Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-04
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 janvier 1852 04 janvier 1852
Description : 1852/01/04 (Numéro 4). 1852/01/04 (Numéro 4).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMERO 4»
5S51B15AIi^ : rue tën 9J Février (eS-slevsmr W&Ioî»), fiO.
gÊEESjàS3^5^2ï®î!SKiffl!E5S3Sœtgeî2&î3
1852.-DIMANCHE 4 JANVIER.
PRIS SE &'.&BQWNHBSEWT
povg Paris. SrQîS MOIS. 12 F.- | SIX MOIS.. 22 B.
UN AS. .. . 4© F.
pou» les pays étrangers , se reporter
au tableau qui sera publié daus le journal,
es 10 et 45 de chaque mois.
Les^afionnemens datent des 1" et 16
, de cha&Me mois.
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I) JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
/S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mî B onifa B
Les articles déposés no sont pas rendus;
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On t'aMtfle, dam (et.dfpartemens, aux Messageries et aux Directions deposteï—A Londres "chez MM. CowiE et mifii
— A Strasbourg, chez M. ALEXANDRE, pour -l'Allemagne. ■■■ .
S'adresser, franco, pour l'administration, à M. D enain, directeur.
Les annonces sont reçues au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse
PABJS r . 5 -JAfliVIEU.
. A®JB»a€4TION
BU CHEMIN DE FER DE LYON A AVIGNON.
" <ê
Aujourd'hui a eu lieu, au ministère des
travaux publics, l'adjudication du chemin
de fer de Lyon à Avignon .
A midi et demi, la commission chargée
de recevoir les soumissions, était réunie dans
une^èS'salles du ministère. M. Magne, mi
nistre des travaux publics, présidait la séance,
ayant à sa droite M. d'Argout et à sa gauche
M. Lebeuf, l'un gouverneur et l'autre régent
de la Banque de France. Près d'eux se "trou-
■vairut MM. Moinery , président du : tribu
nal de comœercë de la Seine; Lcgeuti], pré
sident de la chambre de commerce, Monta-
Hier, directeur du mouvement des fonds au.
ministère des financés ; Cbatelux, chef de la
■division des chemins de fer, remplissant lès
fonctions dé secrétaire, etc., etc.
M. .Chatelux a donné lecture des affiches
qui avaient annoncé la mise en adjudication
du chemin de fer aux conditions du cahier
des charges modifié dans quelques-unes de
ses parties par des décrets subséquens.
Cette lecture.' terpiinée, M. le ministre des
travaux publies a fait connaître que sur lçs
diverses compagnies qui a'étaient présentées
♦pour 'soumissionner le chemin de Lyon à
Avignon, deux seulement avaient été admi
ses comme fournissant les garanties récla
mées par la loi. . .
Cinq compagnies, dit-on, avaient déclaré
leur intention de prendre part à l'adjudica
tion, savoir : , ■••-.■•,
Compagnie Genissieux, -Boigues, Brouil
lard, Talabot, etc., etc., dite des maîtres de
fanges ; \ "
Compagnie des frères Seguin;
Compagnie des Messageries-Générales , :
Compagnie du général Daulé;
Compagnie iules Séguin.
C'étaient les deux premières, c'est à dire
la compagnie des maîtres de forges et la com
pagnie des frères Seguin," qui étaient admi
ses à soumissionner. ^ ■
En conséquence, M. le ministre des tra
vaux publics les a invitées.à remettre : l°les
récépissés constatant qu'elles avaient déposé
un cautionnement de 3 millions à la caisse
des dépôts et consignations; 2° les conditions
«de rabais auxquelles elles consentaient à
prendre la concession du chemin.
M. Ferdinand Seguin et M. Brouillard se
sont avancés et ont remis leurs soumissions
entre Tes mains du ministre.
Il a été reconnu d'iibord que les deux com
pagnies avaient versé les eau lionnemens exi
gés. "
Ensuite, après quelques minutes d'attente,
à une heure précise, les soumissions ont été
ouvertes.
On sait que le rabais devait porter sur le
chiffre de la subvention à fournir par - le
gouvernement, le maximum ne pouvant
s'élever qu'à la somme de 60 millions.
La soumission des frères Séguin, ouverte
la première, offrait un rabais de 40,051,000 f.
Celle des maîtres de forges, un rabais de
11 millions.
La compagnie des maîtres de forges, ayant
soumissionné le rabais le plus considérable
et ayant été déclarée par M. le ministre des
travaux publics avoir présenté un rabais
inférieur au maximum fixé par lui, a été
immédiatement proclamée adjudicataire.
La "compagnie des maîtres de forges était
•la plus ancienne en date , celle qui s'était
formée la première, et qui s'était mise sur
la brèche , dans des momens où la confiance
etaitviolemmënt ébranlée, alors qu'on trem
blait devant l'approche de la crise Maintenu', comment ce rabais de 11 mil
lions est-il- devenu possible? C'est parce que
le grand acte du 2 décembre a, en quelque
sorte, ressuscité lé crédit public et le crédit
commercial. Il y a un mois, on se félicitait
de trouver une-compagnie qui' consentît à se
charger du chemin de fer moyennant une
subvention de 60 millions: Aujourd'hui il
s'est présenté deux compagnies sérieuses,
.et la compagnie adjudicataire a pu se char
ger du chemin avec une subvention réduite
à 49 millions.
Ainsi, cette économie de II millions, qui
constitue un bénéfice pour l'Etat, est encore
un bienfait que nous devons' a là résolution
"énergique et prévoyante du Président de la
République.
Mais ce n'est pas tout. On annonce que les
compagnies qui se présentaient pouria gran
de affaire du chemin de Paris à Lyon, se sont
entendues et ont accepté les conditions pro
posées par JVI-le ministre des travaux pu
blics..Nous avons déjà dit plusieurs fois que
cette question était une question de finances
autant qu'une question dé travaux publics.
Lasolutiori qu'elle vient de recevoir exercera
'l'influence la plus heureuse sur notre situa
tion financière, en même temps qu'elle nous
promet le prochain achèvement de la grande
ligne de Paris à Marseille, de la Manch à la
Méditerranée. ' f. boilay.
Le décret du ; 29 décembre concernant les
cafés et cabarets, a été l'objet d'une ap
probation générale. Cette mesure, destinée
à poursuivre la démagogie et le socialisme
dans ses-foyers de propagande, était depuis
long-temps réclamée pour la sécurité des
honnêtes gens. Satisfaction a été par consé
quent donnée à l'intérêt public. Restait à
entourer les intérêts privés des garanties
auxquelles ils ont dr-oit. Tel est le but de la
circulaire du ministre de l'intérieur que nous
publions plus loin (Voir les actes officiels),
et qui tracë auxpréfe'ts les règles protectrices
qui devront présider a l'exécutiondu décret.
~. L'Angleterre commence à recueillir le fruit
des prédications insensées qui ont eii. lieu
çlftz elle. En ne prenant aucun souci de la
paix dé l'Europe,^ en ne mettant aucune
condition à son hospitalité, en laissant aux
révolutionnaires de tous les pays une entière
liberlé^'actiori, elle a cru ne préparer d'ora
ges que pour le continent; elle pourrait bien-
s'être trompée. La préssnce sur les bôrds de
la Tamise des apôtres de tontes les doctrines
immorales ou absurdes qui- ont germé en
France et en Allemagne, a donné a la litté
rature socialiste de l'Angleterre une activité
singulière;la'plupart de ces révolutionnaires,
endemirsolde se sont mis parla force de l:ha-
bitude à conspirer, ceux qui ne conspiraient
pas à écrire,, ceux qui ne pouvaient écrire à
prêcher. Des opinions jusqu'alors inconnues
en Angleterre s'y sont vulgarisées en quatre
ans par la prédication "et par le journalisme.
Tous les apostats de l'Italie se sont fait décerner
des ovations par les protestans fanatiques et
ont colporté de ville en vijle leurs passions
politiques et leur morale relâchée. On a vu
des réfugiés ouvrir à Londres et à Liverpool
des cours publics de socialisme, où la curio
sité a fait d'abord courir les gens du monde,
où l'esprit d'imitation a conduit les badauds,
où l'ignorance et la crédulité ont retenu les
simples et les mécontens. Les journaux n'ont
pas tardé à éclore, le fouriérisme a eu enfin,
dans {'Esprit du Siècle, son-organe spécial,
et toutes- les doctrines socialistes ont eu, à
son exemple, un journal consacré à la pro
pagation de leurs principes. Le terrain était
si bien préparé par le chartisme,- que la
moisson ne pouvait manquer d'être abon
dante. ' ' "
Le chartisme subit en ce moment une
transformation manifeste : il n'a pu demeu
rer une opinion politique et il aboutit inces
samment aux rêveries anti-sociales. Cette-
transformation est l'œuvre des réfugiés du
continent; reçus à bras ouverts par. les chefs
des char listes et mis par eux en rapport con
tinuel avec les classes ouvrières , ils n'ont
pas tardé à déposséder leurs liôtcs de la con
fiance de leur crédule troupeau. M. Feargus
O'Connor lui-même n'a plus ni crédit ni
autorité. Plus instruits, plus habiles logi
ciens et plus beaux parleurs que les chefs . '
chartistes, qui, à part deux ou trois journa
listes-sans feient, n'étaient guère que deff-ou-
vriers frottés,de littérature, les nouveaux
apôtres ont sans peine convaincu le cliarlismo
d'inconséquence, d'impuissance et dè modé-
rantisme ; et à ce républicanisme ridicule et ,
bâtard, ils sont en train de«ubstituer les vé
ritables doctrines de l'avenir, le socialisme
dans toute sa pureté.
Rien n'est'plus curieux, du reste, que
l'exemplaire docilité des chartistes anglais
pour leurs précepteurs du continent. Leurs
journaux, à commencer parle Northern- Star,
journahle M. O'Connor, se font un devoir de
recueillir toùt ce qui sort de la bouche oude
la plume des démagogues français ou alle
mands. Ceux-ci, depuis quatre ans, n'ont
pas prononcé un discours, écrit une lettre,
rédigé un manifeste, publié un pamphlet
qui n'aient été dévotement enregistrés com
me paroles d'évangile par les recueils char
tistes,"pour la plus grande édification des ou
vriers duLancashire etduYorkshire. Il n'est .
petit clubiste français ni barbouilleur alle
mand qui ne soit passé en: Angleterre à l'état
de martyr et de saint, qui ne soit écoulé
comme un oracle, et qui n'ait ses disciples et
ses admirateurs. ,
• " Qu'adviendra-t-il plus tard de celte-prédi
cation socialiste, si èllecontinue avec la mê
me activité et le même succès'/ nous ne sa- "
vons, mais il nous sera permis d'en voir un
premier résultat .dans un événement qui a
frappé de surprise les journaux anglais. De-
•puis près de quinze ans l'Angleterre n'avait
point eu le spectacle d'un de ces grands dé-
chiremens industriels qui mettent en lutte
les fabricans et les ouvriers, et qui entraînent
pour les premiers des sacrifices considéra
bles sinon la ruine, et pour les autres des
souffrances infinies. Les économistes anglais
se flattaient que l'échec mémorable de la
■ coalition des fileurs de 1836 avait été une le
çon décisive; ils' se fiaient au bon sens bri
tannique, et-proclamaient qu'on ne reverrait
plus de grèves organisées. Ils avaient compté
sans les nouveaux plans d'organisation in
dustrielle importés du continent en Angle
terre il ne soupçonnaient pas que les ques
tions de salaire allaient se compliquer d'une -
réforme dans les rapports du capital et du
travail. v - ,
Une vaste association d'ouvriers qui a de '
nombreuses ramifications s'est formée silen
cieusement depuis plusieurs années, sous le
nom d'C/nion des métiers. Elle a ses chefs et
ses cadres ; et elle délivre des certificats à
tous ses membres.- Au sein et à la tête de
celte- union s'est placée, la Société combinée '*■
des machinistes, chauffeurs et mécaniciens, dont
l'existence date d'une année à peine, qui
compte déjà 15,000 membres et qui a formé
un fonds commun, de'625,000 fr. Cette so
ciété est dirigée par un "conseil qui Bxerce
une autorité despotique, et elle a- pour or
gane un journal de la nu'ance socialiste la
plus avancée, intitulé the Operative (l'Ou
vrier). C'est cetté société, dont l'existence
était à peine soupçonnée de quelques per
sonnes, qui a pris de la fa^on laplus.inat-
tendue ej, la plus énergique l'initiative du
mouvement qui vient d'éclater..
Toute la presse anglaise se plaisait à cons
tater • une merveilleuse reprise des affaires;
jamais les filatures et toutes les grandes usi
nes du Lancashire n'avaient été plus actives
qa'en ce moment; et le-rétablissement de la
sécurité sur le continent faisait affluer les
commandes. Les fabriques de machines sur
tout voyaient s'ouvrir devant elles la pers
pective de travaux considérables et pouvaien t
à-peine suffire aux ordres des manufactu
riers de France, dé Belgique et d'Allemagne. .
C'est à ce moment que MM. Hibbert, Platt
et C e ., propriétaires à Oldham d'une des plus
considérables fabriques de machines qu'il y
ait aux environs de Manchester, reçurent du
conseil de la société des machinistes, etc.,
une lettre qui les sommait : '
De supprimer dans leurs ateliers les heures
de^travail supplémentaires, sauf les cas de
*"b'î¥s"et°tupture (1)-, auquel cas-ces-lieures'de-
vraient être payées le double du tari factuel,•
■ D'abolir complètement le travail à la pièce
et à la tâche. -
De renvoyer immédiatement et sans au
cune exception les manoeuvres et journaliers
employés à faire mouvoir les machines-in-
strùmens; et de prendre en leur lieu et place
des mécaniciens, membres de l'Union des
métiers. ' . - *
Le tout sous peine de voir leurs ateliers
déserts à partir du 31 décembre 1851.
Le sens de ces demandes est suffisamment
clair : il a été du reste mis hors de contes
tation par le commentaire qu'en a donné le
journal l'Ouvrier. C'est le socialisme qui es
saie dé passer dans la pratique au détriment,
des fabricaus et surtout des bons ouvriers.
On sait que la durée légale de la journée est,
en Angleterre, de dix heures; la loi n'inter-
.dit pas néanmoins à l'ouvrier de donner
quelques heures de plus,; s'il lé fait de son
plein gré et en vertu d'une conventionlibre-
ment consentie. Le prix de ces heures est,
d'ailleurs, plus élevé que celui des heures de
la journée ordinaire. Lorsque des comman-
. des urgentes réclament un surcroît de Ira-'
. vail, .les fabricans ont recours à ces heures
supplémentaires, et comme c'est unè besogne
fort recherchée parce qu'elle est plus lucra
tive, ils donnent la préférence aux meilleurs
ouvriers, aux plus anciens'et aux pères de fa
mille. Or, on trouve qu'il y a làuncommen-
cementd'aristocratie. D'ailleurs, dit l'Ouvrier.
lè résultat des heures supplémentaires est de
concentrer tout l'ouvrage entre les mains d'un
moindre nombre d'ouvriers; si les fabricans
n'avaient pas cette ressource, ils seraient
obligés dè répartir l'ouvrage entre un plus
grand nombre de personnes, et plus de bras
- se trouveraient ainsi employés; •
On découvre aisément le vice de ce raison
nement. Il n'est pas indifférent à un fabri
cant de payer quelques heures de plus à des
ouvriers expérimentés et investis de sa con
fiance, ou de v racoler à la hâte dés ouvriers
qu'il ne connaît pas, sans=parler des dépen
ses additionnelles de construction et d'ou
tillage que peut nécessiter-un accroissement
' dans la population d'un atelier. Mais les sur
croîts de travail.qui exigent le recours aux
heures supplémentaires, sont des faits acci
dentels et momentanés : on né trouverait de
disponibles, en pareil cas, que les ouvriers
trop inhabiles ou de trop mauvaise conduite
pour s'être créé une occupation régulière,
et, appelés au dernier moment, ils seraient
aussi les premiers congédiés dès que.l'ur-
gence serait passée. On créerait donc ainsi
un noyau flottant d'ouvriers nomades, ' ex
posés à de longs chômages, et, pour assu
rer ûne occupation irrégulière et momen
tanée à des hommes que personne ne se sou
cierait d'employer sans nécessité, on prive
rait systématiquement de tout surcroît de sa
laire les bons ouyriers, attachés pendant
de longues années au même établissement.
L'abolition du travail à la pièce et à la tâ
che a le même but et produirait le même
effet que la suppression des heures supplé
mentaires, On veut pour tous les - ouvriers
sans exception une,bonne journée de gages pour-
une bonne journée de travail. Qui ne reconnaît
soiis ce déguisement la célèbre doctrine de
l'égalité des salaires, prêchée avec tant de
succès à Paris, en 1848? Il déplaît aux ou-,
vriers inhabiles et inexacts' de ne pouvoir
gagner autant que les ouvriers adroits et la
borieux. Il sera donc défendu aux fabricans
de rien faire faire à la tâche, et à tout ou
vrier de gagner plus que son voisin, en ex
pédiant plus vite et mieux sa besogne.
"(1) C'est-à-dire qffand un accident .survenu à
une machine nécessite une interruption momen
tanée dans le travail, et cause un retard-qu'il faut
ensuite regagner. - .
C'est une singulière façon de pratiquer la*
fraternité et l'égalité, que d'exiger l'expul
sion dè tous les manœuvres employés à
faire marcher les machines - instrumens ,
gLJfiJiFv remplacement par des mécani -
ciéns membres de l'Union. On ne peut dire
plus ouvertement aux gens : Ote-toi de là
que je m'y mette. C'est,- -en outre, la- mise
hors de travail de tous les ouvriers qui ne
font pas partie de l'Union des métiers. Enfin
ce serait la ruine de l'industrie des machi
nes en Angleterre, car les membres de l'U
nion n'accepteraient pas sans doute le mo
deste salaire des manœuvres, et, sous le rap :
port de la vitesse , de .la régularité et de
l'économie, le travail humain ne peut
égaler les machines à raboter , à ajuster
et à forçr, qu'on , veut proscrire spécia
lement des usines anglaises. Le triomphe
de la société combinée des machinistes
aboutirait donc à assurer bientôt aux usines
continentales le monopole de la fabrication
des machines. "
MM. Hibbert, Platt et C c sont la seule mai
son quiait-reçu une sommation du conseil
des machinistes. Ils emploient plus de deux
cents ouvriers qui n'ont jamais émis la moin
dre plainte et dont beaucoup cèdent à l'inti
midation. Cette maison a été choisie parce
qu'elle a en-cé moment beaucoup dé com
mandes à exécuter, et parce qu'achetant tou
tes faites'un grand nombre des pièces de ses
'machines, elle alimente beaucoup d'usines
secondaires qui s'arrêteront du même coup
ou chercheront ailleurs!'écouleînent de leurs
produits. Le conseil des machinistes a donc
pensé que la double appréhension devoir s'é-
loigner'les commandes actuelles et de ne pou"
voir, faute de matières premières, suffire aux
commandes futures, obligerait MM.Hibbert et
Platt à capituler. D'ailleurs, éclairé par les le
çons du passé, le conseil s'est gardé d'organiser-
une grève générale. 625,000 ff.,- partagés-en
tre 15,000 personnes, ne donnent guère que
45 fr. par tête, et suffiraient à peine à une
grève de,trois semaines. C'est, au contraire,
une ressource suflisantépour soutenir long-
temps deux ou'trois cents personnes, et on
aurait ainsi raison-l'une après l'autre de tou
tes lès fabriques : Fil à fil on prendrait tout
l'échëveau.
Si l'attaque est habile, la résistance sera
énergique. MM. Hibbert et Platt ont commu
niqué à tous leurs confrères la sommation
qu'ils avaient reçue ; et tous les fabricans de
machinés du district de Manchester ont réso
lu unanimement de faire cause-commune avec
• la.maison attaquée. Copie de cette résolution
a été transmise à Londres, où se trouvent les
usines les plus importantes après celles de
Manchester. I*cs fabricans de Londres, aver
tis que la société combinée des machinistes
avait des affiliés daiîs leurs ateliers, et qu'il,
y avait solidarité entre les ouvriers dé Man
chester èt ceux de Londres, se sont réunis en
assemblée publique, il y a huit jours, pour
• aviser à la conduite, à tenir. Des délégués des
fabricans de Manchester ont assisté à cette
réunion, ont donné connaissance des docu-
mens qu'ils avaient recueillis, et exposé toute
l'affaire. La discussion qui s'est engagée en
suite a mis hors de contestation les points
suivans : , . •
Si on ne faisait pas «ause commune"avec
la maison Hibbert et. Platt, il serait impossi
ble à celle ci, toute .puissante qu'elle est, de
tenir tête à la coalition qui l'attaque, et tou
tes les maisons succomberaient isolément
l'une après l'autre. La tactique évidente de
la coalition est de n'attaquer les fabriques
qu'une à une, afin d'épargner les'ressources
de la caisse, commune, et afin de faire sub
sister les ouvriers des fabriques en chômage
par des contributions imposées aux ouvriers
des fabriques qui travailleraient, de façon que
la guerre nourrisse la guerre. Les fabricans,
en continuant de faire marcher leurs usipgs,
donneraient donc des armes contre eux-mê
mes, et leurs ouvriers se trouveraient assujet
tis, quelles que soient leurs dispositions'per
sonnelles,"à un véritable impôt au profit de
la coalition. Par conséquent le seul moyen .
de résistance efficace est de suspendre à la 1
fois le travail dans toutes les usines de l'in
dustrie des machines, afin de réduire la coa
lition à ses seules ressources acquises, et de '
Jui ôter le revenu sur lequel elle comptait.
Par une série de résolutions adoptées àl'u-
nanimité, les fabricans de Londres ont donc
arrêté de faire cause commune avec les fa
bricans du district, de Manchester, et un co
mité d'exécutionaété nommé séance tenante.
Son premier acte^ été'de signifier au conseil
des machinistes que les ouvriers de MM. Hib
bert, Platt et compagnie étaient libres d'aban
donner les ateliers le 31 décembre ; mais que
si le 10 janvier ils n'avaient pas repris leur
travail, toutes les fabriques de machines se
mettraient simultanément en grève ce jour-
là, et qu'il ne serait plus donné d'occupation
à personne jusqu'à ce que les ouvriers eus
sent renoncé à leurs .prétentions. Il a été
ajouté que la protection de l'autorité allait
être appelée sur tous les ouvriers de MM.
Hibbert et Platt qu'on-voudrait contraindre
à quitter les ateliers. •
Voilà donc la guerre déclarée entre les fa
bricans et les ouvriers. £>i les meneurs de la
coalition réussissent à entraîner leurs cama
rades trop crédules dans cette voie funeste,
et si les ateliers d'Oldham ont été abandonnés t
le 31 décembre/il y aura, le-10 janvier, en
viron 30,000 travailleurs qui-se verront tout
à coup privés de travail et voués à des pri
vations, parce qu'il aura plu à quelques es
prits égarés de jeter le trouble dans une in
dustrie jusqu'ici paisible et florissante. Né
cessité cruelle , mais inexorable, parce
qu'en sauvant de la ruine une ilidustrie
que de nombreux rivaux serrr-rjt de près,
les fabricans anglais sauvent à la fois et
leur fortune personnelle et le pain des
ouvriers qu'ils emploient. C'est un fait
grave que cette lutte qui va s'engager»
au prix de sacrifices pénibles des deux
parts, mais ce qui la rend plus grave à
nos yeux, c'est qu'elle ne nous paraît pas
devoir demeurer isolée, et que nous y voyons
surtout un symptôme menaçant pour l'ave
nir. Où le socialisme apparaît, on est sûr de
voir bientôt des ruines. . -
CUCHEVAL-CLAEIGNT. .
( \\ eekly-Herald, de New-York.)
m
!■ E11L!JTON DU G'3NSTiïUTI0NPîEL, 4 JANV.
< LES VOYAGEURS NOUVEAUX. "
LE CHEYK MOHAMMED EDiV-OMAft.
JL'OIJADA Y.
Le royaume africain, situé à l'ouest du
Darfour, désigné par quelques peuplades
sous le nom de Saley, par d'autres sous ce
lui de Borgo, et enfin par celui de Ouaday,.
est encore- moins, connu quelles districts si
peu connus du Darfour, que nous avons es
sayé de décrire. Un voyageur russe, M. Seet-
zeii, est le premièr qui en ait fait mention ,
et il n'en parlait que par ouï-dire, d'après le
témoignage d'un Africain qu'il avait rencon
tré au Caire. Burckhardt, l'habile et hardi
explorateur à qui nous devons de si curieu-
ses notions sur la Mecque £t sur la secte des
Wahàbites, Burckbardt a donné sur le Oua-
day quelques détails un peu plus circonstan
ciés. M- Fresnel s'en est aussi occupé dans
une de ses savantes dissertations. Malgré ces
différentes recherches, malgré les efforts de
quelques autres géographes, nous n'avions
encore sur cette contrée que des notions très
incomplètes. Par son éloignement des cô
tes, par sa situation entre des tribus sau
vages et des sables brûlans, le Ouadayest
d'unaccès difficile et périlleux. Pendant long
temps, par une politique gouvernementale
pareille à celle des anciens, empereurs de
la Chine et du docteur Francia, quiconque y
entrait ne pouvait plus en sortir. Les chefs
duOuaday s'imaginaient que l'étranger ne
venait dans leur pays que pour y observer les
moyens de le conquérir, et le marchand inof
fensif qui leur apportait avec confiance ses
denrées restait rigoureusement interné. Pen
dant un long.espace de temps, le Darfour a,
chaque année, expédie en Egypte de nom
breuses caravanes. Les tribus du Ouaday,
en guerre perpétuelle avec le Darfour, et
obligées de le traverser pour se rendre sur les.
borcls du Nil, ont dû renoncer à cette entre
prise. Elles sont demeurées isolées entre
leurs voisins hostiles e.t leurs pleines déser
tes. Sous le règne d'un dè leurs derniers soif
vérains, l'intelligent et courageux Saboutï,
en 1811, elles sont enfin parvenues à rejoin-'
dre en droite ligqe la Méditerranée, en se di
rigeant droit au nord, par une route ef
frayante , sur le port de Benghazy, ou sur
Tripoli.-
C'est à l'auteur du voyage au Darfour que
nous devons le premier livre, qui ait paru
sur le Ouaday. C'est à son actif interprète, M.
Perron, que*no"us en devons la traduction (1).
Avec ce livre,' nous faisons un'pas de plus
vers l'intérieur de l'Afrique, et nous voyons
se dérouler devant nous une autre série de
nouvelles physionomies et de nouvelles scè
nes de mœurs.
Le Ouaday a unelongueur d'environ, trente
journées de marche sur vingt
de largeur.
Dans l'état d'ignorance de ses habitans, l'in
dustrie, comme on se le figure aisément,'y
est à peu près nulle. On y tisse seulement
des étoffes de coton, on y forge des métaux,
on y fabrique" des armes> des arcs, des flè
ches. Toutes les autres deriréesdont ceroyau-
rne a besoin lui viennent par le commerce.
Ses caravane? lui apportent des draps et des
soieries, des verroteries pour parer les'fom-
mes, du cuivre jaune pour faire .leurs bra
celets, du café, du tabac, du savon. Elles ex
portent de la gomme, de l'ivoire, du tama
rin , des plumes d'autruche , des peaux
avec lesquelles on façonne des outres, et sur-
tout des esclaves. Son sol, arrosé par plu-
sieurs cours d'eau, est d'uné admirable ferlili-
(1) 1 -vol. 8% 1851. Benjamin Duprat.
té. Il produit à peu près les mêmes plantes
que le Darfour, mais en plus grande abon
dance, et alimente une population pliis nom
breuse. • ~
Cette contrée est divisée en cinq grands
districts, dont les chefs, avec leur pompeux •
titre de roi ? sont soumis à l'autorité d'un sul
tan entoured'uu respect qui.ressemblé àune
' idolâtrie. Les Ouadayens croient que du mo
ment où il monte sur le trône, leur souve
rain est, par une grâce divine, investi d'un
pouvoir surnaturel; qu'il pénètre,par un don
de seconde vue,dans les secrets les plus pro
fonds; qu'il voit tout et sait tout. Ils ont pour
son nom un tel respect., que tous ceux
qui,, à son avènement'au trône, porteraient
par hasard le même nom, doivent aussitôt
l'abdiquer, afin que celui du maître soit uni
que dans le royaume, et qu'on ne le profane
pas en l'appliquant à un être vulgaire. Pour
eux-,d'ailleurs, ce sultan est le seul qui existe
au monde. Si un étranger parle par mégarde
du sultan de son pays,, les fidèles Ouadayens
l'arrêtent aussitôt. Il n'y a, disent-"ils,
qù'uh sultan sur terre, c'est celui du Ouaday..
On conçoit quel doit être, avec de telles
croyances," le pouvoir de cet homme et avf'c
quelle agréable aisance il-dispose de la for
tune et de la vie de sessujéts.-QuandSabeun,
qui fut un des plus illustres, un des meîl-'
leurs soii|fpi\iins du Odaday, se mit en cam
pagne pour en vahirJeBaguermeh, ses officiers
le suivaient avec anxiété dans cetteayentureu-
se expédition, et personne n'osait lui en repré
senter les périls. Après le longues réflexions,
un de ses conlidenshabituels résolutpourtant
dè foi dire à cet égard sa pensée. Les visirs
auxquels il communiqua son projet lui di
rent que., s'il réussissait, ils lui donneraient
•pour prix de sa hardiesse cent chevaux de
choix, cent chameaux et cent esclaves. En
couragé par une telle promesse, le brave Oua-
daven se tend près du sultan et lui adresse
sa harangue. Le sultan l'écoute très bénigne-
•ment, puis b fait attacher à un arbre/or
donne qu'on le garde là jusqu'au retour
de l'expédition et poursuit sa marche. A
quelques jours de distance, comme le pé
ril de la campagne, devenait de plus en
• plus imminent, un des parens def Saboun
se hasarde à lui soumettre quelques nou
velles observations. Saboun le condamne à
mort et continue à s'avancer vers le pays de
Baguermeh où il reapporte une victoire com
plète.
Cet autocrate africain habite-, au centre de
sa capitale,une maison en pierre,élevée d'un
étage au-dessus de toutes celles-de ses su
jets et entourée de quatre murs. On ne par
vient à l'appartement qu'il occupe qu'en
passant successivement par sept portes et en
se soumettant à un rigoureux cérémonial. A
la première porte, celui quia l'honneur de
se rendre près de sa redoutable majesté,
doit ôter. sa chaussure, à la seconde son
turfian, à la troisième -sa ceinture; ainsi de
suite, jusqu'à ce qu'il arrive, à peu près nu-
cqmme un ver de terre, devant son sovive-
vain, qu'il n'a pas même le bonheur de con
templer lu d ius le ou irs de ses audiences,
le sultan i t c i h d rrière une espèce de
cloison, fu te iv c un natte, à travers la
quelle il entend aqj on lui dit, et peut voir
ses visiteurs sans en etre vu. Le vendredi,
pourtant t^io a^ojr prié dans Ja .mos
quée, il sort des profondeurs de sa re
traite, va s'asseoir à l'entrée de la seconde
enceinte de son palais, à l'ombre d'un arbre,
son chêne de Vincennes, pour.rendre-lajus-
tice, ou pour passer en revue ses troupes,
qui sont assez considérables. Un corps de
•4*000 liommes^choisis,comme les prétoriens,
daus les rangs de l'armée, portant sur la tête
des caîq'ues en fer et à la main de lourdes
massues, est spécialement affecté à la garde
de sa demeure. Chaque- soir, un millier de
ces:hommes s'approchent du palais au bruit
"des tambourins ; cinq cents d'entr'eux se'
rangent devant sa muraille extérieure ; cinq
cents autres àu-délà.
*Le cérémonial auquel on est astreint pour
pénétrer jusqu'à l'appartement du souve
rain, la garde nombreuse dont il s'entoure,
le soin avec lequel les gens de'sa maison
évitent d'aller deux jours de suite puiser de
l'eau poursonsei'vicèà la même fontaine, dé-
montrentassez que,malgré le culte queses su
jets professent pour sa sublime grandeur, le
superbe sultan du Ouaday ne se croitpasplus
v que les pauvres rois dè l'Europe, à l'abri
'd'une sinistre trahison, La ville de Ouarah,
qu'il habite, est très populeuse ; il ne lagou-
verne pas sans'y faire de temps à autre quelque
sanglante exécution, sans y eveiller par consé-
quentplus d'un sentimentde haine, plusd' un
désir de vengeance. Puis les Ouadayens sont
d'une nature entreprenante, belliqueuse. Ils
se vantent d'être les hommes les plus coura
geux qui existent. Comme signe, évident,
palpable, de leur côurage, ils montrent deux
-tumeurs, ou,pour parler le langage p'hréno-
logique, deux bosses qu'ils se l'ont pousser
derrière les oreilles par des ventouses et des.
scarifications. Quiconque n'a pas comme eux
ces .-deux bosses caractéristiques est à leurs
yeux un lâche, a Rien de nouveau sous le
soleil », a dit le sage Salomon. Les systèmes
de Gall et de Spurzlieim nous sont apparus
comme une découverte ; les voilà .devancés
dans leurs ingénieuses combinaisons par une
barbare tribu d'Afrique.
En proclamant leur courage, les Oua
dayens ne se comparenf pas au lion, selon
l'expression proverbiale, mais au buffle.- Le
buffle ne ser laisse pas atteler et ne laboure
pas. Aussi, les fiers Ouadayens se gardent-ils
bien de s'asservir à une telle tàeïie. Ils
abandonnent les travaux de la' maison et
des champs à leurs femmo3, qui, en gé
On commence à comprendre aux États-
Unis que les démonstrations des symphâti- -
seurs en faveur de Kossuth prennent un
caractère inquiétant pour les relations du
gouvernement américain avec les puissances
européennes. Cette impression deviendra,
probablement plus-générale, quand on y
connaîtra les événemens de France. Voi
ci les nouvelles apportées aux journaux
anglais par le steamer Pacific. Nous don
nons d'abord les faits, puis après, les ré
flexions qu'ils inspirent à un journal de New-
York . ' ■ •• - - -
New-York, 20 décembre.
La: chambre des representans a, comme nous
l'avons dit, passé avec une immense majorité, la
proposition du sénat pour la rèceg|ion de Kossuth.
Allant même plus loin que le sénat, des représen
tai avaient présenté plusieurscurieuses résolutions,'
qui toutes ont été rejetées.
Le proscrit hongrois se trouve toujours à Newr
York, d'où il doit partir lundi prochain pour ,s~e
rendre à Cincinnati, • Philadelphie et Washington,'
où le congrès le recevra dans son sein. En atten-
" dant, son séjour dans notre ville ne lui laisse pas
un moment de repos ; tantôt ce sont des comités
qui lui présentent des adresses auxquelles il ne
. peut se dispenser de répondre, tantôt des récep
tions publiques, où il fait de longs discours pour
exciter les Américains au soutien de sa cause. Il a
fait entre autres trois longs discours : lè premier
à la milice de N^w-York, au Castle-Garden; le se
cond à Tammany-Hall, à la réunion du parti dé
mocrate, de l'ancienne roche ; et le troisième, hier
au soir, au Tripler-Hall, où il parla aux avocats de
New-York * -, '
l'.-S. Au moment de mettre sous presse, nous
recevons la dépêche télégraphique suivante d'qa
de nos correspondans de Washington « J'ai été
informé, dit-il, par une bonne autorité que tous
ou presque tous les ambassadeurs des puissances
européennes monarchiques ont eu des conférences
pour adopter la-marche à suivre en conséquence
de la réception publique faite à Kossuth, par le
président et le congrès, à son arrivée à Washing
ton. »
néral, sont assez belles et n'Ont pas le
teint. plus bronzé que. lès-Abyssines.' Ce
sont les femines qui vont au marché vendre
ou acheter les'denrées, avec deux paniers
-suspendus aux deux extrémités d'un bâton
qu'elles portent assez gracieusement sur l'é
paule. Ce sont les femmes qui cultivent le
sol, l'ensemencent et récoltent les grains.
Les hommes réservent leurs forces pour la
guerre, pour le service de leurs rois, pour
la chasse aux esclaves.
Leurs armes spnt encore les armes des
peuples primitifs, la lance êt la javeline, le
•carquois et les flèches. Leur tête est couverte
d'un casque en fer d'où tombent trois pla-
ques«enfer, deux sur les tempes, , une sur
le nez. Leur corps est revêtu d'une jaquette
en drap, piquée, bourrée" de coton,' qui leur
sert de plastron ; au bras gauche, est suspen
du un bouclier fait avec la peau épaisse, so
lide, d'un animal aquatique qu'on appelle
Jeint. Passionnés pour leurs chevaux, ils di- •
sent avec le prophète : « Aux crins qui flot-
tent.sur le front des coursiers est attachée la
victoire jusqu'au dernier jour du monde. »
Ils couvrent lé poitrail, les flancs de ces che
vaux de caparaçons en drap de diverses cou
leurs préparées de façon à.amortir les coups
de l'ennemi. Ils les exercent à des manœuvres
habiles, à des espèces de steeple-chase dont
les sportm.'n d'Europe n'ont pas .encore eu •-
l'idée. Nous nous faisons un devoir de leur
indiquer ces courses ouudayennes, persuadé
qu'elles ne peuvent manquer de séduire
l'imagination de plus d'un jockey-club.
Voici comment le cavajier ouadayen démon
tre la doubla et quelquefois la triple puis
sance de son coursier : Il partavec ceux qu'il
a défiés et doit arriver avant eux à la
station indiquée. A celte première sta
tion, il trouve d'autres cavaliers montés
sur des chevaux frais, qui s'élancent à
ses côtés; il doit les devancer encore à la
5S51B15AIi^ : rue tën 9J Février (eS-slevsmr W&Ioî»), fiO.
gÊEESjàS3^5^2ï®î!SKiffl!E5S3Sœtgeî2&î3
1852.-DIMANCHE 4 JANVIER.
PRIS SE &'.&BQWNHBSEWT
povg Paris. SrQîS MOIS. 12 F.- | SIX MOIS.. 22 B.
UN AS. .. . 4© F.
pou» les pays étrangers , se reporter
au tableau qui sera publié daus le journal,
es 10 et 45 de chaque mois.
Les^afionnemens datent des 1" et 16
, de cha&Me mois.
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I) JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
/S'adresser, franco, pour la rédaction, à Mî B onifa B
Les articles déposés no sont pas rendus;
' ' - m
On t'aMtfle, dam (et.dfpartemens, aux Messageries et aux Directions deposteï—A Londres "chez MM. CowiE et mifii
— A Strasbourg, chez M. ALEXANDRE, pour -l'Allemagne. ■■■ .
S'adresser, franco, pour l'administration, à M. D enain, directeur.
Les annonces sont reçues au bureau du journal; et chez M. PANIS, régisseur, 10, place de la Bourse
PABJS r . 5 -JAfliVIEU.
. A®JB»a€4TION
BU CHEMIN DE FER DE LYON A AVIGNON.
" <ê
Aujourd'hui a eu lieu, au ministère des
travaux publics, l'adjudication du chemin
de fer de Lyon à Avignon .
A midi et demi, la commission chargée
de recevoir les soumissions, était réunie dans
une^èS'salles du ministère. M. Magne, mi
nistre des travaux publics, présidait la séance,
ayant à sa droite M. d'Argout et à sa gauche
M. Lebeuf, l'un gouverneur et l'autre régent
de la Banque de France. Près d'eux se "trou-
■vairut MM. Moinery , président du : tribu
nal de comœercë de la Seine; Lcgeuti], pré
sident de la chambre de commerce, Monta-
Hier, directeur du mouvement des fonds au.
ministère des financés ; Cbatelux, chef de la
■division des chemins de fer, remplissant lès
fonctions dé secrétaire, etc., etc.
M. .Chatelux a donné lecture des affiches
qui avaient annoncé la mise en adjudication
du chemin de fer aux conditions du cahier
des charges modifié dans quelques-unes de
ses parties par des décrets subséquens.
Cette lecture.' terpiinée, M. le ministre des
travaux publies a fait connaître que sur lçs
diverses compagnies qui a'étaient présentées
♦pour 'soumissionner le chemin de Lyon à
Avignon, deux seulement avaient été admi
ses comme fournissant les garanties récla
mées par la loi. . .
Cinq compagnies, dit-on, avaient déclaré
leur intention de prendre part à l'adjudica
tion, savoir : , ■••-.■•,
Compagnie Genissieux, -Boigues, Brouil
lard, Talabot, etc., etc., dite des maîtres de
fanges ; \ "
Compagnie des frères Seguin;
Compagnie des Messageries-Générales , :
Compagnie du général Daulé;
Compagnie iules Séguin.
C'étaient les deux premières, c'est à dire
la compagnie des maîtres de forges et la com
pagnie des frères Seguin," qui étaient admi
ses à soumissionner. ^ ■
En conséquence, M. le ministre des tra
vaux publics les a invitées.à remettre : l°les
récépissés constatant qu'elles avaient déposé
un cautionnement de 3 millions à la caisse
des dépôts et consignations; 2° les conditions
«de rabais auxquelles elles consentaient à
prendre la concession du chemin.
M. Ferdinand Seguin et M. Brouillard se
sont avancés et ont remis leurs soumissions
entre Tes mains du ministre.
Il a été reconnu d'iibord que les deux com
pagnies avaient versé les eau lionnemens exi
gés. "
Ensuite, après quelques minutes d'attente,
à une heure précise, les soumissions ont été
ouvertes.
On sait que le rabais devait porter sur le
chiffre de la subvention à fournir par - le
gouvernement, le maximum ne pouvant
s'élever qu'à la somme de 60 millions.
La soumission des frères Séguin, ouverte
la première, offrait un rabais de 40,051,000 f.
Celle des maîtres de forges, un rabais de
11 millions.
La compagnie des maîtres de forges, ayant
soumissionné le rabais le plus considérable
et ayant été déclarée par M. le ministre des
travaux publics avoir présenté un rabais
inférieur au maximum fixé par lui, a été
immédiatement proclamée adjudicataire.
La "compagnie des maîtres de forges était
•la plus ancienne en date , celle qui s'était
formée la première, et qui s'était mise sur
la brèche , dans des momens où la confiance
etaitviolemmënt ébranlée, alors qu'on trem
blait devant l'approche de la crise
lions est-il- devenu possible? C'est parce que
le grand acte du 2 décembre a, en quelque
sorte, ressuscité lé crédit public et le crédit
commercial. Il y a un mois, on se félicitait
de trouver une-compagnie qui' consentît à se
charger du chemin de fer moyennant une
subvention de 60 millions: Aujourd'hui il
s'est présenté deux compagnies sérieuses,
.et la compagnie adjudicataire a pu se char
ger du chemin avec une subvention réduite
à 49 millions.
Ainsi, cette économie de II millions, qui
constitue un bénéfice pour l'Etat, est encore
un bienfait que nous devons' a là résolution
"énergique et prévoyante du Président de la
République.
Mais ce n'est pas tout. On annonce que les
compagnies qui se présentaient pouria gran
de affaire du chemin de Paris à Lyon, se sont
entendues et ont accepté les conditions pro
posées par JVI-le ministre des travaux pu
blics..Nous avons déjà dit plusieurs fois que
cette question était une question de finances
autant qu'une question dé travaux publics.
Lasolutiori qu'elle vient de recevoir exercera
'l'influence la plus heureuse sur notre situa
tion financière, en même temps qu'elle nous
promet le prochain achèvement de la grande
ligne de Paris à Marseille, de la Manch à la
Méditerranée. ' f. boilay.
Le décret du ; 29 décembre concernant les
cafés et cabarets, a été l'objet d'une ap
probation générale. Cette mesure, destinée
à poursuivre la démagogie et le socialisme
dans ses-foyers de propagande, était depuis
long-temps réclamée pour la sécurité des
honnêtes gens. Satisfaction a été par consé
quent donnée à l'intérêt public. Restait à
entourer les intérêts privés des garanties
auxquelles ils ont dr-oit. Tel est le but de la
circulaire du ministre de l'intérieur que nous
publions plus loin (Voir les actes officiels),
et qui tracë auxpréfe'ts les règles protectrices
qui devront présider a l'exécutiondu décret.
~. L'Angleterre commence à recueillir le fruit
des prédications insensées qui ont eii. lieu
çlftz elle. En ne prenant aucun souci de la
paix dé l'Europe,^ en ne mettant aucune
condition à son hospitalité, en laissant aux
révolutionnaires de tous les pays une entière
liberlé^'actiori, elle a cru ne préparer d'ora
ges que pour le continent; elle pourrait bien-
s'être trompée. La préssnce sur les bôrds de
la Tamise des apôtres de tontes les doctrines
immorales ou absurdes qui- ont germé en
France et en Allemagne, a donné a la litté
rature socialiste de l'Angleterre une activité
singulière;la'plupart de ces révolutionnaires,
endemirsolde se sont mis parla force de l:ha-
bitude à conspirer, ceux qui ne conspiraient
pas à écrire,, ceux qui ne pouvaient écrire à
prêcher. Des opinions jusqu'alors inconnues
en Angleterre s'y sont vulgarisées en quatre
ans par la prédication "et par le journalisme.
Tous les apostats de l'Italie se sont fait décerner
des ovations par les protestans fanatiques et
ont colporté de ville en vijle leurs passions
politiques et leur morale relâchée. On a vu
des réfugiés ouvrir à Londres et à Liverpool
des cours publics de socialisme, où la curio
sité a fait d'abord courir les gens du monde,
où l'esprit d'imitation a conduit les badauds,
où l'ignorance et la crédulité ont retenu les
simples et les mécontens. Les journaux n'ont
pas tardé à éclore, le fouriérisme a eu enfin,
dans {'Esprit du Siècle, son-organe spécial,
et toutes- les doctrines socialistes ont eu, à
son exemple, un journal consacré à la pro
pagation de leurs principes. Le terrain était
si bien préparé par le chartisme,- que la
moisson ne pouvait manquer d'être abon
dante. ' ' "
Le chartisme subit en ce moment une
transformation manifeste : il n'a pu demeu
rer une opinion politique et il aboutit inces
samment aux rêveries anti-sociales. Cette-
transformation est l'œuvre des réfugiés du
continent; reçus à bras ouverts par. les chefs
des char listes et mis par eux en rapport con
tinuel avec les classes ouvrières , ils n'ont
pas tardé à déposséder leurs liôtcs de la con
fiance de leur crédule troupeau. M. Feargus
O'Connor lui-même n'a plus ni crédit ni
autorité. Plus instruits, plus habiles logi
ciens et plus beaux parleurs que les chefs . '
chartistes, qui, à part deux ou trois journa
listes-sans feient, n'étaient guère que deff-ou-
vriers frottés,de littérature, les nouveaux
apôtres ont sans peine convaincu le cliarlismo
d'inconséquence, d'impuissance et dè modé-
rantisme ; et à ce républicanisme ridicule et ,
bâtard, ils sont en train de«ubstituer les vé
ritables doctrines de l'avenir, le socialisme
dans toute sa pureté.
Rien n'est'plus curieux, du reste, que
l'exemplaire docilité des chartistes anglais
pour leurs précepteurs du continent. Leurs
journaux, à commencer parle Northern- Star,
journahle M. O'Connor, se font un devoir de
recueillir toùt ce qui sort de la bouche oude
la plume des démagogues français ou alle
mands. Ceux-ci, depuis quatre ans, n'ont
pas prononcé un discours, écrit une lettre,
rédigé un manifeste, publié un pamphlet
qui n'aient été dévotement enregistrés com
me paroles d'évangile par les recueils char
tistes,"pour la plus grande édification des ou
vriers duLancashire etduYorkshire. Il n'est .
petit clubiste français ni barbouilleur alle
mand qui ne soit passé en: Angleterre à l'état
de martyr et de saint, qui ne soit écoulé
comme un oracle, et qui n'ait ses disciples et
ses admirateurs. ,
• " Qu'adviendra-t-il plus tard de celte-prédi
cation socialiste, si èllecontinue avec la mê
me activité et le même succès'/ nous ne sa- "
vons, mais il nous sera permis d'en voir un
premier résultat .dans un événement qui a
frappé de surprise les journaux anglais. De-
•puis près de quinze ans l'Angleterre n'avait
point eu le spectacle d'un de ces grands dé-
chiremens industriels qui mettent en lutte
les fabricans et les ouvriers, et qui entraînent
pour les premiers des sacrifices considéra
bles sinon la ruine, et pour les autres des
souffrances infinies. Les économistes anglais
se flattaient que l'échec mémorable de la
■ coalition des fileurs de 1836 avait été une le
çon décisive; ils' se fiaient au bon sens bri
tannique, et-proclamaient qu'on ne reverrait
plus de grèves organisées. Ils avaient compté
sans les nouveaux plans d'organisation in
dustrielle importés du continent en Angle
terre il ne soupçonnaient pas que les ques
tions de salaire allaient se compliquer d'une -
réforme dans les rapports du capital et du
travail. v - ,
Une vaste association d'ouvriers qui a de '
nombreuses ramifications s'est formée silen
cieusement depuis plusieurs années, sous le
nom d'C/nion des métiers. Elle a ses chefs et
ses cadres ; et elle délivre des certificats à
tous ses membres.- Au sein et à la tête de
celte- union s'est placée, la Société combinée '*■
des machinistes, chauffeurs et mécaniciens, dont
l'existence date d'une année à peine, qui
compte déjà 15,000 membres et qui a formé
un fonds commun, de'625,000 fr. Cette so
ciété est dirigée par un "conseil qui Bxerce
une autorité despotique, et elle a- pour or
gane un journal de la nu'ance socialiste la
plus avancée, intitulé the Operative (l'Ou
vrier). C'est cetté société, dont l'existence
était à peine soupçonnée de quelques per
sonnes, qui a pris de la fa^on laplus.inat-
tendue ej, la plus énergique l'initiative du
mouvement qui vient d'éclater..
Toute la presse anglaise se plaisait à cons
tater • une merveilleuse reprise des affaires;
jamais les filatures et toutes les grandes usi
nes du Lancashire n'avaient été plus actives
qa'en ce moment; et le-rétablissement de la
sécurité sur le continent faisait affluer les
commandes. Les fabriques de machines sur
tout voyaient s'ouvrir devant elles la pers
pective de travaux considérables et pouvaien t
à-peine suffire aux ordres des manufactu
riers de France, dé Belgique et d'Allemagne. .
C'est à ce moment que MM. Hibbert, Platt
et C e ., propriétaires à Oldham d'une des plus
considérables fabriques de machines qu'il y
ait aux environs de Manchester, reçurent du
conseil de la société des machinistes, etc.,
une lettre qui les sommait : '
De supprimer dans leurs ateliers les heures
de^travail supplémentaires, sauf les cas de
*"b'î¥s"et°tupture (1)-, auquel cas-ces-lieures'de-
vraient être payées le double du tari factuel,•
■ D'abolir complètement le travail à la pièce
et à la tâche. -
De renvoyer immédiatement et sans au
cune exception les manoeuvres et journaliers
employés à faire mouvoir les machines-in-
strùmens; et de prendre en leur lieu et place
des mécaniciens, membres de l'Union des
métiers. ' . - *
Le tout sous peine de voir leurs ateliers
déserts à partir du 31 décembre 1851.
Le sens de ces demandes est suffisamment
clair : il a été du reste mis hors de contes
tation par le commentaire qu'en a donné le
journal l'Ouvrier. C'est le socialisme qui es
saie dé passer dans la pratique au détriment,
des fabricaus et surtout des bons ouvriers.
On sait que la durée légale de la journée est,
en Angleterre, de dix heures; la loi n'inter-
.dit pas néanmoins à l'ouvrier de donner
quelques heures de plus,; s'il lé fait de son
plein gré et en vertu d'une conventionlibre-
ment consentie. Le prix de ces heures est,
d'ailleurs, plus élevé que celui des heures de
la journée ordinaire. Lorsque des comman-
. des urgentes réclament un surcroît de Ira-'
. vail, .les fabricans ont recours à ces heures
supplémentaires, et comme c'est unè besogne
fort recherchée parce qu'elle est plus lucra
tive, ils donnent la préférence aux meilleurs
ouvriers, aux plus anciens'et aux pères de fa
mille. Or, on trouve qu'il y a làuncommen-
cementd'aristocratie. D'ailleurs, dit l'Ouvrier.
lè résultat des heures supplémentaires est de
concentrer tout l'ouvrage entre les mains d'un
moindre nombre d'ouvriers; si les fabricans
n'avaient pas cette ressource, ils seraient
obligés dè répartir l'ouvrage entre un plus
grand nombre de personnes, et plus de bras
- se trouveraient ainsi employés; •
On découvre aisément le vice de ce raison
nement. Il n'est pas indifférent à un fabri
cant de payer quelques heures de plus à des
ouvriers expérimentés et investis de sa con
fiance, ou de v racoler à la hâte dés ouvriers
qu'il ne connaît pas, sans=parler des dépen
ses additionnelles de construction et d'ou
tillage que peut nécessiter-un accroissement
' dans la population d'un atelier. Mais les sur
croîts de travail.qui exigent le recours aux
heures supplémentaires, sont des faits acci
dentels et momentanés : on né trouverait de
disponibles, en pareil cas, que les ouvriers
trop inhabiles ou de trop mauvaise conduite
pour s'être créé une occupation régulière,
et, appelés au dernier moment, ils seraient
aussi les premiers congédiés dès que.l'ur-
gence serait passée. On créerait donc ainsi
un noyau flottant d'ouvriers nomades, ' ex
posés à de longs chômages, et, pour assu
rer ûne occupation irrégulière et momen
tanée à des hommes que personne ne se sou
cierait d'employer sans nécessité, on prive
rait systématiquement de tout surcroît de sa
laire les bons ouyriers, attachés pendant
de longues années au même établissement.
L'abolition du travail à la pièce et à la tâ
che a le même but et produirait le même
effet que la suppression des heures supplé
mentaires, On veut pour tous les - ouvriers
sans exception une,bonne journée de gages pour-
une bonne journée de travail. Qui ne reconnaît
soiis ce déguisement la célèbre doctrine de
l'égalité des salaires, prêchée avec tant de
succès à Paris, en 1848? Il déplaît aux ou-,
vriers inhabiles et inexacts' de ne pouvoir
gagner autant que les ouvriers adroits et la
borieux. Il sera donc défendu aux fabricans
de rien faire faire à la tâche, et à tout ou
vrier de gagner plus que son voisin, en ex
pédiant plus vite et mieux sa besogne.
"(1) C'est-à-dire qffand un accident .survenu à
une machine nécessite une interruption momen
tanée dans le travail, et cause un retard-qu'il faut
ensuite regagner. - .
C'est une singulière façon de pratiquer la*
fraternité et l'égalité, que d'exiger l'expul
sion dè tous les manœuvres employés à
faire marcher les machines - instrumens ,
gLJfiJiFv remplacement par des mécani -
ciéns membres de l'Union. On ne peut dire
plus ouvertement aux gens : Ote-toi de là
que je m'y mette. C'est,- -en outre, la- mise
hors de travail de tous les ouvriers qui ne
font pas partie de l'Union des métiers. Enfin
ce serait la ruine de l'industrie des machi
nes en Angleterre, car les membres de l'U
nion n'accepteraient pas sans doute le mo
deste salaire des manœuvres, et, sous le rap :
port de la vitesse , de .la régularité et de
l'économie, le travail humain ne peut
égaler les machines à raboter , à ajuster
et à forçr, qu'on , veut proscrire spécia
lement des usines anglaises. Le triomphe
de la société combinée des machinistes
aboutirait donc à assurer bientôt aux usines
continentales le monopole de la fabrication
des machines. "
MM. Hibbert, Platt et C c sont la seule mai
son quiait-reçu une sommation du conseil
des machinistes. Ils emploient plus de deux
cents ouvriers qui n'ont jamais émis la moin
dre plainte et dont beaucoup cèdent à l'inti
midation. Cette maison a été choisie parce
qu'elle a en-cé moment beaucoup dé com
mandes à exécuter, et parce qu'achetant tou
tes faites'un grand nombre des pièces de ses
'machines, elle alimente beaucoup d'usines
secondaires qui s'arrêteront du même coup
ou chercheront ailleurs!'écouleînent de leurs
produits. Le conseil des machinistes a donc
pensé que la double appréhension devoir s'é-
loigner'les commandes actuelles et de ne pou"
voir, faute de matières premières, suffire aux
commandes futures, obligerait MM.Hibbert et
Platt à capituler. D'ailleurs, éclairé par les le
çons du passé, le conseil s'est gardé d'organiser-
une grève générale. 625,000 ff.,- partagés-en
tre 15,000 personnes, ne donnent guère que
45 fr. par tête, et suffiraient à peine à une
grève de,trois semaines. C'est, au contraire,
une ressource suflisantépour soutenir long-
temps deux ou'trois cents personnes, et on
aurait ainsi raison-l'une après l'autre de tou
tes lès fabriques : Fil à fil on prendrait tout
l'échëveau.
Si l'attaque est habile, la résistance sera
énergique. MM. Hibbert et Platt ont commu
niqué à tous leurs confrères la sommation
qu'ils avaient reçue ; et tous les fabricans de
machinés du district de Manchester ont réso
lu unanimement de faire cause-commune avec
• la.maison attaquée. Copie de cette résolution
a été transmise à Londres, où se trouvent les
usines les plus importantes après celles de
Manchester. I*cs fabricans de Londres, aver
tis que la société combinée des machinistes
avait des affiliés daiîs leurs ateliers, et qu'il,
y avait solidarité entre les ouvriers dé Man
chester èt ceux de Londres, se sont réunis en
assemblée publique, il y a huit jours, pour
• aviser à la conduite, à tenir. Des délégués des
fabricans de Manchester ont assisté à cette
réunion, ont donné connaissance des docu-
mens qu'ils avaient recueillis, et exposé toute
l'affaire. La discussion qui s'est engagée en
suite a mis hors de contestation les points
suivans : , . •
Si on ne faisait pas «ause commune"avec
la maison Hibbert et. Platt, il serait impossi
ble à celle ci, toute .puissante qu'elle est, de
tenir tête à la coalition qui l'attaque, et tou
tes les maisons succomberaient isolément
l'une après l'autre. La tactique évidente de
la coalition est de n'attaquer les fabriques
qu'une à une, afin d'épargner les'ressources
de la caisse, commune, et afin de faire sub
sister les ouvriers des fabriques en chômage
par des contributions imposées aux ouvriers
des fabriques qui travailleraient, de façon que
la guerre nourrisse la guerre. Les fabricans,
en continuant de faire marcher leurs usipgs,
donneraient donc des armes contre eux-mê
mes, et leurs ouvriers se trouveraient assujet
tis, quelles que soient leurs dispositions'per
sonnelles,"à un véritable impôt au profit de
la coalition. Par conséquent le seul moyen .
de résistance efficace est de suspendre à la 1
fois le travail dans toutes les usines de l'in
dustrie des machines, afin de réduire la coa
lition à ses seules ressources acquises, et de '
Jui ôter le revenu sur lequel elle comptait.
Par une série de résolutions adoptées àl'u-
nanimité, les fabricans de Londres ont donc
arrêté de faire cause commune avec les fa
bricans du district, de Manchester, et un co
mité d'exécutionaété nommé séance tenante.
Son premier acte^ été'de signifier au conseil
des machinistes que les ouvriers de MM. Hib
bert, Platt et compagnie étaient libres d'aban
donner les ateliers le 31 décembre ; mais que
si le 10 janvier ils n'avaient pas repris leur
travail, toutes les fabriques de machines se
mettraient simultanément en grève ce jour-
là, et qu'il ne serait plus donné d'occupation
à personne jusqu'à ce que les ouvriers eus
sent renoncé à leurs .prétentions. Il a été
ajouté que la protection de l'autorité allait
être appelée sur tous les ouvriers de MM.
Hibbert et Platt qu'on-voudrait contraindre
à quitter les ateliers. •
Voilà donc la guerre déclarée entre les fa
bricans et les ouvriers. £>i les meneurs de la
coalition réussissent à entraîner leurs cama
rades trop crédules dans cette voie funeste,
et si les ateliers d'Oldham ont été abandonnés t
le 31 décembre/il y aura, le-10 janvier, en
viron 30,000 travailleurs qui-se verront tout
à coup privés de travail et voués à des pri
vations, parce qu'il aura plu à quelques es
prits égarés de jeter le trouble dans une in
dustrie jusqu'ici paisible et florissante. Né
cessité cruelle , mais inexorable, parce
qu'en sauvant de la ruine une ilidustrie
que de nombreux rivaux serrr-rjt de près,
les fabricans anglais sauvent à la fois et
leur fortune personnelle et le pain des
ouvriers qu'ils emploient. C'est un fait
grave que cette lutte qui va s'engager»
au prix de sacrifices pénibles des deux
parts, mais ce qui la rend plus grave à
nos yeux, c'est qu'elle ne nous paraît pas
devoir demeurer isolée, et que nous y voyons
surtout un symptôme menaçant pour l'ave
nir. Où le socialisme apparaît, on est sûr de
voir bientôt des ruines. . -
CUCHEVAL-CLAEIGNT. .
( \\ eekly-Herald, de New-York.)
m
!■ E11L!JTON DU G'3NSTiïUTI0NPîEL, 4 JANV.
< LES VOYAGEURS NOUVEAUX. "
LE CHEYK MOHAMMED EDiV-OMAft.
JL'OIJADA Y.
Le royaume africain, situé à l'ouest du
Darfour, désigné par quelques peuplades
sous le nom de Saley, par d'autres sous ce
lui de Borgo, et enfin par celui de Ouaday,.
est encore- moins, connu quelles districts si
peu connus du Darfour, que nous avons es
sayé de décrire. Un voyageur russe, M. Seet-
zeii, est le premièr qui en ait fait mention ,
et il n'en parlait que par ouï-dire, d'après le
témoignage d'un Africain qu'il avait rencon
tré au Caire. Burckhardt, l'habile et hardi
explorateur à qui nous devons de si curieu-
ses notions sur la Mecque £t sur la secte des
Wahàbites, Burckbardt a donné sur le Oua-
day quelques détails un peu plus circonstan
ciés. M- Fresnel s'en est aussi occupé dans
une de ses savantes dissertations. Malgré ces
différentes recherches, malgré les efforts de
quelques autres géographes, nous n'avions
encore sur cette contrée que des notions très
incomplètes. Par son éloignement des cô
tes, par sa situation entre des tribus sau
vages et des sables brûlans, le Ouadayest
d'unaccès difficile et périlleux. Pendant long
temps, par une politique gouvernementale
pareille à celle des anciens, empereurs de
la Chine et du docteur Francia, quiconque y
entrait ne pouvait plus en sortir. Les chefs
duOuaday s'imaginaient que l'étranger ne
venait dans leur pays que pour y observer les
moyens de le conquérir, et le marchand inof
fensif qui leur apportait avec confiance ses
denrées restait rigoureusement interné. Pen
dant un long.espace de temps, le Darfour a,
chaque année, expédie en Egypte de nom
breuses caravanes. Les tribus du Ouaday,
en guerre perpétuelle avec le Darfour, et
obligées de le traverser pour se rendre sur les.
borcls du Nil, ont dû renoncer à cette entre
prise. Elles sont demeurées isolées entre
leurs voisins hostiles e.t leurs pleines déser
tes. Sous le règne d'un dè leurs derniers soif
vérains, l'intelligent et courageux Saboutï,
en 1811, elles sont enfin parvenues à rejoin-'
dre en droite ligqe la Méditerranée, en se di
rigeant droit au nord, par une route ef
frayante , sur le port de Benghazy, ou sur
Tripoli.-
C'est à l'auteur du voyage au Darfour que
nous devons le premier livre, qui ait paru
sur le Ouaday. C'est à son actif interprète, M.
Perron, que*no"us en devons la traduction (1).
Avec ce livre,' nous faisons un'pas de plus
vers l'intérieur de l'Afrique, et nous voyons
se dérouler devant nous une autre série de
nouvelles physionomies et de nouvelles scè
nes de mœurs.
Le Ouaday a unelongueur d'environ, trente
journées de marche sur vingt
de largeur.
Dans l'état d'ignorance de ses habitans, l'in
dustrie, comme on se le figure aisément,'y
est à peu près nulle. On y tisse seulement
des étoffes de coton, on y forge des métaux,
on y fabrique" des armes> des arcs, des flè
ches. Toutes les autres deriréesdont ceroyau-
rne a besoin lui viennent par le commerce.
Ses caravane? lui apportent des draps et des
soieries, des verroteries pour parer les'fom-
mes, du cuivre jaune pour faire .leurs bra
celets, du café, du tabac, du savon. Elles ex
portent de la gomme, de l'ivoire, du tama
rin , des plumes d'autruche , des peaux
avec lesquelles on façonne des outres, et sur-
tout des esclaves. Son sol, arrosé par plu-
sieurs cours d'eau, est d'uné admirable ferlili-
(1) 1 -vol. 8% 1851. Benjamin Duprat.
té. Il produit à peu près les mêmes plantes
que le Darfour, mais en plus grande abon
dance, et alimente une population pliis nom
breuse. • ~
Cette contrée est divisée en cinq grands
districts, dont les chefs, avec leur pompeux •
titre de roi ? sont soumis à l'autorité d'un sul
tan entoured'uu respect qui.ressemblé àune
' idolâtrie. Les Ouadayens croient que du mo
ment où il monte sur le trône, leur souve
rain est, par une grâce divine, investi d'un
pouvoir surnaturel; qu'il pénètre,par un don
de seconde vue,dans les secrets les plus pro
fonds; qu'il voit tout et sait tout. Ils ont pour
son nom un tel respect., que tous ceux
qui,, à son avènement'au trône, porteraient
par hasard le même nom, doivent aussitôt
l'abdiquer, afin que celui du maître soit uni
que dans le royaume, et qu'on ne le profane
pas en l'appliquant à un être vulgaire. Pour
eux-,d'ailleurs, ce sultan est le seul qui existe
au monde. Si un étranger parle par mégarde
du sultan de son pays,, les fidèles Ouadayens
l'arrêtent aussitôt. Il n'y a, disent-"ils,
qù'uh sultan sur terre, c'est celui du Ouaday..
On conçoit quel doit être, avec de telles
croyances," le pouvoir de cet homme et avf'c
quelle agréable aisance il-dispose de la for
tune et de la vie de sessujéts.-QuandSabeun,
qui fut un des plus illustres, un des meîl-'
leurs soii|fpi\iins du Odaday, se mit en cam
pagne pour en vahirJeBaguermeh, ses officiers
le suivaient avec anxiété dans cetteayentureu-
se expédition, et personne n'osait lui en repré
senter les périls. Après le longues réflexions,
un de ses conlidenshabituels résolutpourtant
dè foi dire à cet égard sa pensée. Les visirs
auxquels il communiqua son projet lui di
rent que., s'il réussissait, ils lui donneraient
•pour prix de sa hardiesse cent chevaux de
choix, cent chameaux et cent esclaves. En
couragé par une telle promesse, le brave Oua-
daven se tend près du sultan et lui adresse
sa harangue. Le sultan l'écoute très bénigne-
•ment, puis b fait attacher à un arbre/or
donne qu'on le garde là jusqu'au retour
de l'expédition et poursuit sa marche. A
quelques jours de distance, comme le pé
ril de la campagne, devenait de plus en
• plus imminent, un des parens def Saboun
se hasarde à lui soumettre quelques nou
velles observations. Saboun le condamne à
mort et continue à s'avancer vers le pays de
Baguermeh où il reapporte une victoire com
plète.
Cet autocrate africain habite-, au centre de
sa capitale,une maison en pierre,élevée d'un
étage au-dessus de toutes celles-de ses su
jets et entourée de quatre murs. On ne par
vient à l'appartement qu'il occupe qu'en
passant successivement par sept portes et en
se soumettant à un rigoureux cérémonial. A
la première porte, celui quia l'honneur de
se rendre près de sa redoutable majesté,
doit ôter. sa chaussure, à la seconde son
turfian, à la troisième -sa ceinture; ainsi de
suite, jusqu'à ce qu'il arrive, à peu près nu-
cqmme un ver de terre, devant son sovive-
vain, qu'il n'a pas même le bonheur de con
templer lu d ius le ou irs de ses audiences,
le sultan i t c i h d rrière une espèce de
cloison, fu te iv c un natte, à travers la
quelle il entend aqj on lui dit, et peut voir
ses visiteurs sans en etre vu. Le vendredi,
pourtant t^io a^ojr prié dans Ja .mos
quée, il sort des profondeurs de sa re
traite, va s'asseoir à l'entrée de la seconde
enceinte de son palais, à l'ombre d'un arbre,
son chêne de Vincennes, pour.rendre-lajus-
tice, ou pour passer en revue ses troupes,
qui sont assez considérables. Un corps de
•4*000 liommes^choisis,comme les prétoriens,
daus les rangs de l'armée, portant sur la tête
des caîq'ues en fer et à la main de lourdes
massues, est spécialement affecté à la garde
de sa demeure. Chaque- soir, un millier de
ces:hommes s'approchent du palais au bruit
"des tambourins ; cinq cents d'entr'eux se'
rangent devant sa muraille extérieure ; cinq
cents autres àu-délà.
*Le cérémonial auquel on est astreint pour
pénétrer jusqu'à l'appartement du souve
rain, la garde nombreuse dont il s'entoure,
le soin avec lequel les gens de'sa maison
évitent d'aller deux jours de suite puiser de
l'eau poursonsei'vicèà la même fontaine, dé-
montrentassez que,malgré le culte queses su
jets professent pour sa sublime grandeur, le
superbe sultan du Ouaday ne se croitpasplus
v que les pauvres rois dè l'Europe, à l'abri
'd'une sinistre trahison, La ville de Ouarah,
qu'il habite, est très populeuse ; il ne lagou-
verne pas sans'y faire de temps à autre quelque
sanglante exécution, sans y eveiller par consé-
quentplus d'un sentimentde haine, plusd' un
désir de vengeance. Puis les Ouadayens sont
d'une nature entreprenante, belliqueuse. Ils
se vantent d'être les hommes les plus coura
geux qui existent. Comme signe, évident,
palpable, de leur côurage, ils montrent deux
-tumeurs, ou,pour parler le langage p'hréno-
logique, deux bosses qu'ils se l'ont pousser
derrière les oreilles par des ventouses et des.
scarifications. Quiconque n'a pas comme eux
ces .-deux bosses caractéristiques est à leurs
yeux un lâche, a Rien de nouveau sous le
soleil », a dit le sage Salomon. Les systèmes
de Gall et de Spurzlieim nous sont apparus
comme une découverte ; les voilà .devancés
dans leurs ingénieuses combinaisons par une
barbare tribu d'Afrique.
En proclamant leur courage, les Oua
dayens ne se comparenf pas au lion, selon
l'expression proverbiale, mais au buffle.- Le
buffle ne ser laisse pas atteler et ne laboure
pas. Aussi, les fiers Ouadayens se gardent-ils
bien de s'asservir à une telle tàeïie. Ils
abandonnent les travaux de la' maison et
des champs à leurs femmo3, qui, en gé
On commence à comprendre aux États-
Unis que les démonstrations des symphâti- -
seurs en faveur de Kossuth prennent un
caractère inquiétant pour les relations du
gouvernement américain avec les puissances
européennes. Cette impression deviendra,
probablement plus-générale, quand on y
connaîtra les événemens de France. Voi
ci les nouvelles apportées aux journaux
anglais par le steamer Pacific. Nous don
nons d'abord les faits, puis après, les ré
flexions qu'ils inspirent à un journal de New-
York . ' ■ •• - - -
New-York, 20 décembre.
La: chambre des representans a, comme nous
l'avons dit, passé avec une immense majorité, la
proposition du sénat pour la rèceg|ion de Kossuth.
Allant même plus loin que le sénat, des représen
tai avaient présenté plusieurscurieuses résolutions,'
qui toutes ont été rejetées.
Le proscrit hongrois se trouve toujours à Newr
York, d'où il doit partir lundi prochain pour ,s~e
rendre à Cincinnati, • Philadelphie et Washington,'
où le congrès le recevra dans son sein. En atten-
" dant, son séjour dans notre ville ne lui laisse pas
un moment de repos ; tantôt ce sont des comités
qui lui présentent des adresses auxquelles il ne
. peut se dispenser de répondre, tantôt des récep
tions publiques, où il fait de longs discours pour
exciter les Américains au soutien de sa cause. Il a
fait entre autres trois longs discours : lè premier
à la milice de N^w-York, au Castle-Garden; le se
cond à Tammany-Hall, à la réunion du parti dé
mocrate, de l'ancienne roche ; et le troisième, hier
au soir, au Tripler-Hall, où il parla aux avocats de
New-York * -, '
l'.-S. Au moment de mettre sous presse, nous
recevons la dépêche télégraphique suivante d'qa
de nos correspondans de Washington « J'ai été
informé, dit-il, par une bonne autorité que tous
ou presque tous les ambassadeurs des puissances
européennes monarchiques ont eu des conférences
pour adopter la-marche à suivre en conséquence
de la réception publique faite à Kossuth, par le
président et le congrès, à son arrivée à Washing
ton. »
néral, sont assez belles et n'Ont pas le
teint. plus bronzé que. lès-Abyssines.' Ce
sont les femines qui vont au marché vendre
ou acheter les'denrées, avec deux paniers
-suspendus aux deux extrémités d'un bâton
qu'elles portent assez gracieusement sur l'é
paule. Ce sont les femmes qui cultivent le
sol, l'ensemencent et récoltent les grains.
Les hommes réservent leurs forces pour la
guerre, pour le service de leurs rois, pour
la chasse aux esclaves.
Leurs armes spnt encore les armes des
peuples primitifs, la lance êt la javeline, le
•carquois et les flèches. Leur tête est couverte
d'un casque en fer d'où tombent trois pla-
ques«enfer, deux sur les tempes, , une sur
le nez. Leur corps est revêtu d'une jaquette
en drap, piquée, bourrée" de coton,' qui leur
sert de plastron ; au bras gauche, est suspen
du un bouclier fait avec la peau épaisse, so
lide, d'un animal aquatique qu'on appelle
Jeint. Passionnés pour leurs chevaux, ils di- •
sent avec le prophète : « Aux crins qui flot-
tent.sur le front des coursiers est attachée la
victoire jusqu'au dernier jour du monde. »
Ils couvrent lé poitrail, les flancs de ces che
vaux de caparaçons en drap de diverses cou
leurs préparées de façon à.amortir les coups
de l'ennemi. Ils les exercent à des manœuvres
habiles, à des espèces de steeple-chase dont
les sportm.'n d'Europe n'ont pas .encore eu •-
l'idée. Nous nous faisons un devoir de leur
indiquer ces courses ouudayennes, persuadé
qu'elles ne peuvent manquer de séduire
l'imagination de plus d'un jockey-club.
Voici comment le cavajier ouadayen démon
tre la doubla et quelquefois la triple puis
sance de son coursier : Il partavec ceux qu'il
a défiés et doit arriver avant eux à la
station indiquée. A celte première sta
tion, il trouve d'autres cavaliers montés
sur des chevaux frais, qui s'élancent à
ses côtés; il doit les devancer encore à la
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