Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1938-03-24
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 24 mars 1938 24 mars 1938
Description : 1938/03/24 (Numéro 15110). 1938/03/24 (Numéro 15110).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k661205f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
DIRECTEUR rOLITIOUE FOKOJTtU» il» il»
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
3» 'Année. Ne 15.110
ANNONCE*
à L'IOEItt (ATlt
Ittl.r.UtatariUOB
il. tu ueMta. PUIS
il au tnlu Ils
hcaralu de ftitln
«nicniîTuisnBi
le, f MxtBim, tua
ttLiTiKtavUMê
alignai)
JEUDI
24
MARS
1938
lit-Carême
ABONNEMENTS
Os «n 180 tr.
siamois. eu fr.
Trou moa. 45 tt
un mou 18 tr.
ouin* inuns
m. «-n ao iiiiiii
QMqnu potttaz
50 CENTIMES
Paris, 23 mars. MM. Morinaud
et Paul Simon, députés, ont pris l'ini-
tiative de présenter à leurs collègues
de la minorité une déclaration qui a
recueilli rapidement soixante-seize si-
gnatures. Voici cette déclaration
« Chaque jour qui passe voit grandir
les dangers oui menacent la France et
la paix.
« Nos dissensions politiques, nos dif-
ficultés financières, économiques et
sociales ont les plus graves répercus-
.tons internationales. Elles paralysent
notre action diplomatique, découragent
nos amis et favorisent l'audace de nos
adversaires.
Cette situation doit être immédia-
tement redressée. Une seule voie de
salut s'offre à nous l'union nationale
qui associera toutes les énergies fran-
çaises dans l'acceptation des efforts et
des sacrifices nécessaires à la sauve-
garde de l'honneur et de la grandeur
de la patrie.
c Devant le péril, refaire l'unité de
la nation est un devoir urgent et sacré.
c C'est pourquoi nous demandons
que se forme sans délai, au-dessus des
partis, un gouvernement de défense
nationale et de salut public qui, ras-
semblant autour de lui le pays tout
entier, ait force et autorité pour sauver
la paix en maintenant l'ordre européen
selon la politique traditionnelle de la
France. »
Ont signé MM. Morinaud, Paul Si-
mon, Antier. Aubert, Aveline, Beau-
guitte, Bacquet. Besse. Bonnevay. Blan-
choin, Bouissoud, Burgeot, Burrus,
Buyat, Cadic, Candace. de Clermont-
Tonnerre. de Chappedelaine. Colomb.
Dariac. Denis, Desgranges, Deschanel,
Doussain. Dusult, Duchesne-Fournet,
Pierre Dupuy. Elsaesser, Escartefigue,
Fauchon. Gallet, Gelle, Guernier, Gous-
su, Harter. Hartmann. Heid, Hervé,
Ihuel, Jacquinot, de Kérillis. Lâchai,
de la Myremory. Laniel, Lecacheux, Le
Pévédic, Levéque, de Lyrot. Malon,
Mandel, Marescaux. Martel, Meck. Au-
Qustin, Michel. Moncelle. de Mouster.
Nachon. PaUé. Pet.sche, Pezet, Pinault.
Quenette. HeiUe-Soult. Paul Reynaud,
Balles. Saudubray. Schuman, Seltz,
Taudiere, Tlxier-Vignanoour, Tran-
chant. Trémintin. Tristan, Vaur, Adol-
phe Vincent, Walter, Wiltzer.
Cette liste reste ouverte à tous les
députés qui voudront s'associer à cette
manifestation en vue d'arriver à la
formation très rapide d'un gouverne-
ment de salut public.
LE MYSTÉRIEUX MEURTRE
DE PERPIGNAN
La femme de la victime,
en instance de divorce,
est interrogée
Perpighah, 23 mars. Mme Suzanne
Delaris, née Garrigue, épouse en ins-
tance de divorce de M. Delaris, tué de
deux balles de revolver dans une villa,
a été interrogée ce matin. A son domi-
cile, on a trouvé un revolver de
6 mill. 35, mais le calibre de l'arme du
meurtre est de 7 mill. 65. Les enquê-
teurs ont entendu M. Dadrige pro-
priétaire, adjudant en retraite, qui
accompagna sa cousine, Mme Delaris,
à Perpignan, dan,: la nuit de lundi à
mardi, dans l'automobile de cette der-
nière remisée chez lui. Il a affirmé que
la voiture n'aurait pas pu ressortir
sans qu'il l'entende.
Confrontée avec M. Dadrige et sa
mère, Mme Garrigue, la femme de la
victime, ancienne avocate, a déclaré
qu'elle était innocente. « Si j'avais dù,
faire cela, a-t-elle dit, je l'aurais fait
en pleine rue ». Pressée de s'expliquer
sur son voyage dans la nuit du crime,
elle a reconnu qu'elle est entrée à Elne
après minuit et qu'elle s'est dissimu-
leecée soir-là, derrière un tas de gros
tuyrrlx, pour surveiller l'entrée de la
villa de son mari.
Z\ COMTESSE VERA FUGGER
qui, scion certaines Informations, au-
rait éoousé le chancelier Srhuschnlff
gardé dans sa demeure par les troupes
d'aawut hitlérieanea.
LES PROJETS
FINANCIERS
LA COMMISSION DU SÉNAT
HOSTILE AU PRÉLÈVEMENT
SUR LE FONDS D'ÉGALISATION
DES CHANGES
Elle autorise l'avance
de cinq milliarda à l'Etat
par la Banque de France
(Lire en deuxième page)
L'AVANCE DE L'HEURE
Rappelons eue l'heure légale sera
avancée de 60 minutes dans la nuit de
samedi 26 d dimanche 27 mars, à
23 heures.
Il CONSEIL DE CABINET
BUiE
APPROUVE U DUTI
3JIR LA POLIliaDË ETRANGERE
ME M. CHAMBERLAIN
fera aujourd'hui aux Communes
Pas d'intervention en Espagne
pas d'engagement
envers la Tchécoslovaquie
pas de conversation avec le Reich.
Fidélité aux obligations
envers la France
et aux principes de la S.D.N.
continuation des entretiens
avec l'Italie
(Lire en Dernière Heure)
LA GUERRE D'ESPAGNE
LES NATIONALISTES
ont DÉGAGÉ HUESCA
Une démarche du Pape près du général Franco
Les troupes du général Franco entrant à Caspe
HUESCA. 23 mars. Selon un des en-
voyés spéciaux de l'Agence Havas, les
troupes du général Franco, par leur
nouvelle offensive dans le «Haut-Ara-
gon, ont d'ores et déjà réussi à déga-
ger Huesca, investie de trois côtés
comme naguère Oviedo.
Par deux opérations menées de
front, le commandement nationaliste
a décongestionné la ville hier et lui
a rendu ses voies de communication.
Au nord de la capitale dû Haut-Ara-
gon, la ligne de démarcation passe
maintenant par la route Huesca-Ar-
guis. Au sud. à l'ouest de Cuarte, la
poche. où les gouvernementaux avaient
construit retranchements sur retran-
chements et où ils avaient accumulé
un matériel considérable, a été résor-
bée et les nationalistes ont mainte-
nant leurs avant-gardes à l'est de la
route de Saragosse.
Les communications de Huesca avec
l'arriére ont été rétablies et dix-huit
villages, ainsi que de nombreux ha-
meaux, libérés.
Des milliers de miliciens ont été
faits orisonniers. Plusieurs pièces d'ar-
tillerie et un matériel considérable
sont tombés entre les mains des na-
tionalistes. Au nord comme au sud. le
front a été rompu sur une longueur
,de dix kilomètres et l'avance avait
par endroits une profondeur Identi-
que.
Barœlow, 33 mars, Une. note of- 1
ficieuse reconnaît que dans leurs deux
attaques les insurges ont réussi à mar-
quer une avance et qu'ils occupent le
village de LJerta,
L'Ebre franchie
Saragosse, 23 mars (d'un des envoyés
spéciaus de l'Agence Havas). Les
troupes nationalistes ont franchi l'Ebre
ce matin, dans la région de Quinto,
ville située à mi-distance de Saragosse
et de Caspe. Les premiers contingents
d'infanterie ont pris pied sur la rive
gauche à 7 heures.
A partir de midi, le gros des troupes
a passé le fleuve et marche en direc-
tion de la route de Saragosse à Lérida.
LA DÉMARCHE DU VATICAN
Crri DU Vaticah, 23 mers. L'Osser-
vatore Romano annonce que le Pape
est intervenu de nouveau directement
par l'intermédiaire de son chargé d'af-
faires auprès du général Franco pour
atténuer le plus possible les horreurs
de la guerre.
Voir plus loin s
LA PAGE DES ENFANTS
A FRIEDRICHSDORF
village français en pleine Allemagne
à 300 kilomètres de nos frontières
le racisme allemand n'est pas
encore installé en maître
Deux descendants des émigrés franchi s. De gauche à drotte MM. Levoyer,
Rousselet et leurs épouses
Friedrichsdorf, 21 mars (de notre en-
voyé spécial). Entre les Monts du
Spessart et ceux de l'Odenwald, nous
venons de rejoindre le cours du Main.
La tranquillité des campagnes fran-
koises, puis hessoises nous repose de
la nervosité de l'Est allemand. Un so-
leil printanier dore les clochers et
illumine les gais visages des paysans.
Tout est à la joie de vivre 1
A mesure que nous roulons vers
l'Ouest un ardent désir de revoir la
France, après ce tour de près d'un
mois, nous vient à l'esprit. Et je sais
un moyen quasi magique de combler
immédiatement notre vœu. A Franc-
fort nous empruntons 25 kilomètres
d'autostrade en direction du Taunus.
trois kilomètres encore de routes fores-
tières. Halte. Ici Friedrichsdorf, vil-
lage français en pleine Allemagne
C'est comme je vous le dis. Tout le
long des artères de ce petit bourg les
enseignes des commerçants, les pla-
ques des habitants portent des noms
de France Rousselet, Lhomme, Le-
jeune, Levoyer, Loiseau. Bousquet,
Bonnemain, Colin, Rossignol, Basset,
Meunier, Labbé, Chérigault, Achard,
etc. M. Lebeau est Il papelotler » (lire
libraire) et M. Pauly, fabrique des bis-
cottes.
Et voici encore, des expressions ar-
chaïques que nous entendons à travers
Friedrichsdorf, du moins dans la bou-
che des personnes âgées. L'on dit une
avalon pour une gorgée aveindre
pour atteindre bertonner pour mur-
murer buquer pour heurter une
censé pour une métairie une demeu-
rance pour une habitation un grim-
periaux pour un « pic-pic n ou un ven-
tillon pour un volet. Que sais-je en-
core. Comme ils nous ont semblé
charmants ces vieux mots fleurant le
sol de France prononcés en 1938 à près
de trois cents kilomètres de nos fron-
tières. 1
A Mme Garnier, arrière-petite-fille
d'un Louis Garnier qui fonda à Frie-
drichsdorf, la première école privée,
nous avons demandé de nous narrer
l'histoire de ce petit village qui, à tra-
vers les âges, a conservé tant de « sou-
venances » françaises. Mme Garnier,
qui parle un français particulièrement
châtié, absolument sans accent, nous
a fait les déclarations suivantes
Lorsque le c lundi 22 octobre
1685 », me dit-elle, c l'Edit de Nantes
fut révoqué, de nombreux huguenots
n'acceptèrent pas « l'ordre formel
donné à toutes les églises réformées de
France d'embrasser la religion ro-
maine ». Fuyant leur patrie, alors in-
tolérante, ils se réfugièrent en Angle-
terre, en Hollande, en Suisse et en
Allemagne.
« Or, dans notre région, régnait
alors un Landgrave charitable et bon:
Frédéric II. C'était un ancien colonel
de cavalerie à la mode des reltres de
la légende germanique. Dans sa jeu-
nesse il avait pris du service dans les
armées suédoises. Au siège de Copen-
hague un boulet lui avait fracassé la
jambe gauche et il s'était amputé lui-
même. Il revint, ainsi affreusement
mutilé. sur ses terres de Hombourg-
Friedrichsdorf et consacra sa vie à se-
courir les victimes d'un mauvais sort.
Comme il avait beaucoup souffert, il
savait peser tous les degrés du mal-
heur. Il s'empressa donc de recueillir
les émigrés de France et l'histoire lo-
cale rapporte qu'une certaine « Su-
zanne Leroy » mourut, déjà ici, 6 mois
et 8 jours après la révocation de l'Edit
de Nantes.
« Toute une colonie française s'ins-
talla donc à Friedrichsdorf sous la
protection bienveillante du Landgrave
Frédéric II qui disait en accueillant
nos pères « J'aimerais mieux vendre
mon argenterie que de laisser ces gens
sans assistance. »
D'où provenait madame cette
trentaine de familles françaises ?
De toutes les provinces de Pi-
cardie, de Ile de France, de Champa-
gne, de Provence, de Languedoc, du
Dauphiné et de Normandie.
c En 1731 le landgrave Frédéric Ja-
cob, tenant beaucoup à ce que Friedris-
dorf conservât intact l'usage d'une lan-
gue française aussi pure que possible^
donna l'ordre de ne recevoir, ici. aucun
Allemand. En 1781, seulement, 15 fa-
milles germaniques obtinrent la Dre..
mière autorisation de s'installer dans
le voisinage des réfugiés. La traditioa
de parler français ne s'en poursuivit
pas moins. et elle subsiste encore.
vous le constatez, dans de nombreuses
familles.
Vos ancêtres, madame Garnier*
étaient originaires de quelle province ?.
Les miens, de Vitré-le-Chàteau.
Avec cette vieille dame nous avons
ensuite longuement disserté sur la né-
cessité humaine d'être généreux com-
me le fut le magnanime Frédéric II et
de toujours pratiquer la plus large to-
lérance.
Bien évidemment, poursuivit Mme
Garnier, un changement lent. mais
continu s'opère au milieu de nous
l'élément a racial allemand par la
force des circonstances prend, chaque
jour, et surtout depuis ces quatre der-;
nières années, un peu plus pied dan»]
notre colonie et ce n'est pas. sans r&»
Marie-Suzanne GARNTIEB.
née Rousselet, le 3 février 1777
gret, que nous voyons les derniers sou-
venirs, transmis religieusement de
père en fils depuis 1685. s'effacer gra-
duellement malgré les louables effort»
des chefs de famille qui réveillent ce-
pendant, autant que possible, parmi la
jeunesse, la noble histoire de leurs an-
cêtres français. »
Comme nous allions repartir, très
émus de notre visite, en direction de la
vallée du Rhin, Mme Garnier se mit
au « clavecin » et chanta, de toute son
âme « Qui me rendra ma Norman-
die ? » qu'elle ponctua de quelques no.
tes de « Marseillaise P.
Déjà le soir tombait. En passant de..
vant le monument aux morts de Fried**
VNB VUE DE FRIEDRICHSDORF
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
3» 'Année. Ne 15.110
ANNONCE*
à L'IOEItt (ATlt
Ittl.r.UtatariUOB
il. tu ueMta. PUIS
il au tnlu Ils
hcaralu de ftitln
«nicniîTuisnBi
le, f MxtBim, tua
ttLiTiKtavUMê
alignai)
JEUDI
24
MARS
1938
lit-Carême
ABONNEMENTS
Os «n 180 tr.
siamois. eu fr.
Trou moa. 45 tt
un mou 18 tr.
ouin* inuns
m. «-n ao iiiiiii
QMqnu potttaz
50 CENTIMES
Paris, 23 mars. MM. Morinaud
et Paul Simon, députés, ont pris l'ini-
tiative de présenter à leurs collègues
de la minorité une déclaration qui a
recueilli rapidement soixante-seize si-
gnatures. Voici cette déclaration
« Chaque jour qui passe voit grandir
les dangers oui menacent la France et
la paix.
« Nos dissensions politiques, nos dif-
ficultés financières, économiques et
sociales ont les plus graves répercus-
.tons internationales. Elles paralysent
notre action diplomatique, découragent
nos amis et favorisent l'audace de nos
adversaires.
Cette situation doit être immédia-
tement redressée. Une seule voie de
salut s'offre à nous l'union nationale
qui associera toutes les énergies fran-
çaises dans l'acceptation des efforts et
des sacrifices nécessaires à la sauve-
garde de l'honneur et de la grandeur
de la patrie.
c Devant le péril, refaire l'unité de
la nation est un devoir urgent et sacré.
c C'est pourquoi nous demandons
que se forme sans délai, au-dessus des
partis, un gouvernement de défense
nationale et de salut public qui, ras-
semblant autour de lui le pays tout
entier, ait force et autorité pour sauver
la paix en maintenant l'ordre européen
selon la politique traditionnelle de la
France. »
Ont signé MM. Morinaud, Paul Si-
mon, Antier. Aubert, Aveline, Beau-
guitte, Bacquet. Besse. Bonnevay. Blan-
choin, Bouissoud, Burgeot, Burrus,
Buyat, Cadic, Candace. de Clermont-
Tonnerre. de Chappedelaine. Colomb.
Dariac. Denis, Desgranges, Deschanel,
Doussain. Dusult, Duchesne-Fournet,
Pierre Dupuy. Elsaesser, Escartefigue,
Fauchon. Gallet, Gelle, Guernier, Gous-
su, Harter. Hartmann. Heid, Hervé,
Ihuel, Jacquinot, de Kérillis. Lâchai,
de la Myremory. Laniel, Lecacheux, Le
Pévédic, Levéque, de Lyrot. Malon,
Mandel, Marescaux. Martel, Meck. Au-
Qustin, Michel. Moncelle. de Mouster.
Nachon. PaUé. Pet.sche, Pezet, Pinault.
Quenette. HeiUe-Soult. Paul Reynaud,
Balles. Saudubray. Schuman, Seltz,
Taudiere, Tlxier-Vignanoour, Tran-
chant. Trémintin. Tristan, Vaur, Adol-
phe Vincent, Walter, Wiltzer.
Cette liste reste ouverte à tous les
députés qui voudront s'associer à cette
manifestation en vue d'arriver à la
formation très rapide d'un gouverne-
ment de salut public.
LE MYSTÉRIEUX MEURTRE
DE PERPIGNAN
La femme de la victime,
en instance de divorce,
est interrogée
Perpighah, 23 mars. Mme Suzanne
Delaris, née Garrigue, épouse en ins-
tance de divorce de M. Delaris, tué de
deux balles de revolver dans une villa,
a été interrogée ce matin. A son domi-
cile, on a trouvé un revolver de
6 mill. 35, mais le calibre de l'arme du
meurtre est de 7 mill. 65. Les enquê-
teurs ont entendu M. Dadrige pro-
priétaire, adjudant en retraite, qui
accompagna sa cousine, Mme Delaris,
à Perpignan, dan,: la nuit de lundi à
mardi, dans l'automobile de cette der-
nière remisée chez lui. Il a affirmé que
la voiture n'aurait pas pu ressortir
sans qu'il l'entende.
Confrontée avec M. Dadrige et sa
mère, Mme Garrigue, la femme de la
victime, ancienne avocate, a déclaré
qu'elle était innocente. « Si j'avais dù,
faire cela, a-t-elle dit, je l'aurais fait
en pleine rue ». Pressée de s'expliquer
sur son voyage dans la nuit du crime,
elle a reconnu qu'elle est entrée à Elne
après minuit et qu'elle s'est dissimu-
leecée soir-là, derrière un tas de gros
tuyrrlx, pour surveiller l'entrée de la
villa de son mari.
Z\ COMTESSE VERA FUGGER
qui, scion certaines Informations, au-
rait éoousé le chancelier Srhuschnlff
gardé dans sa demeure par les troupes
d'aawut hitlérieanea.
LES PROJETS
FINANCIERS
LA COMMISSION DU SÉNAT
HOSTILE AU PRÉLÈVEMENT
SUR LE FONDS D'ÉGALISATION
DES CHANGES
Elle autorise l'avance
de cinq milliarda à l'Etat
par la Banque de France
(Lire en deuxième page)
L'AVANCE DE L'HEURE
Rappelons eue l'heure légale sera
avancée de 60 minutes dans la nuit de
samedi 26 d dimanche 27 mars, à
23 heures.
Il CONSEIL DE CABINET
BUiE
APPROUVE U DUTI
3JIR LA POLIliaDË ETRANGERE
ME M. CHAMBERLAIN
fera aujourd'hui aux Communes
Pas d'intervention en Espagne
pas d'engagement
envers la Tchécoslovaquie
pas de conversation avec le Reich.
Fidélité aux obligations
envers la France
et aux principes de la S.D.N.
continuation des entretiens
avec l'Italie
(Lire en Dernière Heure)
LA GUERRE D'ESPAGNE
LES NATIONALISTES
ont DÉGAGÉ HUESCA
Une démarche du Pape près du général Franco
Les troupes du général Franco entrant à Caspe
HUESCA. 23 mars. Selon un des en-
voyés spéciaux de l'Agence Havas, les
troupes du général Franco, par leur
nouvelle offensive dans le «Haut-Ara-
gon, ont d'ores et déjà réussi à déga-
ger Huesca, investie de trois côtés
comme naguère Oviedo.
Par deux opérations menées de
front, le commandement nationaliste
a décongestionné la ville hier et lui
a rendu ses voies de communication.
Au nord de la capitale dû Haut-Ara-
gon, la ligne de démarcation passe
maintenant par la route Huesca-Ar-
guis. Au sud. à l'ouest de Cuarte, la
poche. où les gouvernementaux avaient
construit retranchements sur retran-
chements et où ils avaient accumulé
un matériel considérable, a été résor-
bée et les nationalistes ont mainte-
nant leurs avant-gardes à l'est de la
route de Saragosse.
Les communications de Huesca avec
l'arriére ont été rétablies et dix-huit
villages, ainsi que de nombreux ha-
meaux, libérés.
Des milliers de miliciens ont été
faits orisonniers. Plusieurs pièces d'ar-
tillerie et un matériel considérable
sont tombés entre les mains des na-
tionalistes. Au nord comme au sud. le
front a été rompu sur une longueur
,de dix kilomètres et l'avance avait
par endroits une profondeur Identi-
que.
Barœlow, 33 mars, Une. note of- 1
ficieuse reconnaît que dans leurs deux
attaques les insurges ont réussi à mar-
quer une avance et qu'ils occupent le
village de LJerta,
L'Ebre franchie
Saragosse, 23 mars (d'un des envoyés
spéciaus de l'Agence Havas). Les
troupes nationalistes ont franchi l'Ebre
ce matin, dans la région de Quinto,
ville située à mi-distance de Saragosse
et de Caspe. Les premiers contingents
d'infanterie ont pris pied sur la rive
gauche à 7 heures.
A partir de midi, le gros des troupes
a passé le fleuve et marche en direc-
tion de la route de Saragosse à Lérida.
LA DÉMARCHE DU VATICAN
Crri DU Vaticah, 23 mers. L'Osser-
vatore Romano annonce que le Pape
est intervenu de nouveau directement
par l'intermédiaire de son chargé d'af-
faires auprès du général Franco pour
atténuer le plus possible les horreurs
de la guerre.
Voir plus loin s
LA PAGE DES ENFANTS
A FRIEDRICHSDORF
village français en pleine Allemagne
à 300 kilomètres de nos frontières
le racisme allemand n'est pas
encore installé en maître
Deux descendants des émigrés franchi s. De gauche à drotte MM. Levoyer,
Rousselet et leurs épouses
Friedrichsdorf, 21 mars (de notre en-
voyé spécial). Entre les Monts du
Spessart et ceux de l'Odenwald, nous
venons de rejoindre le cours du Main.
La tranquillité des campagnes fran-
koises, puis hessoises nous repose de
la nervosité de l'Est allemand. Un so-
leil printanier dore les clochers et
illumine les gais visages des paysans.
Tout est à la joie de vivre 1
A mesure que nous roulons vers
l'Ouest un ardent désir de revoir la
France, après ce tour de près d'un
mois, nous vient à l'esprit. Et je sais
un moyen quasi magique de combler
immédiatement notre vœu. A Franc-
fort nous empruntons 25 kilomètres
d'autostrade en direction du Taunus.
trois kilomètres encore de routes fores-
tières. Halte. Ici Friedrichsdorf, vil-
lage français en pleine Allemagne
C'est comme je vous le dis. Tout le
long des artères de ce petit bourg les
enseignes des commerçants, les pla-
ques des habitants portent des noms
de France Rousselet, Lhomme, Le-
jeune, Levoyer, Loiseau. Bousquet,
Bonnemain, Colin, Rossignol, Basset,
Meunier, Labbé, Chérigault, Achard,
etc. M. Lebeau est Il papelotler » (lire
libraire) et M. Pauly, fabrique des bis-
cottes.
Et voici encore, des expressions ar-
chaïques que nous entendons à travers
Friedrichsdorf, du moins dans la bou-
che des personnes âgées. L'on dit une
avalon pour une gorgée aveindre
pour atteindre bertonner pour mur-
murer buquer pour heurter une
censé pour une métairie une demeu-
rance pour une habitation un grim-
periaux pour un « pic-pic n ou un ven-
tillon pour un volet. Que sais-je en-
core. Comme ils nous ont semblé
charmants ces vieux mots fleurant le
sol de France prononcés en 1938 à près
de trois cents kilomètres de nos fron-
tières. 1
A Mme Garnier, arrière-petite-fille
d'un Louis Garnier qui fonda à Frie-
drichsdorf, la première école privée,
nous avons demandé de nous narrer
l'histoire de ce petit village qui, à tra-
vers les âges, a conservé tant de « sou-
venances » françaises. Mme Garnier,
qui parle un français particulièrement
châtié, absolument sans accent, nous
a fait les déclarations suivantes
Lorsque le c lundi 22 octobre
1685 », me dit-elle, c l'Edit de Nantes
fut révoqué, de nombreux huguenots
n'acceptèrent pas « l'ordre formel
donné à toutes les églises réformées de
France d'embrasser la religion ro-
maine ». Fuyant leur patrie, alors in-
tolérante, ils se réfugièrent en Angle-
terre, en Hollande, en Suisse et en
Allemagne.
« Or, dans notre région, régnait
alors un Landgrave charitable et bon:
Frédéric II. C'était un ancien colonel
de cavalerie à la mode des reltres de
la légende germanique. Dans sa jeu-
nesse il avait pris du service dans les
armées suédoises. Au siège de Copen-
hague un boulet lui avait fracassé la
jambe gauche et il s'était amputé lui-
même. Il revint, ainsi affreusement
mutilé. sur ses terres de Hombourg-
Friedrichsdorf et consacra sa vie à se-
courir les victimes d'un mauvais sort.
Comme il avait beaucoup souffert, il
savait peser tous les degrés du mal-
heur. Il s'empressa donc de recueillir
les émigrés de France et l'histoire lo-
cale rapporte qu'une certaine « Su-
zanne Leroy » mourut, déjà ici, 6 mois
et 8 jours après la révocation de l'Edit
de Nantes.
« Toute une colonie française s'ins-
talla donc à Friedrichsdorf sous la
protection bienveillante du Landgrave
Frédéric II qui disait en accueillant
nos pères « J'aimerais mieux vendre
mon argenterie que de laisser ces gens
sans assistance. »
D'où provenait madame cette
trentaine de familles françaises ?
De toutes les provinces de Pi-
cardie, de Ile de France, de Champa-
gne, de Provence, de Languedoc, du
Dauphiné et de Normandie.
c En 1731 le landgrave Frédéric Ja-
cob, tenant beaucoup à ce que Friedris-
dorf conservât intact l'usage d'une lan-
gue française aussi pure que possible^
donna l'ordre de ne recevoir, ici. aucun
Allemand. En 1781, seulement, 15 fa-
milles germaniques obtinrent la Dre..
mière autorisation de s'installer dans
le voisinage des réfugiés. La traditioa
de parler français ne s'en poursuivit
pas moins. et elle subsiste encore.
vous le constatez, dans de nombreuses
familles.
Vos ancêtres, madame Garnier*
étaient originaires de quelle province ?.
Les miens, de Vitré-le-Chàteau.
Avec cette vieille dame nous avons
ensuite longuement disserté sur la né-
cessité humaine d'être généreux com-
me le fut le magnanime Frédéric II et
de toujours pratiquer la plus large to-
lérance.
Bien évidemment, poursuivit Mme
Garnier, un changement lent. mais
continu s'opère au milieu de nous
l'élément a racial allemand par la
force des circonstances prend, chaque
jour, et surtout depuis ces quatre der-;
nières années, un peu plus pied dan»]
notre colonie et ce n'est pas. sans r&»
Marie-Suzanne GARNTIEB.
née Rousselet, le 3 février 1777
gret, que nous voyons les derniers sou-
venirs, transmis religieusement de
père en fils depuis 1685. s'effacer gra-
duellement malgré les louables effort»
des chefs de famille qui réveillent ce-
pendant, autant que possible, parmi la
jeunesse, la noble histoire de leurs an-
cêtres français. »
Comme nous allions repartir, très
émus de notre visite, en direction de la
vallée du Rhin, Mme Garnier se mit
au « clavecin » et chanta, de toute son
âme « Qui me rendra ma Norman-
die ? » qu'elle ponctua de quelques no.
tes de « Marseillaise P.
Déjà le soir tombait. En passant de..
vant le monument aux morts de Fried**
VNB VUE DE FRIEDRICHSDORF
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.55%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.55%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Fonds régional : Bretagne Fonds régional : Bretagne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bretagn1" Yroise, bibliothèque numérique de Brest Yroise, bibliothèque numérique de Brest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GMBrst001"
- Auteurs similaires
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k661205f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k661205f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k661205f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k661205f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k661205f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k661205f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k661205f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest