importance exagérée
que nous accordons à l'argent. Non-seulement
nous récompensons surtout la probité maté-
rielle, mais le sentiment de notre propre dignité
nous paraît à tel point lié à notre situation de
fortune, que nous cachons comme une faute
nos difficultés d'argent ; que nous ne savons de-
mander ou recevoir un service matériel sans en
ressentir une douloureuse meurtrissure, et que
ce service matériel demandé et rendu fait naître
— sauf exceptions — entre le prêteur et l'obligé
une sorte de gêne morale : un souffle maltai-
sant a passé sur l'amitié.
Itien de pareil n'existe en ce qui concerne le
service moral qui. sauf exceptions toujours —
attache indissolublement l'un à l'autre — celui
qui l'a rendu et celui qui l'a reçu. Sans aucune
arrière-pensée à plus forte raison, sans aucune
crainte de déchotr.on occasionne à son ami une
perte de temps. une dépense de force, plus en-
core, ou lui impose des responsabilités. Pour ne
citer qu'un exemple, j'ai connu un couple qui a
laissé vendre ses meubles, pour ne pas s'adres-
ser à la bourse d'amis intimes, et qui, partant
pour un voyage de longue durée leur ont confié
un enfant dont ils ne voulaient pas interrompre
les études, c'est-à-dire qu'ils leur ont pris leur
quiétude pendant dix-huit mois !
Figurez-vous le jeune garçon ou porte-mon-
naie, ayant enseigne à lire à un camarade d ate-
:i*r que son ignorance aurait infériorisé pendant
1 oui te sa vie; le public, même averti, aurait ap-
prouvé d'un signe bienveillant, et tout en serait
1 resté-là.
Ceries.il ne faut pas être ■ en avance de plu-
sieurs siècles » pour penser qu'éducateurs et
journalistes — Ce devrait être fa même corpo-
ration — ont encore fort à faire pour enseiguer
aux hommes ce qui est vraiment digne d'es-
time; mais qu'ils le fassent donc, car il n'est que
temps!
VAvant-Garde pédagogique nous apprend la
création toute récente de l'Œttvre du trous-
seau.
Le nom explique la chose : dans une école de
Paris, aux heures consacrées à la couture, les
jeunes filles, dit M. Huguet, travaillent à la
confection du trousseau dont elles auront besoin
pour leur entrée en ménage. Les anciennes
élèves viennent souvent les aider. On demande
aux sociétaires cinq centimes par semaine, coti-
sation qui sert aux achats destinés aux jeunes
Iilles pauvres. Ainsi It Société atteint un triple
i)ut : elle prépare le linge dont les jeunes filles
auront besoin plus tard ; elle visnt en aide aux
jeunes tilles nécessiteuses ; à toutes, elle fait
aimer le travail.
C'est très bon, en eflet, mais... en admettant
j!ie ces jeunes filles aient quatorze ans, aujour-
hui, et qu elles ne se marient qu'à vingt-un
tins — ce qui est t'age moyen désirable — le
trousseau aura le temps de dormir. Peut être
Ue dis : « peut-être » pour marquer combien ma
critique est modeste) y aurait-il quelque avan-
tage a jouir dès maintenant de ces objets de lin-
gerie. En tout cas, nous souhaitons que la Su-
ciété du trousseau fasse des adeptes dans toutes
les écoles de filles.
PAULINE KERGOMARD.
Enseignement Supérieur
— DU 5 JUILLET —
Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie
de Tours. — Un concours s'ouvrira, le 8 janvier
1000, devant la Faculté de médecine de l'Univer-
sité de Paris pour l'emploi de suppléant des
chaires de pathologie et de clinique chirurgicales
et de clinique obstétricale à l'Rcole prépara-
toire de médecine et de pharmacie ile Tours.
Le registre d'mscriptMM sera clos un mois
avant l'ouverture dudit concours.
Annfrrt approuvant la délibération, du Conseil
de l'Université de Lille instituant UA diplôme de
docteur (mention • Pharmacie »).
— DU 12 JUILLET —
LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES
BEAux-ARTS
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet 1897 por-
tant règlement pour les Conseils des Univer-
sités;
Vu la délibération en date du 26 avril 1899 du
Conseil de l'Université de Lille ;
Après avif; do la Section permanente du Con-
seil supérieur de l'Instruction publique,
ARRÊTÉ : '
Est approuvée la délibération susvisée du Con-
seil de l'Université de Lille instituant un di.
plôme de docteur (mention - Pharmacie ») de
cetteuniversitéttenréglementunt les conditions
de scolarité- I
GEORGES LEYGUES.
Annfhrft approuvant la délibération du Conseil de ]
l'Université de Xancy instituant un diplôme de !
docteur (mention - Pharmacie)
— DU 12 JTILLKT — |
LE MINISTRE DE L'I:-ISTRUC'Tlmol PUBLIQUE ET DES
BEAUX-AKTS
Vu l'article 15 du décret du 21 juillet 1897,
portant règle;ncnt pour les Conseils des Univer-
sités;
Vu la délibération, en date du 3 mare 1899, du
Conseil de l'Université de Nancy :
Après avis de la Section permanente du Con-,
seil supérieur de l'Instruction publique,
ARRÊTÉ :
Est approuvée la délibération susvisée du Con- ;
seil dt: l'Université de Nancy instituant un di-
plôme de docteur (ment on - Pharmacie - de
cette Université et en réglementant les condi-
tions de scolarité.
GEORGRS LEYGUES.
Le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts. *
Va l'arrèté du 23 juillet 1896;
Le conseil supérieur de l'instraction publique
entendu,
Arrête :
Par dérogation à l'article 4 de l'arrêté du
23 juillet 1836, dans le concours qui s'ouvrira le
2 octobre 1899, pour l'agrégation des facultés de
droit (15ectlon du droit privé et du droit crimi-
nel), si le nombre des candidats qui prendront
part aux épreuves est supérieur à 10, le jury
est autorise à classer les candidats par ordre
de mérite après la composition écrite et les
deux premières leçons orales, en tenant compte
de l'article 5 de l'article précité, et à n admettre
à subir le surplus des épreuves que le candidats
classés les doii7m premiers. La liste des candi-
dats ainsi retenus sera publiée par ordre alpha-
bétique.
Fait à Paris, le 22 juillet 1899.
GBOKOES LETGUES.
Ecole supérieure de pharmacie
Agrégation
Du 6 juillet
Le Ministre do l'Instruction publique et des
Beaux-Arts,
Vu le statut du 16 novembre 1871 ;
Vu l'arrêté du 18 octobre 1898, portant qu'il
sera ouvert à Paris le %0 mai 1899, un concours
pour quatre places d'agrégés des Ecoles supé-
rieures de pharmacie \sooLion d'histoire natu-
relle et de pharmacie] ;
Vu l'arrêté du 26 octobre 1898, portant de qua-
tre à cinq la nombre des places mises au con-
cours ;
Vu les procès-verbaux des opérations du jury
et notamment le procès-verbal de la séance du
12 juin 1899, comprenant la liste des candidats
admis,
Arrête :
AnT- t-. — Sont institués agrégés (section
d'histoire naturelle et de pharmacie) près les
Ecoles supérieures de pharmacie des Universités
ci-après désignées :
PARIS
MM. Couture (François-Louis-llenri), histoire
Perrot (Emile-Constant), histoire naturelle.
Grimbert (Léon-Louis), pharmacie.
NANCY
MM. Grelot (Paul-Henri-Marie), histoire natu-
relle.
Favrel (Georges), pharmacie. !;
ART. 2. — Les agrégés institues par le présent
rrèté entreront en exercice le t.. novembre
18U9. nftnrunf durée de dix ans.
Georges LEYGUES.
Enseignement Secondaire
AGRÉGATION DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE DES
JEUNES FILLES (ORDRE DES SCIENCES)
Concours de 1899
Liste des aspirantes déclarées admissibles aux
épreuves orales
Section des sciences mathématiques
'%files
Bel val, étudiante libre à Paris.
Chauvin, professeur à l'école normale de Car-
cassonne.
Detchebarne, élève de l'école normale de SC-
vres.
Dubois, élève de l'école normale de Sèvres.
Dubus, élève de l'école normale de Sèvres.
Filon Mirie\ répétitrice au lycée de Kouen.
Les épreuves orales commenceront le mardi
25 juillet au lycée Fenelou, à neuf heures et
demie.
Section des sciences physiques et naturelles
Miles
Burtin, é ève de l'école normale de Sèvres.
Cornu, professeur aux. cours secondaires de
Saint-Omer.
Dubcttier, répétitrice ou lycée du Puy.
Langard, professeur au collège de Sedan.
Sarrazin, elève de de l'école normale de Sèvres,
Le tirage au sort des leçons a eu lieu au lycée
Fénelon le lundi 24 juillet, à une heure et
quart. Les leçons ont commencé le mardi 25
juillet, à neuf heures et demie.
La Société de 1'1,' aseignement secondaire après
étude du rapport de M G Rabaud, professeur
à Charlemagne, sur les moyens de corriger les
dét.mts de l'inspection générale, a voté les pro-
positions suivantes ■
10 (jue les inspections générales ne soient pas
régulières et annuelles pour les professeurs en
fouction depuis un assez grand nombre d'années;
et qu'en revanche l'inspection des collèges se
fasse plus fréquemment;
2* Que les inspecteurs généraux soient choisis
constamment parmi les fonctionnaires ayant fait
leurs preuves dans renseignement secondaire;
3" Que des inspections puissent être confiées,
par vole de délégation temporaires, à des pro-
fesseurs en exercice de l'enseignement secon-
daire, ces délégués, ainsi que les inspecteurs
d'académie délégués à l'inspection générde, de-
vant être toujours admis, pour l'inspection qui
ios concerne, au Comité des inspecteurs géné-
raux;
40 Que tous les enseignements importants
soient représentés au moins par un inspecteur
général compétent;
5* La Société se déclare absolument opposée
à l'organisation do l'inspection de l'enseigne-
ment secondaire par les proreueura des Univer-
sités.
Enseignement Primaire
Circulaire relative aux indemnités
représentatives de logement
(3 juillet)
Monsieur le préfet,
Le règlement d'administration publique du 20
juillet 1S94, relatif aux indemnités représentati-
ves de logement dues aux instituteurs et institu-
trices des écoles primaires élémentaires rUbli-
ques, non plus que celui du 17 mars 1891 qu'il
a rapporté, n'a prévu le cas où l'instituteur et
l'institutrice mariés ensemble exercent dans la
même commune.
Par une circulaire en d ite du 6 mai 1991; pa-
ragraphe 5, mon administration avait résolu ce
point particulier, en reconnaissant aux deux
mitres le droit à l'indemnité représentati%*e in-
dividuelle, lorsque la commune ne fournissait
le logement ni à l'instituteur ni à l'institutrice,
mais. en refusant, dans ce cas, à l'instituteur le
bénéfice de 1 augmcntat.ion dU l'indemnité acoor-
dée par le règlement aux instituteurs mariés.
Des réclamations s'étant élevées de la part de
certaines communes contre cette interprétation,
il m'a paru nécessaire de consulter le conseil
d'Etat. Cette haute assemblée a émis ravis ci-
joint, duquel il résulte que tofflu'une communs
est dans l'impossibilité de danser ua loferaent
réglementaire à on instituteur et à une institu-
trice se trouvant dans le cas ci-deesus indiqué,
eUe n'est, à leur égard, débitrice que d'une
seule indemnité représentative, à savoir, celle
qui est flvée par le décret du 20 juiltet 189P pour
tes instituteurs mariés.
j'ai l'honneur de vous ni former que je ma
range à cet avis. J'estime, ee conséquence,
qu u convient de réviser, pour l'avenir et dans
ls sens indiqué par le conseil d'Etat, le mode
adopté jusqu'ici, en ce qui concerne spéciale-
ment les indemnités représentatives de logement
attribuées à l'instituteur et à l'institutrice mariés
ensemble et exerçant dans la même commune.
Il peut arriver que des difficultés sursissent,
dans le cas dont il s'agit, au sujet de la liquida-
tion des indemnités calculées d'après l'ancienne
réglementation. S'il me semble équitable d'ln-
sister auprès des communes pour qu'elles con-
sentent à payer las indemnités auxquelles les
instituteurs se croyaient avoir droit, il me faut
reconnaître, en même temps, le droit des com-
munes à s'opposer à l'exécution d'une mesure
en désaccord avec l'avis précité du conseil d'E-
tat.
Toutefois, j'espère que les municipalités ne
voudront pas rendre les instituteurs responsa-
bles d'une situation que l'administration leur
faisait envisager comme absolument régulière,
et qu'elles comprendront l'intérêt qui s'attache
à ce que les modilications qui sont apportées à
la jurisprudence n'aient pas d'effet rétroactif.
Recevez, monsieur le Préfet, l'assurance de ma
considération très distinguée.
Le ministre de 1 Instruction publique et
des Beaux-Arts.
GEOHGES LEYGUES.
CONSEIL D'ETAT
Extrait du registre des délibérations de ta section
(Séance du 15 novembre 1898.)
Question de savoir si, un instituteur
ayant épousé une institutrice, cha-
cun des deux a droit à une indem-
nité de logement, ou s'ils n'ont droit
qu'à une seule indemnité.
M. DE Mouy, rapporteur.
AVIS
La section de l'Intérieur, des Cultes, de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts du Conseil
d Etat, consultée par M. le ministre de l'Intérieur
sur la question de savoir si, lorsqu'un institu-
teur est marié avec une institutrice exerçant
dans la même commune, celle-ci doit à chacun
-J'eux une indemnité distincte de logement, ou
si elle n'est tenue de leur payer qu'une indem-
nité, calculée conformément aux prescriptions
des al tidos let2 combinés du décret du 20 juil-
let 1894;
Vu la dépêche ministérielle, en date du 20
juillet 1898;
Vu le décret portant règlement d'administra-
tion publique, en date du 20 juillet 1891 et relatif
aux indemnités représentatives de logement;
Vu la loi du 30 octobre 18S6, article 14.
Vu la loi du 19 juillet 1889, modifiée par celle
du 23 juillet 1893, articles 4 et 48, no 15. -
Considérant qu'il résulte des lois suswsées du
3J octobre b'83, 19 juillet 18-19 et 25 juillet 1893
que si les communes doivent aux instituteurs et
aux institutrices une indemnité à défaut du lo-
gement eiïes sont, en principe, tenues de met-
tre à leur disposition, cette indemnité représen-
tative ne saurait être attribuée aux ayants droit
dans des conditions diflérentes de celles où le
logement lui-même serait donné.
Considérant qu'il n'est pas contestable qu'une
commune a intégralement accompli ses obliga-
tions légales, lorsqu'elle a p-.-oem-é à un institu-
teur et à une institutrice, mariés ensemble et
exerçant sur son territoire, un logement unique,
établi conforment aux exigences des règlements
pour les instituteurs maries, et que l'un des deux
: conjoints ne serait pas fondé à réclamer pour
lui-même, suit la jouissance d'un autre loge-
ment, soit une indemnité représentative de ce
logement;
Considérant qu'il suit de là. que si cette com-
mune est dans l'impossibilité de donner un lo-
gement réglementaire à un instituteur et à une
institutrice se trouvant dans le cas ci-d' ssus
spécillé. elle n'est, à leur égard, débitrice que
d une seule indemnité représentative, à savoir
celle qui est fixée par le décret du 2o juillet 18a4,
cour les instituteurs mariés, et qu'elle ne peut
être contrainte à verser à chacun d'eux une in-
demnité distincte, comme s'ils étaient céliba-
taires et en droit, par suite, de réclamer des lo-
gements séparés ;
Est d avis :
Qu'il y a lieu do répondre à la question posée
par le ministre de l'Intérieur, dans te sens des
observations qui précédent.
Signé : R. DE Mouy, rapporteur;
Paul DISUSHE. président: U. LAGRANGE. secrétaire.
Pour extrait conforme :
Le secrétaire de la section;
Signé : H. LàruÀN(ît;.
Voici le résumé du Rapport que M. Ed. Petit,
inspecteur général des œuvres post-scolaires
vient d'adresser au ministre de l'Istruction pu-
blique :
Année 1898-1899.
31,987 cours d adolescents ou d'adultes .pro-
fessés dans les écoles publiques, et environ 5,OOJ
cours professés dans los sociétés d'instruction
populaire, chambres sydieales, etc.;
I 116,822 conférences ont été faites avec ou sans
! projections;
871 sociétés de mutualité scolaire fonctionnent
englobant 4I}),ooo enfants; 200 sont à l'approba-
tion; 19i). sont en formation;
3,761 associations d'anciennes et d'anciens élè-
ves sont constituées; 500 sont en formation:
983 patronages sont ouverts; 100 sont à la
veille d'ouvrir.
Il y a donc plus de 5,000 groupements de jeu-
nes gens formés autour des écoles laïques sans
compter 1,500 réunions environ de jeunes filles.
450.000 jeunes gens des deux sexes ont fré-
quenté assidûment l'école du soir.
46,38; institutrices et instituteurs ont tenu les
cours d'adultes, sans compter environ 6,000 lec-
teurs et conférenciers, directeurs de mutualités,
associations, patronages, etc.
L'initiative privée a contribué à la dépense
pour près de 1,500,000 fr. (dons. quètes, cotisa-
tion aux sociétés, parts des membres honoraires
aux mutualités, ect.).
Les municipalités et les conseils généraux ont
versé environ 1.600,000 fr.
| L'Etat fournitune subvention de 1800,000 fr J
f - : OOWCLCBI8W
La conclusion est dans les faite, la 8t8UtItique
mi6me.
L« «accès QMMU par fédocatioo populaire
laïque prouve QU*euo correspond à lUI èeaotn
de décentralisation intellectuelle et de vie so-
eiale.
On a dit que le virigtième siècle sera le
siècle de l'Msoci&tion. Jeunes paysans, jeunes
apprentis a"et! ont pas attendu l'aurore pour unir
leurs eflorts, pour se serrer en rangs presses
autour de l'école, pour y recevoir renseigne-
nvwt des maîtres, pour a y préparer A la disci-
pline des devoirs civiques.
Là s'élabore, là grandit «ne France nouvelle
sur qui l'on peut compter.
Un autre fait a été mis en lumière : c est qu il
y avait dans ce paya., où l'on aime tant à se lié-
précier soi-même, des réserves d'énergie et de
dévouement dont la mise en valeur s'imposait.
Et l'on n'est qu'au début d'un mouvement qui
ira encore grandissant. Les congrès internatio-
n'un. et celui de l'enseignement primaire, et
celui des sociétés laïques d instruction populaire,
et oelui de la presee de renseignement, et celui
de l'enseignement secondaire, et celui de J'en-
seignement supérieur, ont tous inscrit au pro-
gramme de leurs discussions la question de
féducation populaire, car elle se pose chez tous
les peuples civilises comme un problème aux
solutions pressantes. On en disputera au grand
profit de toutes tes nations. Les progrès effec-
tués en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-
Unis. pourront fournir d'utiles adaptations à la
pétl:1 fi .gie française. Mais peut-être est-on en
droit d'espérer que nos éducateurs nationaux
n'auront pas moins à prêter qu'à emprunter à
l'étranger.
Le 8 mai 1899.
Edouard PETIT.
Décret portant règlement d'administration pu-
blique, relatif aux conditions dans Ics-
queues les instituteurs exeroent dans
leséeoles primairesou professionnel tes
annexées à des établissements publics
ressortissant à d'autres administrations
que celle de ! Instruction publique.
TITRE PREMIER
De la réalisation de l'engagement
décennal
Article premier. — Tout maître de l'enseigne-
ment primaire public qui a contracté l'engage-
ment de servir pendant dix ans dans les fouc-
tions de l'instruction publique est admis à réali-
ser tion engagement dans une des écoles com-
primes au tableau annexé au présent décret, à
condition toutefois qu'il ait été nommé avec
l'autorisation du ministre de l'Instruction publi-
que.
TITRE U
Du classement, de l'avancement et de
la retraite
Chapitre I". — Instituteurs et institutrices
exerçant dans les écoles situées en France.
Art. 2. — Les instituteurs et institutrices titu-
laires qui sont détachés, aprèa autorisation du
ministre de l'instruction publique, dans une des
I maisons d'éducation de la Légion d'honneur, ou
dans une des écoles comprises au tableau ci-
dessus prévu et situées en France continuent à
figurer dans leur cadre d'origine et conservent
leurs droits à l'avancement et à la retraite.
Art. 3. — L'avancement à l'ancienneté des ins-
tituteurs et institutrices titulaires a lieu confor-
mément aux dispositions des articles 1,1 et 5 du
décret du 17 juillet 1895.
L'avancement au choix se fait sur une liste de
présentation arrêtée tous les ans, d'après tes
propositions de chaque département ministériel,
par une commission composée de trois repré-
sentants du ministère de I*Instruction publique
et d'un représentant des ministères intéres-
sés
Le président de cette commission est
nomme par le ministre de l'instruction publi-
que.
Sur le vu de cette liste, le ministre de l'Ins-
truction publique tixe le nombre des promotions
à accorder d'après une proportion égale à celle
des promotions au cboix à attribuer dans la
même année à l'ensemble des instituteurs et des
institutrices de la France.
Il transmet au préfet du département auquel
ils appartiennent les noms des instituteurs et
des institutrices compris dans le nombre des
promotions ainsi fixé.
Le préfet ne peut procéder aux avancements
à faire dans l'année qu'en tenant compte de ces
promotions, qui toutefois ue devront pas d--l,as-
ser le quart de celles dont il dispose pour l'en-
semble de chacune des classes.
L'arrêté préfectoral portant promotion, soit au
choix, soit à l'ancienneté, est notifié au ministre
iutèressé par l'intermédiaire du ministre du l'ins-
truction publique.
Toutes les promotions partent du 1" janvier
suivant.
Art 4. — Le droit à la pension des instituteurs
et des institutrices détachés reste déterminé par
la loi du 17 août 1876.
Néanmoins, la moyenne des traitements sur
laquelle est établie la pension de retraite ne peut
excéder celle des traitements et émoluments
dont jouiraient les instituteurs et institutrices
s'ils étaient rétribués par te"ruinistère de nos-
truction publique.
Art. 5. — Les retenues prescrites par la loi du
9 juin 1851 sont faites sur le montant du treb
ment alloué dans rétablissement auquel
attachés les instituteurs et Litutrices,(I,*.ductiolt*Dng
faite d'une sorume égale à l'indemnité de rï«i
dence que reçoiveatles instituteurs et le*
tutrices publies de œémecatégorie exerçant dSi*
la laéme localité.
Toutefois, ces retenues ne peuvent, en aucun
cas. être inférieures à celles qui portent sur u
traitement de la classe dans laquelle est rdngé
l'instituteur ou l'institutrice.
Chapitre 2. — Instituteurs et institutriees
exerçant dans les écoles situées hors j!
Franœ.
Art. 6. — Les instituteurs et les institutrices
stagiaires ou iituwres.qui sont détachés hors
de France, après autorisation dKi ministre de
l'instruction publique, dans une des écoles î.rT
vuu! a l'article 1", conservent leurs droits À
l'avancement et à la retraite.
Ils sont inscrits, pour ordre, dans le cadre dé.
parlementai an nueJ ils appartiennent au moment
de leur détache tn en L
Art. 7. — Les instituteurs et les institutrices
stagiaires sont nommés titulaires aDr's avis de
la commission spéciale instituée à i'artick 3, Ptl'
le préfet du département dans lequel ils èoilt
insl,-rits, s ils remjilis&eut les conditions de slu-*
et de capacité prévues à l'article 23 de la loi du
Su octobre 1 «•-«>.
La titularisation est de droit tora qu its justi-
tient de trois années ininterrompues d'exercice
dans une école située hors de France.
Art. 8 — L'avancement des institut-urs et
1 institutrices titulaires dans les classe» établies
par la loi du ly juillet 1,89 se fait exclusivement
au choix et ne peut avoir lieu pour la 4- et la 3-
classe qu après six ans d exercice d*ns la cl&ïe
immédiatement inférieure.
Ce minimum de durée est réduit à qaalrc
années pour le passage dans la deuxième et ia
première classe.
Les promotions 90at accordées par le ministre
de !'instra*tion publique, sur une liste de pré.
sentition arréti-e, d'après les propositions du
ministre l'JOmpétent.,par la commission ei-des*ui
mentionnée.
Art. a. — Les règles axées par tes articles 4
et 5 du présent règlement pou;, t'at'rihutinn. te
calcul et la jouissance de la pension .ff! retr.d>.
1 sont applicables aux instituteurs et
Toutefois, les retenues qu ils subi -s nf sont
calculées sur un traitement au moins c¡.:al a relui
des instituteurs et fies institutrices de môme
classe excTyant en Algérie.
Art. 10. — Tout instituteur ou institutrice qui,
sur sa demande, est remis à la disposition du
ministre de 1 instruction publique après dix ans
de services hors de France ou p .ur raison de
maladie dûment justniee. quelle qu - soit, daas
ce cas, la durfce d'excreic''. est immédiatement
appelé à reprendre ses fonction-» actives dan*
le 1 ersonne! du département dans lequel il est
inscrit.
1... première place vacante dans la. classe
à laquelle il appartient lui est attnbuée de
dro.t.
Dispositions transitoires
Art. 11. — Les instituteurs et institutrices qui,
antérieurement à la t'rumut-r.tt'on du préseot
règlement sont sortis '.ea cadres du minislers
de l'instruction publique et ont été désignes par
un ministre, mais sans autorisation du ministre
de J'Instxuctlnn pu!iiique. pour enseigner dans
une des écoles prévues au x articles 1 m. f. ont un
f!''':t) de six mois pour se munir de ladite auto-
risation.
Art. 1%. — Le ministre de l'instruction pu;,Ti-
qt&e et tous les ministres auxquels ressortissent
les écoles comprises au tableau ci annexe sont
chargés, chacun en cc qui le concerne, de l'cié-
citiou du présent décret, qui sera publié au
Journal officiel et inséré au tltillelin des !o'ï.
Fait à Paris, le 10 juin IBYJ.
Par arrêté du ministre du commerce, de l'in-
dustrie, des postes et des télé^r:i|)hcfi, en date
du 17 juillet 1899. il a été créé à Cette Hé-
raa!t une école pratique de commerce et d iu,
dustrio.
Cette décision aura son effet à partir du i '
octobre prochain.
Par arrêté du ministre du commerce, de t*in-
dustrie.des postes et des t<;)épr.tpbee, en date du
17 juillet i8.<9. il a été cré'" à Narboaae Audc,
une école pratique de commerce.
Cette décision aura son etfet è. partir du !"
octobre prochain.
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17, r. Montyon. Corr. Niais. d'aee. à la e;¡;np.
Bnglish tpoken.
NOUVELLE DE LA FRONDE
PETITE ROSE
29 JUILLET 1899
(Extrait du Journal de petite Rose)
($3)
Quant à Joseph, Alexandre a trouvé
mieux encore. Sachant que l'amour-
propre blessé et la soif de vengeance
sont au fond de sa résistance obstinée il
lui a assuré que le divorce serait pour
lui une revanche sans pareille, car il
pourrait lui, se remarier, tandis qu'elle
ce le pourrait pas, du moins avec son 1
Binant. Et il lui a prouvé le code à la
main que selon la loi française une fem-
me ne peut pas épouser l'amant pour
. lequel elle a été divorcée. C'est là vrai-
ment un coup de maître, car il y a dans
cette assertion autant de vérité que de
mensonge. 11 est vrai que selon le code
français un homme ne peut pas épouser
la femme qui était notoirement sa maî-
tresse avant le divorce, mais comme
Joseph n'est pas sujet français, le di-
vorce ne sera pas prononcé de par la loi
française,cn sorte que Madeleine échappe
à celle restriction.
Je fis donc hier soir à Alexandre mes
compliments sur son habileté et je lui
fis observer qu'il possède le don de la
chicane, ce qui aurait fait de lui un
excellent avecat.
— C'est vrai,répondit-il,pensif. et je re-
grette que la destinée ait entravé ma
carrière, car j'avais la vocation.
— La destinée sous forme de dettes et
de petites femmes, n'est-ce pas? obser-
• vai-je ironiquement.
11 cessa un moment de fumer pour me
regarder bien en face.
— —Ah! c'est cela que tu as supposé,dit-
il, quand mon père est revenu me ro-
lancer à Paris? Ah ! bien, tu te trompes,
et au risque d'encourir tes moqueries je
te cUxai la vérité. Il s'agissait ni plus ni
moins que d'affiliations clandestines à
tout espèce d'associations défendues, de
visées révolutionnaires, d'un tas de cho-
ses absurdes, enfin, qui firent dresser
les cheveux sur la tête au recteur de
mon ex-collège devenu par la suite mon
surveillant. Il a tremblé pour ma sûreté.
dans ce mondeet mon salut dans l'autre,
et il a aussitôt appelé mon père à la res-
cousse.
J'écoutai bouche bée, tellement aba-
sourdie que je ne pouvais en croire
mes oreilles.
— Socialiste, Radical, toi ! m'écriai je.
Non, c'est impossible !
— Et pourquoi cela, Mademoiselle ! Le
crime vous semble trop noir pour que
j'aie pu m'en rendre coupable?
— Au contraire, l'idée me semble trop
généreuse pour que tu aiew pu l'avoir
conçue 1 fut ma trop franche réponse.
Il s'inclina ironiquement.
— Bravo, petite Rose ! Tu ne me flattes
pas, au moins.
— Pardon, répondis-je, j'ai eu tort de
te dire cela... mais je m'attendais si peu...
Il faut de l'altruisme pour s'intéresser
aux déshérités quand on se trouve du
côté des privilégiés... et je ne soupçon-
nais pas tant de désintéressement de ta
part.
— Dis plutôt qu'il faut de la naïveté,
dit-il, car, il ne fut pas difficile à mon
père les et au recteur de me prouver que
es trois quarts de mes camarades étaient
d'effrontés coquins qui ne voulaient que ;J
m explOlter.
— 11 fallait en chercher d'autres, mais
non pas abandonner la cause à laquelle
tu t'étais intéressé !
— Ainsi tu as été, toi aussi touchée de
la grâce ! observa-t-il en me regardant
avec intérêt. Tu ne me trouves pas ridi-
cule d'avoir voulu m'occuper de choses
qui ne me regardaient pas ?
— Oh 1 non, oh ! non, m'écriai-je avec
chaleur. Au contraire ! La marche du
monde, le bonheur des hommes doivent
intéresser tout être humain,et chacun a
no n seulement le droit, mais lo devoir
de s'en occuper. Les injustices criantes
qui nous entourent doivent inspirer &
chaque homme de cœur le désir d'y re-
médier! Et quant h moi je hais cet es-
prit d'inertie qui tient le monde attaché
a ses ineptes traditions, à ses vieux pré-
jugés, à toutes les erreurs que le passé
nous a léguées ! Je déteste le phari-
saïsme dominant des lois et des coutu-
mes, dans lesquelles s'est cristallisée
notre civilisation et qui barre la route
au progrès ! Et toi qui avais vu justc,qui
avais deviné de quel côté était l'avenir,
tu as renoncé de gaieté de cœur à suivre
tes inspirations généreuses pour mener
la vie bote et ridicule que tu mènes de-
puis trois ans?
Il m'écoutait attentivement, les yeux
fixés sur moi avec une expression qui,
au moment, ne m'arrêta pas, mais qui
plus tard, me revint à la mémoire. Il y
avait dans ce regard, de l'étonnement,du
regret, de l'espoir et aussi une bonne
dose de moquerie. Il continua à me re-
garder longtemps encore aprùs que
j'eusse cessé de parler, puis tout à coup
secouant cette distraction, il éclata de 1
rire pour se donner une contenance.
—La vie bête et ridicule que j'ai menée
depuis trois ans, r(-péta-t-il. Décidément,
tu n'y vas pas de main morte, petite
Rose, et tu me dis crûment mes vérités
en face. Et pourtant, il faut en convenir,
la vie que tu as menée jusqu'ici ne vaut
guère mieux. Des chiffons, du flirt et des
parties de plaisir, je ne vois pas que tu
l'aies remplie d'autre chose.
— A qui le dis-tu, répliquai-je tristo-
ment. Va, personne ne s'en rend compte
mieux que moi, personne ne me con-
damne davantage. Mais ceci ne te justifie
pas. Je suis une femme, moi, et comme
telle emprisonnée, ligottée de toutes
parts. Pour nous, tout est obstacle,
tout'nous impose l'inaction. Mais. toi,
un homme jeune, indépendant, riche et
bien doué, qui t'empêchait de suivre
ton penchant et de te rendre utile?
— Vous d'abord, Madame ! Tu oublies
Que je n'ai conauis l'indépendance aue
I par notre mariage, sans lequel je me
trouvais complètement à la merci de ma
I famille. Et tu conviendras que j'aurais eu
mauvaise grâce à t'entrainer avec moi
dans des aventures périlleuses, ou, à
l'instar de Tolstoï, t offris de quitter
le monde pour nous consacrer aux
malheureux ! Du reste, le cœur n'y était
plus, j'étais dégoûté de mon expérience
et le rôle de dupe me déplaisait som-
mairement. J'ai regardé autour de moi,
étudié la vie, mesuré mes forces, et la
conclusion à laquelle je suis arrivé c'est
que la seule chose que sache faire un
Lorrimez quand il ne gagne pas de l'ar-
gent c'est de le dépenser !
—Je ne vois pas pourquoi un Lorrimez
ne devrait pas avoir un idéal tout comme
les autres, m'écriai-je indignée.
— Il y a incompatibilité, ma chère !
répliqua-t-il. Où l'accrocherait-il, son
idéal ? Il faut, ne t'en d plaise, un point
d'appui même pour les châteaux en Es-
pagne. Et quel est notre point d'ap-
pui, à nous autres? Avons-nous une
patrie à servir, une tradition à garder,
un modèle à suivre? Que voyons-nous
autour de nous qui nous invite au sacri-
fice désintéressé ? Si nous voulons donner
à l'idéal une forme concrète, en quoi le
ferons-nous consister? Non non, petite
Rose, nos cousins n'ont pas eu tous les ,
torts en nous montrant le chemin ! Se .
pousser au premier rang social, accapa-
rer toutes les bonnes choses de la vie,
écraser le monde de leur morgue hau-.
taine et de leur luxe, et jouir, jouir au-
tant que possible... C'est bien ce qu'on
peut avoir de mieux pour son argent. 1
il se tut et je ne répondis pas, bou-
leversée par l'inconsciente amertume de
son ton, et par cette révélation inatten-
due de l'être intime de mon cousin
Alexandre.
Ainsi, cet écervelé, ce mauvais sujet
pour lequel je ne croyais pouvoir nour-
rir trop de dédain avait passé par les
marnes épreuves que moi, connu les
mêmes doutes, les mêmes décourage-
monts, les mêmes asDirations ! Et comme
moi il ne s'était résigné à une vie de
plaisir que parce qu'il n'avait pas pu at-
teindre plus haut !
Il avait raison : quels exemples à sui-
vre avait-il trouvés autour de lui? A son
retour d'Europe, après ses généreuses
escapades, quel spectacle lui offrait sa
famille?
L'adoration du veau d'or sous toutes
ses formes : avidité d'amasser de l'ar-
gent chez les vieux, prodigalité folle pour
le dépenser chez les jeunes. Chez les
uns et les autres un égoïsme prodi-
gieux.
Et encore les vieux valaient mieux
que les jeunes, car leur égoïsme, au
moins, était tempéré par l'amour de la
famille, le désir de travailler à son bon-
heur. Mais l'orgueilleuse insensibilité, la
vanité incommensurable de la nouvelle
génération! Son mépris des humbles,
des travailleurs, des modestes, la mor-
gue hautaine avec laquelle ils se pava-
naient sur le piédestal d'or élevé pour
eux par la génération précédente 1 rra-
vailler à l'égalité socialc. 'IWS cousins?
Oh ! non, pas de danger, ils n'en vou-
laient pas de l'égalité sociale, eux, satis-
faits-d'etre du bon côté,ils s'efforçaient,
au contrairc,de renfoncer toutes les bar-
rières existantes, ces barrières qui les
séparaient du commun des inorteig. Pas
de plus ardents conservateurs, pas de
plus féroces défenseurs du priucipe d'au-
torité. du trône et de l'autel, que ces
petit-fils de va-nu-pieds qui, sans les ré-
volutions triomphantes d'autrefois, se.
raient restés gros Jean comme devant !
Alexandre détonnait de son entou-
rage, aussi mon étonnement des idées
qu'il venait d'exprimer était aussi natu-
rel que son étonnement à lui en appre-
nant que je les partageais.
— C'est Madeleine suas doute qui t'a
inspiré cet esprit de révolte? demauda-
t-il, avant que je n'eusse trouvé un mot
à lui répondre.Eh bien, parte-moi d'elle,
de votre vie ensemble, autrefois. Cela
m'intéresse beaucoup.
Et ie lui parlai de Madeleine, de nos
lectures, de nos causeries, tellement in-
téressée par mon suJL't que j" ne m'aper-
cevais pas de la fuite du temps, eu sorts
que sa visite se prolougea beaucoup plus
que d'habitude.
18 Février.
Maintenant je vais presque chaque
matin chez Madeleine et souvent j'y ren-
contre Chartes Denot. Nous somml''; de-
venus les meilleurs a:uis du monde et
rien ne me plaît tant que causer avec
lui; je puise toujours quelque motif à
réflexion, quelque idée nouvelle à l'en-
tendre parler.
Toute l'orientation de ma vie est chan-
gée, la maison de Madeleine en est te
centre, son divorce ma prcuccupa! ion
principale.
— Je voudrais bien aussi être reçu
chez tes amis,lDe tlis:LÎt,hier soir,Akxall"
dre, tout ce que tu m'eu répètes m'inté-
resse et m'attire. Vraiment j'en aurais
le droit, après toute la peine quej' fl19
donne pour eux. Car enfin ils me volait
une rveampeuse : c'est gentil d\ tre re-
mercié par une jolie femme !
— Est-ce que par liasard tu voudrais
faire la e(Par à Madeleine? m ccriai-je.
U a répondu en s'iuciinant très bas
avec une galanterie parfaite : v C'est à
vous seule que je suis Cil train de fan*
la cour, madame !
80 Février.
Rupture eomplèt^avcc Laubez.
Ce flirt boiteux ne pouvait plus dure*
Après les encouragements des derniers
temps, le pauvre garçon était en dt'o'tua
s'attendre à autre chose !
J ai fini par 1e congédier bien genti-
meut en invoquant les grands principes,
ma vertu, mon honneur, etc.
Malgré tous mes ménagements, nous
nous sommes quittés aussi brouiMé» quo
possible.L'amour-propre blessé est forote
et oe1ui de Laubez a reçu cne ble5iâr6
profonde.
M. SIERRA.
(A ..WIJN. \
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