Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-02-18
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 février 1898 18 février 1898
Description : 1898/02/18 (A2,N72). 1898/02/18 (A2,N72).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67031910
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
Mme Raynaud, compositeur de musique
à Lovallois-Perret;
Mme Uichault, professeur de déclamation. I
Mme H<.'!h'-Jacques, présidente-fondatrice
du patronage familial des jeunes filles du i
cinquième arrondissement ; Mlle Marie si-
mon. professeur de musique à Paris : Mme
Thénard, pcpn»sseur lie diction à Neuilly-
suri-vine ; Mme Tùurangin, médecin du Ly-
cée l'énelon.. '
Oui été nommées oTliciers d'Acadt'mtC :
Mlle Achard. professeur de harpe, à Paris;
Mlle Agussol, artiste lyrique au théâtre^
national dp l'Opéra:
Mme At lai iv, présidente du patronage des
cillants en bas Age. à Lovallois-Perret (Seme);
Mme d Arloy, née Servaton, artiste pein-
tre. il Parts;
M:n' H.iillard. née Guorin, auteurs de
livres d'éducation, professeur à l'associa-
th'tt pliilolechdique de Charenlon (Seine).
Mnif wuva lialU. née Pluehon, profes-
seur de piano il la maison d éducation de la
Léjii n d'houncur à Saint-Denis.
Mine lleuoit, professeur de musique, à
Paris ; .
Mlle lîernamont, artiste peintre afiuarel-
liste, à Parts ;
Mme l'ernard d'Attanoux, née Mmor.e île
MIIII t igny, exploration au Maroc ;
Mlle Iternnli, professeur île musique, a
Paris ;
Mme Biffo, femme d.' lettres, il. Paris:.
Mme liiron. née liounier, femme de let-
ires, artiste peintre, a Paris;
Mlle Boiinelois, dvectriee des écoles fo-
rame:<. à Paris ; ...
Mme lkaudui, professeur de musqué, à
Paris;
Mlle l!risset. protesseor de , musique, à
Paris;
Mme Brodard, professeur de musique, a
Fans: .
Mlle Cahen, professeur »'c ttes. in.a Paris ;
Mlle Carrier-lîelleuso. proi'essen' de mu-
sique, à Paris ;
Mme CI%-!l est, publicisle, à Cannes (Alpes-
W.intimes ; ...
Mlle Clh,'vdli('r, institut-rire privée a
Piiris;
Mlle Crétieu-Yngeet. altiste lyrique a
l'a ris;
Mme C''lpdt'l, née Morhcr, msutnince
Ilt>re. à Paris;
Mme Cresptn. née Dcsmçe, professeur de
mus qué il. Paris :
Mme PebiiIenio.it. professeur du musqué
à Paris ; .
Mme e!aunay. arhste lyrique et profes-
."I!r de chant à Paris :
Mme De'.isy. institutrice libre, a Paris;
Mme Desfo'sscs. présidente du Cornue des
D;1111P:; françaises de l'I::tt"-Adam;
Mlie Drcnét, artiste-peintre, à Boulogne-
5!; Ille;
Mlle Duel d'Aï bet, professeur dl) ofiani, a
JPii Vi ^ "
M h: DMirosnil, professeur d>ï riia.-it.à Paris;
Mme Dussaud. directrice de ! tnsnhuton
. Les Ruebes ", à Fontainebleau.
Mile Fiihon, institutrice libre, à Pari»;
Ntln.,Vve Kloury, directrice du théâtre du
tilât' let, à Paris;
Mlle Furpomés, membre de la Société , des
rens de lettres, à Paris :
Mmv> Kranceschi, professeur do diction à
(':\l'i:;, tin. -ictine pensionnaire de laComedie-
Fianc-tise;
Mme Garnot-Beaupère, artiste peintre a
Pari.:; ..
Mme Garnier né" Touzac, peintro-minia-
1111 iste à Paris ;
Mlle Gérard, directrice d un cours d en-
âeiunenienl privé à l'al'l.; ;
Mme Gejer née lîonts.professeur de chant
à Puris ;
Mme Goinbert., professeur de . musique, il
Paris: , ,, , „
Mine Grandet, artiste ilram,&Li(lue, a Pa-
/l . » %
Mme Grâiiger, directrice d'école privee, a
1*;. ris;
Mme Gruel, professeur de musique, a
Pd l'is ; ,.
Mlle Grumbach, artiste au théâtre , naUo-
ns i de nvléon; .
Mme GuiU"uit,professeur libre.a Paris;
Mme Guyot, msLit.uL'tce honoraire eu re-
liai le, a Paris; ..
Mme ttîïïîoft, aTLisIfrît aircur uramau-*
"'Ill', a Paris;
Mme Ilurel née Paliison, pr0fcssl'ur libre
à Paris "
Mme Janson, professeur libre d'herboris-
terie, a Paris ; , .
Mlle Joiuiot, inslitulrice libre, a vaux-lc-
peinl ; , _
Mlle Joson. artiste statuaire, a Pans :
Mlle Jusseaume, professeur de piano, a
Kopp, fondatrice-directrice de la
in ::-;0:1 mate! nette de la rue Fessarl, à Pans;
Mme Lanceiol, statuaire, à Pans;
Mlle Lapomlc, professeur de dessin, a 1
Pans;
M ne Larronde. professeur de musique, a
Mme Lebailly, directrice d'école privée,
Mme Ledoux, née Laiteux, professeur libre,
à Paris; .... ..
Mme Lemaitre, professeur il 1 *école naUo-
. pale des arts décoratifs; . ,
Mme Loubens, professeur de dessin a
^ Mine Loventz, artiste du théâtre national
de l'Opéra ; ,
Mile Maireau, artiste graveur a Pans ;
Mlle Malbet, artiste peintre, professeur de
dessin et de peinture à Paris ;
Mme Malherbe, économe à la maison
d'éducation de la Légion d'honneur a Saint-
Denif ;
Mme Mandel, publiciste à Pa ris ;
Mlle de Maria dite Gerfaut, ttrtiste drama-
tique, professeur de dicltoa à Paris ;
Mme Masson, artiste peintr» à Paris,
membre du jury de ! expoMtoen des femmes
peintres et sculpteurs;
Mlle Mauduil, professeur de chant à
Paris ;
Mme Mauras, artiste lyrique, professeur
de chant à Paris ;
Mme Méjamel, femme de lettres, au Parc
Saint-Maur;
Mlle Mendès, artiste lyrique, professeur
de chant, à Paris;
Mme Meunier, institutrice en retraite, à
Mme Millet de Marcilly, professeur de
chant, à Paris;
Mme Miquard, professeur de chant, à
Paris *
Mlle Monier, femme de lettres, auteur
dramatique, à Paris ;
Mme Nancy-Vernet, artiste dramatique, a
PaMmc Nicosia, née de Lagoanère, profes-
se ir de musique, à taris;
Mlle de N'ugeut, artiste peintre à Paris,
professeur de dessin; médaille de bronze
à l'exposition univers'Hc de 1889;
Mme Pat le, née Chabry, professeur de
musique a Paris ;
Mlle Perrel, directrice de cours prive
d'éducalion à Paris;
Mlle Persoons, pensionnaire de la Comédie
Française : .
Mme Pierre, dit. Geringer, artiste peintre
professeur de dessin a Paris ;
Mine Vve Pierrot, née Dufays, inspectrice
des cantines scolaires du X\'iH" arrondisse-
ment de Paris;
Mme Piogé, artiste peintre à Pans;
Mme Plondeur-Labarthe, professeur do
musique à Paris;
Mlle Plou, professeur de musique à Olo-
ron (Basses-Pyrénées).
Mme Provinciali-Celmcr, artiste musi-
cienne, professeur de musique à Pans ;
Mme Renier, professeur de musique ti
Paris;
Ml -, rtifaull, professeur a 1 école profes-
sioiineile Klisa-Leinonnierà Paris;
Mme ltolly de Balnégre, dame p:itronosse
de la Caisse des écoles du deuxième arron-
dissement il Paris ;
M'ne lloussel, professeur de musique il
Plil N'tiie is; Simonetti, professeur de musique, à
Mî.'e Sorbier, professeur de musique à
"a:'tS''
Mlle T.u-dn', professeur libre, Paris
M'ie Vi eu, professeur de musique a Paris;
Mme de Villedon, peintre céramiste, a
' Mine Vimont, professeur de musique, à
Pr* j'is *
Mme Voilier, ancienne institutrice, à Pa-
'M!tc Wagner, chirurgien dentiste, à Paris,
chef de clinique, il l'école dentaire.
On dit...
POLITIQUE
Le cabinet espagnol poursuit des négo-
ciations de plus en plus délicales avec les
Elats-Unis ; mais la publication du fameux
document réprésenté par la lettre y.0- e .u
M. Dupuy de Lomé est loin d'être atténuée
dans ses conséquences. La révélation des
véritables sentiments de l'ex-ministre sur
le gouvernement des Etats-Unis, a mis
celui-ci en travers de tous les ellorls en-
trepris pour aboutir h une réconciliation
avec Madrid. Non seulement, il ne se tient
pas pour satisfait du retrait forcé de M. Du-
uuv de Lf*)iiie, mais il exige encore du cahi-
netSairasla un désaveu-le la lettre écrite
par l'ex-ministre. Ce désaveu devrait impli-
quel' des excusa pour la façon dont le pré-
sident Mac Kinley a été apprécié dans un
écrit, d'ordre purement prive.
D'aucuns prétendent que de la part du
-ouverncnipnt des Etats-Unis, il y a lit u[i(;
tactique, et qu'au fond il n'est pas tache
d'un incident qui retarde les négociations
en train de s'élaborer avec les insuiges
cubains et lui donne le droit. d'exercer une
espèce de chantage sur l'Espagne, Ce qui
étonne davantage, c'est que la presse Ne\v-
Yorkaise, s'atii.'nt a la junte révolution-
naire qui, de bonne guerre, a intercepte le
documr-nt, ait bénéficié par la publicité de
son reportage d'un papier ,
gouvernement américain prête sa compli-
cité il un acte semblable jusqu'à prétendre
en tirer des bénéfices. Il y a là un procédé
qui choque singulièrement la do:catesse,
et don!, iL juste titre, la diplomatie euro-
pcc'ute a droit de s alarmer. Devant ces
nouvelles complications, le cabinet espa-
gnol a ajourné la dissolution des Certes ; il
doit répondre a la communication des Etats-
Unis ' -Il déclarant qu'ii réprouve les passa-
ges insultants de la tertre objet du h lige,
et qu'en conséquence il croit avoir sultisam-
ment exprimé sa désapprobation sur les
agissements de M. Dupuy de Lomé pour que
l'incident soit considéré comme term'ne.
MADEMOISELLE.
A L'ÉLYSEE
Le président de la République a reçu hier
malin:
MM. Gérarll, ministre de France à llruxel-
les ; Ballot, gouverneur du Dahomey ; Du-
flos, directeur de l'administration péniten-
tiaire au ministère de l'intérieur, et le pré-
fet de la Haute-Saône.
M. Félix Faure a reçu, en outre, la com-
mission des Marchés qui organise la. caval-
cade de la Mi-Carème. ^ 1,
A L'HOTEL DE VILLE
Hier, t 2 - heures 112, a eu lieu à l'Hôtel
de Ville, dans la galerie du Conseil général,
la réception par le bureau du Conseil gé-
néral de la Seine, des municipalités des
communes de l'arrondissement de Sceaux,
représentées par leurs maires et adjoints. <
MM. de Selves, préfet de la Seine, indis-
posé, et Charles Blanc, préfet de police, re-
tenu au Palais de Justice, s'étaient fait
excuser.
M. le Dr Emile Dubois, président du con-
seil général a reçu au bas de, l'escalier
d'honneur ses invités au nombre (Tune
centaine. Il était assislé des membres du
bureau du conseil général.
M. Dubois a prononcé un discours dans
lequel il a préconisé l'union des communes
de la banlieue avec Paris et en. général
l'union de tous les Français.
MM. Jacques, député de la Seine; de
Freycinet, sénateur de la Seine ; Brumann,
secrétaire général de la préfecture de la
Seine et Strauss ont parlé dans le même
sens au nom des municipalités reçues.
Vers 4 h. 1/2 un lunch a été servi.
La cérémonie s'esttcrminéc versSheures.
Ne quittons pas l'Hôtel de Ville sans
mentionner que les palmes académiques
viennent d'être accordées à MM. les con-
seillers municipaux Girou, du XlVI) arron-
dissement ; Païenne, du XX0 arrondisse-
ment et llébeillard, du II' arrondissement.
DANS LES ÉGLISES
C'est au milieu d'un grand nombre.de
personnalités appartenant à l'aristocratie
parisienne que Mgr Labouré, archevêque de
Rennes a béni, hier, en l'église Sainte-Clo^
tilde le mariage du marquis de Champagne
nitlarl avec Mlle ilélène de Langle, fille de
la marquise de Langle née de Labritle.
Au moment où le cortège nuptial a fait
son entrée à l'église qui, pour la circon-
stance, avait reçu une très belle décoration
do verdure et de fleurs, la maîtrise, sous la
direction de M- ltou:5seau, maître de cha-
pelle, a fait entendre une marche d un très
bel effet, puis,au cours de la cérémonie,elle
a exécuté un /).'!dc Gounod et un 0 Sulularis de M. Rousseau,
avec soli, chœurs, violon et harpe, et a ter-
miné par une brillante sortie du Tanhauser.
La jeune fiancée qui portait une toilette
de satin blanc orne.' de vieilles dcftteïreé.-
avec couronne Louis XV dans les cheveux,
avait pour témoins !es marquis de Labrilfe
et de Langlc; ceux du fiancé étaient : le ba-
ron de La Grange et le marquis de Cham-
pagné.
Les demoiselles d'honneur etaient-Mlles
Marguerite et Marie de Langle, en élégantes
toilettes blanches et grands chapeaux de
velours noir.
Remarqué ensuite dans le cortège et
l'assistance : ..
Marquise de Langle, vicomte et vicom-
tesse Florian, baronne de La Grange,comte
et comtesse de Sesmaisons, comte et com-
tesse de Chaumont-Quitry, vicomtesse de
Marcillac, comtesse de Menou, comtesse de
Huilé,vicomlesse de Villebois-Mareuil, com-
tesse deLabriflfe, comte des Notumîèr(,s,etc.
Au retour de l'église, lunch intime chez
la vicomtesse Florian, tante de la mariée
en ses salons de la rue de l'Université.
UN PEU PARTOUT
Matinée des plus brillantes et des mieux
réussies hier jeudi, chez Mme Kiréwski.
L'assistance très élégante et très artiste a
particulièrement goûté les œuvres de MM.
P. et L. Ilillmacher merveilleusement in-
terprétées par Mlle Kiréwski.
Maie de Kerckolf a obtenu un succès très
personnel dans la mélodie Séparation, du
même auteur qu'elle a interprétée en grande
artiste.
Mention spéciale à M. Hardy-Thé le chan-
teur parfait, toujours si applaudi dans les
salons.
Chaleureux applaudissements également,
pour Mlle Rose Symi, de l'Odéon, dans ses
monologues, pour Mlle Glandard et M. J.
Monès, dans la llevue franco-russe, qui ter-
minait la matinée.
—o—
Demain samedi, tL 9heures du soir, grande
fêle dans l'hôtel des Ingénieurs civils de
France, W, rue Blanche.
Concert, bal et tombola pour aider à la
fondation de l'Orphelinat des employés de
Banque et de Coulisse.
Après avoir organisé avec succès une so-
ciété de secours mutuels et une caisse de
retraites pour ses vieillards, les employés
olq Banque ont pensé fi. leurs camarades qui
laissent de jeunes enfants sans protection
et ils ont décidé de se réunir pour leur ve-
nir en aide. Ils espèrent, grâce à leur tête
et aux dons provenant de leurs riches pa-
lrons, Pouvoir faire aux veuves, mères de
famille, des pensions suffisantes pour éle-
ver convenablement les enfants. Nous re-
parierons de cette œuvre humanitaire; pour
aujourd'hui nous nous contentons de sou-
haiter un plein succès à la fête de demain.
—o—
Un grand bal costumé sera donné demain,
18 février, par les élèves dames de l'Aca-
démie Vilti.
LA DAME D. VOILÉE
Au Parlement
La Chambre
Le budget de M. Méline avance à pas
lents ; chaque article fournit plusieurs
amendements qui, tous, tendent a des re-
lèvements de crédits que le ministre de
ragriculture se voit forcé de repousser
avec plus ou moins de regrets et de pro-
messes..
On reprend la discussion de l article 8. M.
Decker-David demande 20.000 francs pour
récompenser les instituteurs de leur dévoue-
ment et de leur savoir; M. Méline déclare que
ce crédit est inutile, les instituteurs men-
tants ayant été récompensés.
L'amendement est repoussé ainsi que ce-
lui de M. Auricoste, tendant à la création
d'une chaire de chimie agricole dans les
fermes modèles ! et un autre de M. Rey,
ayant pour objet la distribution de cartes
géologiques aux écoles primaires rurales.
La Chambre a été. mise en gaieté par 1 in-
tervention à la tribune de M. Emmanuel
Arène, le spirituel député de la Corse.
Il nous apprend que la Corse avait de...
mandé une école de viticulture et par une
erreur des bureaux on leur a accorde une
fromagerie ; l'orateur affirme que la Corse
ne demanderait qu'à s'occuper d 'agrieulLui e,
mais il faudrait des-chemins de fer et des
bateaux; « si, en France l'Agriculture man-
que de bras, en Corse elle manque de jam-
bes ». , . »
On rit et M. Méline qui lui môme sourit
i promet à M. Arène qu'il tiendra compte de
ses observations.
L'article 9 est plus difficile il. d.gcrer, on
. entend les observations de plusieurs de-
nsités qui tous veulent des relèvements de
crédits. Peine perdue, la Chambre ne con-
sent a aucune augmentation et on suspend
la discussion du budget de l agriculture
pour s'occuper d'un projet de loi ayant
pour but de proroger la loi du 13 janvier
1892 qui établit des primes à la culture (lu
lin et "Ij ch.invrc.
M. Galpin, rapporteur, demande, au nom
delà commission des douanes, le i-'-tabtis'
sement du chapitre avec un crédit de
2.500.000 francs.
M. Méline déclare, au nom du gouverne-
ment, qu'une somme de deux millions lui
parait suffisante pour maintenir la prime.
Le président de la commission des doua-
nes insiste pour le chiu're primitif ainsi que
MM. des Retours et Georges Graux.
M. Caslelin considère comme dangereux
de restreindre le sacrifice vjue s est imposé
le pays pour développer la culture du lin et
du chanvre.
On vole sur le chiffre proposé par la com-
mission des douanes, par 33i> voix contre
209, il est adopté ainsi que l'ensemble du
^ On revient au budget de l'agriculture. A
l'article 10, M. Perrier sollicite un relève-
ment de crédit de 20.000 francs pour la re-
constitution et la préservation des vigno-
bles...
D'accord avec la commission, la Chambre
adopte l'amendement et renvoie la suite de
la discussion à tantôt.
HÉLÈNE SÉE.
Sénat
Est-ce du Luxembourg que nous viendra
la lumière? Tout le fait présumer, car les
termes mêmes de l'interpellation de MM.
Trarieux, Thévenet et Scheurer-Kestner
excluait toute équivoque.
A peine installé au fauteuil, M. Loubet en
donne lecture au Sénat. « Nous demandons
à interpeller M. le ministre de la justice sur
l'illégalité qui aurait été commise le 22 dé-
cembre 1894, et qui aurait consiste a re-
mettre au conseil de guerre des piece- dites
secrètes qui n'auraient été communiquées
ni à l'accusé Dreyfus, ni à M" Démangé son
défenseur»...
Un tumulte accueille ces paroles et on
perçoit des cris : « A un mois ».
M. Milliard, garde des sceaux, vient dé-
clarer à. la tribune que le gouvernement ne
s'oppose pas à la fixation à un mois.
C'est M. Thévenet, ancien ministre de la
justice qui vient donner au Sénat des
explications sur cette soudaine interpella-
tion; qui n'a aucune connexité avec le pro-
cès actuel. Ce que veulent les trois honora-
bles sénateurs c'est une simple réponse a
cette éternelle question; oui ou non, y
a-t-il eu une pièce secrète ; et c est d ac-
cord avec le gouvernement que les inter-
pellateurs fixeront une date.
Le garde des sceaux déplore que ses col-
lègues ne l'aient pas consulté, il leur au-
rait conseillé d'attendre la titi du procès Ol1
tous trois ont été entendus comme témoins.
Le renvoi à un mois est ordonne et la
plupart des sénateurs se répandent dans
les couloirs.....
Nous y rencontrons un ancien ministre
arrivant du Palais où il venait d'entendre
absolument le contraire de ce (lue disait a
la tribune le garde des sceaux.
A tout instant, le président d assises rap-
pelle aux témoins que l'atraire Dreyfus n a
rien à voir dans le procès actuel et qu il est
interdit d'en parler, ici c'est le ministre de
la justice qui déclare que l'affaire Zola, c est
le procès Dreyfus.
Etrange, ces contradictions continuelles.
On a ensuite abordé la deuxième délibé-
ration sur le placement des ouvriers et
employés.
Les six premiers artieles sont adoptés,
une discussion s'élève au sujet de l'article 7
relatifs aux bureaux payants. et finalement
on le renvoie à la commission.
Les autres articles sont votés après quel-
ques explications du ministre du commerce
et on s'arrête à six heures en s'ajournant à
aujourd'hui trois heures.
H. S.
LES REVUES
Mercure de France (février). — 1. En- ;
core une protestation; encore l'indignation
d'un homme de lettrés opposant raisons
claires et fortes aux déclarations suspectes
de l'autorité galonnée, aux déclamations
patriotardes qui suggestionnent les foules.
M. Pierre Quillard, poète lyrique, ne pense
pas que « l'amour de la beauté et de l'har-
monie comporte nécessairement la dé-
chéance civique et interdise do prendre
parti dans le conflit des hommes et des
idées. » ... « La Révolution; soit!.:.)J déclarc-
t-il, plutôt que l'obéissance aux lois répres-
sives, l'inditl'érence devant la pourriture
sociale, l'acceptation de la tyrannie mili-
taire qui tend à s'ériger en dogme souve-
rain.
Dans son remarquable article M. Pierre
Quillard requiert contre toutes les illégali-
tés de l'affaire Dreyfus. Il relève les fla-
grantes iniquités de l'acte d'Ormescheville
et du rapport Ravary, tous les mensonges
accumulés pour sauvegarder l'inviolable
Etat-major, tous les attentats commis pour
que l'illfaillibilé des juges ne soit pas dis-
cutée. , ....
Il applaudit au courage de celui qui tc in-
soucieux de son repos, insoucieux de tout »
parlant aux bêtes, le langage des bêtes, a
« hurlé son indignation. » Zola dit M. P.
Quillard a prononcé « le verbe de révolu-
tion, exactement dans la forme qui conve-
nait, pour frapper, par delà les individus,
toul un système et toute une caste x.
Puis, pour terminer : (C J'imagine que les
hommes libres savent, oli ils vont : ils ne se
laisseront pas égorger par les valets de
l'autorité, et ils sont prêts le cas échéant à
payer de leur peau... »
H. Substantielle et trés intéressante
élude signée Jules de Gaultier sur le Bvutl-
dhisme en Occident. L'auteur veut prouver
«pie l'idéalisme hindou réapparaît dans la
philosophie contemporaine, mais modifié
après troi-; mille ans d'évolution, et inter-
prété par les vigoureux tempéraments occi-
dentaux- de façon à en faire une loi d'équi-
libre. Comme témoignages : les œuvres de
Sehopenhauer et de Tolstoï.
La renaissance du sentiment boudhique
tirerait de la crise sociale son caractère
d'utilité. te Antidote d'une combativité trop
grande, elle surgit pour conseiller aux an-
tagonistes de tous les camps un renonce-
ment qui, loin d'être définitif, aidera seule-
ment à concilier des intérêts et à rendre
possible une manière de vivre ,). M. Jules de
Gaultier, nous initie aux conceptions philo-
sophiques du curieux poète lranco-bou-
dhistc Jean Lahor, dont les ouvrages prin-
cipaux sont l'Illusion, les Quatrains d'Al-
Ghazali etc...
III. — Signalons encore : Louis XI (bal-
lades françaises) de Paul Fort.
IV. — Epilogues, pages vigoureuses et
fines de Rem y de Gourmont. (A ce propos
nous prierpns M. de Gourmont de vouloir
bien transmettre les remerciements de ia
Fronde à M. R. de JJury).
« •
La Nouvelle Revue (15 févripr). — I.
M. Paul Pourot fait l'hi3toril}uc du Carnaval
à travers les âges. Le ' sacrifices solennels
dont les chants et les danses devaient plaire
aux dieux informes et bigarrés des hom-
mes primitifs, se transformèrent eu fèles
périodiques. Telles sont les origines direc-
tes de notre Carnaval.
D'Arcadie la. coutume d'une fête annuelle
fut importée dans le Latium oÍl elle reçut
le nom de FéfJrua. Ovide en consigne les
détails dans ses Fastes. C'était une fête
expiatoire; les rites du cérémonial ne sont
pas sans analogie avec les pratiques chré-
tiennes du Carême. Les Romains pour leur
fête nationale adoptèrent ces Fébruales, qui
perdirent leur caractère sacré. pour devenir
au temps des Gaulois un divertissement
populaire.
A l'époque (les rois francs commença la
promenade du Bœuf (/ras.
Malgré l'austérité du Moyen-Age, nobles
et manants, bourgeois et gens d'église scn-
tendirent it faire .lu Carnaval la tète de lil
l'e ence. Sous Louis XV commencèrent les
bals 11e l'Opéra ; ce fut la période élégante
et aristocratique du Carnaval.
La Convention proscrivit ces « pasrlui-
nades indignes de l'homme ».
Avec le xixc siècle, renaissance du Carna-
val. Les deux Mondes rivalisent lI'cric-ina-
lité. En Italie ou prend l'habitude de lancer
des œufs remplis d'eau; quand les œufs
1 manquent, on se bal avec des projectiles
assez peu poétiques et fort dang'Tpux. Les
gouverneurs de Rome ayant interdit ce
■ Grossier bombardement, on se servit de
. draeées, puis des confiseries en plâtre ou
«confetti )J. D'une gaieté moins brutale,
moins ardente, espiègle et légère, les Pari-
- siens ont inventé d'inotrcnsifs et aérions
L confettis : petits cercles de papier qui s'ap-
pliquent sur les vêtements comme des pail-
lettes multicolores et roulent semblables 1.
de minuscules pastilles. Le moindre vent
les disperse; ils toumoyent mutins, insai-
sissables. Au milieu des rues, piétines,
meurtris, pétales infimes, ils sont pareils
aux corolles effeuillées qui Jonchent le sol
après le passage d'une procession. Bien pa-
risienne aussi, la création des serpentins.
Attachés aux balcons, entortillés aux bran-
ches comme une végétation fantastique et
grotesque, ils se déchirent au moindre
effort. Rubans fragiles, liens symboliques
de l'union éphémère des badauds en liesse.
II. — A propos du Cf'Ulf'Hai¡'c tlr l'indépen-
dance vaudoise, célébrée le janvier, Mme
George Renard conte l'histoire de Davel,!
l'héroïque libérateur du canton de Vaud.
Ame croyante, exaltée, mystique, il crut fi
un ordre divin. L'apparition d'une belle in"
connue ne fut pas étrangère à sa résolution
de briser le joug bernois sous lequel, de-
puis la Réforme, était courbé le pays de
Vaud.
Téméraire jusqu'à la folie,jîOurageux jus.
qu'au martyre, 4e générera miné n'eut
qu'un triomphe posthume. Mort en 1723
après avoir subi là torture, ses idées conti-
nuèrent sourdement à galvaniser ses com-
patriotes.
Eu 1791, un banquet public fut un défi
révolutionnaire. En 1797, La Harpe, ancien.
précepteur des fils de Catherine ÎLvaudois'
de famille noble, remet au Dircc!oirc '1 une,
pétition lui demandant de prendre sous sa-
protection les Suisses, et, pat'ticuH'''remcnt
les Vaudoisqui réclameraient leurs attelons
droits M.
La pétition fut bien accueillie. Il s'en sui-
vit à Lausanne une révolution toute paci.
fique.
Le rêve de Davel était devenu réalité.
C'est à propos de la vai!ée de la Valteline
que Bonaparte avait dit : aucun peuple ii.,.
petit être sujet d'un autre peuple sans violer
les principes du droit public el naturel ».
I!I. Mme Adam, germanophobe infatiga-
ble, flagelle sans ménagements d'expres-
sions le gouvernement allemand. « Men-
songe, insolence, hypocrite courtoisie,
machination louche, audace, cynisme,
cruauté, tels sont les mélanges qui alimen-
tent les mixtures de la politique prus-
sienne. »
Pour réduire la puissance de l'Allemagne
« que t'Occidont contre elle à l'Orient
s'ailie » conseille Mme Adam, en termes
moins cornéliens, mais aussi peu équi-
voques.
El à propos de l'affaire Dreyfus : « Sur
l'ordre de son souverain, M. de Bulow, dé-
clarait à la Commission du budget de l'Em-
pire germano-prussion, que jamais entre
le capitaine Dreyfus et le Wilhemstrasse,.
il n'a existé aucune relation. Cela était dit à
la face du monde, alori; que le gouverne-
ment de la France venait d'affirmer à nou-
veau la culpabilité de Dreyfus et de signi-'
fier une fois de plus à ses partisans que la..
chose jugée était bien jugée. »
Mme Adam ne met pas en doute la bonne
foi du ministère Méline. La France," fille-
aînée de l'Eglise » ne saurait avoir des
gouvernants faillibles.
IV. L'auteur delà Vassale, Jules Case, dans
sa critique dramatique, s'occupo de la co-
médie de Mme Ilerter-F.ymoi,(I : Libre! Nous
. recommandons cette analyse intéressante
pour le Féminisme.
! *
* »
Le Lolus bleu (janvier). — I. Le compte
i rendu du discours prononcé par Mme An-
nie Besant, la célèbre et sa van Le théoso-
phe, lt l'Hôtel des Sociétés savantes (décem,
bre 1897).
II. M. Blanvillain étudie la psychologie de
l'Art.
Le Beau est un reflet de l'Absolu. L'an-
teur'part de cette définition pour expliquer
l'unité de J' Art et la parenté de ses éléments
avec les principes de YIIommeM fait corres-
pondre ces trois modes d'expression de l'Art
(rythme, mélodie, harmonie ou ira't, relie!,
couleur) aux trois plans de conscience de
' I*tionitne : le plan spirituel, le plan mental-
' psychique, le plan astral-physfquc.
L'architecture qui manque de mental et
' de passionnalité, provoque des sentiments
i « plus élevés que l'émotion sentimentale ».
; La musique est spirituelle ou passion-
1 nelle.
La poésie parlée agit comme la musique,
" mais « exprime en plus des idées menta-
les ».
En littérature on retrouve l'indice de la
sentimentalité, dans l'emploi fréquent des
voyelles. Les consonnes tiennéii' phnut au
' rythme et au Irait et sont un indice do
nn'ntahté, et même de spiritualité.
. ' la peinture et la sculpture possédant le
, relief vrai ou figuré It correspondent aux.
vibrations de l'art animal v. Les artistes qui'
préfèrent la variété des valeurs à la ligne
sont des seutimenlaux, t( La sculpture est
spiritualiste par ses proportions, intellec-
r tuelle par ses formes et passionnelle par
. son modelé <>.
' M. Blanvillain termine en disant que son
! étude « peut servir à apprécier la nature
' du beau qui entre dans l'œuvre d'art. » Il
„ étudiera la prochaine fois Il la quantité de
^ beau réalisée ».
I III. La Frotule remercie le ccmmar.dnnt
I D. A. Courmcs pour ses paroles de chaude
sympathie.
HARLOR.
LA TRIBUNE
A TRAVERS L'ÉDUCATION
LA
FÉMINISATION DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
(1)
Celle rubrique forme un feuilleton volant
dont le sujet chunyc tous les trois jours.
I
La Loi... sans les Prophètes
Le mot qui me sert de titre est un n60-
logisme qui trouvera probablement sa
place clans les t.iltrf de demain. 11 a été
inventé, pour tes besoins de leur cause,
parles adversairesde.la femmcemployee
dans l'administration universitaire, et
leur sert à exprimer leurs inquiétudes,
plus que cela : leur mécontentement et
C cc r LrL réprobation.F('minisation, déclarent-ils, c'est
le pôuVwrè^aulto'bic, il faut ajouter que
le personnel masculin de l instruction
publique n'a pas le monopole de la mau-
vaise humeur contre l'amélioration so-
ciale de la femme ; toutes les adminis-
trations font chorus; le corps médical
n'en est pas exempt; les artistes ne 1 ont
pas dissialuléc lorsqu'il s'est agi d ou-
vrir aux femmes l'école des Beaux-Arts;
auant aux avocats, nous n'avons pas en-
ci)rc eu le temps d'oublier la « question
Chauvin ». , .
C'est que, dans notre « doux pays de
France JI qui a vu naître la Chevalerie, ce
nue les hommes aiment et respectent
dans la femme ce n'est pas précisément
5011. intelligence, son courage moral, sa
C'est si doux de la défendre! Pour-
mioi répudie-t-elle sa faiblesse légen-
ÎLire oui la faisait si charmante? Igno-
rante et capricieuse, elle était irrésistible;
que sera-t-elle instruite et raisonnable? »
Ces sornettes, bonnes à entourer les
mirlitons, les avons-nous assez enten-
dues! Certes, le nombre des choristes
diminue — car il y a des individus ainsi
faits que, par simple honnêteté, ils finis-
sent par !'c rendre à l'évidence — mais
l'immense mérité ferme les yeux pour
ne pas voir ; elle se bouche les oreilles
pour ne pas entendre, et elle sympathise
avec ccu x qui s inquiètent et s indignent
de la « Féminisation de l'Enseignement
primaire v.
Mais pour nous rendre compte de ce
mal de i'époq-ie dont les premiers symp-
tômes datent de 1ST0-1880, il est néces-
saire de savoir quelle était la part faite
aux femmes, dans l'enseignement pri-
maire, au temps regretté ai. elles étaient
réduites à la portion congrue.
Avant la loi de 1879-1880, elles étaient
employées, soit comme directrices, soit
comme maîtresses Adjointes :
lú Dans les salles d'asile (aujourd hui
écoles maternelles) ; ;
2° Dans les écoles primaires élémen-
taires de filles ;
3° Dans les très peu nombreuses écoles
primaires supérieures;
4" Dans les-rares écoles normales d 'ins-
titutrices *
Leur vocation d'éducatrices et leur
droit à l'exercer étaient donc légalement
reconnus. Mais, tout contrôle de l 'ensei-
gnement leur était refusé, sauf dans les
salles d'asile, où il était exercé .
1° Par des déléguées générales;
2° Par des inspectrices régionales (une
par académie). Ellc:;n'avaicntÎcurplace ni
parmi les « autorités préposées a 1 ensci-
! gnement (inspection et surveillance des
écoles primaires, même de filles), ni
parmi les corps élus (conseil départe-
mental et conseil supéricur),
En 1879-1880 fut. promulguée la loi
qui organisait les écoles normales de
filles, une par département (t pour assu-
rer le recrutement des institutrices com-
1 munales »- : comme corollaire, un décret
de juillet 1880 créait l'école normale su-
périeure d'institutrices de Fontenay-aux-
Roses, école préparatoire à l'enseigne-
ment dans les écoles normales et il la
direction de ces mêmes écoles. Cette
impulsion donnée à l'instruction des
femmes et à leur éducation profession-
nelle ne pouvait manquer d'avoir une
influence profonde sur leur situation,
comme fonctionnaires de l'Université.
En effet, la loi de 1886-1889 a accentué
le mouvement imprimé par celle de
1879-1880. Elle a donné aux femmes :
La direction des écoles primaires mixtes,
établies dans les communes de moins de
cinq cents habitants.
Elle les a admises à l -inspection des éco-
les primaires de filles.
Elle leur a ouvert les portes du Conseil
départemental.
Quant au Conseil supérieur, elles y sont
entrées comme par miracle et sans
aucune intervention législative. Je ra-
conterai un peu plus loin comment la
chose s'est passée ; mais auparavant, je
crois indispensable d'imposer à mes lec-
teurs quelques notions techniques sur
lacomposition et les attributions des deux
conseils de l'Instruction publique.
Le conseil départemental se compose :
1° de quatre membres de droit; le pré-
fet, président; l'inspecteur d'académie,
vice-président; le directeur de 1 école
normale d'instituteurs; la directrice de
l'école normale d'institutrices.
2° de deux membres désignés par le
ministre : deux inspecteurs primaires.
3" de dix membres élus : quatre cou-
sei 11ers généraux élus par leurs collègues ;
~ quatre membres de renseignement pu-
blic (deux instituteurs et deux inslitutri-
ces élus par les instituteurs et institutrices
titulaires du département); «enfin, pour
certaines affaires contentieuses exclusi-
vement relatives à l'enseignement privé,
deux membres de l'enseignement privé,
l'un laïque, l'autre congréganiste.
Les attributions du Conseil départe-
mental sont de deux sortes ; 1° adminis-
trativeset pédagOKiaucs : 6) disciplinaires
et répressives, et dès maintenant, mes
lecteurs comprennent l importance des
fonctions des membres de ce Conseil et
de ceux du Conseil supérieur ; car non
seulement, dans certains cas, ils dispo-
sent de la situation matérielle d'un mem-
bre du corps enseignant, mais plus en-
core : de sa situation morale, de son
honneur. , , .
L'affaire Heim, toute d'actualité et pas
encore tout a fait réglée, est un exemp le
probant..
Des femmes sont donc admises -,'t con-
naître des accusations portées contre un
instituteur ou contre une institutrice; a
émettre ieur avis sur la suite à donner
à la plainte, à la discuter, à voter cnfin,au
même titre que ses collègues masculins.
Cette nouveauté est un éclatant hom-
mage rendu a leur intelligence, à leur
clairvoyance, à leur impartialité, et il ne
me parait pas possible que de ce prétoire,
exclusivement universitaire, elles n'en-
trent tôt ou tard dans le prétoire judi-
ciaire.
La pente est glissante; les idées mar-
chent plus vite qu'on ne le pense, et je
comprends le mécontentement de nos
adversaires; car enfin la culpabilité d un
acte ne dépend ni de celui qui 1 a com-
mis, ni de l'endroit oil il a été commis, et
si vous êtes aptes à juger un instituteur
ou une institutrice, vous ne sauriez être
taxé d'incompétence parce que l'accusé
est un peintre en bâtiments, ou 1 accusée
uue couturière! .
Mais je poursuis ma leçon technique
et... ennuyeuse : .
Au point de vue pédagogique, le con-
seil départemental veille il 1 application
des programmes et des méthodes ; il or-
~ ganise l'inspection médicale ; il arrête les
règlements relatifs au régime intérieur
des établissements d'instruction pri-
maire, etc., etc., etc.
Au point de vue administratif, il déter-
mine le nombre d'écoles à établir ou a
maintenir le nombre des adjoints em-
ployés dans les écoles publiques; il dési-
gne les délégués cantonaux.il dresse tous
[ les cinq ansun tableau des indemnités qui
peuvent être attachées a la résidence des
institutrices ; il dresse la liste de mérite
du personnel, en vue de certains avan-
tages de traitement; il donne son avis
sur les secours, encouragements et ré-
compenses il donner au personnel, etc. i
Au point de vue contentieux et disci-
plinaire, il donne son avis sur la censure
ou la révocation d'un membre de l'ensci-
gnement public (cet avis est nécessaire
à l'inspecteur d'académie ou au préfet
pour prononcer l'arrêt) ; il prononce, par
jugement, l'interdiction temporaire ou
définitive contre les fonctionnaires de
l'enseignement public ; il juge contradic-
toire ment les oppositions faites par l'ins-
pecteur d'académie à l'ouverture d'une
école privée, dans l'intérêt des bonnes
mœurs ou de l'hygiène ; il prononce la
censure ou l'interdiction temporaire ou
définitive contre les membres de l'ensei-
gnement privé traduits devant lui par
l'inspecteur d'académie pour fautes
graves dans l'exercice de leurs fonctions,
pour inconduite ou pour immoralité...
etc., etc.
Au Conseil supérieur, maintenant :
Il se compose : du ministre de l'Ins-
truction publique, président; de cinq
membres de l'Institut, élus par leurs
collègues des cinq classes ; de membres
nommés par le président de la Répu-
blique, en Conseil des ministres, et choi-
sis parmi les hauts fonctionnaires et les
professeurs en activité ou en retraite, et
de toute une série de membres élus par
leurs collègues :
De deux professeurs du Collège de
France ; de deux professeurs du Muséum;
de professeurs de toutes les Facultés, de
toutes les grandes écoles (Normale supÚ-
rieure, Polytechnique, Chartes, Hautes
Etudes, Beaux-Arls,etc.) ; de huit agrégés
de chacun des ordres d'agrégation ; de
deux délégués des collèges communaux;
l'un pour les lettres, l'autre pour les
sciences.
Pour le? six membres de l'enseigne-
ment. primaire le collège électoral est
beaucoup plus nombreux, li se compose :
des inspecteurs généraux "t des inspec-
trices gen6ra!es, des inspecteurs primai-
res, des directeurs et des dirn-trices
d'écoles normales, des deux instituteurs
et des deux institutrices qui,dans clnquc
département, font partie du Conscii dé-
part l'men laI ,en tout treize cents testeurs.
Enfin, quatre membres de l'rns»;i!snc-
ment privé sont nommés pu le minière.
Les neuf membres nommés par le
Président de la République et six mem-
bres désignés parle min'sh<', instituent
une section permanente qui a pour fonc-
tions :
DY'tudier les programmes et règle-
ments avant qu'ils soient sou mis au Con-
seil supérieur.
Elle donne son avis :
Sur les créations de faculté:;, !yccC3,
colll'g-e:5, écoles normales primaires.
Sur les créations, transformations 0:1
suppressions de chaires ;
Sur les livres de classe, de hlùiiolhè.
ques et de prix qui doivent être interdits
dans les écoles publiques ;
Et enfin sur toutes les quesî.iovïs d'étu-
des, d'administration, de diSv,:.piine ou
de scolarité qui lui sont envoyées y.ar 10
ministre.
En cas de vacance d'une chaire dans
une faculté, la section permanente pré-
sente deux candidats concurremment
avec la Faculté dans laquelle la vacanco
existe.
Et deux fois par an le Conseil supérieur
discute et statue.
Il statue, aussi, en dernier ressert, sur
les jugements rendus en matières con-
tenlicuses ou disciplinaires par les con-
seils académiques et les conseils dépar-
tementaux.
Et. maintenant que le terrain est de-,
blayé, je m'excuse de ces colonnes fasti-
dieuses. Je ferai l'c possible demam et
après-demain pour me les faire par-
donner.
PAULINE KERGOMARD.
. fti iuivreJ
à Lovallois-Perret;
Mme Uichault, professeur de déclamation. I
Mme H<.'!h'-Jacques, présidente-fondatrice
du patronage familial des jeunes filles du i
cinquième arrondissement ; Mlle Marie si-
mon. professeur de musique à Paris : Mme
Thénard, pcpn»sseur lie diction à Neuilly-
suri-vine ; Mme Tùurangin, médecin du Ly-
cée l'énelon.. '
Oui été nommées oTliciers d'Acadt'mtC :
Mlle Achard. professeur de harpe, à Paris;
Mlle Agussol, artiste lyrique au théâtre^
national dp l'Opéra:
Mme At lai iv, présidente du patronage des
cillants en bas Age. à Lovallois-Perret (Seme);
Mme d Arloy, née Servaton, artiste pein-
tre. il Parts;
M:n' H.iillard. née Guorin, auteurs de
livres d'éducation, professeur à l'associa-
th'tt pliilolechdique de Charenlon (Seine).
Mnif wuva lialU. née Pluehon, profes-
seur de piano il la maison d éducation de la
Léjii n d'houncur à Saint-Denis.
Mine lleuoit, professeur de musique, à
Paris ; .
Mlle lîernamont, artiste peintre afiuarel-
liste, à Parts ;
Mme l'ernard d'Attanoux, née Mmor.e île
MIIII t igny, exploration au Maroc ;
Mlle Iternnli, professeur île musique, a
Paris ;
Mme Biffo, femme d.' lettres, il. Paris:.
Mme liiron. née liounier, femme de let-
ires, artiste peintre, a Paris;
Mlle Boiinelois, dvectriee des écoles fo-
rame:<. à Paris ; ...
Mme lkaudui, professeur de musqué, à
Paris;
Mlle l!risset. protesseor de , musique, à
Paris;
Mme Brodard, professeur de musique, a
Fans: .
Mlle Cahen, professeur »'c ttes. in.a Paris ;
Mlle Carrier-lîelleuso. proi'essen' de mu-
sique, à Paris ;
Mme CI%-!l est, publicisle, à Cannes (Alpes-
W.intimes ; ...
Mlle Clh,'vdli('r, institut-rire privée a
Piiris;
Mlle Crétieu-Yngeet. altiste lyrique a
l'a ris;
Mme C''lpdt'l, née Morhcr, msutnince
Ilt>re. à Paris;
Mme Cresptn. née Dcsmçe, professeur de
mus qué il. Paris :
Mme PebiiIenio.it. professeur du musqué
à Paris ; .
Mme e!aunay. arhste lyrique et profes-
."I!r de chant à Paris :
Mme De'.isy. institutrice libre, a Paris;
Mme Desfo'sscs. présidente du Cornue des
D;1111P:; françaises de l'I::tt"-Adam;
Mlie Drcnét, artiste-peintre, à Boulogne-
5!; Ille;
Mlle Duel d'Aï bet, professeur dl) ofiani, a
JPii Vi ^ "
M h: DMirosnil, professeur d>ï riia.-it.à Paris;
Mme Dussaud. directrice de ! tnsnhuton
. Les Ruebes ", à Fontainebleau.
Mile Fiihon, institutrice libre, à Pari»;
Ntln.,Vve Kloury, directrice du théâtre du
tilât' let, à Paris;
Mlle Furpomés, membre de la Société , des
rens de lettres, à Paris :
Mmv> Kranceschi, professeur do diction à
(':\l'i:;, tin. -ictine pensionnaire de laComedie-
Fianc-tise;
Mme Garnot-Beaupère, artiste peintre a
Pari.:; ..
Mme Garnier né" Touzac, peintro-minia-
1111 iste à Paris ;
Mlle Gérard, directrice d un cours d en-
âeiunenienl privé à l'al'l.; ;
Mme Gejer née lîonts.professeur de chant
à Puris ;
Mme Goinbert., professeur de . musique, il
Paris: , ,, , „
Mine Grandet, artiste ilram,&Li(lue, a Pa-
/l . » %
Mme Grâiiger, directrice d'école privee, a
1*;. ris;
Mme Gruel, professeur de musique, a
Pd l'is ; ,.
Mlle Grumbach, artiste au théâtre , naUo-
ns i de nvléon; .
Mme GuiU"uit,professeur libre.a Paris;
Mme Guyot, msLit.uL'tce honoraire eu re-
liai le, a Paris; ..
Mme ttîïïîoft, aTLisIfrît aircur uramau-*
"'Ill', a Paris;
Mme Ilurel née Paliison, pr0fcssl'ur libre
à Paris "
Mme Janson, professeur libre d'herboris-
terie, a Paris ; , .
Mlle Joiuiot, inslitulrice libre, a vaux-lc-
peinl ; , _
Mlle Joson. artiste statuaire, a Pans :
Mlle Jusseaume, professeur de piano, a
Kopp, fondatrice-directrice de la
in ::-;0:1 mate! nette de la rue Fessarl, à Pans;
Mme Lanceiol, statuaire, à Pans;
Mlle Lapomlc, professeur de dessin, a 1
Pans;
M ne Larronde. professeur de musique, a
Mme Lebailly, directrice d'école privée,
Mme Ledoux, née Laiteux, professeur libre,
à Paris; .... ..
Mme Lemaitre, professeur il 1 *école naUo-
. pale des arts décoratifs; . ,
Mme Loubens, professeur de dessin a
^ Mine Loventz, artiste du théâtre national
de l'Opéra ; ,
Mile Maireau, artiste graveur a Pans ;
Mlle Malbet, artiste peintre, professeur de
dessin et de peinture à Paris ;
Mme Malherbe, économe à la maison
d'éducation de la Légion d'honneur a Saint-
Denif ;
Mme Mandel, publiciste à Pa ris ;
Mlle de Maria dite Gerfaut, ttrtiste drama-
tique, professeur de dicltoa à Paris ;
Mme Masson, artiste peintr» à Paris,
membre du jury de ! expoMtoen des femmes
peintres et sculpteurs;
Mlle Mauduil, professeur de chant à
Paris ;
Mme Mauras, artiste lyrique, professeur
de chant à Paris ;
Mme Méjamel, femme de lettres, au Parc
Saint-Maur;
Mlle Mendès, artiste lyrique, professeur
de chant, à Paris;
Mme Meunier, institutrice en retraite, à
Mme Millet de Marcilly, professeur de
chant, à Paris;
Mme Miquard, professeur de chant, à
Paris *
Mlle Monier, femme de lettres, auteur
dramatique, à Paris ;
Mme Nancy-Vernet, artiste dramatique, a
PaMmc Nicosia, née de Lagoanère, profes-
se ir de musique, à taris;
Mlle de N'ugeut, artiste peintre à Paris,
professeur de dessin; médaille de bronze
à l'exposition univers'Hc de 1889;
Mme Pat le, née Chabry, professeur de
musique a Paris ;
Mlle Perrel, directrice de cours prive
d'éducalion à Paris;
Mlle Persoons, pensionnaire de la Comédie
Française : .
Mme Pierre, dit. Geringer, artiste peintre
professeur de dessin a Paris ;
Mine Vve Pierrot, née Dufays, inspectrice
des cantines scolaires du X\'iH" arrondisse-
ment de Paris;
Mme Piogé, artiste peintre à Pans;
Mme Plondeur-Labarthe, professeur do
musique à Paris;
Mlle Plou, professeur de musique à Olo-
ron (Basses-Pyrénées).
Mme Provinciali-Celmcr, artiste musi-
cienne, professeur de musique à Pans ;
Mme Renier, professeur de musique ti
Paris;
Ml -, rtifaull, professeur a 1 école profes-
sioiineile Klisa-Leinonnierà Paris;
Mme ltolly de Balnégre, dame p:itronosse
de la Caisse des écoles du deuxième arron-
dissement il Paris ;
M'ne lloussel, professeur de musique il
Plil N'tiie is; Simonetti, professeur de musique, à
Mî.'e Sorbier, professeur de musique à
"a:'tS''
Mlle T.u-dn', professeur libre, Paris
M'ie Vi eu, professeur de musique a Paris;
Mme de Villedon, peintre céramiste, a
' Mine Vimont, professeur de musique, à
Pr* j'is *
Mme Voilier, ancienne institutrice, à Pa-
'M!tc Wagner, chirurgien dentiste, à Paris,
chef de clinique, il l'école dentaire.
On dit...
POLITIQUE
Le cabinet espagnol poursuit des négo-
ciations de plus en plus délicales avec les
Elats-Unis ; mais la publication du fameux
document réprésenté par la lettre y.0- e .u
M. Dupuy de Lomé est loin d'être atténuée
dans ses conséquences. La révélation des
véritables sentiments de l'ex-ministre sur
le gouvernement des Etats-Unis, a mis
celui-ci en travers de tous les ellorls en-
trepris pour aboutir h une réconciliation
avec Madrid. Non seulement, il ne se tient
pas pour satisfait du retrait forcé de M. Du-
uuv de Lf*)iiie, mais il exige encore du cahi-
netSairasla un désaveu-le la lettre écrite
par l'ex-ministre. Ce désaveu devrait impli-
quel' des excusa pour la façon dont le pré-
sident Mac Kinley a été apprécié dans un
écrit, d'ordre purement prive.
D'aucuns prétendent que de la part du
-ouverncnipnt des Etats-Unis, il y a lit u[i(;
tactique, et qu'au fond il n'est pas tache
d'un incident qui retarde les négociations
en train de s'élaborer avec les insuiges
cubains et lui donne le droit. d'exercer une
espèce de chantage sur l'Espagne, Ce qui
étonne davantage, c'est que la presse Ne\v-
Yorkaise, s'atii.'nt a la junte révolution-
naire qui, de bonne guerre, a intercepte le
documr-nt, ait bénéficié par la publicité de
son reportage d'un papier ,
gouvernement américain prête sa compli-
cité il un acte semblable jusqu'à prétendre
en tirer des bénéfices. Il y a là un procédé
qui choque singulièrement la do:catesse,
et don!, iL juste titre, la diplomatie euro-
pcc'ute a droit de s alarmer. Devant ces
nouvelles complications, le cabinet espa-
gnol a ajourné la dissolution des Certes ; il
doit répondre a la communication des Etats-
Unis ' -Il déclarant qu'ii réprouve les passa-
ges insultants de la tertre objet du h lige,
et qu'en conséquence il croit avoir sultisam-
ment exprimé sa désapprobation sur les
agissements de M. Dupuy de Lomé pour que
l'incident soit considéré comme term'ne.
MADEMOISELLE.
A L'ÉLYSEE
Le président de la République a reçu hier
malin:
MM. Gérarll, ministre de France à llruxel-
les ; Ballot, gouverneur du Dahomey ; Du-
flos, directeur de l'administration péniten-
tiaire au ministère de l'intérieur, et le pré-
fet de la Haute-Saône.
M. Félix Faure a reçu, en outre, la com-
mission des Marchés qui organise la. caval-
cade de la Mi-Carème. ^ 1,
A L'HOTEL DE VILLE
Hier, t 2 - heures 112, a eu lieu à l'Hôtel
de Ville, dans la galerie du Conseil général,
la réception par le bureau du Conseil gé-
néral de la Seine, des municipalités des
communes de l'arrondissement de Sceaux,
représentées par leurs maires et adjoints. <
MM. de Selves, préfet de la Seine, indis-
posé, et Charles Blanc, préfet de police, re-
tenu au Palais de Justice, s'étaient fait
excuser.
M. le Dr Emile Dubois, président du con-
seil général a reçu au bas de, l'escalier
d'honneur ses invités au nombre (Tune
centaine. Il était assislé des membres du
bureau du conseil général.
M. Dubois a prononcé un discours dans
lequel il a préconisé l'union des communes
de la banlieue avec Paris et en. général
l'union de tous les Français.
MM. Jacques, député de la Seine; de
Freycinet, sénateur de la Seine ; Brumann,
secrétaire général de la préfecture de la
Seine et Strauss ont parlé dans le même
sens au nom des municipalités reçues.
Vers 4 h. 1/2 un lunch a été servi.
La cérémonie s'esttcrminéc versSheures.
Ne quittons pas l'Hôtel de Ville sans
mentionner que les palmes académiques
viennent d'être accordées à MM. les con-
seillers municipaux Girou, du XlVI) arron-
dissement ; Païenne, du XX0 arrondisse-
ment et llébeillard, du II' arrondissement.
DANS LES ÉGLISES
C'est au milieu d'un grand nombre.de
personnalités appartenant à l'aristocratie
parisienne que Mgr Labouré, archevêque de
Rennes a béni, hier, en l'église Sainte-Clo^
tilde le mariage du marquis de Champagne
nitlarl avec Mlle ilélène de Langle, fille de
la marquise de Langle née de Labritle.
Au moment où le cortège nuptial a fait
son entrée à l'église qui, pour la circon-
stance, avait reçu une très belle décoration
do verdure et de fleurs, la maîtrise, sous la
direction de M- ltou:5seau, maître de cha-
pelle, a fait entendre une marche d un très
bel effet, puis,au cours de la cérémonie,elle
a exécuté un /).'!
avec soli, chœurs, violon et harpe, et a ter-
miné par une brillante sortie du Tanhauser.
La jeune fiancée qui portait une toilette
de satin blanc orne.' de vieilles dcftteïreé.-
avec couronne Louis XV dans les cheveux,
avait pour témoins !es marquis de Labrilfe
et de Langlc; ceux du fiancé étaient : le ba-
ron de La Grange et le marquis de Cham-
pagné.
Les demoiselles d'honneur etaient-Mlles
Marguerite et Marie de Langle, en élégantes
toilettes blanches et grands chapeaux de
velours noir.
Remarqué ensuite dans le cortège et
l'assistance : ..
Marquise de Langle, vicomte et vicom-
tesse Florian, baronne de La Grange,comte
et comtesse de Sesmaisons, comte et com-
tesse de Chaumont-Quitry, vicomtesse de
Marcillac, comtesse de Menou, comtesse de
Huilé,vicomlesse de Villebois-Mareuil, com-
tesse deLabriflfe, comte des Notumîèr(,s,etc.
Au retour de l'église, lunch intime chez
la vicomtesse Florian, tante de la mariée
en ses salons de la rue de l'Université.
UN PEU PARTOUT
Matinée des plus brillantes et des mieux
réussies hier jeudi, chez Mme Kiréwski.
L'assistance très élégante et très artiste a
particulièrement goûté les œuvres de MM.
P. et L. Ilillmacher merveilleusement in-
terprétées par Mlle Kiréwski.
Maie de Kerckolf a obtenu un succès très
personnel dans la mélodie Séparation, du
même auteur qu'elle a interprétée en grande
artiste.
Mention spéciale à M. Hardy-Thé le chan-
teur parfait, toujours si applaudi dans les
salons.
Chaleureux applaudissements également,
pour Mlle Rose Symi, de l'Odéon, dans ses
monologues, pour Mlle Glandard et M. J.
Monès, dans la llevue franco-russe, qui ter-
minait la matinée.
—o—
Demain samedi, tL 9heures du soir, grande
fêle dans l'hôtel des Ingénieurs civils de
France, W, rue Blanche.
Concert, bal et tombola pour aider à la
fondation de l'Orphelinat des employés de
Banque et de Coulisse.
Après avoir organisé avec succès une so-
ciété de secours mutuels et une caisse de
retraites pour ses vieillards, les employés
olq Banque ont pensé fi. leurs camarades qui
laissent de jeunes enfants sans protection
et ils ont décidé de se réunir pour leur ve-
nir en aide. Ils espèrent, grâce à leur tête
et aux dons provenant de leurs riches pa-
lrons, Pouvoir faire aux veuves, mères de
famille, des pensions suffisantes pour éle-
ver convenablement les enfants. Nous re-
parierons de cette œuvre humanitaire; pour
aujourd'hui nous nous contentons de sou-
haiter un plein succès à la fête de demain.
—o—
Un grand bal costumé sera donné demain,
18 février, par les élèves dames de l'Aca-
démie Vilti.
LA DAME D. VOILÉE
Au Parlement
La Chambre
Le budget de M. Méline avance à pas
lents ; chaque article fournit plusieurs
amendements qui, tous, tendent a des re-
lèvements de crédits que le ministre de
ragriculture se voit forcé de repousser
avec plus ou moins de regrets et de pro-
messes..
On reprend la discussion de l article 8. M.
Decker-David demande 20.000 francs pour
récompenser les instituteurs de leur dévoue-
ment et de leur savoir; M. Méline déclare que
ce crédit est inutile, les instituteurs men-
tants ayant été récompensés.
L'amendement est repoussé ainsi que ce-
lui de M. Auricoste, tendant à la création
d'une chaire de chimie agricole dans les
fermes modèles ! et un autre de M. Rey,
ayant pour objet la distribution de cartes
géologiques aux écoles primaires rurales.
La Chambre a été. mise en gaieté par 1 in-
tervention à la tribune de M. Emmanuel
Arène, le spirituel député de la Corse.
Il nous apprend que la Corse avait de...
mandé une école de viticulture et par une
erreur des bureaux on leur a accorde une
fromagerie ; l'orateur affirme que la Corse
ne demanderait qu'à s'occuper d 'agrieulLui e,
mais il faudrait des-chemins de fer et des
bateaux; « si, en France l'Agriculture man-
que de bras, en Corse elle manque de jam-
bes ». , . »
On rit et M. Méline qui lui môme sourit
i promet à M. Arène qu'il tiendra compte de
ses observations.
L'article 9 est plus difficile il. d.gcrer, on
. entend les observations de plusieurs de-
nsités qui tous veulent des relèvements de
crédits. Peine perdue, la Chambre ne con-
sent a aucune augmentation et on suspend
la discussion du budget de l agriculture
pour s'occuper d'un projet de loi ayant
pour but de proroger la loi du 13 janvier
1892 qui établit des primes à la culture (lu
lin et "Ij ch.invrc.
M. Galpin, rapporteur, demande, au nom
delà commission des douanes, le i-'-tabtis'
sement du chapitre avec un crédit de
2.500.000 francs.
M. Méline déclare, au nom du gouverne-
ment, qu'une somme de deux millions lui
parait suffisante pour maintenir la prime.
Le président de la commission des doua-
nes insiste pour le chiu're primitif ainsi que
MM. des Retours et Georges Graux.
M. Caslelin considère comme dangereux
de restreindre le sacrifice vjue s est imposé
le pays pour développer la culture du lin et
du chanvre.
On vole sur le chiffre proposé par la com-
mission des douanes, par 33i> voix contre
209, il est adopté ainsi que l'ensemble du
^ On revient au budget de l'agriculture. A
l'article 10, M. Perrier sollicite un relève-
ment de crédit de 20.000 francs pour la re-
constitution et la préservation des vigno-
bles...
D'accord avec la commission, la Chambre
adopte l'amendement et renvoie la suite de
la discussion à tantôt.
HÉLÈNE SÉE.
Sénat
Est-ce du Luxembourg que nous viendra
la lumière? Tout le fait présumer, car les
termes mêmes de l'interpellation de MM.
Trarieux, Thévenet et Scheurer-Kestner
excluait toute équivoque.
A peine installé au fauteuil, M. Loubet en
donne lecture au Sénat. « Nous demandons
à interpeller M. le ministre de la justice sur
l'illégalité qui aurait été commise le 22 dé-
cembre 1894, et qui aurait consiste a re-
mettre au conseil de guerre des piece- dites
secrètes qui n'auraient été communiquées
ni à l'accusé Dreyfus, ni à M" Démangé son
défenseur»...
Un tumulte accueille ces paroles et on
perçoit des cris : « A un mois ».
M. Milliard, garde des sceaux, vient dé-
clarer à. la tribune que le gouvernement ne
s'oppose pas à la fixation à un mois.
C'est M. Thévenet, ancien ministre de la
justice qui vient donner au Sénat des
explications sur cette soudaine interpella-
tion; qui n'a aucune connexité avec le pro-
cès actuel. Ce que veulent les trois honora-
bles sénateurs c'est une simple réponse a
cette éternelle question; oui ou non, y
a-t-il eu une pièce secrète ; et c est d ac-
cord avec le gouvernement que les inter-
pellateurs fixeront une date.
Le garde des sceaux déplore que ses col-
lègues ne l'aient pas consulté, il leur au-
rait conseillé d'attendre la titi du procès Ol1
tous trois ont été entendus comme témoins.
Le renvoi à un mois est ordonne et la
plupart des sénateurs se répandent dans
les couloirs.....
Nous y rencontrons un ancien ministre
arrivant du Palais où il venait d'entendre
absolument le contraire de ce (lue disait a
la tribune le garde des sceaux.
A tout instant, le président d assises rap-
pelle aux témoins que l'atraire Dreyfus n a
rien à voir dans le procès actuel et qu il est
interdit d'en parler, ici c'est le ministre de
la justice qui déclare que l'affaire Zola, c est
le procès Dreyfus.
Etrange, ces contradictions continuelles.
On a ensuite abordé la deuxième délibé-
ration sur le placement des ouvriers et
employés.
Les six premiers artieles sont adoptés,
une discussion s'élève au sujet de l'article 7
relatifs aux bureaux payants. et finalement
on le renvoie à la commission.
Les autres articles sont votés après quel-
ques explications du ministre du commerce
et on s'arrête à six heures en s'ajournant à
aujourd'hui trois heures.
H. S.
LES REVUES
Mercure de France (février). — 1. En- ;
core une protestation; encore l'indignation
d'un homme de lettrés opposant raisons
claires et fortes aux déclarations suspectes
de l'autorité galonnée, aux déclamations
patriotardes qui suggestionnent les foules.
M. Pierre Quillard, poète lyrique, ne pense
pas que « l'amour de la beauté et de l'har-
monie comporte nécessairement la dé-
chéance civique et interdise do prendre
parti dans le conflit des hommes et des
idées. » ... « La Révolution; soit!.:.)J déclarc-
t-il, plutôt que l'obéissance aux lois répres-
sives, l'inditl'érence devant la pourriture
sociale, l'acceptation de la tyrannie mili-
taire qui tend à s'ériger en dogme souve-
rain.
Dans son remarquable article M. Pierre
Quillard requiert contre toutes les illégali-
tés de l'affaire Dreyfus. Il relève les fla-
grantes iniquités de l'acte d'Ormescheville
et du rapport Ravary, tous les mensonges
accumulés pour sauvegarder l'inviolable
Etat-major, tous les attentats commis pour
que l'illfaillibilé des juges ne soit pas dis-
cutée. , ....
Il applaudit au courage de celui qui tc in-
soucieux de son repos, insoucieux de tout »
parlant aux bêtes, le langage des bêtes, a
« hurlé son indignation. » Zola dit M. P.
Quillard a prononcé « le verbe de révolu-
tion, exactement dans la forme qui conve-
nait, pour frapper, par delà les individus,
toul un système et toute une caste x.
Puis, pour terminer : (C J'imagine que les
hommes libres savent, oli ils vont : ils ne se
laisseront pas égorger par les valets de
l'autorité, et ils sont prêts le cas échéant à
payer de leur peau... »
H. Substantielle et trés intéressante
élude signée Jules de Gaultier sur le Bvutl-
dhisme en Occident. L'auteur veut prouver
«pie l'idéalisme hindou réapparaît dans la
philosophie contemporaine, mais modifié
après troi-; mille ans d'évolution, et inter-
prété par les vigoureux tempéraments occi-
dentaux- de façon à en faire une loi d'équi-
libre. Comme témoignages : les œuvres de
Sehopenhauer et de Tolstoï.
La renaissance du sentiment boudhique
tirerait de la crise sociale son caractère
d'utilité. te Antidote d'une combativité trop
grande, elle surgit pour conseiller aux an-
tagonistes de tous les camps un renonce-
ment qui, loin d'être définitif, aidera seule-
ment à concilier des intérêts et à rendre
possible une manière de vivre ,). M. Jules de
Gaultier, nous initie aux conceptions philo-
sophiques du curieux poète lranco-bou-
dhistc Jean Lahor, dont les ouvrages prin-
cipaux sont l'Illusion, les Quatrains d'Al-
Ghazali etc...
III. — Signalons encore : Louis XI (bal-
lades françaises) de Paul Fort.
IV. — Epilogues, pages vigoureuses et
fines de Rem y de Gourmont. (A ce propos
nous prierpns M. de Gourmont de vouloir
bien transmettre les remerciements de ia
Fronde à M. R. de JJury).
« •
La Nouvelle Revue (15 févripr). — I.
M. Paul Pourot fait l'hi3toril}uc du Carnaval
à travers les âges. Le ' sacrifices solennels
dont les chants et les danses devaient plaire
aux dieux informes et bigarrés des hom-
mes primitifs, se transformèrent eu fèles
périodiques. Telles sont les origines direc-
tes de notre Carnaval.
D'Arcadie la. coutume d'une fête annuelle
fut importée dans le Latium oÍl elle reçut
le nom de FéfJrua. Ovide en consigne les
détails dans ses Fastes. C'était une fête
expiatoire; les rites du cérémonial ne sont
pas sans analogie avec les pratiques chré-
tiennes du Carême. Les Romains pour leur
fête nationale adoptèrent ces Fébruales, qui
perdirent leur caractère sacré. pour devenir
au temps des Gaulois un divertissement
populaire.
A l'époque (les rois francs commença la
promenade du Bœuf (/ras.
Malgré l'austérité du Moyen-Age, nobles
et manants, bourgeois et gens d'église scn-
tendirent it faire .lu Carnaval la tète de lil
l'e ence. Sous Louis XV commencèrent les
bals 11e l'Opéra ; ce fut la période élégante
et aristocratique du Carnaval.
La Convention proscrivit ces « pasrlui-
nades indignes de l'homme ».
Avec le xixc siècle, renaissance du Carna-
val. Les deux Mondes rivalisent lI'cric-ina-
lité. En Italie ou prend l'habitude de lancer
des œufs remplis d'eau; quand les œufs
1 manquent, on se bal avec des projectiles
assez peu poétiques et fort dang'Tpux. Les
gouverneurs de Rome ayant interdit ce
■ Grossier bombardement, on se servit de
. draeées, puis des confiseries en plâtre ou
«confetti )J. D'une gaieté moins brutale,
moins ardente, espiègle et légère, les Pari-
- siens ont inventé d'inotrcnsifs et aérions
L confettis : petits cercles de papier qui s'ap-
pliquent sur les vêtements comme des pail-
lettes multicolores et roulent semblables 1.
de minuscules pastilles. Le moindre vent
les disperse; ils toumoyent mutins, insai-
sissables. Au milieu des rues, piétines,
meurtris, pétales infimes, ils sont pareils
aux corolles effeuillées qui Jonchent le sol
après le passage d'une procession. Bien pa-
risienne aussi, la création des serpentins.
Attachés aux balcons, entortillés aux bran-
ches comme une végétation fantastique et
grotesque, ils se déchirent au moindre
effort. Rubans fragiles, liens symboliques
de l'union éphémère des badauds en liesse.
II. — A propos du Cf'Ulf'Hai¡'c tlr l'indépen-
dance vaudoise, célébrée le janvier, Mme
George Renard conte l'histoire de Davel,!
l'héroïque libérateur du canton de Vaud.
Ame croyante, exaltée, mystique, il crut fi
un ordre divin. L'apparition d'une belle in"
connue ne fut pas étrangère à sa résolution
de briser le joug bernois sous lequel, de-
puis la Réforme, était courbé le pays de
Vaud.
Téméraire jusqu'à la folie,jîOurageux jus.
qu'au martyre, 4e générera miné n'eut
qu'un triomphe posthume. Mort en 1723
après avoir subi là torture, ses idées conti-
nuèrent sourdement à galvaniser ses com-
patriotes.
Eu 1791, un banquet public fut un défi
révolutionnaire. En 1797, La Harpe, ancien.
précepteur des fils de Catherine ÎLvaudois'
de famille noble, remet au Dircc!oirc '1 une,
pétition lui demandant de prendre sous sa-
protection les Suisses, et, pat'ticuH'''remcnt
les Vaudoisqui réclameraient leurs attelons
droits M.
La pétition fut bien accueillie. Il s'en sui-
vit à Lausanne une révolution toute paci.
fique.
Le rêve de Davel était devenu réalité.
C'est à propos de la vai!ée de la Valteline
que Bonaparte avait dit : aucun peuple ii.,.
petit être sujet d'un autre peuple sans violer
les principes du droit public el naturel ».
I!I. Mme Adam, germanophobe infatiga-
ble, flagelle sans ménagements d'expres-
sions le gouvernement allemand. « Men-
songe, insolence, hypocrite courtoisie,
machination louche, audace, cynisme,
cruauté, tels sont les mélanges qui alimen-
tent les mixtures de la politique prus-
sienne. »
Pour réduire la puissance de l'Allemagne
« que t'Occidont contre elle à l'Orient
s'ailie » conseille Mme Adam, en termes
moins cornéliens, mais aussi peu équi-
voques.
El à propos de l'affaire Dreyfus : « Sur
l'ordre de son souverain, M. de Bulow, dé-
clarait à la Commission du budget de l'Em-
pire germano-prussion, que jamais entre
le capitaine Dreyfus et le Wilhemstrasse,.
il n'a existé aucune relation. Cela était dit à
la face du monde, alori; que le gouverne-
ment de la France venait d'affirmer à nou-
veau la culpabilité de Dreyfus et de signi-'
fier une fois de plus à ses partisans que la..
chose jugée était bien jugée. »
Mme Adam ne met pas en doute la bonne
foi du ministère Méline. La France," fille-
aînée de l'Eglise » ne saurait avoir des
gouvernants faillibles.
IV. L'auteur delà Vassale, Jules Case, dans
sa critique dramatique, s'occupo de la co-
médie de Mme Ilerter-F.ymoi,(I : Libre! Nous
. recommandons cette analyse intéressante
pour le Féminisme.
! *
* »
Le Lolus bleu (janvier). — I. Le compte
i rendu du discours prononcé par Mme An-
nie Besant, la célèbre et sa van Le théoso-
phe, lt l'Hôtel des Sociétés savantes (décem,
bre 1897).
II. M. Blanvillain étudie la psychologie de
l'Art.
Le Beau est un reflet de l'Absolu. L'an-
teur'part de cette définition pour expliquer
l'unité de J' Art et la parenté de ses éléments
avec les principes de YIIommeM fait corres-
pondre ces trois modes d'expression de l'Art
(rythme, mélodie, harmonie ou ira't, relie!,
couleur) aux trois plans de conscience de
' I*tionitne : le plan spirituel, le plan mental-
' psychique, le plan astral-physfquc.
L'architecture qui manque de mental et
' de passionnalité, provoque des sentiments
i « plus élevés que l'émotion sentimentale ».
; La musique est spirituelle ou passion-
1 nelle.
La poésie parlée agit comme la musique,
" mais « exprime en plus des idées menta-
les ».
En littérature on retrouve l'indice de la
sentimentalité, dans l'emploi fréquent des
voyelles. Les consonnes tiennéii' phnut au
' rythme et au Irait et sont un indice do
nn'ntahté, et même de spiritualité.
. ' la peinture et la sculpture possédant le
, relief vrai ou figuré It correspondent aux.
vibrations de l'art animal v. Les artistes qui'
préfèrent la variété des valeurs à la ligne
sont des seutimenlaux, t( La sculpture est
spiritualiste par ses proportions, intellec-
r tuelle par ses formes et passionnelle par
. son modelé <>.
' M. Blanvillain termine en disant que son
! étude « peut servir à apprécier la nature
' du beau qui entre dans l'œuvre d'art. » Il
„ étudiera la prochaine fois Il la quantité de
^ beau réalisée ».
I III. La Frotule remercie le ccmmar.dnnt
I D. A. Courmcs pour ses paroles de chaude
sympathie.
HARLOR.
LA TRIBUNE
A TRAVERS L'ÉDUCATION
LA
FÉMINISATION DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
(1)
Celle rubrique forme un feuilleton volant
dont le sujet chunyc tous les trois jours.
I
La Loi... sans les Prophètes
Le mot qui me sert de titre est un n60-
logisme qui trouvera probablement sa
place clans les t.iltrf de demain. 11 a été
inventé, pour tes besoins de leur cause,
parles adversairesde.la femmcemployee
dans l'administration universitaire, et
leur sert à exprimer leurs inquiétudes,
plus que cela : leur mécontentement et
C cc r LrL réprobation.F('minisation, déclarent-ils, c'est
le pôuVwrè^aulto'bic, il faut ajouter que
le personnel masculin de l instruction
publique n'a pas le monopole de la mau-
vaise humeur contre l'amélioration so-
ciale de la femme ; toutes les adminis-
trations font chorus; le corps médical
n'en est pas exempt; les artistes ne 1 ont
pas dissialuléc lorsqu'il s'est agi d ou-
vrir aux femmes l'école des Beaux-Arts;
auant aux avocats, nous n'avons pas en-
ci)rc eu le temps d'oublier la « question
Chauvin ». , .
C'est que, dans notre « doux pays de
France JI qui a vu naître la Chevalerie, ce
nue les hommes aiment et respectent
dans la femme ce n'est pas précisément
5011. intelligence, son courage moral, sa
C'est si doux de la défendre! Pour-
mioi répudie-t-elle sa faiblesse légen-
ÎLire oui la faisait si charmante? Igno-
rante et capricieuse, elle était irrésistible;
que sera-t-elle instruite et raisonnable? »
Ces sornettes, bonnes à entourer les
mirlitons, les avons-nous assez enten-
dues! Certes, le nombre des choristes
diminue — car il y a des individus ainsi
faits que, par simple honnêteté, ils finis-
sent par !'c rendre à l'évidence — mais
l'immense mérité ferme les yeux pour
ne pas voir ; elle se bouche les oreilles
pour ne pas entendre, et elle sympathise
avec ccu x qui s inquiètent et s indignent
de la « Féminisation de l'Enseignement
primaire v.
Mais pour nous rendre compte de ce
mal de i'époq-ie dont les premiers symp-
tômes datent de 1ST0-1880, il est néces-
saire de savoir quelle était la part faite
aux femmes, dans l'enseignement pri-
maire, au temps regretté ai. elles étaient
réduites à la portion congrue.
Avant la loi de 1879-1880, elles étaient
employées, soit comme directrices, soit
comme maîtresses Adjointes :
lú Dans les salles d'asile (aujourd hui
écoles maternelles) ; ;
2° Dans les écoles primaires élémen-
taires de filles ;
3° Dans les très peu nombreuses écoles
primaires supérieures;
4" Dans les-rares écoles normales d 'ins-
titutrices *
Leur vocation d'éducatrices et leur
droit à l'exercer étaient donc légalement
reconnus. Mais, tout contrôle de l 'ensei-
gnement leur était refusé, sauf dans les
salles d'asile, où il était exercé .
1° Par des déléguées générales;
2° Par des inspectrices régionales (une
par académie). Ellc:;n'avaicntÎcurplace ni
parmi les « autorités préposées a 1 ensci-
! gnement (inspection et surveillance des
écoles primaires, même de filles), ni
parmi les corps élus (conseil départe-
mental et conseil supéricur),
En 1879-1880 fut. promulguée la loi
qui organisait les écoles normales de
filles, une par département (t pour assu-
rer le recrutement des institutrices com-
1 munales »- : comme corollaire, un décret
de juillet 1880 créait l'école normale su-
périeure d'institutrices de Fontenay-aux-
Roses, école préparatoire à l'enseigne-
ment dans les écoles normales et il la
direction de ces mêmes écoles. Cette
impulsion donnée à l'instruction des
femmes et à leur éducation profession-
nelle ne pouvait manquer d'avoir une
influence profonde sur leur situation,
comme fonctionnaires de l'Université.
En effet, la loi de 1886-1889 a accentué
le mouvement imprimé par celle de
1879-1880. Elle a donné aux femmes :
La direction des écoles primaires mixtes,
établies dans les communes de moins de
cinq cents habitants.
Elle les a admises à l -inspection des éco-
les primaires de filles.
Elle leur a ouvert les portes du Conseil
départemental.
Quant au Conseil supérieur, elles y sont
entrées comme par miracle et sans
aucune intervention législative. Je ra-
conterai un peu plus loin comment la
chose s'est passée ; mais auparavant, je
crois indispensable d'imposer à mes lec-
teurs quelques notions techniques sur
lacomposition et les attributions des deux
conseils de l'Instruction publique.
Le conseil départemental se compose :
1° de quatre membres de droit; le pré-
fet, président; l'inspecteur d'académie,
vice-président; le directeur de 1 école
normale d'instituteurs; la directrice de
l'école normale d'institutrices.
2° de deux membres désignés par le
ministre : deux inspecteurs primaires.
3" de dix membres élus : quatre cou-
sei 11ers généraux élus par leurs collègues ;
~ quatre membres de renseignement pu-
blic (deux instituteurs et deux inslitutri-
ces élus par les instituteurs et institutrices
titulaires du département); «enfin, pour
certaines affaires contentieuses exclusi-
vement relatives à l'enseignement privé,
deux membres de l'enseignement privé,
l'un laïque, l'autre congréganiste.
Les attributions du Conseil départe-
mental sont de deux sortes ; 1° adminis-
trativeset pédagOKiaucs : 6) disciplinaires
et répressives, et dès maintenant, mes
lecteurs comprennent l importance des
fonctions des membres de ce Conseil et
de ceux du Conseil supérieur ; car non
seulement, dans certains cas, ils dispo-
sent de la situation matérielle d'un mem-
bre du corps enseignant, mais plus en-
core : de sa situation morale, de son
honneur. , , .
L'affaire Heim, toute d'actualité et pas
encore tout a fait réglée, est un exemp le
probant..
Des femmes sont donc admises -,'t con-
naître des accusations portées contre un
instituteur ou contre une institutrice; a
émettre ieur avis sur la suite à donner
à la plainte, à la discuter, à voter cnfin,au
même titre que ses collègues masculins.
Cette nouveauté est un éclatant hom-
mage rendu a leur intelligence, à leur
clairvoyance, à leur impartialité, et il ne
me parait pas possible que de ce prétoire,
exclusivement universitaire, elles n'en-
trent tôt ou tard dans le prétoire judi-
ciaire.
La pente est glissante; les idées mar-
chent plus vite qu'on ne le pense, et je
comprends le mécontentement de nos
adversaires; car enfin la culpabilité d un
acte ne dépend ni de celui qui 1 a com-
mis, ni de l'endroit oil il a été commis, et
si vous êtes aptes à juger un instituteur
ou une institutrice, vous ne sauriez être
taxé d'incompétence parce que l'accusé
est un peintre en bâtiments, ou 1 accusée
uue couturière! .
Mais je poursuis ma leçon technique
et... ennuyeuse : .
Au point de vue pédagogique, le con-
seil départemental veille il 1 application
des programmes et des méthodes ; il or-
~ ganise l'inspection médicale ; il arrête les
règlements relatifs au régime intérieur
des établissements d'instruction pri-
maire, etc., etc., etc.
Au point de vue administratif, il déter-
mine le nombre d'écoles à établir ou a
maintenir le nombre des adjoints em-
ployés dans les écoles publiques; il dési-
gne les délégués cantonaux.il dresse tous
[ les cinq ansun tableau des indemnités qui
peuvent être attachées a la résidence des
institutrices ; il dresse la liste de mérite
du personnel, en vue de certains avan-
tages de traitement; il donne son avis
sur les secours, encouragements et ré-
compenses il donner au personnel, etc. i
Au point de vue contentieux et disci-
plinaire, il donne son avis sur la censure
ou la révocation d'un membre de l'ensci-
gnement public (cet avis est nécessaire
à l'inspecteur d'académie ou au préfet
pour prononcer l'arrêt) ; il prononce, par
jugement, l'interdiction temporaire ou
définitive contre les fonctionnaires de
l'enseignement public ; il juge contradic-
toire ment les oppositions faites par l'ins-
pecteur d'académie à l'ouverture d'une
école privée, dans l'intérêt des bonnes
mœurs ou de l'hygiène ; il prononce la
censure ou l'interdiction temporaire ou
définitive contre les membres de l'ensei-
gnement privé traduits devant lui par
l'inspecteur d'académie pour fautes
graves dans l'exercice de leurs fonctions,
pour inconduite ou pour immoralité...
etc., etc.
Au Conseil supérieur, maintenant :
Il se compose : du ministre de l'Ins-
truction publique, président; de cinq
membres de l'Institut, élus par leurs
collègues des cinq classes ; de membres
nommés par le président de la Répu-
blique, en Conseil des ministres, et choi-
sis parmi les hauts fonctionnaires et les
professeurs en activité ou en retraite, et
de toute une série de membres élus par
leurs collègues :
De deux professeurs du Collège de
France ; de deux professeurs du Muséum;
de professeurs de toutes les Facultés, de
toutes les grandes écoles (Normale supÚ-
rieure, Polytechnique, Chartes, Hautes
Etudes, Beaux-Arls,etc.) ; de huit agrégés
de chacun des ordres d'agrégation ; de
deux délégués des collèges communaux;
l'un pour les lettres, l'autre pour les
sciences.
Pour le? six membres de l'enseigne-
ment. primaire le collège électoral est
beaucoup plus nombreux, li se compose :
des inspecteurs généraux "t des inspec-
trices gen6ra!es, des inspecteurs primai-
res, des directeurs et des dirn-trices
d'écoles normales, des deux instituteurs
et des deux institutrices qui,dans clnquc
département, font partie du Conscii dé-
part l'men laI ,en tout treize cents testeurs.
Enfin, quatre membres de l'rns»;i!snc-
ment privé sont nommés pu le minière.
Les neuf membres nommés par le
Président de la République et six mem-
bres désignés parle min'sh<', instituent
une section permanente qui a pour fonc-
tions :
DY'tudier les programmes et règle-
ments avant qu'ils soient sou mis au Con-
seil supérieur.
Elle donne son avis :
Sur les créations de faculté:;, !yccC3,
colll'g-e:5, écoles normales primaires.
Sur les créations, transformations 0:1
suppressions de chaires ;
Sur les livres de classe, de hlùiiolhè.
ques et de prix qui doivent être interdits
dans les écoles publiques ;
Et enfin sur toutes les quesî.iovïs d'étu-
des, d'administration, de diSv,:.piine ou
de scolarité qui lui sont envoyées y.ar 10
ministre.
En cas de vacance d'une chaire dans
une faculté, la section permanente pré-
sente deux candidats concurremment
avec la Faculté dans laquelle la vacanco
existe.
Et deux fois par an le Conseil supérieur
discute et statue.
Il statue, aussi, en dernier ressert, sur
les jugements rendus en matières con-
tenlicuses ou disciplinaires par les con-
seils académiques et les conseils dépar-
tementaux.
Et. maintenant que le terrain est de-,
blayé, je m'excuse de ces colonnes fasti-
dieuses. Je ferai l'c possible demam et
après-demain pour me les faire par-
donner.
PAULINE KERGOMARD.
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