Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-12-21
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 décembre 1929 21 décembre 1929
Description : 1929/12/21 (Numéro 10281). 1929/12/21 (Numéro 10281).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k658038p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/12/2008
Près de Dinan,
un antonwhiliste
tae "n vieillard de 81 ans
et s'enfuit
Dihas. 30 décembre. (De notre'
correspondant* Tout le monde à
Dinan connaissait le père Célestin
Hillion. Malgré ses 81 ans. il se ren-
dait presque quotidiennrrapnt à 7 heu-
res du matin à notre ville où il ga-
gnait aa vie en faisant quelques tra-
vaux de jardinage
Jeudi soir, le vieillard regagnait,
17 h 30. son domicile à la trop-
̃̃<" en Quévert, quand, au Champ
i.? Courses, il fut renversé sur le ta-
lus de la route par un automobiliste
venant de Dinan.
Le conducteur arrêta sa voiture à
une vingtaine de mètres du lieu
l'accident, descendit et dit a une fem-
me qui. accourue, s'empressait auprès
du blessé, de prendre soin de lui. Puis
remontant dans sa voiture, il disparut.
profitant de la confiance de la per-
sonne charitable qui crut qu'il allait
chercher du secours.
Peu après, M. Hilllon succombait
aux «lûtes de sa blessure.
La gendarmerie de Dinan, aussitôt
prévenue, a alerté toutes les brigades
en donnant le signalement de l'indi-
vidu et de sa voiture. Il ne saurait
tarder à être arrêté.
MENAGERES. CUISINIÈRES
Adoptez et exigez le
AUJOURD'HUI
Place du Champ-Jacquet ExpoM~
lton Th. Lemonnier.
A 13 h. 30. Au Palais de Justice
Tribunal correctionnel.
A 20 h. 30. Au théâtre Le Fille
de Madame Angott.
A 21 h. 30. Itue Poullain-Duparc
Bal des anciens élèves du Lycée.
Soirées dans les cinémas.
Parb Démocrate Populaire
Conférence publique
de X1M. Jean Jade,
dépaté du Finiatère,
et A. Le Douarec
C'est lundi soir, dans la salle de
l'entresol du Palais Saint-Georges
mise par la mumcipalité à la disposi-
tion de la section rennaise du Parti
Démocrate Populaire, que MM. Jean
Jadé, député de la deuxième circons-
cription de Quimper, et Armand Le
Douarec, avocat à 1.. Cour, ancien dé-
puté, exploseront les idées et l'attitude
du Parti Démocrate devant les ques-
tions sociales.
On sait que groupe parlementaire
des Démocrates Populaires a récem-
ment déposé sur le bureau de la
Chambre une proposition de loi rela-
tive au statut légal des employés de
commerce. Nous croyons savoir que
c'est sur ce sujet que s'étendront prin-
cipalement les explications de M. Jean
Jade.
C'est dire que cette réunion inté-
resse tous les travailleurs et particu-
lièrement les employés, si nombreux
i dans notre ville.
LAINAGES en tous genres
HOMMES. FEMMES, ENFANTS
A LA BASTILLE
Magasin mauve
Francis PANHALEUX
20. RUE DE NEMOURS
AVANT NOEL
Les heureux penseront
aux éprouvés
Les sapins coupés fleurissent de
multicolores chandelles et se char-
gent des fruits les plus divers. Les
coeurs des heureux laisseront en ces
jours de joie se développer aussi la
floraison des dévouements et des cha
rites. Ils en seront plus heureux.
Dans ce-, fins d'années froides,
l'Ouest-Eclair reçoit toujours des si-
gnaux de détresse qui lui viennent des
coins les plus éloignés de la région.
A Rennes même et dans les environs.
alors que scintillent dans les rues
animées tous les attraits des plaisirs
qu'on peut avoir et des consolations
qu'on peut procurer aux autres, il y
a des tristesses, des malheurs, des dé-
couragements, parfois des désespoirs.
Un exemple il y t quelques mois,
un ouvrier de St-Erblon, passant
dans une scierie où il n'était pas em-
ployé, reçut dans la poitrine un éclat
de bois qui lui traversa l'aorte. Il en
mourut, laissant une veuve et cinq
enfants dont l'ainé a sa ans.
Misère.
Car ce n'est pas un accident du
travail Peut être un jour obtien-
dra-t-on «ne indemnité quelconque.
Mais. en attendant Cinq enfants,
des bébés souffrent de la faim, du
froid et leur mère, pauvre veuve est
impuissante à les soulager.
Nos lecteurs toujours généreux au-
ront une pensée pour la malheureuse
famille.
L'EXPOSITION
DE M. TH. LEMONNIER
Ce n'est que dimanche soir que se-
ront fermées les portes de l'exposition
du peintre rennais Th. Lemonr.ier. 5.
place du Champ-Jacquet.
Elle a connu un succès exceptionnel.
dû aux qualités de ces œuvres qu'iront
admirer encore, dimanche l'après-
midi de nombreux visiteurs.
MâTI* SOIR
Cherbourg 11 h. 36 23 & 64
Oranvtlle Il 11. 40 21 Il, 51
St-Malo 9 h. 2t) 21 h. 51
St-Brleuc 9 h. 30 21 n. 51
"Ttrnpo! 9 h. Sî il Il,4\
Prest 1 h V to h.
1-orient 1[ 19 h. 4:
Vannes v 21 Il.
Sablei-d'Ol le h. 21
I* Roo&eJl» le h. &
Seuls certains magasins
de détail
pourront être ouverts
les dimanches 22
et 29 décembre jusqu'à midi
L'Union du Commerce et- de l'In-
dustrie nous prie d'insérer le rectifi-
catif suivant, à sa note d'hier concer-
nant l'ouverture des magasins de dé-
tail, les dimanches 22 et 29 décembre.
Seuls, pourront être ouverts les di-
manches 22 et 29 décembre, jusqu'à
midi, en vertu des accords intervenus
le 12 avril 1927 entre les syndicats pa-
tronaux et employés intéressés, et
conformément à l'arrêté préfectoral
du 6 mai 1927, les magasins où s'effec-
tue la vente au détail des articles sui-
vants
Article* de Paris. articlea dé bazar,
maroquinerie. articles de voycge, bi-
jouterie de fantaisie, souvenirs, épice-
rie, primeurs, vins à emporter, lait,
légumes, etc.
H. LASNIER, 4, quai E.-Zola. Rennes
Nouveaux DENTIERS perfectionnés
TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Susceptibilité
M. Alfred Macé. 27 ans. a fait oppo-
sition à un jugement du 12 octobre qui
l'avait condamné à 8 jours de prison
pour coups.
Le 24 juillet au soir, il chargeait une
charretée de foin devant le 31 du quai
cîe la Prévalaye. M. Lestard et sa
femme, locataire de l'immeuble, pre-
naient le frais à leur porte en jouant
avec leur bambin.
Us riaient très fort, quand' l'orage
éclata. M. Macé. obligé de poursuivre
sa besogne sous la pluie, avait de
l'amertume dans le coeur. Il crut que
le ménage se gaussait de son infor-
tune. D protesta et se croyant décidé-
ment provoqué par M. Lestard, Il sui-
vit celui-ci jusque dans sa cuisine,
cassa de la vaisselle et porta quelques
coups de poing à l'homme et à la
femme, bien qu'il se défende a d'avoir
tapé la bonne femme a.
Le premier jugement est confirmé,
mais le tribune! accorde le sursis.
Les petita profits
M. André Pauchot, 20 ans, courtier,
191. rue d'Antrain, à Rennes, vendait
des tourteaux, marque « Le Mouton »..
M. Ferron, vérificateur des fraudes,
er. éprouva la qualité le -29 octobre. n
fut décu.
Après avoir nié, le malin commer-
çant fut obligé de reconnaitre qu'il si
gnait 22 francs par sac. grâce à «m
trafic.
M. le bâtonnier Bougault demande
l'indulgence du tribunal.
Un mois de pri!ton avec sursis et 100
francs d'amende.
Un jugement
Le tribunal rend son jugement dsna
l'affaire Poullain. ce chauffeur qui
causa la mort, Il Vieux- Vv-sur-Coues-
non, au carrefour de la Croix-Cou-
verte. d'un malheureux commerçant
lillois en voyage de noces, M. Delcroix.
M Poullain est condamné à 2 mois
prison avec sursis et à 50 francs
d'amende.
Le père de la victime et la jeune
veuve s'étaient portes partie civile. Le
tribunal leur accorde 254.324 francs de
dommages-intérêts.
Un accident d'auto
C'est encore au croisement si dange-
reux de la Croix-Couverte, en Vieux-
Vy-sur-Couesnon, que la Citroën con-
duite -»ar Mme Lamojicltfc. de. Fresnoy-
la-Rivière (L.-I.) et la Renault de
Mme la comtesse d'Andigné, pilotée
par le chauffeur de celle-ci, M. Coque-
reau. s'abordèrent.
M. le bâtonnier Ogée soutient les lh-
térêts de Mme Lamouche et NP Har-
douin plaide pour M Coquereau.
Les deux prévenus sont condamnés à
100 francs d'amende
Pour prendre la route
Congédié par son patron. M. Ju-
déaux. fer.nier au P:e.ssis, en Thorigné,
la 3 novembre. Monneiie avant de
prendre le large, considéra tristement
ses chaussures. Ce n'était pas avec de*
godillots comme siens qu'il pouvait
jouer au globe-trotter. Il n'hésita pa!
longtemps et déroba à M. Judéaux une
de socques
Il les avait fièrement aux pied!
quand les gendarmes l'arrêtèrent à
Noyai.
Un mois de prison
REN8EIQNKMENTS JURIDIQUES
Contentieux procls nttalre» litigieuse»
baux loyers successions impôts etc.
Envol des renseignements eontr» man-
dat de 6 Ir. 60 «dressé à VOuett-tclair.
Les plus belles familles
AU FÂYÈLLE,
EN SA1NT-MELAINE,
CHEZ M. FRANÇOIS RUBIN,
LAUREAT DU PRIX
ETIENNE LAMY
Le 20 décembre. (De notre envoyé
spécial). Saint-Melaine, la route de
Paris monte, abrupte, au flanc d'un
coteau: le moteur de la voiture qui
nous transporte semble hanter. Un
carrefour: nous stoppons devant une
porte entr'ouverte. Une ménagère ac-
court.
La route du Fayelle, s'il vous
plait ?
Vous allez chez les Rubin ?
En effet.
Prenez le premier chemin sur
votre gauche. C'est tout droit.
Ainsi, les Rubin, ces humbles et bra-
ves cultivateurs du Fayelle, sont à ce
point célèbres qu'il ne peut se faire
une visite dans le pays sans qu'elle soit
pour eux. Pourquoi cette célébrité sou-
daine ?
Les Rubin ont 18 enfants et ils
viennent de recevoir l'un des prix que
l'Académie Française décerne chaque
année aux familles nombreuses les
plus méritantes ils ont été désignés
pour bénéficier d'un prix Etienne
Lamy de 10.000 francs.
L'Ouest-Eclair a, ce matin, apporté
la bonne nouvelle dans le pays et
chacun s'est réjoui. C'est qu'ils sont
bien considérés, les Rubin et que cha-
cun a pour oes cultivateurs modestes,
qui élèvent admirablement leur nom-
breuse nichée, une fervente admira-
tion, beaucoup diraient une sincère af-
section.
Le Fayelle, nous y voici sur le bord
d'un petit chemin, parfaitement en-
tretena, trois fermes élèvent leurs bâ-
timents et leurs dépendances. La plus
petite est celle qui abrite le ménage de
M. et Mme Rubin et une importante
partie de leur nichée. La porte est
close. Aurions-nous fait un voyage
inutile ? Non. en avançant dans la
cour, nous avons dispersé la volaille
qui picorait. Les poules se sont enfuies
en gloussant, un chien aboie, l'alerte
est donnée. Avant même que nous
ayons frappé à l'huis, une femme s'est
précipitée sur le seuil de la porte, un
tout jeune bébé sur les bras.
M. Rubin, s'il vous plait ?
C'est ici. Il n'est pas là, mais il
ne tardera guère. Et si vous avez à lui
parler, entrez donc.
Sous l'auvent de la cheminée
Nous ne pouvons qu'acquiescer à
une invitation aussi aimable. D'autant
plus qu'il fait froid, au dehors et que.
par l'huis entrebaillée, nous avons
aperçu la flaznme engageante d'un feu
de bois. Nous voici dans la place. No-
tre hôtesse n'est point curieuse. Avant
même de savoir qui nous som.-nes, elle
s'occupe de nous préparer autour de
l'âtre la meilleure place. C'est la mai-
tresse de maison le cri effrayé d'un
blondinet de 4 ans qu'un grand chien
de berger bouscule en jouant nous
l'apprend.
n Maman s, a crié le bambin qui, en
tombant, s'est heureusement fait plus
peur que mal.
Bientôt pourtant. Mme Rubin con-
naît le but de notre visite. Et elle
nous dit sa joie.
Pendant qu'elle nous parle, nous je-
tons un regard autour de nous. Nous
sommes dans la salle commune l'in-
férieur est modeste et simple. On
ignore ici ce que c'est que le luxe.
Mais, quelle propreté et quel ordre
Tout contre le mur qui fait face à la
cheminée, trois grandes armoires of-
frent à la flamme qui pétille dans
l'âtre le miroir de leurs boiseries mi-
nutieusement cirées; dans le fond, en-
cadrant la porte qui ouvre sur le cel-
lier, deux lits. Les tout petits couchent
dans une pièce voisine, véritable dor-
toir de pensionnat. Pensez donc, ils
sont douze encore qui vivent à la
ferme, autour de leurs parents. Douze!
Les jours de grande fête, ils sont plus
nombreux encore, puisque six des en-
fants de M. Rubin ont quitté aujour-
d'hui le toit paternel pour voler de
!.»nrs tiroores ailes.
En ce moment, les plus jeunes sont'
là, assis comme nous sous le manteau
de la grande cheminée, offrant à la
fiamme qui rougeoie leurs menottes
frileuses. Et dans leurs yeux rieurs,
c'est tout le bonheur qui règne dans
ce foyer que l'on retrouve. Ah ils ne
sont pas riche, les Rubin mais Us
savent être heureux. Leur fortune
elle est tout entière dans ces regards
d'enfants qui enveloppent la mère
avec tendresse.
Dix-huit enfants. Ils devraient être
viiigt-et-un si trois n'étaient morts
des suites d'accidents. Mais, voici le
maiire M. François Rubin.
Le maître
A-t-il vraiment 59 ans, ce petit
homme alerte qui s'avance vers nous
la main tendue ? Assurément, il ne
les parait pas. M. François Rubin, le
:>ere ituoin, comme on l'appelle fami-
fièrement à plusieurs lieues à la
ronde, est vigoureux. Et son regard
décèle sa vive intelligence.
Un pichet de cidre sur la table, nous
causons
Ah mon bon Monsieur, nous
dit-il, pour une surprise, c'est une sur-
prise. Nous n'y comptions plus, vous
savez. Pensez donc, voilà deux ans que
le prix nous passait sous le nez. On
nous disait toujour « Putientez, vous
avez des chances vous l'aurez ce prix
que nul ne peut mériter mieux que
vous ». Et toujours un autre .lauréat
était choisi. Hah pensais-je. à quoi
bon s'entêter. Nous étions desservis-
Pourquoi ? Parce que je suis républi-
cain. Que voulez-vous ? Je suis de
ceux qui pensent que l'on peut-être
'bon chrétien et bon républicain. Je
suis les deux avec ferveur et l'on s'en
aperçut aux dernières élections muni-
cipales. Résultat je suis conseiller
municipal, mais j'ai failli manquer le
prix qui m'échoit aujourd'hui et. mon
propriétaire m'a donné congé pour la
23 avril prochain.
Congé, mais, où irez-vous ?
Oh ressurez-vous, le père Rubin
ne se laissera pas abattre. J'ai acheté
quelques terres; oh un tout petit
lopin, et je fais construire une petite
bicoque.
Les tout-petits
Les petits ont entendu qu'on parlait
d'eux. Ils s'avancent et l'un d'eux se
glisse sur les genoux de son père
c'est Marcel, un garçon de quatre ans,
qui tient à nous raconter sa joie et
son impatience pensez, le père Noël
doit lui apporter une culotte de ve-
lours comme celle de son papa. Muti-
ne, une. fillette de 3 ans, Denise s'est
hissée sur l'autre genoux. A elle, le
père Noël doit apporter une paire de
beaux et solides sabots ses premiers.
Dans la chambre voisine, un bébé
de deux ans, Emmanuel, blond et frisé
dort. Songe-t-il au père Noël ? Ses
lèvres sourient délicieusement.
Le dernier ne. Henri, a six mois.
Son biberon à la bouche, il ne sem-
ble pas se préoccuper beaucoup de
notre visite. Il tire sur la tétine avec
une avidité goulue. Sa grande soeur
l'une de ses grandes sœurs plutôt
s'occupe de lui. Elle s'appelle Eugénie
et a 1p ans. Pour ses jepnes frères et
soeurs, elle est une seconde maman.
Elle sait.les mots qu'ils faut dire pour
apaiser un gros chagrin ou pour gron-
der lorsqu'une faute légère a été com-
mise. Elle est maintenant le bras droit
de la maîtresse de maison.
Les moyens
« Voyez-vous, poursuit M. Rubin, en
nous versant une rasade, ce n'est là
qu'une partie de la famille. Cinq sont
partis à l'école, à Châteaubourg, deux
filles, Madeleine, 12 ans et Maria, 7
ans et trois garons, Albert, Emile et
Louis, âgés respectivemuent de 11, 8 et
5 ans. Un autre garçon. Joseph il a
dix ans est en pension à Pire chez
les Frères du Saint-Esprit et une au-
tre fille, Anna. âgée de 16 ans. vient
de se placer chez des voisins.
Les grand
« Et puis. il y a les grands ceux
qui ont quitté le nid pour voler de
leurs propres ailes ceux-là ils sont
six sont les enfants d'un., premier
mariage mais « la patronne n a été
leur nourrice, puisque l'alné d'entre
eux n'avait que dix ans lorsque je per-
dis ma première femme. n
Le a père Rubin s'il est heureux
1 aujourd'hui, vécut en effet des heures
douloureuses. Originaire de Saint-Di-
dier où il naquit le 14 mai 1870, Fran-
gois Rubin, ayant achevé son congé
au 24e dragon à Dinan, épousa en 1900
sa cousine germaine, Joséphine Ru-
bin En dix ans, le ménage eut six en-
fants, ils en attendait un §eptlème,
lorsqu'un accident terrible jeta le
deuil dans cette belle famille. Une
herse mise debout et mal équilibrée,
s'abattit sur la jeune femme. La mère
et l'enfant qui naquit après l'accident
succombèrent.
M. François Rubin qui exploitait
alors la ferme des Maisons-Neuves en
Saint-Didier, demeurait seul avec six
enfants.
LA 4 juin 1912, il devait s'unir à
une nouvelle compagne, qui, comme la
première, allait être pour lui une col-
laboratrice et un soutien. Il épousa
Anne-Marie Chevreuil, qui, 19 ans plus
jeune que lui, était riche, sinon des
biens de la terre, du moins de cœur et
d'esprit. Elle éleva ses premiers en-
fants qui tous, sont aujourd'hui éta-
blis. Et ce n'est pas sans fierté que le
père parle de leur situation
Joséphine, 28 ans, est mariée à St-
Didier à un brave cultivateur qui lui a
donné déjà deux enfants Francis, un
solide gaillard de 27 ans, a planté son
foyer à Domagné Auguste est à 25
ans, boulanger à Rennes où, avec son
frère Pierre, son cadet de deux ans. il
est établi place du Cartage.
Marie-Rose, l'ange de la maison, est
entrée au couvent. Elle a 22 ans, et se
destine il. une mission noble et bienfai-
sante. Elle ira dans les colonies loin-
taines, porter des soins aux colons dé-
primés et malades. Augustine enfin,
est placée à Domagné.
«Et voila, nous dit, M. Rubin, vous
connaissez, maintenant toute la fa-
mille. Nous devrions avoir deux gar-
çons de plus tous deux avaient reçu
le même prénom Bernard; tous deux
sont morts, à quatre ans. A la suite
d'un accident Il.
L'avenir
Et que comptez-vous faire ?
Bah 1 J'aurais bien voulu conti-
nuer ma culture. Les terres sont sales
mais bonnes. En les travaillant bien,
on les fait rapporter. Et si la campa-
gne du blé n'a pas été fameuse. celle
des pommes nous laissait quelque bé-
néfice. continuer ? Je ne le pourrais
pas.. On me chasse, moi, ma femme
et les douze gosses qui restent avec
moi. Mais, le père Rubin n'a pas
quitté Saint-Melaine; on m'y retrou-
vera, là-bas, sur le bord de la route,
dans la petite bicoque qui se construit.
A la bonne heure Vous ne vous
laissez pas abattre.
Moi, me laisser abattre. Ah
malheur. ce n'est pas le jour, il faut
élever toute la marmaille, Les pre-
miers sont établis; je ferai de ceux-là
des hommes et d'honnêtes filles. b
Et comme pour approuver les paro-
les dans lesquelles le « père Rubin Il
a mis toute sa volonté, le tout petit
Henri, ayant envoyé au diable son bi-
beron vide, tape dans ses mains me-
nues d'imperceptibles bravos, cepen-
dant que ses lèvres sourient au bon
papa qui vient de promettre d'en faire
un homme.
Vraiment. le prix Etienne Lamy ne
pouvait être attribué à une famille
plus intéressante. Jehan Tholome.
CADEAUX
La PAPETERIE de L'OUEST-ECLAIB
38, me dn Pré-Botté
OFFRE A TOUT ACHETEUR
De 20 fr. Un Calendrier peinture sur
bois.
De 50 fr. Un Vide -Poche peinture
sur bols.
De 75 fr. Un Porte Brosse avec
Brosse-
CONFERENCE PUBLIQUE. M.
Jean Montigny, député de la Sarthe,
fera ce soir, au Palais Saint-Oeorges,
a 8 h. 30, une conférence sur la politi-
que du Parti radical socialiste.
AJBUI LES CAISSES ? Le pro-
priewlre des deux caisses d'alimenta-
tion trouvées par les agents dans la
nuit de mardi à dimanche, est prié
de se présenter au commissariat de
la pla. Sainte-Anne.
NOMINATION. Nous apprenons
que M. Hugnon, maître de conféren-
ces il 1?. Fp.cu'té des Sciences 4e Ren-
nes (bctpninue). est nommé professeur
de botanique à Dijon.
Nos félicitations.
LES CONFÉRENCES
DE LA FACULTÉ DE DROIT
L'organisation
des juridictions pénales
par M. Cbanvean, doyen honoraire
C'est un sujet qui ne manque jamais
d'actualité et auquel tout le monde
s'intéresse. Le jury d'assises est une
institution dont le fonctionnement
produit souvent des résultats décon-
certants et depuis longtemps des cri-
minalistes distingués ont demandé les
uns sa réforme, les autres sa dispa-
rition pure et simple. La question est
aujourd'hui posée devant l'opinion
publique qu'une vigoureuse campagne.
de presse alerte contre les dangers
nationaux et même internationaux
(voyez l'affaire di Modugnano) des
verdicts scandaleux. On ne peut nier
que le Code pénal et le Code d'in.struc-
tion criminelle auraient besoin d'être
entièrement revisés, parce qu'ils ne
sont plus en rapport avec l'état de la
science juridique et des moeurs. On
voudrait en finir avec ces décisions de
surprise, que dictent l'émotion, l'igno-
rance ou la peur. La réforme générale-
ment souhaitée tient dans l'applica-
tion de cette formule « Associer
étroitement au jury, représentant le
peuple souverain, des magistrats de
carrière, représentant la compétence
technique
C'est de ce sujet de réformes a
appliquer à la juridiction criminelle
que M. Chauveau, doyen honoraire de
la Faculté de Droit, a entretenu hier
l'auditoire d'élite de la salle des Beaux-
Arts mais c'est, on le verra, plus loin,
à une refonte des juridictions péna-
les dans leur ensemble que l'éminent
conférencier aboutira. Nos lecteurs. s,
leur tour, vont suivre avec intérêt son
argumentation.
Un peu d'histoire
D'abord, quelques détails rétrospec-
tifs. Quand, en 1791, le législateur,
appliquant les principes des Droits de
l'Homme, édifia une législation répu-
blicaine, il classa les infractions au
i lols en trois catégories les crimes,
les délits et les infractions à la police
municipale, ce que nous appelons au-'
Jourd'hui les contraventions. Parallè-
lement, il établit une échelle de peines
ain^i constituées peines infamantes,
applicables aux délits qualifiés crimes;
peines correctionnelles applicables aux
délits simples; peines de sineple police.
Ces peines, la loi les fixait de façon
ferme; on n'avait pas à appliquer les
circonstances atténuantes.
Pour statuer sur le procès pénal, la
loi de 1791 constituait trois juridic-
tions le .tribunal criminel, le tribunal
correctionnel, la police municipale.
Elle était, cette législation de la Cons-
tituante, empreinte de l'esprit dogma-
tique et de la logique parfois excessive
des hommes de la Révolution. Ceux-
ci avaient admis deux points essen-
tiels 1» rélectkM des juges 'c'est-à-
dire leur désignation par les électeurs)
se substituant Ce qu'on pu appeler
le système de patrimonialité des offi-
ces de judicature de l'ancien droit;
2° une séparation complète entre la
justice civile et la justice pénili;. La
Constitution de 1791 sépara les deux
juridictions. C'est qu'on avait gardé
un souvenir très vif du rôle considé-
rable joué sous l'ancien régime par
les Parlements et l'on voulait se sous-
traire à l'influence politique exercée
alors par ces grands corps judiciaires.
D'oit la volonté de diminuer les pou-
voirs. émietter les attributions. En
ce temps-là, donc. la. séparation, au-
jourd'hui préconisée, des deux juri-
dictions civile et pénale avait été
édictée uniquement pour des motifs
politiques.
L'organisation des trois sortes de
juridiction fut la suivante
1° Les tribunaux de police munici-
pale, établis dans chaque commune
2' Les tribunaux correctionnels éta-
blis dans chaque canton, avec, pour
président, un juge ayant deux iuges
de paix pour assesseurs
3° Les tribunaux criminels, étables
dans chaque département et composés
de deux éléments très distincts le
tribunal, le jury. Mais il y eut deux
jurys. La Constituante. en effet, subs-
titua au vieil édit de Colmar de 1670,
à 1 imitation du jury anglais, un jury
d'accusation et un jury de juge;nent.
Le jury d'accusation, composé de huit
membres, présidé par un juge. se réu-
nissait dans le district pour procéder
à l'instruction dite préparatoire,
La Constitution de l'An III modifia
la juridiction, non les principes de
l'organisation judiciaire de la Consti-
tuante. La commune et le district
ayant disparu, il y eut un tribunal
municipal par canton, un tribunal
correctionnel, composé d'un juge élu
et de deux juges de paix, par arron-
dlssement.
Mais vinrent le Consulat et l'Empire.
Napoléon supprimera le caractere
électif du juge. Les juges seront nom-
mes désormais par le Pouvoir éxécutif,.
donc placés sous une certair..e dépen-
dance dudit pouvoir. Mais leurs pou-
voirs à eux. on n'a plus redouter de
les augmenter Aussi la réforme du
20 avril 1810. aUa-t-?lle à rencontre
de celle de 1791. en réunissant les deux
justices civile et pénale, de façon à
augmenter l'autorité des corps judi-
ciaires. Le juge de paix du canton
.itusra dorénavant sur les der.x juri-
dictions. Le tribunal correctionnel,
installé dans chaque arrondissement,
aura plenitude de jurid.ction en ma-
tière civile Le tribunal criminel (Cour
d'assises), fixe :u en ?f -lieu du depar-
tement, sera toujours composé de
deux éléments la Cour et le jury. On
considérait le jury comme une des
conquêtes de la Révolution: donc on
le conservera, mais on limitera ses
attributions. Le jury d'accusation se-
ra supprimé, le pouvoir qu'il exerçait
étant transféré à la Chambres d!?s
mises en accusation, fraction de la
\Cour d'appel On enlèvera à la com-
pétence des jurés Ifs crimes politiques,
qu'on fera juger par des commissions
extraordinaires, plus dociles aux vo-
lontés Impériales. Ces commissions
un antonwhiliste
tae "n vieillard de 81 ans
et s'enfuit
Dihas. 30 décembre. (De notre'
correspondant* Tout le monde à
Dinan connaissait le père Célestin
Hillion. Malgré ses 81 ans. il se ren-
dait presque quotidiennrrapnt à 7 heu-
res du matin à notre ville où il ga-
gnait aa vie en faisant quelques tra-
vaux de jardinage
Jeudi soir, le vieillard regagnait,
17 h 30. son domicile à la trop-
̃̃<" en Quévert, quand, au Champ
i.? Courses, il fut renversé sur le ta-
lus de la route par un automobiliste
venant de Dinan.
Le conducteur arrêta sa voiture à
une vingtaine de mètres du lieu
l'accident, descendit et dit a une fem-
me qui. accourue, s'empressait auprès
du blessé, de prendre soin de lui. Puis
remontant dans sa voiture, il disparut.
profitant de la confiance de la per-
sonne charitable qui crut qu'il allait
chercher du secours.
Peu après, M. Hilllon succombait
aux «lûtes de sa blessure.
La gendarmerie de Dinan, aussitôt
prévenue, a alerté toutes les brigades
en donnant le signalement de l'indi-
vidu et de sa voiture. Il ne saurait
tarder à être arrêté.
MENAGERES. CUISINIÈRES
Adoptez et exigez le
AUJOURD'HUI
Place du Champ-Jacquet ExpoM~
lton Th. Lemonnier.
A 13 h. 30. Au Palais de Justice
Tribunal correctionnel.
A 20 h. 30. Au théâtre Le Fille
de Madame Angott.
A 21 h. 30. Itue Poullain-Duparc
Bal des anciens élèves du Lycée.
Soirées dans les cinémas.
Parb Démocrate Populaire
Conférence publique
de X1M. Jean Jade,
dépaté du Finiatère,
et A. Le Douarec
C'est lundi soir, dans la salle de
l'entresol du Palais Saint-Georges
mise par la mumcipalité à la disposi-
tion de la section rennaise du Parti
Démocrate Populaire, que MM. Jean
Jadé, député de la deuxième circons-
cription de Quimper, et Armand Le
Douarec, avocat à 1.. Cour, ancien dé-
puté, exploseront les idées et l'attitude
du Parti Démocrate devant les ques-
tions sociales.
On sait que groupe parlementaire
des Démocrates Populaires a récem-
ment déposé sur le bureau de la
Chambre une proposition de loi rela-
tive au statut légal des employés de
commerce. Nous croyons savoir que
c'est sur ce sujet que s'étendront prin-
cipalement les explications de M. Jean
Jade.
C'est dire que cette réunion inté-
resse tous les travailleurs et particu-
lièrement les employés, si nombreux
i dans notre ville.
LAINAGES en tous genres
HOMMES. FEMMES, ENFANTS
A LA BASTILLE
Magasin mauve
Francis PANHALEUX
20. RUE DE NEMOURS
AVANT NOEL
Les heureux penseront
aux éprouvés
Les sapins coupés fleurissent de
multicolores chandelles et se char-
gent des fruits les plus divers. Les
coeurs des heureux laisseront en ces
jours de joie se développer aussi la
floraison des dévouements et des cha
rites. Ils en seront plus heureux.
Dans ce-, fins d'années froides,
l'Ouest-Eclair reçoit toujours des si-
gnaux de détresse qui lui viennent des
coins les plus éloignés de la région.
A Rennes même et dans les environs.
alors que scintillent dans les rues
animées tous les attraits des plaisirs
qu'on peut avoir et des consolations
qu'on peut procurer aux autres, il y
a des tristesses, des malheurs, des dé-
couragements, parfois des désespoirs.
Un exemple il y t quelques mois,
un ouvrier de St-Erblon, passant
dans une scierie où il n'était pas em-
ployé, reçut dans la poitrine un éclat
de bois qui lui traversa l'aorte. Il en
mourut, laissant une veuve et cinq
enfants dont l'ainé a sa ans.
Misère.
Car ce n'est pas un accident du
travail Peut être un jour obtien-
dra-t-on «ne indemnité quelconque.
Mais. en attendant Cinq enfants,
des bébés souffrent de la faim, du
froid et leur mère, pauvre veuve est
impuissante à les soulager.
Nos lecteurs toujours généreux au-
ront une pensée pour la malheureuse
famille.
L'EXPOSITION
DE M. TH. LEMONNIER
Ce n'est que dimanche soir que se-
ront fermées les portes de l'exposition
du peintre rennais Th. Lemonr.ier. 5.
place du Champ-Jacquet.
Elle a connu un succès exceptionnel.
dû aux qualités de ces œuvres qu'iront
admirer encore, dimanche l'après-
midi de nombreux visiteurs.
MâTI* SOIR
Cherbourg 11 h. 36 23 & 64
Oranvtlle Il 11. 40 21 Il, 51
St-Malo 9 h. 2t) 21 h. 51
St-Brleuc 9 h. 30 21 n. 51
"Ttrnpo! 9 h. Sî il Il,4\
Prest 1 h V to h.
1-orient 1[ 19 h. 4:
Vannes v 21 Il.
Sablei-d'Ol le h. 21
I* Roo&eJl» le h. &
Seuls certains magasins
de détail
pourront être ouverts
les dimanches 22
et 29 décembre jusqu'à midi
L'Union du Commerce et- de l'In-
dustrie nous prie d'insérer le rectifi-
catif suivant, à sa note d'hier concer-
nant l'ouverture des magasins de dé-
tail, les dimanches 22 et 29 décembre.
Seuls, pourront être ouverts les di-
manches 22 et 29 décembre, jusqu'à
midi, en vertu des accords intervenus
le 12 avril 1927 entre les syndicats pa-
tronaux et employés intéressés, et
conformément à l'arrêté préfectoral
du 6 mai 1927, les magasins où s'effec-
tue la vente au détail des articles sui-
vants
Article* de Paris. articlea dé bazar,
maroquinerie. articles de voycge, bi-
jouterie de fantaisie, souvenirs, épice-
rie, primeurs, vins à emporter, lait,
légumes, etc.
H. LASNIER, 4, quai E.-Zola. Rennes
Nouveaux DENTIERS perfectionnés
TRIBUNAL CORRECTIONNEL
Susceptibilité
M. Alfred Macé. 27 ans. a fait oppo-
sition à un jugement du 12 octobre qui
l'avait condamné à 8 jours de prison
pour coups.
Le 24 juillet au soir, il chargeait une
charretée de foin devant le 31 du quai
cîe la Prévalaye. M. Lestard et sa
femme, locataire de l'immeuble, pre-
naient le frais à leur porte en jouant
avec leur bambin.
Us riaient très fort, quand' l'orage
éclata. M. Macé. obligé de poursuivre
sa besogne sous la pluie, avait de
l'amertume dans le coeur. Il crut que
le ménage se gaussait de son infor-
tune. D protesta et se croyant décidé-
ment provoqué par M. Lestard, Il sui-
vit celui-ci jusque dans sa cuisine,
cassa de la vaisselle et porta quelques
coups de poing à l'homme et à la
femme, bien qu'il se défende a d'avoir
tapé la bonne femme a.
Le premier jugement est confirmé,
mais le tribune! accorde le sursis.
Les petita profits
M. André Pauchot, 20 ans, courtier,
191. rue d'Antrain, à Rennes, vendait
des tourteaux, marque « Le Mouton »..
M. Ferron, vérificateur des fraudes,
er. éprouva la qualité le -29 octobre. n
fut décu.
Après avoir nié, le malin commer-
çant fut obligé de reconnaitre qu'il si
gnait 22 francs par sac. grâce à «m
trafic.
M. le bâtonnier Bougault demande
l'indulgence du tribunal.
Un mois de pri!ton avec sursis et 100
francs d'amende.
Un jugement
Le tribunal rend son jugement dsna
l'affaire Poullain. ce chauffeur qui
causa la mort, Il Vieux- Vv-sur-Coues-
non, au carrefour de la Croix-Cou-
verte. d'un malheureux commerçant
lillois en voyage de noces, M. Delcroix.
M Poullain est condamné à 2 mois
prison avec sursis et à 50 francs
d'amende.
Le père de la victime et la jeune
veuve s'étaient portes partie civile. Le
tribunal leur accorde 254.324 francs de
dommages-intérêts.
Un accident d'auto
C'est encore au croisement si dange-
reux de la Croix-Couverte, en Vieux-
Vy-sur-Couesnon, que la Citroën con-
duite -»ar Mme Lamojicltfc. de. Fresnoy-
la-Rivière (L.-I.) et la Renault de
Mme la comtesse d'Andigné, pilotée
par le chauffeur de celle-ci, M. Coque-
reau. s'abordèrent.
M. le bâtonnier Ogée soutient les lh-
térêts de Mme Lamouche et NP Har-
douin plaide pour M Coquereau.
Les deux prévenus sont condamnés à
100 francs d'amende
Pour prendre la route
Congédié par son patron. M. Ju-
déaux. fer.nier au P:e.ssis, en Thorigné,
la 3 novembre. Monneiie avant de
prendre le large, considéra tristement
ses chaussures. Ce n'était pas avec de*
godillots comme siens qu'il pouvait
jouer au globe-trotter. Il n'hésita pa!
longtemps et déroba à M. Judéaux une
de socques
Il les avait fièrement aux pied!
quand les gendarmes l'arrêtèrent à
Noyai.
Un mois de prison
REN8EIQNKMENTS JURIDIQUES
Contentieux procls nttalre» litigieuse»
baux loyers successions impôts etc.
Envol des renseignements eontr» man-
dat de 6 Ir. 60 «dressé à VOuett-tclair.
Les plus belles familles
AU FÂYÈLLE,
EN SA1NT-MELAINE,
CHEZ M. FRANÇOIS RUBIN,
LAUREAT DU PRIX
ETIENNE LAMY
Le 20 décembre. (De notre envoyé
spécial). Saint-Melaine, la route de
Paris monte, abrupte, au flanc d'un
coteau: le moteur de la voiture qui
nous transporte semble hanter. Un
carrefour: nous stoppons devant une
porte entr'ouverte. Une ménagère ac-
court.
La route du Fayelle, s'il vous
plait ?
Vous allez chez les Rubin ?
En effet.
Prenez le premier chemin sur
votre gauche. C'est tout droit.
Ainsi, les Rubin, ces humbles et bra-
ves cultivateurs du Fayelle, sont à ce
point célèbres qu'il ne peut se faire
une visite dans le pays sans qu'elle soit
pour eux. Pourquoi cette célébrité sou-
daine ?
Les Rubin ont 18 enfants et ils
viennent de recevoir l'un des prix que
l'Académie Française décerne chaque
année aux familles nombreuses les
plus méritantes ils ont été désignés
pour bénéficier d'un prix Etienne
Lamy de 10.000 francs.
L'Ouest-Eclair a, ce matin, apporté
la bonne nouvelle dans le pays et
chacun s'est réjoui. C'est qu'ils sont
bien considérés, les Rubin et que cha-
cun a pour oes cultivateurs modestes,
qui élèvent admirablement leur nom-
breuse nichée, une fervente admira-
tion, beaucoup diraient une sincère af-
section.
Le Fayelle, nous y voici sur le bord
d'un petit chemin, parfaitement en-
tretena, trois fermes élèvent leurs bâ-
timents et leurs dépendances. La plus
petite est celle qui abrite le ménage de
M. et Mme Rubin et une importante
partie de leur nichée. La porte est
close. Aurions-nous fait un voyage
inutile ? Non. en avançant dans la
cour, nous avons dispersé la volaille
qui picorait. Les poules se sont enfuies
en gloussant, un chien aboie, l'alerte
est donnée. Avant même que nous
ayons frappé à l'huis, une femme s'est
précipitée sur le seuil de la porte, un
tout jeune bébé sur les bras.
M. Rubin, s'il vous plait ?
C'est ici. Il n'est pas là, mais il
ne tardera guère. Et si vous avez à lui
parler, entrez donc.
Sous l'auvent de la cheminée
Nous ne pouvons qu'acquiescer à
une invitation aussi aimable. D'autant
plus qu'il fait froid, au dehors et que.
par l'huis entrebaillée, nous avons
aperçu la flaznme engageante d'un feu
de bois. Nous voici dans la place. No-
tre hôtesse n'est point curieuse. Avant
même de savoir qui nous som.-nes, elle
s'occupe de nous préparer autour de
l'âtre la meilleure place. C'est la mai-
tresse de maison le cri effrayé d'un
blondinet de 4 ans qu'un grand chien
de berger bouscule en jouant nous
l'apprend.
n Maman s, a crié le bambin qui, en
tombant, s'est heureusement fait plus
peur que mal.
Bientôt pourtant. Mme Rubin con-
naît le but de notre visite. Et elle
nous dit sa joie.
Pendant qu'elle nous parle, nous je-
tons un regard autour de nous. Nous
sommes dans la salle commune l'in-
férieur est modeste et simple. On
ignore ici ce que c'est que le luxe.
Mais, quelle propreté et quel ordre
Tout contre le mur qui fait face à la
cheminée, trois grandes armoires of-
frent à la flamme qui pétille dans
l'âtre le miroir de leurs boiseries mi-
nutieusement cirées; dans le fond, en-
cadrant la porte qui ouvre sur le cel-
lier, deux lits. Les tout petits couchent
dans une pièce voisine, véritable dor-
toir de pensionnat. Pensez donc, ils
sont douze encore qui vivent à la
ferme, autour de leurs parents. Douze!
Les jours de grande fête, ils sont plus
nombreux encore, puisque six des en-
fants de M. Rubin ont quitté aujour-
d'hui le toit paternel pour voler de
!.»nrs tiroores ailes.
En ce moment, les plus jeunes sont'
là, assis comme nous sous le manteau
de la grande cheminée, offrant à la
fiamme qui rougeoie leurs menottes
frileuses. Et dans leurs yeux rieurs,
c'est tout le bonheur qui règne dans
ce foyer que l'on retrouve. Ah ils ne
sont pas riche, les Rubin mais Us
savent être heureux. Leur fortune
elle est tout entière dans ces regards
d'enfants qui enveloppent la mère
avec tendresse.
Dix-huit enfants. Ils devraient être
viiigt-et-un si trois n'étaient morts
des suites d'accidents. Mais, voici le
maiire M. François Rubin.
Le maître
A-t-il vraiment 59 ans, ce petit
homme alerte qui s'avance vers nous
la main tendue ? Assurément, il ne
les parait pas. M. François Rubin, le
:>ere ituoin, comme on l'appelle fami-
fièrement à plusieurs lieues à la
ronde, est vigoureux. Et son regard
décèle sa vive intelligence.
Un pichet de cidre sur la table, nous
causons
Ah mon bon Monsieur, nous
dit-il, pour une surprise, c'est une sur-
prise. Nous n'y comptions plus, vous
savez. Pensez donc, voilà deux ans que
le prix nous passait sous le nez. On
nous disait toujour « Putientez, vous
avez des chances vous l'aurez ce prix
que nul ne peut mériter mieux que
vous ». Et toujours un autre .lauréat
était choisi. Hah pensais-je. à quoi
bon s'entêter. Nous étions desservis-
Pourquoi ? Parce que je suis républi-
cain. Que voulez-vous ? Je suis de
ceux qui pensent que l'on peut-être
'bon chrétien et bon républicain. Je
suis les deux avec ferveur et l'on s'en
aperçut aux dernières élections muni-
cipales. Résultat je suis conseiller
municipal, mais j'ai failli manquer le
prix qui m'échoit aujourd'hui et. mon
propriétaire m'a donné congé pour la
23 avril prochain.
Congé, mais, où irez-vous ?
Oh ressurez-vous, le père Rubin
ne se laissera pas abattre. J'ai acheté
quelques terres; oh un tout petit
lopin, et je fais construire une petite
bicoque.
Les tout-petits
Les petits ont entendu qu'on parlait
d'eux. Ils s'avancent et l'un d'eux se
glisse sur les genoux de son père
c'est Marcel, un garçon de quatre ans,
qui tient à nous raconter sa joie et
son impatience pensez, le père Noël
doit lui apporter une culotte de ve-
lours comme celle de son papa. Muti-
ne, une. fillette de 3 ans, Denise s'est
hissée sur l'autre genoux. A elle, le
père Noël doit apporter une paire de
beaux et solides sabots ses premiers.
Dans la chambre voisine, un bébé
de deux ans, Emmanuel, blond et frisé
dort. Songe-t-il au père Noël ? Ses
lèvres sourient délicieusement.
Le dernier ne. Henri, a six mois.
Son biberon à la bouche, il ne sem-
ble pas se préoccuper beaucoup de
notre visite. Il tire sur la tétine avec
une avidité goulue. Sa grande soeur
l'une de ses grandes sœurs plutôt
s'occupe de lui. Elle s'appelle Eugénie
et a 1p ans. Pour ses jepnes frères et
soeurs, elle est une seconde maman.
Elle sait.les mots qu'ils faut dire pour
apaiser un gros chagrin ou pour gron-
der lorsqu'une faute légère a été com-
mise. Elle est maintenant le bras droit
de la maîtresse de maison.
Les moyens
« Voyez-vous, poursuit M. Rubin, en
nous versant une rasade, ce n'est là
qu'une partie de la famille. Cinq sont
partis à l'école, à Châteaubourg, deux
filles, Madeleine, 12 ans et Maria, 7
ans et trois garons, Albert, Emile et
Louis, âgés respectivemuent de 11, 8 et
5 ans. Un autre garçon. Joseph il a
dix ans est en pension à Pire chez
les Frères du Saint-Esprit et une au-
tre fille, Anna. âgée de 16 ans. vient
de se placer chez des voisins.
Les grand
« Et puis. il y a les grands ceux
qui ont quitté le nid pour voler de
leurs propres ailes ceux-là ils sont
six sont les enfants d'un., premier
mariage mais « la patronne n a été
leur nourrice, puisque l'alné d'entre
eux n'avait que dix ans lorsque je per-
dis ma première femme. n
Le a père Rubin s'il est heureux
1 aujourd'hui, vécut en effet des heures
douloureuses. Originaire de Saint-Di-
dier où il naquit le 14 mai 1870, Fran-
gois Rubin, ayant achevé son congé
au 24e dragon à Dinan, épousa en 1900
sa cousine germaine, Joséphine Ru-
bin En dix ans, le ménage eut six en-
fants, ils en attendait un §eptlème,
lorsqu'un accident terrible jeta le
deuil dans cette belle famille. Une
herse mise debout et mal équilibrée,
s'abattit sur la jeune femme. La mère
et l'enfant qui naquit après l'accident
succombèrent.
M. François Rubin qui exploitait
alors la ferme des Maisons-Neuves en
Saint-Didier, demeurait seul avec six
enfants.
LA 4 juin 1912, il devait s'unir à
une nouvelle compagne, qui, comme la
première, allait être pour lui une col-
laboratrice et un soutien. Il épousa
Anne-Marie Chevreuil, qui, 19 ans plus
jeune que lui, était riche, sinon des
biens de la terre, du moins de cœur et
d'esprit. Elle éleva ses premiers en-
fants qui tous, sont aujourd'hui éta-
blis. Et ce n'est pas sans fierté que le
père parle de leur situation
Joséphine, 28 ans, est mariée à St-
Didier à un brave cultivateur qui lui a
donné déjà deux enfants Francis, un
solide gaillard de 27 ans, a planté son
foyer à Domagné Auguste est à 25
ans, boulanger à Rennes où, avec son
frère Pierre, son cadet de deux ans. il
est établi place du Cartage.
Marie-Rose, l'ange de la maison, est
entrée au couvent. Elle a 22 ans, et se
destine il. une mission noble et bienfai-
sante. Elle ira dans les colonies loin-
taines, porter des soins aux colons dé-
primés et malades. Augustine enfin,
est placée à Domagné.
«Et voila, nous dit, M. Rubin, vous
connaissez, maintenant toute la fa-
mille. Nous devrions avoir deux gar-
çons de plus tous deux avaient reçu
le même prénom Bernard; tous deux
sont morts, à quatre ans. A la suite
d'un accident Il.
L'avenir
Et que comptez-vous faire ?
Bah 1 J'aurais bien voulu conti-
nuer ma culture. Les terres sont sales
mais bonnes. En les travaillant bien,
on les fait rapporter. Et si la campa-
gne du blé n'a pas été fameuse. celle
des pommes nous laissait quelque bé-
néfice. continuer ? Je ne le pourrais
pas.. On me chasse, moi, ma femme
et les douze gosses qui restent avec
moi. Mais, le père Rubin n'a pas
quitté Saint-Melaine; on m'y retrou-
vera, là-bas, sur le bord de la route,
dans la petite bicoque qui se construit.
A la bonne heure Vous ne vous
laissez pas abattre.
Moi, me laisser abattre. Ah
malheur. ce n'est pas le jour, il faut
élever toute la marmaille, Les pre-
miers sont établis; je ferai de ceux-là
des hommes et d'honnêtes filles. b
Et comme pour approuver les paro-
les dans lesquelles le « père Rubin Il
a mis toute sa volonté, le tout petit
Henri, ayant envoyé au diable son bi-
beron vide, tape dans ses mains me-
nues d'imperceptibles bravos, cepen-
dant que ses lèvres sourient au bon
papa qui vient de promettre d'en faire
un homme.
Vraiment. le prix Etienne Lamy ne
pouvait être attribué à une famille
plus intéressante. Jehan Tholome.
CADEAUX
La PAPETERIE de L'OUEST-ECLAIB
38, me dn Pré-Botté
OFFRE A TOUT ACHETEUR
De 20 fr. Un Calendrier peinture sur
bois.
De 50 fr. Un Vide -Poche peinture
sur bols.
De 75 fr. Un Porte Brosse avec
Brosse-
CONFERENCE PUBLIQUE. M.
Jean Montigny, député de la Sarthe,
fera ce soir, au Palais Saint-Oeorges,
a 8 h. 30, une conférence sur la politi-
que du Parti radical socialiste.
AJBUI LES CAISSES ? Le pro-
priewlre des deux caisses d'alimenta-
tion trouvées par les agents dans la
nuit de mardi à dimanche, est prié
de se présenter au commissariat de
la pla. Sainte-Anne.
NOMINATION. Nous apprenons
que M. Hugnon, maître de conféren-
ces il 1?. Fp.cu'té des Sciences 4e Ren-
nes (bctpninue). est nommé professeur
de botanique à Dijon.
Nos félicitations.
LES CONFÉRENCES
DE LA FACULTÉ DE DROIT
L'organisation
des juridictions pénales
par M. Cbanvean, doyen honoraire
C'est un sujet qui ne manque jamais
d'actualité et auquel tout le monde
s'intéresse. Le jury d'assises est une
institution dont le fonctionnement
produit souvent des résultats décon-
certants et depuis longtemps des cri-
minalistes distingués ont demandé les
uns sa réforme, les autres sa dispa-
rition pure et simple. La question est
aujourd'hui posée devant l'opinion
publique qu'une vigoureuse campagne.
de presse alerte contre les dangers
nationaux et même internationaux
(voyez l'affaire di Modugnano) des
verdicts scandaleux. On ne peut nier
que le Code pénal et le Code d'in.struc-
tion criminelle auraient besoin d'être
entièrement revisés, parce qu'ils ne
sont plus en rapport avec l'état de la
science juridique et des moeurs. On
voudrait en finir avec ces décisions de
surprise, que dictent l'émotion, l'igno-
rance ou la peur. La réforme générale-
ment souhaitée tient dans l'applica-
tion de cette formule « Associer
étroitement au jury, représentant le
peuple souverain, des magistrats de
carrière, représentant la compétence
technique
C'est de ce sujet de réformes a
appliquer à la juridiction criminelle
que M. Chauveau, doyen honoraire de
la Faculté de Droit, a entretenu hier
l'auditoire d'élite de la salle des Beaux-
Arts mais c'est, on le verra, plus loin,
à une refonte des juridictions péna-
les dans leur ensemble que l'éminent
conférencier aboutira. Nos lecteurs. s,
leur tour, vont suivre avec intérêt son
argumentation.
Un peu d'histoire
D'abord, quelques détails rétrospec-
tifs. Quand, en 1791, le législateur,
appliquant les principes des Droits de
l'Homme, édifia une législation répu-
blicaine, il classa les infractions au
i lols en trois catégories les crimes,
les délits et les infractions à la police
municipale, ce que nous appelons au-'
Jourd'hui les contraventions. Parallè-
lement, il établit une échelle de peines
ain^i constituées peines infamantes,
applicables aux délits qualifiés crimes;
peines correctionnelles applicables aux
délits simples; peines de sineple police.
Ces peines, la loi les fixait de façon
ferme; on n'avait pas à appliquer les
circonstances atténuantes.
Pour statuer sur le procès pénal, la
loi de 1791 constituait trois juridic-
tions le .tribunal criminel, le tribunal
correctionnel, la police municipale.
Elle était, cette législation de la Cons-
tituante, empreinte de l'esprit dogma-
tique et de la logique parfois excessive
des hommes de la Révolution. Ceux-
ci avaient admis deux points essen-
tiels 1» rélectkM des juges 'c'est-à-
dire leur désignation par les électeurs)
se substituant Ce qu'on pu appeler
le système de patrimonialité des offi-
ces de judicature de l'ancien droit;
2° une séparation complète entre la
justice civile et la justice pénili;. La
Constitution de 1791 sépara les deux
juridictions. C'est qu'on avait gardé
un souvenir très vif du rôle considé-
rable joué sous l'ancien régime par
les Parlements et l'on voulait se sous-
traire à l'influence politique exercée
alors par ces grands corps judiciaires.
D'oit la volonté de diminuer les pou-
voirs. émietter les attributions. En
ce temps-là, donc. la. séparation, au-
jourd'hui préconisée, des deux juri-
dictions civile et pénale avait été
édictée uniquement pour des motifs
politiques.
L'organisation des trois sortes de
juridiction fut la suivante
1° Les tribunaux de police munici-
pale, établis dans chaque commune
2' Les tribunaux correctionnels éta-
blis dans chaque canton, avec, pour
président, un juge ayant deux iuges
de paix pour assesseurs
3° Les tribunaux criminels, étables
dans chaque département et composés
de deux éléments très distincts le
tribunal, le jury. Mais il y eut deux
jurys. La Constituante. en effet, subs-
titua au vieil édit de Colmar de 1670,
à 1 imitation du jury anglais, un jury
d'accusation et un jury de juge;nent.
Le jury d'accusation, composé de huit
membres, présidé par un juge. se réu-
nissait dans le district pour procéder
à l'instruction dite préparatoire,
La Constitution de l'An III modifia
la juridiction, non les principes de
l'organisation judiciaire de la Consti-
tuante. La commune et le district
ayant disparu, il y eut un tribunal
municipal par canton, un tribunal
correctionnel, composé d'un juge élu
et de deux juges de paix, par arron-
dlssement.
Mais vinrent le Consulat et l'Empire.
Napoléon supprimera le caractere
électif du juge. Les juges seront nom-
mes désormais par le Pouvoir éxécutif,.
donc placés sous une certair..e dépen-
dance dudit pouvoir. Mais leurs pou-
voirs à eux. on n'a plus redouter de
les augmenter Aussi la réforme du
20 avril 1810. aUa-t-?lle à rencontre
de celle de 1791. en réunissant les deux
justices civile et pénale, de façon à
augmenter l'autorité des corps judi-
ciaires. Le juge de paix du canton
.itusra dorénavant sur les der.x juri-
dictions. Le tribunal correctionnel,
installé dans chaque arrondissement,
aura plenitude de jurid.ction en ma-
tière civile Le tribunal criminel (Cour
d'assises), fixe :u en ?f -lieu du depar-
tement, sera toujours composé de
deux éléments la Cour et le jury. On
considérait le jury comme une des
conquêtes de la Révolution: donc on
le conservera, mais on limitera ses
attributions. Le jury d'accusation se-
ra supprimé, le pouvoir qu'il exerçait
étant transféré à la Chambres d!?s
mises en accusation, fraction de la
\Cour d'appel On enlèvera à la com-
pétence des jurés Ifs crimes politiques,
qu'on fera juger par des commissions
extraordinaires, plus dociles aux vo-
lontés Impériales. Ces commissions
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