Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1935-11-05
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1935 05 novembre 1935
Description : 1935/11/05 (Numéro 21434). 1935/11/05 (Numéro 21434).
Description : Note : Dernière éd.. Note : Dernière éd..
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k663640q
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
^^g^^ffia^iË'iyïTio^N'-
TEMPS PROBABLE:
BFGION PABISIEXNE. KifrtttUiM-
m*nt uki lent, m*ti continu vent va*
xiable et t>ï«t«t nord- ouest elfi tri» ttb**
«m. Nuit S". Jour t 1B°,
KN FftAaCK. Sur toute 1. Fi»h,
&ÛLK1L 1 Jrfvet, 6 h conchtr, h.
LUNE Pleine le ( dern. 4nu4. la 1B.
Le Parisien
i«.aa, RUE D'ENGHIEN, PARIS UO^
AITH11. W°
MARDI
5
NOVEMBRE 1935
Mlnt TUotUu
La Parisien
PUBLICITÉ lis, CHAMPS-ELYSÉES
Le conflit italo éthiopien
LES TROUPES ITALIENNES
SONT AUX PORTES
DE LA ville DE MÀKALLE
L'aile gauche est arrivée Dangolio, à 15 kilomètres au
nord-est de la ville, sans rencontrer de résistance sérieuse,
Le centre et l'aile droite progressent d'Axoum vers le sud,
semblant devoir prendre un alignement sur la riviére Takhazé
L.1 OFFENSIVE S ÉTTBND SUR 1 0O KM.
ET 180.000 ITALIENS Y PARTICIPENT
C'est une offensive italienne de
grande erjv$Pgt»ï»e qui se développe se-
tuellement sur le front du Tigré. Les
troupes d'attaque, fortes de 1S0.00O
hommes, occupent un front large de
100 kilomètres et ont largement pro-
gressé depuis vingt-quatre heures.
Nous avions annoncé hier la prise
d'Hausien au nord de Makallé. Main-
tenant l'aile gauche, commandée par
le général Santini, occupe Dangoho à
15 kilomètres au noid-est de son objec-
tif.
Pendant ce temps, le centre et
l'aile droite, sous le commandement
respectif des généraux Biroli et Mara-
nigna, piuirsuivent leur marche vers le
aud, en n fraction de la rivière Tak-
hgzé, Le centre est en liaison avec
faite gauche et en fin d'étape, sauf Im-
prévu, les trois Eirmées seront mdres-
sées settaibtemetit sur le parallèle de
OCCUPATION DE HAUSI EN
Asïnara, 4 nov. (dép. Bavas)*
La vine de Hausien a été prise de
bonne heure ce matin par les troupes
italiennes. Cette ville, qui se trouve
sur la route de Makallé, est mainte-
nant occupée par les Askarïg du géné-
ral Biroli, qui ont pris position sur les
hauteurs dominant le sud ouest,
cependant que les chemises noires du
général Santmi commandent celles du
Sud-Est.
L'AVANCE ITAIIENNE
DANS LE TIGRÉ
Asmara, 4 novembre {dép. Havas).
Les Italiens n'ont rencontré, jusqu'à
présent, aucune résistance de la part
de l'ennemi dans leur avance vers
Makallé. Les avions italiens n'ont re-
péré qu'un petit détachement de scouts
se repliant de Hauslen vers Makallé,
et un contingent près d'Amba Alagi,
à 45 kilomètres environ au sud de
Makallé.
L'avance des divisons de chemises
noired italiennes a pu, dans ces cou.
ditions, s'effectuer de façon rapide.
L'avant-garde des troupes du général
Santlnl est arrivée k Enda Ouiaera,
hameau situé à environ 5 kilomètres
au delà de Debra Slon. A leur droite,
la dftirton cottfp^fïe de troupes Indi-
gènes, sous le commandement du géné-
ral Bironi, se trouve à.quelques kilomè-
tres de Hauaien que plusieurs patrouil-
les ont déjà parcouru. Les Italiens ont
donc avancé d'une vingtaine de kilo-
mètres leur ligne de front vers le sud
au cours des dernières vingt-quatre
heures.
(La suite à la troisième page.}
L'OUEST EST UNE FOIS DE PLUS FAVORISE PAR LA FORTUNE
Quatre commerçants de la banlieue nantaise
se partagent les trois millions
Dèi qn'ili eurent la certitude de n'être pas le jouet d'une Ulmîon, il. sautèrent
dans Une auto et prirent la route de Paris
L'un des gagnants qui, dïmaacht sptèi-dîrwr, pwdait aux cartel, irait dit
à son partenaire qu'il aurait c tout à l'heure » la revanche
Nastes, nov, (de notre tx>rr. 'part.).
Déjà, lors du précédent tirage,
l'Ouest avait été favorisé, puisque aussi
bien le gros lot de trois millions avait
été gagné par deux habitants du petit
village vendéen de Salnt-Mlchel-en-
llferm.
Cette fois, ce sont quatre commer-
çants de 01-on, petite ville située
à une trontaine de kilométrée de
Nantea, qui se partagent la forte
La Fortune, on le voit, est capable
de fWéliti-
Depuis l'armistice, sang doute, Clis-
son, qui compte peine habi-
tants, n*a jamais connu d'émotion
aussi profonde que ce matin en appre-
nant que la Loterie nationale venait
de favoriser quatre de aea enfanta
MM, Henri Allain, quarante-sept ans.
propriétaire de rnote! de la Gare,
grand mutilé de guerre Julien Tapé,
cinquante-deux ans, contremattre datra
une fabrique de chaussures, père de
quatre enfanta, propriétaire d'un ma-
gasin d'articles de pêche, rue des
Halles Lucien Fradeil, vingt-six aas,
voyageur de commerce, père de deux
eatants, et EmUe Lusseau, vingt-huit
ans, négociant en enarbona, également
père de deux enfanta.
IiOteiit, En médaillon H. T*pé, un 4«* gagnant*, nul » de Ia notiveH* p** de la
(Par bEltnog rarnme.i
Quand, ce matin. les premiers l«c-
tours des journaux de Nantes eurent
répandu la bonne nouvelle, Il n'y eut
bientôt plus, dans chaque maison,
qu'un sujet de conversation les nou-
veaux millionnaires. Toute activité
semblait Btiapendue et, comme noue
arriviona, un peu après 10 heures a
CUsaon, toute la population, malgré la
pluie qui tombait drue, était dehors,
commentant l'événement.
Comment le tailtet apportant la for-
tune dans quatre foyers où régnait
déjà une honnête afaanes fut-Il acquls?
C'est ce que nous a conté Mme Lus-
saau en l'absence de son mari, parti
à la première heure en auto avec ses
amis pour toucher le magot av pavil-
lon de Flore, à Finis,
Les quatre gagnants étaient mis
d'accord pour faire l'acquisition de
quatre billets de la onzième tranche,
dont le profit s'il devait y en avoir
serait partagé égaLement. L'acqui-
sition fut faite dans les premiers jours
d'octobre. à Nantes, au bureau de
tabac de la place du Pa lai 3-de- Justice,
que tient Mme Beauchêne. Puis les
quatre amia attendirent patiemment
les événements.
H. LOISON
(La la la cinquième page.'}
Les dévaluateurs
préparent
une offensive
IL FAUT LEUR RÉSISTER
ÉNERGIQUEMENT
Périodiquement, dans certains mi-
lieux d'affaires ou de politique, on
voit reparaître, goua de nouveaux ha-
bits, le fantôme de la dévaluation. Les
affaires vont-elles cahin-caha ? Déva.
luon& Le blé se vend mal dévaluons.
L'Etat est pauvre, le budget est en
déficit, la trésorerie est pauvre déva-
luons, dévaluons.
C'est une nécessité, dit l'un. C'est
une affaire, pense l'autre. C'est le seul
moyen d'en sortir, proclame un théo-
ricSen. C'est rage d'or, proclame un
buveur de nuées qui finit par croire
aux rêves qu'il engendre.
Certains cercles parlementaires ral-
sonnent froidement l'opération. La dé-
valuation, dlaent-ila, relâchera le cor-
set dans lequel on a ligoté ce pays.
L'argent sera facile, les affaires re-
prendront, les impôts retrouveront
leur rendement, la crise sera résolue.
Certains Cercles financiers arrivent
à la même par un raison-
nement différent. La dévaluation en-
traînera WiïftTt*sé des titres^ peOBen&-
ils; nous retrouverons nos clients
perdus ils reprendront goût à la spé-
culation, puisqu'on fera automatique-
ment des bénéfices sur le papier. Nous
verrons enfin renaître un courant d'at-
faires, et, par conséquent, nous gagne-
rons.
Voilà ce qui se dit, ce que l'on peut
entendre; à peine est-il besoin d'ajou-
trer d'ailleurs qu'auprès de ceux qui
voient dans 1a dévaluation l'espoir d'un
gain personnel certain. hommes poîl-
tiques pensent avec sincérité qu'il y a
là une planche de ealut. Nous pensons
qu'ils s'abusent. La dévaluation est un
mal qui dans certains paya a pu de-
venir nécessaire. Elle est un mal ce-
pendant.
Qu'est-ce donc, d'abord, que la dé-
valuatibn ? C'est le droit que se donne
l'Etat d'évaluer un taux plus élevé
.le stock d'or possédé par l'institut
d'émission, en l'espèce la Banque de
France.
Une loi que l'on vote, un papier que
l'on signe; «'est fait. Le franc passe
de quatre à trois sous. Les 25 qu'il
perd, l'Etat les monnaye sous forme de
billets de banque qu'il peut légalement
émettre. Ces billets vont alimenter la
Tout la mondf: semble
avoir gagné c'est merveilleux*
Qui ne comprend qu'il s'agit là
d'un tour de passe-passe, En effet, les
dévaduateura estimant qu'en France
la monnaie devrait être amputée de
30 Afin, que l'opération produise
25 milliards. Amputons donc de 60
et noua aurons 50 milliards. Cest oim-
ple, vous le voyez. Mais cela ressem-
ble singulièrement au sacrifice d»Ugo-
lin qui dévorait ses enfants pour leur
conserver un père. Je vois bien que
l'Etat s'enrichit en cette affaire, mais
que deviennent les particuliers ?
Pour créer un courant favorable à
l'opération qu'ils envisagent, les déva-
luateurs ne manquent pas de citer les
exemples, désormais classés, de l'An-
gleterre, de fAmérlque et de la Belgi-
que. Regardpna-y d'un peu plus près;
alignons des faits Incontestables, tiré.
de Cas expériences étrangères noua
verrons ensuite s'ils peuvent convenir
à la France.
Ce que l'on ne dit pas, c'est que dans
ces trois pays, la dévaluation était
obligatoire en Angleterre, elle fut
provoquée par l'exode de l'or, en Amé-
Tique et en Belgique, par l'insuffisance
de liquidités bancaires. Quand le pré-
sident Roosevelt décrocha le dollar de
sa valeur or, la faillite des banquea
allait s'accomplir quelques heures plus
tard.
(La suite la deuxième page.)
M. Baron, dépoté des Ba»»i-Aïjm
dont l'auto avait pris feu
est grièvement blesse
II et Jo tflàu* à* an de *•̃ cotnp**
KDODi de route
Aix-en-Provence, 4 novembre (d, Havas}
AlpéS, reg^S^â-'t cfl diparte tn«n-t lors-
que, à une dizaine de kllomètrea d'AJS,
l'automobile danâ laquelle Il avait pris
place heurta un camion et Et'enflamma..
M. Baron. nuU-?ré les bleaaures qu'il
portait, put dégager un de see compa-
gtiùiia. M. Roux, de qui
4 été également blessé.
Et Baron & le péroné fracturé, ÏI de-
vra observer un long repos. Quoique
son état aoit sérieux, ses jours ne pa-
raissent pas en danger.
Changement de temps complet
Le temps est resté très beau et très
doux à Parla et sur la plus grande par-
tie de la France les trois Jours des
fêtas de la Toussaint. mais pas un jour
de plus et, dès hier, la pluie tombait à
Paris ainsi que sur presque toutes nos
réglons, tandis qu'un brouillard épais
persistait toute la journée sur l'Alsace.
La température était en baisse et les
maxima supérieurs à étalent très
rares.
Les venta venaient du sud-ouegt et
ils étalent forts ou très (orts sur la
Bretagne et le Cotentin.
Ce changement de temps est dû au
tent déplaceme>nt vers t'est de l'atrtJ-
.cyclone du norû-eat de l'Europe et au
rapprochement de la dépression venue
du large cette dernière ne trouvait
hier sur le eud-oueat des llea Britanni-
ques et s'étendait à la France, où le
baromètre était en baisse. Aujourd'hui,
la dépression sera sur le nord du pays
avec baromètre voisin de TW mm,
l'anticyclone sera refoulé jusque sur
le nord-est de l'Europe.
En France, la temps sera couvert ou
très nuageux et assez pluvieux en toutes
régions et principalement sur la moi-
tié Est. Les vents viendront de l'ouest
ou du nord-ouest et Seront modérés.
La température continuera à ne ra-
fraîchir graduellement et assez lente-
ment elle va se raprocher peu il. peu
de la normale. Ajoutons que hfer. les
pluies sont tombées à dans le
Centre et le Sud-Ouest de la France
durant la matinée ces pluies ga-
geaient toutes nos régions Est, depuis
la. Belgîque jusqu'aux rives méditer-
ranéennes au tours de l'après-midi*
Jean Martin,
L'IMPRESSIONNANT PROLOGUE
DE L'AFFAIRE STAVISKY
La première audience
de la cour d'assises
ne fut que l'installa-
tion de tout le formi-
dable appareil judi-
ciaire dont le fonction-
nement se poursuivra
un mois durant
Le pr&lâtnt B*rfl*ud et Fan de ses ww*bs*iitb, M. Jacnmottl, vn« par BU*
ELLE NE COMPORTA, EN EFFET, QUE LA LECTURE DES PASSAGES UTILES
DE L'ACTE D'ACCUSATION ET L'INTERROGATOIRE D'IDENTITE DES INCULPES
II est d'otm et déjà certain que la constitution de parties
civiles donnera lieu à un second procès qui prolongera
de huit jours la durée prévue des débats
Le grand jour de l'audience Le
procureur généralt qui a voulu occv*
per en persotme le siège du ministère
public, entouré des avocats généraux
Gaudel et Caasagneau, Il désiré aussi
que Za formule classique fût concrétisée.
Toute la lumière Ainsi, la vieille
sotte dett ansises, dont la pénoinbre
entre ar de HoroO&lfeïl Il et le Murétalre de rohil-ci;
enveloppa tant de procès retentissants,
appa*wit-eîîe a nos yen» éblouis ruis-
selante des feux d'un éclairage axial
comme au, les routas nationaîea.
L'autre nouveauté, c'est le remplace-
ment de la longue table des pièces d
conviction par un coffre-fort sur quai
la garde veUlëraf de jour comme de
nuit. Ce coffre d'acier évoquant, bous
sa peinture grise, la cambuse d'un con-
tre-tor pilleur.
C'e8t là-dedans que gisent tant de
La
d'accusation
{Vu par Bits.)
documenta comptables iriéyuliera
tant de bons du crédit municipal de
Bayonne Jaux tant de talons de chè-
ques tant6t équivoques, tantôt révé-
lateurs dea bijoux authentiques ou
d'une eau un peu trouble enfin, quel-
ques échos décaupés dans de petit-
gazettes. Loraque les portes de fer du
grand coffre pris ̃ s'ouvriront, la lu-
mière axiale ne suffira pas à inonder
do clarté toutes ces âiv^rfies matières
Une vue de la iftlto pendtat U lecture de l'uto d'MonwtlOB
premières utiles l'élaboration de la
vérité.
On discutera* Ce aera passionnément.
Songez que lorsque tout- les places du
prétoire qu*on réservait à la défense
furent occupées, il y eut encore quinze
avocats demeurés debout et qui s'en
plaignirent, amèrement et véhémente-
ment. puisque c'était par l'organe
renommé de M' de M&ro-Giafferi.
Tous tes « ayants-droit s, comme dit
vrent qu'aux accusés avec leurs juge*
et défenseurs, témoins et chroniqueurs
judiciaires, sont ici pour au moins
trente jours. C'est dirc qu'on procédait
hier l'installation d'une administra*
tion provisoire. Quelque chose comme
le département^ ou l'office, de l'affaire
Stavisky.
II est toutefois indiscutable que entt?
première audience aura revêtu un
caractère d'inhabitueile solennité. En
vérité, et malgré l'horrible tempéra*
ture éihiopienne, î'hermine, un tel jour,
sied bien aux épaules du président Bar-
nond et de M. Fenutnd Roux, procu-
reur général.
Voici les acctiséa, Ceux qui dont
demeurés libres vont s'asseoir, en
groupet dans le fond du prétoire. La
loge des accus6s s'est ouverte à la
troupe des autres durement marqués
par la détention.
Douze accusés sur cet ba.ncs-làf de
t'ex-gênéràl Bardi de Fourtou, habitué
chevronné des audience^ jusqu'à
Joseph Garât, qui décline eovoore avec
orgueil sa qualité de député dos
Basses-Pyrénées ». C'eut maintenant
presque un infirme. Comment n'éurj-
querais-je pas ce dimanche ««sv-
Jeillé de Bayonne, en janvier
quansd le maire de la perle de l'Adour,
fringant, faisant tourner en l'air la
canne sur laquelle il s'appuie lourde-
ment aujourd'hui, se rendait a la eu«-
vocation d'un petit juge de 2' classe T
A l'appel nominal suim de l'énoncé
des diverses il était
curieux d'observer les réactions- Qua-
tre crimes des crimes peur
l'un. C'étaiE bien lourd bien entendre», dit la vieille chanson des
galères, Rien qu'un petit recel, pour
tel autre- Il en semblait jort aise, sur-
tout ai c'était le Martiniquais Darius,
dérant Albert Dubarry, un xMSlari,
au plu* haut du banc fatal*
L'ex-ùéniral Bardi de Fottrtou dévo-
rait un petit pain. Ariette Stavteky
prenait lab&rievrsftment des notes pour
l'agence étrangère qui lui a acheté ses
impressions d'audience. Tant il est vrai
qu'imprudent est celui qui se flatte
d'avoir tout vu
Ev cette journée d'attente, l'audi-
temps qu'il fera 8aison d'orage* ou
petite pluie 7 Hier, 1e cket Était cou-
vert.
André SALMON.
COMMENT CASER
TOUT LE MONDE?
La grande cobue ? Ah, ce n'est pas
Assez d!re On a beau avoir tout
prévu, avoir barré toutes les galeries,
avoir poaté des gardes rt publie ai us, en
giWMfe beat»,- h toute» le» tantes. Long-
temps avant l'ouverture des débats, H
an reste plus dans la galle des Mai-
ses non pas une place disponible, mais
le moindre recoin où se faufiler. Près
de trois cents témoins sont aerrés dans
le fond du prétoire. Les défenseur* et
ceux des accusée laissés en liberté pro-
visoire cherchent en vain se caser
tous dans le chûsttr.
Jrremiere apparition de la cour, con-
duite par M. Baraaud, qui porte aur
sa robe rouge l'étole d'hermine des
présidents de chambre il ,'agit de
rendra l'arrét concernant les magis-
trata et jurés suppléant». Une fois ter-
minée cette formalité, M. Barnaud. en-
touré des conseillers Peyre et Jaco-
metti, lève les yeux vers les avocat
et Interroge
Etee-Vous placéa. messieurs
Non, monsieur le président, pas
tous
Une quinzaine de défenseurs réel,
LA f*7d« du t&tttt
ment encore des sièges, et comme il
est impossible de repousser les parola
de la salle, toute circulation »e trou-
vera, ipao facto enray6e, rendue défini-
tivement Impossible.
Fugène Q il INC HE
(La suite à la cinqu-ième page.)
L'ASSASSINAT
DES BIJOUTIERS
DE CAEN
Vaniteux
et cupide
Martin
a tué
pour
s'enrichir
ET CET "HOMME-FAUVE"
APPARAIT AUSSI
COMME UNE BRUTE
ET UN IMBECILE
Caen, 4 novembre,
DE KOTBS JENVOr* EPjKIiL
Pas de fait sensationnel aujourd'hui
dans cette lugubre affaire de la rue
Salât-Pierre. Ici un petit magasin vide,
dont la main désormais inerte du père
Tidtricfc ne relèvera plus le rideau de
fer. Là-baa, à Saint-ConUst, une autre
maison fermée, un parc où le vent de
novembre traîne des feuilles jaunies
et au Coud da quoi demeure ouverte
uae fosse creusée par un diabotique
fosaoyeur. A Marseille, une jeune
femme qui pleurera humainement l'in-
fin de parents qu'elle chéris-
sait. A Rots, ua père et une mère, dont
les joura à venir n'useront point la
désespoir, qui, eux non plus, n'avaient
pas mérité cela.
Et, parce que ta vie est tout ce qui
compte, le crime odieux s'inscrira dans
Je passé et a'eltacera tout doucement
lera encore, parce qu'il faut que soit
solennellement rendue, contre un crime
qui lèse lourdement son capital d'fllu-
siens, la sentence de la société.
Il y aura l'expiation. L'on écrira
peut-être, un matin Justice est faite.
Et ce aera tout. Tout, comme et tout
était ainsi expliqué.
Un avocat de talent se aera levé.
Avec plus de courage que de foi. il
aura parié d'irresponsabilité. Il aura
fouilté du scalpel, hélas bien rudimen-
taireJ de l'entendement humain, l'abcès
montai de «m sinistre citent.
Un foti, André" 'STàrtliLi ? On ïe vou-
drait croire. Ce serait consolant de le
croire. Male voilà, replacée sur une
Instable aellette l'insoutenable thèae du
fou lucide, de l'homme dont le méca-
nlame cérébral agit normalement, maia
l'homme- fauve.
Un homaaa-fauve^ oui, c'est peut-
être cela.
M. Cals, le commissaire central de
Caen, dira plus objectivement
Un imbécHa et une brut*.
Et Il n'exprimera rien de plus, rien
Loraque Martin prévoit, prépare
minutieusement, avec un déconcertant
sang-froid l'exécution de deux vieil-
lards qui furent ses bîeof&îteura, lors-
qu'1l pense à faire creuser d'avance leur
tombe, pour t gagner du iemps à
éloigner a* femme et son employé,
timoiaa sênaDta, à monter de toutes
pièces enfin le scénario du drame vécu,
dent deux dea acteurs ne connalaafttit
point jusqu'au bout leur pitoyable rôle,
il est une brute lucide.
Mais lorsque, son coup fait, il laiaas
traîner chez lui les preuves bijoux,
armes et jusqu'au testament du père
Tidtrick lorsqu'il étend, en présence
du valet qu'il éloigna pour tuer, le
qu'il fait tout de suite des achats Im-
portants, aprés e'étre endetté, il appa-
raîtrait, en effet. un Imbécile, si l'on
ne comprenait, en réfléchissant, que 1a
brute lucide, Ie fauve qui est en lui,
satisfaire ses Lnatlucta,
Et, il faut bien le dire, ces sauvages
instincts de l'entraîneur trouvèrent,
dans les circonstances mêmes de ga
vie, le terrain où Ils devaient ..éveiller.
Et si l'on n'avait à définir des réalités
plus concrètes, l'on pourrait dire encore
que ce que les forces mauvaises déve-
loppèrent le plus monitrueustment en
ce double assassin, ce fut sa vanité.
Il voulait paraître.
Ainsi s'exprimait tout à l'Heure un
de ceux qui le connurent bien. Saaa
doute. Et paraltre plus que Jouir
Car il menait, à tout prendre, un
train de vie assez modeste, m'a alflrmé
M. Piace, son voisin.
M. Place ignorera toujours sans
doute combien de fois, de la tenètre
étroite d'une maison encore modeste,
Martln s'attarda, son front obtus dure-
ment plissé, aes durs yeux Immobiles,
& contempter le vieux domaine, enjo-
ltvé de bas-reliefs, aux larges pièces
enorgueillies de richea poteriee, de cui-
vres étincelants, qui s'étalait devant
lui et qui est tout justement la pro-
priété de M. Place. Un domaine aux
gras berbagea où de vrais pur-sang
galopent.
Un entraîneur, m'a dit en rtmit
M. Place. avant que fut découverte
l'affreuie ohose, un entraîneur. Martin,
avec ses trois chevaux qui n'ont rien
pu, qui ne pouvaient rien lui rap-
Il riait, et point sans raison. Mar-
Un c'était, pour lut, un voisin d'en
face, qui lui achetait de l'avoine et qui
lui avait demandé de lui louer un hum-
blù herbage pour y installer son écu-
rie à lui, mes troE* chevaux maigres.
Eh bien non: M. Pla>Ç ne sait pas
combien de fois celui qui avait baptisé
son pavillon bien étroit Ie Château
Blanc a serré lea points devant
l'autre cbAteau, le vrai, le seul du
bourg, où Mertin aimait à. faire ronfler
les moteurs de aes voitures d'occasion:
Un nia de boulanger ne se fait
par étaveur du jour au lendemain,
m'avait dit autel un ami du locataire
TEMPS PROBABLE:
BFGION PABISIEXNE. KifrtttUiM-
m*nt uki lent, m*ti continu vent va*
xiable et t>ï«t«t nord- ouest elfi tri» ttb**
«m. Nuit S". Jour t 1B°,
KN FftAaCK. Sur toute 1. Fi»h,
&ÛLK1L 1 Jrfvet, 6 h conchtr, h.
LUNE Pleine le ( dern. 4nu4. la 1B.
Le Parisien
i«.aa, RUE D'ENGHIEN, PARIS UO^
AITH11. W°
MARDI
5
NOVEMBRE 1935
Mlnt TUotUu
La Parisien
PUBLICITÉ lis, CHAMPS-ELYSÉES
Le conflit italo éthiopien
LES TROUPES ITALIENNES
SONT AUX PORTES
DE LA ville DE MÀKALLE
L'aile gauche est arrivée Dangolio, à 15 kilomètres au
nord-est de la ville, sans rencontrer de résistance sérieuse,
Le centre et l'aile droite progressent d'Axoum vers le sud,
semblant devoir prendre un alignement sur la riviére Takhazé
L.1 OFFENSIVE S ÉTTBND SUR 1 0O KM.
ET 180.000 ITALIENS Y PARTICIPENT
C'est une offensive italienne de
grande erjv$Pgt»ï»e qui se développe se-
tuellement sur le front du Tigré. Les
troupes d'attaque, fortes de 1S0.00O
hommes, occupent un front large de
100 kilomètres et ont largement pro-
gressé depuis vingt-quatre heures.
Nous avions annoncé hier la prise
d'Hausien au nord de Makallé. Main-
tenant l'aile gauche, commandée par
le général Santini, occupe Dangoho à
15 kilomètres au noid-est de son objec-
tif.
Pendant ce temps, le centre et
l'aile droite, sous le commandement
respectif des généraux Biroli et Mara-
nigna, piuirsuivent leur marche vers le
aud, en n fraction de la rivière Tak-
hgzé, Le centre est en liaison avec
faite gauche et en fin d'étape, sauf Im-
prévu, les trois Eirmées seront mdres-
sées settaibtemetit sur le parallèle de
OCCUPATION DE HAUSI EN
Asïnara, 4 nov. (dép. Bavas)*
La vine de Hausien a été prise de
bonne heure ce matin par les troupes
italiennes. Cette ville, qui se trouve
sur la route de Makallé, est mainte-
nant occupée par les Askarïg du géné-
ral Biroli, qui ont pris position sur les
hauteurs dominant le sud ouest,
cependant que les chemises noires du
général Santmi commandent celles du
Sud-Est.
L'AVANCE ITAIIENNE
DANS LE TIGRÉ
Asmara, 4 novembre {dép. Havas).
Les Italiens n'ont rencontré, jusqu'à
présent, aucune résistance de la part
de l'ennemi dans leur avance vers
Makallé. Les avions italiens n'ont re-
péré qu'un petit détachement de scouts
se repliant de Hauslen vers Makallé,
et un contingent près d'Amba Alagi,
à 45 kilomètres environ au sud de
Makallé.
L'avance des divisons de chemises
noired italiennes a pu, dans ces cou.
ditions, s'effectuer de façon rapide.
L'avant-garde des troupes du général
Santlnl est arrivée k Enda Ouiaera,
hameau situé à environ 5 kilomètres
au delà de Debra Slon. A leur droite,
la dftirton cottfp^fïe de troupes Indi-
gènes, sous le commandement du géné-
ral Bironi, se trouve à.quelques kilomè-
tres de Hauaien que plusieurs patrouil-
les ont déjà parcouru. Les Italiens ont
donc avancé d'une vingtaine de kilo-
mètres leur ligne de front vers le sud
au cours des dernières vingt-quatre
heures.
(La suite à la troisième page.}
L'OUEST EST UNE FOIS DE PLUS FAVORISE PAR LA FORTUNE
Quatre commerçants de la banlieue nantaise
se partagent les trois millions
Dèi qn'ili eurent la certitude de n'être pas le jouet d'une Ulmîon, il. sautèrent
dans Une auto et prirent la route de Paris
L'un des gagnants qui, dïmaacht sptèi-dîrwr, pwdait aux cartel, irait dit
à son partenaire qu'il aurait c tout à l'heure » la revanche
Nastes, nov, (de notre tx>rr. 'part.).
Déjà, lors du précédent tirage,
l'Ouest avait été favorisé, puisque aussi
bien le gros lot de trois millions avait
été gagné par deux habitants du petit
village vendéen de Salnt-Mlchel-en-
llferm.
Cette fois, ce sont quatre commer-
çants de 01-on, petite ville située
à une trontaine de kilométrée de
Nantea, qui se partagent la forte
La Fortune, on le voit, est capable
de fWéliti-
Depuis l'armistice, sang doute, Clis-
son, qui compte peine habi-
tants, n*a jamais connu d'émotion
aussi profonde que ce matin en appre-
nant que la Loterie nationale venait
de favoriser quatre de aea enfanta
MM, Henri Allain, quarante-sept ans.
propriétaire de rnote! de la Gare,
grand mutilé de guerre Julien Tapé,
cinquante-deux ans, contremattre datra
une fabrique de chaussures, père de
quatre enfanta, propriétaire d'un ma-
gasin d'articles de pêche, rue des
Halles Lucien Fradeil, vingt-six aas,
voyageur de commerce, père de deux
eatants, et EmUe Lusseau, vingt-huit
ans, négociant en enarbona, également
père de deux enfanta.
IiOteiit, En médaillon H. T*pé, un 4«* gagnant*, nul » de Ia notiveH* p** de la
(Par bEltnog rarnme.i
Quand, ce matin. les premiers l«c-
tours des journaux de Nantes eurent
répandu la bonne nouvelle, Il n'y eut
bientôt plus, dans chaque maison,
qu'un sujet de conversation les nou-
veaux millionnaires. Toute activité
semblait Btiapendue et, comme noue
arriviona, un peu après 10 heures a
CUsaon, toute la population, malgré la
pluie qui tombait drue, était dehors,
commentant l'événement.
Comment le tailtet apportant la for-
tune dans quatre foyers où régnait
déjà une honnête afaanes fut-Il acquls?
C'est ce que nous a conté Mme Lus-
saau en l'absence de son mari, parti
à la première heure en auto avec ses
amis pour toucher le magot av pavil-
lon de Flore, à Finis,
Les quatre gagnants étaient mis
d'accord pour faire l'acquisition de
quatre billets de la onzième tranche,
dont le profit s'il devait y en avoir
serait partagé égaLement. L'acqui-
sition fut faite dans les premiers jours
d'octobre. à Nantes, au bureau de
tabac de la place du Pa lai 3-de- Justice,
que tient Mme Beauchêne. Puis les
quatre amia attendirent patiemment
les événements.
H. LOISON
(La la la cinquième page.'}
Les dévaluateurs
préparent
une offensive
IL FAUT LEUR RÉSISTER
ÉNERGIQUEMENT
Périodiquement, dans certains mi-
lieux d'affaires ou de politique, on
voit reparaître, goua de nouveaux ha-
bits, le fantôme de la dévaluation. Les
affaires vont-elles cahin-caha ? Déva.
luon& Le blé se vend mal dévaluons.
L'Etat est pauvre, le budget est en
déficit, la trésorerie est pauvre déva-
luons, dévaluons.
C'est une nécessité, dit l'un. C'est
une affaire, pense l'autre. C'est le seul
moyen d'en sortir, proclame un théo-
ricSen. C'est rage d'or, proclame un
buveur de nuées qui finit par croire
aux rêves qu'il engendre.
Certains cercles parlementaires ral-
sonnent froidement l'opération. La dé-
valuation, dlaent-ila, relâchera le cor-
set dans lequel on a ligoté ce pays.
L'argent sera facile, les affaires re-
prendront, les impôts retrouveront
leur rendement, la crise sera résolue.
Certains Cercles financiers arrivent
à la même par un raison-
nement différent. La dévaluation en-
traînera WiïftTt*sé des titres^ peOBen&-
ils; nous retrouverons nos clients
perdus ils reprendront goût à la spé-
culation, puisqu'on fera automatique-
ment des bénéfices sur le papier. Nous
verrons enfin renaître un courant d'at-
faires, et, par conséquent, nous gagne-
rons.
Voilà ce qui se dit, ce que l'on peut
entendre; à peine est-il besoin d'ajou-
trer d'ailleurs qu'auprès de ceux qui
voient dans 1a dévaluation l'espoir d'un
gain personnel certain. hommes poîl-
tiques pensent avec sincérité qu'il y a
là une planche de ealut. Nous pensons
qu'ils s'abusent. La dévaluation est un
mal qui dans certains paya a pu de-
venir nécessaire. Elle est un mal ce-
pendant.
Qu'est-ce donc, d'abord, que la dé-
valuatibn ? C'est le droit que se donne
l'Etat d'évaluer un taux plus élevé
.le stock d'or possédé par l'institut
d'émission, en l'espèce la Banque de
France.
Une loi que l'on vote, un papier que
l'on signe; «'est fait. Le franc passe
de quatre à trois sous. Les 25 qu'il
perd, l'Etat les monnaye sous forme de
billets de banque qu'il peut légalement
émettre. Ces billets vont alimenter la
Tout la mondf: semble
avoir gagné c'est merveilleux*
Qui ne comprend qu'il s'agit là
d'un tour de passe-passe, En effet, les
dévaduateura estimant qu'en France
la monnaie devrait être amputée de
30 Afin, que l'opération produise
25 milliards. Amputons donc de 60
et noua aurons 50 milliards. Cest oim-
ple, vous le voyez. Mais cela ressem-
ble singulièrement au sacrifice d»Ugo-
lin qui dévorait ses enfants pour leur
conserver un père. Je vois bien que
l'Etat s'enrichit en cette affaire, mais
que deviennent les particuliers ?
Pour créer un courant favorable à
l'opération qu'ils envisagent, les déva-
luateurs ne manquent pas de citer les
exemples, désormais classés, de l'An-
gleterre, de fAmérlque et de la Belgi-
que. Regardpna-y d'un peu plus près;
alignons des faits Incontestables, tiré.
de Cas expériences étrangères noua
verrons ensuite s'ils peuvent convenir
à la France.
Ce que l'on ne dit pas, c'est que dans
ces trois pays, la dévaluation était
obligatoire en Angleterre, elle fut
provoquée par l'exode de l'or, en Amé-
Tique et en Belgique, par l'insuffisance
de liquidités bancaires. Quand le pré-
sident Roosevelt décrocha le dollar de
sa valeur or, la faillite des banquea
allait s'accomplir quelques heures plus
tard.
(La suite la deuxième page.)
M. Baron, dépoté des Ba»»i-Aïjm
dont l'auto avait pris feu
est grièvement blesse
II et Jo tflàu* à* an de *•̃ cotnp**
KDODi de route
Aix-en-Provence, 4 novembre (d, Havas}
AlpéS, reg^S^â-'t cfl diparte tn«n-t lors-
que, à une dizaine de kllomètrea d'AJS,
l'automobile danâ laquelle Il avait pris
place heurta un camion et Et'enflamma..
M. Baron. nuU-?ré les bleaaures qu'il
portait, put dégager un de see compa-
gtiùiia. M. Roux, de qui
4 été également blessé.
Et Baron & le péroné fracturé, ÏI de-
vra observer un long repos. Quoique
son état aoit sérieux, ses jours ne pa-
raissent pas en danger.
Changement de temps complet
Le temps est resté très beau et très
doux à Parla et sur la plus grande par-
tie de la France les trois Jours des
fêtas de la Toussaint. mais pas un jour
de plus et, dès hier, la pluie tombait à
Paris ainsi que sur presque toutes nos
réglons, tandis qu'un brouillard épais
persistait toute la journée sur l'Alsace.
La température était en baisse et les
maxima supérieurs à étalent très
rares.
Les venta venaient du sud-ouegt et
ils étalent forts ou très (orts sur la
Bretagne et le Cotentin.
Ce changement de temps est dû au
tent déplaceme>nt vers t'est de l'atrtJ-
.cyclone du norû-eat de l'Europe et au
rapprochement de la dépression venue
du large cette dernière ne trouvait
hier sur le eud-oueat des llea Britanni-
ques et s'étendait à la France, où le
baromètre était en baisse. Aujourd'hui,
la dépression sera sur le nord du pays
avec baromètre voisin de TW mm,
l'anticyclone sera refoulé jusque sur
le nord-est de l'Europe.
En France, la temps sera couvert ou
très nuageux et assez pluvieux en toutes
régions et principalement sur la moi-
tié Est. Les vents viendront de l'ouest
ou du nord-ouest et Seront modérés.
La température continuera à ne ra-
fraîchir graduellement et assez lente-
ment elle va se raprocher peu il. peu
de la normale. Ajoutons que hfer. les
pluies sont tombées à dans le
Centre et le Sud-Ouest de la France
durant la matinée ces pluies ga-
geaient toutes nos régions Est, depuis
la. Belgîque jusqu'aux rives méditer-
ranéennes au tours de l'après-midi*
Jean Martin,
L'IMPRESSIONNANT PROLOGUE
DE L'AFFAIRE STAVISKY
La première audience
de la cour d'assises
ne fut que l'installa-
tion de tout le formi-
dable appareil judi-
ciaire dont le fonction-
nement se poursuivra
un mois durant
Le pr&lâtnt B*rfl*ud et Fan de ses ww*bs*iitb, M. Jacnmottl, vn« par BU*
ELLE NE COMPORTA, EN EFFET, QUE LA LECTURE DES PASSAGES UTILES
DE L'ACTE D'ACCUSATION ET L'INTERROGATOIRE D'IDENTITE DES INCULPES
II est d'otm et déjà certain que la constitution de parties
civiles donnera lieu à un second procès qui prolongera
de huit jours la durée prévue des débats
Le grand jour de l'audience Le
procureur généralt qui a voulu occv*
per en persotme le siège du ministère
public, entouré des avocats généraux
Gaudel et Caasagneau, Il désiré aussi
que Za formule classique fût concrétisée.
Toute la lumière Ainsi, la vieille
sotte dett ansises, dont la pénoinbre
entre ar de HoroO&lfeïl Il et le Murétalre de rohil-ci;
enveloppa tant de procès retentissants,
appa*wit-eîîe a nos yen» éblouis ruis-
selante des feux d'un éclairage axial
comme au, les routas nationaîea.
L'autre nouveauté, c'est le remplace-
ment de la longue table des pièces d
conviction par un coffre-fort sur quai
la garde veUlëraf de jour comme de
nuit. Ce coffre d'acier évoquant, bous
sa peinture grise, la cambuse d'un con-
tre-tor pilleur.
C'e8t là-dedans que gisent tant de
La
d'accusation
{Vu par Bits.)
documenta comptables iriéyuliera
tant de bons du crédit municipal de
Bayonne Jaux tant de talons de chè-
ques tant6t équivoques, tantôt révé-
lateurs dea bijoux authentiques ou
d'une eau un peu trouble enfin, quel-
ques échos décaupés dans de petit-
gazettes. Loraque les portes de fer du
grand coffre pris ̃ s'ouvriront, la lu-
mière axiale ne suffira pas à inonder
do clarté toutes ces âiv^rfies matières
Une vue de la iftlto pendtat U lecture de l'uto d'MonwtlOB
premières utiles l'élaboration de la
vérité.
On discutera* Ce aera passionnément.
Songez que lorsque tout- les places du
prétoire qu*on réservait à la défense
furent occupées, il y eut encore quinze
avocats demeurés debout et qui s'en
plaignirent, amèrement et véhémente-
ment. puisque c'était par l'organe
renommé de M' de M&ro-Giafferi.
Tous tes « ayants-droit s, comme dit
vrent qu'aux accusés avec leurs juge*
et défenseurs, témoins et chroniqueurs
judiciaires, sont ici pour au moins
trente jours. C'est dirc qu'on procédait
hier l'installation d'une administra*
tion provisoire. Quelque chose comme
le département^ ou l'office, de l'affaire
Stavisky.
II est toutefois indiscutable que entt?
première audience aura revêtu un
caractère d'inhabitueile solennité. En
vérité, et malgré l'horrible tempéra*
ture éihiopienne, î'hermine, un tel jour,
sied bien aux épaules du président Bar-
nond et de M. Fenutnd Roux, procu-
reur général.
Voici les acctiséa, Ceux qui dont
demeurés libres vont s'asseoir, en
groupet dans le fond du prétoire. La
loge des accus6s s'est ouverte à la
troupe des autres durement marqués
par la détention.
Douze accusés sur cet ba.ncs-làf de
t'ex-gênéràl Bardi de Fourtou, habitué
chevronné des audience^ jusqu'à
Joseph Garât, qui décline eovoore avec
orgueil sa qualité de député dos
Basses-Pyrénées ». C'eut maintenant
presque un infirme. Comment n'éurj-
querais-je pas ce dimanche ««sv-
Jeillé de Bayonne, en janvier
quansd le maire de la perle de l'Adour,
fringant, faisant tourner en l'air la
canne sur laquelle il s'appuie lourde-
ment aujourd'hui, se rendait a la eu«-
vocation d'un petit juge de 2' classe T
A l'appel nominal suim de l'énoncé
des diverses il était
curieux d'observer les réactions- Qua-
tre crimes des crimes peur
l'un. C'étaiE bien lourd bien
galères, Rien qu'un petit recel, pour
tel autre- Il en semblait jort aise, sur-
tout ai c'était le Martiniquais Darius,
dérant Albert Dubarry, un xMSlari,
au plu* haut du banc fatal*
L'ex-ùéniral Bardi de Fottrtou dévo-
rait un petit pain. Ariette Stavteky
prenait lab&rievrsftment des notes pour
l'agence étrangère qui lui a acheté ses
impressions d'audience. Tant il est vrai
qu'imprudent est celui qui se flatte
d'avoir tout vu
Ev cette journée d'attente, l'audi-
temps qu'il fera 8aison d'orage* ou
petite pluie 7 Hier, 1e cket Était cou-
vert.
André SALMON.
COMMENT CASER
TOUT LE MONDE?
La grande cobue ? Ah, ce n'est pas
Assez d!re On a beau avoir tout
prévu, avoir barré toutes les galeries,
avoir poaté des gardes rt publie ai us, en
giWMfe beat»,- h toute» le» tantes. Long-
temps avant l'ouverture des débats, H
an reste plus dans la galle des Mai-
ses non pas une place disponible, mais
le moindre recoin où se faufiler. Près
de trois cents témoins sont aerrés dans
le fond du prétoire. Les défenseur* et
ceux des accusée laissés en liberté pro-
visoire cherchent en vain se caser
tous dans le chûsttr.
Jrremiere apparition de la cour, con-
duite par M. Baraaud, qui porte aur
sa robe rouge l'étole d'hermine des
présidents de chambre il ,'agit de
rendra l'arrét concernant les magis-
trata et jurés suppléant». Une fois ter-
minée cette formalité, M. Barnaud. en-
touré des conseillers Peyre et Jaco-
metti, lève les yeux vers les avocat
et Interroge
Etee-Vous placéa. messieurs
Non, monsieur le président, pas
tous
Une quinzaine de défenseurs réel,
LA f*7d« du t&tttt
ment encore des sièges, et comme il
est impossible de repousser les parola
de la salle, toute circulation »e trou-
vera, ipao facto enray6e, rendue défini-
tivement Impossible.
Fugène Q il INC HE
(La suite à la cinqu-ième page.)
L'ASSASSINAT
DES BIJOUTIERS
DE CAEN
Vaniteux
et cupide
Martin
a tué
pour
s'enrichir
ET CET "HOMME-FAUVE"
APPARAIT AUSSI
COMME UNE BRUTE
ET UN IMBECILE
Caen, 4 novembre,
DE KOTBS JENVOr* EPjKIiL
Pas de fait sensationnel aujourd'hui
dans cette lugubre affaire de la rue
Salât-Pierre. Ici un petit magasin vide,
dont la main désormais inerte du père
Tidtricfc ne relèvera plus le rideau de
fer. Là-baa, à Saint-ConUst, une autre
maison fermée, un parc où le vent de
novembre traîne des feuilles jaunies
et au Coud da quoi demeure ouverte
uae fosse creusée par un diabotique
fosaoyeur. A Marseille, une jeune
femme qui pleurera humainement l'in-
fin de parents qu'elle chéris-
sait. A Rots, ua père et une mère, dont
les joura à venir n'useront point la
désespoir, qui, eux non plus, n'avaient
pas mérité cela.
Et, parce que ta vie est tout ce qui
compte, le crime odieux s'inscrira dans
Je passé et a'eltacera tout doucement
lera encore, parce qu'il faut que soit
solennellement rendue, contre un crime
qui lèse lourdement son capital d'fllu-
siens, la sentence de la société.
Il y aura l'expiation. L'on écrira
peut-être, un matin Justice est faite.
Et ce aera tout. Tout, comme et tout
était ainsi expliqué.
Un avocat de talent se aera levé.
Avec plus de courage que de foi. il
aura parié d'irresponsabilité. Il aura
fouilté du scalpel, hélas bien rudimen-
taireJ de l'entendement humain, l'abcès
montai de «m sinistre citent.
Un foti, André" 'STàrtliLi ? On ïe vou-
drait croire. Ce serait consolant de le
croire. Male voilà, replacée sur une
Instable aellette l'insoutenable thèae du
fou lucide, de l'homme dont le méca-
nlame cérébral agit normalement, maia
l'homme- fauve.
Un homaaa-fauve^ oui, c'est peut-
être cela.
M. Cals, le commissaire central de
Caen, dira plus objectivement
Un imbécHa et une brut*.
Et Il n'exprimera rien de plus, rien
Loraque Martin prévoit, prépare
minutieusement, avec un déconcertant
sang-froid l'exécution de deux vieil-
lards qui furent ses bîeof&îteura, lors-
qu'1l pense à faire creuser d'avance leur
tombe, pour t gagner du iemps à
éloigner a* femme et son employé,
timoiaa sênaDta, à monter de toutes
pièces enfin le scénario du drame vécu,
dent deux dea acteurs ne connalaafttit
point jusqu'au bout leur pitoyable rôle,
il est une brute lucide.
Mais lorsque, son coup fait, il laiaas
traîner chez lui les preuves bijoux,
armes et jusqu'au testament du père
Tidtrick lorsqu'il étend, en présence
du valet qu'il éloigna pour tuer, le
qu'il fait tout de suite des achats Im-
portants, aprés e'étre endetté, il appa-
raîtrait, en effet. un Imbécile, si l'on
ne comprenait, en réfléchissant, que 1a
brute lucide, Ie fauve qui est en lui,
satisfaire ses Lnatlucta,
Et, il faut bien le dire, ces sauvages
instincts de l'entraîneur trouvèrent,
dans les circonstances mêmes de ga
vie, le terrain où Ils devaient ..éveiller.
Et si l'on n'avait à définir des réalités
plus concrètes, l'on pourrait dire encore
que ce que les forces mauvaises déve-
loppèrent le plus monitrueustment en
ce double assassin, ce fut sa vanité.
Il voulait paraître.
Ainsi s'exprimait tout à l'Heure un
de ceux qui le connurent bien. Saaa
doute. Et paraltre plus que Jouir
Car il menait, à tout prendre, un
train de vie assez modeste, m'a alflrmé
M. Piace, son voisin.
M. Place ignorera toujours sans
doute combien de fois, de la tenètre
étroite d'une maison encore modeste,
Martln s'attarda, son front obtus dure-
ment plissé, aes durs yeux Immobiles,
& contempter le vieux domaine, enjo-
ltvé de bas-reliefs, aux larges pièces
enorgueillies de richea poteriee, de cui-
vres étincelants, qui s'étalait devant
lui et qui est tout justement la pro-
priété de M. Place. Un domaine aux
gras berbagea où de vrais pur-sang
galopent.
Un entraîneur, m'a dit en rtmit
M. Place. avant que fut découverte
l'affreuie ohose, un entraîneur. Martin,
avec ses trois chevaux qui n'ont rien
pu, qui ne pouvaient rien lui rap-
Il riait, et point sans raison. Mar-
Un c'était, pour lut, un voisin d'en
face, qui lui achetait de l'avoine et qui
lui avait demandé de lui louer un hum-
blù herbage pour y installer son écu-
rie à lui, mes troE* chevaux maigres.
Eh bien non: M. Pla>Ç ne sait pas
combien de fois celui qui avait baptisé
son pavillon bien étroit Ie Château
Blanc a serré lea points devant
l'autre cbAteau, le vrai, le seul du
bourg, où Mertin aimait à. faire ronfler
les moteurs de aes voitures d'occasion:
Un nia de boulanger ne se fait
par étaveur du jour au lendemain,
m'avait dit autel un ami du locataire
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