Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-27
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 janvier 1852 27 janvier 1852
Description : 1852/01/27 (Numéro 27). 1852/01/27 (Numéro 27).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
WME110 27.
«•ltMUX : rue de Valois (Paiais-lloyal), n. to.
1852.-MARDI 27 JANVIER.
PRIX 3S Xa'ABONNEMENT
■ pour Paris et les dêpartemens :
TROIS MOIS. 12 F. | six MOIS.. 2'i !..
-• UN AU. ... 40 F. -
pobr lks PATï iTE *NGB »s, N sé reporter
,ta tableau qui sera publié dans le journal,
les 19 et ï5 de chaque mois.
Les abonnement datent des 1 er et 16
de chaque mois.
i Ji >T;pÔAlX
{ w/ ..
18
JOURNAL POlJTItlïE. LITTEKAiBE. UNIVERSEL.
• S'adresser } franco, povrla ridaciii *, a M. L onifa.ce,
... Les articles déposés ne sont pas-rendus;
On s'utfowfie, dont les dépaTtetntns f aux Messageries et aux Directions de poste.—A Londres, chez MM. COWIï et FILS. '• S"adresser , franco, pour l administra,tion t à M. DîfiAiN, directeur
,, ■ _ A Strasbourg ,- chez M. àXKLANDRE., pour-l'AHemagrié,. . : i les annonces sont reçues au bureau du journal; et, chez M. PANIS,, régisseur, 10, place de la Bo"
UPÀJI1S,-' 26 JANVIER*
Le décret qui organise le nouveau conséil
d'Etat a paru «elnalin dans le Moniteur . Le
journal officiel publie en même temps la
liste des membres qui le composent.. Ainsi
sé trouve constitué, dans ses attributions, et
dans son personnél, l'un des trois grands
-corps destinés à éclairer, à faciliter et à
fortifier l'action du pouvoir exécutif. Le
conseil d'Etat devait être formé le premier.
Dans la perçsée de la Constitution de Louis-
Napoléon, c'est en effet le principal rouage
-de la nouvelle administration qui va fonc
tionner en France. Louis - Napoléon a
voulu que notre fiays, fatigué de révo
lutions, eût un système , de gouvernement
simple, pratique, expéditif, dégagé des ti-
raillemens sans Jin du régime parlementaire,
faisant rapidement et bien' les affaires de,
tous, rétablissant le calme dans les esprits
au lieu de leur donner la fièvre. Dès lors,
le conseil d\Ptat, qui élabore les décrets, qui
prépare les lois, qui aplanit les difficultés
administratives, qui statue sur les conflits
de juridiction, joue un rôle actif et en quelque;
sorte . permanent," à côté du sénat remplis^.
§aht sa mission d$ conservation.et de ga'ran-.
tie, à.côté du corps législatif discutant les
lois et votant l'impôt, sous la .haute direc
tion du chef4e l'Etat, ame de cette, vaste,
organisation. • -
. Le nouveau conseil d'Etat n'est plus'l'ins
titution rétrécie et secondaire de la royauté
de Juillet, ni la création bâtarde de la Cons
titution del848-.-Par son importance, par ses
fonctions, par la place éminente qu'il occupe
dans le gouvernement, c'est le conseil d ? Etat
du Consulat et de l'Empire, le conseil d'Etat
qui, sous.la main r puissan'ttï du premier Na
poléon, nous a donné le Code civil et tout
l'^emble de notre législation,'et qui a con
tribué à fonder notre régime administratif.
; Lé nouveau conseil d'Etat est placé sous la
présidence de Louis-Napoléon. Le Président
de la République nomme et révoque les
membres du conseil d'Etat. Les ministres , y ;
prennent place, assirent aux séances, y ont
voix délibéralive, Le cliefde l'Etal tient donc
clans sa.main, pénètre»de sa volonté, dirige ,
conformément à ses desseins, tous- les. res
sorts, de ce corps éminent, qui exerce sur
l'autorité judiciaire c.t sur l'autorité admi
nistrative une si haute influence. On sait
combien l'Empereur se plaisait à présider
son conseil d'Etat, qui était, lui aussi, le dé
positaire de sa pensée, l'auxiliaire et l'ins
trument de son génie. L'héritier de sohnoin,
le.coiitiiiuateur .de sa mission, s'est égale-■
ffleut.-réiservé le droit de veiïiér aux travaux
•(ju conseil.d'Etat l'établi,. i=ur ses anciennes
bases. En son absence, la présidence est dé
volue à un vice-président, qui dirige aussi,
quand il le juge ( corivénabie, les travaux des
différentes sections administratives et le co-
inilédu contentieux. •
Comme nous l'avons dit, le conseil d'Etat
prépare la rédaction des projets de loi, et il;
est chargé d'en souteiiir la discussion devant
le corps législatif. Il donne son avis sur tou
tes les questions qui sont portées à sa con
naissance par le Président de la République.
11 exami rie les affaires de haute police adminis
trative à l'égard des fonctionnaires dont les ac
tes sont soumis à Suùcontrôle. Qurmlaux dé
crut*: du pouvoir exécutif, k. conseil. d'État!
est néérssai renient appelé à se prononcer
sur ceux qui règlent ks manières d'adminis-
traiioa publique, ou qui' sont rendus sous
çeiti; i'or uie. Il. xcive son ..droit de proposé
tiii:i pour les décrets qui .statuent sur des
affaires administrati ves, déférées à son ap~
prédation par des lois ou par des règremens,
pour les décrets relatifs au contentieux ad-
.ininistràlif jet aux, conflits d'attributions; On-
voit que le, tribunal des conflits,; créé par la
Gonstilutionde 4848, se trouvé Supprimé.
Le décret sur le conseil d'État établit des
incompatibilités entre les fonctions de con
seiller d'Etat en service ordinaire et de maî
tre 4es requêtes et celui de sénateurs, de dé
putés et avec toutes , autres fonctions sa^
lariées. Néanmoins, par une exception très
sensée et . très justifiée, les officiers généraux
des armées de terre et de mer peuvent être
conseillers d'Etat en service ordinaire ; sans
perdre leurs droits à l'ancienneté. Le dé
cret institue des conseillers d'Etat en service
ordinaire", hors sections choisis parmi les
hauts fonctionnaires, qui prennent part aux
délibérations, et qui ne reçoivent aucun trai
tement. Le.Président dela'République peut
donner'aux conseillers d'Etat qui cessent
leurs fonctions, le titre de conseillers en ser
vice extraordinaire.
Le titre II du décret, dans son paragraphe
1", détermine le nombre des sections, qui
sont àu nombre de six ; la procédure ,suivie
dans chaque section et le mode de délibéra
tion. Le. paragraphe 2-règle la matière du
contentieux : toutes les garanties désirables
sont assurées, aux parties qui plaident de
vant cette juridiction importante. Des trai-
temens considérables et bien gradués sont
attribués au; yice - président du conseil
d'Etat, aux présidens de sections, aux con
seillers d'Etat, aux maîtres des < requêtes de
i" et de 2 e classe. Plus la fonction est émi
nente, plus le fonctionnaire doit être conve
nablement rémunéré. C'est un fort mauvais
système que d'apporter en cette matière.un
esprit de lésinerie.
v. On lira la liste des hommes honorabjes
qui composent le nouveau 'conseil d'Etat.
Cette liste n'est point encore complète, puis
que, aux termes de la Constitution, le nom
bre des conseillers d'Etal peut être élevé au
chiffre de cinquante.. Tel qu'il est aujour
d'hui, le conseil d'Etat peut satisfaire les
plus difficiles. La vice-présidence, la pré
sidence des sections sont confiées à d'an
ciens ministres, de Louis - Napoléon, * qui,
dans , ces temps , difficiles, ont fait preuve
de capacité et de dévoûment, ou à des hom
mes qui, comme M. Maillard, M/, Delarigle,
M. le vice-amiral Leblanc, ont une notoriété
éclajante et une aptitude incontestable. Par-:
mi les conseillers d'Etat, nous trouvons des
membres de l'ancien conseil d'Etat, recom-
mandables par leur passé, des républi
cains modérés, qu'un esprit louable d'im
partialité a placés sur cette liste, des mem
bres de nos diverses . Assemblées délibé
rantes, des magistrats justement estimés ,
des fonctionnaires d'un haut mérite, et des
hommes d'intelligence et de valeur^ sincère
ment dévoués au régime . actuel. Nous pou-
v.oris en dire autant de la liste des maîtres
des requêtes. - Il n'est. aucun- -d'eux : qui- ne
puissu rendre dans le nouveau conseil de-
lions et ioyàux services. ;
-■ HENRY CAUVAIN."
ACTES OFFICIELS.
RÉPUBLIQUE TRANÇaiSE.
DÉCHET .ORGANIQUE SUR LE CONSEIL D'ÉTAT.
Louis-Napoléon, '
Président de la République,
Décrète : ■■■■;■ -, . i- 1
TITRE 1 er .— Formation et composition du conseil
; d'Etat. ■■ ■
Art. A". Le conseil d'Etat, sous, la direction du
Président'de la République, rédige .les projets de
loi it soutient la discussion devant le corps légis
latif., •_ ' , -, ...Ji . ; i.:- '
11 propose -les décrets qui btaluent, 1" sur. les af
faires adiuhi'istrativus dont L'txâintnlui.ent déféré
pir dos di-i{H)»itious>gi.slalivcs ou régltinénluires;.
2° sur le. comeViti«iï ■Mdniiîûslrutif;'3° sur les con-
îirts entre i'aûlorito Ailministrat>vc
el l'.iuturilé juilici. iie. Il ent iiéce.-îsaireiiicut appelé
ù donner '«m avis sur tous le» • décrets jiurtaut rc'-
gl'iiiseut (l'atluiiinstr.Uioii publiq-ue ou qui doivent
é!re rendus dans U forme île ces reyleni'ùif.
•U connaît îles atl'aiies do•hautu'polici'. iidniinis-
tràtivo à l?é}?arJ des fonctionnaires dont Ics^actes
sont déférés à sa connaissance par le Président de
la République. .
. Kulin, il-donne son avis sur toutes les questions
qui lui sotit soumises parle Président de la Répu
blique ou par las ministres.' i;
Art. 2. Le conseil d'Etat est composé :
1" D'un v-ce-p évident du conseil d'Etat, nommé
par Je Président de la République ;
2° De quar nte à cinquante conseillers d'Etat en
Fcrvicc ordinaire .
3° De conseillers d'Etat en service ordinaire hors- ' :
èec.lions, dont le nombre ne pourra excéder, celui :
de quinze ; " s %. ■ :
f° De conseillai d'Etat j?n v -servicc extraordinaj-i.' »
re'dont le nombre ne" po'urra s'é.éver au-delà de
vingt ; v. ■ •■• ■>
5' De quarante maîtres des requêtes divisés ■en',
deux classes de vingt chacune ;
6° De quarante auditeurs divisés en deux clas
ses de vin^t chacune. > ^ -
Un secrétaire général ayant "titre et rang de
maître des"requêtes est attaché au conseil d'Etat.
Art. 3. Les ministres ont rang, séance et yoix
délibérative au. conseil d'Etat. -
Art. 4. Le Président de la République nomme et
révoque les membres du conseikd'Ëtat. y.
' Art. S. Le conseil d'Etat est présidé par le Pré
sident de la République, ou, en soji absence, par le
vice-président du conseil d'Etat. Celui-ci préside
également, lorsqu'il le juge convenable, les, diflë-
rentes sections administrative®, et l'assemblée du,
conseil d'Etat délibérant au contentieux;
Art: 6. Les conseillers d'Etat en service ordinaire 1
et les maîtres des requêtes ne peuvent être séna
teurs ni députés au corps législatif; leurs fonctions
sont incompatibles avec toute autre fonction pu
blique salariée; néanmoins les officiers généraux
de l'armée de terre et de mer peuvent être conseil
lers d'Etat en service ordinaire.
Dans ce cas, ils sont, pendant toute la durée de
leurs fonctions, considérés comme étant en mis
sion-hors cadre, et ils conservent, leurs droits à
l'ancienneté. • ■■• . ;
Art.* 7. Les conseillers d'Etat en service ordi-
naire hors sections, sont choisis parmi les person
nes qui remplissent de hautes fpnetionspubliqués.
Ils prennent part aux délibérations de l'Assem
blée générale du conseil d'Etat et y ont voix (léli-
bé^ative;
Ils ne reçoivent -, iomme conseillers d'Etat , au
cun traitement ou indemnité. > • ! -
-• iVrtrS: Ttêptrtslîque'pent con= •
férer lo titre de conseiller d'Etat en service extrais
ordinaire,'aux conseillers d'Etat en service ordi
naire ou hors sections, qui cessent de remplir ces
lonctfons. • ' ." •
Art. 9". Les conseillers d'Etat en service extra
ordinaire assistent et'ont ~v.oix délihéritive à celles
des assemblées générales du conseil'd'Etat aux
quelles ils ont été convoqués par un ordre spécial
du Président de la'République.
TITRE II . — Formes de procéder.
. . §
Art. 'lOv. Le conseil d'Etat est divisé en six sec
tions, savoir : _
Section de législation, justice" et affaires étran
gères ; • ..... ~
Section du contentieux ; ~
•Section de l'intérieur, de l'instruction publique
et des cultes; . '
Section des travaux publics, de l'agriculture et.
du commerce; 1 '■ - ■ '
■ Section.de la guerre et de la -marine ;
Section des financés.' . ■ ^ ,
"Cette division pourra être modifiée par un dé-,
cret du Pouvoir exécutif. ' r
, , Art. i fftîliaque spelion est présidée par un co
seiller'd : Etat en service ordinaire nomme, par -le.
Président de la-République, firésid nt de section.
Art,r« 12. 'Lès'délibérations au conseil d'Etat sont '
prisesie'n a-semblée génémle et à k majorité des'
voix* sur le rapport fait par les conscillers d'Etat
pour les projets de' loi et les affaires les pl.s; im-
poslantes, et par les maîtres des requêtes pour les
antres àlfaires. v
LeS'-maUres di;s.requêtes et-les audièrtirs de l r ? -=
classe assistent à j°a*,emblée générale. Néanmoins,,
;les auditéuis* I™ c.las?e'iic peii vent as; i<;er
Uju'pn vertu d'une aulori-ation isfieciale aux as-em-
''hlécs générales.', présidées par ,1e Président de la
République. ' ; '
. Les -maîtres des requêtes ont voix consultative
dans toutes les affaires, çt voix délibérative dans
•celles dont ils font le rapport.
Art. 13. Le conseil d'Etat neijieut délibérer qu'au
nombre de vingt membres ayant voix délibérative,
"non compris les niini^tres-. . >• . :
En cas de partage, la voix du président est pré
pondérante. ■■■■■■' -■> . ' -
• Art. 14. Les décrets rendus après délibération
de l'assemblée générale du conseil d'Etat mention
nent seuls : Le conseil d'Etat entendu.
■ Les décrets rendus aprèg délibération d'une ou .
de plusieurs sections, indiquent les sections qui ont
été entendues. ;
Art. 1S. Le Président de la République désigne
trois conseillers d'Etat-pour soutenir la discussion
de chaque projet de. loi présenté au corps législa
tif ou au sénat. *' • , ■ '•
L'un de ces conseil lors '.peut être pris p;irmi les
'conseillerj en service ordinaire, hors seclions, •
Art, K (j. Seront obii l'\écs, à <^égard des l'un :-
tiii'Miaires publics dont la.conduite sera déférée au
con ; eil d'titat, les dispositions du décret du 11
juin tSOti. , v • . 1
§ 2. A '
jHatièrArt.' 17. La 'seçtion ;.du contentieux est chargée
do diriger l'instruction écrite et de préparer 1<;
rapport de toutes les aflaires contentieuscs, ainsi
que des conflits d'attributions entre l'autorité ad
ministrative èt l'autorité judiciaire. - - ■ ■
, Elle est composée de six conseillers d'Etat, y.
compris le président, et du nombre de maîtres des
requêtes et d'auditeurs déterminé par le règlement.
Elle ne peut délibérer si quatre au moins de
.ses membres ayant voix délibérative, ne sont pré
sens. ' . . " • ;
Les maîtres des requêtes ont voix consultative'
dans, toutes les-affaires, et'voix délibérative dans
-vT^eltcs dont, ils sont rapporteurs. , <
aiiditeurs. Qnt voix consultative dans les af-,
fa'ires dont ils -font-le rapport.
Art. 18. Trois maîtras des rqquètes sont désignés
par le Président de la République pour remplir au
contentieus administratif les fonctions de commis-'
saires du gouvernement. •
Ils assistent aux délibérations de la section du
contentieux.
Art. 19. Le rapport des affaires est fait au nom
de. la section, en séance publique de l'assemblée
du conseil d'Etat délibérant au contentieux.
Cette assemblée.se compose : 1° des membres de
la -section; 2° de dix conseillers .d'Etat designés;
par le Président {le la République, et pris en nom
bre égal dans chacune des autres sect.ions.-Ils sont,
tous les deux ans, renouvelés-par moitié.
Cette assemblée' est présidée par le président de
la section du contentieux.
Art.- 20. Apres le rapport, les avocats des parties
sont admis à présenter des' observations orales; \
Le commissaire du gouvernement donne ses con
clusions dans-chaque affajre. .
• Art.21. Les atfaires pour lesquelles il n'y apas
eu constitution d'avocat ne sont portées en séance
- publique qui si ce renvoi est demandé par l'un des
conseillers d'État de la section ou par le conirnis-
saire du gouvernement, auquel elles sont préala
blement communiquées, et qui donne ses conclu
sions.' ,
Art. 22. Los membres du conseil d'Etat'ne peu
vent participer aux délibérations relatives aux re
cours dirigés contre la .décision d'un ministre,
lorsque celte décision a été préparée par une déli
bération de la section à laquelle ils ont'pris'part".
' Art. 23. Le conseil d'Etat ne peut délibérer au
contentieux, si onze membres au moins, ayant voix
\ délibérative, ne sont présens. En cas de partage,
■',1a:,voix du président est prépondérapte. .
^ ®rt;24. La déliheration n'est pas pubfiquè. '
Le projet de décret est transcrit sur " le procè3-.
. verbal des délibérations qui fait mention des noms
des membres présens -ayant délibéré. '"
■ L'expédition du projet est signée par le prési
dent de la section du contentieux et remisé par le
vice-président du conseil d'Etat au Président de la
République.
Le décret qui intervient est contre-signé pa'r le
garde des sceaux, ministre .de la justice.
. ■ Si ce décret n'est pas conforme au projet propo
sé par le conseil d'Etat, il est inséré ' au Moniteur
et au Bulletin des Lois.
. ' Dans tous les cas, le décret est lu en séance pu- '
blique. .
fiispositions'générales.'
Art. 23. Les traitemens sont fixés ainsi qu'il
suit;: '
Le,vice-}.résident du conseil d'Etat, quatre-vingt
mille francs;■ ; > >
Les présidens de section, trente-cinq mille francs;
Les conseillers d'Etat, vingt-cinq mille francs;
Les maîtres des requêtes de 1" clause, dix mille
•francs; .-
■ Les maîtres des requêtes de 2 e iasse , &ix mille
i''-;
. Les auditeurs de i" classe, deux mille fr.;
Le Secrétaire-général du conseil d'Etat, qniiue
•mille fr.-, ■
Les auditeurs de ,2" classe ne reçoivent auci.ni .
-traitement. , ; •*/-.
Art. 26. Un décret déterminera l'ordre intérieur
des travaux du conseil, la répartition-des aflaires
séi? qu'aux sections ; la répartition et le roulement
desmetnb.es .dll conseil entre les seclions, enfin
toutes les^mcsurcs d'exécution non prévues au pré
sent décret - , , •
Art. 27. La Toi du 3 mars 1849 est abrogée. Tou
tes les dispositions des lois et règl'emens antérieurs
qui ne sont pas contraires au i résent décret sont
maintenues. ^
Fait au palais des Tuilerie?,"le 25 janvier 1832»
LOUIS-NAPOLÉON,
Par lé Président:
~ Le ministre d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
Louis-Napoléon,
Président de la République,
Décrète :
M. Baroclie, ancien ministre, est nommé vice-
président-du conseil d'Etat;
M. M lillard, ancien conseiller d'Etat, est nommé
président de la .section du contentieuxr; -
M. Rouhcr, ancien ministre, est nommé prési
dent de la scc'ion de législation, justice et affaires
étrangères;
■ f M. Delangle; ancien proeufcnr-général , e^t
nommé.'prcfjidefit dé li &cctioi^ de l'intérieur, -de
l'instraclii'U publique et'des cullestî
M. de Parieuyancien ministre, est nommé pré-
sidisiit de la;sectiori des llnaiices; • • ■ 1 >-
. M. Magne, - ancien, ministre, C:>i nommé -prési
dent de k section des travaux publies, de l'^gri*
culture et du commerce ;
M- Leblanc, vice-amiral, est nonmié président de.
la section de .la guerre et de J» mariné, ,
Sont nommés conseiller^ çTEt»* .
MM; ' • " '"
Allard,= général de brigade, membre du comité du
génie; >-
^arbart-ux, ancien membre de l'Assemblée légis-
,, lative;. - - •■
jîavrcit (J'civliuand), ancien,ministre; . -r. - - •
Bauchart (Quentin), ancien membre de l'Assem-,
blée lésislative; ■
Boinvilliers,,id.;
Bonjean, ancien ministre, avocat-général à la cour
de cassation; " . . ' . "
Boudet, ancien conseiller d'Etat ;
• Boulatignier, id.; .
Boulay (de là Meurthe) [Joseph], id.;
Carlier, ancien préfet de police de Paris;
' Charlemagne, ancien membre de l'Assemblée légis
lative; " " ! ' -
Chevalier (Michel!, membre de TInstitut;
Conti, directeur aes affaires criminelles et defc grâ
ces au miitlstère de la justice ;
Cornudet, ancien maître des requêtes au conseil
" d'Etat ; ■ ^ ■
Cuvier, ancien conseiller-d'Etat; 1
Dariste, aneien membre de l'Assemblée législative;
Denjoy, id.; ,
Flandin, id.; ...
Fremy, id.; ; V ■ . .
Giraud (Charles), ancien ministre; ^
Godelle, ancien membre de l'Assemblée législative;
Hurmann/ancien conseiller d'Etat;
■ Janvier, id:; . , " ■-■ .
Lacjzê, ancien membre de l'Assemblée législative ;
Lefèvre (Armand) J ministre plénipotentiaire de
France à-Berlin ;
Leroy de Saint-Arnaud, avocat, maire du 12 e ar-
' rondissement: "
Marchand, ancien conseiller d'Etat ;
Scourm, id;; ~ '
Suin, avocat général a la cour d'appel de Paris ;
De Thorigny, ancien ministre ;
Villemairi, intendant militaire; - '
Yùillefroy, ancien conseiller d'Etat ; •
Vuitry, sous-secrétaire d'Etat au ministère des fi-
• /lances; ■ ■?■■■. ■ „ ' ,
Waïsse, ancien ministre. - .
Sont nommés maîtres desjrequêtcs de 1" classe :
'MM.- -- --•'
Blanche, ancien secrétaire général du : ministère de
l'intérieur; - ' —
Bréhier, ancien membre de l'Assemblée législative;
De Bussiéres (Léon), ancien maître des requêtes;
Chadenet, ancien membre de.l'Assemblée législa
tive;,..' ., '
Chass'aigne^oyon, id.; ■
.Chassériauj historiographe de la marine ;
Dabeaux, ancien membre de l'Assemblée législa—
. . tive; . "-'■■■ ■■■■■'
Dumartroy, ancien maître des requêtes ï • -
De Forcade, avocat à la cour d'appel de Paris ;
Gasc, ancien membre de l'Assemblée législative ;
Gaslonde, id.; < '
Goniel, ancien maître des requêtes :
Lestiboudois, ancien membre de l'Assemblée lé-
gislative ;
Loyer^id.; • .
Maigne, ancien maître,des requêtes ;
Montaud, id.;
De Padnue (Ernest), préfet du département de
Seirie-et-Oise ; ■ ,
Pascalis, ancien maître dés requêtes; ,-
Rcvcrchon, id.* "
Thierry (Amédée), id. • r
Sont nommés màitres dés requêtes de 2 e classe :
MM.
D'Argout (Gaston), ancien maître des requêtes en
service extraordinaire ;
. Alibernon, anéien auditeur ; :
Bataille, ancien membre de l'Assemblée législative;
De .Démon, ancien auditeur;
. De Cbassiron, ancien attaché d'ambassade ;
.Daverne, ancien maître des requêtes;
Du Berthier, anctf n maître des requêtes en'service
• exlr.iordiriaire ;
Dubois,, ancien maître des requêtes ; , -,
François, ancien maître des'req.icte;; •'
Gavini, ancii'n membre de l'Assemblée législative;
-Goupil, ancien maître des requêtes ;
J.dian, ancieiLcbef du cabinet du ministre des Ira-:
- vaux publics, ' . , , ■' , • >
De Maupas (Paul), "procureur de la République à
Neufchàtel ;
.De Montesquidu, ancien auditeur;
"Pages, ancien maître des requêtes j
Portais (Ernest), ancien auditeur; ■'
Redon, ancien maître des requêtes ;
Richaud, ancien maître des requêtes en service' ex-"
traordlnaire ;
De Ségur (Anatole),'ancien préfet'; -
Vuillermet, .ancien maître des requête?.
Sont nommés auditeurs de 1" classe :
MM. . ;
De Bosredon, ancien "auditeur au conseil d'Etat ;
Cardon de Sandrans, avocat 4 la eour d'appel de
Paris: . . ■ ■-. '*
De Casabianca, ancien chef du cabinet du ministre
L des finances ; ' ■ '
Far«^>ancien auditeur au conseil d'Etat ; ' '.
Fouquier, conseiller de préfecture de i'Aisne;-
De Garel, attaché.au nifuistère de l'intérieur ;
Hudanll, sub li(ut du procureur de la République
à Mantes , ■ ' .
Lelion (Léopold),' ancien .chef du cabinet'du minis
tre de l'intérieur;
Lemarie,'ancien auditeur ftu.cûn'p'ir H'Ktat'--
Leviez, idem '- eu 0 tlldl ' '
Lliopital, id.r
MarKp .:u,-id: ; •
Maynard fils, avocat à la cour-d'appel, à Paris; :
Mouton-Duvernay, ancien auditeur au conseil
"d'Etat; -
Robert, id.; "
Sers, id. . < ' . . ' . :
Sont noâimés auditeurs de 2* classe: :
MM-.
Aucoc, " ' ., '
Bartoloni, > .,-
De Belbeuf, .
Boinvilliers fils, .
Pçi3wrol)làiiw,.
Cottin, v ,.
Desmicliels, .-
Dùfaii, • -. • ■ . \ -
Guernon-Ranville. , . . :
Lechanteur, -
Leroy,. ■ ■■■ ' .
De Narcillac, '
Pons de Rempont,, _ ■
Lefèvre Portalis (Ântonin),
Vieyra.
Fait au palais des Tuileries, le 25 janvier 1852.
" LOUIS-NAPOLÉON.
• Par le Président :
Lè ministre secrétaire d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
. ~ • — ■
Louis-Napoléon,
Piésident de là République,, . *
Décrète : .. . ^
M. Lefebvre-DuruIlé, ministre de l'agriculture
el du commerce, est nommé ministre des travaux
publics, en remplacement de M. Magne, dont la
démission est acceptée. '
Fait au palais des Tuileries, le ,25 janvier 1852.
' ■'!•: LOUIS-NAPOLÉON.
Par le Président : m,•
Le ministre d'Etat, . -
X. DE CASABIANCA,
La démission de M. Magne a été donnée en mê
me temps que celle de" MM. Fould et Rouher.
Louis-Napoléon, - •
Président de la République j .
Décrète -
Le ministère de ■ l'agriculture et du commerce
est réuni au ministère de l'intérieur^ qui prend le
titre de ministère ide l'intérieur, de l'agriculture et
du commerce. ' " '
. Fait au Palais des Tuileries, le 23 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Par le Président : ■
. Le ministre d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
F'
le
Louis-Nd poltion, ,
Président de la République' frinçaiâe,'
Sur le rapport du ministre de l'instruction pu-
publique et des cultes, -
Vu les.rapports de la sous-commission chargée
.jar arrê é" ministériel du 30 mai 1830, d'examiner
les catalogues de la bibliothèque nationale,
Considérant qu'il importe d'assurer lé résultat
dés sacrifices faits pour achever ces catalogues
Attendu que pour mettre aussi promptement què
possible,.le public en .possession des catalogues, le-
moyen le plus efficace est de faire peser sur un chef
unique la responsabilité actuellement divisée de ce -
vasti travail, .•
Décrété: • /'■ 1 1 ,
Ait. 1 er , 11 est cree, aia bibliofhèque nationale
un emploi d'administrateur adjoint, spécialement
chargé dp surveiller et'do. diriger Jes travaux de
catalogue de ladite bibliothèque:
Art. 2. Il est attache à cet emploi un traitement
de 9,000 fr. ; , , ,, "
Art. 3. Le ministre .de llnatruction publique et
des cultes est chargé dé l'exécution du présent dé
cret.- ">■ '
Fait au palais des Tuileries, le 24 janvier 18o2.
' lOtîS-NAPOlÈON.
Le mmi^re de l'instruction
publique et des culte;,
' 11. FOBTOIL. >
Louis-Napoléon,
Président, de la République fiançai e,
11- ; ri, RP°rt du ininiitre île l'instruction pu
blique et clés-cultes,
•lo» i' C l '^ crct , c !''! ik" 13 d'adiuinistrateiir adjoint est créé
u la bibliothèque nationale, *
Décrète : '
.■ Art.-1". M. Jules Taschere^u, ancien reprè : én-
tant, membre de la commission des catalogues est
SuaW 1,SliateUr a Art. 2. Le ministre de l'instruction publique et'
deycultes est charge de IWcutionMu présent^é-
trcti >
. l'ait'au palais des Tuileries, le 21-janvier 18S2.
, ' • • . . l OUH-NA1'ULÉON.
Le mm ;sti"é de l'i nst l'u. tioit
publique et des cultes, - .
H. F0RTOUL.
, ^«Mâp.léoi),-
■ ..brident de la U.'puiiiiquu française
Sur le rapport du -ministif de l'instruction Pu
blique el des cultes^
Vu le décret en date du 24 janvier courant, par
lequel (il e.-t créé un cjnploi d'administrateur ad
joint à la bibliothèque nationale, '
■ Décrète : _ .
Art. 1 er . Il est ouvert au ministre de l'instruction
publique et des cultes,- sur les fonds de l'exercice
18a2, un crédit supplémentaire de 9,000-fr. pour
être affecté au traitement- attaché à cet emploi
(Scrvkfi.. de l'instruction publique, chap. XXIV,
« Art. 2., Les ministres-des finances et de l'ins
truction publique et des cultes sont chargés, cha- i
FEI51LLËT0M DU CONSTITUTIONNEL, 27 JAN'Y
HEVUE MUSICALE.
TUfiiTRB-iTALiiîN,: Nabuccodonosor, paroles de M.-So-
lera,-mu3ique de Verdi : sopiiib cbuvblli, FER-
LOTri, SDS1NI, etc. -r- ALBUMS BETABDATAIBSS ;
Mme Victoria'Arago, Mme Mélanie Dentu, M. Jo
seph Franck; M. Cavallo. . ^
, • . - ' -<• '' ' ^
On â laissé passer deux aus avant de re
prendre Nubucco. C'est un'juste liommage
réndu au souvenir d'un grand artiste. Ron-
corii était inimitable dans ce rôle. Aucun
chanteur n'eût osé -le remplacer six mois
après son départ, et lorsque, pour ainsi di
re, la salle était encore toute. chaude des
transports qu'il avait excités., Mais les regrets
les plus légitimes doivent avoir un terme, et
il rj.é faut point que' des cçnsidéialions per
sonnelles tournent au détriment de l'art,
JI; Ferlotti"a continué de s'acquitter avec
'(jottragé 4'imè fàphe yaillammerit acceptée.
U ne prétepd ni surpasser Ri égaler, sp js
certains rapports, son illustre devancier,
ftjais chaque artiste a son individualité pro
pre, et, selon les penchans de'sa nature ou
le;résullat de ses réflexions, fait ressortir vi
vement quelques côtés du.rôle qu'ai} autre
artiste avait laissés dans l'ombre, soit par
impuissance, soit par. calcul*. ..Un /public at-
(.enïif ef. yraiment connaisseur ne peut que
gagper à ces .épreuyes successives, mais il
faut que .les iulerprètes qu'on lui présente
soient d'un mérite réel et qu'ils prennent
leur métier au sérieux, :
Sur, ce point, l'on a déjà rendu justice à
M, Ferlolli. Acteur' intelligent, chanteur,
exercé, on n'a.pului reprocher qu'un excès de
soin qui va jusqu'à la recherche. Ce défaut,,
par je tiens que c'en est un, eût .complète
ment disparu si on lui-ayajt laissé le temps
de se reconnaître et dé.s&mender. Mais il est
arrivé au dernier moment comme une pro
vidence qu'on attend par.le ooclie. Vous me
direz que nous avons des chemins de fer. Je
n'en crois rien; il a mis trois mois à -venir 1
D'aussi loin qu'où a vu poindre ce baryton at
tardé, oii s'estjélé sur lui. On l'a pris au débot
té, et le voilà, en moins d'une semaine, duc
de Chevreuse, Charleg-Quiot et ISabuchodo-
nosor! Il y a de quoi ébranler la raison.la
plus ferme et le,plus solide,esprit, Cepen
dant, ne vous étonnez point du désordre de
ces vêtemens déchirés, de cette barbe inculte,
de ces étranges souliers rouges, Ferlotti est
dans son rôle. Ce roi superbe, qui osait se
comparer à Dieu/par un blasphèrqe impie,
Yous le verre? bienti |t'raYalé à l'état de brute.
La mbin de l'Eternel s'appesantit sur lui;
$es gheveu^ se hérissent, ses yeux injectés de
Étang sortent de leur orbite, des fugi$seiqei)s
a;échappent de sa poitrina horriblement ve-
Ijie. Ce n'est déjà plus un homme, et ce n'est
pas encore une bête fauve. Tout fuît à soi}
approche, les grands, les prêtres, lepeuple
consterné. Avouez- qu'une, telle entrée en
scène ne peut être que grandiose ou ridicûle.
Kerlotti s'est tiré Fort bien de c« premier pas
si difficile à friincliir. Lts_ femmes éplorées
g' écrient dans un chœur énergique :
I.o vedi'Sie'f Fulminando, ~
Egli irrompe w>lla folla
, Sanijuinoso ergendo il brando
• Egli giunge a queuta volta ! <
a.L'avjez-vous vu? Il s'avance à travers la
foule'épouvantée; il brandit son glaive ruis
selant de sajig; il foudroie, il écrase, il ren
verse tout ce qui s'oppose à sa fureur. »
Et lès vieillards répondent':
" . 0 felice chi mori
•- i'ria che fosse questo'di !
« Oh ! bienheureux ceux qui. n'ont pas vu .
ce jour!-.. » Cep verg et beaucoup d'autres
.sont bien frappés ; mais je crains qu'ils ne
soient perdus pour la plupart des specta-
teurs. FerloUi a parfaitement saisi- ^ carac
tère et le style de ce sextuor violent et de ce-
finale agité et rempli de tumulte. Une partie
du-public qiii ne comprend pas l'italien ou
ne fait pas altirition ce que-dit- le chanteur; ;
aura trouvé peut-être qu'il s'échauffaitmalà
propos, et que, s'il entre, dès le début, dans
cptte cO.lère extrême, il ne lui restera plus qu'à
hurler et rugir dans les,actes suivans. Mais
qu'on veuille bien songer aux. effroyables me-
nacesqu'il profère dans ce fmale,: «Ma fureur-,
s'écrie ce roi hydrophobe", ne' connaît plus
de boi'ues massacre?, torturez, les vaincus;
.saccage^, brûle? le temple ; la pitié serait un-
cri'me! 4e veux, que c . j peuple inàudit di pa
raisse à jamais de la terre, que son nom soit,
un objet d'opprobro et de "risée! » etc. Ne
voudrlcz-vous point que l'acteur chargé d'un :
tel i.ôle.pronoiiçii;t ces aménités le sourire,
aux lèvres et la bg4clie eq co^urï - ,
Ferlotti a supérieurement joué }a scène du
délire à la fin du second acte, et il a été vive
ment applaudi et rappelé. Il n'a point fait
oublier Ronconi-dans ce duo sublime, dont
nous avôus encore les larmes aux yeux. Ron
coni vous glaçait la moelle des os lorsqu'il s'é
criait de sa voix vibrante "et passionnée": A Ai
miser ando veglio,l'j)mbrasanio d'un re / Ferlotti
en revanche a-mieux dit le grand air du qua
trième acte, Dio di Giuda, l'ara, il tempio , dont
Ronconi se s_o.uciait médiocrement, parce
qu'il s'était convaincu par expérience que ce
morceau arrive trop tard pour produire de
l'effet. En résumé," Ferlotti ne doit pas être
mécontent du succès qu'il a obtenu, sortout
. s'il se pénètre hien de cette pensée que, dans
le rôle de Nabucco , tout autre baryton eût
échoué infailliblement après Ronconi.,
■; L'événement de la soirée a été le rôle d'A-
îbigaïl, devenu, grâce à Sophie Cruvelli, le
premier rôle dé l'ouviage. Je ne fais ni
■(Préambule, ni réserves. Je soutiens hardi
ment que jamais on, n'a rien entendu de plus
beau, de plus fomplet, de plus-saisissant au
théâtre, et que Sophie Cruyelli est la seule
qui puisse obanter ce rôle écrasant pour
toute autre artiéte. Elle ne fait que paraître
; au premier acte, et déjà tous les regards,
tout l'iulérèt se portent sur elle. Ses yeux
lancent des éclairs, ses sourcils se rappro
chent par un mouvement imperceptible, sa
narine mobile et frémissante respire- la ven
geance et la h'une. Elle est arjnée de pïed
en-cap, infiiiimenl plus flère,- plus poéti
que et plus belle que les Brrtdamante et les
Clorinde de l'Anoste- et du Tasse. Sa tète est
comprimée d'un casque, sa poitrine bondit
sous une"Cuirasse d'acier; son bras nu est
alourdi par le" bouclier assyrien ; mais rien
qu'à la façon dont elle'agile et saisit sa lan
ce, on sent que bientôt cette femme, née dans
les derniers rangs du peuple, Va régner sur
ces lâches courtisans , sur cette foule avilie,
sur ces soldats tremblafis, sur te roi imbéci
le. Ecoutez ce long cri. d'imprécation et de
menacej cette note hardie et triomphante
qui couvre tout d'abord orchestre et chan
teurs - : • '
Di mia. vendetta il fulmine
■ Su voi sospeso é'gia.
N'esMI pas vrai que toute autre Voix de
soprano serait brisée par ce premier effort?
Ce n'est qu'un jeu pour la Cruvelli. Vous la
Verrez tout à l'heure reprendre au second
acte ses habits de femme.et sa fierté de reine.
Le largo de cet air incomparable, où la, can
tatrice et la tragédienne ont atteint les limi
tes'de leur art, i-st'lin retour vers des
jours' plus calmes, vers des émotions plus
douces, vers des Souvenirs»de tendresse et
d'amour. Rien "de plus suave, de plus
chaste, de plus pénétrant que ce chant dé
licieux ; qui i'.ippelle le murmure argen
tin d'une gerbe: d'eau retombant goutte
à goutte dans son bassin de marbre. Ce qui
fait la douceur et le charme de cette voix
merveilleuse^ o'est la force même et la pléni
tude de son timbre qui voudrait s'échapper
en'ondes sonores, si la cantatrice n'en fer
mait l'issue, en quelque sorte, et n'en modé
rait l'émission avec un art infini, Les sons,
dans leur extrême ténuité, n'ont rieâ de voilé
ni de sourd , c'est- toujours la môme vibra
tion, la même fraîcheur, la même pureté
d'harmonica. Mais voici que les passionsles
plus implacables et les plus violentes succè
dent, par uae transition rapide, à cettedouceet
: triste'rêverie. L'esclave se réjouit et s'exalte
à la pensée que les plus hautes puissances
vont" courber le front et fléchir h genou de.
vantflle. Mlle Cruvelli est admirable dans
cette explosion de fureur, mais il faut l'ins
trument qu'elle possède pour arriver à des
effets pai-eils : ni le talent ni l'étude n'y pour
raient rien, si la nature ne l'avait douée de
ses dons Jes plus précieux-. Ajoutez à la beaufé
de lavoix, une ampleur de gestes,une noblesse-
. d'attitudes, une audace et un bonheur inouïs '
et vous vous expliquerez le succès de l'autre
soir, succès sans mélange et sans cabale
dont nous sommes rarement témoins par
la mauvaise organisation de'nos théâtres"
Voyez en" effet, quelle différence entre ce pu
blic entier, transporté d'admiration-, et ce
.parterre infesté de claqueurs^ qui applau
dit gauchement, à u®. signal donné' sans-
discernement et s^ns-mesure. Avez-vous re—*
mafqué le rire desgexis bêtes ? C'est un bruit
soudain, égal, monotone, qui éclate on ne
sait, pourquoi et s'éteint de môme. Ni les
yeux, ni le .front, siège de l'intelligence, ni
les traits du visage ne prennent part à cette
hilarité slupide. l*a bouche rit, mais la phy
sionomie proteste par son immobilité et sr«n
indifférence. Telle est l'impression que i'é-
prouve lorsque je vois lesclaqueurs s'eaipoiv
ter, se démener et se tordre an miliou d'une
sàlle morne et glacée. Le vrai puWicne pro
cède pas ainsi. On se tait d'abord, on écoute-
«•ltMUX : rue de Valois (Paiais-lloyal), n. to.
1852.-MARDI 27 JANVIER.
PRIX 3S Xa'ABONNEMENT
■ pour Paris et les dêpartemens :
TROIS MOIS. 12 F. | six MOIS.. 2'i !..
-• UN AU. ... 40 F. -
pobr lks PATï iTE *NGB »s, N sé reporter
,ta tableau qui sera publié dans le journal,
les 19 et ï5 de chaque mois.
Les abonnement datent des 1 er et 16
de chaque mois.
i Ji >T;pÔAlX
{ w/ ..
18
JOURNAL POlJTItlïE. LITTEKAiBE. UNIVERSEL.
• S'adresser } franco, povrla ridaciii *, a M. L onifa.ce,
... Les articles déposés ne sont pas-rendus;
On s'utfowfie, dont les dépaTtetntns f aux Messageries et aux Directions de poste.—A Londres, chez MM. COWIï et FILS. '• S"adresser , franco, pour l administra,tion t à M. DîfiAiN, directeur
,, ■ _ A Strasbourg ,- chez M. àXKLANDRE., pour-l'AHemagrié,. . : i les annonces sont reçues au bureau du journal; et, chez M. PANIS,, régisseur, 10, place de la Bo"
UPÀJI1S,-' 26 JANVIER*
Le décret qui organise le nouveau conséil
d'Etat a paru «elnalin dans le Moniteur . Le
journal officiel publie en même temps la
liste des membres qui le composent.. Ainsi
sé trouve constitué, dans ses attributions, et
dans son personnél, l'un des trois grands
-corps destinés à éclairer, à faciliter et à
fortifier l'action du pouvoir exécutif. Le
conseil d'Etat devait être formé le premier.
Dans la perçsée de la Constitution de Louis-
Napoléon, c'est en effet le principal rouage
-de la nouvelle administration qui va fonc
tionner en France. Louis - Napoléon a
voulu que notre fiays, fatigué de révo
lutions, eût un système , de gouvernement
simple, pratique, expéditif, dégagé des ti-
raillemens sans Jin du régime parlementaire,
faisant rapidement et bien' les affaires de,
tous, rétablissant le calme dans les esprits
au lieu de leur donner la fièvre. Dès lors,
le conseil d\Ptat, qui élabore les décrets, qui
prépare les lois, qui aplanit les difficultés
administratives, qui statue sur les conflits
de juridiction, joue un rôle actif et en quelque;
sorte . permanent," à côté du sénat remplis^.
§aht sa mission d$ conservation.et de ga'ran-.
tie, à.côté du corps législatif discutant les
lois et votant l'impôt, sous la .haute direc
tion du chef4e l'Etat, ame de cette, vaste,
organisation. • -
. Le nouveau conseil d'Etat n'est plus'l'ins
titution rétrécie et secondaire de la royauté
de Juillet, ni la création bâtarde de la Cons
titution del848-.-Par son importance, par ses
fonctions, par la place éminente qu'il occupe
dans le gouvernement, c'est le conseil d ? Etat
du Consulat et de l'Empire, le conseil d'Etat
qui, sous.la main r puissan'ttï du premier Na
poléon, nous a donné le Code civil et tout
l'^emble de notre législation,'et qui a con
tribué à fonder notre régime administratif.
; Lé nouveau conseil d'Etat est placé sous la
présidence de Louis-Napoléon. Le Président
de la République nomme et révoque les
membres du conseil d'Etat. Les ministres , y ;
prennent place, assirent aux séances, y ont
voix délibéralive, Le cliefde l'Etal tient donc
clans sa.main, pénètre»de sa volonté, dirige ,
conformément à ses desseins, tous- les. res
sorts, de ce corps éminent, qui exerce sur
l'autorité judiciaire c.t sur l'autorité admi
nistrative une si haute influence. On sait
combien l'Empereur se plaisait à présider
son conseil d'Etat, qui était, lui aussi, le dé
positaire de sa pensée, l'auxiliaire et l'ins
trument de son génie. L'héritier de sohnoin,
le.coiitiiiuateur .de sa mission, s'est égale-■
ffleut.-réiservé le droit de veiïiér aux travaux
•(ju conseil.d'Etat l'établi,. i=ur ses anciennes
bases. En son absence, la présidence est dé
volue à un vice-président, qui dirige aussi,
quand il le juge ( corivénabie, les travaux des
différentes sections administratives et le co-
inilédu contentieux. •
Comme nous l'avons dit, le conseil d'Etat
prépare la rédaction des projets de loi, et il;
est chargé d'en souteiiir la discussion devant
le corps législatif. Il donne son avis sur tou
tes les questions qui sont portées à sa con
naissance par le Président de la République.
11 exami rie les affaires de haute police adminis
trative à l'égard des fonctionnaires dont les ac
tes sont soumis à Suùcontrôle. Qurmlaux dé
crut*: du pouvoir exécutif, k. conseil. d'État!
est néérssai renient appelé à se prononcer
sur ceux qui règlent ks manières d'adminis-
traiioa publique, ou qui' sont rendus sous
çeiti; i'or uie. Il. xcive son ..droit de proposé
tiii:i pour les décrets qui .statuent sur des
affaires administrati ves, déférées à son ap~
prédation par des lois ou par des règremens,
pour les décrets relatifs au contentieux ad-
.ininistràlif jet aux, conflits d'attributions; On-
voit que le, tribunal des conflits,; créé par la
Gonstilutionde 4848, se trouvé Supprimé.
Le décret sur le conseil d'État établit des
incompatibilités entre les fonctions de con
seiller d'Etat en service ordinaire et de maî
tre 4es requêtes et celui de sénateurs, de dé
putés et avec toutes , autres fonctions sa^
lariées. Néanmoins, par une exception très
sensée et . très justifiée, les officiers généraux
des armées de terre et de mer peuvent être
conseillers d'Etat en service ordinaire ; sans
perdre leurs droits à l'ancienneté. Le dé
cret institue des conseillers d'Etat en service
ordinaire", hors sections choisis parmi les
hauts fonctionnaires, qui prennent part aux
délibérations, et qui ne reçoivent aucun trai
tement. Le.Président dela'République peut
donner'aux conseillers d'Etat qui cessent
leurs fonctions, le titre de conseillers en ser
vice extraordinaire.
Le titre II du décret, dans son paragraphe
1", détermine le nombre des sections, qui
sont àu nombre de six ; la procédure ,suivie
dans chaque section et le mode de délibéra
tion. Le. paragraphe 2-règle la matière du
contentieux : toutes les garanties désirables
sont assurées, aux parties qui plaident de
vant cette juridiction importante. Des trai-
temens considérables et bien gradués sont
attribués au; yice - président du conseil
d'Etat, aux présidens de sections, aux con
seillers d'Etat, aux maîtres des < requêtes de
i" et de 2 e classe. Plus la fonction est émi
nente, plus le fonctionnaire doit être conve
nablement rémunéré. C'est un fort mauvais
système que d'apporter en cette matière.un
esprit de lésinerie.
v. On lira la liste des hommes honorabjes
qui composent le nouveau 'conseil d'Etat.
Cette liste n'est point encore complète, puis
que, aux termes de la Constitution, le nom
bre des conseillers d'Etal peut être élevé au
chiffre de cinquante.. Tel qu'il est aujour
d'hui, le conseil d'Etat peut satisfaire les
plus difficiles. La vice-présidence, la pré
sidence des sections sont confiées à d'an
ciens ministres, de Louis - Napoléon, * qui,
dans , ces temps , difficiles, ont fait preuve
de capacité et de dévoûment, ou à des hom
mes qui, comme M. Maillard, M/, Delarigle,
M. le vice-amiral Leblanc, ont une notoriété
éclajante et une aptitude incontestable. Par-:
mi les conseillers d'Etat, nous trouvons des
membres de l'ancien conseil d'Etat, recom-
mandables par leur passé, des républi
cains modérés, qu'un esprit louable d'im
partialité a placés sur cette liste, des mem
bres de nos diverses . Assemblées délibé
rantes, des magistrats justement estimés ,
des fonctionnaires d'un haut mérite, et des
hommes d'intelligence et de valeur^ sincère
ment dévoués au régime . actuel. Nous pou-
v.oris en dire autant de la liste des maîtres
des requêtes. - Il n'est. aucun- -d'eux : qui- ne
puissu rendre dans le nouveau conseil de-
lions et ioyàux services. ;
-■ HENRY CAUVAIN."
ACTES OFFICIELS.
RÉPUBLIQUE TRANÇaiSE.
DÉCHET .ORGANIQUE SUR LE CONSEIL D'ÉTAT.
Louis-Napoléon, '
Président de la République,
Décrète : ■■■■;■ -, . i- 1
TITRE 1 er .— Formation et composition du conseil
; d'Etat. ■■ ■
Art. A". Le conseil d'Etat, sous, la direction du
Président'de la République, rédige .les projets de
loi it soutient la discussion devant le corps légis
latif., •_ ' , -, ...Ji . ; i.:- '
11 propose -les décrets qui btaluent, 1" sur. les af
faires adiuhi'istrativus dont L'txâintnlui.ent déféré
pir dos di-i{H)»itious>gi.slalivcs ou régltinénluires;.
2° sur le. comeViti«iï ■Mdniiîûslrutif;'3° sur les con-
îirts entre i'aûlorito Ailministrat>vc
el l'.iuturilé juilici. iie. Il ent iiéce.-îsaireiiicut appelé
ù donner '«m avis sur tous le» • décrets jiurtaut rc'-
gl'iiiseut (l'atluiiinstr.Uioii publiq-ue ou qui doivent
é!re rendus dans U forme île ces reyleni'ùif.
•U connaît îles atl'aiies do•hautu'polici'. iidniinis-
tràtivo à l?é}?arJ des fonctionnaires dont Ics^actes
sont déférés à sa connaissance par le Président de
la République. .
. Kulin, il-donne son avis sur toutes les questions
qui lui sotit soumises parle Président de la Répu
blique ou par las ministres.' i;
Art. 2. Le conseil d'Etat est composé :
1" D'un v-ce-p évident du conseil d'Etat, nommé
par Je Président de la République ;
2° De quar nte à cinquante conseillers d'Etat en
Fcrvicc ordinaire .
3° De conseillers d'Etat en service ordinaire hors- ' :
èec.lions, dont le nombre ne pourra excéder, celui :
de quinze ; " s %. ■ :
f° De conseillai d'Etat j?n v -servicc extraordinaj-i.' »
re'dont le nombre ne" po'urra s'é.éver au-delà de
vingt ; v. ■ •■• ■>
5' De quarante maîtres des requêtes divisés ■en',
deux classes de vingt chacune ;
6° De quarante auditeurs divisés en deux clas
ses de vin^t chacune. > ^ -
Un secrétaire général ayant "titre et rang de
maître des"requêtes est attaché au conseil d'Etat.
Art. 3. Les ministres ont rang, séance et yoix
délibérative au. conseil d'Etat. -
Art. 4. Le Président de la République nomme et
révoque les membres du conseikd'Ëtat. y.
' Art. S. Le conseil d'Etat est présidé par le Pré
sident de la République, ou, en soji absence, par le
vice-président du conseil d'Etat. Celui-ci préside
également, lorsqu'il le juge convenable, les, diflë-
rentes sections administrative®, et l'assemblée du,
conseil d'Etat délibérant au contentieux;
Art: 6. Les conseillers d'Etat en service ordinaire 1
et les maîtres des requêtes ne peuvent être séna
teurs ni députés au corps législatif; leurs fonctions
sont incompatibles avec toute autre fonction pu
blique salariée; néanmoins les officiers généraux
de l'armée de terre et de mer peuvent être conseil
lers d'Etat en service ordinaire.
Dans ce cas, ils sont, pendant toute la durée de
leurs fonctions, considérés comme étant en mis
sion-hors cadre, et ils conservent, leurs droits à
l'ancienneté. • ■■• . ;
Art.* 7. Les conseillers d'Etat en service ordi-
naire hors sections, sont choisis parmi les person
nes qui remplissent de hautes fpnetionspubliqués.
Ils prennent part aux délibérations de l'Assem
blée générale du conseil d'Etat et y ont voix (léli-
bé^ative;
Ils ne reçoivent -, iomme conseillers d'Etat , au
cun traitement ou indemnité. > • ! -
-• iVrtrS: Ttêptrtslîque'pent con= •
férer lo titre de conseiller d'Etat en service extrais
ordinaire,'aux conseillers d'Etat en service ordi
naire ou hors sections, qui cessent de remplir ces
lonctfons. • ' ." •
Art. 9". Les conseillers d'Etat en service extra
ordinaire assistent et'ont ~v.oix délihéritive à celles
des assemblées générales du conseil'd'Etat aux
quelles ils ont été convoqués par un ordre spécial
du Président de la'République.
TITRE II . — Formes de procéder.
. . §
Art. 'lOv. Le conseil d'Etat est divisé en six sec
tions, savoir : _
Section de législation, justice" et affaires étran
gères ; • ..... ~
Section du contentieux ; ~
•Section de l'intérieur, de l'instruction publique
et des cultes; . '
Section des travaux publics, de l'agriculture et.
du commerce; 1 '■ - ■ '
■ Section.de la guerre et de la -marine ;
Section des financés.' . ■ ^ ,
"Cette division pourra être modifiée par un dé-,
cret du Pouvoir exécutif. ' r
, , Art. i fftîliaque spelion est présidée par un co
seiller'd : Etat en service ordinaire nomme, par -le.
Président de la-République, firésid nt de section.
Art,r« 12. 'Lès'délibérations au conseil d'Etat sont '
prisesie'n a-semblée génémle et à k majorité des'
voix* sur le rapport fait par les conscillers d'Etat
pour les projets de' loi et les affaires les pl.s; im-
poslantes, et par les maîtres des requêtes pour les
antres àlfaires. v
LeS'-maUres di;s.requêtes et-les audièrtirs de l r ? -=
classe assistent à j°a*,emblée générale. Néanmoins,,
;les auditéuis* I™ c.las?e'iic peii vent as; i<;er
Uju'pn vertu d'une aulori-ation isfieciale aux as-em-
''hlécs générales.', présidées par ,1e Président de la
République. ' ; '
. Les -maîtres des requêtes ont voix consultative
dans toutes les affaires, çt voix délibérative dans
•celles dont ils font le rapport.
Art. 13. Le conseil d'Etat neijieut délibérer qu'au
nombre de vingt membres ayant voix délibérative,
"non compris les niini^tres-. . >• . :
En cas de partage, la voix du président est pré
pondérante. ■■■■■■' -■> . ' -
• Art. 14. Les décrets rendus après délibération
de l'assemblée générale du conseil d'Etat mention
nent seuls : Le conseil d'Etat entendu.
■ Les décrets rendus aprèg délibération d'une ou .
de plusieurs sections, indiquent les sections qui ont
été entendues. ;
Art. 1S. Le Président de la République désigne
trois conseillers d'Etat-pour soutenir la discussion
de chaque projet de. loi présenté au corps législa
tif ou au sénat. *' • , ■ '•
L'un de ces conseil lors '.peut être pris p;irmi les
'conseillerj en service ordinaire, hors seclions, •
Art, K (j. Seront obii l'\écs, à <^égard des l'un :-
tiii'Miaires publics dont la.conduite sera déférée au
con ; eil d'titat, les dispositions du décret du 11
juin tSOti. , v • . 1
§ 2. A '
jHatièr
do diriger l'instruction écrite et de préparer 1<;
rapport de toutes les aflaires contentieuscs, ainsi
que des conflits d'attributions entre l'autorité ad
ministrative èt l'autorité judiciaire. - - ■ ■
, Elle est composée de six conseillers d'Etat, y.
compris le président, et du nombre de maîtres des
requêtes et d'auditeurs déterminé par le règlement.
Elle ne peut délibérer si quatre au moins de
.ses membres ayant voix délibérative, ne sont pré
sens. ' . . " • ;
Les maîtres des requêtes ont voix consultative'
dans, toutes les-affaires, et'voix délibérative dans
-vT^eltcs dont, ils sont rapporteurs. , <
aiiditeurs. Qnt voix consultative dans les af-,
fa'ires dont ils -font-le rapport.
Art. 18. Trois maîtras des rqquètes sont désignés
par le Président de la République pour remplir au
contentieus administratif les fonctions de commis-'
saires du gouvernement. •
Ils assistent aux délibérations de la section du
contentieux.
Art. 19. Le rapport des affaires est fait au nom
de. la section, en séance publique de l'assemblée
du conseil d'Etat délibérant au contentieux.
Cette assemblée.se compose : 1° des membres de
la -section; 2° de dix conseillers .d'Etat designés;
par le Président {le la République, et pris en nom
bre égal dans chacune des autres sect.ions.-Ils sont,
tous les deux ans, renouvelés-par moitié.
Cette assemblée' est présidée par le président de
la section du contentieux.
Art.- 20. Apres le rapport, les avocats des parties
sont admis à présenter des' observations orales; \
Le commissaire du gouvernement donne ses con
clusions dans-chaque affajre. .
• Art.21. Les atfaires pour lesquelles il n'y apas
eu constitution d'avocat ne sont portées en séance
- publique qui si ce renvoi est demandé par l'un des
conseillers d'État de la section ou par le conirnis-
saire du gouvernement, auquel elles sont préala
blement communiquées, et qui donne ses conclu
sions.' ,
Art. 22. Los membres du conseil d'Etat'ne peu
vent participer aux délibérations relatives aux re
cours dirigés contre la .décision d'un ministre,
lorsque celte décision a été préparée par une déli
bération de la section à laquelle ils ont'pris'part".
' Art. 23. Le conseil d'Etat ne peut délibérer au
contentieux, si onze membres au moins, ayant voix
\ délibérative, ne sont présens. En cas de partage,
■',1a:,voix du président est prépondérapte. .
^ ®rt;24. La déliheration n'est pas pubfiquè. '
Le projet de décret est transcrit sur " le procè3-.
. verbal des délibérations qui fait mention des noms
des membres présens -ayant délibéré. '"
■ L'expédition du projet est signée par le prési
dent de la section du contentieux et remisé par le
vice-président du conseil d'Etat au Président de la
République.
Le décret qui intervient est contre-signé pa'r le
garde des sceaux, ministre .de la justice.
. ■ Si ce décret n'est pas conforme au projet propo
sé par le conseil d'Etat, il est inséré ' au Moniteur
et au Bulletin des Lois.
. ' Dans tous les cas, le décret est lu en séance pu- '
blique. .
fiispositions'générales.'
Art. 23. Les traitemens sont fixés ainsi qu'il
suit;: '
Le,vice-}.résident du conseil d'Etat, quatre-vingt
mille francs;■ ; > >
Les présidens de section, trente-cinq mille francs;
Les conseillers d'Etat, vingt-cinq mille francs;
Les maîtres des requêtes de 1" clause, dix mille
•francs; .-
■ Les maîtres des requêtes de 2 e iasse , &ix mille
i''-;
. Les auditeurs de i" classe, deux mille fr.;
Le Secrétaire-général du conseil d'Etat, qniiue
•mille fr.-, ■
Les auditeurs de ,2" classe ne reçoivent auci.ni .
-traitement. , ; •*/-.
Art. 26. Un décret déterminera l'ordre intérieur
des travaux du conseil, la répartition-des aflaires
séi? qu'aux sections ; la répartition et le roulement
desmetnb.es .dll conseil entre les seclions, enfin
toutes les^mcsurcs d'exécution non prévues au pré
sent décret - , , •
Art. 27. La Toi du 3 mars 1849 est abrogée. Tou
tes les dispositions des lois et règl'emens antérieurs
qui ne sont pas contraires au i résent décret sont
maintenues. ^
Fait au palais des Tuilerie?,"le 25 janvier 1832»
LOUIS-NAPOLÉON,
Par lé Président:
~ Le ministre d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
Louis-Napoléon,
Président de la République,
Décrète :
M. Baroclie, ancien ministre, est nommé vice-
président-du conseil d'Etat;
M. M lillard, ancien conseiller d'Etat, est nommé
président de la .section du contentieuxr; -
M. Rouhcr, ancien ministre, est nommé prési
dent de la scc'ion de législation, justice et affaires
étrangères;
■ f M. Delangle; ancien proeufcnr-général , e^t
nommé.'prcfjidefit dé li &cctioi^ de l'intérieur, -de
l'instraclii'U publique et'des cullestî
M. de Parieuyancien ministre, est nommé pré-
sidisiit de la;sectiori des llnaiices; • • ■ 1 >-
. M. Magne, - ancien, ministre, C:>i nommé -prési
dent de k section des travaux publies, de l'^gri*
culture et du commerce ;
M- Leblanc, vice-amiral, est nonmié président de.
la section de .la guerre et de J» mariné, ,
Sont nommés conseiller^ çTEt»* .
MM; ' • " '"
Allard,= général de brigade, membre du comité du
génie; >-
^arbart-ux, ancien membre de l'Assemblée légis-
,, lative;. - - •■
jîavrcit (J'civliuand), ancien,ministre; . -r. - - •
Bauchart (Quentin), ancien membre de l'Assem-,
blée lésislative; ■
Boinvilliers,,id.;
Bonjean, ancien ministre, avocat-général à la cour
de cassation; " . . ' . "
Boudet, ancien conseiller d'Etat ;
• Boulatignier, id.; .
Boulay (de là Meurthe) [Joseph], id.;
Carlier, ancien préfet de police de Paris;
' Charlemagne, ancien membre de l'Assemblée légis
lative; " " ! ' -
Chevalier (Michel!, membre de TInstitut;
Conti, directeur aes affaires criminelles et defc grâ
ces au miitlstère de la justice ;
Cornudet, ancien maître des requêtes au conseil
" d'Etat ; ■ ^ ■
Cuvier, ancien conseiller-d'Etat; 1
Dariste, aneien membre de l'Assemblée législative;
Denjoy, id.; ,
Flandin, id.; ...
Fremy, id.; ; V ■ . .
Giraud (Charles), ancien ministre; ^
Godelle, ancien membre de l'Assemblée législative;
Hurmann/ancien conseiller d'Etat;
■ Janvier, id:; . , " ■-■ .
Lacjzê, ancien membre de l'Assemblée législative ;
Lefèvre (Armand) J ministre plénipotentiaire de
France à-Berlin ;
Leroy de Saint-Arnaud, avocat, maire du 12 e ar-
' rondissement: "
Marchand, ancien conseiller d'Etat ;
Scourm, id;; ~ '
Suin, avocat général a la cour d'appel de Paris ;
De Thorigny, ancien ministre ;
Villemairi, intendant militaire; - '
Yùillefroy, ancien conseiller d'Etat ; •
Vuitry, sous-secrétaire d'Etat au ministère des fi-
• /lances; ■ ■?■■■. ■ „ ' ,
Waïsse, ancien ministre. - .
Sont nommés maîtres desjrequêtcs de 1" classe :
'MM.- -- --•'
Blanche, ancien secrétaire général du : ministère de
l'intérieur; - ' —
Bréhier, ancien membre de l'Assemblée législative;
De Bussiéres (Léon), ancien maître des requêtes;
Chadenet, ancien membre de.l'Assemblée législa
tive;,..' ., '
Chass'aigne^oyon, id.; ■
.Chassériauj historiographe de la marine ;
Dabeaux, ancien membre de l'Assemblée législa—
. . tive; . "-'■■■ ■■■■■'
Dumartroy, ancien maître des requêtes ï • -
De Forcade, avocat à la cour d'appel de Paris ;
Gasc, ancien membre de l'Assemblée législative ;
Gaslonde, id.; < '
Goniel, ancien maître des requêtes :
Lestiboudois, ancien membre de l'Assemblée lé-
gislative ;
Loyer^id.; • .
Maigne, ancien maître,des requêtes ;
Montaud, id.;
De Padnue (Ernest), préfet du département de
Seirie-et-Oise ; ■ ,
Pascalis, ancien maître dés requêtes; ,-
Rcvcrchon, id.* "
Thierry (Amédée), id. • r
Sont nommés màitres dés requêtes de 2 e classe :
MM.
D'Argout (Gaston), ancien maître des requêtes en
service extraordinaire ;
. Alibernon, anéien auditeur ; :
Bataille, ancien membre de l'Assemblée législative;
De .Démon, ancien auditeur;
. De Cbassiron, ancien attaché d'ambassade ;
.Daverne, ancien maître des requêtes;
Du Berthier, anctf n maître des requêtes en'service
• exlr.iordiriaire ;
Dubois,, ancien maître des requêtes ; , -,
François, ancien maître des'req.icte;; •'
Gavini, ancii'n membre de l'Assemblée législative;
-Goupil, ancien maître des requêtes ;
J.dian, ancieiLcbef du cabinet du ministre des Ira-:
- vaux publics, ' . , , ■' , • >
De Maupas (Paul), "procureur de la République à
Neufchàtel ;
.De Montesquidu, ancien auditeur;
"Pages, ancien maître des requêtes j
Portais (Ernest), ancien auditeur; ■'
Redon, ancien maître des requêtes ;
Richaud, ancien maître des requêtes en service' ex-"
traordlnaire ;
De Ségur (Anatole),'ancien préfet'; -
Vuillermet, .ancien maître des requête?.
Sont nommés auditeurs de 1" classe :
MM. . ;
De Bosredon, ancien "auditeur au conseil d'Etat ;
Cardon de Sandrans, avocat 4 la eour d'appel de
Paris: . . ■ ■-. '*
De Casabianca, ancien chef du cabinet du ministre
L des finances ; ' ■ '
Far«^>ancien auditeur au conseil d'Etat ; ' '.
Fouquier, conseiller de préfecture de i'Aisne;-
De Garel, attaché.au nifuistère de l'intérieur ;
Hudanll, sub li(ut du procureur de la République
à Mantes , ■ ' .
Lelion (Léopold),' ancien .chef du cabinet'du minis
tre de l'intérieur;
Lemarie,'ancien auditeur ftu.cûn'p'ir H'Ktat'--
Leviez, idem '- eu 0 tlldl ' '
Lliopital, id.r
MarKp .:u,-id: ; •
Maynard fils, avocat à la cour-d'appel, à Paris; :
Mouton-Duvernay, ancien auditeur au conseil
"d'Etat; -
Robert, id.; "
Sers, id. . < ' . . ' . :
Sont noâimés auditeurs de 2* classe: :
MM-.
Aucoc, " ' ., '
Bartoloni, > .,-
De Belbeuf, .
Boinvilliers fils, .
Pçi3wrol)làiiw,.
Cottin, v ,.
Desmicliels, .-
Dùfaii, • -. • ■ . \ -
Guernon-Ranville. , . . :
Lechanteur, -
Leroy,. ■ ■■■ ' .
De Narcillac, '
Pons de Rempont,, _ ■
Lefèvre Portalis (Ântonin),
Vieyra.
Fait au palais des Tuileries, le 25 janvier 1852.
" LOUIS-NAPOLÉON.
• Par le Président :
Lè ministre secrétaire d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
. ~ • — ■
Louis-Napoléon,
Piésident de là République,, . *
Décrète : .. . ^
M. Lefebvre-DuruIlé, ministre de l'agriculture
el du commerce, est nommé ministre des travaux
publics, en remplacement de M. Magne, dont la
démission est acceptée. '
Fait au palais des Tuileries, le ,25 janvier 1852.
' ■'!•: LOUIS-NAPOLÉON.
Par le Président : m,•
Le ministre d'Etat, . -
X. DE CASABIANCA,
La démission de M. Magne a été donnée en mê
me temps que celle de" MM. Fould et Rouher.
Louis-Napoléon, - •
Président de la République j .
Décrète -
Le ministère de ■ l'agriculture et du commerce
est réuni au ministère de l'intérieur^ qui prend le
titre de ministère ide l'intérieur, de l'agriculture et
du commerce. ' " '
. Fait au Palais des Tuileries, le 23 janvier 1852.
LOUIS-NAPOLÉON.
Par le Président : ■
. Le ministre d'Etat,
X. DE CASABIANCA.
F'
le
Louis-Nd poltion, ,
Président de la République' frinçaiâe,'
Sur le rapport du ministre de l'instruction pu-
publique et des cultes, -
Vu les.rapports de la sous-commission chargée
.jar arrê é" ministériel du 30 mai 1830, d'examiner
les catalogues de la bibliothèque nationale,
Considérant qu'il importe d'assurer lé résultat
dés sacrifices faits pour achever ces catalogues
Attendu que pour mettre aussi promptement què
possible,.le public en .possession des catalogues, le-
moyen le plus efficace est de faire peser sur un chef
unique la responsabilité actuellement divisée de ce -
vasti travail, .•
Décrété: • /'■ 1 1 ,
Ait. 1 er , 11 est cree, aia bibliofhèque nationale
un emploi d'administrateur adjoint, spécialement
chargé dp surveiller et'do. diriger Jes travaux de
catalogue de ladite bibliothèque:
Art. 2. Il est attache à cet emploi un traitement
de 9,000 fr. ; , , ,, "
Art. 3. Le ministre .de llnatruction publique et
des cultes est chargé dé l'exécution du présent dé
cret.- ">■ '
Fait au palais des Tuileries, le 24 janvier 18o2.
' lOtîS-NAPOlÈON.
Le mmi^re de l'instruction
publique et des culte;,
' 11. FOBTOIL. >
Louis-Napoléon,
Président, de la République fiançai e,
11- ; ri, RP°rt du ininiitre île l'instruction pu
blique et clés-cultes,
•lo» i' C l '^ crct , c !'
u la bibliothèque nationale, *
Décrète : '
.■ Art.-1". M. Jules Taschere^u, ancien reprè : én-
tant, membre de la commission des catalogues est
SuaW 1,SliateUr a
deycultes est charge de IWcutionMu présent^é-
trcti >
. l'ait'au palais des Tuileries, le 21-janvier 18S2.
, ' • • . . l OUH-NA1'ULÉON.
Le mm ;sti"é de l'i nst l'u. tioit
publique et des cultes, - .
H. F0RTOUL.
, ^«Mâp.léoi),-
■ ..brident de la U.'puiiiiquu française
Sur le rapport du -ministif de l'instruction Pu
blique el des cultes^
Vu le décret en date du 24 janvier courant, par
lequel (il e.-t créé un cjnploi d'administrateur ad
joint à la bibliothèque nationale, '
■ Décrète : _ .
Art. 1 er . Il est ouvert au ministre de l'instruction
publique et des cultes,- sur les fonds de l'exercice
18a2, un crédit supplémentaire de 9,000-fr. pour
être affecté au traitement- attaché à cet emploi
(Scrvkfi.. de l'instruction publique, chap. XXIV,
« Art. 2., Les ministres-des finances et de l'ins
truction publique et des cultes sont chargés, cha- i
FEI51LLËT0M DU CONSTITUTIONNEL, 27 JAN'Y
HEVUE MUSICALE.
TUfiiTRB-iTALiiîN,: Nabuccodonosor, paroles de M.-So-
lera,-mu3ique de Verdi : sopiiib cbuvblli, FER-
LOTri, SDS1NI, etc. -r- ALBUMS BETABDATAIBSS ;
Mme Victoria'Arago, Mme Mélanie Dentu, M. Jo
seph Franck; M. Cavallo. . ^
, • . - ' -<• '' ' ^
On â laissé passer deux aus avant de re
prendre Nubucco. C'est un'juste liommage
réndu au souvenir d'un grand artiste. Ron-
corii était inimitable dans ce rôle. Aucun
chanteur n'eût osé -le remplacer six mois
après son départ, et lorsque, pour ainsi di
re, la salle était encore toute. chaude des
transports qu'il avait excités., Mais les regrets
les plus légitimes doivent avoir un terme, et
il rj.é faut point que' des cçnsidéialions per
sonnelles tournent au détriment de l'art,
JI; Ferlotti"a continué de s'acquitter avec
'(jottragé 4'imè fàphe yaillammerit acceptée.
U ne prétepd ni surpasser Ri égaler, sp js
certains rapports, son illustre devancier,
ftjais chaque artiste a son individualité pro
pre, et, selon les penchans de'sa nature ou
le;résullat de ses réflexions, fait ressortir vi
vement quelques côtés du.rôle qu'ai} autre
artiste avait laissés dans l'ombre, soit par
impuissance, soit par. calcul*. ..Un /public at-
(.enïif ef. yraiment connaisseur ne peut que
gagper à ces .épreuyes successives, mais il
faut que .les iulerprètes qu'on lui présente
soient d'un mérite réel et qu'ils prennent
leur métier au sérieux, :
Sur, ce point, l'on a déjà rendu justice à
M, Ferlolli. Acteur' intelligent, chanteur,
exercé, on n'a.pului reprocher qu'un excès de
soin qui va jusqu'à la recherche. Ce défaut,,
par je tiens que c'en est un, eût .complète
ment disparu si on lui-ayajt laissé le temps
de se reconnaître et dé.s&mender. Mais il est
arrivé au dernier moment comme une pro
vidence qu'on attend par.le ooclie. Vous me
direz que nous avons des chemins de fer. Je
n'en crois rien; il a mis trois mois à -venir 1
D'aussi loin qu'où a vu poindre ce baryton at
tardé, oii s'estjélé sur lui. On l'a pris au débot
té, et le voilà, en moins d'une semaine, duc
de Chevreuse, Charleg-Quiot et ISabuchodo-
nosor! Il y a de quoi ébranler la raison.la
plus ferme et le,plus solide,esprit, Cepen
dant, ne vous étonnez point du désordre de
ces vêtemens déchirés, de cette barbe inculte,
de ces étranges souliers rouges, Ferlotti est
dans son rôle. Ce roi superbe, qui osait se
comparer à Dieu/par un blasphèrqe impie,
Yous le verre? bienti |t'raYalé à l'état de brute.
La mbin de l'Eternel s'appesantit sur lui;
$es gheveu^ se hérissent, ses yeux injectés de
Étang sortent de leur orbite, des fugi$seiqei)s
a;échappent de sa poitrina horriblement ve-
Ijie. Ce n'est déjà plus un homme, et ce n'est
pas encore une bête fauve. Tout fuît à soi}
approche, les grands, les prêtres, lepeuple
consterné. Avouez- qu'une, telle entrée en
scène ne peut être que grandiose ou ridicûle.
Kerlotti s'est tiré Fort bien de c« premier pas
si difficile à friincliir. Lts_ femmes éplorées
g' écrient dans un chœur énergique :
I.o vedi'Sie'f Fulminando, ~
Egli irrompe w>lla folla
, Sanijuinoso ergendo il brando
• Egli giunge a queuta volta ! <
a.L'avjez-vous vu? Il s'avance à travers la
foule'épouvantée; il brandit son glaive ruis
selant de sajig; il foudroie, il écrase, il ren
verse tout ce qui s'oppose à sa fureur. »
Et lès vieillards répondent':
" . 0 felice chi mori
•- i'ria che fosse questo'di !
« Oh ! bienheureux ceux qui. n'ont pas vu .
ce jour!-.. » Cep verg et beaucoup d'autres
.sont bien frappés ; mais je crains qu'ils ne
soient perdus pour la plupart des specta-
teurs. FerloUi a parfaitement saisi- ^ carac
tère et le style de ce sextuor violent et de ce-
finale agité et rempli de tumulte. Une partie
du-public qiii ne comprend pas l'italien ou
ne fait pas altirition ce que-dit- le chanteur; ;
aura trouvé peut-être qu'il s'échauffaitmalà
propos, et que, s'il entre, dès le début, dans
cptte cO.lère extrême, il ne lui restera plus qu'à
hurler et rugir dans les,actes suivans. Mais
qu'on veuille bien songer aux. effroyables me-
nacesqu'il profère dans ce fmale,: «Ma fureur-,
s'écrie ce roi hydrophobe", ne' connaît plus
de boi'ues massacre?, torturez, les vaincus;
.saccage^, brûle? le temple ; la pitié serait un-
cri'me! 4e veux, que c . j peuple inàudit di pa
raisse à jamais de la terre, que son nom soit,
un objet d'opprobro et de "risée! » etc. Ne
voudrlcz-vous point que l'acteur chargé d'un :
tel i.ôle.pronoiiçii;t ces aménités le sourire,
aux lèvres et la bg4clie eq co^urï - ,
Ferlotti a supérieurement joué }a scène du
délire à la fin du second acte, et il a été vive
ment applaudi et rappelé. Il n'a point fait
oublier Ronconi-dans ce duo sublime, dont
nous avôus encore les larmes aux yeux. Ron
coni vous glaçait la moelle des os lorsqu'il s'é
criait de sa voix vibrante "et passionnée": A Ai
miser ando veglio,l'j)mbrasanio d'un re / Ferlotti
en revanche a-mieux dit le grand air du qua
trième acte, Dio di Giuda, l'ara, il tempio , dont
Ronconi se s_o.uciait médiocrement, parce
qu'il s'était convaincu par expérience que ce
morceau arrive trop tard pour produire de
l'effet. En résumé," Ferlotti ne doit pas être
mécontent du succès qu'il a obtenu, sortout
. s'il se pénètre hien de cette pensée que, dans
le rôle de Nabucco , tout autre baryton eût
échoué infailliblement après Ronconi.,
■; L'événement de la soirée a été le rôle d'A-
îbigaïl, devenu, grâce à Sophie Cruvelli, le
premier rôle dé l'ouviage. Je ne fais ni
■(Préambule, ni réserves. Je soutiens hardi
ment que jamais on, n'a rien entendu de plus
beau, de plus fomplet, de plus-saisissant au
théâtre, et que Sophie Cruyelli est la seule
qui puisse obanter ce rôle écrasant pour
toute autre artiéte. Elle ne fait que paraître
; au premier acte, et déjà tous les regards,
tout l'iulérèt se portent sur elle. Ses yeux
lancent des éclairs, ses sourcils se rappro
chent par un mouvement imperceptible, sa
narine mobile et frémissante respire- la ven
geance et la h'une. Elle est arjnée de pïed
en-cap, infiiiimenl plus flère,- plus poéti
que et plus belle que les Brrtdamante et les
Clorinde de l'Anoste- et du Tasse. Sa tète est
comprimée d'un casque, sa poitrine bondit
sous une"Cuirasse d'acier; son bras nu est
alourdi par le" bouclier assyrien ; mais rien
qu'à la façon dont elle'agile et saisit sa lan
ce, on sent que bientôt cette femme, née dans
les derniers rangs du peuple, Va régner sur
ces lâches courtisans , sur cette foule avilie,
sur ces soldats tremblafis, sur te roi imbéci
le. Ecoutez ce long cri. d'imprécation et de
menacej cette note hardie et triomphante
qui couvre tout d'abord orchestre et chan
teurs - : • '
Di mia. vendetta il fulmine
■ Su voi sospeso é'gia.
N'esMI pas vrai que toute autre Voix de
soprano serait brisée par ce premier effort?
Ce n'est qu'un jeu pour la Cruvelli. Vous la
Verrez tout à l'heure reprendre au second
acte ses habits de femme.et sa fierté de reine.
Le largo de cet air incomparable, où la, can
tatrice et la tragédienne ont atteint les limi
tes'de leur art, i-st'lin retour vers des
jours' plus calmes, vers des émotions plus
douces, vers des Souvenirs»de tendresse et
d'amour. Rien "de plus suave, de plus
chaste, de plus pénétrant que ce chant dé
licieux ; qui i'.ippelle le murmure argen
tin d'une gerbe: d'eau retombant goutte
à goutte dans son bassin de marbre. Ce qui
fait la douceur et le charme de cette voix
merveilleuse^ o'est la force même et la pléni
tude de son timbre qui voudrait s'échapper
en'ondes sonores, si la cantatrice n'en fer
mait l'issue, en quelque sorte, et n'en modé
rait l'émission avec un art infini, Les sons,
dans leur extrême ténuité, n'ont rieâ de voilé
ni de sourd , c'est- toujours la môme vibra
tion, la même fraîcheur, la même pureté
d'harmonica. Mais voici que les passionsles
plus implacables et les plus violentes succè
dent, par uae transition rapide, à cettedouceet
: triste'rêverie. L'esclave se réjouit et s'exalte
à la pensée que les plus hautes puissances
vont" courber le front et fléchir h genou de.
vantflle. Mlle Cruvelli est admirable dans
cette explosion de fureur, mais il faut l'ins
trument qu'elle possède pour arriver à des
effets pai-eils : ni le talent ni l'étude n'y pour
raient rien, si la nature ne l'avait douée de
ses dons Jes plus précieux-. Ajoutez à la beaufé
de lavoix, une ampleur de gestes,une noblesse-
. d'attitudes, une audace et un bonheur inouïs '
et vous vous expliquerez le succès de l'autre
soir, succès sans mélange et sans cabale
dont nous sommes rarement témoins par
la mauvaise organisation de'nos théâtres"
Voyez en" effet, quelle différence entre ce pu
blic entier, transporté d'admiration-, et ce
.parterre infesté de claqueurs^ qui applau
dit gauchement, à u®. signal donné' sans-
discernement et s^ns-mesure. Avez-vous re—*
mafqué le rire desgexis bêtes ? C'est un bruit
soudain, égal, monotone, qui éclate on ne
sait, pourquoi et s'éteint de môme. Ni les
yeux, ni le .front, siège de l'intelligence, ni
les traits du visage ne prennent part à cette
hilarité slupide. l*a bouche rit, mais la phy
sionomie proteste par son immobilité et sr«n
indifférence. Telle est l'impression que i'é-
prouve lorsque je vois lesclaqueurs s'eaipoiv
ter, se démener et se tordre an miliou d'une
sàlle morne et glacée. Le vrai puWicne pro
cède pas ainsi. On se tait d'abord, on écoute-
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