Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1844-12-12
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
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Description : 12 décembre 1844 12 décembre 1844
Description : 1844/12/12 (Numéro 347). 1844/12/12 (Numéro 347).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LE CONSTITUTIONNEL, JEUBÏ 12 DÉCEMBRE
n'étaient pas encore rendues sur la frontière Lucernoise et même de li-
cepaçîêr; toîiïescéllës fhiseà sur pied, si lundi prochain: aucun incident
grave n'était survenu. Ces mesures avaient causé beaucoup de mécon
tentement dans les populations qui y voyaient pli pas rétrograde.
Tout a changé de face depuis cette nuit ; l'arrivée de 'deux ^estafettes,
expédiées à deux heures d'intervalle, a, au contraire , fait accélérer la
marchédesdeux batteriesd'artillerie et des trois compagnies de, cara
biniers qui viennent à l'instant de^uitfè'r 'Bêrfiè pouf réjoin'dre lés tr«S
bat$J[pjy[[ dlitfaateçjé, .dèjà'jÉ^elpnnés sur la frontière Lucernoise. Le
bureau militaire a été ouvert toute la nuit pour activer les préparatifs et
l'enVoi des munitions. ' "* v**,.
Rien n'av.a,it éclaté à Lucerne hier au soir. mais on «'attendait t à une.
collision pour la nuit. Lucerne était remplie de troupes fidèles ; mais il
devait .y, avoir upe démonstration d'autres parties du.canton hostiles ayx.
jésuitës;" ët ce moment âèvait ètre^si par les libéravix de la ville! Mal
gré un froidintën^è', n^trbu^'j^rj^nt'a^'e^oç^tsiâé ;.un grand
nombre d"étudiàns armes' ont quitté Bérne ce matin pour voler au secours
des libéraux de Lucerne. . .
répapd ici une multitude de .bruits qui ne reposent guère que sur
les ,espérançes dë cedx qui " lés propagent, màis qui tous prennent léur
sotirce dans l'aversion Ta plus protioncéè contre les jésuites. Ce qu'il y
aW.certMh.iç'est que Berne est décidé à frapper uh grand coup , si Lu
cerne, pour soutenir ses jésuites", réclame l'intervention des cantons pri
mitifs. H est question de la levée entière du contingent d'élite cantonal
ny>i!tarçt à vingt-quatre mille hommes. i',
• Un grand nombre de volontaires d'Argovie et de Bâle-Cainpagne,
ont franchi la frontière pour aider les.Luçernois à renverser leur gou
vernement. _
^ Le conseil d'état a délibéré aujourd'hui mercredi, sous la pré
sidence de M. le garde-des-sceaux, au sujet de l'enregistrement et
de la vérification de la bulle relative à.Ia création d'un évêquepri-
micier, avec juridiction, épiscopale sur le chapitre de l'église de
Sàiint-Denis, et sur les chapelles des maisons de la Légion-d'IIon-
neur. ' ' '
"Plusieurs membres ont émis l'opinion que le,conseil d'état de-
Tait se considérer comme; incompétent dans une circonstance où la
b|l|le devant êtr|é' soumise ;^ la vérification des chambres , il se
parait faire qjte le pouvoir législatif refusât d'admettre ùnè huile
que Je 1 conseil aurait précédemment acceptée, La majorité a de-
eompè^^é'da"bimèri.'pqmme le conseil, à une simple protestation contre la
rêyeiîlîçfttîon ïllég^ei, de' l'administration ttmporfiïle des; églises
en, fevéùjr d,es évoqué?. dépendant une sim^e formule suffit-;
elfe ^Jinjorncînt ^ 1 affîç|e de sj, éjtrfîhgës prétentions T, '■ '
bn,nous,éçrit4e Lyoii': ^
« À l'^ppr£«he de. la cession, les publications! contre l'Université,, un
mb^iènt' suspendues, viennent de^recomméhcer avec plus de vivacité que
jafiMiç.dàns.'la ville dèLyOn: En cemomeht é'y publient ufte'série de dia-
logùés sur'là liberté-d'enseignément', attribués aux ecclésiastiques de là
rue Sala. En même temps vient dé paraître un gros livre intitulé : -Le mi
nistre de l'instruction publique aux prises avec la liberté de l'enseignement,
ouftéfexiçns sur; l'exposé de? çaotifs du projet de loi de M; Yillemain a.
laclianjb^ des députés, par jin, ancien yicajre-, général. Cet ancien vir
cairet-géneràl, fort connu a Lyon, a soin d'annoncer en ce moment qu'il
ébrit pair ordre sùpèn'eurl*Sùppositibns de M. Vilfeinairi, équivoques dé
M. Villèmain, faux sens donné par M. Villèmain à la liberté d'enseigne
ment, telles sont Tes Irais" grandes divisions du livre. Toutes les vieilles
déclamations contre l'Université y sont répétées et-amplifiées. Il n'y a
point de religion, point de, morale dans les collèges royaux ; les aumô-
«Wr e«Tvf rmb nnmmo rlba onccicrnÀc nnnr tfnmnôr loâ riarona Oublia
Toutefois; • parmi, tous - ces reprochés, " fious avons remarqué celui de ne
pas insister assez, dans l'enseignement philosophique, sur la spiritualité
de l'aipe, l'existence et les attributs de Dieu. L'auteur devrait tâcher de
se mettre unpeu iaieùx d'accord avec ses amis de la chambre des pairs.
IHtrottVô trop-'restreint ce que' précisément ils veulent supprimer!
Quels sbnt les mieux avisés? Enfin; il fait vigoureusement la guerre aux
Sfcultés de théologie ; il ne comprend pas que dés prêtres puissent en
aucune façon consentir à dépendre de l'Université,-et il voit là le prin-
ciped'unschismedans l'église de France. Mais il est dans l'ouvrage un
passagequi,plus que tous les autres , nous a frappés : a A moins dë ;
prétendre que la, France a sans nul motif renversé un trône et opéré
mé grande révolution, il fatit dire qù'elle avait pour but dé s'affranchir
pos.) Voilà^ôné idée*neuve qui appartient tout entière'à M. l'ancien vi-
caire->génëral; Dans son'zèle pour la liberté d'enseignement, comme il
a dû : Vivement applaudir au triomphe des coràbattans de juillet et à la
chuté de l'ancienne dynastie! '
Encore un mot sur l'auteur du livre, qui fera mieux juger le livré lui-
même. L'ancien vicaire-général est'M ; l'abbé Càstel, chanoine de Iiyon,
.. . .. , ; qu'aujourd.'i
pestilence, que les facultés de théologie méritent l'anatnême, et que les
qui professant ainsija théologie soient de vrais schismatiques?
Les deux premiers décrets dont nous avons donné hier le texte, ont
dé portés le 5 décembre à la chambre des députés de Madrid. On n'a
pdiht.prïêsênt^ tèlfîi'ûuifconcerne la suspension de la vent§,dès biens du-
clergé ; niais (/uisqtaeion rend cess biens; la suspension est de droit. Ohj
évalue^à 459 millions de.réaux (environ 40 jnillions ( de francs) par ;an laj
(JotaJjbn du culteet du çlerjjé. ' V.' i $ i
""Dans ëêttë mêmë^séancèT a été présenté un'projet de loi portant ap r "
probation de la conversion en 3 pour 100 des titrés de la dette flottante
smt^foùïqilure^sft
cipations de diverses natures.
La discussion a commencé sur le projet ayant pour but d'autoriser le
gouvejnenjent à organiser l'a(lm|nistration par oraonpafice./ Un amende
ment a été adopté pour ranger lé conseil a'état au nombirê des institu
tions qué le gouvernement pourra ainsi réglementer.
La corresjSondànce dé Madrid -parl^ en ces. termes dé . là présentation
des projets dé loi sur lè clergé V « On'dit que le projet dé loi surle culte
et le clergé n'a pas produit, à première vué, un excellent effet sur l'as-
sen^lée. plusieurs députés sortant de 1? s4mçe, exprimaient, quoique
ministériels,' une opinion peu favorable à cette mesure qui mérite d'être
«xàminée attentivement," avant qu'une opinion définitive soit adoptée à,,
cet égard. » ; " '
Le général Castàheda , cité'à l'effet d'être entendu à raison de l'accu
sation dé complicité qui pesait sqr lui, dans la cause instruite sur la ré
volte de D. Martin Zurbano, s'étant éloigné sans autorisation royale ,
vient d'être dépouillé de ses grades, honneurs et décorations. On vient
aussi de donner au général; Ramorino l'ordre de quitter Madrid, et- dans
l'affairé du colonel Rengifo, le fiscal aconcluàla peine de mort contre
le colonel èt cinq autres accusés. Il est fort probable que des conclu
sions non moins sévères seront prises par le conseil de guerre chargé
d'instruire à Logrono sur les autres accusés du complot de Zùrbano.
En ce qui concerne celui-ci, on ignore complètement sa retraite.
Quant à la Catalogne, nous lisons dans une lettre de Figuères du 4"
décembre que les bandits connus sous le nom de Trabucaires, ont re
paru dans la contrée,, et lèvent des contributions forcées sur divers vil
lages de la montagne. « Les Trabucaires, dit la Verdad, ne sont ni des
carlistes, ni des Jamancios, ou révolutionnaires; ce sont tout siriiple-
ment des voleurs qui adoptent la bannière qui leur convient pour exer
cer leurs brigandages. On espère pourtant qu'ils seront bientôt répri
més, car les populations s'oiganisent par districts, et vont agir d'après
un plan uniforme, afin de délivrer le pays de ce fléau. »
; Le Montezuma vient d'arriver avec dés nouvelles da New-York du
,46 novembre. On ii'àVâit pas encore le résultat officiel de l'élection de
M. Polk, et déjà l'on met en avant les noms des personnes qui entreront
dàns le r cabinët-sous sà présidence 1 . On cite MM. Wright, Biichanàn et
Stewenson. ■ '
; - Les astrologues avaient prédit qu'il y aurait un changement de règne
en Perse, au mois d'août, et toutes les affaires avaient été interrompues;
mais octobre étant arrivé sans que ce changement se soit réalisé, le.3 af
fairés ont répi;is leur cpurs et les négocians ont recommencé leurs opé
rations.
À là fin d'octobre, le shah était à Schemran, résidence située au nord
de Téhéran. Le colorié! Sheil, ministre anglais, le comte de Meden, mi
nistre russe, et M. de Sartiges, envoyé extraordinaire de France, sont
campés dans le voisinage sous de belles tentés; ils visitent fréquemment
le shah et son grandvisir, Hadji-Mirsa-Agasi, tout-puissant et d'uneava-
rice sordide: cet hommen'a que deux passions, thésauriser et fondre des
canons. Toutes Jes. semaines on fond un canon de42ou de 24, et le grand
visir est toujours présent. Cette manie coute au gouvernement des,som^
nies énôrndes. Lé shah nè fait pas d'observations: il a ponr son visir, qui
l'a élevé et qu'il croit un saint, la vénération la plus profonde. Moham-
medrShah n'a qué 38 ans, mais c'est un homme usé par les débauches.
La luxure, la gourmandise, on pourrait presque dire la gloutonnerie , et
le compte qu'il fait sans cesse de ses diamans, voilà les principales occu
pations dû shah ; il aime beaucoup les exécutions, et surtout il assiste à.
l'opération de la bastonpade ; il lui plaît aussi , fort souvenj; d'aller voir
couper les oreilles des condamnés. Hadji-Mirsa-Agasi domine le shah de
Perse, commme Riza-Pacha domine lé faible Abdul-Medjid à Constanti-
iiople. . .
Intérieur.
PARIS V 11 DECE3ÏBRE.
Ùnè ordonnance du Roi prescrit la publication' de la convention con
clue', lé -26 septembre ; 4844, entre la France et le grand-duché de
Luxembourg,- pour l'extradition réciproque des malfaiteurs.
— Le bulletin' des Lois publié ce t matin, contient un certain nombre
d'ordonnances accordant des crédits supplémentaires à divers ministè-
rés; L'une d'èlles concerne le ministre des finances. Elle présente un
total de près de 7 millions en dehors du budget.
Lè roi des Belges doit partir, jeudi pour se rendre à Paris, avec.la
îa reijiê, àfin d'être réunis a la famille royale de France, pour l'arrivée
du duc et de la duchesse d'Aumale. Les équipages du roi Léopold ont
,dû partir aujourd'hui de Bruxelles. . •
C'est àù pavillon de Flore que vont être logés M. le duc et Mme la
duchesse d'Aumale. Le rez-de-chaussée est occupé par Mme Adélaïde ,
.--Les dimanches messe ouïras etles fêtes pareillement, dit Mlle de Cla-
■vières ; .venez7Vousà Saint-Roch avec moi, ma chère Félicie?
—Certainement, ma sœur, répondit-elle; c'était mon projet; vous le
•Voye?, je suis prête.
.Tandis qu'elle mettait son chapeau devant la glace, Séraphine s'appro-
cl>a de la fenêtre et regarda machinalement dans le jardin ; aussitôt son
visage se contracta, ses joues s'allumèrent et elle détourna les Yeux avéc
tin mouvement de fureur,"de dédain, de confusion et de douleur : elle,
venait d'apercevoir les deux suivantes arrêtées sur la pelouse : l'une riait
aux éclaté; l'autre : avec cette verve mimique particulière aux sourds-.
n\uets, contrefaisait le muffle saillant et le jeu de mâchoires d'un pour-
ce?u. .
Avant que Félicie eut achevé de.nouer son chapeau, Mlle de Glavières
avait repris sa,physionomie ordinaire. Pendant toute la : journée elle ou
blia; cet. incident ; mais le soir, quand ses femmes l'eurent mise au lit,
elle çommanda qu'on Jà laissât seule et qu'on fît monter la Carbonnet.
—Je suis mécontente, lui dit-elle aigrement; on me sert avec une rié-
gligenpe. i'ipiie,-. Ces,demoiselles sont d'une maladresse insupportable...
Ji^qu'ici j'ai pris patience, mais enfin tout a un terme ; j'ai résolu .de
n\ettr^ ordïie à cel^. i, ,, ,r ..
.— Mldembiselle, n'ai qu'à parler, balbutia la Carbonnet, interdite et .
cfeerçhàn|,fi dévilttèr ,1e véritable, motif de cette sorti».
—Pour l'exemple, il faut d'abord congédier Mlle Zoé, reprit Séraphi- .
nftj.p'est d'elle, particulièrement que je;suis mécontenteellé n'est bonne
à ^énqvt'à promener Cupidon dans le jardin. ;
I tt-, C'est la; vérité, ; répondit obséquieusement la Carbonnet; il a fallu .
toute, l'indulgence de Mademoiselle poun garder, pendant si long-temps,
unçf#i®e,dechainbre:quin'a d'autre, talent que celui décoiffer un pe
tit chieti.avec .des Tubansi roses. :
ttt Demain,nwtiîi vous.lui.donnerez son congé; qu'elle ne reparaisse
pljis devant miji. Il faudra aussi engager ma sœur à renvoyer cette pe-:
tité muette, votre protégée ;... elle me-déplaît... -
-rr ,J'^i dit à;Mademoiselle les qualités qui m'avaient fait songer à elle.
T-^Ouijvous m!en. avez fait le détail;, interrompit Séraphine d'un ton ,
ironique ; une fille réservée, discrète, muette enfin... Allez ! elle est aussi:.
bavarde,que.sespareilles.;..,; . .
, Bjen j pensà la .Carbonnet, pour laquelle, ce mot fut une révélation,
la.pètitè sotte a gesticulé devant Zoé, et Mademoiselle.l'a vue.
,r-î II faiiJÇ que ma sœur congédie cette, créature, continua. Mlle de Cla-
vières ; ce sera vous, Dorothée, qui la remplacerez définitivement.
Cet.te propçsition révolta intérieurement la Carbonnet elle n'y trou-
V Mt r p »8w ^>wp.te,; ipaig. elle .connaissait trop bien, sa maîtresse pour se
permettre un refus ou même risquer une observation, et s'inclinant d'un
çir soumis elle répondit insidieusement :
s Cette petite'muette est, en effet, une stupide créature ; les gens de
l'hôtel se moquent d'elle déjà. Si on l'avait gardée, il aurait fallu la te-
hir nuitet jour renfermée dans l'appartement "de sa maîtresse; au fait,
elle n'aurait pas mieux demandé... Madame ne tient pas, du reste, à
cette enfant; il n'y a que M. le docteur qui s'y intéresse...
* ■— Monsieur de Ramsay ? demanda vivement Séraphine.
— Oui; Mademoiselle, répondit la Carbonnet en tâchant de prendre
un air sensible; c'est un homme si bon et si charitable! Il avait promis
àux parens de Rosette , qui sont des gens très pauvres, de s'occuper
d'elle, et je suis certaine qu'il ne la perdra pas de vue, qu'il fera tout au
inonde pour lui trouver une autre condition.
j — Toute réflexion faite, on peut la garder ici, interrompit Mlle de
Clavières ; puisque M. de Ramsay s'intéresse à elle, tout est dit ; mais
je ne veux pas qu'elle soit la risée de mes géhp ; vous arrangerez les
choses de manière à ce qu'elle n'ait de communication ni avec l'anti
chambre, ni avec l'office. Yoilà tout ce que j'avais à vous dire, Madame
Carbonnet. •
s La femme de charge sortit en se frottant les mains et en murmurant :
j— C'est bieiil c : è3t pour le mieux 1.. . Comme elle a changé de volonté
àu premier, mot que je lui ai dit de M. de Ramsay! elle qui n'avait ja-
|nais eu.la moindre-condescendance pour personne!.. Eh! eh! ça sera
comique de la voir amoureuse tout de bon !.. Je deviendrai peut-être sa
çonfidénte.J.
: Plusieurs jours s'écoulèrent sans amener aucun événement de quel
que importance ; les rapports entre Séraphine-et sa jeune belle-sœur
paient calmes et faciles; M. de Ramsay prenait naturellement sa place
dans cette intimité et il la cultivait assidûment. On voyait d'ailleurs peu
de monde à'l'hôtel de Clavières, et la vie qu'on y menait était tout-à-
fait unie et monotone. Pourtant il y avait au fond de chacune de ces.
existences de iecrètes agitations r et deux d'entre elles étaient en proie
mx troubles; aux émotions violentes d'une passion contenue et cachée,
tfais ces; trois personnes, qui se voyaient chaque jour, presque à toute
îeure, ne soupçonnaient pas mutuellement leurs secrets et demeuraient
solées dans leurs préoccupations.
Mlle de Clavières en était venue déjà à s'apercevoir qu'elle éprouvait
jour M. de Ramsaydessentimensdontellenes'étaitfaitjusqu'alorsaucune
dée,; Etonnée de ce qui se passait dans son ame, elle s'abandonnait sans
réserve à;cet impérieux penchant; elle savourait, pour ainsi dire, sa pas
sion ; elle s'enivrait secrètement de ces émotions inconnues, et ne regar
dait pas en .dehors d'elle-même, tant elle était absorbée par la décou
1844.
"■ I.m .17,111.11 i il!) iliiy il» |i ,, III Hilll lt.»UI
sœur du Roi. Le premier étage par M. le prince et Mme la princesse de
Joinv.ille. Le deuxième est préparé pour recevoir le troisième fils du :
Roi et sa jeune épouse. . , ' .
— le préfet de poljbe habite maintenant rancienîhôtgl de la cour
des conîp&s, richement r^Jtauré et décoré j mais.le 1 cabinet 'de ce fonc
tionnaire est toujours à l'ancienne préfecture jdontr les bureaux ne seront
thinsféréSjqu'au printenjpg pjï3pl}j}n 4 (}3fl s les nouveaux locaux qui leur
sont' destinés. ** ' -, r » ? f ■ " •' > f?
« . -r- DeStlettres de Rhodez annoncent que M. Jlonseignat. va donner sa
' démission de député et être nommé préfet de l'Aveyron. Daiç cçs pré
visions, on fait déjà les dématrehes. les,,glus actives,en, fayeVç de^I.rMis
chel&hevalier, qui ne paraît pas à bput de ses infortunes électorales. On
parle d'antres tripbtagés au sujet de cette élection. Si^îes détails qu'on
publie sont èxacts, ils pourront donner lieu à;une enquête. '{Natibnal.)
— Le çonseil.munjçipal de Paris vient ,dft prendre,, s»r, lai.pcoposition
de M. le préfet de la Seine, une grave décision : à partir du .4^.janvier.
484S, il sera exigé des compagnies d'éclairage au gaz , au jprbfît "dèlâf
ville de Paris, un droit de location pour les conduites qji'cHes ont placées
et qu'elles placeront, avec l'autorisation administrative, sous" les voies
publiques de la,ville. ; , '
C'est d'après les lois du 44 frimaire an VII.et du 40 juillet 4837, con
cernant les recettes communales, que l'administration municipâlé 'de la
ville de Paris se croit fondée pour établir; ce nouvel impôt , dont le
produit, qui sera affecté à la caisse communale; est évalué à. environ
quatre à cinq cent mille francs par année., ; , ;
— Par arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, endate du 9
décembre, M. Planche, conserva teur-adjoin t de la biblio thèque ,de, l'Unir,
versité, est nommé conservateur de cette bibliothèqHe., en reniplace-.
ment de M. Burnouf, décédé. i , ; ■ - i
Par un autre arrêté de la même date, M- Lebas, membre de, l'Acadé*.,;
mie des inscriptions, maître des conférences, à l'école normale, est
nommé conservateur-adjoint de la bibliothèque de l'Université, en rem-r,
placemèift de M. Planche, appelé aux fonctions de conservateur,
— M. Joseph Olozaga, frère de l'ex-président du conseil d'Espagne,
est passé aujourd'hui par Paris, se rendant d'Espagne à Londres.-,
. — Le duc d'Qsuna, élu député aux Cortès par la province de Zaroora,
n'a pas.accepté ces fonction^. . .. T
. La chambre des députés de Madrid,se compose de 241 membres
150 seulement ont pris part au vote sur la réforme de la constitution.. :
—. Le célèbre fabuliste russe Kriloff, qui yièpt de mourir à- -l'âge de
soixante-dix-sept.ans, a reçu de l'empereur; Nicolas une marque bjen
rare de considération. Le czar.a assisté ; à . ses obfeèques, où-il.est inutile »
de dire que se pressait l'élite de là population. iUne.nombreuse réunion •
de grands dignitaires de l'état, de savans, de littérateurs, de dames,
remplissait l'église de Saint-Isaac de D^lmatie, à l'Amirauté, où S. Em.
Justin, vicaire de la métropole, récita les prières des morts. Le cercueif
fut ensuite emporté de l'église et déposé sur le char funéraire par des!
généraux et d'autres hauts fonctionnaires, parmi lesquels on remarquait'
MM. le général de cavalerie, aide-de-camp-général, comte Orloff, le gé
néral d'infanterie Skobéleff, le lieutenant-général Wachsmuth , légéné-
ral-rmajôxRostovtsoff, exécuteur testamentaire de l'illustre défunt, etc.,;
Les étudians de l'Université entouraient le char, soutenaient le dais et
portaient les décorations. Une foule immense à suivi le cortège jusqu'au,
monastère de Saint-Alexandre-Newsky, où le'service'funèbre a été cé
lébré par S. Em. Antoine, métropolitain de Novogbrod, de Saint-Péters
bourg, d'Esthonie et de Finlande, assisté de LL. EE. Jnstiri, vicaire'
de la métropole, etAthanase, évéque de Vinitsa. Les restes mortels de
Kriloff'ont été inhumés près de la tombe de son amiN. Gnéditch, traduc
teur de l'Iliade d'Homère. ^
Jusqu'à ses derniers momens, Kriloff avait exprimé le. vœu qu'uni
exemplaire de ses fables fût envoyé à tous ceux qui garderaient souve
nir de lui. Les exemplaires expédiés sont reliés en blanc ayee une bor-,
dure noire, et au-dessus du titre, on lit ces mots, : « Souvenir d'Iwanj
Andrejewitch, conformément à son souhait. »
— Un traité pour la suppression du droit d'aubaine a été conclu en-,
tré la Russie et le Portugal.
—. On avait employé en Pologne, dans les derniers temps, pour se.,
Boustraire à la conscription , un moyen qui a été déjà employé ept.
France, sous l'empire. Des jeunes gens, qui étaient astreints au service
militaire, ont épousé des veuves plus âgées qu'eux et mères de plusieurs
erifans, pour pouvoir, en leurqualité de pères de famille, être exemptés
du service. Le prince, lieutenant-général du royaume, vient dé publier
une ordonnance qui a été lue en chaire et qui porte que dorénavant ' de
pareilles unions ne pourront plus dispenser du service' militaire.
— La nouvelle loi qui limite l'usage de l'eau-de-yie' en Pologne at
teindra probablement plus sûrement son but que toutes lès sociétés de
tempérance; elle limite du 4"octobre au 4" mai la distillation de l'es- .
prit de vin ; elle établit sur les distilleries un droit de licence de 4 50,
300 ou 600 roubles, suivant l'importance de l'usine.: de . plus. ile droit
perçu sur ^chaque mesure d'esprit de.grain fabriqué va en croissant s
dans la progression de 2, 5 et 10, suivant l'importance dQ s la fabrication.; ,
iOn ne pourra plus vendre d'esprit pur dans les cabarets ; lapatente.de>.
débitant sera de 3, 6, 9, et jusqu'à 4Q roubles, suivant i'importarice du
débit. Il est interdit aux israélites de faire le commercé de l'eau-de-vië :
dans les villages. Il est expressément défendu de vendre de l'eau-dé-vie
dans les auberges et les cabarets qui ne sont pas dans le voisinage dei»
verte qu'elle avait faite en se trouvant un coeur. Comme elle avait d'ail
leurs un de ces esprits positifs qui calculent même les suites de leurs
entraînemens, et qu'elle était habituée à ne se faire aucune illusion sur
sa personne, elle ne se flatta point de plaire à M. de Ramsay ; elle ne
forma pas le vain et inutile projet dé lui faire oublier, à force de dévoû-
ment et d'amour , l'atroce laideur de son visage ; elle savait trop bien
qu'elle était une de ces femmes véritablement déshéritées du ciel que
personne ne saurait aimer ; mais elle pensa que M. de Ramsay recevrait
les témoignages de son amour sans dédain, et qu'elle pourrait l'épouser
sans faire un mariage ridicule. Ily avait en elle-même un instinct de ja-
ousie féroce, et c'était peut-être ce qui l'avait préservée jusqu'alors de
'amour ; mais la difformité de M. de Ramsay la rassurait ; elle était
convaincue qu'il n'avait jamais aimé, qu'il n'oserait jamais aimer. Cette
certitude lui suffisait, et, dans l'égoïsme monstrueux de sa passion / elle
ne vit, ne calcula que son propre bonheur.
De son côté M. de Ramsay ne devina point les sentiméns, les projets •
de Séraphine; il accepta avec plus d'étonnement que de sympathie les '
marques d'intérêt qu elle lui prodiguait et ne lui sut gré véritablement
que de l'amitié qu'elle semblaitavoir pour Félicie; Livré d'ailleurs à ses
propres préoccupations, absorbé dans une pensée «nique, il reportait for
cément son attention sur lui-même pour dissimuler les joies amères; les ;
souffrances, les élans involontaires de son cœur : '
La jeune veuve était loin de soupçonner ce qui se passait au fond de ;
cette ame depuisjong-temps subjuguée par une passion?fatale. Elle con
tinua de torturer innocemment M. de Ramsay par leê"témoignages dé
sa cruelle amitié, par les familiarités ingénues et charmantes qu'elle se
permettait quand ils étaient seuls un instant et qu'elle pouvait lui parler •
comme naguères avec une libre et confiante affection. Mais en présence
de Séraphine elle ne trouvait plus rien à lui dire; l'influence de cet es
prit aride, impérieux, refoulait toutes ses impressions et glaçait sa pen
sée. Mlle de Clavières la voyant toujours la même, silencieuse, un peu
triste et concentrée en elle-même, en conclut qu'elle était insignifiante
et sotte. Cette espèce de découverte la confirma dans ses bonnes dispo
sitions et acheva de lui rendre agréable une intimité dont elle, n'avait
pas tant espéré d'abord. Elle ne conçut aucun ombrage d'une personne '
qui s'effaçait si complètement, et elle lui pardonna volontiers les char
mes de son visage en faveur de ce qu'elle appelait sa nullité d'esprit. '
Les habitudes établies à l'hôtel de Clavieres, laissaient àFélicie plu
sieurs heures de solitude et de liberté. Elle passait la moitié de la jour
née seule dans sa chambre, et d'abord il ne lui fut pas possible de vain
cre l'espèce de frayeur que lui causait son mystérieux voisinage. Le
jour elle tressaillait au moindre Bruit, la nuit elle s'éveillait en sursaut -
n'étaient pas encore rendues sur la frontière Lucernoise et même de li-
cepaçîêr; toîiïescéllës fhiseà sur pied, si lundi prochain: aucun incident
grave n'était survenu. Ces mesures avaient causé beaucoup de mécon
tentement dans les populations qui y voyaient pli pas rétrograde.
Tout a changé de face depuis cette nuit ; l'arrivée de 'deux ^estafettes,
expédiées à deux heures d'intervalle, a, au contraire , fait accélérer la
marchédesdeux batteriesd'artillerie et des trois compagnies de, cara
biniers qui viennent à l'instant de^uitfè'r 'Bêrfiè pouf réjoin'dre lés tr«S
bat$J[pjy[[ dlitfaateçjé, .dèjà'jÉ^elpnnés sur la frontière Lucernoise. Le
bureau militaire a été ouvert toute la nuit pour activer les préparatifs et
l'enVoi des munitions. ' "* v**,.
Rien n'av.a,it éclaté à Lucerne hier au soir. mais on «'attendait t à une.
collision pour la nuit. Lucerne était remplie de troupes fidèles ; mais il
devait .y, avoir upe démonstration d'autres parties du.canton hostiles ayx.
jésuitës;" ët ce moment âèvait ètre^si par les libéravix de la ville! Mal
gré un froidintën^è', n^trbu^'j^rj^nt'a^'e^oç^tsiâé ;.un grand
nombre d"étudiàns armes' ont quitté Bérne ce matin pour voler au secours
des libéraux de Lucerne. . .
répapd ici une multitude de .bruits qui ne reposent guère que sur
les ,espérançes dë cedx qui " lés propagent, màis qui tous prennent léur
sotirce dans l'aversion Ta plus protioncéè contre les jésuites. Ce qu'il y
aW.certMh.iç'est que Berne est décidé à frapper uh grand coup , si Lu
cerne, pour soutenir ses jésuites", réclame l'intervention des cantons pri
mitifs. H est question de la levée entière du contingent d'élite cantonal
ny>i!tarçt à vingt-quatre mille hommes. i',
• Un grand nombre de volontaires d'Argovie et de Bâle-Cainpagne,
ont franchi la frontière pour aider les.Luçernois à renverser leur gou
vernement. _
^ Le conseil d'état a délibéré aujourd'hui mercredi, sous la pré
sidence de M. le garde-des-sceaux, au sujet de l'enregistrement et
de la vérification de la bulle relative à.Ia création d'un évêquepri-
micier, avec juridiction, épiscopale sur le chapitre de l'église de
Sàiint-Denis, et sur les chapelles des maisons de la Légion-d'IIon-
neur. ' ' '
"Plusieurs membres ont émis l'opinion que le,conseil d'état de-
Tait se considérer comme; incompétent dans une circonstance où la
b|l|le devant êtr|é' soumise ;^ la vérification des chambres , il se
parait faire qjte le pouvoir législatif refusât d'admettre ùnè huile
que Je 1 conseil aurait précédemment acceptée, La majorité a de-
eompè^^é'da"
rêyeiîlîçfttîon ïllég^ei, de' l'administration ttmporfiïle des; églises
en, fevéùjr d,es évoqué?. dépendant une sim^e formule suffit-;
elfe ^Jinjorncînt ^ 1 affîç|e de sj, éjtrfîhgës prétentions T, '■ '
bn,nous,éçrit4e Lyoii': ^
« À l'^ppr£«he de. la cession, les publications! contre l'Université,, un
mb^iènt' suspendues, viennent de^recomméhcer avec plus de vivacité que
jafiMiç.dàns.'la ville dèLyOn: En cemomeht é'y publient ufte'série de dia-
logùés sur'là liberté-d'enseignément', attribués aux ecclésiastiques de là
rue Sala. En même temps vient dé paraître un gros livre intitulé : -Le mi
nistre de l'instruction publique aux prises avec la liberté de l'enseignement,
ouftéfexiçns sur; l'exposé de? çaotifs du projet de loi de M; Yillemain a.
laclianjb^ des députés, par jin, ancien yicajre-, général. Cet ancien vir
cairet-géneràl, fort connu a Lyon, a soin d'annoncer en ce moment qu'il
ébrit pair ordre sùpèn'eurl*Sùppositibns de M. Vilfeinairi, équivoques dé
M. Villèmain, faux sens donné par M. Villèmain à la liberté d'enseigne
ment, telles sont Tes Irais" grandes divisions du livre. Toutes les vieilles
déclamations contre l'Université y sont répétées et-amplifiées. Il n'y a
point de religion, point de, morale dans les collèges royaux ; les aumô-
«Wr e«Tvf rmb nnmmo rlba onccicrnÀc nnnr tfnmnôr loâ riarona Oublia
Toutefois; • parmi, tous - ces reprochés, " fious avons remarqué celui de ne
pas insister assez, dans l'enseignement philosophique, sur la spiritualité
de l'aipe, l'existence et les attributs de Dieu. L'auteur devrait tâcher de
se mettre unpeu iaieùx d'accord avec ses amis de la chambre des pairs.
IHtrottVô trop-'restreint ce que' précisément ils veulent supprimer!
Quels sbnt les mieux avisés? Enfin; il fait vigoureusement la guerre aux
Sfcultés de théologie ; il ne comprend pas que dés prêtres puissent en
aucune façon consentir à dépendre de l'Université,-et il voit là le prin-
ciped'unschismedans l'église de France. Mais il est dans l'ouvrage un
passagequi,plus que tous les autres , nous a frappés : a A moins dë ;
prétendre que la, France a sans nul motif renversé un trône et opéré
mé grande révolution, il fatit dire qù'elle avait pour but dé s'affranchir
caire->génëral; Dans son'zèle pour la liberté d'enseignement, comme il
a dû : Vivement applaudir au triomphe des coràbattans de juillet et à la
chuté de l'ancienne dynastie! '
Encore un mot sur l'auteur du livre, qui fera mieux juger le livré lui-
même. L'ancien vicaire-général est'M ; l'abbé Càstel, chanoine de Iiyon,
.. . .. , ; qu'aujourd.'i
pestilence, que les facultés de théologie méritent l'anatnême, et que les
qui professant ainsija théologie soient de vrais schismatiques?
Les deux premiers décrets dont nous avons donné hier le texte, ont
dé portés le 5 décembre à la chambre des députés de Madrid. On n'a
pdiht.prïêsênt^ tèlfîi'ûuifconcerne la suspension de la vent§,dès biens du-
clergé ; niais (/uisqtaeion rend cess biens; la suspension est de droit. Ohj
évalue^à 459 millions de.réaux (environ 40 jnillions ( de francs) par ;an laj
(JotaJjbn du culteet du çlerjjé. ' V.' i $ i
""Dans ëêttë mêmë^séancèT a été présenté un'projet de loi portant ap r "
probation de la conversion en 3 pour 100 des titrés de la dette flottante
smt^foùïqilure^sft
cipations de diverses natures.
La discussion a commencé sur le projet ayant pour but d'autoriser le
gouvejnenjent à organiser l'a(lm|nistration par oraonpafice./ Un amende
ment a été adopté pour ranger lé conseil a'état au nombirê des institu
tions qué le gouvernement pourra ainsi réglementer.
La corresjSondànce dé Madrid -parl^ en ces. termes dé . là présentation
des projets dé loi sur lè clergé V « On'dit que le projet dé loi surle culte
et le clergé n'a pas produit, à première vué, un excellent effet sur l'as-
sen^lée. plusieurs députés sortant de 1? s4mçe, exprimaient, quoique
ministériels,' une opinion peu favorable à cette mesure qui mérite d'être
«xàminée attentivement," avant qu'une opinion définitive soit adoptée à,,
cet égard. » ; " '
Le général Castàheda , cité'à l'effet d'être entendu à raison de l'accu
sation dé complicité qui pesait sqr lui, dans la cause instruite sur la ré
volte de D. Martin Zurbano, s'étant éloigné sans autorisation royale ,
vient d'être dépouillé de ses grades, honneurs et décorations. On vient
aussi de donner au général; Ramorino l'ordre de quitter Madrid, et- dans
l'affairé du colonel Rengifo, le fiscal aconcluàla peine de mort contre
le colonel èt cinq autres accusés. Il est fort probable que des conclu
sions non moins sévères seront prises par le conseil de guerre chargé
d'instruire à Logrono sur les autres accusés du complot de Zùrbano.
En ce qui concerne celui-ci, on ignore complètement sa retraite.
Quant à la Catalogne, nous lisons dans une lettre de Figuères du 4"
décembre que les bandits connus sous le nom de Trabucaires, ont re
paru dans la contrée,, et lèvent des contributions forcées sur divers vil
lages de la montagne. « Les Trabucaires, dit la Verdad, ne sont ni des
carlistes, ni des Jamancios, ou révolutionnaires; ce sont tout siriiple-
ment des voleurs qui adoptent la bannière qui leur convient pour exer
cer leurs brigandages. On espère pourtant qu'ils seront bientôt répri
més, car les populations s'oiganisent par districts, et vont agir d'après
un plan uniforme, afin de délivrer le pays de ce fléau. »
; Le Montezuma vient d'arriver avec dés nouvelles da New-York du
,46 novembre. On ii'àVâit pas encore le résultat officiel de l'élection de
M. Polk, et déjà l'on met en avant les noms des personnes qui entreront
dàns le r cabinët-sous sà présidence 1 . On cite MM. Wright, Biichanàn et
Stewenson. ■ '
; - Les astrologues avaient prédit qu'il y aurait un changement de règne
en Perse, au mois d'août, et toutes les affaires avaient été interrompues;
mais octobre étant arrivé sans que ce changement se soit réalisé, le.3 af
fairés ont répi;is leur cpurs et les négocians ont recommencé leurs opé
rations.
À là fin d'octobre, le shah était à Schemran, résidence située au nord
de Téhéran. Le colorié! Sheil, ministre anglais, le comte de Meden, mi
nistre russe, et M. de Sartiges, envoyé extraordinaire de France, sont
campés dans le voisinage sous de belles tentés; ils visitent fréquemment
le shah et son grandvisir, Hadji-Mirsa-Agasi, tout-puissant et d'uneava-
rice sordide: cet hommen'a que deux passions, thésauriser et fondre des
canons. Toutes Jes. semaines on fond un canon de42ou de 24, et le grand
visir est toujours présent. Cette manie coute au gouvernement des,som^
nies énôrndes. Lé shah nè fait pas d'observations: il a ponr son visir, qui
l'a élevé et qu'il croit un saint, la vénération la plus profonde. Moham-
medrShah n'a qué 38 ans, mais c'est un homme usé par les débauches.
La luxure, la gourmandise, on pourrait presque dire la gloutonnerie , et
le compte qu'il fait sans cesse de ses diamans, voilà les principales occu
pations dû shah ; il aime beaucoup les exécutions, et surtout il assiste à.
l'opération de la bastonpade ; il lui plaît aussi , fort souvenj; d'aller voir
couper les oreilles des condamnés. Hadji-Mirsa-Agasi domine le shah de
Perse, commme Riza-Pacha domine lé faible Abdul-Medjid à Constanti-
iiople. . .
Intérieur.
PARIS V 11 DECE3ÏBRE.
Ùnè ordonnance du Roi prescrit la publication' de la convention con
clue', lé -26 septembre ; 4844, entre la France et le grand-duché de
Luxembourg,- pour l'extradition réciproque des malfaiteurs.
— Le bulletin' des Lois publié ce t matin, contient un certain nombre
d'ordonnances accordant des crédits supplémentaires à divers ministè-
rés; L'une d'èlles concerne le ministre des finances. Elle présente un
total de près de 7 millions en dehors du budget.
Lè roi des Belges doit partir, jeudi pour se rendre à Paris, avec.la
îa reijiê, àfin d'être réunis a la famille royale de France, pour l'arrivée
du duc et de la duchesse d'Aumale. Les équipages du roi Léopold ont
,dû partir aujourd'hui de Bruxelles. . •
C'est àù pavillon de Flore que vont être logés M. le duc et Mme la
duchesse d'Aumale. Le rez-de-chaussée est occupé par Mme Adélaïde ,
.--Les dimanches messe ouïras etles fêtes pareillement, dit Mlle de Cla-
■vières ; .venez7Vousà Saint-Roch avec moi, ma chère Félicie?
—Certainement, ma sœur, répondit-elle; c'était mon projet; vous le
•Voye?, je suis prête.
.Tandis qu'elle mettait son chapeau devant la glace, Séraphine s'appro-
cl>a de la fenêtre et regarda machinalement dans le jardin ; aussitôt son
visage se contracta, ses joues s'allumèrent et elle détourna les Yeux avéc
tin mouvement de fureur,"de dédain, de confusion et de douleur : elle,
venait d'apercevoir les deux suivantes arrêtées sur la pelouse : l'une riait
aux éclaté; l'autre : avec cette verve mimique particulière aux sourds-.
n\uets, contrefaisait le muffle saillant et le jeu de mâchoires d'un pour-
ce?u. .
Avant que Félicie eut achevé de.nouer son chapeau, Mlle de Glavières
avait repris sa,physionomie ordinaire. Pendant toute la : journée elle ou
blia; cet. incident ; mais le soir, quand ses femmes l'eurent mise au lit,
elle çommanda qu'on Jà laissât seule et qu'on fît monter la Carbonnet.
—Je suis mécontente, lui dit-elle aigrement; on me sert avec une rié-
gligenpe. i'ipiie,-. Ces,demoiselles sont d'une maladresse insupportable...
Ji^qu'ici j'ai pris patience, mais enfin tout a un terme ; j'ai résolu .de
n\ettr^ ordïie à cel^. i, ,, ,r ..
.— Mldembiselle, n'ai qu'à parler, balbutia la Carbonnet, interdite et .
cfeerçhàn|,fi dévilttèr ,1e véritable, motif de cette sorti».
—Pour l'exemple, il faut d'abord congédier Mlle Zoé, reprit Séraphi- .
nftj.p'est d'elle, particulièrement que je;suis mécontenteellé n'est bonne
à ^énqvt'à promener Cupidon dans le jardin. ;
I tt-, C'est la; vérité, ; répondit obséquieusement la Carbonnet; il a fallu .
toute, l'indulgence de Mademoiselle poun garder, pendant si long-temps,
unçf#i®e,dechainbre:quin'a d'autre, talent que celui décoiffer un pe
tit chieti.avec .des Tubansi roses. :
ttt Demain,nwtiîi vous.lui.donnerez son congé; qu'elle ne reparaisse
pljis devant miji. Il faudra aussi engager ma sœur à renvoyer cette pe-:
tité muette, votre protégée ;... elle me-déplaît... -
-rr ,J'^i dit à;Mademoiselle les qualités qui m'avaient fait songer à elle.
T-^Ouijvous m!en. avez fait le détail;, interrompit Séraphine d'un ton ,
ironique ; une fille réservée, discrète, muette enfin... Allez ! elle est aussi:.
bavarde,que.sespareilles.;..,; . .
, Bjen j pensà la .Carbonnet, pour laquelle, ce mot fut une révélation,
la.pètitè sotte a gesticulé devant Zoé, et Mademoiselle.l'a vue.
,r-î II faiiJÇ que ma sœur congédie cette, créature, continua. Mlle de Cla-
vières ; ce sera vous, Dorothée, qui la remplacerez définitivement.
Cet.te propçsition révolta intérieurement la Carbonnet elle n'y trou-
V Mt r p »8w ^>wp.te,; ipaig. elle .connaissait trop bien, sa maîtresse pour se
permettre un refus ou même risquer une observation, et s'inclinant d'un
çir soumis elle répondit insidieusement :
s Cette petite'muette est, en effet, une stupide créature ; les gens de
l'hôtel se moquent d'elle déjà. Si on l'avait gardée, il aurait fallu la te-
hir nuitet jour renfermée dans l'appartement "de sa maîtresse; au fait,
elle n'aurait pas mieux demandé... Madame ne tient pas, du reste, à
cette enfant; il n'y a que M. le docteur qui s'y intéresse...
* ■— Monsieur de Ramsay ? demanda vivement Séraphine.
— Oui; Mademoiselle, répondit la Carbonnet en tâchant de prendre
un air sensible; c'est un homme si bon et si charitable! Il avait promis
àux parens de Rosette , qui sont des gens très pauvres, de s'occuper
d'elle, et je suis certaine qu'il ne la perdra pas de vue, qu'il fera tout au
inonde pour lui trouver une autre condition.
j — Toute réflexion faite, on peut la garder ici, interrompit Mlle de
Clavières ; puisque M. de Ramsay s'intéresse à elle, tout est dit ; mais
je ne veux pas qu'elle soit la risée de mes géhp ; vous arrangerez les
choses de manière à ce qu'elle n'ait de communication ni avec l'anti
chambre, ni avec l'office. Yoilà tout ce que j'avais à vous dire, Madame
Carbonnet. •
s La femme de charge sortit en se frottant les mains et en murmurant :
j— C'est bieiil c : è3t pour le mieux 1.. . Comme elle a changé de volonté
àu premier, mot que je lui ai dit de M. de Ramsay! elle qui n'avait ja-
|nais eu.la moindre-condescendance pour personne!.. Eh! eh! ça sera
comique de la voir amoureuse tout de bon !.. Je deviendrai peut-être sa
çonfidénte.J.
: Plusieurs jours s'écoulèrent sans amener aucun événement de quel
que importance ; les rapports entre Séraphine-et sa jeune belle-sœur
paient calmes et faciles; M. de Ramsay prenait naturellement sa place
dans cette intimité et il la cultivait assidûment. On voyait d'ailleurs peu
de monde à'l'hôtel de Clavières, et la vie qu'on y menait était tout-à-
fait unie et monotone. Pourtant il y avait au fond de chacune de ces.
existences de iecrètes agitations r et deux d'entre elles étaient en proie
mx troubles; aux émotions violentes d'une passion contenue et cachée,
tfais ces; trois personnes, qui se voyaient chaque jour, presque à toute
îeure, ne soupçonnaient pas mutuellement leurs secrets et demeuraient
solées dans leurs préoccupations.
Mlle de Clavières en était venue déjà à s'apercevoir qu'elle éprouvait
jour M. de Ramsaydessentimensdontellenes'étaitfaitjusqu'alorsaucune
dée,; Etonnée de ce qui se passait dans son ame, elle s'abandonnait sans
réserve à;cet impérieux penchant; elle savourait, pour ainsi dire, sa pas
sion ; elle s'enivrait secrètement de ces émotions inconnues, et ne regar
dait pas en .dehors d'elle-même, tant elle était absorbée par la décou
1844.
"■ I.m .17,111.11 i il!) iliiy il» |i ,, III Hilll lt.»UI
sœur du Roi. Le premier étage par M. le prince et Mme la princesse de
Joinv.ille. Le deuxième est préparé pour recevoir le troisième fils du :
Roi et sa jeune épouse. . , ' .
— le préfet de poljbe habite maintenant rancienîhôtgl de la cour
des conîp&s, richement r^Jtauré et décoré j mais.le 1 cabinet 'de ce fonc
tionnaire est toujours à l'ancienne préfecture jdontr les bureaux ne seront
thinsféréSjqu'au printenjpg pjï3pl}j}n 4 (}3fl s les nouveaux locaux qui leur
sont' destinés. ** ' -, r » ? f ■ " •' > f?
« . -r- DeStlettres de Rhodez annoncent que M. Jlonseignat. va donner sa
' démission de député et être nommé préfet de l'Aveyron. Daiç cçs pré
visions, on fait déjà les dématrehes. les,,glus actives,en, fayeVç de^I.rMis
chel&hevalier, qui ne paraît pas à bput de ses infortunes électorales. On
parle d'antres tripbtagés au sujet de cette élection. Si^îes détails qu'on
publie sont èxacts, ils pourront donner lieu à;une enquête. '{Natibnal.)
— Le çonseil.munjçipal de Paris vient ,dft prendre,, s»r, lai.pcoposition
de M. le préfet de la Seine, une grave décision : à partir du .4^.janvier.
484S, il sera exigé des compagnies d'éclairage au gaz , au jprbfît "dèlâf
ville de Paris, un droit de location pour les conduites qji'cHes ont placées
et qu'elles placeront, avec l'autorisation administrative, sous" les voies
publiques de la,ville. ; , '
C'est d'après les lois du 44 frimaire an VII.et du 40 juillet 4837, con
cernant les recettes communales, que l'administration municipâlé 'de la
ville de Paris se croit fondée pour établir; ce nouvel impôt , dont le
produit, qui sera affecté à la caisse communale; est évalué à. environ
quatre à cinq cent mille francs par année., ; , ;
— Par arrêté de M. le ministre de l'instruction publique, endate du 9
décembre, M. Planche, conserva teur-adjoin t de la biblio thèque ,de, l'Unir,
versité, est nommé conservateur de cette bibliothèqHe., en reniplace-.
ment de M. Burnouf, décédé. i , ; ■ - i
Par un autre arrêté de la même date, M- Lebas, membre de, l'Acadé*.,;
mie des inscriptions, maître des conférences, à l'école normale, est
nommé conservateur-adjoint de la bibliothèque de l'Université, en rem-r,
placemèift de M. Planche, appelé aux fonctions de conservateur,
— M. Joseph Olozaga, frère de l'ex-président du conseil d'Espagne,
est passé aujourd'hui par Paris, se rendant d'Espagne à Londres.-,
. — Le duc d'Qsuna, élu député aux Cortès par la province de Zaroora,
n'a pas.accepté ces fonction^. . .. T
. La chambre des députés de Madrid,se compose de 241 membres
150 seulement ont pris part au vote sur la réforme de la constitution.. :
—. Le célèbre fabuliste russe Kriloff, qui yièpt de mourir à- -l'âge de
soixante-dix-sept.ans, a reçu de l'empereur; Nicolas une marque bjen
rare de considération. Le czar.a assisté ; à . ses obfeèques, où-il.est inutile »
de dire que se pressait l'élite de là population. iUne.nombreuse réunion •
de grands dignitaires de l'état, de savans, de littérateurs, de dames,
remplissait l'église de Saint-Isaac de D^lmatie, à l'Amirauté, où S. Em.
Justin, vicaire de la métropole, récita les prières des morts. Le cercueif
fut ensuite emporté de l'église et déposé sur le char funéraire par des!
généraux et d'autres hauts fonctionnaires, parmi lesquels on remarquait'
MM. le général de cavalerie, aide-de-camp-général, comte Orloff, le gé
néral d'infanterie Skobéleff, le lieutenant-général Wachsmuth , légéné-
ral-rmajôxRostovtsoff, exécuteur testamentaire de l'illustre défunt, etc.,;
Les étudians de l'Université entouraient le char, soutenaient le dais et
portaient les décorations. Une foule immense à suivi le cortège jusqu'au,
monastère de Saint-Alexandre-Newsky, où le'service'funèbre a été cé
lébré par S. Em. Antoine, métropolitain de Novogbrod, de Saint-Péters
bourg, d'Esthonie et de Finlande, assisté de LL. EE. Jnstiri, vicaire'
de la métropole, etAthanase, évéque de Vinitsa. Les restes mortels de
Kriloff'ont été inhumés près de la tombe de son amiN. Gnéditch, traduc
teur de l'Iliade d'Homère. ^
Jusqu'à ses derniers momens, Kriloff avait exprimé le. vœu qu'uni
exemplaire de ses fables fût envoyé à tous ceux qui garderaient souve
nir de lui. Les exemplaires expédiés sont reliés en blanc ayee une bor-,
dure noire, et au-dessus du titre, on lit ces mots, : « Souvenir d'Iwanj
Andrejewitch, conformément à son souhait. »
— Un traité pour la suppression du droit d'aubaine a été conclu en-,
tré la Russie et le Portugal.
—. On avait employé en Pologne, dans les derniers temps, pour se.,
Boustraire à la conscription , un moyen qui a été déjà employé ept.
France, sous l'empire. Des jeunes gens, qui étaient astreints au service
militaire, ont épousé des veuves plus âgées qu'eux et mères de plusieurs
erifans, pour pouvoir, en leurqualité de pères de famille, être exemptés
du service. Le prince, lieutenant-général du royaume, vient dé publier
une ordonnance qui a été lue en chaire et qui porte que dorénavant ' de
pareilles unions ne pourront plus dispenser du service' militaire.
— La nouvelle loi qui limite l'usage de l'eau-de-yie' en Pologne at
teindra probablement plus sûrement son but que toutes lès sociétés de
tempérance; elle limite du 4"octobre au 4" mai la distillation de l'es- .
prit de vin ; elle établit sur les distilleries un droit de licence de 4 50,
300 ou 600 roubles, suivant l'importance de l'usine.: de . plus. ile droit
perçu sur ^chaque mesure d'esprit de.grain fabriqué va en croissant s
dans la progression de 2, 5 et 10, suivant l'importance dQ s la fabrication.; ,
iOn ne pourra plus vendre d'esprit pur dans les cabarets ; lapatente.de>.
débitant sera de 3, 6, 9, et jusqu'à 4Q roubles, suivant i'importarice du
débit. Il est interdit aux israélites de faire le commercé de l'eau-de-vië :
dans les villages. Il est expressément défendu de vendre de l'eau-dé-vie
dans les auberges et les cabarets qui ne sont pas dans le voisinage dei»
verte qu'elle avait faite en se trouvant un coeur. Comme elle avait d'ail
leurs un de ces esprits positifs qui calculent même les suites de leurs
entraînemens, et qu'elle était habituée à ne se faire aucune illusion sur
sa personne, elle ne se flatta point de plaire à M. de Ramsay ; elle ne
forma pas le vain et inutile projet dé lui faire oublier, à force de dévoû-
ment et d'amour , l'atroce laideur de son visage ; elle savait trop bien
qu'elle était une de ces femmes véritablement déshéritées du ciel que
personne ne saurait aimer ; mais elle pensa que M. de Ramsay recevrait
les témoignages de son amour sans dédain, et qu'elle pourrait l'épouser
sans faire un mariage ridicule. Ily avait en elle-même un instinct de ja-
ousie féroce, et c'était peut-être ce qui l'avait préservée jusqu'alors de
'amour ; mais la difformité de M. de Ramsay la rassurait ; elle était
convaincue qu'il n'avait jamais aimé, qu'il n'oserait jamais aimer. Cette
certitude lui suffisait, et, dans l'égoïsme monstrueux de sa passion / elle
ne vit, ne calcula que son propre bonheur.
De son côté M. de Ramsay ne devina point les sentiméns, les projets •
de Séraphine; il accepta avec plus d'étonnement que de sympathie les '
marques d'intérêt qu elle lui prodiguait et ne lui sut gré véritablement
que de l'amitié qu'elle semblaitavoir pour Félicie; Livré d'ailleurs à ses
propres préoccupations, absorbé dans une pensée «nique, il reportait for
cément son attention sur lui-même pour dissimuler les joies amères; les ;
souffrances, les élans involontaires de son cœur : '
La jeune veuve était loin de soupçonner ce qui se passait au fond de ;
cette ame depuisjong-temps subjuguée par une passion?fatale. Elle con
tinua de torturer innocemment M. de Ramsay par leê"témoignages dé
sa cruelle amitié, par les familiarités ingénues et charmantes qu'elle se
permettait quand ils étaient seuls un instant et qu'elle pouvait lui parler •
comme naguères avec une libre et confiante affection. Mais en présence
de Séraphine elle ne trouvait plus rien à lui dire; l'influence de cet es
prit aride, impérieux, refoulait toutes ses impressions et glaçait sa pen
sée. Mlle de Clavières la voyant toujours la même, silencieuse, un peu
triste et concentrée en elle-même, en conclut qu'elle était insignifiante
et sotte. Cette espèce de découverte la confirma dans ses bonnes dispo
sitions et acheva de lui rendre agréable une intimité dont elle, n'avait
pas tant espéré d'abord. Elle ne conçut aucun ombrage d'une personne '
qui s'effaçait si complètement, et elle lui pardonna volontiers les char
mes de son visage en faveur de ce qu'elle appelait sa nullité d'esprit. '
Les habitudes établies à l'hôtel de Clavieres, laissaient àFélicie plu
sieurs heures de solitude et de liberté. Elle passait la moitié de la jour
née seule dans sa chambre, et d'abord il ne lui fut pas possible de vain
cre l'espèce de frayeur que lui causait son mystérieux voisinage. Le
jour elle tressaillait au moindre Bruit, la nuit elle s'éveillait en sursaut -
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