Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-08-25
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 août 1898 25 août 1898
Description : 1898/08/25 (A2,N260). 1898/08/25 (A2,N260).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67033797
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Henriette Lafosse était née danste quar-i
ticr de t Arsenal -le 20 février TMS. trente-
4inq jours aptes .pdsJ:enf nisn._Louia XVI.
Le président de UJBépeilâklue s'est em-
barqué hier rallia en 'fins» à bord de la
Sainte-Barbe pour foire une promenade en
"ÎT*Mil* FMM Jâail MaaMBiné de M.
Blondel, dua-offloter âtnSSSon militaire
d'au de ses filles, Mme Be ne.
et Ils ont fait emaw &pulation leur m fait m graade ovation,
suivie de speech improvisés.
---
L'empereur Guillaume II est attendu au
Caire le 8 novenibre.
jao âéîmr en Jfeypta dura» MM se-,
malse.
• Benoontré hier sur laboulevut,le ou"'
Joaaffc de Mtest«st«ir U688 voyage dans l'Am6rique .... *m'O" :
XjnSStère da oommene.
a
ItoMnela^aM wt* *• w* de
Goagire, (situé au Nord de la Colombie),
AmvtVMinjMuroi» a.,.,. riche* cn.»llu-
mtoni «nriwrr ri rr rmrr dféjBaraudes.
Il. go Jrettes, qui est à Paris encore pour
quelques r»is, entreprendra ensuite son
dnMweméme veyase ifM* les «Ames »-
.....
Uim ». Vouas
L'Affaire Dreyfus
M. Iteuillcrtea' fuyant transmis ses re-
miiéJtfoas que vers six heures bier soir,
IL fbbre rendra seulement aujourd'hui
son ordonnance dans l'affaire Fiequart
tablais.
Esterhazy
devant le conseil d'enquête
Las .raciors composant te conseil deo-
«nête.formé il y -a quelques jours par
dîéow« du ministre 4e la -gue"o,, pour
instruire sur le cas du commandant
fisleehw&y,. appelés par convocation ex-
amase adressée à chacun d'eux dans la
«journée d'isier par les soins du gouver-
nement militaire de Paris, se sont réunis
hier matin a neuf heures à la caserne du
fiMUmni TITTIT —* *** k République.
A l'heure indiquée, se trouvaient dans.
la «aile ,d'limineur de tocasomé : AtM. le
général Florentin, commandant la di-
/nstoci d'infanterie, président du Conseil
d'enquête ; le #Kixéral Langioia, eommao-
dent la i18 brigate d'infanterie 'le colo-
nel Kerdrain, du 88* de ligne; le com-
mandant de Savignac, chef d'Etat-Major
48 la 2* division d'infanterie; le com-
mandant Brochain, du 82* de ligne.
A 0 h. 5 m.. arrivait en voilure le
commandant Estctbazy revêtu de son
uniforme.
Reçu par un plantoe il la porte de la
caserne, le commandant a été conduit à
la salle d'honneur ob le conseil d enquête
était réuni.
Il a été immédiatement introduit.
Après avoir posé àl'inculpé les questions
d'usage concernant son identité et sa
profession, le président du conseil d'en-
quête, M. le général Florentin, lui a fait
donner lecture dos pièces sur lesquelles
devait s'en gager laprooédurc à suivre.
Bnsuite a été introduit le premier té-
moin cité à la requête de l'accusation :
M. le colonel Mercier, du 148 d'infanterie
en garnison à Rouen, dont te comman-
dant Eaterhazy fut le subordonné à l'é-
poque où ce passèrent tes faitsactucllc-
ment examinas par le conseil d'enquête.
La déposition de ce témoin a duré une
'hewre et demie. Le Conseil a encore en-
tendu les dépositions de plusieurs offi-
ciers du 748 d infanterie.
A il heures a commencé l'audition du
général de Pellieux arrivé depuis quel-
ques minutes à la caserne en compagnie
d'un officier d'ordonnance.
La déposition du général de Pellieux
n'était pas terminée à 1 heure. Le conseil
a alors suspendu sa séance pour en re-
prendre le cours à 2 heures.
Un déjeuner a été servi aux officiers
instructeurs dans la « Salie des Mors »
de la caserne.
Le général de Pellieux et son officier
d'ordonnance ont déjeuné dans une pe-
tite salle particulière.
Le commandant Esterhaay a pris son
repas dans un local attenant à la salle
d'honneur.
A 2 heures, la séance du Conseil a été
reprise sur la déposition du général de
Peuieul1 dont l'audition ne s'est terminée
que longtemps après..
La série des interrogatoires était apai-
sée à Sheures.
Le commandant Estetbazy a alors été
conduit de la salle d'honneur dans un
autre local oh il a attendu, en lisant les
journaux miliimres, épar» aur une taMe,
que le président du conseil lui fit donner
1 autorisation de prendre congé.
A 6 moins un quart, le commandait
Esterhaay quittait la caserne du Château
d'Eau et montait en voifcn» imr rega-
gner son domicile.
Les membres du conaa famuqu- en-
trés en délibération sMtfte à 5 heures
ne » m* akparés qu i S bn»&
I*gte>WBd secret ;a As iNAttglle-„
meAflardéwr eux sir fissue de ftn-
Hiifililnl le "IIbultateJil résultat# 2r a,
ne pouu" Invendu ptfriic qupriane
eommun!)MN latPerre. «
-z; - — » - —
Àitm
M. Joseph Reinach, qui n'avait pu se
mMMtn) mr Conseil général .des iàaâom-
AhMM, avait adressé une lettre d'excuses
auprétfidcnit M. de fJogordaa.
Un eonseiller, M. Berenpier, eut la
mauvaise Idée d'inviter ses (collègues à
exiger la démission de l'honorable M.
ReinaChet dépds* une motion dans-ee'
fortement appuyée par M. 1\etJeri,'
député de Sisteron, elle fut ramroyéc au
bureau repoossée par quinze voix «
contre six. 1
Ce résultat a dû quelque peu contrarié 1
M RMwnftúer.
YVONNE LECLAIRE.
UNE CONSÉCRATION APOSTOLIOUE
Hier, te couvent des Franciscains était
en ft'te.
Pans 'la chapelle dédiée à Saint-An-
toine de Padoue, on célébrait la consé-
cration épiscopale d'un missionnaire,
qui, depuis trente ans, évangélise en
Chine.
Ce n'était point le cérémonial pom-
peux que l'Eglise — en pareille circons-
tance, — déploie au sein de ses cathé-
drales, et qui laisse dans l'esprit des
fidèles et des curieux le souvenir féerique
li'un -chapitre illustré de légende ; mais
une fête de famille, ayant ce cachet de
simplicité propre a rordre des frères
mineurs, dont la vertu principale, — si
rarement pratiquée parmi les hommes,
— est l'humilité.
Dans le chœur, sous le rutilement des
bronzes dorés et des cabochons multico-
lores, étaient agenouillés trois évoques,
superbement parés des hauts insignes
sacerdotaux ; et sur un trône à dais de
velours bleu, le nonce apostolique prési-
dait, la crosse en main.
La physionomie de Mgr Clari est intel-
ligente et fine ; — très aristocratique se-
rait le meilleur qualificatif.
Coiffé de l'étincelante mitre blanche,
toute constellée de pierres précieuses, il
écoutait, dans une immobilité de statue,
les paroles affectueuses que le Père Pro-
vincial adressait du haut de la chaire au
nouvel évoque. Ces paroles étaient un
fraternel et très attendrissant adieu, car
le vieillard à barbe blanche qui va re-
partir pour continuer sa mission évan-
gélique dans le céleste empire, ne re-
verra jamais la France.
Dans l'élégante assistance, on a beau-
eoup remarqué l'ambassadeur de Chine
et ses enfants —convertis au catholi-
cisme, — et l'ambassadrice, vêtue d'une
tunique en soie chamarrée de fleurs et
d'oiseaux légers et coiffée d'une cou-
ronne de roses.
F. H.
LE
Double Infanticide de Montreuil
Nous avons raconté hier brièvement
dans quelles circonstances Deblander, le
père assassin, avait été Clrrêté.
Avisé télrgrapliiquement de son arres-
tation, M. liamard, sous-chef à la Sûreté
se rendit aussitôt au commisariat de la
rue des Trois Bornes, où il avait été con-
duit et où il arriva à une heure du ma-
tin.
U fit monter Deblander dans une voi-
ture à quatre places, on l'amena au
service de la Sûreté et on le Ilt entrer
dans le bureau de M. Hamard qui l'avait
précédé de quelques instants.
La première chose qu'il dit en entrant
fut celle-m :
—Je suis bien fatigué, Monsieur, puis-
jc m'asseoir?
Et il se laissa tomber lourdement sur
une chaise que lui avait approchée M.
Monnot. secrétaire de M. Hamard.
— J'eu bien soif, fit-il, alors.
— Je n'ai que do l'eau, répondit le sous-
chef de la Sûreté..
- Donnez-moi de l'eau tout de même:
Et il but coup sur coup deux pleins
■verres d'eau. „ ...
Puis,, pendant que M. Bamard feuille-
tait des papier.....
— Il y a beaucoup de jalousie là des-
sous.
fit apercevant sur le bureau, le rasoir
st le eoutep® tiwifeéiw
a petite fille....» ^ •<
--Tions, c'eÂ-A moi, ils é.....;
e berceau.. " . , .. ,
A ce moment, M. Haunard lui MMMt
ecture du mandat d'arrêt signé par M.
,a "LI lil..... 4N4oublnlÉ^Wui
m*lnlerum^t à divya repdtaMV
iâ» »otrasm «rtrecouaéBf, Wj* ti
mi que M. fllamaqt tatftare, UriMander, paaaesé par mm^rré-
SSe bonin de pSEr, fitjarghr^
ni iiadMtaa» fentrecoupéBi ail auffl ai-
I18ees," .-rit suivant :
— Je suis d'une bonne famme. JTai été
marin. J'ai tenu garnison à Cherbourg.
raî m mo ** jer4i fmtnmfâ mm
nUes. je les ai jetées dans le fossé comme
sa! (Et il SaU Je feme 40 - j$W ^
auet).Tout ça parce que j ai irttrodtflitto
malheureux chez moi. Quand j'en eu jeté
hwjMliÉMi ûêê* te» ù&èfàk* iai IMIBIIMI
droit devant .moi sans savoir *m(i
Aui8é MX carciàraa de Bar-
Motet je me eui..rat6.J.ai réfléchi !..
lai pansé -que, comme J'Uais caw*er
c'est là qu on viendrait me dénicher.
Alors je suis parti à travers champs et
alors j'ai remarqué des sillœ8 très pro-
fonds dans loquels un bomme pouvait
le'!CaCker. Je m y suis couché comme ua
mort et j'y suis resté trois jours sans
bouger, sans boire, sans manger. La
faim fait sortir le loup du bois... Et puis
ça devait arriver!
Quand j'ai vu le jour bakmr, je me
suis dit: il faut que j e boulotte 1 à Paris,
je trouverai plus facilement qu'ici sans
être reconnu. Je me suis dirigé vers la
porte de Plandres.
En arrivant près de la zone, j'ai en-
tendu deux femmes qui disaient : « Oh !
il ne tardera pas à être pris. » J'ai pensé
que ce devait être de moi dont on par-
lait. Cent mètres plus loin j'ai aperçu
deux gendarmes qui se baladaient sur
les glacis, j'ai supposé que ce n'était pas
pour leur plaisir. J'ai hâté le pas. En
arrivant à la porte de Flandres, if y avait
du monde, j ai pris ma casquette et je
m'en suis servi comme d'un éventail,
comme un monsieur qu'a chaud; ça m'a
caché la figure et alors, une fois passé
j'ai marché; je voulais trouver un res-
taurant, car je n'en pouvais plus. Ça ne
pouvait durer. Si j avais pu je serais
venu jusqu'ici me constituer prisonnier;
mais la force me manquait. Boulevard de
la VnIettc j'aperçois un marchand de
vins avec une terrasse ; il n'y avait per-
sonne à une table du bout, je m'y ins-
talle, car de là je pouvais m'esbigner fa-
citement, je prends une verte avec beau-
coup d'eau. Puis comme on donnait à
manger, je me fais servir un morceau
de cochon rôti, avec du macaroni, un
morceau de fromage, une chopine et le
café.
Je n'avais plus un sou. J'aperçois le pa-
tron qui rentre dans sa boutique, je crois
le moment venu je me tire. On court
après moi et on m'arrête.
Pendant qu'il faisait ce récit les for-
malités d'écrou s'étaient accomplies : on
le conduisit alors à la grande Perma-
nence où l'on mentionnait sur le mandat
d'arrêt son état civil et de là on l'envoyait
au Dépôt.
Dans la nuit même, M. Hamard faisait
prévenir M. Feuilloley, procureur de la
République, et M. Aubry, juge d'ins-
truction, de cette arrestation.
Dans la matinée d'hier, en se réveil-
lant, il a dit à son gardien : « On est
mieux ici que dans les champs ». A dix
heures il était conduit au service anthro-
pométrique où il était photographié el
mensuré, puis, à midi, chez le "juge d'ins-
truction oit il subissait un interrogatoire
de forme.
L'assassin de Montreuil. très au cou-
rant, à ce qu'il parait, de la loi, déclara
au juge qu'il ne parlerait qu'en présence
de son avocat et qu'il demandait pour le
défendre M0 Robert.
L'éminent avocat, aussitôt averti, se
rendit chez le juge où il prit connais-
sance du dossier de son client.
Comme la loi exige que cette commu-
nication soil faite vingt quatre heures
avanL l'interrogatoire, Deblandcr ne «er£
interrogé par M. Aubry que vendredi.
Ajoutons enfin qu'il s'en est fallu d(
peu que Deblander ne soit pas arrêté.
M. Mouton, le marchand de vins chez
qui il avait dîné, a déclaré que si De
blander, au lieu de prendre la fuite, lu
avait dit simplement qu'il n'avait pas
d'argent, il l'aurait laissé partir sani
l'inquiéter, bien qu'il eût été leseptièm(
individu qui, en quarante huit heures
se seraient nourris à ses dépens.
Deblander a été conduit dans l'aprt%,s.
midi à la prison de la Santé.
Les deux petites victimes,qui sont dani
un appareil frigorifique à la Morgue, on
été photographiées dans la matinée.
Il est probable que vendredi matit
DeMander sera mis en leur présence.
UNE ŒUVRE DE RÉDEMPTION
$
AHflstftaMeit. •
fcaataitt» étreint le mmSrn mères, au
iftSESaSSFtyraloge ''''''ance. et la cla-
«eer wibliqwe ferla mm victimes et à
letn» *mrrem «MriÉCiotiofi et ta pitié
untuMMBIes.
Daaaaotre p&«Ur«(i les»mœurs paraissent
s'étie Soucies amotNpgflil» par la com-
«réÉMMHffon des ,.". - fcrti mité que parA» faqptiftde la ctvth- 1
= — toute civHisaUaft gardant en son
évtfhffion lente- les petits eôtés ridicules i
ou cruels de son origine, — on est épou-
bbmIÊ
vagerie dont les êtres humains devraient
se trouver préservés par le même instinct,
JNMMftt quî, AM >tesftâM» djMMMM» ."pé-
rieur en matière de procréation.
Les faits récents, monstrueux, mais bea-
jaaMMBflt émtiàkÊÊÊÛkMl mm gnnrtiaPi
sociale,el chacun se demande avec anxiété l
s'il n'existe noint Jtm» .société pcetectcioe,
de l'enfance? .
Or,.!' « Union frwçmK, pour la défense et
ta tutelle dks Z= maltraitét » dont le1
siège est situé rue de Richelieu, 108, fut
fondée en 1888 et déclarée d'utilité.publique
en t882. lâte^ut pour er*"eMs MM. Jules
fiiiuon et Henri Monod.
M. Léon Bourgeois, alors ministre de
l'inslruction publique et des Beaux-Arts,
voulut bien admettre son programme
comme une des plus heureuses application»
d éducation civique et morale.
Devant l'émotion causée par 'la plus-na-
vrante des actualités, nous avons tenu a
rassurer nos lectrices ; et l'onquéte à A&-
quelle nous nous sommes livrée prouve
qu'un frand nom bre de personnes ont ofïert
leur généreux concours au sauvetage des
petits abandonnés dont l'assistance publi-
que, — inapte & résoudre ce grand et déli-
cat problème de moralisation — ne peut ou
ne veut s'en charger.
L'Unkra a pour but de rechercher et de re-
cueillir dans toute la France, sans distinction
de culte les filles ou garçons âgés de moias de
ij uos, qui sont maltraites ou on danger .mo-
raI.
Sont considérés comirre maltraités : les en-
fants qui, par suite de négligence coupable de
JuUFIi parcuts,mmt privétl des soins hulÙipensa-
bLi's; — qui se livrent à la mendicité ou au va-
,-abondage ; — qui sont employés à des métiers
dangereux, etc...
Saut eonsidiréa comme en danger moral : les
enfants dont les parents s'adonnent à t'ivrogtM-
rio ou mènent une conduite scandaleuse, etc.
Un pauvre être entre-t-il dans une de ces
catégories, Il suffit de le signaler au siège
de la Société; celle-ci a 150 enfants à sa
charge, actuellement. Il n'est pas douteux
nue la plupart d'entre eux seraient devenus
ne dangereux malfaiteurs ou de lamenta-
bles hères, s'ils n'avaient été hospitalisés.
L'Union française possède à Neuilly un
asile temporaire où sont soumis à un exa-
men maleriel et psychologique les enfants
recueillis. Selon que leur santé est plus ou
moins compromise, on les envoie à la cam-
pagne, chez de braves %cultivateurs ou dans
une école de bonne discipline. A treize ans,
ils sont mis en apprentissage, puis if. leur
majorité, la Société qui no croit pas sa tÀ&-
che terminée, les aide à s'établir en leur
constituant une dot. EUe remplit donc à
leur égard tous les devoirs d'un père de
famille.
II est bon, il est équitable de donner a
cette œuvre sociale une large publicité,
at in qu'elle voie se multiplier les res-
sources indispensables A la réalisation de
~ son rêve de haute philanthropie.
Arracher des petits au martyre, c'est un
acte de pure humanisé ; les soustraire au
vice ambiant, empoisonneur de chairs et
destructeur d'âmes, refaire leur sang et
leur conscience, c'est mieux ! C'est sauve-
garder la race en pratiquant supérieure-
ment les principes de solidarité matérielle
et morale qui constituent la force et l'hon-
neur d'un crand peuple.
Mme FRÉDÉRICK HUCHER.
SPIRITUALISME
Scientifique
Nos pnfcTiiES DE L'INDE ENNSBIGENT J.A. MÉ-
THODE POUR CONTESTER QU'ON EXISTE EX
DEHORS DU COUPS. — LE BLL A H MAC &Ut I N
CHATTBRJI .
La présence, il Paris, ces temps derniers
du Bratirne indou auquel sont empruntées
ces paroles, a remis en question, dans l'es-
prit d'un grand nombre de personnes — que
le courant si rapido (le l'existence journa-
lière éloiene de ces profonds problèmes —
l'oxistance, contestée de nos jours, d une
religion que l'Inde renfermerait jalouse-
ment dans de mystérieux monastères.
Les prêtres de cette religion, les JfaluJt.
mils (grandes âmes), groupés dans ptu'
sieurs centres, en Orient, posséderaient le
secret de dominer les forces naturelles, de
les diriger et de les plier à leur volonté.
pénétrant dans leur essence, les multiples
combinaisons de la matière, ils auraient
acquis ce pouvoir surprenantde s'affranchit
des lois auxquelles l'esprit est assujetti
obtenant ainsi la preuve irréfragable de
l'existence do l'âme. Cela leur permettrait
d'affirmer que « le corps n'est pas une pri-
son mais une habitation ».
Cette association secrète aurait oroiUon,
son centre an Thibet; et il existerait dani
le monde entier, principalement dani
— llsense^ei«iem^^aWMlSB?^#arUe
théorique X o»Ue d ' 't
que très rarement à mmmm 9m
mènes pbJaiClU", les j*BH»w6£8|iTI»
prétendant obtenir 4 iSS. Qm»
8anœ*p>érieu«i à tTEaK ils
agirdtaZdML'Sur la OMtièr% m »'ob-
ttentaRliihpA» ua entralnn i—ijisycfai-
qU-îZKiSlSÈwte cette pMa»ophie,pos-
séda, à lwirSSnt, des firnivoi» qu'il
igapi, et aâà"lvre sculaÉiMRteMSue,
Apoét avoir «MMptement roa—tèmm aa-
ftiMMttBBS JMBttéafel les, iliâ'Atfeaia^iitdhilaur
|lllE51w«S net eoâbtis OW#%n-
serfent, «t»'«enlMCrant toefte son wCUvité
consciente & l'étude et la pénétration de sa
JMMKMMUUdité, 41 Ja jitacM J
qui le murait dansTobscutfté. - ■
Ce serait donc seulement aprà» ternir t
conquis le domain» des feceas .^pialtaaUa» i
que l'homme poarmit user de son pouvoir 1
sur. les puissances 4le ta nature. Jlaés, a.
4iVâ A m degoé d'^lévatma nayoluaua, il j
ifeat plus aucunement attire par te myi-1
tere de ces phénomènes dont le réait nous
w.. 4neeê4M but déterminé. Ainsi le pouvoir ....,.,.
am serait an qualqae «arta-que réewwe «de
.aeUe doctrine mmde; il raprésentesait
un ensemble de facultés accessoires, .r.é..
sultant d'ùne élévation, d'un dégagement
.spirituel.; el ainsi la science des « Frères %
des Siahatmas entraînèrent l'Adepte jus-
qu'aux vertigineux sommets de la non-
naissance, en lui donnant pour guides la
Science et la m, ces deux flambeaux
Sue I!homme parvient si difficilement
tenir côte à oMe d'une main femme,
quand il se heurte aux aspérités du che-
min.
« Vous avez étudié la nature physique et
vous avez obtenu des résultats merveilleux ;
par la connaissance de ses lois : la vapou r,
l'électricité, etc., etc. Pendant vingt mîllo-
ans et plus, nous avons étudié les forces
intellectuelles, nous avons découvert tours «
lois et nous obtenons, en les faisant agir.
seules ou de concert avec la matière, des.
phénomènes encore plus étonnants que tes.
vôtres. f
Cette réponse, faite à un Français par un ;
Indou que l'on considérait coin me un initié,,
indiquerait une ancienneté d'origine vraî- !
ment stupéfiante, et qui pourrait peut-être
expliquer — à elle seille -- les pouvoirs
surprenants des disciples d'e cette philo-
sophie occulte. <
Car, si l'on suppose un instant qu au,
groupe d'hommes — dont les réunions pre- ;
m i ères se perdent dans les brumes dia:
passé — se soient consacrés, pendant les
générations successives, h l'étude des lois i
do la nature ; qu'ils aient sondé l'une après
l'autre les forces redoutables qui nous eu-,
tourent et dont nous sommes le jouet ; si
,l'on admet que des myriades d'intelligence»,
humaines, explorant l'invisible et i'tmpon-
dérable, léguaient à nettes qui les suivaient
le précieux acquis de leurs efforts, nouant
ainsi indissolublement cette chaîne, .qui de
la nuit des temps monte jusqu à nous, il
devient beaucoup plus facile d-,aooepter cer-
taines choses, et, sinon de les admettre, du
moins de consentir à les étudier.
Pour l'initié, disait dernièrement le brah-
macharin Chatterji ; il n'y a pas de distance.
i 11 peut se transporter avec la rapidité de la
pensée d'un hémisphère dans l'autre et se
communiquer aux nommes de la meme fa-
çon qu'il le ferait avec son corps. — Et ceci
n'est qu'une des nombreuses manifestations
de sa puissance
Sans doute, si l'intelligence humaine a
acoumulé quelque part de semblables tré-
sors, il serait probablement d une grande
utilité pour tous les hommes de les parta-
ger. Et c'est là précisément le grand grief!
Pourquoi ces Mahatmas persistent-Ils de-
puis des millénaires à s'enrermer dans leur
tour d'ivoire? Que nous importe qu usaient
acquis celte conviction de l'immortalité —
que toutes les religions nous enseignent —
s'ils dédaignent de nous initier, de nous
entraîner vers le progrès, vers 1 affran-
chissement spirituel!... P,'.It .puis, le moyen
de croire que des hommes aient pu
garder ainsi, mystérieusement cachées, des
connaissances dont les esprits ont .été de
tous temps si avides!...
Ce sont là quelques-unes des objections
que l'on oppose à J'existence prétendue de
ces « sages Il et elles sont suffisamment
puissantes pour égaler une négation.
On peut regretter, en gffet, en supposant
toutefois qu'ils existent,de ne pas voir venir
de l'Inde quelques-uns de ces cc grands
adeptes >» qui démontreraient l'existence de
l àme par les moyens scîcpîiîfiques. Mais,
outre que les faits ont bien rarement con-
vaincu les sceptiques, on n 'a jamais ontre-
pris de faire lire un ouvrage pliilosopluquc
à qui ne connaît pas !'atphabet ; puis, comme
le disait l'indou Ctiatteiji, comme l ont dit
et pratiqué tous les grands initiateurs, I en-
seignoment moral seul est capable de ren-
dre l'homme meilleur; et il se trouve que
par une loi sublime et admirable. <'< i;r , t
seul peut commander aux forci,,
les qui est très haut.. moralem^ • /'
nécromancie magicien dans le mauvais
sens du mot, devient tôt ou tard 1 esclave
des puissances qu'il déchaîne. Seul 1 'initié
conserve toujours envers elles, le calme dfi
sa rayonnante autorité.
— Les preuves scientifiques réclamées si
souvent — à ces envoyés qui répandent eui
î'Kurope la pensée de l'Inné — nous les au-
rons, peut-être, un jour ; mais nous devomli
les conquérir — et nous résigner pour u
moment à nous voir refuser la productiot
' de phénomùnes que la grande majoriu
nierait... Pour les autres, à part une étito
i des plus restreintes de penseurs et d m
ptjHgflfiaatt, m tarait 'tefunviiMNflll»»
ktaondeagmig. ^
« Koa»eii6w*W«W, disent les
Ukéo8imlkaa« Il tt^t m ton hii«»éma ». —
m o'esliàiMépwadaJ^ôapt jumlneux.
berceau <•»'ladia» la» liil—» .iivèUtioas.
à l'Oeoident inquiet et aeeptique. Pormma.
nous DCRWMèn»t Afpalaa» à notre aide
les magaWiiaa» ttimm sue la science
nous apporte chaque jour. Hais n'oublions
pu que nous ne devons pas nous lais-
ser guide «rtm«^J»^dans cette
conquête de ^invisible, sous pwne de res-
serrer .de nos propres mains les chaînes
que neae ëbertliaao 4 iniléelwr.9fiaa»|llons
dans le socret, cherchons, enregistrons les
faits, étudions-le».,. 4»ui*, après avoir plié
notre esprit aux ejtfgences et aux ngou-
reuses déductions de la science, rendons-
toi im i»om&M JilJuW; présenlons-Jui
les théories — quelles viennent de llndc
eu#aHie«M — pourvu qu'elles le bercent
afc '.11\118"" l'élèveot.. «Mtaloiv APtre
clmeraSe àtiae âtoM» 1 ^
L'EAU DE PARIS
Voiti ieteato de fafflclie^qui a été apposée
hier sur les mars des &*, e*, et T* «ro"lme-
ments.
.L'mu ds source nf HUmsant plus à la consom-
matton exagérée que suscite une chaleur an or -
nULle, sort rôuwJtacce par l'eau de rivière tt
partir du at stât .tJt pendait Io jours au plus
dans les 6*. 6' et 7 arntndiasements (3- zone).
Les zones de ia viitethms lesquelles l'eau d.'
source doit Ctrt et cas d'insuffisance
par l'eau (k rivièr4 es saison chaude jont clas-
^éos somme au il :
1" zone, 1", 2 9' et tt)- arrondissements,
g- — 3, 4-, il- arrondissements.
8* — 5\G- 7- —
I* — 8' 10- (porte Dauphinc) et 17* arron-
dissemenls.
à- zone, iS\ U-, 15-, «t 1.1' arroocYilllCn1611l!
^LefsuLiitution de J'oau de rivière dure dans
choque roue à pŸJ.ir du moment où elle est
aaœncée jusqu'à es que l'approvisionnement
d'eau de source deviouue sufllsant, en loua l^s
cas, 10 jouis au plus. .
CI Les tiygu'*nistfw recommandent , , de , rair.î.
bouillir su pr^ftlaliik) l'eau do rivière destinés a
~ ia iboissou 0.
INFORMATIONS
La Paix
En présence de !a situation faite aux Es-
pagnols par les Cubains qui ne respectent
pas la signature du pr,),tocoie les Espagnols
craignant.de se voir conUaints à reprendre
une action o!t'ensive contre les bandes m-
surrectionnel Jet, jusqu'à ce que leur com-
plète évacuation soit un fait accompli. C'e»t
f>ourquoi le cabinct-de Wa&ttington a lancé
a proclamation suivante par l'intermédiaire
de l'adjudant général de l'armée améri-
caine, le général Corbin :
« La conservation de son existence est. la
première lui de nature eL l'on ne peut exiger
que l'a renée espagnole reste l'armo au pied
et se laisse fusiller sans se défendre. Evi-
demcnont si les Cubains attaquent les Espa-
gnols ce sera la continuation de la lutik,
mais sans que les Etats-Unis prennent parti
pour le moment, tout en inclinant peut-être
à sympathiser avec l'Espagne. Nous n'aide-
rons pas les Cubains, mais nous ne somme?
pas non pins en situation d'aider les Espa-
gnots. Quand ceux-ci évacueront l'lie et que
l'armée américaine occupera ieurplace, les
Etats-Unis résoudront le problème d'uni;
façon très expéditive. »
Telle est actuellement l'impasse dans la-
quelle achève de se débattre la question
hispano-américaine. Quant au problème
plus inextricable encore à résoudre de:;
Philippines, nous verrons si les intérêts
américains n'imposent pas de garder un
Archipel que d'autres s'adjugeront certai-
nement sans sorupule si les Etat&Unis ne
le prennent pas. La capitulation de Bi&ntUe,
la fuite du général Augustin, les orne nulle
prisonniers et 'les vingt mille fusils liwes
a l'ennemi, tout cela prend maintenant une
autre signification que celle d'hier,«t :nI!
contribue pas peu il prolonger Sa suspi-
cion autour des chefs de ces armées faus-
sement héroïques qui servent d'instru-
ments aux coups d'Etat où à la tyran!:" ,
et dont les exactions justifieraient ample-
ment aujourd'hui la possession des Philip-
pines par l'Amérique.
En réalité, ce qui plane par-dessus taut.
c'est le seul intérêt digne de respect, celui
des malheureux indigènes. L'important est
donc,quel'occupation de l'archipel reste c.()n-
fiée il une puissance susceptible de détendre
ceux qui, jusqu'ici, ont été la proie des moi-
nes et des dictaU-urs; le point capital
est qu'un gouvernement soit nommé pour
empêcher les habitants de Manille de re-
tomber sous le joug de leurs anciens mai
très. Il est de toute nécessité que l'on fasse
du régime nouveau un régime autonome et
si l'on veut que les Etals-Unis aient servi
comme ils l'ont I)t'oclamé,uno grande c:)use
de justice et d'humanité, il est temps qu ils
se constituent enfin en protectorat tempo-
raire, seuls ou avec d'autres Etats de 1 oc-
«t.tant nAlll* raPAhinnl esnaenot.
IBO.
Espagne
Madrid, 24 août.
On peut considérer .comme certain qu"
les Cortès se réuniront le 5 septembre.
Sénat sera «appelé à discuter .iintuéti .;
totuent les clauses du protocole.
IA Chambre entamera 1 examen des IÙ;,i
économiques et d'autres projets urgents.
LA TRIBUNE
25 AOUT 1898
ENCORE L'INTERNAT
II
CIal rubrique forme m ftviïWm estowt j
ow k lIIid change MW te JOM.
ce,eoi va suivreftwt ,illtimeœ.eot .p'rtie
de mon aujm, ims ,» avoir l'air au pre-
mier abord. Soyez patients.
Beaucoup de mes acteurs connaissent
"'-1* '"'" :.le Paris IOJaPLuetlx, élé-
nai, actiatMitte ; ils coemaic^ent aussi J,
RS owa»arpaat> 'te fteri» indusirial.
«■flwfPaiii ntrtweeaeare le conjalt
8MM!&ren!tent
aystématiquement malveillantes.
il y a un Paris que très peu de
peramines connaissent pour l'avoir Jré-
«neulé, et dent le» descriptions .parais-
sent .tournées uu »At,gumd ce n eat pas
&T*noble- Ce Paris la eM cruellement
4mimureux (J'en ;PO'UDis dire presque
«ataat dea ^uarUer» opiremm^nta de
lui mi lm C""s vice$). Ceux qui ne
l'ont pas soupçonné die aa«t çoupabte»
que dapathie. JKndormis dans leur
égolsme satisfait, ils vivent comme s'ils
mientrego deia Jt.IIIrre Je don de ne
voir que ee qui se passe dans leur luvir
80D restraint, et de n'entendre que ce
aui est lait.POUI" les charmer.
Woaa amms pour «w-JàW
êm dtia4""" ««rtliwtwrtwltjw
•beser.
ceux qui n'ont pas vu ces dessous de
ia capitale — et des autres grandes villes
— mais qui en ont entendu parler par
les êtres auxquels ils croient; ceux qui
tes ayant vus ne font rien pour porter
remède à ces horreurs, ne sont vraiment
pas dignes de jouir des sublimes choses
de la vie : du soleil, des roses, de l'a-
mpur.
Il y a d'abord les mansardes des mai-
sons de belle apparence, dans lesquelles
on meurt de faim, ou de maladie., parfois
même de maladies contagieuses, sans
que les locataires des étages inférieurs
s'en doutent. Les concierges, dont la
langue est si prompte aux racontars mal-
yeUljwts, s'abstiennent .de raconter ces
choses-là, car -il faut bien laisser à l'im-
meuble sa réputation de maison « bien
habitue ». ,Seuls. les locataires notoir&-
OMeut charitables sont avertis, à voix
basse fil, presque spus le sceau du se.-
^^s mansardes des maisons bourgeoi-
aes ont beau être lugubres, il y pio
encore.
11 y a ces rues et ces passages, des
quartiers excentriques aux baraq ues sor-
dides et boiteuses (qui disparaissent, il
YJ'&i., l'une après j'autre et sont rom-
placées par des maisons # cariatides et
Llwu}-wmdows,{^\, nous nous demandons
avec inquiétude.où coucheront désormais
les habitants expulsés,, puisqu'il est in-
tordit de passer la nuit sous les ponts).
Il y a ces'baraques sordides et boiteuses
dans lesquelles le {grand luxe c est un lit,
tm pour la famille entière sur ce lit
fI) ppiai., ces babitaaU des mamo£dea où
Von .baaffi privés de «oins ,eL de syropa-
Flfcpe, a6 il'»n naunt 4aa» il'attwua •amnaon,
inerénlamt iMiiii AM années des bureaux
Jo ,.e,."
qui wrttùwïïlk .1JUIe&. A eaux Quêta
-
i)0 couche deux, trois... on couche huit
— je l'ai vu, et j'ajoute qu'il faut être
entré le matin dans une de ces chambres
que les pauvres gens négligent d'aérer
quand c'est possible — comme si l'air
lui-même s'achetait au marobé — il faut
y être entré, le matin, pour se rendre
compte de ce que sont, pour les indi-,
gents, les réalités de fia vie.
Dans ces réduits, dont les paysans ne,
voudraient pas pour leurs bêtes, le
groupe humain, fût-il respectable au '
point de mériter le nom de famille — ett
je parle ici, de la famille « naturelle » i
autant que de la famille « légale », eûMl :
le sentiment de sa propre dignité, et ce
sentiment plus délicat des consciences
années : le respect de l'enfance, il lui
serait impossible de sauvegarder ce
faisceau de susceptibilités inséparables
de la culture intellectuelle et de la cul- «
ture morale auquel nous donnons le:
nom de pudeur, sentiraeot aussi respec- ■
table qu est grotesque ce lui avec lequel
on le confond trop souvent : la pudiboD- j
derie. , !
Il faut que l'on sache que c'est abomi-
nable ce qui se passe fatalement dans >
ces bouges où commandent des pères
temporaires et des mores de passage. Un ;
de mes plus pénibles souvenus est celui ;
d'une chambre, meublée strictement,
d'un lit, d'une table et de deux chaises,
dans laquelle j'ai ramené, un :tour, ¡U/I¥)
fillette de douze à treize ans, rencontrée
mendiant dans une rue du V. arrondis-
^Cette chambre et son mobilier *udi-
mentaire servait à quatre personnes : à
deux -AlleHes de dix ans et -de douze MS ; !
à leur mère, 32 ans hémiplégique, et-. à
un raire de la 'Hemcuunauté, pttntw-auw-i
xtes, me dK-" lui-même, • ••
^iieltu^oia.;i^taaikarais «WWW».'
je les étonnerais jusqu'à l'incrédulité, si
je leur disais que les fillettes étaient res-
tées naïves.
A qui la faute?
Mais il y a surtout les « cités » infâmes
dont notre âme devrait être torturée. Les
unes —je commence par les moins déso-
lan\es,d'a.utant plus qu'elles disparaîtront
les premières — sont composées de ba-
raques disséminées sans aucun plan,,
élevées au hasard du terrain, avec des
matériaux hétéroclites : poutres a demi
rongées par la vermine, décors de théâ-
tre , débris de roulottes, campements
plutôt que demeures, où l'air circule
eopeadant, par 4a force des choses, entre
les bicoques non mitoyennes, et dans les
bicoques mal ajustées. Là, point de lit,
le sac de chiffons ou ile tas de chiffons
hideux, sans enveeloppe. JOUM'rt aux
draps... ell y on avait, H faudrait les
laver une fois ou l'adre ; et pour laver,
il faut de l'«au chaude, da saxon* des
cristaux de souda... tout an vue,
q
Dans ces baraques ou eli parqué.
Mais le comble, c'est la ofcé 'Oaserne>
agglomération H «uperpoaition ide pla-
cards décorés du noie de chamtoe, ou-
vrant sur des couloirs obscurs et pois-
seux, et dont les étages sont reliés par
des escaliers le long desquels «mutent
dos cabinets d'aisance révoltante.
Le type du genre, c'est :1a cité feanne
d'Arc.
Le terrain en fut acheté, me dit-on, en
vue de la construction d'un jnardhé cou-
vert; mais avant que des fondations fuç-
sant tennioéesJ,- futur iID81euble avait
ebangé de desti"oa. # .
La nouvelle conbinataon~ d'ètm ^lus «mtogaua0$6t|eQCOia «tt^Ue
«4enusaproaneaée.
a w 0 0 -M, Fu
individus, abritent toutes les misères,
parfois même des misères honorables,
ils abritent certainement toutes les ab-
jections — cependant une rue voisinr,
est si mal famée que ses ex-habitants
sont à peine reçus dans la « cité ».
Les locataires Ipai(int è la semaine : de
trente sous à six francs, et tous les mer-
credis ont lieu les.expulsions de ceux qui
ne peuvent pas payer.
« Quel dommage, me dit un jour J un
des gardiens-concierges, que vous XW
soyez pas venue hier ; nous avons ex-
pulsé cinquante familles...ça faisait pres-
que cent cinquante enfants ».
Or l'expulsé n'emporte que son lit —
son sac de chiffons — et ses instruments
de travail s'il en Possède.
La première fois que je suis allée dans
cet antre, c'était pour y cbercher un en-
fant que l'on m'avait signalé comme se
livrant à la mendicité.
« Il n'est pas u.., me dit le concierge.
—Et ses parents?
— Peut-Atre... Vous voulez monter
chez eux?
— Oui.
— Enfin... conclut-il, comme il aurait
dit : « Je m'en laye le,s mains »-
Je montai, glissant sur les marches
visqueuses, trébuchant dans .les corri-
dors obscurs, sans oser tâtonner tant ie
craignais de poser la main sur quelque
iqamoudice ; j,e.(rap«aià laDorte indiquée,
nul ne répondit, et je ,e,pris X &&***>
plus diracUe à la descente qu ^ la mon-
tée, et non moins nauséabonde. ^
« Ça ne m'étpnne pas qu'ils n aient pas
ouvert. » 4 „
-<*wi^«a4U4'«otonUÎ
—un»«iljie leur ap-
gpartienî. «
J- & _Ioueo& poUt'les ',ïJe........"'!tJf'J
L^i wkri -§_mmd da ta
ils le remplacent. Celui que vous cher-
chez a été pris plusieurs fois, il finira
mai.
...... Et J'école?
— Au bien oui 1 *
y en a-t-il beaucoup dans ce genre?
Autant vaudrait dire tous... ce se-
mit exagérer cependant.
Je suis revenue souvent dans 1 odieuse
caserne ; jedirais presque qu elle n aplus
.de secrets .pour moi ni pour quelques-
uns de unes amis ; j'y ai vu les doulou-
reuses « marchandes de sourires » qui
exercent leur métier dans chaque pavil-
lon ; j'y ai vu le cadavre d'un vieillard,
oublié sur son grabat, et que les rats
étaient en train de faire disparaître ; j'y
ai vu des enfants debteile am sur le point
d'être mères, et ne Mâchant qui elles de-
vaient accuser de leur grossesse :
« C'est peut-être papa ; c'est (peut-etre
mon frère ; est-ce que jeaais ? on couche
ensemble... on dortl...
J'ai reçu las confidence» cywque» des
««.dîens, touo sacke" rt1 »n.
au mains « «Mur 4e guibi. » v up ip a
jMonté .qu'il ne montait jamws chas ses
/locataires qu'avec son revolver obarg6
.et que MI femme oc s'entendatt ~ torUller
(les temmes » ; un autre m'a .dit les bons
■tours qu'il. joue aux siens en introdui-
sant la police dana son pavUlon ; un troi-
sième aux y eux btetusde porcelaine, 8 est
,vanté .d'avwr < dreasé son Qbieo contre
de» ièw» et Jh8s enfants .... M je ine suis
j,ur6.d'.voyer ces xiègres i,.A.Ut \8 Jpur
aux dét«t&Wço jnouopquv.
PAULINE KERGOMARD.
L
ticr de t Arsenal -le 20 février TMS. trente-
4inq jours aptes .pdsJ:enf nisn._Louia XVI.
Le président de UJBépeilâklue s'est em-
barqué hier rallia en 'fins» à bord de la
Sainte-Barbe pour foire une promenade en
"ÎT*Mil* FMM Jâail MaaMBiné de M.
Blondel, dua-offloter âtnSSSon militaire
d'au de ses filles, Mme Be ne.
et Ils ont fait emaw &
suivie de speech improvisés.
---
L'empereur Guillaume II est attendu au
Caire le 8 novenibre.
jao âéîmr en Jfeypta dura» MM se-,
malse.
• Benoontré hier sur laboulevut,le ou"'
Joaaffc de Mtest«st«ir
XjnSStère da oommene.
a
ItoMnela^aM wt* *• w* de
Goagire, (situé au Nord de la Colombie),
AmvtVMinjMuroi» a.,.,. riche* cn.»llu-
mtoni «nriwrr ri rr rmrr dféjBaraudes.
Il. go Jrettes, qui est à Paris encore pour
quelques r»is, entreprendra ensuite son
dnMweméme veyase ifM* les «Ames »-
.....
Uim ». Vouas
L'Affaire Dreyfus
M. Iteuillcrtea' fuyant transmis ses re-
miiéJtfoas que vers six heures bier soir,
IL fbbre rendra seulement aujourd'hui
son ordonnance dans l'affaire Fiequart
tablais.
Esterhazy
devant le conseil d'enquête
Las .raciors composant te conseil deo-
«nête.formé il y -a quelques jours par
dîéow« du ministre 4e la -gue"o,, pour
instruire sur le cas du commandant
fisleehw&y,. appelés par convocation ex-
amase adressée à chacun d'eux dans la
«journée d'isier par les soins du gouver-
nement militaire de Paris, se sont réunis
hier matin a neuf heures à la caserne du
fiMUmni TITTIT —* *** k République.
A l'heure indiquée, se trouvaient dans.
la «aile ,d'limineur de tocasomé : AtM. le
général Florentin, commandant la di-
/nstoci d'infanterie, président du Conseil
d'enquête ; le #Kixéral Langioia, eommao-
dent la i18 brigate d'infanterie 'le colo-
nel Kerdrain, du 88* de ligne; le com-
mandant de Savignac, chef d'Etat-Major
48 la 2* division d'infanterie; le com-
mandant Brochain, du 82* de ligne.
A 0 h. 5 m.. arrivait en voilure le
commandant Estctbazy revêtu de son
uniforme.
Reçu par un plantoe il la porte de la
caserne, le commandant a été conduit à
la salle d'honneur ob le conseil d enquête
était réuni.
Il a été immédiatement introduit.
Après avoir posé àl'inculpé les questions
d'usage concernant son identité et sa
profession, le président du conseil d'en-
quête, M. le général Florentin, lui a fait
donner lecture dos pièces sur lesquelles
devait s'en gager laprooédurc à suivre.
Bnsuite a été introduit le premier té-
moin cité à la requête de l'accusation :
M. le colonel Mercier, du 148 d'infanterie
en garnison à Rouen, dont te comman-
dant Eaterhazy fut le subordonné à l'é-
poque où ce passèrent tes faitsactucllc-
ment examinas par le conseil d'enquête.
La déposition de ce témoin a duré une
'hewre et demie. Le Conseil a encore en-
tendu les dépositions de plusieurs offi-
ciers du 748 d infanterie.
A il heures a commencé l'audition du
général de Pellieux arrivé depuis quel-
ques minutes à la caserne en compagnie
d'un officier d'ordonnance.
La déposition du général de Pellieux
n'était pas terminée à 1 heure. Le conseil
a alors suspendu sa séance pour en re-
prendre le cours à 2 heures.
Un déjeuner a été servi aux officiers
instructeurs dans la « Salie des Mors »
de la caserne.
Le général de Pellieux et son officier
d'ordonnance ont déjeuné dans une pe-
tite salle particulière.
Le commandant Esterhaay a pris son
repas dans un local attenant à la salle
d'honneur.
A 2 heures, la séance du Conseil a été
reprise sur la déposition du général de
Peuieul1 dont l'audition ne s'est terminée
que longtemps après..
La série des interrogatoires était apai-
sée à Sheures.
Le commandant Estetbazy a alors été
conduit de la salle d'honneur dans un
autre local oh il a attendu, en lisant les
journaux miliimres, épar» aur une taMe,
que le président du conseil lui fit donner
1 autorisation de prendre congé.
A 6 moins un quart, le commandait
Esterhaay quittait la caserne du Château
d'Eau et montait en voifcn» imr rega-
gner son domicile.
Les membres du conaa famuqu- en-
trés en délibération sMtfte à 5 heures
ne » m* akparés qu i S bn»&
I*gte>WBd secret ;a As iNAttglle-„
meAflardéwr eux sir fissue de ftn-
Hiifililnl le "IIbultateJil résultat# 2r a,
ne pouu" Invendu ptfriic qupriane
eommun!)MN
-z; - — » - —
Àitm
M. Joseph Reinach, qui n'avait pu se
mMMtn) mr Conseil général .des iàaâom-
AhMM, avait adressé une lettre d'excuses
auprétfidcnit M. de fJogordaa.
Un eonseiller, M. Berenpier, eut la
mauvaise Idée d'inviter ses (collègues à
exiger la démission de l'honorable M.
ReinaChet dépds* une motion dans-ee'
fortement appuyée par M. 1\etJeri,'
député de Sisteron, elle fut ramroyéc au
bureau repoossée par quinze voix «
contre six. 1
Ce résultat a dû quelque peu contrarié 1
M RMwnftúer.
YVONNE LECLAIRE.
UNE CONSÉCRATION APOSTOLIOUE
Hier, te couvent des Franciscains était
en ft'te.
Pans 'la chapelle dédiée à Saint-An-
toine de Padoue, on célébrait la consé-
cration épiscopale d'un missionnaire,
qui, depuis trente ans, évangélise en
Chine.
Ce n'était point le cérémonial pom-
peux que l'Eglise — en pareille circons-
tance, — déploie au sein de ses cathé-
drales, et qui laisse dans l'esprit des
fidèles et des curieux le souvenir féerique
li'un -chapitre illustré de légende ; mais
une fête de famille, ayant ce cachet de
simplicité propre a rordre des frères
mineurs, dont la vertu principale, — si
rarement pratiquée parmi les hommes,
— est l'humilité.
Dans le chœur, sous le rutilement des
bronzes dorés et des cabochons multico-
lores, étaient agenouillés trois évoques,
superbement parés des hauts insignes
sacerdotaux ; et sur un trône à dais de
velours bleu, le nonce apostolique prési-
dait, la crosse en main.
La physionomie de Mgr Clari est intel-
ligente et fine ; — très aristocratique se-
rait le meilleur qualificatif.
Coiffé de l'étincelante mitre blanche,
toute constellée de pierres précieuses, il
écoutait, dans une immobilité de statue,
les paroles affectueuses que le Père Pro-
vincial adressait du haut de la chaire au
nouvel évoque. Ces paroles étaient un
fraternel et très attendrissant adieu, car
le vieillard à barbe blanche qui va re-
partir pour continuer sa mission évan-
gélique dans le céleste empire, ne re-
verra jamais la France.
Dans l'élégante assistance, on a beau-
eoup remarqué l'ambassadeur de Chine
et ses enfants —convertis au catholi-
cisme, — et l'ambassadrice, vêtue d'une
tunique en soie chamarrée de fleurs et
d'oiseaux légers et coiffée d'une cou-
ronne de roses.
F. H.
LE
Double Infanticide de Montreuil
Nous avons raconté hier brièvement
dans quelles circonstances Deblander, le
père assassin, avait été Clrrêté.
Avisé télrgrapliiquement de son arres-
tation, M. liamard, sous-chef à la Sûreté
se rendit aussitôt au commisariat de la
rue des Trois Bornes, où il avait été con-
duit et où il arriva à une heure du ma-
tin.
U fit monter Deblander dans une voi-
ture à quatre places, on l'amena au
service de la Sûreté et on le Ilt entrer
dans le bureau de M. Hamard qui l'avait
précédé de quelques instants.
La première chose qu'il dit en entrant
fut celle-m :
—Je suis bien fatigué, Monsieur, puis-
jc m'asseoir?
Et il se laissa tomber lourdement sur
une chaise que lui avait approchée M.
Monnot. secrétaire de M. Hamard.
— J'eu bien soif, fit-il, alors.
— Je n'ai que do l'eau, répondit le sous-
chef de la Sûreté..
- Donnez-moi de l'eau tout de même:
Et il but coup sur coup deux pleins
■verres d'eau. „ ...
Puis,, pendant que M. Bamard feuille-
tait des papier.....
— Il y a beaucoup de jalousie là des-
sous.
fit apercevant sur le bureau, le rasoir
st le eoutep® tiwifeéiw
a petite fille....» ^ •<
--Tions, c'eÂ-A moi, ils é.....;
e berceau.. " . , .. ,
A ce moment, M. Haunard lui MMMt
ecture du mandat d'arrêt signé par M.
,a "LI lil..... 4N4oublnlÉ^Wui
m*lnlerum^t à divya repdtaMV
iâ» »otrasm «rtrecouaéBf, Wj* ti
mi que M. fllamaqt
SSe bonin de pSEr, fitjarghr^
ni iiadMtaa» fentrecoupéBi ail auffl ai-
I18ees," .-rit suivant :
— Je suis d'une bonne famme. JTai été
marin. J'ai tenu garnison à Cherbourg.
raî m mo ** jer4i fmtnmfâ mm
nUes. je les ai jetées dans le fossé comme
sa! (Et il SaU Je feme 40 - j$W ^
auet).Tout ça parce que j ai irttrodtflitto
malheureux chez moi. Quand j'en eu jeté
hwjMliÉMi ûêê* te» ù&èfàk* iai IMIBIIMI
droit devant .moi sans savoir *m(i
Aui8é MX carciàraa de Bar-
Motet je me eui..rat6.J.ai réfléchi !..
lai pansé -que, comme J'Uais caw*er
c'est là qu on viendrait me dénicher.
Alors je suis parti à travers champs et
alors j'ai remarqué des sillœ8 très pro-
fonds dans loquels un bomme pouvait
le'!CaCker. Je m y suis couché comme ua
mort et j'y suis resté trois jours sans
bouger, sans boire, sans manger. La
faim fait sortir le loup du bois... Et puis
ça devait arriver!
Quand j'ai vu le jour bakmr, je me
suis dit: il faut que j e boulotte 1 à Paris,
je trouverai plus facilement qu'ici sans
être reconnu. Je me suis dirigé vers la
porte de Plandres.
En arrivant près de la zone, j'ai en-
tendu deux femmes qui disaient : « Oh !
il ne tardera pas à être pris. » J'ai pensé
que ce devait être de moi dont on par-
lait. Cent mètres plus loin j'ai aperçu
deux gendarmes qui se baladaient sur
les glacis, j'ai supposé que ce n'était pas
pour leur plaisir. J'ai hâté le pas. En
arrivant à la porte de Flandres, if y avait
du monde, j ai pris ma casquette et je
m'en suis servi comme d'un éventail,
comme un monsieur qu'a chaud; ça m'a
caché la figure et alors, une fois passé
j'ai marché; je voulais trouver un res-
taurant, car je n'en pouvais plus. Ça ne
pouvait durer. Si j avais pu je serais
venu jusqu'ici me constituer prisonnier;
mais la force me manquait. Boulevard de
la VnIettc j'aperçois un marchand de
vins avec une terrasse ; il n'y avait per-
sonne à une table du bout, je m'y ins-
talle, car de là je pouvais m'esbigner fa-
citement, je prends une verte avec beau-
coup d'eau. Puis comme on donnait à
manger, je me fais servir un morceau
de cochon rôti, avec du macaroni, un
morceau de fromage, une chopine et le
café.
Je n'avais plus un sou. J'aperçois le pa-
tron qui rentre dans sa boutique, je crois
le moment venu je me tire. On court
après moi et on m'arrête.
Pendant qu'il faisait ce récit les for-
malités d'écrou s'étaient accomplies : on
le conduisit alors à la grande Perma-
nence où l'on mentionnait sur le mandat
d'arrêt son état civil et de là on l'envoyait
au Dépôt.
Dans la nuit même, M. Hamard faisait
prévenir M. Feuilloley, procureur de la
République, et M. Aubry, juge d'ins-
truction, de cette arrestation.
Dans la matinée d'hier, en se réveil-
lant, il a dit à son gardien : « On est
mieux ici que dans les champs ». A dix
heures il était conduit au service anthro-
pométrique où il était photographié el
mensuré, puis, à midi, chez le "juge d'ins-
truction oit il subissait un interrogatoire
de forme.
L'assassin de Montreuil. très au cou-
rant, à ce qu'il parait, de la loi, déclara
au juge qu'il ne parlerait qu'en présence
de son avocat et qu'il demandait pour le
défendre M0 Robert.
L'éminent avocat, aussitôt averti, se
rendit chez le juge où il prit connais-
sance du dossier de son client.
Comme la loi exige que cette commu-
nication soil faite vingt quatre heures
avanL l'interrogatoire, Deblandcr ne «er£
interrogé par M. Aubry que vendredi.
Ajoutons enfin qu'il s'en est fallu d(
peu que Deblander ne soit pas arrêté.
M. Mouton, le marchand de vins chez
qui il avait dîné, a déclaré que si De
blander, au lieu de prendre la fuite, lu
avait dit simplement qu'il n'avait pas
d'argent, il l'aurait laissé partir sani
l'inquiéter, bien qu'il eût été leseptièm(
individu qui, en quarante huit heures
se seraient nourris à ses dépens.
Deblander a été conduit dans l'aprt%,s.
midi à la prison de la Santé.
Les deux petites victimes,qui sont dani
un appareil frigorifique à la Morgue, on
été photographiées dans la matinée.
Il est probable que vendredi matit
DeMander sera mis en leur présence.
UNE ŒUVRE DE RÉDEMPTION
$
AHflstftaMeit. •
fcaataitt» étreint le mmSrn mères, au
iftSESaSSFtyraloge ''''''ance. et la cla-
«eer wibliqwe ferla mm victimes et à
letn» *mrrem «MriÉCiotiofi et ta pitié
untuMMBIes.
Daaaaotre p&«Ur«(i les»mœurs paraissent
s'étie Soucies amotNpgflil» par la com-
«réÉMMHffon des ,.". -
= — toute civHisaUaft gardant en son
évtfhffion lente- les petits eôtés ridicules i
ou cruels de son origine, — on est épou-
bbmIÊ
vagerie dont les êtres humains devraient
se trouver préservés par le même instinct,
JNMMftt quî, AM >tesftâM» djMMMM» ."pé-
rieur en matière de procréation.
Les faits récents, monstrueux, mais bea-
jaaMMBflt émtiàkÊÊÊÛkMl mm gnnrtiaPi
sociale,el chacun se demande avec anxiété l
s'il n'existe noint Jtm» .société pcetectcioe,
de l'enfance? .
Or,.!' « Union frwçmK, pour la défense et
ta tutelle dks Z= maltraitét » dont le1
siège est situé rue de Richelieu, 108, fut
fondée en 1888 et déclarée d'utilité.publique
en t882. lâte^ut pour er*"eMs MM. Jules
fiiiuon et Henri Monod.
M. Léon Bourgeois, alors ministre de
l'inslruction publique et des Beaux-Arts,
voulut bien admettre son programme
comme une des plus heureuses application»
d éducation civique et morale.
Devant l'émotion causée par 'la plus-na-
vrante des actualités, nous avons tenu a
rassurer nos lectrices ; et l'onquéte à A&-
quelle nous nous sommes livrée prouve
qu'un frand nom bre de personnes ont ofïert
leur généreux concours au sauvetage des
petits abandonnés dont l'assistance publi-
que, — inapte & résoudre ce grand et déli-
cat problème de moralisation — ne peut ou
ne veut s'en charger.
L'Unkra a pour but de rechercher et de re-
cueillir dans toute la France, sans distinction
de culte les filles ou garçons âgés de moias de
ij uos, qui sont maltraites ou on danger .mo-
raI.
Sont considérés comirre maltraités : les en-
fants qui, par suite de négligence coupable de
JuUFIi parcuts,mmt privétl des soins hulÙipensa-
bLi's; — qui se livrent à la mendicité ou au va-
,-abondage ; — qui sont employés à des métiers
dangereux, etc...
Saut eonsidiréa comme en danger moral : les
enfants dont les parents s'adonnent à t'ivrogtM-
rio ou mènent une conduite scandaleuse, etc.
Un pauvre être entre-t-il dans une de ces
catégories, Il suffit de le signaler au siège
de la Société; celle-ci a 150 enfants à sa
charge, actuellement. Il n'est pas douteux
nue la plupart d'entre eux seraient devenus
ne dangereux malfaiteurs ou de lamenta-
bles hères, s'ils n'avaient été hospitalisés.
L'Union française possède à Neuilly un
asile temporaire où sont soumis à un exa-
men maleriel et psychologique les enfants
recueillis. Selon que leur santé est plus ou
moins compromise, on les envoie à la cam-
pagne, chez de braves %cultivateurs ou dans
une école de bonne discipline. A treize ans,
ils sont mis en apprentissage, puis if. leur
majorité, la Société qui no croit pas sa tÀ&-
che terminée, les aide à s'établir en leur
constituant une dot. EUe remplit donc à
leur égard tous les devoirs d'un père de
famille.
II est bon, il est équitable de donner a
cette œuvre sociale une large publicité,
at in qu'elle voie se multiplier les res-
sources indispensables A la réalisation de
~ son rêve de haute philanthropie.
Arracher des petits au martyre, c'est un
acte de pure humanisé ; les soustraire au
vice ambiant, empoisonneur de chairs et
destructeur d'âmes, refaire leur sang et
leur conscience, c'est mieux ! C'est sauve-
garder la race en pratiquant supérieure-
ment les principes de solidarité matérielle
et morale qui constituent la force et l'hon-
neur d'un crand peuple.
Mme FRÉDÉRICK HUCHER.
SPIRITUALISME
Scientifique
Nos pnfcTiiES DE L'INDE ENNSBIGENT J.A. MÉ-
THODE POUR CONTESTER QU'ON EXISTE EX
DEHORS DU COUPS. — LE BLL A H MAC &Ut I N
CHATTBRJI .
La présence, il Paris, ces temps derniers
du Bratirne indou auquel sont empruntées
ces paroles, a remis en question, dans l'es-
prit d'un grand nombre de personnes — que
le courant si rapido (le l'existence journa-
lière éloiene de ces profonds problèmes —
l'oxistance, contestée de nos jours, d une
religion que l'Inde renfermerait jalouse-
ment dans de mystérieux monastères.
Les prêtres de cette religion, les JfaluJt.
mils (grandes âmes), groupés dans ptu'
sieurs centres, en Orient, posséderaient le
secret de dominer les forces naturelles, de
les diriger et de les plier à leur volonté.
pénétrant dans leur essence, les multiples
combinaisons de la matière, ils auraient
acquis ce pouvoir surprenantde s'affranchit
des lois auxquelles l'esprit est assujetti
obtenant ainsi la preuve irréfragable de
l'existence do l'âme. Cela leur permettrait
d'affirmer que « le corps n'est pas une pri-
son mais une habitation ».
Cette association secrète aurait oroiUon,
son centre an Thibet; et il existerait dani
le monde entier, principalement dani
— llsense^ei«iem^^aWMlSB?^#arUe
théorique X o»Ue d ' 't
que très rarement à mmmm 9m
mènes pbJaiClU", les j*BH»w6£8|iTI»
prétendant obtenir 4 iSS. Qm»
8anœ*p>érieu«i à tTEaK ils
agirdtaZdML'Sur la OMtièr% m »'ob-
ttentaRliihpA» ua entralnn i—ijisycfai-
qU-îZKiSlSÈwte cette pMa»ophie,pos-
séda, à lwirSSnt, des firnivoi» qu'il
igapi, et aâà"lvre sculaÉiMRteMSue,
Apoét avoir «MMptement roa—tèmm aa-
ftiMMttBBS JMBttéafel les, iliâ'Atfeaia^iitdhilaur
|lllE51w«S net eoâbtis OW#%n-
serfent, «t»'«enlMCrant toefte son wCUvité
consciente & l'étude et la pénétration de sa
JMMKMMUUdité, 41 Ja jitacM J
qui le murait dansTobscutfté. - ■
Ce serait donc seulement aprà» ternir t
conquis le domain» des feceas .^pialtaaUa» i
que l'homme poarmit user de son pouvoir 1
sur. les puissances 4le ta nature. Jlaés, a.
4iVâ A m degoé d'^lévatma nayoluaua, il j
ifeat plus aucunement attire par te myi-1
tere de ces phénomènes dont le réait nous
w.. 4neeê
am serait an qualqae «arta-que réewwe «de
.aeUe doctrine mmde; il raprésentesait
un ensemble de facultés accessoires, .r.é..
sultant d'ùne élévation, d'un dégagement
.spirituel.; el ainsi la science des « Frères %
des Siahatmas entraînèrent l'Adepte jus-
qu'aux vertigineux sommets de la non-
naissance, en lui donnant pour guides la
Science et la m, ces deux flambeaux
Sue I!homme parvient si difficilement
tenir côte à oMe d'une main femme,
quand il se heurte aux aspérités du che-
min.
« Vous avez étudié la nature physique et
vous avez obtenu des résultats merveilleux ;
par la connaissance de ses lois : la vapou r,
l'électricité, etc., etc. Pendant vingt mîllo-
ans et plus, nous avons étudié les forces
intellectuelles, nous avons découvert tours «
lois et nous obtenons, en les faisant agir.
seules ou de concert avec la matière, des.
phénomènes encore plus étonnants que tes.
vôtres. f
Cette réponse, faite à un Français par un ;
Indou que l'on considérait coin me un initié,,
indiquerait une ancienneté d'origine vraî- !
ment stupéfiante, et qui pourrait peut-être
expliquer — à elle seille -- les pouvoirs
surprenants des disciples d'e cette philo-
sophie occulte. <
Car, si l'on suppose un instant qu au,
groupe d'hommes — dont les réunions pre- ;
m i ères se perdent dans les brumes dia:
passé — se soient consacrés, pendant les
générations successives, h l'étude des lois i
do la nature ; qu'ils aient sondé l'une après
l'autre les forces redoutables qui nous eu-,
tourent et dont nous sommes le jouet ; si
,l'on admet que des myriades d'intelligence»,
humaines, explorant l'invisible et i'tmpon-
dérable, léguaient à nettes qui les suivaient
le précieux acquis de leurs efforts, nouant
ainsi indissolublement cette chaîne, .qui de
la nuit des temps monte jusqu à nous, il
devient beaucoup plus facile d-,aooepter cer-
taines choses, et, sinon de les admettre, du
moins de consentir à les étudier.
Pour l'initié, disait dernièrement le brah-
macharin Chatterji ; il n'y a pas de distance.
i 11 peut se transporter avec la rapidité de la
pensée d'un hémisphère dans l'autre et se
communiquer aux nommes de la meme fa-
çon qu'il le ferait avec son corps. — Et ceci
n'est qu'une des nombreuses manifestations
de sa puissance
Sans doute, si l'intelligence humaine a
acoumulé quelque part de semblables tré-
sors, il serait probablement d une grande
utilité pour tous les hommes de les parta-
ger. Et c'est là précisément le grand grief!
Pourquoi ces Mahatmas persistent-Ils de-
puis des millénaires à s'enrermer dans leur
tour d'ivoire? Que nous importe qu usaient
acquis celte conviction de l'immortalité —
que toutes les religions nous enseignent —
s'ils dédaignent de nous initier, de nous
entraîner vers le progrès, vers 1 affran-
chissement spirituel!... P,'.It .puis, le moyen
de croire que des hommes aient pu
garder ainsi, mystérieusement cachées, des
connaissances dont les esprits ont .été de
tous temps si avides!...
Ce sont là quelques-unes des objections
que l'on oppose à J'existence prétendue de
ces « sages Il et elles sont suffisamment
puissantes pour égaler une négation.
On peut regretter, en gffet, en supposant
toutefois qu'ils existent,de ne pas voir venir
de l'Inde quelques-uns de ces cc grands
adeptes >» qui démontreraient l'existence de
l àme par les moyens scîcpîiîfiques. Mais,
outre que les faits ont bien rarement con-
vaincu les sceptiques, on n 'a jamais ontre-
pris de faire lire un ouvrage pliilosopluquc
à qui ne connaît pas !'atphabet ; puis, comme
le disait l'indou Ctiatteiji, comme l ont dit
et pratiqué tous les grands initiateurs, I en-
seignoment moral seul est capable de ren-
dre l'homme meilleur; et il se trouve que
par une loi sublime et admirable. <'< i;r , t
seul peut commander aux forci,,
les qui est très haut.. moralem^ • /'
nécromancie magicien dans le mauvais
sens du mot, devient tôt ou tard 1 esclave
des puissances qu'il déchaîne. Seul 1 'initié
conserve toujours envers elles, le calme dfi
sa rayonnante autorité.
— Les preuves scientifiques réclamées si
souvent — à ces envoyés qui répandent eui
î'Kurope la pensée de l'Inné — nous les au-
rons, peut-être, un jour ; mais nous devomli
les conquérir — et nous résigner pour u
moment à nous voir refuser la productiot
' de phénomùnes que la grande majoriu
nierait... Pour les autres, à part une étito
i des plus restreintes de penseurs et d m
ptjHgflfiaatt, m tarait 'tefunviiMNflll»»
ktaondeagmig. ^
« Koa»eii6w*W«W, disent les
Ukéo8imlkaa« Il tt^t m ton hii«»éma ». —
m o'esliàiMépwadaJ^ôapt jumlneux.
berceau <•»'ladia» la» liil—» .iivèUtioas.
à l'Oeoident inquiet et aeeptique. Pormma.
nous DCRWMèn»t Afpalaa» à notre aide
les magaWiiaa» ttimm sue la science
nous apporte chaque jour. Hais n'oublions
pu que nous ne devons pas nous lais-
ser guide «rtm«^J»^dans cette
conquête de ^invisible, sous pwne de res-
serrer .de nos propres mains les chaînes
que neae ëbertliaao 4 iniléelwr.9fiaa»|llons
dans le socret, cherchons, enregistrons les
faits, étudions-le».,. 4»ui*, après avoir plié
notre esprit aux ejtfgences et aux ngou-
reuses déductions de la science, rendons-
toi im i»om&M JilJuW; présenlons-Jui
les théories — quelles viennent de llndc
eu#aHie«M — pourvu qu'elles le bercent
afc '.11\118"" l'élèveot.. «Mtaloiv APtre
clmeraSe àtiae âtoM» 1 ^
L'EAU DE PARIS
Voiti ieteato de fafflclie^qui a été apposée
hier sur les mars des &*, e*, et T* «ro"lme-
ments.
.L'mu ds source nf HUmsant plus à la consom-
matton exagérée que suscite une chaleur an or -
nULle, sort rôuwJtacce par l'eau de rivière tt
partir du at stât .tJt pendait Io jours au plus
dans les 6*. 6' et 7 arntndiasements (3- zone).
Les zones de ia viitethms lesquelles l'eau d.'
source doit Ctrt et cas d'insuffisance
par l'eau (k rivièr4 es saison chaude jont clas-
^éos somme au il :
1" zone, 1", 2 9' et tt)- arrondissements,
g- — 3, 4-, il- arrondissements.
8* — 5\G- 7- —
I* — 8' 10- (porte Dauphinc) et 17* arron-
dissemenls.
à- zone, iS\ U-, 15-, «t 1.1' arroocYilllCn1611l!
^LefsuLiitution de J'oau de rivière dure dans
choque roue à pŸJ.ir du moment où elle est
aaœncée jusqu'à es que l'approvisionnement
d'eau de source deviouue sufllsant, en loua l^s
cas, 10 jouis au plus. .
CI Les tiygu'*nistfw recommandent , , de , rair.î.
bouillir su pr^ftlaliik) l'eau do rivière destinés a
~ ia iboissou 0.
INFORMATIONS
La Paix
En présence de !a situation faite aux Es-
pagnols par les Cubains qui ne respectent
pas la signature du pr,),tocoie les Espagnols
craignant.de se voir conUaints à reprendre
une action o!t'ensive contre les bandes m-
surrectionnel Jet, jusqu'à ce que leur com-
plète évacuation soit un fait accompli. C'e»t
f>ourquoi le cabinct-de Wa&ttington a lancé
a proclamation suivante par l'intermédiaire
de l'adjudant général de l'armée améri-
caine, le général Corbin :
« La conservation de son existence est. la
première lui de nature eL l'on ne peut exiger
que l'a renée espagnole reste l'armo au pied
et se laisse fusiller sans se défendre. Evi-
demcnont si les Cubains attaquent les Espa-
gnols ce sera la continuation de la lutik,
mais sans que les Etats-Unis prennent parti
pour le moment, tout en inclinant peut-être
à sympathiser avec l'Espagne. Nous n'aide-
rons pas les Cubains, mais nous ne somme?
pas non pins en situation d'aider les Espa-
gnots. Quand ceux-ci évacueront l'lie et que
l'armée américaine occupera ieurplace, les
Etats-Unis résoudront le problème d'uni;
façon très expéditive. »
Telle est actuellement l'impasse dans la-
quelle achève de se débattre la question
hispano-américaine. Quant au problème
plus inextricable encore à résoudre de:;
Philippines, nous verrons si les intérêts
américains n'imposent pas de garder un
Archipel que d'autres s'adjugeront certai-
nement sans sorupule si les Etat&Unis ne
le prennent pas. La capitulation de Bi&ntUe,
la fuite du général Augustin, les orne nulle
prisonniers et 'les vingt mille fusils liwes
a l'ennemi, tout cela prend maintenant une
autre signification que celle d'hier,«t :nI!
contribue pas peu il prolonger Sa suspi-
cion autour des chefs de ces armées faus-
sement héroïques qui servent d'instru-
ments aux coups d'Etat où à la tyran!:" ,
et dont les exactions justifieraient ample-
ment aujourd'hui la possession des Philip-
pines par l'Amérique.
En réalité, ce qui plane par-dessus taut.
c'est le seul intérêt digne de respect, celui
des malheureux indigènes. L'important est
donc,quel'occupation de l'archipel reste c.()n-
fiée il une puissance susceptible de détendre
ceux qui, jusqu'ici, ont été la proie des moi-
nes et des dictaU-urs; le point capital
est qu'un gouvernement soit nommé pour
empêcher les habitants de Manille de re-
tomber sous le joug de leurs anciens mai
très. Il est de toute nécessité que l'on fasse
du régime nouveau un régime autonome et
si l'on veut que les Etals-Unis aient servi
comme ils l'ont I)t'oclamé,uno grande c:)use
de justice et d'humanité, il est temps qu ils
se constituent enfin en protectorat tempo-
raire, seuls ou avec d'autres Etats de 1 oc-
«t.tant nAlll* raPAhinnl esnaenot.
IBO.
Espagne
Madrid, 24 août.
On peut considérer .comme certain qu"
les Cortès se réuniront le 5 septembre.
Sénat sera «appelé à discuter .iintuéti .;
totuent les clauses du protocole.
IA Chambre entamera 1 examen des IÙ;,i
économiques et d'autres projets urgents.
LA TRIBUNE
25 AOUT 1898
ENCORE L'INTERNAT
II
CIal rubrique forme m ftviïWm estowt j
ow k lIIid change MW te JOM.
ce,eoi va suivreftwt ,illtimeœ.eot .p'rtie
de mon aujm, ims ,» avoir l'air au pre-
mier abord. Soyez patients.
Beaucoup de mes acteurs connaissent
"'-1* '"'" :.le Paris IOJaPLuetlx, élé-
nai, actiatMitte ; ils coemaic^ent aussi J,
RS owa»arpaat> 'te fteri» indusirial.
«■flwfPaiii ntrtweeaeare le conjalt
8MM!&ren!tent
aystématiquement malveillantes.
il y a un Paris que très peu de
peramines connaissent pour l'avoir Jré-
«neulé, et dent le» descriptions .parais-
sent .tournées uu »At,gumd ce n eat pas
&T*noble- Ce Paris la eM cruellement
4mimureux (J'en ;PO'UDis dire presque
«ataat dea ^uarUer» opiremm^nta de
lui mi lm C""s vice$). Ceux qui ne
l'ont pas soupçonné die aa«t çoupabte»
que dapathie. JKndormis dans leur
égolsme satisfait, ils vivent comme s'ils
mientrego deia Jt.IIIrre Je don de ne
voir que ee qui se passe dans leur luvir
80D restraint, et de n'entendre que ce
aui est lait.POUI" les charmer.
Woaa amms pour «w-JàW
êm dtia4""" ««rtliwtwrtwltjw
•beser.
ceux qui n'ont pas vu ces dessous de
ia capitale — et des autres grandes villes
— mais qui en ont entendu parler par
les êtres auxquels ils croient; ceux qui
tes ayant vus ne font rien pour porter
remède à ces horreurs, ne sont vraiment
pas dignes de jouir des sublimes choses
de la vie : du soleil, des roses, de l'a-
mpur.
Il y a d'abord les mansardes des mai-
sons de belle apparence, dans lesquelles
on meurt de faim, ou de maladie., parfois
même de maladies contagieuses, sans
que les locataires des étages inférieurs
s'en doutent. Les concierges, dont la
langue est si prompte aux racontars mal-
yeUljwts, s'abstiennent .de raconter ces
choses-là, car -il faut bien laisser à l'im-
meuble sa réputation de maison « bien
habitue ». ,Seuls. les locataires notoir&-
OMeut charitables sont avertis, à voix
basse fil, presque spus le sceau du se.-
^^s mansardes des maisons bourgeoi-
aes ont beau être lugubres, il y pio
encore.
11 y a ces rues et ces passages, des
quartiers excentriques aux baraq ues sor-
dides et boiteuses (qui disparaissent, il
YJ'&i., l'une après j'autre et sont rom-
placées par des maisons # cariatides et
Llwu}-wmdows,{^\, nous nous demandons
avec inquiétude.où coucheront désormais
les habitants expulsés,, puisqu'il est in-
tordit de passer la nuit sous les ponts).
Il y a ces'baraques sordides et boiteuses
dans lesquelles le {grand luxe c est un lit,
tm pour la famille entière sur ce lit
fI) ppiai., ces babitaaU des mamo£dea où
Von .baaffi privés de «oins ,eL de syropa-
Flfcpe, a6 il'»n naunt 4aa» il'attwua •amnaon,
inerénlamt iMiiii AM années des bureaux
Jo ,.e,."
qui wrttùwïïlk .1JUIe&. A eaux Quêta
-
i)0 couche deux, trois... on couche huit
— je l'ai vu, et j'ajoute qu'il faut être
entré le matin dans une de ces chambres
que les pauvres gens négligent d'aérer
quand c'est possible — comme si l'air
lui-même s'achetait au marobé — il faut
y être entré, le matin, pour se rendre
compte de ce que sont, pour les indi-,
gents, les réalités de fia vie.
Dans ces réduits, dont les paysans ne,
voudraient pas pour leurs bêtes, le
groupe humain, fût-il respectable au '
point de mériter le nom de famille — ett
je parle ici, de la famille « naturelle » i
autant que de la famille « légale », eûMl :
le sentiment de sa propre dignité, et ce
sentiment plus délicat des consciences
années : le respect de l'enfance, il lui
serait impossible de sauvegarder ce
faisceau de susceptibilités inséparables
de la culture intellectuelle et de la cul- «
ture morale auquel nous donnons le:
nom de pudeur, sentiraeot aussi respec- ■
table qu est grotesque ce lui avec lequel
on le confond trop souvent : la pudiboD- j
derie. , !
Il faut que l'on sache que c'est abomi-
nable ce qui se passe fatalement dans >
ces bouges où commandent des pères
temporaires et des mores de passage. Un ;
de mes plus pénibles souvenus est celui ;
d'une chambre, meublée strictement,
d'un lit, d'une table et de deux chaises,
dans laquelle j'ai ramené, un :tour, ¡U/I¥)
fillette de douze à treize ans, rencontrée
mendiant dans une rue du V. arrondis-
^Cette chambre et son mobilier *udi-
mentaire servait à quatre personnes : à
deux -AlleHes de dix ans et -de douze MS ; !
à leur mère, 32 ans hémiplégique, et-. à
un
xtes, me dK-" lui-même, • ••
^iieltu^oia.;i^taaikarais «WWW».'
je les étonnerais jusqu'à l'incrédulité, si
je leur disais que les fillettes étaient res-
tées naïves.
A qui la faute?
Mais il y a surtout les « cités » infâmes
dont notre âme devrait être torturée. Les
unes —je commence par les moins déso-
lan\es,d'a.utant plus qu'elles disparaîtront
les premières — sont composées de ba-
raques disséminées sans aucun plan,,
élevées au hasard du terrain, avec des
matériaux hétéroclites : poutres a demi
rongées par la vermine, décors de théâ-
tre , débris de roulottes, campements
plutôt que demeures, où l'air circule
eopeadant, par 4a force des choses, entre
les bicoques non mitoyennes, et dans les
bicoques mal ajustées. Là, point de lit,
le sac de chiffons ou ile tas de chiffons
hideux, sans enveeloppe. JOUM'rt aux
draps... ell y on avait, H faudrait les
laver une fois ou l'adre ; et pour laver,
il faut de l'«au chaude, da saxon* des
cristaux de souda... tout an vue,
q
Dans ces baraques ou eli parqué.
Mais le comble, c'est la ofcé 'Oaserne>
agglomération H «uperpoaition ide pla-
cards décorés du noie de chamtoe, ou-
vrant sur des couloirs obscurs et pois-
seux, et dont les étages sont reliés par
des escaliers le long desquels «mutent
dos cabinets d'aisance révoltante.
Le type du genre, c'est :1a cité feanne
d'Arc.
Le terrain en fut acheté, me dit-on, en
vue de la construction d'un jnardhé cou-
vert; mais avant que des fondations fuç-
sant tennioéesJ,- futur iID81euble avait
ebangé de desti"oa. # .
La nouvelle conbinataon
«4enusaproaneaée.
a w 0 0 -M, Fu
individus, abritent toutes les misères,
parfois même des misères honorables,
ils abritent certainement toutes les ab-
jections — cependant une rue voisinr,
est si mal famée que ses ex-habitants
sont à peine reçus dans la « cité ».
Les locataires Ipai(int è la semaine : de
trente sous à six francs, et tous les mer-
credis ont lieu les.expulsions de ceux qui
ne peuvent pas payer.
« Quel dommage, me dit un jour J un
des gardiens-concierges, que vous XW
soyez pas venue hier ; nous avons ex-
pulsé cinquante familles...ça faisait pres-
que cent cinquante enfants ».
Or l'expulsé n'emporte que son lit —
son sac de chiffons — et ses instruments
de travail s'il en Possède.
La première fois que je suis allée dans
cet antre, c'était pour y cbercher un en-
fant que l'on m'avait signalé comme se
livrant à la mendicité.
« Il n'est pas u.., me dit le concierge.
—Et ses parents?
— Peut-Atre... Vous voulez monter
chez eux?
— Oui.
— Enfin... conclut-il, comme il aurait
dit : « Je m'en laye le,s mains »-
Je montai, glissant sur les marches
visqueuses, trébuchant dans .les corri-
dors obscurs, sans oser tâtonner tant ie
craignais de poser la main sur quelque
iqamoudice ; j,e.(rap«aià laDorte indiquée,
nul ne répondit, et je ,e,pris X &&***>
plus diracUe à la descente qu ^ la mon-
tée, et non moins nauséabonde. ^
« Ça ne m'étpnne pas qu'ils n aient pas
ouvert. » 4 „
-<*wi^«a4U4'«otonUÎ
—un»«iljie leur ap-
gpartienî. «
J- & _Ioueo& poUt'les ',ïJe........"'!tJf'J
L^i wkri -§_mmd da ta
ils le remplacent. Celui que vous cher-
chez a été pris plusieurs fois, il finira
mai.
...... Et J'école?
— Au bien oui 1 *
y en a-t-il beaucoup dans ce genre?
Autant vaudrait dire tous... ce se-
mit exagérer cependant.
Je suis revenue souvent dans 1 odieuse
caserne ; jedirais presque qu elle n aplus
.de secrets .pour moi ni pour quelques-
uns de unes amis ; j'y ai vu les doulou-
reuses « marchandes de sourires » qui
exercent leur métier dans chaque pavil-
lon ; j'y ai vu le cadavre d'un vieillard,
oublié sur son grabat, et que les rats
étaient en train de faire disparaître ; j'y
ai vu des enfants debteile am sur le point
d'être mères, et ne Mâchant qui elles de-
vaient accuser de leur grossesse :
« C'est peut-être papa ; c'est (peut-etre
mon frère ; est-ce que jeaais ? on couche
ensemble... on dortl...
J'ai reçu las confidence» cywque» des
««.dîens, touo sacke" rt1 »n.
au mains « «Mur 4e guibi. » v up ip a
jMonté .qu'il ne montait jamws chas ses
/locataires qu'avec son revolver obarg6
.et que MI femme oc s'entendatt ~ torUller
(les temmes » ; un autre m'a .dit les bons
■tours qu'il. joue aux siens en introdui-
sant la police dana son pavUlon ; un troi-
sième aux y eux btetusde porcelaine, 8 est
,vanté .d'avwr < dreasé son Qbieo contre
de» ièw» et Jh8s enfants .... M je ine suis
j,ur6.d'.voyer ces xiègres i,.A.Ut \8 Jpur
aux dét«t&Wço jnouopquv.
PAULINE KERGOMARD.
L
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