Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-28
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1852 28 janvier 1852
Description : 1852/01/28 (Numéro 28). 1852/01/28 (Numéro 28).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 28«
'JBUM3AITK. : rue de Valois (Palals-Rojnl), is° 1©.
1852.~MERCREDI 28 JANVIER.
PRIS OS f ABONNEMENT
vottr Paris it les dêpartemens „•
ROIS BOIS. 12 F. I SIX MOIS.. 22 ï.
0N AN.... 4Ê"©
pour les pays étrangers , se reporter
an tableau qui sera publié dans le journal,
• tes 10 et î5 de chaque mois.
- Les abonnemens datent dis 1" et 1Ç
de.chaque mois,
'd
' Seilie A
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la rédaction , à M. B onifàce.
- Les articles déposés ne sont pas rendus.
On s'nbt,rm \ dans les dêpartemens, aux,Messageries et aux Directions de poste —A Londres,.chez MM. COWIE et fils , j
" A /i I */trr ft/f' AîfVIVTknn inniHV P A 11 i
. S'adresser
— A $t>-a$l>owg, chez M, A î-Eïandbe, cour l'Allemagne,
i Les "annonces sont reçues i
"■ franco, pour l'administration, à M. D en ^ in , directeur:
Les au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bouts»
[PARIS, 27 JANVIER*
Toutes les valeurs étaient demandées au
jourd'hui à la Bourse. Le S 0/0 a monté de
1 fr.
On espérait qu'un décret nouveau, insé
ré demain au Moniteur , soumettrait au sénat
et au corps législatif la question du domaine
de la maison d'Orléans.
"Nous n'avons point voulu combattre, mê
me par le silence, le décret qui proflonce le
retour à l'État d'une partie des biensde la fa
mille d'Oi léans ; notre dévoûment à la cau
se de Louis-Napoléon, que nous avons, de
puis le 40 décembre, regardée comme la cau
se de la société, s'est imposé, dans cette cir
constance, le plus pénible devoir. Combien
nous serions heureux que cette mesure ri
goureuse, soumise à un nouvel examen, ne
pesât plus sur le gouvernement du 2 dé
cémbre! ■ • - v
D r L. VÉRON.
On se plaint de toutes parts des mille faux
bruits qjii sont chaque matin mis en circu
lation, et que cent journaux ne suffiraient
pas à rélever et à démentir. On a raison, et
le mal était facile £ prévoir. Les faux bruits
«ont de tout temps été l'arme favorite des ad
versaires d'un gouvernement qui commence.
Lesmatveillans y trouvent le double avantage
de le mettre dans la nécessité de parler quand
il voudrait se taire,, et d'interpréter à leur gré
son silence, quand il a résolu de ne pas ré
pondre. II. y a un moyen, infaillible de faire
tomber les faux bruits, c'est -de couper
court aux conjectures en ôtant toute in
certitude sur l'avenir, en "abrégeant, au
tant qu'il se-peut, l'enfantement toujours
pénible d'un gouvernement, en donnant le
plus promptement possible a l'Etat son. or
ganisation régulière et complète. Le pouvoir,
on doit le reconnaître, est entré de lui-même
dans celte voie : la promulgation de la loi fon
damentale a été suivie, coup sur fcoup, de la
constitution du Conseil d'Etat.et décelle.dù sé
nat. Deux des rouages principaux du gouver
nement futur existent donc déjà; - lé troisiè
me manque seul pour que la France puisse
immédiatement passer du régime provisoire
■à sa situat ; on "définitive. Il est donc d'un
haut intérêt qu'on ne'perde point de temps
pour arriver à une prompte constitution du
corps législatif. Quand les institutions nou
velles fpnctionnerônt, les faiseurs "de conjec
tures seront à bout : d'imagination, et le
faux bruits auront disparu.
• . .♦ ctjcbevàl-clarignï.
Nous publions plus loin le décret qui
nomme les membres du sénat ; ils sont au
nombre de 72; il y faut joindre les'séna-
teurs dé droit, au nombre de 12, savoir :
Quatre cardinaux : MM. de Bonald, arche
vêque de Lyon, du Pont, archevêque de
Bourges; Gousset, archevêque de Reims;
et Mathieu, archevêque de Besançon.
Sixmarécha!ux' : :'MM. Gérard, Reille, Jé
rôme Bonaparte, Exelmans , Vaillant et Ha-
rispe. " . •
Et deux amiraux, MM. de Mackau et Rous- t
sin. :: •" -
Le Moniteur annonce ce tnatin que c'est
définitivement au ministère de l'agriculture
et du commerce que sera installé le minis
tère de la police générale. i ' : < . • ■ ■ ;
Une.commission, composée d'hommes émi-'
nens, s'occupe,avec activité en cemomentà
déterminer les attributions du nouveau ffii-
nistèrft Son travail est sur le point d'être
terminé.
En vertu d'un arrêté de M. le ministre de
l'intérieur, en date du 22 janvier,
La direction générale des musées formé
désormais un service distinct au ministère
de l'intérieur.
Elle comprend', outre les musées, de Ver
sailles, de Trïânon efdu Luxemïïourg, l'ins
pection et la direction supérieure des mu
sées de province, au point de vue des amé
liorations dont ils sont susceptibles et des
encouragemens qui peuvent leur être accor
dés.
Le directeur général des musées nationaux
est chargé du service des expositions an
nuelles de peinture et de sculpture, et des
propositions à faire au ministre de l'inté
rieur pour la distribution des médailles et
récompenses décernées à la suite du salon. '
Nous avons signalé, dans-un article précé
dent, les difficultés qui s'étaient élevées en
tre l'Etat et les compagnies au sujet de l'ex
ploitation des canaux exécutés en vertu des
lois de 1821 et 1822, et qui avaient motivé
les décrets rendus pour le rachat des ac
tions de jouissance. 11 s'agit de mettre un
terme à toutes ces contestations, à tous
ces embarras, en faisant rentrer entre lès
mains de l'Etat la pleine et libre disposi
tion des tarifs. On .domprendra mieux l'im
portance de cette opération , lorsqu'on se
sera rendu compte"du-rôlo que jouent les ca
naux dans notre système de communications
intérieures et des services qu'ils rendent à
l'agriculture et à l'industrie.
Les lois des 5 août 1821 et 14 août 1822
ont autorisé l'ouverture ou l'achèvement de
quinze lignes navigables, savoir :
Le "canal du Rhône au Rhin, dont le développe
ment total est de -331.84101.
. — : delaSomme....... 136.831
— desArdennes. 103.093
La rivière d'Isle : 141.401
Le canal d'Aire à la Bassée.'.. ■. ' 42.360 r
— de Bourgogne 242.044
— de Nantes à Brest 366.180
— d'Ille-ct-Rance...-... 34.797
— duBlavet.. ;. . 39.568
— d'Arles à Bouc...... 47.338
— du Nivernais... . 174.616
, — du Berry 320.183 .
' î — latéral à la Loire - 197.603
La rivière du Tarn 142.496
Et la rivière d'Oise, ainsi (jjie le
canal latéral à l'Oise ; 132.080
Total... • 2:514.433
• Ce système, de navigation présente donc un
développement d'environ 2,515 kilomètres.
Sur lès quinze-lignes navigable.s que nous
venons"d'énumérer, le canal d'Aire à la
Bassée a été concédé à une compagnie qui
l'a construit à ses risques et périls; la ri
vière du Tarn a été améliorée au moyen
d'une avance de fonds faite par la cais
se d'amortissement; les travaux de la na
vigation de l'Isle ont été exécutés à l'aide
d'un emprunt de 2,500,000 fr. qui est amor
ti depuis 1845 ; quant aux douze autres li
gnes^ présentant un développement de 2,188
kilomètres, vpici ce qu'elles ont coûté- à
l'Etat: '
Dépenses antérieures, aux lois
de 1821 et 1822.: 32.993.275 f.
Montant de3 emprunts de 1821
et 1822..... 126.100.000
Dépenses faites après l'épuise
ment de ces emprunts.105.810.000
Total 284.903.286
Ainsi; la .dépense totale pour l'ensemble
de; ces" douze lignes, dont le développement
est de 2,188 . kilomètres environ, s'élève à
284,903,286 fr. :■ •
Ce relevé de la dépense des canaux suffit
pour faire réssor.iir les mécomptes qu'a pré
sentés leur construction. On croyait terminer
l'œuvre' avec une' somme de 126 millions
que l'on demandait à* l'emprunt. Cette som
me épuisée, il a fallu que le gouvernement y
consacrât des crédits successifs montant à près
de 106" millions. Ajoutons que, par suite des
incertitudes qui en sont résultées, les tra
vaux n'ont pu être conduits que très lente
ment, et qu'ils n'ont été achevés que long
temps après le terme prescrit. Cependant,
malgré ces conditions défavorables, lis ca
naux entrepris en 1821 et 1822 n'ont pas
coûté plus que les autres voies du 'même
genre, construites en.France .ou dans les
pays voisins. Ils reviennent, d'après les chif
fres précédens, à 130,000 fr. en moyenne
par -kilomètre, prix qui n'a rien d'exagéré
comparativement à celui des canaux anglais.
Maintenant ces canaux, à la construc
tion desquels nous avons employé environ
285 millions, ont-ils rendu au pays des ser
vices en rapport avec les sacrifice^ qu'ils
ont exigés? C'est là une question qui a été
souvent controversée, et que l'on peut résoudre
avec Jes faits déjà consacrés par l'expérience.
Un mémoire récemment publié par le comi
té d«s houillères, donne sur ce point des
renseignemens intéressans, et prouve que
.l'opération des canaux a exercé l'influencé
la plus heureuse sur le développement de la I
puissance productive du pays.
L'utilité d'une voie de communication, les
services qu'elle rend à la communauté, ont,
comme le fait remarquer le comité des houil
lères, pour mesure réelle et certaine le ton
nage des marchandises qu'elle transporte.
Afin de rendre l'étude des circulations plus
facilê", Oîï"est convenu dé considère?
me unité la tonne de mille kilogr! de mar
chandises transportée à 1 kilomètre. Or si
l'on prend les circulations des dix principaux
canaux en 1847, et qu'on les multiplie par le
nombre de kilomètres parcourus, on arrive à
ce résultat : que l'efïelutile de ces canaux équi
vaut à 209 millions de tonnes transportés àl
kilomètre Par un singulier rapprochement,
cesdixcanauxontcoûté269 millionsdefrancs,
Ainsi, avec une dépense de 1 fr. une fois faite,
les canaux ont déterminé une création an
nuelle de richesses équivalant à 1,000 kilo
grammes de marchandises transportés à 1,000
mètres. Maintenant, on remarquera, d'une
part, qu'une dépense une fois faite de 1 fr.
représente 5 centimes de rente, et, d'autre
part,-que la valeur reoyeime des 1,000 kilo
grammes transportés par les canaux #st de
50 fr.; de telle sorte que, moyennant, chaque -
rente de 5 centimes, on a assuré à 'la'com
munauté autant de fois 50 fr. de travail an
nuel. Ce calcul suppose, il est vrai,
que les marchandises transportées par les
canaux, représentent des valeurs créées à.
nouveau ; mais c'est là un fait incontestable ;
en effet, la plupart de ces marchandises con
sistant en produits minéraux ou agricoles, -
seraient restées enfouies dans le sol, ou
auraient été consommées sur place, dépour
vus de toute valeur, si les canaux ne leur
eussent procuré un débouché par la iacilité
et le bon marché du transport.
Après avoir montré les résultata'de l'opé-
ràtion des canaux au point cfe vue de l'inté^f
rêt général, il convient d'en étudier les ré-*
sultats au point de vue du trésor. Voici
quelles ont été leurs recettes pendant les sept
dernières années :
1844 3,382,566 fr.
18*45..... 4,142,656
1846..... 4,641,360 .
1847..... 5,167,488
184 8 .3,193,024
184 9 " 3,839,063
, 1850. 4,251,825-
. Nous avons cité-ces chiffres, parce qu'ils
mettent en saillie la progression croissante
"suivie par les recettés des canaux sous l'ém-
pfre.de circonstances normales. La moyen
ne de l'accroissement pendant les quatre an
nées'qui ont précédé la catastrophe de fé
vrier est d'environ 595,000 fr. La révolution
de 1848 les fait tomber momentanément
au-dessous de ce qu'elles étaient en 1844 ;
mais, dès 1849, elles reprennent leur mar
che ascendante, et la moyenne générale delà
progression des sept années est encore cîe
568^000 fr,. Nul doute que les recettes des
canaux ne continuent à suivre leur mouve
ment ascensionnel avec la consolidation de
■l'ordre et le nouvel élan qu'elle doit impri
mer aux transactions industrielles et com
merciales.
Nous n'avons parlé que des recettes bfu-
tes ; il nous reste à évaluer le produit net
des canaux. La commission parlementai
re chargée d'examiner le .projet .de loi
sur |le rachat des actions de jouissance,
ne le portait qu'à 562,000 fr. en moyen
ne pour les six dernières années.. Mais 'la
commission n'était arrivée à une évaluation
aussi faible qu'en confondant, dans les dé
penses-annuelles faites sur les canaux, les
dépenses extraordinaires avec les dépenses
ordinaires. Les dépenses extraordinaires pro
viennent de ce que les canaux no sont pas
. encore complètement terminés et de ce qu'on,
les achève .peu à peu en mettant les frais
d'achèvement"dans le même compte que
A les frais d'entretien; Défalcation faite de
ces dépenses extraordinaires, qui doivent
être reportées réellement au compte du capi
tal, la moyenne du revenu net, pendant les*
six dernières années, est de 1,209,000'fr,.. En-
fifi, si, au lieu de chercher des moyennes,
faussées par l'influence des évériemens révo
lutionnaires de-4&4&f*-'On'Go®sidère l'année
1847 comme année normale, on reconnaît
avec le gouvernement que ce revenu est de
2,245,000 fr. Ajoutons que'le revenu net des
canaux suivra la progression que nous avons
signalée dans le revenu brut.
Comment ^ été obtenue cette amélioration
progressive dans le mouvement et dans les
recettes des canaux? Par l'application des ta
rifs modérés, que le gouvernement a établis,
et pour le maintien desquels il vient de dé
créter l'expropriation des actions de jouis
sance. Si l'on avait mis en vigueur les
droits stipulés dans les cahiers des charges,
la circulation eût été à peu près nulle sur
ces voies de communication créées à grands
frais. Prenons l'exemple des houilles qui
forment à elles seujes plus du quart de là
circulation totale des canaux. Depuis quel
ques années le gouvernement a accordé
aux houilles du centre un tarif semblable
à celui qui est perçu sur les canaux du nord,
soit de 1 cent, par tonne et kilomètre. La
compagnie des Quatre-Canaux demandait
qu'il fût reporté à 2 cent. Comme il'n'v a
pas de houille du centre qtii n'ait au moins
25.0 kilo mètfes^ifc-cpnaff xJà Parcourir pour
arriver à Paris, il s'ensuit qu'une augmenta
tion de 1 cent, sur le tarif ne lui eût permis
de se présenter sur le marché de la capitale,
en concurrence avec les houilles belges ,
qu'avec une défaveur de 2 fr. 50 par 1,000
kilogrammes. Or, ces 2 fr. 50 représentent
presque le double du droit de douanes établi
à notre frontière du nord sur les houilles
belges pour protéger les houilles françaises.
Ainsi, si le gouvernement eût appliqué
le tarif réclamé par la compagnie des Qua-
tre-Canaux, non seulement on eût, par le
fait,' dépouillé les charbons du centre de la
France de la protection qui leur est accordée
contre les charbons étrangers ; mais on eût
encore donné "une prime à ces derniers pour
les appeler en France. On petit juger, d'après
cela, de l'importance et de la portée des
questions do péage.
La navigation des canaux n'est certaine
ment pas encore_ce qu'elle doit être. Elle est
susceptible de grandes améliorations. Déjà
le seul fait de déli vrer la batellerie des incer
titudes qui résultaient de l'état provisoire
desjarifs, doit devenir la source de nou
veaux "perfectionnemens. Quand le rachat
des actions de jouissance aura rassuré , le
commerce des transports contre le relève
ment des droits; il ne reculera pas devant les
dépenses que pourra exiger une réorganisa
tion susceptible de procurer des économies
dans le fret. Pour les canaux eux-mêmes, il
y a de très utiles améliorations à.y pratiquer^
surtout pour l'augmentation des ressources
alimentaires, de manière à augmenter le ti
rant d'eau, à régulariser la navigation, et à
diminuer le nombre des jours de chômage.
Commentet par qui ces améliorations seront-
elles exécutées? Le gouvernement continuera-
t-il à administrer, ou affermera-t-il les ca
naux? C 'es t ce qu'i 1 y aura lieu d'examiner plus
tard, quand les canaux seront libérés des
servitudes qui les grèvent aujourd'hui. Mais
toujours est-il que le rachat des actions de
jouissance était une opération indispensable
dans toutes les hypothèses, pour garantir a la
fois les intérêts du trésor, du commerce et
de l'industrie. ' j. durât.
ACTES! OFFICIELS.
. REPUBLIQUE FRANÇAISE.
;• Louis-Napoléon,
Président de la République,
^fecrjHeL:
MM. >
Le généralde division Achard, ancien membre de
l'Assemblée législative;
Le comte d'Arg-out, ancien ministre des finances,
gouverneur de la banque de France ;
Le irarqÏÏÎ15"(l'Audifrret, président à la cour des
comptes;
• Le général de division de Bar, ancien membre de
l'Assemblée législative ;,
Le général de division Baraguey d'Hilliers, ancien
ambassadeur, ancien membre de l'Assemblée lé
gislative ; .
De Beauniont (de la. Somme), ancien membre de
l'Assemblée législative;
Le prince de Beauvau, ancien pair de France;
Le marquis de Belbeuf, ancien premier président
de la cour d'appel de Lyon ;
Berthier (Charles), prince de Wagram ;
Boulay (de la Meurthe), ancien -vice président de
la République; . -
Le comte de Breteuil, ancien pair de France;
De Cambacérès aîné, ancien pair de France ;
Le comte de Castellane, général en chef de l'ar
mée de Lyon ; •
Le vice-amiral Casy, membre du conseil d'ami
rauté*; - .
Le comte de Caumont-Laforce ;
François Clary
Le marquis de Croï ;
Le baron de Crouseilhes, ancien ministre de l'iris—
truclion publique, ancien membre de l'Assem
blée législative ;
Le comte Curial, ancien membre de l'Assemblée
législative;;
Dronyn-de-l'Huys , ancien ministre 1 des affaires
étrangères, ancien mëmbre de l'Assemblée lé
gislative ;
Dumas,, ancien ministre, de l'agriculture et du
commerce, membre de l'Institut;
Dupin (Charles),membre de l'Institut, ancien mem
bre de l'Assemblée législative ;
Elie de Beaumont, membre de l'Institut ;
Achille Fould, ancien ministre des finances, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Fouquier d'Hérouel, ancien membre de l'Assem
blée législative ;
Le baron de Fourment, ancien membre de l'As
semblée législative;
Gautier, ancien ministre des finances, régent de la
banque de France;
Le comte Ernest de Girardin, ancien membre de
l'Assemblée législative ;
Goulhot de Saint-Germain * ancien membre de-
. l'Assemblée législative;
Le marquis de la Grange (Gironde), ancien mem
bre de l'Assemblée législative;
Le général de division camte d'Hautpoul, ancien
ministre de la guerre, ancien membre de l'As
semblée législative ;
Le viee-arairal Hugon ;
Le général Husson, ancien membre de l'Assemblée
• législative;
Lacrosse, ancien ministre des travaux publics, an
cien membre de l'Assemblée législative ;
De.Ladoucette, ancien membre de l'Assemblée lé
gislative;
Le général de division La Ilitte, ancien ministre
des affaires étrangères, président du comité
d'artillerie ;
Le comte de Lariboissière, ancien membre.de l'As
semblée- législative;
Le général de division comte de Lawœstine, com
mandant de la garde nationale de Paris;
Lebe'uf, régent de la banque de France, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Lemarrois, ancien membre de l'Assemblée législa-
. - tive ;
Le cctate Lemercier (Louis), ancien pair de France;
Le général de division Leroy de Saint-Arnaua,
ministre d« la guerre ; . . ,
Leverriffr, membre de l'Institut, ancien membre
de l'Assemblee législative;
Lezai de Marnezia, aucien pair de France;
Le généu-al de division Magnan, général en chef de
l'armée de Paris; . , ,,,
Manuel (delàNièvre), ancien membre de 1 Assem
blée législative; . , . •
Marchant (du Nord), ancien membre de l Assem
blée législative; ^ , 4 .
Mevnard, président a la cour de cassation, i ^
Mimercl, ancien membre de l'Assemblee législa-
Le^dnce de la Moskowa, ancien membre del'As-
. semblée législative,' . _ .
Le prince Lucien Murât, ancien membre de 1 As-
semb ée législative ; •
Le général de division Ordener ; .
Le général de division comte d'Ornano, ancien
membrejje l'Assemblée législative ;
Le général de division duc de ■ Padouc, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Le vice-amiral Parceval-Deschènes ; .
Le général de division Pelet, auciei? membre do
l'Assemblée législative ; ■
Le duc de Plaisance, ancien pair de France ;
Poinsot, membre de l'Institut ; ■
Le marquis de Pontis, ancien pair de France ;
Le comte Portalis, premier président de la cour de
cassation; ' •
Le général de division eomte de Préval ;
Le général de division Regnault de Saint-Jean-
d'Angely, ancien ministre de la guerre, anciea
membre de l'Assemblée législative;
Le général de division duc de Saint -Simon, ancien
pair de France ; ■ _ ,
Sapey, ancien député, ancien conseiller-maître a
la cour des comptes ; .
Le général de division comte de Schramm, ancien
ministre delà guerre, président du comité d'in
fanterie; ,
De Ségur d'Aguesseau, ancien membre de 1 As
semblée législative; "
Le comte Siméon, ancien membre de l'Assemblee
législative *
Amédée Thayer, membre de la commission muni
cipale de la Seine ; .
Thibaudeau, ancien conseiller d'Etat de l'empire ;
Troplong, premier président de la cour d'appel de
Paris;
Le duc de Vicence ; »
Vieil'ard, ancien membre de l'Assemblée légis
lative,
Sont nommés membres du Sénat.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 18S2.
LOUIS-NAPOLÉON".
Par le Président,
Le ministre d'Etat,"
X. DK CASABUNCA."
Louis-Napoléon,
. Président de la République,
Vu le décret du 28 de ce mois qui réunit le mi
nistère de l'agriculture et du commerce au minis
tère de l'intérieur*
.Considérant qu'il, importe de maintenir l'unité
dos divers .services dans l'ancien ministère de l'a
griculture et du commerce, .
Décrété :
Art. 1 er . Il est créé au ministère de l'intérieur
une direction de l'agriculture et du commerce.
Art. 2. Le traitement du directeur fera égal à
celui des directeurs du ministère des finances.
Art. 3. Le ministre de l'intérieur, de* l'agricul
ture et du commerce est chargé de l'exécution du
présent décret. • .
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur,
F. DE PERSIGNY.
Louis-Napoléon,
Président de la République, '
Vu le décret du 26 qui crée une direction de
l'agriculture et du commerce au ministère de l'in
térieur, «
Décrète :
Art. 1 er . M. Heurtitr, ancien membre de l'As
semblée nationale, est riommé directeur de l'agri-
culiure et du commerce.
Art. 2. Le ministre de l'intérieur, de l'agrieul-
tnre et du commerce est chargé de l'exécution du
présent décret.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur, *
F. DE PEKSIGNY.
Louis-Napolcon,
Président de la République,.
Sur la proposition du ministre de l'intérieur,
Décrète :
Art. 1". M. Romieu, ancien préfet, est nommé
directeur des Beaux-Arts^ en remplacement de M.
de Guizard, appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre de l'intérieur est chargé de
l'exécution du present-décret.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur,
F. DE PERSIGNY.
FETSLS j ETON-OC CONSTÎTllTWm, 28JANV.
LES TOYAGEURS j\0l]>EAllX;
. U3 OTJEUIE OU Kigali. .
' M: wr ALLEN Cl. •••.•"
• - , ; .. . ' " I. .
Il est des gloires humaines voilées à leur ori
gine ou s'éteignantdans l'ombre, qui, parleur
point de départ ou leur fin obscure, ontélépour
les biographes un long sujet d'études et de
commentaires. Les deux grands fleuves d'A
frique, le Nil'et le Niger, ont de même, pen
dant des siècles, occupé la patience des géo
graphes, l'iin l'autre par la difficulté de reconnaître son
embouchure. Ce n'est que dans les derniers
temps que ces deux problêmes ont été ré
solus, le premier,' en partie par Bruce, en
partie par une récente expédition sur la
quelle nous reviendrons; le second, par plu
sieurs hardies tentatives où la science a laissé
ses martyrs. * , •
A voir certaines images dés anciens mo-
numens d'Egypte où figurent des groupes
de nègres, on a tout lieu de croire qu'il y a
trois mille quatre cents ans, les Gophtes
avaient, non-seulement des notions sur l'in
térieur de l'Afrique, mais que les noires
peuplades de cette contrée étaient déjà sou
mises à l'esclavage. Jusqu'où allaient ces no
tions ? c'est ce que nul document positif ne
peut nous aider à déterminer. Les Grecs ac
quirent sur les régions situées au sud-du
grand désert quelques renseignemens^ va
gues rayons dans l'espace. Plolémée parle
de deux larges rivières qui traversaient le
Soudan : le Niger; qui'ëst Irès certainement
l'embranchement du fleuve^igualé par Mun-
("') Marralkm of the expédition to the river At
ger, published with the sanction ôf the colonial
office and the admiralty.
.go-Park, et le G ir, qui es tpeut-ètre le Ghadda.
Les Romains, qui Iraversèrent le grand dé
sert et touchèrent aux régions découvertes
par Denham et Glapperton , ne nous ont
laissé, sur le cours du Niger/aucunè notion.
Après eiix, l'intérieur de l'Afrique est resté'
pendant de longs siècles ignoré, oublié. L'at
tention des 5 a vans de l'Europe a été pour la
première fois reveillée sur ce point par les
géographes arabes, en 1353 par Ibn-Batuta,
en 15156 par la publication de l'ouvrage que
Léon l'Africain composa, vers l'année 1493,
et traduisit en italien; après sa conversion au
christianisme. Léon décrit une partie de la
grande rivière du Niger, cite les noms des
tribus établies sur ses rives, et déppinl com
me une -riche et puissante ville la ville de
Tombouctou, fondée, dit-il, en 1232 par
Memi-Suleimàn.
Un long espace de temps s'écoule encore,
le Portugal étend son commerce sur la côte
occidentale d'Afrique, la 1< rance fonde sa co
lonie du Sénégal, ,et malgré ce rapproche
ment des régions inexplorées, le rideau qui
semblait s'entr'ouvrir sur l'Afrique centrale,
se referme autour de ses rivières; de ses peu
plades et-les voile à tous les regards.
C'est aux Anglais que nous devons dans
cette zone ardente les découvertes pressenties.
par les Grecs, négligées par les Romains,
inutilement rêvées par des générations en
tières de savans-et de voyageurs. Vers la lin
du XVIII e siècle, il se forma en Angleterre
une association d'hommes distingués, dans
le but d'arriver à l'exploration des districts
intérieurs de l'Afrique, et de remplir enfin
la place si long-temps restée vide sur la carte
du globe. Grâce à la louable initiative de
cette association, l'Europe a commencé à
éclaircir plusieurs questions, qui, dans le
progrès universel de la science, étaient res
tées à i;état d'hypothèse. On a pénétré au
sein de peuplades inconnues, qui, par la
rapacité de leurs souverains, donnent de
nombreux coutiugMis aux marchés d,'es
claves. On a reconnu l'emboiicliure du Niger,
on est entré à Tombouctoû. Mais à quel
prixl
Le premier des har lis voyageurs qui, avec
le concours de l'association anglaise, se dé
termine à tenter cette aventureuse explora
tion, M. Ledyard, part pour le Caire, est at
teint par la* fièvre et meurt. M. lemajor ;
Iîougton s'avancepar la Sénégambie, traverse
le royaume de Bambouk, et ses guides, aux
quels il avait imprudemment laissé voir une
partie de sa cargaison, i'assassinent. Mungo-
Park plus heureux, Mungo-Park dont on ne-
peut lire sans émotion le simple et touchant
récit, parvient à indiquer la véritable direc
tion du cours du Niger. De retour en An
gleterre, animé d'une noble ambition , il
prépare une nouvelle expédition, il se re
met en marche,, non plus, comme la pre
mière fois, en pèlerin solitaire, mais avec
une troupe de soldats, de matelots, d'ou
vriers. De quarante-cinq hommes qu'il em
menait avec lui, quarante succombent aux
.fatigues du voyage ou à la fièvre. Avec, ceux
qui lui restaient, il s'embarque sur le Niger,
il descend ce fleuve jusqu'à Boussah,el, dans
un passage obstrué par les rocs, il est trias-
sacré par les indigènes. <
A peu près à la même 'époque, un jeune
Allemand, M. Hornemann, essayait de suivre
la même route. On n'â jamais sti ce qu'il était
devenu. Deux expéditions organisées dans
le même but, par deux voies différentes,
l'une sous le commandement du capitaine
Tuckeyj de la marine royale, l'autre sons
c.-lui de Gray, échouent dans leurs eflorls,
et la plupart de ceux qui en faisaient partie
sont ensevelis dans les sables brûlans. . •
Tant.d'essais inutiles ne peuvent fatiguer
la ténacité des Anglais; tant de perles déplo
rables ne peuvent, affaiblir l'élan d'un géné
reux désir, d'un désir qui n'avait point, pour
mobile, comme tant d'autres projets d'explo
ration, un intérêt mercantile, mais une idée
scientifique et une question de philanthropie.
En 182-2, Ciaperlon. . Oudney, Denham,
trois hommes iu-crits awc botni^ur dans lt s
annales des voyages modernes, parlent.de
Tripoli, traversent le grand désert, décou
vrent sur les rives du lac Tschad le royaume
de Bornou.
Denham revient en Angleterre pour s'en
aller, quelques années après, mourir de la-
fièvre à Sierra-Leofle. Clapperton, enthou
siasmé par le résultat de ses'premières ten
tatives, en fait une seconde en 1825. Le ca
pitaine Pearcè et deux autres jeunes hommes,
qui s'étaient associés à lui, meurent sur la
route de Badagrv. Clapperton continue sa
marche, seul avec son tidèle serviteur, Ri
chard Lander, arrive à Boussah, traverse
le Niger à Comi, et, comme ses compagnons,
comme .ses prédécesseurs, tombe victime de
"son zèle ardent. En même temps, le major
Laing pénétrait par le désert jusqu'à Tom
bouctou, et payait de sa vie l'honneur d'a
voir, avantnotre compatriote M. Caillé, avant
toulautreEu i'opéen, franchi les murs de dfeUe
fabuleuse cité, il retournait vers Tripoli par
le chemin qu'il avait péniblement parcouru,
et. il fut assassiné par des Arabes.
-Abandonné à lui-même, sans protection,
sans guide, dans les " mortels parages où il
avait vu périr, l'un après l'autre , tous ceux
"dont il suivait la marche, Richard Lander re
cueillit avec un soin pieux les notes, les
manuscrits de son infortuné maître, re
gagna, la côte, rentra en Angleterre.. Sa
lidélilé envers Clapperton excita, la sym
pathie ; sa nature intelligente éveilla la con- ■
fiance. Enhardi par le trajet qu'il .venait de
faire à travers tant de périls et de difficultés,
il demanda au gouvernement anglais les
moyens d'entreprendre un nouveau voyage,
et le peu qu'il demandait lui fut prompte-
ment oclroyé. •
Jusque-là, le principal résultat de tant
d'armemens et de tant d'efforts était celui
que Mungo-Park avai t obtenu, par son pro
pre courage, en s'aventurant sans escorte,
sans c.inons, à travers les tribus sauvages
d'une terre inexplorée. Il avait corrigé l'er
reur .traditionnelle des géographes, il avait
"reconnu la direction orientale du Niger, que
l'on supposait dans un sens tout opposé..
Cette première question résolue, il fallait,
pour la compléter, suivre jusqu'à' sa fin le
cours du fleuve; L'honneur d'achever _ une
tâche commencée par un solitaire voyageur,
poursuivi vainement par de royales cohor
tes, était réservé à un simple domestique.
Au mois de janvier 1830, Richard Lander
s'embarquait avec son frère Jean sur un na
vire marchand qui le-transporta à la côte oc
cidentale d'Afriqu,e. De Badag-rv, il se rend à
Boussah, équipe un canot, et,sur cette frêle
embarcation, avec un parapluie pour se dé
fendre contre les ardeurs du soleil, avec qua
tre nègres-pour lui servir de rameurs, se met
à descendre bravement le fleuve inconnu, et
il l'a descendu jusqu'à sa principale embou
chure.
A son retour en Angleterre, la société
royale de géographie lui décerna, avec de
"justes éloges, un prix spécial, et l'Europe
entière s'est intéressée à la relation de son
voyage (1). Après sa conquête africaine, il
eût fait un acte de sagesse en se retirant avec
sa branche de laurier dans son comté de
Gornouailles avec son frère, son fidèle com
pagnon, pouryjouiren paix de l.'honnête in
dépendance qu'il venait d'acquérir. Mais-quel
est l'homme qui, ayant été une fois favorisé
par la fortune, ne se laisse alleraux tentations
,de la capricieuse déesse, éblouir par son re
gard, fasciner par son sourire? Le plus grand
écueil de la vie n'est souvent pas dans ses
combats, mais dans ses succès, dans les agi
tations'd'une lutte difficile contre les ri
gueurs du sort, mais dans la présomption
enfantée par le-triomphe. Richard Lauder
voulut continuer ses investigations. 11 partit
de nouveau pour l'Afrique, et mourut sur la
terre où il s'était illustré.
Que de morts pour eu venir à tracer sur
'une carte les contours de quelques districts,
les sinuosités d'un fleuve, dont les géogra
phes s'irritaient de ne pas connaître la di
rection! L'histoire de la science ne présente
dans ses principales.phnses qu'un long mar-
(1) Elle a été traduite en français avec talent
par Mme L. Bdloc; 3 vol. in-8, Paris 1832.
fyrologe. La route que l'humanité suit dans
l'orgueil do ses connaissances, dans la pros
périté de son industrie, est parsemée de vit-'
times qui se sont dévouées à ses progrès, no
bles victimes souvent ignorées de ceux x à qui
elles ont légué leur héritage. Quand le paysan
du Jura récolte ses moissons sur les flancs
de sa coliine, îl ne songé point au laborieux
pionnier qui le premier pénétra dans les
sombres forêt, des Gaules, abattit le bois de
la montagne, défricha le terrain. Quand nous
mesurons de l'œil les vastes domaines de
l'intelligence acquis aux temps modernes ,
nous ne pensons pas à ceux qui en ont peu
à peu cultivé les sillons, ouvert les ave
nues par le sacrifice de leur repos, et le
sacrifice de. leur vie. Mais qu'importe?
H'ureux ceux qui sonf appelés à prendre
part à l'œuvre du progrès, dût leur partici
pation à cette œuvre être obscure, dût leur
tâche être méconnue, ou leur nom à jamais
oublié! S'ils ont pu servir à exprimerou à
défendre une idée salutaire,'s'ils ont pu con
tribuer à hâter une louable découverte, ou
à propager autour d'eux un généreux senti
ment, ils n'auvont point du moins passé,
inutilement sur la "terre, comme des arbres
sans fruit, ou des fleurs sans parfum-
Mais revenons au Niger. Le problème géo
graphique étant résolu, un autre intérêt ap
pelait l'attention de l'Angleterre vers la con-:
trée que ce fleuve traverse. De là viennent en
grande partie les légions d'esclaves que les
négriers achètent sur la côte. Après avoir
poursuivi par ses croisières s <ënlacé par ses
négociations la traite q^ui continue à braver
ses canons et à se jouer de sa diplomatie,
l'Angleterre a voulu l'atteindre jusque dans
un de ses principaux foyers, jusqu'au seih
des tribus lointaines, jusqu'au seuil de la de
meure de ces joyeux souverains d'Afrique
qui se font un bon revenu de la vente d > leurs
sujets. A l'époque de la guerre d'iii u-pen-
dance d'Amérique, ■ la sainte Angle) rro a
trouvé tout simple que l'électeur dt^il sse-
Cassel lui livrât à tant de guinées par tê
te, comme un troupeau de bétail, plusieurs
'JBUM3AITK. : rue de Valois (Palals-Rojnl), is° 1©.
1852.~MERCREDI 28 JANVIER.
PRIS OS f ABONNEMENT
vottr Paris it les dêpartemens „•
ROIS BOIS. 12 F. I SIX MOIS.. 22 ï.
0N AN.... 4Ê"©
pour les pays étrangers , se reporter
an tableau qui sera publié dans le journal,
• tes 10 et î5 de chaque mois.
- Les abonnemens datent dis 1" et 1Ç
de.chaque mois,
'd
' Seilie A
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser, franco, pour la rédaction , à M. B onifàce.
- Les articles déposés ne sont pas rendus.
On s'nbt,rm \ dans les dêpartemens, aux,Messageries et aux Directions de poste —A Londres,.chez MM. COWIE et fils , j
" A /i I */trr ft/f' AîfVIVTknn inniHV P A 11 i
. S'adresser
— A $t>-a$l>owg, chez M, A î-Eïandbe, cour l'Allemagne,
i Les "annonces sont reçues i
"■ franco, pour l'administration, à M. D en ^ in , directeur:
Les au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bouts»
[PARIS, 27 JANVIER*
Toutes les valeurs étaient demandées au
jourd'hui à la Bourse. Le S 0/0 a monté de
1 fr.
On espérait qu'un décret nouveau, insé
ré demain au Moniteur , soumettrait au sénat
et au corps législatif la question du domaine
de la maison d'Orléans.
"Nous n'avons point voulu combattre, mê
me par le silence, le décret qui proflonce le
retour à l'État d'une partie des biensde la fa
mille d'Oi léans ; notre dévoûment à la cau
se de Louis-Napoléon, que nous avons, de
puis le 40 décembre, regardée comme la cau
se de la société, s'est imposé, dans cette cir
constance, le plus pénible devoir. Combien
nous serions heureux que cette mesure ri
goureuse, soumise à un nouvel examen, ne
pesât plus sur le gouvernement du 2 dé
cémbre! ■ • - v
D r L. VÉRON.
On se plaint de toutes parts des mille faux
bruits qjii sont chaque matin mis en circu
lation, et que cent journaux ne suffiraient
pas à rélever et à démentir. On a raison, et
le mal était facile £ prévoir. Les faux bruits
«ont de tout temps été l'arme favorite des ad
versaires d'un gouvernement qui commence.
Lesmatveillans y trouvent le double avantage
de le mettre dans la nécessité de parler quand
il voudrait se taire,, et d'interpréter à leur gré
son silence, quand il a résolu de ne pas ré
pondre. II. y a un moyen, infaillible de faire
tomber les faux bruits, c'est -de couper
court aux conjectures en ôtant toute in
certitude sur l'avenir, en "abrégeant, au
tant qu'il se-peut, l'enfantement toujours
pénible d'un gouvernement, en donnant le
plus promptement possible a l'Etat son. or
ganisation régulière et complète. Le pouvoir,
on doit le reconnaître, est entré de lui-même
dans celte voie : la promulgation de la loi fon
damentale a été suivie, coup sur fcoup, de la
constitution du Conseil d'Etat.et décelle.dù sé
nat. Deux des rouages principaux du gouver
nement futur existent donc déjà; - lé troisiè
me manque seul pour que la France puisse
immédiatement passer du régime provisoire
■à sa situat ; on "définitive. Il est donc d'un
haut intérêt qu'on ne'perde point de temps
pour arriver à une prompte constitution du
corps législatif. Quand les institutions nou
velles fpnctionnerônt, les faiseurs "de conjec
tures seront à bout : d'imagination, et le
faux bruits auront disparu.
• . .♦ ctjcbevàl-clarignï.
Nous publions plus loin le décret qui
nomme les membres du sénat ; ils sont au
nombre de 72; il y faut joindre les'séna-
teurs dé droit, au nombre de 12, savoir :
Quatre cardinaux : MM. de Bonald, arche
vêque de Lyon, du Pont, archevêque de
Bourges; Gousset, archevêque de Reims;
et Mathieu, archevêque de Besançon.
Sixmarécha!ux' : :'MM. Gérard, Reille, Jé
rôme Bonaparte, Exelmans , Vaillant et Ha-
rispe. " . •
Et deux amiraux, MM. de Mackau et Rous- t
sin. :: •" -
Le Moniteur annonce ce tnatin que c'est
définitivement au ministère de l'agriculture
et du commerce que sera installé le minis
tère de la police générale. i ' : < . • ■ ■ ;
Une.commission, composée d'hommes émi-'
nens, s'occupe,avec activité en cemomentà
déterminer les attributions du nouveau ffii-
nistèrft Son travail est sur le point d'être
terminé.
En vertu d'un arrêté de M. le ministre de
l'intérieur, en date du 22 janvier,
La direction générale des musées formé
désormais un service distinct au ministère
de l'intérieur.
Elle comprend', outre les musées, de Ver
sailles, de Trïânon efdu Luxemïïourg, l'ins
pection et la direction supérieure des mu
sées de province, au point de vue des amé
liorations dont ils sont susceptibles et des
encouragemens qui peuvent leur être accor
dés.
Le directeur général des musées nationaux
est chargé du service des expositions an
nuelles de peinture et de sculpture, et des
propositions à faire au ministre de l'inté
rieur pour la distribution des médailles et
récompenses décernées à la suite du salon. '
Nous avons signalé, dans-un article précé
dent, les difficultés qui s'étaient élevées en
tre l'Etat et les compagnies au sujet de l'ex
ploitation des canaux exécutés en vertu des
lois de 1821 et 1822, et qui avaient motivé
les décrets rendus pour le rachat des ac
tions de jouissance. 11 s'agit de mettre un
terme à toutes ces contestations, à tous
ces embarras, en faisant rentrer entre lès
mains de l'Etat la pleine et libre disposi
tion des tarifs. On .domprendra mieux l'im
portance de cette opération , lorsqu'on se
sera rendu compte"du-rôlo que jouent les ca
naux dans notre système de communications
intérieures et des services qu'ils rendent à
l'agriculture et à l'industrie.
Les lois des 5 août 1821 et 14 août 1822
ont autorisé l'ouverture ou l'achèvement de
quinze lignes navigables, savoir :
Le "canal du Rhône au Rhin, dont le développe
ment total est de -331.84101.
. — : delaSomme....... 136.831
— desArdennes. 103.093
La rivière d'Isle : 141.401
Le canal d'Aire à la Bassée.'.. ■. ' 42.360 r
— de Bourgogne 242.044
— de Nantes à Brest 366.180
— d'Ille-ct-Rance...-... 34.797
— duBlavet.. ;. . 39.568
— d'Arles à Bouc...... 47.338
— du Nivernais... . 174.616
, — du Berry 320.183 .
' î — latéral à la Loire - 197.603
La rivière du Tarn 142.496
Et la rivière d'Oise, ainsi (jjie le
canal latéral à l'Oise ; 132.080
Total... • 2:514.433
• Ce système, de navigation présente donc un
développement d'environ 2,515 kilomètres.
Sur lès quinze-lignes navigable.s que nous
venons"d'énumérer, le canal d'Aire à la
Bassée a été concédé à une compagnie qui
l'a construit à ses risques et périls; la ri
vière du Tarn a été améliorée au moyen
d'une avance de fonds faite par la cais
se d'amortissement; les travaux de la na
vigation de l'Isle ont été exécutés à l'aide
d'un emprunt de 2,500,000 fr. qui est amor
ti depuis 1845 ; quant aux douze autres li
gnes^ présentant un développement de 2,188
kilomètres, vpici ce qu'elles ont coûté- à
l'Etat: '
Dépenses antérieures, aux lois
de 1821 et 1822.: 32.993.275 f.
Montant de3 emprunts de 1821
et 1822..... 126.100.000
Dépenses faites après l'épuise
ment de ces emprunts.105.810.000
Total 284.903.286
Ainsi; la .dépense totale pour l'ensemble
de; ces" douze lignes, dont le développement
est de 2,188 . kilomètres environ, s'élève à
284,903,286 fr. :■ •
Ce relevé de la dépense des canaux suffit
pour faire réssor.iir les mécomptes qu'a pré
sentés leur construction. On croyait terminer
l'œuvre' avec une' somme de 126 millions
que l'on demandait à* l'emprunt. Cette som
me épuisée, il a fallu que le gouvernement y
consacrât des crédits successifs montant à près
de 106" millions. Ajoutons que, par suite des
incertitudes qui en sont résultées, les tra
vaux n'ont pu être conduits que très lente
ment, et qu'ils n'ont été achevés que long
temps après le terme prescrit. Cependant,
malgré ces conditions défavorables, lis ca
naux entrepris en 1821 et 1822 n'ont pas
coûté plus que les autres voies du 'même
genre, construites en.France .ou dans les
pays voisins. Ils reviennent, d'après les chif
fres précédens, à 130,000 fr. en moyenne
par -kilomètre, prix qui n'a rien d'exagéré
comparativement à celui des canaux anglais.
Maintenant ces canaux, à la construc
tion desquels nous avons employé environ
285 millions, ont-ils rendu au pays des ser
vices en rapport avec les sacrifice^ qu'ils
ont exigés? C'est là une question qui a été
souvent controversée, et que l'on peut résoudre
avec Jes faits déjà consacrés par l'expérience.
Un mémoire récemment publié par le comi
té d«s houillères, donne sur ce point des
renseignemens intéressans, et prouve que
.l'opération des canaux a exercé l'influencé
la plus heureuse sur le développement de la I
puissance productive du pays.
L'utilité d'une voie de communication, les
services qu'elle rend à la communauté, ont,
comme le fait remarquer le comité des houil
lères, pour mesure réelle et certaine le ton
nage des marchandises qu'elle transporte.
Afin de rendre l'étude des circulations plus
facilê", Oîï"est convenu dé considère?
me unité la tonne de mille kilogr! de mar
chandises transportée à 1 kilomètre. Or si
l'on prend les circulations des dix principaux
canaux en 1847, et qu'on les multiplie par le
nombre de kilomètres parcourus, on arrive à
ce résultat : que l'efïelutile de ces canaux équi
vaut à 209 millions de tonnes transportés àl
kilomètre Par un singulier rapprochement,
cesdixcanauxontcoûté269 millionsdefrancs,
Ainsi, avec une dépense de 1 fr. une fois faite,
les canaux ont déterminé une création an
nuelle de richesses équivalant à 1,000 kilo
grammes de marchandises transportés à 1,000
mètres. Maintenant, on remarquera, d'une
part, qu'une dépense une fois faite de 1 fr.
représente 5 centimes de rente, et, d'autre
part,-que la valeur reoyeime des 1,000 kilo
grammes transportés par les canaux #st de
50 fr.; de telle sorte que, moyennant, chaque -
rente de 5 centimes, on a assuré à 'la'com
munauté autant de fois 50 fr. de travail an
nuel. Ce calcul suppose, il est vrai,
que les marchandises transportées par les
canaux, représentent des valeurs créées à.
nouveau ; mais c'est là un fait incontestable ;
en effet, la plupart de ces marchandises con
sistant en produits minéraux ou agricoles, -
seraient restées enfouies dans le sol, ou
auraient été consommées sur place, dépour
vus de toute valeur, si les canaux ne leur
eussent procuré un débouché par la iacilité
et le bon marché du transport.
Après avoir montré les résultata'de l'opé-
ràtion des canaux au point cfe vue de l'inté^f
rêt général, il convient d'en étudier les ré-*
sultats au point de vue du trésor. Voici
quelles ont été leurs recettes pendant les sept
dernières années :
1844 3,382,566 fr.
18*45..... 4,142,656
1846..... 4,641,360 .
1847..... 5,167,488
184 8 .3,193,024
184 9 " 3,839,063
, 1850. 4,251,825-
. Nous avons cité-ces chiffres, parce qu'ils
mettent en saillie la progression croissante
"suivie par les recettés des canaux sous l'ém-
pfre.de circonstances normales. La moyen
ne de l'accroissement pendant les quatre an
nées'qui ont précédé la catastrophe de fé
vrier est d'environ 595,000 fr. La révolution
de 1848 les fait tomber momentanément
au-dessous de ce qu'elles étaient en 1844 ;
mais, dès 1849, elles reprennent leur mar
che ascendante, et la moyenne générale delà
progression des sept années est encore cîe
568^000 fr,. Nul doute que les recettes des
canaux ne continuent à suivre leur mouve
ment ascensionnel avec la consolidation de
■l'ordre et le nouvel élan qu'elle doit impri
mer aux transactions industrielles et com
merciales.
Nous n'avons parlé que des recettes bfu-
tes ; il nous reste à évaluer le produit net
des canaux. La commission parlementai
re chargée d'examiner le .projet .de loi
sur |le rachat des actions de jouissance,
ne le portait qu'à 562,000 fr. en moyen
ne pour les six dernières années.. Mais 'la
commission n'était arrivée à une évaluation
aussi faible qu'en confondant, dans les dé
penses-annuelles faites sur les canaux, les
dépenses extraordinaires avec les dépenses
ordinaires. Les dépenses extraordinaires pro
viennent de ce que les canaux no sont pas
. encore complètement terminés et de ce qu'on,
les achève .peu à peu en mettant les frais
d'achèvement"dans le même compte que
A les frais d'entretien; Défalcation faite de
ces dépenses extraordinaires, qui doivent
être reportées réellement au compte du capi
tal, la moyenne du revenu net, pendant les*
six dernières années, est de 1,209,000'fr,.. En-
fifi, si, au lieu de chercher des moyennes,
faussées par l'influence des évériemens révo
lutionnaires de-4&4&f*-'On'Go®sidère l'année
1847 comme année normale, on reconnaît
avec le gouvernement que ce revenu est de
2,245,000 fr. Ajoutons que'le revenu net des
canaux suivra la progression que nous avons
signalée dans le revenu brut.
Comment ^ été obtenue cette amélioration
progressive dans le mouvement et dans les
recettes des canaux? Par l'application des ta
rifs modérés, que le gouvernement a établis,
et pour le maintien desquels il vient de dé
créter l'expropriation des actions de jouis
sance. Si l'on avait mis en vigueur les
droits stipulés dans les cahiers des charges,
la circulation eût été à peu près nulle sur
ces voies de communication créées à grands
frais. Prenons l'exemple des houilles qui
forment à elles seujes plus du quart de là
circulation totale des canaux. Depuis quel
ques années le gouvernement a accordé
aux houilles du centre un tarif semblable
à celui qui est perçu sur les canaux du nord,
soit de 1 cent, par tonne et kilomètre. La
compagnie des Quatre-Canaux demandait
qu'il fût reporté à 2 cent. Comme il'n'v a
pas de houille du centre qtii n'ait au moins
25.0 kilo mètfes^ifc-cpnaff xJà Parcourir pour
arriver à Paris, il s'ensuit qu'une augmenta
tion de 1 cent, sur le tarif ne lui eût permis
de se présenter sur le marché de la capitale,
en concurrence avec les houilles belges ,
qu'avec une défaveur de 2 fr. 50 par 1,000
kilogrammes. Or, ces 2 fr. 50 représentent
presque le double du droit de douanes établi
à notre frontière du nord sur les houilles
belges pour protéger les houilles françaises.
Ainsi, si le gouvernement eût appliqué
le tarif réclamé par la compagnie des Qua-
tre-Canaux, non seulement on eût, par le
fait,' dépouillé les charbons du centre de la
France de la protection qui leur est accordée
contre les charbons étrangers ; mais on eût
encore donné "une prime à ces derniers pour
les appeler en France. On petit juger, d'après
cela, de l'importance et de la portée des
questions do péage.
La navigation des canaux n'est certaine
ment pas encore_ce qu'elle doit être. Elle est
susceptible de grandes améliorations. Déjà
le seul fait de déli vrer la batellerie des incer
titudes qui résultaient de l'état provisoire
desjarifs, doit devenir la source de nou
veaux "perfectionnemens. Quand le rachat
des actions de jouissance aura rassuré , le
commerce des transports contre le relève
ment des droits; il ne reculera pas devant les
dépenses que pourra exiger une réorganisa
tion susceptible de procurer des économies
dans le fret. Pour les canaux eux-mêmes, il
y a de très utiles améliorations à.y pratiquer^
surtout pour l'augmentation des ressources
alimentaires, de manière à augmenter le ti
rant d'eau, à régulariser la navigation, et à
diminuer le nombre des jours de chômage.
Commentet par qui ces améliorations seront-
elles exécutées? Le gouvernement continuera-
t-il à administrer, ou affermera-t-il les ca
naux? C 'es t ce qu'i 1 y aura lieu d'examiner plus
tard, quand les canaux seront libérés des
servitudes qui les grèvent aujourd'hui. Mais
toujours est-il que le rachat des actions de
jouissance était une opération indispensable
dans toutes les hypothèses, pour garantir a la
fois les intérêts du trésor, du commerce et
de l'industrie. ' j. durât.
ACTES! OFFICIELS.
. REPUBLIQUE FRANÇAISE.
;• Louis-Napoléon,
Président de la République,
^fecrjHeL:
MM. >
Le généralde division Achard, ancien membre de
l'Assemblée législative;
Le comte d'Arg-out, ancien ministre des finances,
gouverneur de la banque de France ;
Le irarqÏÏÎ15"(l'Audifrret, président à la cour des
comptes;
• Le général de division de Bar, ancien membre de
l'Assemblée législative ;,
Le général de division Baraguey d'Hilliers, ancien
ambassadeur, ancien membre de l'Assemblée lé
gislative ; .
De Beauniont (de la. Somme), ancien membre de
l'Assemblée législative;
Le prince de Beauvau, ancien pair de France;
Le marquis de Belbeuf, ancien premier président
de la cour d'appel de Lyon ;
Berthier (Charles), prince de Wagram ;
Boulay (de la Meurthe), ancien -vice président de
la République; . -
Le comte de Breteuil, ancien pair de France;
De Cambacérès aîné, ancien pair de France ;
Le comte de Castellane, général en chef de l'ar
mée de Lyon ; •
Le vice-amiral Casy, membre du conseil d'ami
rauté*; - .
Le comte de Caumont-Laforce ;
François Clary
Le marquis de Croï ;
Le baron de Crouseilhes, ancien ministre de l'iris—
truclion publique, ancien membre de l'Assem
blée législative ;
Le comte Curial, ancien membre de l'Assemblée
législative;;
Dronyn-de-l'Huys , ancien ministre 1 des affaires
étrangères, ancien mëmbre de l'Assemblée lé
gislative ;
Dumas,, ancien ministre, de l'agriculture et du
commerce, membre de l'Institut;
Dupin (Charles),membre de l'Institut, ancien mem
bre de l'Assemblée législative ;
Elie de Beaumont, membre de l'Institut ;
Achille Fould, ancien ministre des finances, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Fouquier d'Hérouel, ancien membre de l'Assem
blée législative ;
Le baron de Fourment, ancien membre de l'As
semblée législative;
Gautier, ancien ministre des finances, régent de la
banque de France;
Le comte Ernest de Girardin, ancien membre de
l'Assemblée législative ;
Goulhot de Saint-Germain * ancien membre de-
. l'Assemblée législative;
Le marquis de la Grange (Gironde), ancien mem
bre de l'Assemblée législative;
Le général de division camte d'Hautpoul, ancien
ministre de la guerre, ancien membre de l'As
semblée législative ;
Le viee-arairal Hugon ;
Le général Husson, ancien membre de l'Assemblée
• législative;
Lacrosse, ancien ministre des travaux publics, an
cien membre de l'Assemblée législative ;
De.Ladoucette, ancien membre de l'Assemblée lé
gislative;
Le général de division La Ilitte, ancien ministre
des affaires étrangères, président du comité
d'artillerie ;
Le comte de Lariboissière, ancien membre.de l'As
semblée- législative;
Le général de division comte de Lawœstine, com
mandant de la garde nationale de Paris;
Lebe'uf, régent de la banque de France, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Lemarrois, ancien membre de l'Assemblée législa-
. - tive ;
Le cctate Lemercier (Louis), ancien pair de France;
Le général de division Leroy de Saint-Arnaua,
ministre d« la guerre ; . . ,
Leverriffr, membre de l'Institut, ancien membre
de l'Assemblee législative;
Lezai de Marnezia, aucien pair de France;
Le généu-al de division Magnan, général en chef de
l'armée de Paris; . , ,,,
Manuel (delàNièvre), ancien membre de 1 Assem
blée législative; . , . •
Marchant (du Nord), ancien membre de l Assem
blée législative; ^ , 4 .
Mevnard, président a la cour de cassation, i ^
Mimercl, ancien membre de l'Assemblee législa-
Le^dnce de la Moskowa, ancien membre del'As-
. semblée législative,' . _ .
Le prince Lucien Murât, ancien membre de 1 As-
semb ée législative ; •
Le général de division Ordener ; .
Le général de division comte d'Ornano, ancien
membrejje l'Assemblée législative ;
Le général de division duc de ■ Padouc, ancien
membre de l'Assemblée législative;
Le vice-amiral Parceval-Deschènes ; .
Le général de division Pelet, auciei? membre do
l'Assemblée législative ; ■
Le duc de Plaisance, ancien pair de France ;
Poinsot, membre de l'Institut ; ■
Le marquis de Pontis, ancien pair de France ;
Le comte Portalis, premier président de la cour de
cassation; ' •
Le général de division eomte de Préval ;
Le général de division Regnault de Saint-Jean-
d'Angely, ancien ministre de la guerre, anciea
membre de l'Assemblée législative;
Le général de division duc de Saint -Simon, ancien
pair de France ; ■ _ ,
Sapey, ancien député, ancien conseiller-maître a
la cour des comptes ; .
Le général de division comte de Schramm, ancien
ministre delà guerre, président du comité d'in
fanterie; ,
De Ségur d'Aguesseau, ancien membre de 1 As
semblée législative; "
Le comte Siméon, ancien membre de l'Assemblee
législative *
Amédée Thayer, membre de la commission muni
cipale de la Seine ; .
Thibaudeau, ancien conseiller d'Etat de l'empire ;
Troplong, premier président de la cour d'appel de
Paris;
Le duc de Vicence ; »
Vieil'ard, ancien membre de l'Assemblée légis
lative,
Sont nommés membres du Sénat.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 18S2.
LOUIS-NAPOLÉON".
Par le Président,
Le ministre d'Etat,"
X. DK CASABUNCA."
Louis-Napoléon,
. Président de la République,
Vu le décret du 28 de ce mois qui réunit le mi
nistère de l'agriculture et du commerce au minis
tère de l'intérieur*
.Considérant qu'il, importe de maintenir l'unité
dos divers .services dans l'ancien ministère de l'a
griculture et du commerce, .
Décrété :
Art. 1 er . Il est créé au ministère de l'intérieur
une direction de l'agriculture et du commerce.
Art. 2. Le traitement du directeur fera égal à
celui des directeurs du ministère des finances.
Art. 3. Le ministre de l'intérieur, de* l'agricul
ture et du commerce est chargé de l'exécution du
présent décret. • .
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur,
F. DE PERSIGNY.
Louis-Napoléon,
Président de la République, '
Vu le décret du 26 qui crée une direction de
l'agriculture et du commerce au ministère de l'in
térieur, «
Décrète :
Art. 1 er . M. Heurtitr, ancien membre de l'As
semblée nationale, est riommé directeur de l'agri-
culiure et du commerce.
Art. 2. Le ministre de l'intérieur, de l'agrieul-
tnre et du commerce est chargé de l'exécution du
présent décret.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur, *
F. DE PEKSIGNY.
Louis-Napolcon,
Président de la République,.
Sur la proposition du ministre de l'intérieur,
Décrète :
Art. 1". M. Romieu, ancien préfet, est nommé
directeur des Beaux-Arts^ en remplacement de M.
de Guizard, appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre de l'intérieur est chargé de
l'exécution du present-décret.
Fait au palais des Tuileries, le 26 janvier 1852.
LOUIS NAPOLÉON.
Le ministre de l'intérieur,
F. DE PERSIGNY.
FETSLS j ETON-OC CONSTÎTllTWm, 28JANV.
LES TOYAGEURS j\0l]>EAllX;
. U3 OTJEUIE OU Kigali. .
' M: wr ALLEN Cl. •••.•"
• - , ; .. . ' " I. .
Il est des gloires humaines voilées à leur ori
gine ou s'éteignantdans l'ombre, qui, parleur
point de départ ou leur fin obscure, ontélépour
les biographes un long sujet d'études et de
commentaires. Les deux grands fleuves d'A
frique, le Nil'et le Niger, ont de même, pen
dant des siècles, occupé la patience des géo
graphes, l'iin
embouchure. Ce n'est que dans les derniers
temps que ces deux problêmes ont été ré
solus, le premier,' en partie par Bruce, en
partie par une récente expédition sur la
quelle nous reviendrons; le second, par plu
sieurs hardies tentatives où la science a laissé
ses martyrs. * , •
A voir certaines images dés anciens mo-
numens d'Egypte où figurent des groupes
de nègres, on a tout lieu de croire qu'il y a
trois mille quatre cents ans, les Gophtes
avaient, non-seulement des notions sur l'in
térieur de l'Afrique, mais que les noires
peuplades de cette contrée étaient déjà sou
mises à l'esclavage. Jusqu'où allaient ces no
tions ? c'est ce que nul document positif ne
peut nous aider à déterminer. Les Grecs ac
quirent sur les régions situées au sud-du
grand désert quelques renseignemens^ va
gues rayons dans l'espace. Plolémée parle
de deux larges rivières qui traversaient le
Soudan : le Niger; qui'ëst Irès certainement
l'embranchement du fleuve^igualé par Mun-
("') Marralkm of the expédition to the river At
ger, published with the sanction ôf the colonial
office and the admiralty.
.go-Park, et le G ir, qui es tpeut-ètre le Ghadda.
Les Romains, qui Iraversèrent le grand dé
sert et touchèrent aux régions découvertes
par Denham et Glapperton , ne nous ont
laissé, sur le cours du Niger/aucunè notion.
Après eiix, l'intérieur de l'Afrique est resté'
pendant de longs siècles ignoré, oublié. L'at
tention des 5 a vans de l'Europe a été pour la
première fois reveillée sur ce point par les
géographes arabes, en 1353 par Ibn-Batuta,
en 15156 par la publication de l'ouvrage que
Léon l'Africain composa, vers l'année 1493,
et traduisit en italien; après sa conversion au
christianisme. Léon décrit une partie de la
grande rivière du Niger, cite les noms des
tribus établies sur ses rives, et déppinl com
me une -riche et puissante ville la ville de
Tombouctou, fondée, dit-il, en 1232 par
Memi-Suleimàn.
Un long espace de temps s'écoule encore,
le Portugal étend son commerce sur la côte
occidentale d'Afrique, la 1< rance fonde sa co
lonie du Sénégal, ,et malgré ce rapproche
ment des régions inexplorées, le rideau qui
semblait s'entr'ouvrir sur l'Afrique centrale,
se referme autour de ses rivières; de ses peu
plades et-les voile à tous les regards.
C'est aux Anglais que nous devons dans
cette zone ardente les découvertes pressenties.
par les Grecs, négligées par les Romains,
inutilement rêvées par des générations en
tières de savans-et de voyageurs. Vers la lin
du XVIII e siècle, il se forma en Angleterre
une association d'hommes distingués, dans
le but d'arriver à l'exploration des districts
intérieurs de l'Afrique, et de remplir enfin
la place si long-temps restée vide sur la carte
du globe. Grâce à la louable initiative de
cette association, l'Europe a commencé à
éclaircir plusieurs questions, qui, dans le
progrès universel de la science, étaient res
tées à i;état d'hypothèse. On a pénétré au
sein de peuplades inconnues, qui, par la
rapacité de leurs souverains, donnent de
nombreux coutiugMis aux marchés d,'es
claves. On a reconnu l'emboiicliure du Niger,
on est entré à Tombouctoû. Mais à quel
prixl
Le premier des har lis voyageurs qui, avec
le concours de l'association anglaise, se dé
termine à tenter cette aventureuse explora
tion, M. Ledyard, part pour le Caire, est at
teint par la* fièvre et meurt. M. lemajor ;
Iîougton s'avancepar la Sénégambie, traverse
le royaume de Bambouk, et ses guides, aux
quels il avait imprudemment laissé voir une
partie de sa cargaison, i'assassinent. Mungo-
Park plus heureux, Mungo-Park dont on ne-
peut lire sans émotion le simple et touchant
récit, parvient à indiquer la véritable direc
tion du cours du Niger. De retour en An
gleterre, animé d'une noble ambition , il
prépare une nouvelle expédition, il se re
met en marche,, non plus, comme la pre
mière fois, en pèlerin solitaire, mais avec
une troupe de soldats, de matelots, d'ou
vriers. De quarante-cinq hommes qu'il em
menait avec lui, quarante succombent aux
.fatigues du voyage ou à la fièvre. Avec, ceux
qui lui restaient, il s'embarque sur le Niger,
il descend ce fleuve jusqu'à Boussah,el, dans
un passage obstrué par les rocs, il est trias-
sacré par les indigènes. <
A peu près à la même 'époque, un jeune
Allemand, M. Hornemann, essayait de suivre
la même route. On n'â jamais sti ce qu'il était
devenu. Deux expéditions organisées dans
le même but, par deux voies différentes,
l'une sous le commandement du capitaine
Tuckeyj de la marine royale, l'autre sons
c.-lui de Gray, échouent dans leurs eflorls,
et la plupart de ceux qui en faisaient partie
sont ensevelis dans les sables brûlans. . •
Tant.d'essais inutiles ne peuvent fatiguer
la ténacité des Anglais; tant de perles déplo
rables ne peuvent, affaiblir l'élan d'un géné
reux désir, d'un désir qui n'avait point, pour
mobile, comme tant d'autres projets d'explo
ration, un intérêt mercantile, mais une idée
scientifique et une question de philanthropie.
En 182-2, Ciaperlon. . Oudney, Denham,
trois hommes iu-crits awc botni^ur dans lt s
annales des voyages modernes, parlent.de
Tripoli, traversent le grand désert, décou
vrent sur les rives du lac Tschad le royaume
de Bornou.
Denham revient en Angleterre pour s'en
aller, quelques années après, mourir de la-
fièvre à Sierra-Leofle. Clapperton, enthou
siasmé par le résultat de ses'premières ten
tatives, en fait une seconde en 1825. Le ca
pitaine Pearcè et deux autres jeunes hommes,
qui s'étaient associés à lui, meurent sur la
route de Badagrv. Clapperton continue sa
marche, seul avec son tidèle serviteur, Ri
chard Lander, arrive à Boussah, traverse
le Niger à Comi, et, comme ses compagnons,
comme .ses prédécesseurs, tombe victime de
"son zèle ardent. En même temps, le major
Laing pénétrait par le désert jusqu'à Tom
bouctou, et payait de sa vie l'honneur d'a
voir, avantnotre compatriote M. Caillé, avant
toulautreEu i'opéen, franchi les murs de dfeUe
fabuleuse cité, il retournait vers Tripoli par
le chemin qu'il avait péniblement parcouru,
et. il fut assassiné par des Arabes.
-Abandonné à lui-même, sans protection,
sans guide, dans les " mortels parages où il
avait vu périr, l'un après l'autre , tous ceux
"dont il suivait la marche, Richard Lander re
cueillit avec un soin pieux les notes, les
manuscrits de son infortuné maître, re
gagna, la côte, rentra en Angleterre.. Sa
lidélilé envers Clapperton excita, la sym
pathie ; sa nature intelligente éveilla la con- ■
fiance. Enhardi par le trajet qu'il .venait de
faire à travers tant de périls et de difficultés,
il demanda au gouvernement anglais les
moyens d'entreprendre un nouveau voyage,
et le peu qu'il demandait lui fut prompte-
ment oclroyé. •
Jusque-là, le principal résultat de tant
d'armemens et de tant d'efforts était celui
que Mungo-Park avai t obtenu, par son pro
pre courage, en s'aventurant sans escorte,
sans c.inons, à travers les tribus sauvages
d'une terre inexplorée. Il avait corrigé l'er
reur .traditionnelle des géographes, il avait
"reconnu la direction orientale du Niger, que
l'on supposait dans un sens tout opposé..
Cette première question résolue, il fallait,
pour la compléter, suivre jusqu'à' sa fin le
cours du fleuve; L'honneur d'achever _ une
tâche commencée par un solitaire voyageur,
poursuivi vainement par de royales cohor
tes, était réservé à un simple domestique.
Au mois de janvier 1830, Richard Lander
s'embarquait avec son frère Jean sur un na
vire marchand qui le-transporta à la côte oc
cidentale d'Afriqu,e. De Badag-rv, il se rend à
Boussah, équipe un canot, et,sur cette frêle
embarcation, avec un parapluie pour se dé
fendre contre les ardeurs du soleil, avec qua
tre nègres-pour lui servir de rameurs, se met
à descendre bravement le fleuve inconnu, et
il l'a descendu jusqu'à sa principale embou
chure.
A son retour en Angleterre, la société
royale de géographie lui décerna, avec de
"justes éloges, un prix spécial, et l'Europe
entière s'est intéressée à la relation de son
voyage (1). Après sa conquête africaine, il
eût fait un acte de sagesse en se retirant avec
sa branche de laurier dans son comté de
Gornouailles avec son frère, son fidèle com
pagnon, pouryjouiren paix de l.'honnête in
dépendance qu'il venait d'acquérir. Mais-quel
est l'homme qui, ayant été une fois favorisé
par la fortune, ne se laisse alleraux tentations
,de la capricieuse déesse, éblouir par son re
gard, fasciner par son sourire? Le plus grand
écueil de la vie n'est souvent pas dans ses
combats, mais dans ses succès, dans les agi
tations'd'une lutte difficile contre les ri
gueurs du sort, mais dans la présomption
enfantée par le-triomphe. Richard Lauder
voulut continuer ses investigations. 11 partit
de nouveau pour l'Afrique, et mourut sur la
terre où il s'était illustré.
Que de morts pour eu venir à tracer sur
'une carte les contours de quelques districts,
les sinuosités d'un fleuve, dont les géogra
phes s'irritaient de ne pas connaître la di
rection! L'histoire de la science ne présente
dans ses principales.phnses qu'un long mar-
(1) Elle a été traduite en français avec talent
par Mme L. Bdloc; 3 vol. in-8, Paris 1832.
fyrologe. La route que l'humanité suit dans
l'orgueil do ses connaissances, dans la pros
périté de son industrie, est parsemée de vit-'
times qui se sont dévouées à ses progrès, no
bles victimes souvent ignorées de ceux x à qui
elles ont légué leur héritage. Quand le paysan
du Jura récolte ses moissons sur les flancs
de sa coliine, îl ne songé point au laborieux
pionnier qui le premier pénétra dans les
sombres forêt, des Gaules, abattit le bois de
la montagne, défricha le terrain. Quand nous
mesurons de l'œil les vastes domaines de
l'intelligence acquis aux temps modernes ,
nous ne pensons pas à ceux qui en ont peu
à peu cultivé les sillons, ouvert les ave
nues par le sacrifice de leur repos, et le
sacrifice de. leur vie. Mais qu'importe?
H'ureux ceux qui sonf appelés à prendre
part à l'œuvre du progrès, dût leur partici
pation à cette œuvre être obscure, dût leur
tâche être méconnue, ou leur nom à jamais
oublié! S'ils ont pu servir à exprimerou à
défendre une idée salutaire,'s'ils ont pu con
tribuer à hâter une louable découverte, ou
à propager autour d'eux un généreux senti
ment, ils n'auvont point du moins passé,
inutilement sur la "terre, comme des arbres
sans fruit, ou des fleurs sans parfum-
Mais revenons au Niger. Le problème géo
graphique étant résolu, un autre intérêt ap
pelait l'attention de l'Angleterre vers la con-:
trée que ce fleuve traverse. De là viennent en
grande partie les légions d'esclaves que les
négriers achètent sur la côte. Après avoir
poursuivi par ses croisières s <ënlacé par ses
négociations la traite q^ui continue à braver
ses canons et à se jouer de sa diplomatie,
l'Angleterre a voulu l'atteindre jusque dans
un de ses principaux foyers, jusqu'au seih
des tribus lointaines, jusqu'au seuil de la de
meure de ces joyeux souverains d'Afrique
qui se font un bon revenu de la vente d > leurs
sujets. A l'époque de la guerre d'iii u-pen-
dance d'Amérique, ■ la sainte Angle) rro a
trouvé tout simple que l'électeur dt^il sse-
Cassel lui livrât à tant de guinées par tê
te, comme un troupeau de bétail, plusieurs
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