Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-09-24
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 septembre 1898 24 septembre 1898
Description : 1898/09/24 (A2,N290). 1898/09/24 (A2,N290).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703409x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
comte Zotiroff,(Ie Miss Isnaga et d'une suite <
notnbreu,,(,. \
Le grand duc Alc1'is affectionne beaucoup J
Spa, tant au point de vue do la salubrilé ]
proverbiale de son climat, qu'à celui des
attractions snnsnorabrequ'ottrcla tameuse <
ville d'eau beige.
-o- !
Le nouveau vice-roi des Indes vient d être ,
rréé pair sous le titre de Baron Curzon de
Kedtcston.
—o— «
A Yverdon, l'assemblée générale de rE- .
e isc libre, conformément il la décision )
prise au s-,,nfwte de V/II\'ey,Q', dans sa séance
.J" 17", courant, accordé le droit de vote aux
femmes membre* de l'Eglise.
Ces daines auront donc désormais le pri-
vilège de participer directement à l'élection <
lies pasLt.IIt's, des anciens et des délégués
tiu Synode.
—o— :
L'éruption du cratère central du Vésuve
atigmônte. Les explosionn, les cendres vol-
caniques. sont très nombreuses; les cou-
rants de lave sont tous actifs.
—o—
L'-s paysans Ih' Vigo, profilant de la con-
sommation excessive du lait qu 'on acheté
pour les malades rapatriés, avaient
Ironie et même quadruplé le prix decepre-
cimix liquide, Indignées de ce trafic anli-
nrUriotiquc, un grand nombre .lc femmes
titi peuple ont arraché aux laitiers leurs
vases de lait "t les ont jetés au ruisseau.
Les vendeurs ayant voulu détendre leurs
■marchandises, il s'en est. suivi plusieurs
scènes de désordres qui ont nécessite I in-
tervention de la police et la prise de mesu-
rer Uï!?pntcs pour éviter le retour de pareils
scandales.
— o—
De toutes les eaux de table la plus agréa-
b'e est,sans contre dil, rD", d'Evitu.,source
Preciosa. Sa iegccete et sa limpidité '-ont
sans rival.,....
- o—
ï a diri'fl ' "., ('oliu/ne a reçu de Hcterrade
la nouvelle «pie le roi de Serbie a proposé
H la reine N.-iilî.ilie de résider, dune la«;on
permanent»* à liel'/rade, tandis que le roi
Milan habiterait Nisrh. La roue Nathalie
«lemande 'lue !t' l'oi Milan quitte la Sertie; i
tuais. ajoule-t-en.eela est impossible, parce j
que le roi iWil.ni n'a pas les moyens de rési-
lier à t'etrou-fe)-.
—o—
Il est question d'établir entre la Suisse et
l'Italie une nouvelle voie ferrée électrique
d'.tosie a Mar!.igny par le <:rand Safnt-Hcr-
nmrd; sa iO:1!.:"IC'¡U' serait de 70 kilomètre».
Id ti 1, compagnie anglaise se serait consti-
tuée dans 1'0 but; elle ne demanderait de
subvention ni à I Etal, ni aux communes, ni
a)'\ provinces..
On évalue à lô millions de francs les trais
de construction ni a deux millions pir au
les recettes brutes.
UN PEU PARTOUT
NI Paul lM*si*hanel, prt-s)dpnt. «te la Lnam-
bre des Dêpul;'*-. -1 quitté hier lîavonne, se
rendant a Pari* par le rapide de six heures
. JU4I'.wl ,",
—O—
I.f' lieulei'.anl-colonel Monleil. actuelle- I
ment au couscès des sociétés degt ogia-
I)IIif. et coloniales de Marseille, vieil. d ac-
cepter Il pré-idence du comité de direction
d. rAss.'C.iation coloniale française de la
jfunf"''-o à la suite dune communication
île M*>n secrétairepMieral, M. Louis Ohl, qui
assiste également aux séances du contre'.
—o —
M. Wilson, iloiH. la santé est assez chan-
celante depuis quelque teiiil)s, vient d a-
dresser au (1:""' rd d Indre-et-Loire, 5t1. dé-
mission de maire p! de conseiller municipal
de la ville tl(. I.ocle s.
M. \\'1!";I)n était maire de Loches depuis
I8y.'.
—o—
La réouverture des cours gratuits d'ins-
Iruclion élémentaire eL de dessin fondé",
par l'Assistance pali-ruelle des l'Ieurs et
plumes (Soe-iélé reconnue d'utilité publi-
que) aura lieu à I*li()tel des chambres syn-
dicales, ru.- (j¡. Lancry, 10, le dimanche
2 octobre il neuf heures du matin.
La Société ,c- charge gratuitement ,1..
iil'tcer ril apprentissage, a\'c.- contrat régu-
ier, les enfants que leurs familles ù.:sirent.
voir profiler des avantages fIn la société :
tnoralisaliou. perfectionnement de 1 ap-
prentissage et entretien des connaissances
f'qu'scs à I ecole pnmatre, récompenses,
livrets de caisse d'épargne, etc.
S'adresser les mercredis et samedi, de
une heure à deux heures, chez M. Caillaud.
pt"s)dent, boulevard de Sébastopol.
—o—
Les obsèques de M. Francisque nÍ;a.utl,
ancien d<'p))h'. conseiller général de la
fceiuc, ont eu lieu hipr.
Le lïonseil général de la Seine, s était fait
représenter par M. Charles \audet, secré-
taire du Conseil qui a pris la parole au
Cimetière, au nom de cette assemblée.
.
—o—
1.,. général Horace Porler, ambassadeur
des 1't 1 uis, réunit ce soir.dar.s un grand
dîner, le haut personnel de l'Exposition
de 1900, MM. Peck et Woodward, commis-
saire général et commissaire général ad-
joint de la commission américaine et les
principaux membres de cette commission.
Mercredi prochain, à deux bettres et
demie, MM. Maruéjouls, ministre du Com-
merce, et Picard, directeur général de l Ex-
position. feront visiter à MM. Peck et Wood-
ward. et à leurs collaborateurs, tes travaux
de l'Exposition.
—o-~
La chambre syndicale des cochers de la
Seine, voulant célébrer dignement I anni-
versaire de la mort de son ancien secré-
taire le citoyen Carrière, invite ses aune-
rents à se joindre à la délégation qui ira,
le TJ septembre prochain, déposer une cou-
ronne sur sa tombe. , ..
Le rendez-vous est fixé au jour diwa
9 h. if-j du matin, la gare de ceinture de
la porte Clignanoourt.
LA DAME D. VOILÉS.
Miettes Politiques
Voyons, soyons de bon compte. Croyez- j
vous que ce soit bien amusant pour les 1
Anglais d'avoir peiné dos années alla d ar-
river enfin à venger la tripotée qu'ils onu
reçue et de trouver qu'un simple étranger :
a été plus malin qu'eux en réussissant a
planter lo drapeau t rancais en avant de
marrlic! " Avant vous, messieurs les An-
glai:-;! „ peut leur crier le capitaine Mar-
l'hanù, Et il n'y a pas à dire : impossible de
bilrt>r ledit Français! Quoi qu ils fassent,,
quoi qu'ils obtiennent par les armes ou di-
plomaliqnclllcnt, le fait reste acquis al his-
toire : c'est un Français qui est arrive avant
eux au point extrême de leur ambition. Ils
auraient beau profiter du Nil Uicu, passer
au bleu « cette troupe insolente 0, ils ne
peuvent faire qu'ils n'arrivent qu'en second,
même pas en det2d Jwat!
C'est, pourquoi j excuse 1 'exi)losîon de fu-
reur des journaux angldis lorsqu'ils durent
constater que leur Sirdar, dare-dare cou-
ra)tt il Faetioda, ne put. empêcher que les
troupes imperialo-khediviales aient été de-
vancées par l'héroïque endurance du capi-
tain-; Marchand et de ses braves coin pu-
gnons.
bien 'IliP comme simple sport, quel suc-
cès noue nous...
H<.).ts' sois le bienvenu, courrier qui
nous apporte CJS réconfortantes nouvelles
au milieu des inquiétantes et humiliantes
turmiiules 011 barbote la Metropoto livrée
aux plus basses menées, de plus en plus
déshonorée par les honteuses manœuvres
do faussaires et d'assassins et ex pose e aux
plus grands dangers, sans mémo parler du
ridicule dont elle se couvre, qui répand la
joie ch''/: ses ennemis, et ne peut, meme
chez ses amis, éviter la plus vexante il'o-
n'!ï. Mais qui donc le prépare, ce coup, soi-
disant diClat ?...
LA SOURIS.
AUTOUR DE LA REVISION
La commission (ln révision s est réu-
nie hier uprès midi au ministère de la
.Iu...til'I': à r> heures lp? elle suspendait sa
«canre. l't décidait (l'en tenir une cc
malin à H heures afin de terminer l exa-
men du dossier Dreyfus et communi-
quer son avis au garde des sceaux qui,
vers onze heures, le transmettra au
conseil de rabirn'tqut aura lieu au minis-
tcrt' de l'Intérieur sous la présidence de
M. Brisson.
Maliriéla note de certains journaux du
,"(Jii'. décidément moins bien renseignés
au ministère de la Justice que rue
Haint-Uominique, nous croyons savoir
que la commission exprimera un avis
tavor.th!e. Cela changera bien des cho-
ses. Monsieur le gouverneur de la place
do Fari-.
Le colonel Picquart
Le Matin public les renseignements
suivant sur les circonstances dans les-
quelles a clé donne l'ordre d'informer
contre le colonel Pi''quart.
i/ordrc a été sign{'. dit notre confrore.
mardi tlornior, si midi, par le général
Chanoine, ministre de la g"IWrI'C,
En primant possession des services de
son ministère, le général Chano'nc avait
rf.'t:. entre autre dossiers se rapportant
à ïalîaire Dreyfus, le dossier du « petit
bleu » et le général Zurlinden, en lui en
faisant la r<-mise, avait attiré son atten-
tiün sur ce dernier dossier, ajoutant,
d'atH''urs, qu'il en avait entretenu déjà
M. Brisson. président du Conspil.
Il est exact, en elîet,que M. Zurlinden,
étant ministre de la Ruc.re, avait fait part
il sescollècucs, en conseil des ministres,
de son intention de faire ouvrir une in-
formation contre le lieutenant-colonel
Piequarl ail sujet du « petit bien " ; mais
le Conseil s'était prononcé contre ce
projet.
Maintenant, la question se pose de sa-
voir si c'est en parfaite connaissance de 1
cause que le général Chanoine signait
mardi dernier l'ordre d'informer. On
affirme, en tous cas, qu'il le signa sans
en référer au président du Conseil, ni au
garde des sceaux, et que c'est à leur insu
qu'il prit cette décision.
Quoi qu'il en. soit, sitôt signe, l'ordre
fut transmis au gouvernement militaire
de Paris et, dans l'après-midi du même
jour, le général Zurlinden. redevenu gou-
verneur, et comme tel agissant en vertu
des pouvoirs judiciaires dont il dispose,
saisissait le parquet du 2* Conseil de
guerre de l'ordre d'informer et, en même
temps. donnait avis de cette mesure au
chef du parquet de la Cour d appel de
paris
Ce n'est que dans la soirée que M. Sar-
rien, garde des sceaux, était prévenu par
M. Bertrand, procureur général.
Polémique
Au nom du comité de la Ligue fran-
çaise pour la Défense des Droits de
l'homme et du citoyen, M. Mathias
Morhardt, secrétaire général de cette
ligue, adresse la lettre suivante à Y Au-
rore :
Monsieur le Directeur,
Samedi dernier 17 septembre à 8 h. 112 du soir,
une réunion publique organisée par quelques
ieuno nous du groupe d'éludef; économiques et
devait avoir lieu salle Joîlui, place
Jeanne d'Arc à Noisy-ie-Scc. L'ordre du jour
était ainsi conçu : « tlrcyfus est innocent ».
Le député houlangiste Uroussot avait été spé-
cialement invita. paraît-il.
La salle su remplissait lentement, I)éjà, une
partie des orateurs annoncés et des organisa-
teurs de la réunion se trouvaient au bureau.
Tout à coup, malgré les efforts des personnes
uui se trouvaient au contrôle, la porte lut en-
foncée par une bande d'une cinquantaine d indi-
vidus armés do lourds gourdins.
Il y eut dans la réunion où un remarquait plu-
sieurs femmes et des entants un indicible mou-
vement de stupeur et d *él;oiavante. Cependant,
t'ails s'arrêter :n)x cris d.' terreur qui parlaient
de tous côtés ces brutes odieuses Re: p!-<-<'tptt.e-
ront sur it- bureau où il n'y avait encore «jue cinq
ou SIX personnes parmi lesquelles je président M.
Brune, l'un deli orateurs annonces sur les aill-
( Ni! Hrune.t, dont !a santé est didka!c, fut. si
vivement impressionné par l'irruption de ces
malfaiteurs 'ju'it prit ma. 11 tomba sur te ptan
cher en proie à une crise \'ioll'nt/'!,
Alors les brutes croyant tiii'il reststad. s achar-
nèrent sur lui et k frappèrent [L\'('C rage a coups
(k po;n¡.:;,.;, à coups de pieds, a coups ue canne,
sans pitié pour se/ cris, sans pitié pour1 l'état
dans lequel ils 14, voyaient; quand ils tâ-
<-h..r.!nt enfin M. lirunet. et on ne sait pas
e:u\ire à )).''urc actuelle si cette agression
nanra pas pour lui les suites les p!IIS gra-
1 ves. Les autres membres du bureau MM. Ji indj,
LaiH'ur 1'1 Munnainqui est aveugle, lurent e^ça-
ku.en t frappes avec la violence la plus crimi-
nelle. L'irruption soudaine d(,- celte bande de
malfaiteurs dans la salle ,lnlli!l indique nette-
ment qu'il y aV,II' entre eux un.-tnt'-th.rcnf-t. pree-
t.itilie. Jt'atH.-urs les déclarations de quelques te-
nu tins nous éclaireront sans doute ult orient ement
MU- ce point que nous examinerons avec tout le
tu>in nécessair.". Nous avons pense, en etlet., qu il
appartenait à la Ligue française pour la «lefense
des droits 1\1: l'homme et du citoyen il intervenir
dans efitte circonstance. F'tiq., a, tout d abord, se-
ton nous à réparer dans la mesure du possible
- )e dommage qu'il subi M. Brunei, ouvrier c':LJé-
L l1islc estime, qui a. c tuime vous le savez, à sa
ctiarsre, sa mèr<^ sa femme et son enfant..
Nu'us vous prions donc de vouloir Ition lui
remettre la somme de 500 francs que nous avons
i honneur de vous envoyer.
11 nous send.ie. d'autre part, qu il convenait
de ne pas laisser imprimer l'attenlat (k Noisj -
1 le-Sec, attentat d'autant^ [dus injustitlable et
1 d'autant plus odieux que It-s organisateurs de la
- réunion venaient sans provocat-on aucune, jie-
> fendre la cause sacrée d'un homme qui, tout le
démontre aujourd'hui, a été illégalement et in-
justement condamné.
I Nous avons donc «léciilé de faire une enquête
( approfondie ail sujet des faits qui se sont pro-
! duits samedi soir iL la salle J dlin.etVil y a lieu
' de poursuivre avec la plus extrême rigueur les
r au leurs de cette inqua!i)iat.)e ag:-e!'::-4ion,
i Agréez, Monsieur te directeur, l assurance de
- . mes sentiments les meilleurs.
Il MATIIIAR MORHAHDT.
Les agressions se suivent et ne se res-
semblent pas.
Les interpellations
1\1, de Hamcl. président du groupe
royaliste de la Chambre, vient d adres-
ser à ses collègues la lettre suivante :
Paris, le 22 septembre 1898.
Mon cher collègue,
l'ai l'honneur de vous prier de youloir bien
VOUK rendre à l'aris mardi matin. 27 courant,
nour y tenir séance avec nos collègues de la
droil.', 3. rue «le Bourjw*ne, à deux heurts
après-midi, t-t, y prendre telles résolutions que
comportent M c\'crb'IIl,'II(:-;,
Veuillez agréer, 111011 cher collepc, 1 't \prts-
-,i(bit tic mes sentiments les plus distingues et dé-
voués.
F. m: HAMIX.
L'honorable député du Gard a bien
raison de veiller l'homme qui est à la
t<'-te de la garnison de Paris fera de son
M. Julien Dumas, député dct l'Ariège, a
adressé au ministre de la guerre, la
lettre suivante :
Monsieur le niinis!ro,
Les mesures friser par votre prédécesseur # et
par vou^-mènie a l'égard de certains (.[H'-ters
chargés d'assurer le s -t-vie, des reuseigueaionts
LU ministère de la guerre vous ont, jo n'en doute i
)as. conduit à envisager la prompte réorganisa- j
ion de ce service ftuilooche parafer à des inté- (
'èts de premier ordre. ;
Les récents événements ne *MPMO*T affaiblir
a confiance de la nation d&iw l'armée et dans
les chefs ; mais ils soulèvent, t mon sens, la
mestion de savoir s'il convient. de réserver dé-
lormais à des militaires des fonctions délicates
ït complexes qui continent à la police.
Il ne m'apparaît pas que l'éducation morale et
professionnelle d'un soldat soit de nature a le
préparer à de telles fonctions ; de là les défail-
lances lamentables qui ont si douloureusement
&mu 1:1. conscience publique.
J'aurai l'honneur, dès la rentrée du Parle-
ment, de vous interpeller sur les conditions
dans lesquelles vous entendez procéder a la
réorganisation (tu service dbs renseignements.
Veuille?, agréer, Monsieur Ir ministre, 1 ex-
pression de ma haute considération.
JUI.I EN DWMAFT,
Député do l'Ariége.
Enfin, un sénateur, M. Cabart-d'An-
neville a éprouvé le besoin de féliciter
M. Tiilaye de sa démission. Il aurait pu
lui épargner ce dernier pavé.
A Alger
La discorde règne au camp a Agra-
mant. D'Algérie nous vient la nouvelle
d'une scission dans le parti anttjutf.Max
Régis et Io député Marchai se sont, pa-
raIL-il, mangé le nez en public.
Au dire du premier, le second serait
un « vendu » et s'il faut en croire Mar-
chal,Régis serait un « traître ».
Le récit qu'on nous fait de ces scènes
arabes ne manque pas d'une certaine
dose de gaieté. Voici comment l'histoire
a débuté. Max Régis étouffait un « perro-
quet» sur la terrasse d 'un café. L aperce-
vant, M. Marchai se dirigea vers lui et
lui tendit spontanément la main. M. Ré-
gis la repoussa dédaigneusement. Que
pensez-vous qu'il arriva? M. Marchai se
rendit (lare dare à Mustapha, y tint
une réunion et déclara que Max Régis
élnit un « gamin qui s'était fourvoyé par
surprise dans les rangs antijuifs )'.
Un parle naturellement d échange de
témoins.
Allons, les matraques vont entrer en
danse.
YVONNE LECLAIRE .
LA GRÈVE DES TERRASSIERS
Le bureau du Conseil municipal a succes-
siveinent reçu hier les représentants des
chambres syndicales et les délègues ou-
vriers du comité dl' la grève.
Les cntrepreneuts, qui avaient montre
la vei)te. dans une première entrevue, une
évidente tendance à la conciliation, ont dé-
ctat-('' qu'ils ne pouvaient faire aucune con-
cession et qu Us demandaient le maintien
intégral du SUILU «/«"....
Les entrepreneurs de démolitions ayant
précédemment fait connaître qu ils avaient
arrêté une résolution analogue, la tenta-
tive officieuse de conciliation laite par le
bureau du Conseil municipal a c.ompiet.e-
ment échoué, malgré des efforts inulti- |
pliÓs qui ont dure deux jonrs. j
Le bureau a dÙ, en conséquence, se bor- «
ner à annoncer aux délégués ouvriers
i'é.-hec de son in'.er\ent)on.
Le président, M. Navarre, s est fait l inter-
prète ses collègues en invitant les gré-
vistes à rl(-t pas se «léparlir dit «-aime qu ils
n'out cessé d'observer depuis te commen-
ccutent. de la grève.
LE
MONUMENT D' ALLAN-KARDEC
Depuis quelques jours il n'est bruit,
dans Ic Landcrncau spil'ite,que de la. pré-
tendue souscription ouverte, il seule fin
d'élever un monument au grand prêtre
fes spiritisme, à Allan-Kardee qui un des
premiers s'occupa des phénomènes psy-
chiques.
Nous avons voulu nous renseigner sur
ce qu'il y avait de vrai dans cette nou-
vellc, et nous sommes nuée frapper a la
porte de M. Delanne, directeur de la l'e-
vue scientifique et morale du spinttsme,
vice-président d" la fédération .ptrttc
française, et président du syndicat de la
presse spiritualiste de France, un des
bien places s *il en fut. pour satisfaire no-
tre curiosité.
— Et le monument tl'Allan-l\ardcc, ou
en est-il, à quelle place l'érigcra-t-on,
quel en est le St-utpteur?
Le monument (l'Allan-l\arJec,mais
c'est une abominable plaisanterie de jour-
nalistes à court de copie.
« D'ici peu nous allons célébrer le cen-
tenaire du suiriUsmc. et un comité s est
formé pour donner tout l'éclat possible
à cette solennité.
« Nous avons fait appel au concours
de nos frères voulant dans une
ealle publique, en une ou plusieurs con-
férences, affirmer hautement notre exis-
tence. et fournir aux non initiés les
preuves certaines, authentiques que
nous possédons sur l'immortalité. Nous
no craignons pas la lumière,et nous sau- '
rons exposer au grand jour nos théories
si logiques qui ont v&tï fondement
l'inébranlable autorité des. faits.
« Des cinquantenaires anailogi*®* ottt
du reste été célébrés en Amérique et en
Angleterre* ils ont été remarquablement
intéressants. Nous, nous désirons dé- i
montrer, par le témoignage des hommes ]
de sciences qui se sont occupés de cette j
question, combien le spiritisme mérite i
d'être pris au sérieux.
« Les travaux des savants tors que WiU 1
Clrookes qui occupe en Angleterre un
rang incontesté, Alfred,Russel, Wallaec
qui en même temps que Darwin, a for-
mulé les lois de la sélection, et de tant
d'autres qu'il serait trop long* de vous
énumérer, ont confirmé d une façon ab-
solue les principes d'Allan-Kardec. »
Et M. Delanne me fait voir le spiri-
tisme rayonnant peu il peu partout. En
s France 25 journaux traitent ces sujets,et
l'on peut compter plus de 200 feuilles ou
revues dans le monde entier.
— Vous savez du reste qu'Allan-Kar-
dcc n'a pas été,comme on l 'a écrit^e pre-
mier et seul père du spiritisme, il y 9,.e.4
avant lui Cahagniet qui en 18i5 révélait
l avenir à ceux qui le lui demandaient,
sans vouloir même accepter aucune l'é-
numération que le seul plaisir d ctre
utile. , ., »•
Puis M. Dolanne, a mots raptdcs, me
rappelle les révoltes, les incrédulités
d'AHan Kardec se refusant à accepter
tous les mystères des spirites, jusqu'au
moment, all un ami, professeur, comme
lui, Carloti, lui affirma la parfaite exis-
tence de certains phénomènes. Kardec
visita un médium, obtint satisfaction en
consultant le trépied antique, composa
un groupe, et écrivit son fameux Livre
des esprits qui se répandit dans le monde
entier.
Je ne veux point vous narrer par le
menu la. très savante discussion dans
laquelle M .Delanne essaye de me démon-
trer la possibilité des manifestations
extérieures des âmes des réincarnés,
mais ce qui m *a paru surtout intéressant
pour tout le monde, même pour ceux
qui n'ajoutent aucune crcan('eaces énon-
cés (11. doctrine, c'est : le but que se pro-
posent les spirites d'après M. Détonne.
« Nous ne voulons diL-iLpas le miracle
ni le surnaturel, mais nous croyons à
l'âme, immortelle, il la justice, et non
au Dieu des religions tel qu'on nous le
rcp!'cn''nk'. , .. ,
u Autrefois, si l'on eut imprimé que
l'on obtiendrait au moyen de vibrations
la. transmission de la parole, on eut sou-
levé les épaules ; si l'un eut affirme la
possibilité (I(, photographier à travers les
corps on eut crié il. l'imposture. ^
<• Et ct.'pl'IHlaIlL,nous avons le téléphoné
et les rayons X... pourquoi le spiritisme,
que nous voulons représcnlerconimeunc
science, mal 't.'-finic encore, mais sur le
point de devenir cl:ure, ne serait-il pas
pris dit sérieux et étudié de près.
f, Allaii Kardec fait sourire certains scep-
tiqtie,s; niais qui sait si dans un demai^i
très procitc, les règles titi spiritisme, ne
' seront pas étudiés <'lI'OIHlllC'::; trUnc façon
' sur<\ el qui peut dire que les phénomè-
nes qui nous embarrassent ne soi ont
■' pas prouva par A • B d'une façon irré-
futahh"!
« En 1000 nous aurons du resle un Con-
gres international dont nous attendons
beaucoup,,,
Nous quittons M. Delanne sur ces
! derniers mots, le remerciant de ses ren-
i seigneuicnts très cordiaux et quelles que
. soient nos intimes convictions nous de.
5 vous reconnaître que M. Helallne csl
un homme fortérudit, qui,certainement,
est loin de ressembler a ces baroque:
r que l'on nous représente parfois ( -otiiiii(
. étant a la tète du mouvement spirite.
MARIE-LOUISE NÉRON.
UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS
Lp Comité des darn.-p de l'Union con|r.«le dos
Arts décoratif:; a. depuis iggo, ouvert (lilft-re '.ts
concours avant ¡IOU r but de développer les apli-
tudes spéciales île la femme artiste, et tic pro-
curer à l'industrie des modèles nouveaux, dune
exécution facile et peu t'OIHow.w,
La saison 1«U8-9:' comptera 4 concours de deux
i projl't:i chacun, savoir :
I l' Dessin d'une tenture murale, Desbin d 'é,-
t"n't' imprimée pour robe. le li novembre IS9S.
2- J)"'('i'I';lIiuI1 d'une Llhlc (nappe?, serviette,
chemin de Uthk-. Il janvier 181)9.
3* L t fourniture d'un blers et couvrc-j.ied , 4 avril KHI.
4- Hu.'J"i!\ t! orfèvrerie pomme d ombrelle)mhprtli^
boucle de ceinluro, rh...iucH.;:lUll)il', Dessin pour
exécution sur cuir sculpte pyrograve ou re-
poussé, 4 juin ÎS'.H).. ,
pour chacun de ces projets il y aura .
100 tînmes et une médaille de vermeil,
b.) francs el une médaille d'argent.
i ) francs et une médaille de bronze.
Kt des rnt-nti.'ns avec médailles de bi-ottz(,.
Pour tous renseignements et deman des de pro-
pramuies s'adresser à Mme Joseph (dierot, sa-
cré t.iii,e du Comité. l'J, rue des Uons-hnlantà.
LES JOURNAUX
DE CE MATIN
Du Radical :
Il est impossible que M. Brisson,quc M. Bour-
geois, que M. Sarrien no voient pas la situation
telle qu'elle est, qu'il» ne comprennent pas qu'ils
sont en face, sinon d'une conspiration, si on
trouve le mot trop gros, au moins d'une auda-
cieuse entreprise du pouvoir militaire.
Cela, ils le savent, et M. Brisson lui-même 1 a
dit à plus d'un de ses amis.
Le moment est grave; nous sommes, comme
on dit, à. un tournant.
Que MM. Brission et Dourgoois ne s y
trompent p:1s! Leur responsabilité devant 1.,
parti républicain est terriblement engsgee, et
ils ne la dégageraient pas par une démission,
cette démission fût-clic donnée en termes pleins
de dignité. On appellerait cela une dérobade
devant le danger, devant le devoir, et ou aurait
raison.
On attend d'eux autre chose qu'une retraite
qui ressemblerait à une fuito. On attend d'eux,
représentants du pouvoir civil, gardien île l'idee
républicaine, qu'ils ne trahissent pas le dépôt
qu'ils tiennent do la conllance du parti républi-
cain.
On demande à M. Brisson d'être fidèle à sa
vie entière; on demande à M. Bourgeois de ne
pas démentir les espérances qu'on a fondées sur Jj
lui. Ils sont à la tâcnc, ils sont il la peine ; qu'ils ^
y restent! ........ ^
Qu'ils parlent ferme, qu ils agissent, qu ils si- 7
gnillent l'obéissance à des militaires près d'être
factieux et toute la France républicaine sera
avec eux..
A ! heure ni'! nous sommes, ne pas faire bon
dcvuir, ce serait trahir.
Ranc.
Du même journal :
S'aperccvanl de l'effet lamentable produit sur
l'opinion par la découverte du faux Henry. nos
bons jésuitc.s ont été tout d'abord :-;UI'PI'i:,;. (::L
n'est donc pas permis, un faux ? Quelle drôle de
momIe ont ces Français ! Il faut croire «ju'ils
n'ont pas lu ces beaux ouvrages, cités par Pas-
t'al, ou il est démontré «juc mentir pour le bien
de la religion on puur son intériH propre est uu
acte louable et de nature a vous gagner le 1'..1,.
radis. ,
Puis, la première émotion calmec, les jésuites,
qui sont gens de rt,ssouirLt.s, si; sont dit :
Il Il faut prendre ces pauvre hommes tels
qu'ils sont Pt. les plaindre s'.t)).')))"tt<, d.' leur
i-;not'anct'. P.iisquits atlal'l\.Clil tant d'impor-
tance à un faux que cela leur retourne l't:>pl'il
Pt les fait passer de t'aut)''- e'*)t<'. «pi^a cela ne
tienne, nous a'ions les ramener du nôlrc. -
Kl là-dessus ils ont lance le faux du colonel
Picquart. Kt rien n'est plus amusant que de com-
parer leurs articles de cettu semaine à ceux de
la dernière quinzaine.Le colonel Henry avoue sou
faux abominable. Qu'est ce qUI! cela? Pas ni me
une peccadille. Mieux etit-ore, un acte hl'I'oitJuf!:Nt!
agissait-il pas d •. faire souffrir uu juil ? Cela
justide tout.
D aiUcut-s. qu'est-ce qu un faux? Quel eut 1.)
brave homme qui n'eu fait pas a la douzaine ? Il
n y a pas là de quoi fouetter un novice.
Soudain on imagine d'arcusrt- le colon» I Pk,
quart de faux. Comme le tannage c.îange !
Certes voilà qu! esl monstrueux : un uf;i 'h')' su- I
icuret)iiiiiit-ttre un f.iux.celanes est jamais YU;
qu'y a-t-il «le pis sur la terre (lu U.1 laussaire.
Esl-il 1 ieu de plus abominable.'
.................
Of Il y a gros à parier quo; ceux qui se refusent
à dissiper la nuit sont ceux qUI auraient tout à
perdre en nous montrant ce qu'ib t'a<-ht'nt -
Ku vt*-I-it' je vous ledis,si vous étiez de lionne
foi elfci vous aviez la certitude de LI culpabilité
tlp Dreyfus, c'est vous Ilui devriez d'-)uan 1er b
re. vision.
Henry Maret.
Du Siècle :
Il y a dans les choses une logique plus forlu
lue toutes les forces brut:dt's coalis es, nu me
,tvec, les plus savantes fourberies. Or, celle |o-
trique souveraine combat pour la justice. A\eu-
glo qui ne verrait pas les victoires qu ell • a rem-
portées ùepuls un itil 1 Tout était teii= lire;-,d y a
Ilul'lqucs mois : aujourd'hui, la lutinere débordé,
rie toutes parts. KelaUnlo celle qui est sortie du
procès Z"':t. terrible cette qui est sortie du sui-
cide «l'U«-.nrv, décisive celle qui est sortie de I.»
fuite du Uhlan.CI'lIc qui sortira de cette arresla-
I ion de Picquart,illégale autantqii'.'frauduleusi «te
cette accusation portée contre lui, plus stlll'ilitl
encore qit'isif;'ttne, cette lumière s;*ra plus vi\e
encore. C'est elle (lui dissipera les derniers nU:l'
ges. qui plongera aussi au plus profond ck l a-
Mme où taut .ln crimes contrc le droit, cunlic
l'armée, ont élé pt rpetres. Je la vois deja, et '"
peuple la voit nuss.. Il se dit, dans son bon set 6
simpliste, que l'homnw litl'oil arrête ;iitisi, da.,:.
l'oiiiibre, par une signature escamotée, m p. u
pas être ii!i eoulnhl.'. Il n'y a. que les jubuciterd.
• 8 vengeurs, qu'on arrête ainsi.
Notre .-':'ni'l'alion, si elle a assiste a d in oubli a
bles tristesses et aux pires ignominies, :l\'aildt-jà
eu ses grands hommes, qui étaient son orgui e
et sa joie, l,odt':!, pcnsct'rs. citoyens, savants. lJ
lui manquait un héros. Elle l'a.
Joseph Reinach.
Do Y Aurore :
Croirais tu queCornéiy lui même u'(':,t pisras;
ai ré? Il lui semble « hi.-n difliede qu au ou
■u sont les choses le buis clos P; r.
'opillillll, curieuse et ddlaliln Il. [.;1 IJarce ! nous la mettrons au pas, « 1 opinion i u-
' tl'vi rrVr:ï,c'1r l'èlv.et ii(, soufliera mot,.je t'en
■éponds. CI La sécurité de la patrie, dont nous
;omnies responsables, exige le huis cru:; «,uitoi.s
lous. Il n'en faudra pis davauUgc. unc !ie|ii:|
iprès tu seras lojalcuu ut faussaire. (
notre hi:nigllitlJ, Quel « ninu que la mai qui s ut
.upt'rim.'e.) J'aurais voulu te v«ur une Heur d' \\s
sur l'épaule. J'aime les Heurs dl' lys partout.
Qu'est-ce ,,aire parce que nous I aurons dtt.' lu le ^ra.
assez pour aller au bague. Cest tout ce que nous»
HllIlons Vois Ksterhazy. Il n'est pas traître, (luoj'jinl
ait trahi, puisque nous l'avons passe au uiau-
(2)
LA TRIBUNE
24 SEPTEMBRE 1898
A TRAVERS L'ÉDUCATION
L'enseignement secondaire des
jeunes filles.
II
Cêttt rubrique formé un feuilleton wtorf
êmt le suet change tous la trois jours.
Entrons, s'il vous plaît, au Palais du
Luxembourg pour assistera la d,'1ihéra-
tion sur le projet de loi de M. C. Sée
120 novembre 1880).
M. le comle Desbassayns de Riclie-
mont est il la tribune :
Messieurs, dit-il. je riens combattre de-
vant le Sénat le projet de loi destine à
créer en l-'rance des lycées de jeunes
filles...
... IJC sujet est grave et vous concerne
tous, car il touche à ce qu'il y a de plus
délicat, j'allais dire de plus tendre, dans
Pâme de la France...
... Nous laissons nos jeunes filles dans
lufHorance : la femme, c'est-à-dire la
moitié de la Franee, ne reçoit pas d'ins-
truction... (et l'orateur cite les points
principaux du rapport qu'il combat)...
tes mieur élevées parmi elles ne sont,
à proprement parler, que des ignorantes,
presque des illettrées ait moment où elles
s'établissent... En fin. cet état de choses
constitue un « déni de justice à t égard
des femmes, im préjudice porté à leurs
maris et riii crime commis contre leurs en-
fants...
Nous prétendons, nous, car je suis,
ici, certainement l'écho d'un grand nom-
ore, qu'un enseignement elcve est donné
en France aux jeunes filles sur une vaste
échelle; nous prétendons que cet enset-
■gnemeni est a accord avec le bon sens et
fezvérience, varié dons ses formes, pro-
I)OO-lioliii(. aux situations et aux res-
sources, et Tiements sont désirables, /c progrès est
sensible, ('outinll, et quaunin besoin pu-
blie. en "11 mot, ne justifie les nouvelles
charges et les nouveaux devoirs qu'on.
veut imposer à l Etat.
F.usuns-nons do l'histoire, 0\1 racon-
tous-nous les contes Ill' la Aferc 1 Oie .'
Si nous faisonsderiiisloire, nous ayons
le droit d'aîTinncr que, sauf exceptions,
individuelles ou collectives (éducations
dans la famille, Oll dans quelques rares
institutions), l'enseignement des jeunes
filles était déplorable ou nul au moment
où M. Du ru y lit ses premiers essais
d'organisation. ,
.\ cetle époque, nous l'avons déjà dit,
les écoles iioriii ales (I'i nsti tu tri ces éLaicnt
peu nombreuses, et l'instruction y était
vraiment rudimentaire : on y apprenait
' les règles de la grammaire et l'orthogra-
phe. on y lisait des « morceaux choisis ..
sans aucun lien avec les paragraphes 1
précédents ni avec les paragraphes sui-
vants ; aut'une notion d'histoire littéraire
ne les éclairait. L iustoirc de France y
était apprise dans des « précis )1, C'est-à-
dire que la mémoire enregistrait des
faits et encore des faits sans aucun lien
philosophique. Les sciences étaient re-
présentées par les notions élémentaires
de mathématiques, s'aventurant pour
les phénix jusqu'aux abords de l'extrac-
tion des racines ; et c'était tout : ni géo-
métrie, ni sciences physiques, m sciences
naturelles, ni raisonnement, ni expé-
riences.
A quoi bon ? La loi de t&>0 supprima
ml'mc le diplôme du degré supérieur,
trop ambitieux. Il est vrai que, par tolé-
rance, on permit aux aspirantes de de-
mander des « suppléments » mais ces
orgueilleuses étaient, parfois, assez mal
accuci llies. ,
« Vous voulez être interrogée en ms-
toire! s'écriait un examinateur en regar-
dant sa patiente — dont je tiens le récit
— Il faut que vous soyez bieo ignorante
~ jnniir ne &as entrevoir la clUfioWié d'uae
telle matière! Songez que je puis vous
poser une question d'histoire géné-
rale ! Il
A cette époque et beaucoup plus tard,
les « institutions » libres étaient des
templcs de la routine. On y apprenait
tout par c(i-tir et — sauf les exceptions
que, par esprit de justice j'ai prévues au
début de <'uH.e discussion ; la classe con-
sistait en récitations suivies de dictes et
de copies, et les di«dees et les copies
paient elles-mêmes suivies de récita-
tions.
Il faut avoir fait de ces questions là
une étude en Chambre, pour hasarder les
affirmations que les adversaires de l'en-
seignement secondaire des jeunes filles
ont' produites au Palais Bourbon et au
Ht''nat Ce n'est pas mon cas : enfant de
la balte, je les at vécues dt'S te berceau.
Plus tard, je les ai expérimentée» moi-
même.. ,
e( On apprenait I*Iiistoire par cœur,
ai-je dit..
Mon souvenir me ramené dans une
salle d'examens olt sont réunies les can-
did des nu brevet supérieur (ccsi ici de
rtnstoit-c contemporaine ; il ne s agit
plus du régime de l&V);. Il y a les élevés
de îï" année de 1 école normale — nou-
veau modèle — et les élèves des institu-
lions libres du département, institu-
tions congréganistesen majorité.
L'inspcdcur.l'ncadt!mic i r:lrrrrogc une
aspirante... qui n est pas de 1 école nor-
male :
(1 Voulez-vous me parler de , la cam-
pagne de Russie ?
L'aspirante (récitant à mi-voix, pour
raccrocher, si possible, une phrase ap-
prise à la question posée). — lit le héros
de tant de victoires vint se briser sur la
glace de la Birézina,
L'inspecteur.— Comment s appelait-il.'
L'aspirante ne répond pas.
L'i/l.lipt!c¿eur (bienveillant).^—"Napoléon.
Ne vous troublez pas. Continuons :
Quelle était la cause ou quel était le pré-
texte de la campagne?
L'aspirante (avec assurance, car ça se
raccrocher — Parce que l'empereur de
Hnssie n'avait pas voulu adhérer au blo-
cus continental.
L'inspecteur. — C'est cela. Expliquoz-
moi ce que c'était que le blocus conli-
nental. ,,
J;(upÍl'ante (après hésitation). Une
province..
L inspecteur. — Réfléchissez, que veut
dir.' : btoqucr?
L'aspirante. — Faire une plaisan-
terie. »» . , l
L'inspecteur, ahuri, passe a la campa-
gne d'Egypte..
Cela vous paraît invraisemblable ?
Voulez-vous une nouvelle preuve égale-
meut vécue?
La cousine d'un de mes allies, ayant.
eu de graves revers de fortune au mo-
ment où elle « terminait ses études »
dans t'institution la mieux fréquentée du
pays — institution congréganiste - je
l'engagoai à venir préparer à Paris l'exa-
men du certificat d'aptitude a la. direc-
tion des écoles maternelles, (examen
supprin.e il y a quelques années),
Admise au cours do Mme P ape Car-
pan lier, elle sortait chez moi le diman-
che et je lui faisais faire les honneurs de
la Capitale, par mon fils aîné, bambin
très déluré, très débrouillard, et qui
avait, lui, la chance de commencer ses
études à l'école Alsacienne... une perle.
La première excursion fut pour les
Boulevards, en commençant par la place
de la Bastille. Le petit ciceroae montra
la Colonne de Juillet :
«Tiens! dit la. jeune fille ; je croyais
qu'il v avait là une forteresse »
Ma troisième anecdote vécue — et j ai.
le choix — est antérieure à la précé-
dente ; elle date de l'année même ou M.
gée, « manquant de discrétion» déposa
son projet (le loi :
Ma tournée d'.inspection ni 'amènedans
u ne ville où avaient lieu les examens
pour la direction des écoles maternelles.,
Cela m'intérossait plus que quiconque,
et ma place était 1&, ou nulle fiart ail-
leurs.
La commission se composait réguliè-
rement de l'inspecteur d academie, pré-
sident de t'inspcctcur primaire et de
deux dames patronnesses des écoles...
donc des femmes bien posées dans le
pavs, d'aiHeurs très clericat.
On en était iL l'épreuve pratique lors-
que j'entrai dans la salle. Cette épreuve
insistait surtout en leçons faites par
l'aspirante, à des enfants, dans une école
maternelle.
Après les présentations et les civi-
Les aspirantes ont-elles déjà ,,.. fait la
leçon de choses, demandai-jo?
— De quelles choses ? me répondirent
les deux dames..
Leur physionomie était si... candide
que je mis un frein à ma curiosité.
Mais un témoignage autrement pro-
bant — pour nos adversaires — est ce-
lui de Mme Marie du Sacré-Cœur, reli-
gieuse de Notre-Dame, doht j'ai sous les
veux le très intéressant ouvrage : Les
lieliqieuses enseignantes et les Nécessites
de l'Apostolat (1).
« Combien de pensionnats religieux en
France, pourraient actuellement s'appe-
lo,r : « Ecole d'enseignement secon-
daire? >• Peut-être pas vingt. Nous ne '
parlons toujours que de la^ province.
Combien, même, pourraient être recon-
nus comme établissements d'enseigne-
ment primaire siipencur? Peut-être pas
trois par département. Et même co cer-
tiOcat. d'aptitude pédagogique que l on
peut demander à toutes les institutrices
publiques, combien pou de religieuses
en sont pourvues? » , ...
« Une maîtresse des novices répondit
un jour il. une jeune sœur qui lui demin. -
dait la permission de lire la J[l^P
de je ne sais plus quel grand homme .
« Vous ne savez plus qu éventer pou.
vous créer des distractions da
oraison. )1 Et la sa'ur remit en ^upiran
le volume dans la bibliothèque, et de
tout soa noviciat ne lut pas une ligne,
Li) llondelet et Cie, éditeurs 1898. ib
hormis ses livres de lecture spirituel e
et ses manuels classiques. Izit'fois, elle
essayait de faire comprendre a la Ab re
Maîtresse que, plus tard, elle pourrait
avoir besoin de savoir plus ; la maîtresse,
alors, avait cette invariable réponse .
« Lorsque vous aurez à enseigner ces
choses, vous les étudierez. Il .
Nous manquons de l 'itl)P;'Lt qui aiuit,
nous manquons surtout d une ronnais-
sance exacte de notre époque et de sts
besoins. Sur ce sujet passionnant, bu
des livres ont été écrits depuis vinht ans,
Les avons-nous lus? Nous sommes a un
tournant de l'histoire, le monde se Pili u-
pile vers une transformation Ouate, OU
paraît être un critérium de succès. »
Parties de points oPI'°:-;,"s, suivanl uc.
routes opposées, n'ayant rien de commun
quo notre sincérité, nous arrivons, M itio
Marie du Sacré Cœur et moi a la mtinc
formule. Pour des temps
faut à la femme une éducation sioliv elle,
La majorité de la Chambre des. ;
partagea notre conviction, car lo i J «
tic loi fut voté par
sur 470 votants, le iwnat l'adopta (lai'
toi voix contre 117 sur 278 votants.
L'enseignement secondaire des
filles était créé. Le 14 mai suivant, lal.
MO,Position do loi ayant pour objet »
création par l'Ktat d une école normale
destinée à préparer des professeurs-
femnies pour les écoles secondaires de
jeunes filles fut votée, à la Chamure des
députés, sans discussion, et quelques
jours après au Sénat par 102 voix contre
103..
Décidément M. Desbassayns de Riche-
mont et ses amis, surtout M. Chesne long
et de Broglie avaient influencé la grave
assemblée.
(A suivre.)
PAULINE KERGOMARD
mm* i ' i—" 11 r
■ de Ch, PivM,pà".pêci;¡!U&d fa
WÊ les VERS ET ,C\0F^A7^£<ÎTOÎ2ÏU54
dl
notnbreu,,(,. \
Le grand duc Alc1'is affectionne beaucoup J
Spa, tant au point de vue do la salubrilé ]
proverbiale de son climat, qu'à celui des
attractions snnsnorabrequ'ottrcla tameuse <
ville d'eau beige.
-o- !
Le nouveau vice-roi des Indes vient d être ,
rréé pair sous le titre de Baron Curzon de
Kedtcston.
—o— «
A Yverdon, l'assemblée générale de rE- .
e isc libre, conformément il la décision )
prise au s-,,nfwte de V/II\'ey,Q', dans sa séance
.J" 17", courant, accordé le droit de vote aux
femmes membre* de l'Eglise.
Ces daines auront donc désormais le pri-
vilège de participer directement à l'élection <
lies pasLt.IIt's, des anciens et des délégués
tiu Synode.
—o— :
L'éruption du cratère central du Vésuve
atigmônte. Les explosionn, les cendres vol-
caniques. sont très nombreuses; les cou-
rants de lave sont tous actifs.
—o—
L'-s paysans Ih' Vigo, profilant de la con-
sommation excessive du lait qu 'on acheté
pour les malades rapatriés, avaient
Ironie et même quadruplé le prix decepre-
cimix liquide, Indignées de ce trafic anli-
nrUriotiquc, un grand nombre .lc femmes
titi peuple ont arraché aux laitiers leurs
vases de lait "t les ont jetés au ruisseau.
Les vendeurs ayant voulu détendre leurs
■marchandises, il s'en est. suivi plusieurs
scènes de désordres qui ont nécessite I in-
tervention de la police et la prise de mesu-
rer Uï!?pntcs pour éviter le retour de pareils
scandales.
— o—
De toutes les eaux de table la plus agréa-
b'e est,sans contre dil, rD", d'Evitu.,source
Preciosa. Sa iegccete et sa limpidité '-ont
sans rival.,....
- o—
ï a diri'fl ' "., ('oliu/ne a reçu de Hcterrade
la nouvelle «pie le roi de Serbie a proposé
H la reine N.-iilî.ilie de résider, dune la«;on
permanent»* à liel'/rade, tandis que le roi
Milan habiterait Nisrh. La roue Nathalie
«lemande 'lue !t' l'oi Milan quitte la Sertie; i
tuais. ajoule-t-en.eela est impossible, parce j
que le roi iWil.ni n'a pas les moyens de rési-
lier à t'etrou-fe)-.
—o—
Il est question d'établir entre la Suisse et
l'Italie une nouvelle voie ferrée électrique
d'.tosie a Mar!.igny par le <:rand Safnt-Hcr-
nmrd; sa iO:1!.:"IC'¡U' serait de 70 kilomètre».
Id ti 1, compagnie anglaise se serait consti-
tuée dans 1'0 but; elle ne demanderait de
subvention ni à I Etal, ni aux communes, ni
a)'\ provinces..
On évalue à lô millions de francs les trais
de construction ni a deux millions pir au
les recettes brutes.
UN PEU PARTOUT
NI Paul lM*si*hanel, prt-s)dpnt. «te la Lnam-
bre des Dêpul;'*-. -1 quitté hier lîavonne, se
rendant a Pari* par le rapide de six heures
. JU4I'.wl ,",
—O—
I.f' lieulei'.anl-colonel Monleil. actuelle- I
ment au couscès des sociétés degt ogia-
I)IIif. et coloniales de Marseille, vieil. d ac-
cepter Il pré-idence du comité de direction
d. rAss.'C.iation coloniale française de la
jfunf"''-o à la suite dune communication
île M*>n secrétairepMieral, M. Louis Ohl, qui
assiste également aux séances du contre'.
—o —
M. Wilson, iloiH. la santé est assez chan-
celante depuis quelque teiiil)s, vient d a-
dresser au (1:""' rd d Indre-et-Loire, 5t1. dé-
mission de maire p! de conseiller municipal
de la ville tl(. I.ocle s.
M. \\'1!";I)n était maire de Loches depuis
I8y.'.
—o—
La réouverture des cours gratuits d'ins-
Iruclion élémentaire eL de dessin fondé",
par l'Assistance pali-ruelle des l'Ieurs et
plumes (Soe-iélé reconnue d'utilité publi-
que) aura lieu à I*li()tel des chambres syn-
dicales, ru.- (j¡. Lancry, 10, le dimanche
2 octobre il neuf heures du matin.
La Société ,c- charge gratuitement ,1..
iil'tcer ril apprentissage, a\'c.- contrat régu-
ier, les enfants que leurs familles ù.:sirent.
voir profiler des avantages fIn la société :
tnoralisaliou. perfectionnement de 1 ap-
prentissage et entretien des connaissances
f'qu'scs à I ecole pnmatre, récompenses,
livrets de caisse d'épargne, etc.
S'adresser les mercredis et samedi, de
une heure à deux heures, chez M. Caillaud.
pt"s)dent, boulevard de Sébastopol.
—o—
Les obsèques de M. Francisque nÍ;a.utl,
ancien d<'p))h'. conseiller général de la
fceiuc, ont eu lieu hipr.
Le lïonseil général de la Seine, s était fait
représenter par M. Charles \audet, secré-
taire du Conseil qui a pris la parole au
Cimetière, au nom de cette assemblée.
.
—o—
1.,. général Horace Porler, ambassadeur
des 1't 1 uis, réunit ce soir.dar.s un grand
dîner, le haut personnel de l'Exposition
de 1900, MM. Peck et Woodward, commis-
saire général et commissaire général ad-
joint de la commission américaine et les
principaux membres de cette commission.
Mercredi prochain, à deux bettres et
demie, MM. Maruéjouls, ministre du Com-
merce, et Picard, directeur général de l Ex-
position. feront visiter à MM. Peck et Wood-
ward. et à leurs collaborateurs, tes travaux
de l'Exposition.
—o-~
La chambre syndicale des cochers de la
Seine, voulant célébrer dignement I anni-
versaire de la mort de son ancien secré-
taire le citoyen Carrière, invite ses aune-
rents à se joindre à la délégation qui ira,
le TJ septembre prochain, déposer une cou-
ronne sur sa tombe. , ..
Le rendez-vous est fixé au jour diwa
9 h. if-j du matin, la gare de ceinture de
la porte Clignanoourt.
LA DAME D. VOILÉS.
Miettes Politiques
Voyons, soyons de bon compte. Croyez- j
vous que ce soit bien amusant pour les 1
Anglais d'avoir peiné dos années alla d ar-
river enfin à venger la tripotée qu'ils onu
reçue et de trouver qu'un simple étranger :
a été plus malin qu'eux en réussissant a
planter lo drapeau t rancais en avant de
marrlic! " Avant vous, messieurs les An-
glai:-;! „ peut leur crier le capitaine Mar-
l'hanù, Et il n'y a pas à dire : impossible de
bilrt>r ledit Français! Quoi qu ils fassent,,
quoi qu'ils obtiennent par les armes ou di-
plomaliqnclllcnt, le fait reste acquis al his-
toire : c'est un Français qui est arrive avant
eux au point extrême de leur ambition. Ils
auraient beau profiter du Nil Uicu, passer
au bleu « cette troupe insolente 0, ils ne
peuvent faire qu'ils n'arrivent qu'en second,
même pas en det2d Jwat!
C'est, pourquoi j excuse 1 'exi)losîon de fu-
reur des journaux angldis lorsqu'ils durent
constater que leur Sirdar, dare-dare cou-
ra)tt il Faetioda, ne put. empêcher que les
troupes imperialo-khediviales aient été de-
vancées par l'héroïque endurance du capi-
tain-; Marchand et de ses braves coin pu-
gnons.
bien 'IliP comme simple sport, quel suc-
cès noue nous...
H<.).ts' sois le bienvenu, courrier qui
nous apporte CJS réconfortantes nouvelles
au milieu des inquiétantes et humiliantes
turmiiules 011 barbote la Metropoto livrée
aux plus basses menées, de plus en plus
déshonorée par les honteuses manœuvres
do faussaires et d'assassins et ex pose e aux
plus grands dangers, sans mémo parler du
ridicule dont elle se couvre, qui répand la
joie ch''/: ses ennemis, et ne peut, meme
chez ses amis, éviter la plus vexante il'o-
n'!ï. Mais qui donc le prépare, ce coup, soi-
disant diClat ?...
LA SOURIS.
AUTOUR DE LA REVISION
La commission (ln révision s est réu-
nie hier uprès midi au ministère de la
.Iu...til'I': à r> heures lp? elle suspendait sa
«canre. l't décidait (l'en tenir une cc
malin à H heures afin de terminer l exa-
men du dossier Dreyfus et communi-
quer son avis au garde des sceaux qui,
vers onze heures, le transmettra au
conseil de rabirn'tqut aura lieu au minis-
tcrt' de l'Intérieur sous la présidence de
M. Brisson.
Maliriéla note de certains journaux du
,"(Jii'. décidément moins bien renseignés
au ministère de la Justice que rue
Haint-Uominique, nous croyons savoir
que la commission exprimera un avis
tavor.th!e. Cela changera bien des cho-
ses. Monsieur le gouverneur de la place
do Fari-.
Le colonel Picquart
Le Matin public les renseignements
suivant sur les circonstances dans les-
quelles a clé donne l'ordre d'informer
contre le colonel Pi''quart.
i/ordrc a été sign{'. dit notre confrore.
mardi tlornior, si midi, par le général
Chanoine, ministre de la g"IWrI'C,
En primant possession des services de
son ministère, le général Chano'nc avait
rf.'t:. entre autre dossiers se rapportant
à ïalîaire Dreyfus, le dossier du « petit
bleu » et le général Zurlinden, en lui en
faisant la r<-mise, avait attiré son atten-
tiün sur ce dernier dossier, ajoutant,
d'atH''urs, qu'il en avait entretenu déjà
M. Brisson. président du Conspil.
Il est exact, en elîet,que M. Zurlinden,
étant ministre de la Ruc.re, avait fait part
il sescollècucs, en conseil des ministres,
de son intention de faire ouvrir une in-
formation contre le lieutenant-colonel
Piequarl ail sujet du « petit bien " ; mais
le Conseil s'était prononcé contre ce
projet.
Maintenant, la question se pose de sa-
voir si c'est en parfaite connaissance de 1
cause que le général Chanoine signait
mardi dernier l'ordre d'informer. On
affirme, en tous cas, qu'il le signa sans
en référer au président du Conseil, ni au
garde des sceaux, et que c'est à leur insu
qu'il prit cette décision.
Quoi qu'il en. soit, sitôt signe, l'ordre
fut transmis au gouvernement militaire
de Paris et, dans l'après-midi du même
jour, le général Zurlinden. redevenu gou-
verneur, et comme tel agissant en vertu
des pouvoirs judiciaires dont il dispose,
saisissait le parquet du 2* Conseil de
guerre de l'ordre d'informer et, en même
temps. donnait avis de cette mesure au
chef du parquet de la Cour d appel de
paris
Ce n'est que dans la soirée que M. Sar-
rien, garde des sceaux, était prévenu par
M. Bertrand, procureur général.
Polémique
Au nom du comité de la Ligue fran-
çaise pour la Défense des Droits de
l'homme et du citoyen, M. Mathias
Morhardt, secrétaire général de cette
ligue, adresse la lettre suivante à Y Au-
rore :
Monsieur le Directeur,
Samedi dernier 17 septembre à 8 h. 112 du soir,
une réunion publique organisée par quelques
ieuno nous du groupe d'éludef; économiques et
devait avoir lieu salle Joîlui, place
Jeanne d'Arc à Noisy-ie-Scc. L'ordre du jour
était ainsi conçu : « tlrcyfus est innocent ».
Le député houlangiste Uroussot avait été spé-
cialement invita. paraît-il.
La salle su remplissait lentement, I)éjà, une
partie des orateurs annoncés et des organisa-
teurs de la réunion se trouvaient au bureau.
Tout à coup, malgré les efforts des personnes
uui se trouvaient au contrôle, la porte lut en-
foncée par une bande d'une cinquantaine d indi-
vidus armés do lourds gourdins.
Il y eut dans la réunion où un remarquait plu-
sieurs femmes et des entants un indicible mou-
vement de stupeur et d *él;oiavante. Cependant,
t'ails s'arrêter :n)x cris d.' terreur qui parlaient
de tous côtés ces brutes odieuses Re: p!-<-<'tptt.e-
ront sur it- bureau où il n'y avait encore «jue cinq
ou SIX personnes parmi lesquelles je président M.
Brune, l'un deli orateurs annonces sur les aill-
( Ni! Hrune.t, dont !a santé est didka!c, fut. si
vivement impressionné par l'irruption de ces
malfaiteurs 'ju'it prit ma. 11 tomba sur te ptan
cher en proie à une crise \'ioll'nt/'!,
Alors les brutes croyant tiii'il reststad. s achar-
nèrent sur lui et k frappèrent [L\'('C rage a coups
(k po;n¡.:;,.;, à coups de pieds, a coups ue canne,
sans pitié pour se/ cris, sans pitié pour1 l'état
dans lequel ils 14, voyaient; quand ils tâ-
<-h..r.!nt enfin M. lirunet. et on ne sait pas
e:u\ire à )).''urc actuelle si cette agression
nanra pas pour lui les suites les p!IIS gra-
1 ves. Les autres membres du bureau MM. Ji indj,
LaiH'ur 1'1 Munnainqui est aveugle, lurent e^ça-
ku.en t frappes avec la violence la plus crimi-
nelle. L'irruption soudaine d(,- celte bande de
malfaiteurs dans la salle ,lnlli!l indique nette-
ment qu'il y aV,II' entre eux un.-tnt'-th.rcnf-t. pree-
t.itilie. Jt'atH.-urs les déclarations de quelques te-
nu tins nous éclaireront sans doute ult orient ement
MU- ce point que nous examinerons avec tout le
tu>in nécessair.". Nous avons pense, en etlet., qu il
appartenait à la Ligue française pour la «lefense
des droits 1\1: l'homme et du citoyen il intervenir
dans efitte circonstance. F'tiq., a, tout d abord, se-
ton nous à réparer dans la mesure du possible
- )e dommage qu'il subi M. Brunei, ouvrier c':LJé-
L l1islc estime, qui a. c tuime vous le savez, à sa
ctiarsre, sa mèr<^ sa femme et son enfant..
Nu'us vous prions donc de vouloir Ition lui
remettre la somme de 500 francs que nous avons
i honneur de vous envoyer.
11 nous send.ie. d'autre part, qu il convenait
de ne pas laisser imprimer l'attenlat (k Noisj -
1 le-Sec, attentat d'autant^ [dus injustitlable et
1 d'autant plus odieux que It-s organisateurs de la
- réunion venaient sans provocat-on aucune, jie-
> fendre la cause sacrée d'un homme qui, tout le
démontre aujourd'hui, a été illégalement et in-
justement condamné.
I Nous avons donc «léciilé de faire une enquête
( approfondie ail sujet des faits qui se sont pro-
! duits samedi soir iL la salle J dlin.etVil y a lieu
' de poursuivre avec la plus extrême rigueur les
r au leurs de cette inqua!i)iat.)e ag:-e!'::-4ion,
i Agréez, Monsieur te directeur, l assurance de
- . mes sentiments les meilleurs.
Il MATIIIAR MORHAHDT.
Les agressions se suivent et ne se res-
semblent pas.
Les interpellations
1\1, de Hamcl. président du groupe
royaliste de la Chambre, vient d adres-
ser à ses collègues la lettre suivante :
Paris, le 22 septembre 1898.
Mon cher collègue,
l'ai l'honneur de vous prier de youloir bien
VOUK rendre à l'aris mardi matin. 27 courant,
nour y tenir séance avec nos collègues de la
droil.', 3. rue «le Bourjw*ne, à deux heurts
après-midi, t-t, y prendre telles résolutions que
comportent M c\'crb'IIl,'II(:-;,
Veuillez agréer, 111011 cher collepc, 1 't \prts-
-,i(bit tic mes sentiments les plus distingues et dé-
voués.
F. m: HAMIX.
L'honorable député du Gard a bien
raison de veiller l'homme qui est à la
t<'-te de la garnison de Paris fera de son
M. Julien Dumas, député dct l'Ariège, a
adressé au ministre de la guerre, la
lettre suivante :
Monsieur le niinis!ro,
Les mesures friser par votre prédécesseur # et
par vou^-mènie a l'égard de certains (.[H'-ters
chargés d'assurer le s -t-vie, des reuseigueaionts
LU ministère de la guerre vous ont, jo n'en doute i
)as. conduit à envisager la prompte réorganisa- j
ion de ce service ftuilooche parafer à des inté- (
'èts de premier ordre. ;
Les récents événements ne *MPMO*T affaiblir
a confiance de la nation d&iw l'armée et dans
les chefs ; mais ils soulèvent, t mon sens, la
mestion de savoir s'il convient. de réserver dé-
lormais à des militaires des fonctions délicates
ït complexes qui continent à la police.
Il ne m'apparaît pas que l'éducation morale et
professionnelle d'un soldat soit de nature a le
préparer à de telles fonctions ; de là les défail-
lances lamentables qui ont si douloureusement
&mu 1:1. conscience publique.
J'aurai l'honneur, dès la rentrée du Parle-
ment, de vous interpeller sur les conditions
dans lesquelles vous entendez procéder a la
réorganisation (tu service dbs renseignements.
Veuille?, agréer, Monsieur Ir ministre, 1 ex-
pression de ma haute considération.
JUI.I EN DWMAFT,
Député do l'Ariége.
Enfin, un sénateur, M. Cabart-d'An-
neville a éprouvé le besoin de féliciter
M. Tiilaye de sa démission. Il aurait pu
lui épargner ce dernier pavé.
A Alger
La discorde règne au camp a Agra-
mant. D'Algérie nous vient la nouvelle
d'une scission dans le parti anttjutf.Max
Régis et Io député Marchai se sont, pa-
raIL-il, mangé le nez en public.
Au dire du premier, le second serait
un « vendu » et s'il faut en croire Mar-
chal,Régis serait un « traître ».
Le récit qu'on nous fait de ces scènes
arabes ne manque pas d'une certaine
dose de gaieté. Voici comment l'histoire
a débuté. Max Régis étouffait un « perro-
quet» sur la terrasse d 'un café. L aperce-
vant, M. Marchai se dirigea vers lui et
lui tendit spontanément la main. M. Ré-
gis la repoussa dédaigneusement. Que
pensez-vous qu'il arriva? M. Marchai se
rendit (lare dare à Mustapha, y tint
une réunion et déclara que Max Régis
élnit un « gamin qui s'était fourvoyé par
surprise dans les rangs antijuifs )'.
Un parle naturellement d échange de
témoins.
Allons, les matraques vont entrer en
danse.
YVONNE LECLAIRE .
LA GRÈVE DES TERRASSIERS
Le bureau du Conseil municipal a succes-
siveinent reçu hier les représentants des
chambres syndicales et les délègues ou-
vriers du comité dl' la grève.
Les cntrepreneuts, qui avaient montre
la vei)te. dans une première entrevue, une
évidente tendance à la conciliation, ont dé-
ctat-('' qu'ils ne pouvaient faire aucune con-
cession et qu Us demandaient le maintien
intégral du SUILU «/«"....
Les entrepreneurs de démolitions ayant
précédemment fait connaître qu ils avaient
arrêté une résolution analogue, la tenta-
tive officieuse de conciliation laite par le
bureau du Conseil municipal a c.ompiet.e-
ment échoué, malgré des efforts inulti- |
pliÓs qui ont dure deux jonrs. j
Le bureau a dÙ, en conséquence, se bor- «
ner à annoncer aux délégués ouvriers
i'é.-hec de son in'.er\ent)on.
Le président, M. Navarre, s est fait l inter-
prète ses collègues en invitant les gré-
vistes à rl(-t pas se «léparlir dit «-aime qu ils
n'out cessé d'observer depuis te commen-
ccutent. de la grève.
LE
MONUMENT D' ALLAN-KARDEC
Depuis quelques jours il n'est bruit,
dans Ic Landcrncau spil'ite,que de la. pré-
tendue souscription ouverte, il seule fin
d'élever un monument au grand prêtre
fes spiritisme, à Allan-Kardee qui un des
premiers s'occupa des phénomènes psy-
chiques.
Nous avons voulu nous renseigner sur
ce qu'il y avait de vrai dans cette nou-
vellc, et nous sommes nuée frapper a la
porte de M. Delanne, directeur de la l'e-
vue scientifique et morale du spinttsme,
vice-président d" la fédération .ptrttc
française, et président du syndicat de la
presse spiritualiste de France, un des
bien places s *il en fut. pour satisfaire no-
tre curiosité.
— Et le monument tl'Allan-l\ardcc, ou
en est-il, à quelle place l'érigcra-t-on,
quel en est le St-utpteur?
Le monument (l'Allan-l\arJec,mais
c'est une abominable plaisanterie de jour-
nalistes à court de copie.
« D'ici peu nous allons célébrer le cen-
tenaire du suiriUsmc. et un comité s est
formé pour donner tout l'éclat possible
à cette solennité.
« Nous avons fait appel au concours
de nos frères voulant dans une
ealle publique, en une ou plusieurs con-
férences, affirmer hautement notre exis-
tence. et fournir aux non initiés les
preuves certaines, authentiques que
nous possédons sur l'immortalité. Nous
no craignons pas la lumière,et nous sau- '
rons exposer au grand jour nos théories
si logiques qui ont v&tï fondement
l'inébranlable autorité des. faits.
« Des cinquantenaires anailogi*®* ottt
du reste été célébrés en Amérique et en
Angleterre* ils ont été remarquablement
intéressants. Nous, nous désirons dé- i
montrer, par le témoignage des hommes ]
de sciences qui se sont occupés de cette j
question, combien le spiritisme mérite i
d'être pris au sérieux.
« Les travaux des savants tors que WiU 1
Clrookes qui occupe en Angleterre un
rang incontesté, Alfred,Russel, Wallaec
qui en même temps que Darwin, a for-
mulé les lois de la sélection, et de tant
d'autres qu'il serait trop long* de vous
énumérer, ont confirmé d une façon ab-
solue les principes d'Allan-Kardec. »
Et M. Delanne me fait voir le spiri-
tisme rayonnant peu il peu partout. En
s France 25 journaux traitent ces sujets,et
l'on peut compter plus de 200 feuilles ou
revues dans le monde entier.
— Vous savez du reste qu'Allan-Kar-
dcc n'a pas été,comme on l 'a écrit^e pre-
mier et seul père du spiritisme, il y 9,.e.4
avant lui Cahagniet qui en 18i5 révélait
l avenir à ceux qui le lui demandaient,
sans vouloir même accepter aucune l'é-
numération que le seul plaisir d ctre
utile. , ., »•
Puis M. Dolanne, a mots raptdcs, me
rappelle les révoltes, les incrédulités
d'AHan Kardec se refusant à accepter
tous les mystères des spirites, jusqu'au
moment, all un ami, professeur, comme
lui, Carloti, lui affirma la parfaite exis-
tence de certains phénomènes. Kardec
visita un médium, obtint satisfaction en
consultant le trépied antique, composa
un groupe, et écrivit son fameux Livre
des esprits qui se répandit dans le monde
entier.
Je ne veux point vous narrer par le
menu la. très savante discussion dans
laquelle M .Delanne essaye de me démon-
trer la possibilité des manifestations
extérieures des âmes des réincarnés,
mais ce qui m *a paru surtout intéressant
pour tout le monde, même pour ceux
qui n'ajoutent aucune crcan('eaces énon-
cés (11. doctrine, c'est : le but que se pro-
posent les spirites d'après M. Détonne.
« Nous ne voulons diL-iLpas le miracle
ni le surnaturel, mais nous croyons à
l'âme, immortelle, il la justice, et non
au Dieu des religions tel qu'on nous le
rcp!'cn''nk'. , .. ,
u Autrefois, si l'on eut imprimé que
l'on obtiendrait au moyen de vibrations
la. transmission de la parole, on eut sou-
levé les épaules ; si l'un eut affirme la
possibilité (I(, photographier à travers les
corps on eut crié il. l'imposture. ^
<• Et ct.'pl'IHlaIlL,nous avons le téléphoné
et les rayons X... pourquoi le spiritisme,
que nous voulons représcnlerconimeunc
science, mal 't.'-finic encore, mais sur le
point de devenir cl:ure, ne serait-il pas
pris dit sérieux et étudié de près.
f, Allaii Kardec fait sourire certains scep-
tiqtie,s; niais qui sait si dans un demai^i
très procitc, les règles titi spiritisme, ne
' seront pas étudiés <'lI'OIHlllC'::; trUnc façon
' sur<\ el qui peut dire que les phénomè-
nes qui nous embarrassent ne soi ont
■' pas prouva par A • B d'une façon irré-
futahh"!
« En 1000 nous aurons du resle un Con-
gres international dont nous attendons
beaucoup,,,
Nous quittons M. Delanne sur ces
! derniers mots, le remerciant de ses ren-
i seigneuicnts très cordiaux et quelles que
. soient nos intimes convictions nous de.
5 vous reconnaître que M. Helallne csl
un homme fortérudit, qui,certainement,
est loin de ressembler a ces baroque:
r que l'on nous représente parfois ( -otiiiii(
. étant a la tète du mouvement spirite.
MARIE-LOUISE NÉRON.
UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS
Lp Comité des darn.-p de l'Union con|r.«le dos
Arts décoratif:; a. depuis iggo, ouvert (lilft-re '.ts
concours avant ¡IOU r but de développer les apli-
tudes spéciales île la femme artiste, et tic pro-
curer à l'industrie des modèles nouveaux, dune
exécution facile et peu t'OIHow.w,
La saison 1«U8-9:' comptera 4 concours de deux
i projl't:i chacun, savoir :
I l' Dessin d'une tenture murale, Desbin d 'é,-
t"n't' imprimée pour robe. le li novembre IS9S.
2- J)"'('i'I';lIiuI1 d'une Llhlc (nappe?, serviette,
chemin de Uthk-. Il janvier 181)9.
3* L t fourniture d'un b
4- Hu.'J"i!\ t! orfèvrerie pomme d ombrelle)mhprtli^
boucle de ceinluro, rh...iucH.;:lUll)il', Dessin pour
exécution sur cuir sculpte pyrograve ou re-
poussé, 4 juin ÎS'.H).. ,
pour chacun de ces projets il y aura .
100 tînmes et une médaille de vermeil,
b.) francs el une médaille d'argent.
i ) francs et une médaille de bronze.
Kt des rnt-nti.'ns avec médailles de bi-ottz(,.
Pour tous renseignements et deman des de pro-
pramuies s'adresser à Mme Joseph (dierot, sa-
cré t.iii,e du Comité. l'J, rue des Uons-hnlantà.
LES JOURNAUX
DE CE MATIN
Du Radical :
Il est impossible que M. Brisson,quc M. Bour-
geois, que M. Sarrien no voient pas la situation
telle qu'elle est, qu'il» ne comprennent pas qu'ils
sont en face, sinon d'une conspiration, si on
trouve le mot trop gros, au moins d'une auda-
cieuse entreprise du pouvoir militaire.
Cela, ils le savent, et M. Brisson lui-même 1 a
dit à plus d'un de ses amis.
Le moment est grave; nous sommes, comme
on dit, à. un tournant.
Que MM. Brission et Dourgoois ne s y
trompent p:1s! Leur responsabilité devant 1.,
parti républicain est terriblement engsgee, et
ils ne la dégageraient pas par une démission,
cette démission fût-clic donnée en termes pleins
de dignité. On appellerait cela une dérobade
devant le danger, devant le devoir, et ou aurait
raison.
On attend d'eux autre chose qu'une retraite
qui ressemblerait à une fuito. On attend d'eux,
représentants du pouvoir civil, gardien île l'idee
républicaine, qu'ils ne trahissent pas le dépôt
qu'ils tiennent do la conllance du parti républi-
cain.
On demande à M. Brisson d'être fidèle à sa
vie entière; on demande à M. Bourgeois de ne
pas démentir les espérances qu'on a fondées sur Jj
lui. Ils sont à la tâcnc, ils sont il la peine ; qu'ils ^
y restent! ........ ^
Qu'ils parlent ferme, qu ils agissent, qu ils si- 7
gnillent l'obéissance à des militaires près d'être
factieux et toute la France républicaine sera
avec eux..
A ! heure ni'! nous sommes, ne pas faire bon
dcvuir, ce serait trahir.
Ranc.
Du même journal :
S'aperccvanl de l'effet lamentable produit sur
l'opinion par la découverte du faux Henry. nos
bons jésuitc.s ont été tout d'abord :-;UI'PI'i:,;. (::L
n'est donc pas permis, un faux ? Quelle drôle de
momIe ont ces Français ! Il faut croire «ju'ils
n'ont pas lu ces beaux ouvrages, cités par Pas-
t'al, ou il est démontré «juc mentir pour le bien
de la religion on puur son intériH propre est uu
acte louable et de nature a vous gagner le 1'..1,.
radis. ,
Puis, la première émotion calmec, les jésuites,
qui sont gens de rt,ssouirLt.s, si; sont dit :
Il Il faut prendre ces pauvre hommes tels
qu'ils sont Pt. les plaindre s'.t)).')))"tt<, d.' leur
i-;not'anct'. P.iisquits atlal'l\.Clil tant d'impor-
tance à un faux que cela leur retourne l't:>pl'il
Pt les fait passer de t'aut)''- e'*)t<'. «pi^a cela ne
tienne, nous a'ions les ramener du nôlrc. -
Kl là-dessus ils ont lance le faux du colonel
Picquart. Kt rien n'est plus amusant que de com-
parer leurs articles de cettu semaine à ceux de
la dernière quinzaine.Le colonel Henry avoue sou
faux abominable. Qu'est ce qUI! cela? Pas ni me
une peccadille. Mieux etit-ore, un acte hl'I'oitJuf!:Nt!
agissait-il pas d •. faire souffrir uu juil ? Cela
justide tout.
D aiUcut-s. qu'est-ce qu un faux? Quel eut 1.)
brave homme qui n'eu fait pas a la douzaine ? Il
n y a pas là de quoi fouetter un novice.
Soudain on imagine d'arcusrt- le colon» I Pk,
quart de faux. Comme le tannage c.îange !
Certes voilà qu! esl monstrueux : un uf;i 'h')' su- I
icuret)iiiiiit-ttre un f.iux.celanes est jamais YU;
qu'y a-t-il «le pis sur la terre (lu U.1 laussaire.
Esl-il 1 ieu de plus abominable.'
.................
Of Il y a gros à parier quo; ceux qui se refusent
à dissiper la nuit sont ceux qUI auraient tout à
perdre en nous montrant ce qu'ib t'a<-ht'nt -
Ku vt*-I-it' je vous ledis,si vous étiez de lionne
foi elfci vous aviez la certitude de LI culpabilité
tlp Dreyfus, c'est vous Ilui devriez d'-)uan 1er b
re. vision.
Henry Maret.
Du Siècle :
Il y a dans les choses une logique plus forlu
lue toutes les forces brut:dt's coalis es, nu me
,tvec, les plus savantes fourberies. Or, celle |o-
trique souveraine combat pour la justice. A\eu-
glo qui ne verrait pas les victoires qu ell • a rem-
portées ùepuls un itil 1 Tout était teii= lire;-,d y a
Ilul'lqucs mois : aujourd'hui, la lutinere débordé,
rie toutes parts. KelaUnlo celle qui est sortie du
procès Z"':t. terrible cette qui est sortie du sui-
cide «l'U«-.nrv, décisive celle qui est sortie de I.»
fuite du Uhlan.CI'lIc qui sortira de cette arresla-
I ion de Picquart,illégale autantqii'.'frauduleusi «te
cette accusation portée contre lui, plus stlll'ilitl
encore qit'isif;'ttne, cette lumière s;*ra plus vi\e
encore. C'est elle (lui dissipera les derniers nU:l'
ges. qui plongera aussi au plus profond ck l a-
Mme où taut .ln crimes contrc le droit, cunlic
l'armée, ont élé pt rpetres. Je la vois deja, et '"
peuple la voit nuss.. Il se dit, dans son bon set 6
simpliste, que l'homnw litl'oil arrête ;iitisi, da.,:.
l'oiiiibre, par une signature escamotée, m p. u
pas être ii!i eoulnhl.'. Il n'y a. que les jubuciterd.
• 8 vengeurs, qu'on arrête ainsi.
Notre .-':'ni'l'alion, si elle a assiste a d in oubli a
bles tristesses et aux pires ignominies, :l\'aildt-jà
eu ses grands hommes, qui étaient son orgui e
et sa joie, l,odt':!, pcnsct'rs. citoyens, savants. lJ
lui manquait un héros. Elle l'a.
Joseph Reinach.
Do Y Aurore :
Croirais tu queCornéiy lui même u'(':,t pisras;
ai ré? Il lui semble « hi.-n difliede qu au ou
■u sont les choses le buis clos P; r.
'opillillll, curieuse et ddlaliln Il. [.;1 IJ
' tl'vi rrVr:ï,c'1r l'èlv.et ii(, soufliera mot,.je t'en
■éponds. CI La sécurité de la patrie, dont nous
;omnies responsables, exige le huis cru:; «,uitoi.s
lous. Il n'en faudra pis davauUgc. unc !ie|ii:|
iprès tu seras lojalcuu ut faussaire. (
notre hi:nigllitlJ, Quel « ninu que la mai qui s ut
.upt'rim.'e.) J'aurais voulu te v«ur une Heur d' \\s
sur l'épaule. J'aime les Heurs dl' lys partout.
Qu'est-ce
assez pour aller au bague. Cest tout ce que nous»
HllIlons Vois Ksterhazy. Il n'est pas traître, (luoj'jinl
ait trahi, puisque nous l'avons passe au uiau-
(2)
LA TRIBUNE
24 SEPTEMBRE 1898
A TRAVERS L'ÉDUCATION
L'enseignement secondaire des
jeunes filles.
II
Cêttt rubrique formé un feuilleton wtorf
êmt le suet change tous la trois jours.
Entrons, s'il vous plaît, au Palais du
Luxembourg pour assistera la d,'1ihéra-
tion sur le projet de loi de M. C. Sée
120 novembre 1880).
M. le comle Desbassayns de Riclie-
mont est il la tribune :
Messieurs, dit-il. je riens combattre de-
vant le Sénat le projet de loi destine à
créer en l-'rance des lycées de jeunes
filles...
... IJC sujet est grave et vous concerne
tous, car il touche à ce qu'il y a de plus
délicat, j'allais dire de plus tendre, dans
Pâme de la France...
... Nous laissons nos jeunes filles dans
lufHorance : la femme, c'est-à-dire la
moitié de la Franee, ne reçoit pas d'ins-
truction... (et l'orateur cite les points
principaux du rapport qu'il combat)...
tes mieur élevées parmi elles ne sont,
à proprement parler, que des ignorantes,
presque des illettrées ait moment où elles
s'établissent... En fin. cet état de choses
constitue un « déni de justice à t égard
des femmes, im préjudice porté à leurs
maris et riii crime commis contre leurs en-
fants...
Nous prétendons, nous, car je suis,
ici, certainement l'écho d'un grand nom-
ore, qu'un enseignement elcve est donné
en France aux jeunes filles sur une vaste
échelle; nous prétendons que cet enset-
■gnemeni est a accord avec le bon sens et
fezvérience, varié dons ses formes, pro-
I)OO-lioliii(. aux situations et aux res-
sources, et Tiements sont désirables, /c progrès est
sensible, ('outinll, et quaunin besoin pu-
blie. en "11 mot, ne justifie les nouvelles
charges et les nouveaux devoirs qu'on.
veut imposer à l Etat.
F.usuns-nons do l'histoire, 0\1 racon-
tous-nous les contes Ill' la Aferc 1 Oie .'
Si nous faisonsderiiisloire, nous ayons
le droit d'aîTinncr que, sauf exceptions,
individuelles ou collectives (éducations
dans la famille, Oll dans quelques rares
institutions), l'enseignement des jeunes
filles était déplorable ou nul au moment
où M. Du ru y lit ses premiers essais
d'organisation. ,
.\ cetle époque, nous l'avons déjà dit,
les écoles iioriii ales (I'i nsti tu tri ces éLaicnt
peu nombreuses, et l'instruction y était
vraiment rudimentaire : on y apprenait
' les règles de la grammaire et l'orthogra-
phe. on y lisait des « morceaux choisis ..
sans aucun lien avec les paragraphes 1
précédents ni avec les paragraphes sui-
vants ; aut'une notion d'histoire littéraire
ne les éclairait. L iustoirc de France y
était apprise dans des « précis )1, C'est-à-
dire que la mémoire enregistrait des
faits et encore des faits sans aucun lien
philosophique. Les sciences étaient re-
présentées par les notions élémentaires
de mathématiques, s'aventurant pour
les phénix jusqu'aux abords de l'extrac-
tion des racines ; et c'était tout : ni géo-
métrie, ni sciences physiques, m sciences
naturelles, ni raisonnement, ni expé-
riences.
A quoi bon ? La loi de t&>0 supprima
ml'mc le diplôme du degré supérieur,
trop ambitieux. Il est vrai que, par tolé-
rance, on permit aux aspirantes de de-
mander des « suppléments » mais ces
orgueilleuses étaient, parfois, assez mal
accuci llies. ,
« Vous voulez être interrogée en ms-
toire! s'écriait un examinateur en regar-
dant sa patiente — dont je tiens le récit
— Il faut que vous soyez bieo ignorante
~ jnniir ne &as entrevoir la clUfioWié d'uae
telle matière! Songez que je puis vous
poser une question d'histoire géné-
rale ! Il
A cette époque et beaucoup plus tard,
les « institutions » libres étaient des
templcs de la routine. On y apprenait
tout par c(i-tir et — sauf les exceptions
que, par esprit de justice j'ai prévues au
début de <'uH.e discussion ; la classe con-
sistait en récitations suivies de dictes et
de copies, et les di«dees et les copies
paient elles-mêmes suivies de récita-
tions.
Il faut avoir fait de ces questions là
une étude en Chambre, pour hasarder les
affirmations que les adversaires de l'en-
seignement secondaire des jeunes filles
ont' produites au Palais Bourbon et au
Ht''nat Ce n'est pas mon cas : enfant de
la balte, je les at vécues dt'S te berceau.
Plus tard, je les ai expérimentée» moi-
même.. ,
e( On apprenait I*Iiistoire par cœur,
ai-je dit..
Mon souvenir me ramené dans une
salle d'examens olt sont réunies les can-
did des nu brevet supérieur (ccsi ici de
rtnstoit-c contemporaine ; il ne s agit
plus du régime de l&V);. Il y a les élevés
de îï" année de 1 école normale — nou-
veau modèle — et les élèves des institu-
lions libres du département, institu-
tions congréganistesen majorité.
L'inspcdcur.l'ncadt!mic i r:lrrrrogc une
aspirante... qui n est pas de 1 école nor-
male :
(1 Voulez-vous me parler de , la cam-
pagne de Russie ?
L'aspirante (récitant à mi-voix, pour
raccrocher, si possible, une phrase ap-
prise à la question posée). — lit le héros
de tant de victoires vint se briser sur la
glace de la Birézina,
L'inspecteur.— Comment s appelait-il.'
L'aspirante ne répond pas.
L'i/l.lipt!c¿eur (bienveillant).^—"Napoléon.
Ne vous troublez pas. Continuons :
Quelle était la cause ou quel était le pré-
texte de la campagne?
L'aspirante (avec assurance, car ça se
raccrocher — Parce que l'empereur de
Hnssie n'avait pas voulu adhérer au blo-
cus continental.
L'inspecteur. — C'est cela. Expliquoz-
moi ce que c'était que le blocus conli-
nental. ,,
J;(upÍl'ante (après hésitation). Une
province..
L inspecteur. — Réfléchissez, que veut
dir.' : btoqucr?
L'aspirante. — Faire une plaisan-
terie. »» . , l
L'inspecteur, ahuri, passe a la campa-
gne d'Egypte..
Cela vous paraît invraisemblable ?
Voulez-vous une nouvelle preuve égale-
meut vécue?
La cousine d'un de mes allies, ayant.
eu de graves revers de fortune au mo-
ment où elle « terminait ses études »
dans t'institution la mieux fréquentée du
pays — institution congréganiste - je
l'engagoai à venir préparer à Paris l'exa-
men du certificat d'aptitude a la. direc-
tion des écoles maternelles, (examen
supprin.e il y a quelques années),
Admise au cours do Mme P ape Car-
pan lier, elle sortait chez moi le diman-
che et je lui faisais faire les honneurs de
la Capitale, par mon fils aîné, bambin
très déluré, très débrouillard, et qui
avait, lui, la chance de commencer ses
études à l'école Alsacienne... une perle.
La première excursion fut pour les
Boulevards, en commençant par la place
de la Bastille. Le petit ciceroae montra
la Colonne de Juillet :
«Tiens! dit la. jeune fille ; je croyais
qu'il v avait là une forteresse »
Ma troisième anecdote vécue — et j ai.
le choix — est antérieure à la précé-
dente ; elle date de l'année même ou M.
gée, « manquant de discrétion» déposa
son projet (le loi :
Ma tournée d'.inspection ni 'amènedans
u ne ville où avaient lieu les examens
pour la direction des écoles maternelles.,
Cela m'intérossait plus que quiconque,
et ma place était 1&, ou nulle fiart ail-
leurs.
La commission se composait réguliè-
rement de l'inspecteur d academie, pré-
sident de t'inspcctcur primaire et de
deux dames patronnesses des écoles...
donc des femmes bien posées dans le
pavs, d'aiHeurs très clericat.
On en était iL l'épreuve pratique lors-
que j'entrai dans la salle. Cette épreuve
insistait surtout en leçons faites par
l'aspirante, à des enfants, dans une école
maternelle.
Après les présentations et les civi-
Les aspirantes ont-elles déjà ,,.. fait la
leçon de choses, demandai-jo?
— De quelles choses ? me répondirent
les deux dames..
Leur physionomie était si... candide
que je mis un frein à ma curiosité.
Mais un témoignage autrement pro-
bant — pour nos adversaires — est ce-
lui de Mme Marie du Sacré-Cœur, reli-
gieuse de Notre-Dame, doht j'ai sous les
veux le très intéressant ouvrage : Les
lieliqieuses enseignantes et les Nécessites
de l'Apostolat (1).
« Combien de pensionnats religieux en
France, pourraient actuellement s'appe-
lo,r : « Ecole d'enseignement secon-
daire? >• Peut-être pas vingt. Nous ne '
parlons toujours que de la^ province.
Combien, même, pourraient être recon-
nus comme établissements d'enseigne-
ment primaire siipencur? Peut-être pas
trois par département. Et même co cer-
tiOcat. d'aptitude pédagogique que l on
peut demander à toutes les institutrices
publiques, combien pou de religieuses
en sont pourvues? » , ...
« Une maîtresse des novices répondit
un jour il. une jeune sœur qui lui demin. -
dait la permission de lire la J[l^P
de je ne sais plus quel grand homme .
« Vous ne savez plus qu éventer pou.
vous créer des distractions da
oraison. )1 Et la sa'ur remit en ^upiran
le volume dans la bibliothèque, et de
tout soa noviciat ne lut pas une ligne,
Li) llondelet et Cie, éditeurs 1898. ib
hormis ses livres de lecture spirituel e
et ses manuels classiques. Izit'fois, elle
essayait de faire comprendre a la Ab re
Maîtresse que, plus tard, elle pourrait
avoir besoin de savoir plus ; la maîtresse,
alors, avait cette invariable réponse .
« Lorsque vous aurez à enseigner ces
choses, vous les étudierez. Il .
Nous manquons de l 'itl)P;'Lt qui aiuit,
nous manquons surtout d une ronnais-
sance exacte de notre époque et de sts
besoins. Sur ce sujet passionnant, bu
des livres ont été écrits depuis vinht ans,
Les avons-nous lus? Nous sommes a un
tournant de l'histoire, le monde se Pili u-
pile vers une transformation Ouate, OU
paraît être un critérium de succès. »
Parties de points oPI'°:-;,"s, suivanl uc.
routes opposées, n'ayant rien de commun
quo notre sincérité, nous arrivons, M itio
Marie du Sacré Cœur et moi a la mtinc
formule. Pour des temps
faut à la femme une éducation sioliv elle,
La majorité de la Chambre des. ;
partagea notre conviction, car lo i J «
tic loi fut voté par
sur 470 votants, le iwnat l'adopta (lai'
toi voix contre 117 sur 278 votants.
L'enseignement secondaire des
filles était créé. Le 14 mai suivant, lal.
MO,Position do loi ayant pour objet »
création par l'Ktat d une école normale
destinée à préparer des professeurs-
femnies pour les écoles secondaires de
jeunes filles fut votée, à la Chamure des
députés, sans discussion, et quelques
jours après au Sénat par 102 voix contre
103..
Décidément M. Desbassayns de Riche-
mont et ses amis, surtout M. Chesne long
et de Broglie avaient influencé la grave
assemblée.
(A suivre.)
PAULINE KERGOMARD
mm* i ' i—" 11 r
■ de Ch, PivM,pà".pêci;¡!U&d fa
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