Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-05-21
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 21 mai 1929 21 mai 1929
Description : 1929/05/21 (Numéro 10067). 1929/05/21 (Numéro 10067).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6578241
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmannel- DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN
S0> ANNfiT No 10.087
ANNONCES i
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1 L'AsnH HATAS
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Tél. :Sutent. 07S9
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MARDI
21
MAI
1939
Ste Gisèle
ABONNEMENTS!
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25 CENTIMES
Mraw Télégraphique OUCLAIR-RENNES
«-iL Ttiiaiiraioct spicm
MESSIEURS, IL FAUT CHOISIR
voici M. léon Blum, véritable chef
politique de la Section française de
l'Internationale ouvrière, et jadis
grand manœuvrier du Cartel des gau-
ches, qui entre dans le confit qui
divise radicaux et socialistes. Il y
entre de plain-pied, avec brusquerie,
la cravache à la main, comme
Louis XTV au Parlement. Ça va
devenir emusant.-
On sait ce qui vient de se produire
le 5 et le 12 mai. Dans un grand
nombre de villes importantes, les ra-
dicaux ont constitué des listes com-
munes avec des républicains centristes
(républicains de gauche, démocrates
populaires, membres de l'Alliance dé-
mocratique) ou bien les radicaux
ont délibérément accepté les suffrages
du centre ou bien, après s'être reti-
rés de la lutte, ils ont fait voter ou
laissé "oter pour des candidats adver-
saires du socialisme.
Cela, c'est un fait avéré. Le secré-
tariat du parti radical, d'ailleurs, ne
le conteste point. Donc, si les SJM.O.
sont sortis diminués en nombre de
sièges et en nombre de voix des élec-
tions municipales, c'est parce que
beaucoup de modérés ont su < blo-
quer » avec des radicaux peu disposés
à se laisser étrangler par les socia-
listes.
Les résultats, au surplus, sont dé-
monstratifs je rappelle ceux de Brest,
Lorient, Autun, Perpignan, Avignon,
Clermont-Ferrand, Castres, etc. Ail-
leurs, comme à Albi et Montauban, la
tactique indiquée plus haut (radicaux
et centristes contre socialistes) n'a
pas réussi. Mais, elle a été pratiquée.
M. Léon Blum, mécontent et amer,
n'entend pas que les radicaux rega-
gnent maintenant en toute tranquillité
leurs cantonnements. Il veat des
explications nettes et précises. L'ar-
mée Daladier, la division Herriot, le
régiment Dalbiez ont, à son avis,
pratiqué en grand la méthode des
Saxons. Ils n'ont remporté quelques
succès que parce qu'ils ont réalisé
du c formations antisocialistes de
Bloc national ». Qu'ils* avancent
l'ordre, maintenant, et qu'ils parlent 1
Ce que je veux savoir, interroge, tel
un président de Conseil de guerre,
l'illustre Narbonnais qui va reprendre
sa place au Parlement ce que je
veux savoir, < c'est si la consigne ainsi
donnée aux troupes radicales cons-
tituait un acte normal et licite ou un
acte d'indiscipline. Sommes-nous en
présence de défaillances locales ou
d'une nouvelle tactique officielle du
parti ? Voilà le point, et il faudra
bien qu'il sqit tranché clairement. »
Mais pardon, répond timidement
le Comité de la rue de Valois, aucune
décision de congrès ne nous interdit
l'alliance avec des républicains n'ap-
partenant pas au parti radical
Comment, comment, reprend
M. Blum, de plus en plus courroucé.
Alom votre Congrès d'Angers qui
dénonce l'Union nationale, c'est une
plaisanterie ? Le discours de Daladier
à Bergerac, c'est une comédie ? Les
articles d'Herriot, c'est un bruit de
tambourins ?. Allons, finissons-en
avec ces équivoques. Et sévère,
coupant, pressant, M. Blum termine
par ceci, qui est grave
Le secrétariat du parti radical a
allégué que ces incidents électoraux,
sans grande importance à ses yeux, ne
changeront rien à l'attitude parlemen-
taire de ses élus, et qu'on peut parfai-
tement, après avoir pratiqué l'union
nationale sur le terrain électoral, la
combattre sur le terrain parlementaire.
Pure chimère Un grand parti ne
peut pas pratiquer deux politiques
différentes et même contraires à la
Chambre et dans le pays. En réalité,
les attitudes doubles ne peuvent ja-
mais être prolongées. Sous la pression
inéluctable des circonstances, l'équi-
libre se rompt. La balance ne tarde
guère à pencher d'un côté ou de l'au-
tre. De quel côté le parti radical
penchera-t-il ? »
On le voit, c'est péremptoire, et les
radicaux vont être mis en demeure de
choisir.
Il y a un homme assez courageux
qui invite depuis longtemps ses amis
radicaux à secouer le joug socialiste,
et par avance, dans la Dépêche de
Toulouse, il répliquait à M. Blum.
C'est M. Bertrand Nogaro, député de
Tarbes et professeur de Droit public.
Etes-vous tout de même assez,
sots et assez veules, écrivait-il en
substance à ses camarades 1 Vous
ménagez partout les S.F.LO. afin
d'avoir leurs voix au deuxième tour
mais, grâce à cette attitude de votre
part, les S.F.I.O. progressent, et ils
vous battent régulièrement. Soyez donc
vous-mêmes, résolument.
Fort bien, dirons-nous à M. No-
garo seulement, vous ne pouvez plus
rien si vous demeurez seuls. Vous êtes
une minorité. Il y a trop longtemps
que vous favorisez les S.F.I.O., et vous
voici (abordés, ou plutôt dévorés à
gauche. Etre « soi-même b, être au-
tonome », c'es! très digne, et cela
peut être pratiqué en régime aristo-
cratique oligarchique, fasciste ou
soviétique. En démocratie, c'est le
nombre qui l'emporte, selon la loi
même de votre philosophie politique
et selon votre mécanisme électoral.
Vtous n'êtes plus le nombre, et vous ne
voulez point vous coaliser avec le Cen-
tre. Alors, qu'attendez-vous de l'ave-
nir t Le courage, la crânerlc, c'est du
romantisme. e Et s'il n'en reste qu'un,
je serai celui-là 1. Mais la vie, cette
reure, se comporte autrement.
Et si, à mon tour, j'osais voi inter-
roger, comme le fait M: Blum s'adres-
sant à votre Comité exécutif, je vous
dirais moins brutalement, mais avec le
même désir de clarté
Puisque le- cartel et le cartellisme
se ro.)ent sous la pression des faits,
que pensez-vous d'une sérieuse et ac-
tive politique de concentration ?
L.-A. PAGES.
La deuxième journée
d'aviation de Vincennes
Paris, 20 mai. La deuxième jour-
née d'aviation avait attiré aujourd'hui
à Vincennes une foule considérable.
Le programme s'est déroulé tel qu'il
avait été prévu par les organisateurs.
Aucun incident ne s'est produit et le
service d'ordre n'a eu à aucun mo-
ment à intervenir.
VOIR EN deuxième PACE
LA VIE SCIENTIFIQUE.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
L'éternelle discussion
de la loi sur les loyers
va être encore reprise
Les Chambres vont rentrer jeudi
prochain 23 mai
Le programme des travaux législa-
tifs de la période qui va s'ouvrir n'a
pas encore été définitivement arrêté,
mais il est certain que se placera en
premier lieu la question des loyers.
ajourné» à la fin de mars, par une
prorogation de trois mois du régime
actuellement en vigueur, lequel expire
ainsi le 30 juin. Le Parlement n'aura
guère que six semaines pour élaborer
un statut définitif, mais le débat ayant
été déjà amorcé, il suffira, semble-t-il.
de quelques séances pour l'achever au
Palais-Bourbon.
Au surplus, la Commission de le-
gislation civile, à laquelle avait été
renvoyé un amendement de M. Etien-
ne Fougère relatif à un nouvel amé-
nagement des paliers » de proroga-
tion, a élaboré un texte qui fait l'objet
d'un rapport supplémentaire de M.
Alcide Delmont et dont la Chambre
sera saisie à la rentrée.
Aux termes de cet article nouveau,
dans les villes de plus de 100.000 habi-
tants et leur banlieue, le premier pa-
lier de 1934 porterait sur les loyers
inférieurs à 4.000 fr. et les paliers sui-
vants pour ceux de 2.000, 1.000 et
500 fr. (valeur 1914). Enfin, dans .es
autres localités, le premier palier
affecterait les loyers inférieurs a
2.000 fr. et les deux paliers suivants
ceux qui ne dépassent pas 1.000 fr.,
puis 500 fr., le dernier palier pour les
loyers inférieurs à 250 fr. étant ftxé
au l« juillet 1939 pour toutes les ca-
tégories.
Bien entendu, ces propositions de
la Commission sont susceptibles d'être
n édifiées au cours de la discussion.
Quoi qu'il en soit, le Garde des
eux, a déclaré formellement, au
moment .de l'ajournement du. débat,
qu'il entendait faire aboutir un pro-
jet réglant la question des loyers avant
le 1" juillet et qui! engagerai; sa Tes-
ponsabilité ministérielle à ce sujet
s'il était nécessaire. La Chambre et le
Sénat devront donc se mettre d'ac-
cord sur un texte.
UN VIOLENT
TREMBLEMENT DE TERRE
Trente-neuf tués en Anatolie
ANGORA, 19 maL Un violent trem-
blement de terre a été ressenti hier à
8 h 40 à Souchehri, 'près de Sivas
(Anatolle). 956 maisons ont été tota-
lement ou partiellement détruites Il
y a 39 tués et 39 blessés.
En Tchécoslovaquie
PRAGUE, 20 mai. Une violente se-
cousse sismique a été ressentie au
cours de la nuit derrière. Les habi-
tants ont été réveillés par des gron-
dements souterrains. l'ébranlement
des fenêtres et la chute d:ustensiles
accrochés aux murs.
TUÉ A COUPS DE COUTEAU
COLMAR, 20 mai. Hier. M. J.-B.
Stroeber, 29 ans, rentrait à son domi-
cile lorsqu'il a été assailli et tué par
Auguste Fonarb, 16 ans, journalier,
qui lui a porté six coups de couteau
(Wlde World Photo).
Le dirigeable allemand c Qraf -Zeppelin » sous le hangar de Cuers-Pierrefeu
En médaillon, à gauche, le capitaine de vaisseau Hamon, commandant du centre de Cuers-Pierrefeu; à droite,
docteur Eckener, commandant. du c Oraf -Zeppelin a.
UNE VILLE DANS LA VILLE
Promenade express
dans le tumulte pittoresque
de la Foire de Paris
Paris, 18 mai. (De notre rédac-
tion parisienne). Il y a vraiment
quelque chose de changé, en France.
Depuis la guerre, on le sent à des
quantités de signes, le peuple le plus
spirituel de la terre s'est décidé à des-
cendre de son nuage et' à comprendre
que la réalité sans phrase, là bonne
vieille lutte pour la prospérité écono-
mique, avait tout de même du bon. La
bataille du charbon, la bataille du blé,
la bataille de l'acier. la lutte féroce
internationale des tarifs douaniers,
qui durent sans relâche depuis l'ar-
mistice, nous ont à la fin ouvert les
yeux.
Nous avons « réalisé » que travailler
pour vendre nos produits n'était pas
seulement pour nous une nécessité de
vie ou de mort, mais encore l'exercice
le plus sain et parfois le plus noble
qui s'offrit à notre activité. D'où le
succès naguère de l'exposition des Arts
décoratifs, et celui de la Foire de Paris
cette semaine.
Oui, il y a quelque chose de changé.
L'impression de vie, de mouvement,
de force prodigués dans cette ville au
milieu de la ville, est quelque chose
qui déconcerte. Comme elles nous
semblent loin, les-petites foires de tout
repos du temps passé
On a à peine franchi les portes que
le tourbillon vous entraine et vous
ahurit.
D'un point de vue architectural, la
Foire de Paris ressemble à une gipan-
tesque cité balnéaire avec ses milliers
de pavillons en bois clair, ses toits de
tMe blanche, ses arbres grêles et la
forêt de ses mâts où claquent des dra-
peaux. D'un point de vue humain, elle
tient de la sortie de métro et de la
kermesse. Enfin, par le formidable
bruit de machines et de moteurs qui
retentit à tous ses carrefours, elle sus-
cite des souvenirs de garage, d'aéro-
drome, d'usine et d'exploitation agri-
cole.
Quarante hectares
Hait mille exposants
Mais qui rendra l'impression fréné-
tique de création, de rendement indus-
triel qu'on y ressent ?
Pratiquement, elle couvre quarante
hectares et groupe près de huit mille
exposants. Le pala.is des Machines dé-
passe deux hectares: celui du bâti-
ment, quatre: celui de l'ameublement
est une fois et demie plus grand que
la nef du Grand Palais, laquelle était
Jadis ce que nous avions de plus
énorme en matière d'exposition.
D'autres chiffres ? Trente-trois na-
tions différentes ont affermé des halls
et des bâtiments immenses: l'une des
nombreuses salles de restaurant où, çà
et là, peuvent déjeuner visiteurs et
exposants, contient quinze cents cou-
verts à la fois.
Ce qu'on y voit
Naturellement, je ne saurais énumé-
rer ce que j'ai vu 14, car on y voit tout.
réellement tout. «t et quelques choses
de plus eût ajouté Pic de la Miran-
dole. Confusément, j'ai noté. en trois
heures de course express dans ses rues,
ruelles, boulevards et avenues, un pa-
lais colossal de l'alimentation, où tout
le monde circulait la bouche pleine.
< Goûtez ri nosr biscuits, monsieur Un
verre de Frontignan, madame p.
Je conseille aux visiteurs de la Foire
de Paris de s'y rendre à jeun.
Je me rappelle encore le tumulte ef-
frayant du jardin des machines, où
des rouleaux automobile': de cinq ton-
nes faisaient des huit dans les allées
où des scies électriques.débitaient des
chênes entiers en quelques secondes,
où des moto-pompes faisaient voltiger
des Niagaras d'eau boueuse dans l'es-
pace. où trois cloches de bronze ciselé.
hautes et larges comme des fûts de
200 litres, sonnaient au ras de terre, à
toute volée.
Je me souviens encore de ces pavil-
lons étrangers, où l'on vend sur place
des produits extraordinaires Celui des
Soviets notamment. Là. des bolcheviks
en veston cintré et des bolcheviks en
bas de soie, un bouquet de fleurs rou-
ges au corsage, vendent aux Parisiens
ébahis des peaux brutes, des poupées
en bois peint et des grains noirs de
caviar.
Et c'rst leu, ce qu'on peut appren-
dre Vous seriez-vous douté qu'il
existe dans l'industrie deux mille mo-
dèles différents je c'i modèles, rt
non pas marques de ,machines à
coudre ? Depuis les machines à fixer
les boutonnières jusqu'aux machines à
rafistoler le cuir
En outre des grands halls, il y a
des villages, entiers de petites maisons
vitrées, villages où l'on ne vend que
des bronzes d'art, et pas autre chbse,
ou bien des gaufrettes, ou bien des
machines à presser les pantalons.
Dernière vision, dans la fanfare des
hauts-parleurs, dans le ronflement des
petits auto-cars électriques qui par-
courent. l'avenue centrale une belle
jeune fille, tête nue dans le vent, qu'un
vertigineux monte-charge élève à
toute vitesse à trente mètres au-des-
sus des toits, sur une frêle plate-forme
sans garde-fou, et redescend à la mê-
me allure folle: la démonstration-ré-
clame d'un appareil de levage perfec-
tionné.
JacQues LEFEBVBE.
LES FETES D'AVIATION DE VINCENNBS
Une vue aérienne montrant le terrain et les avions
lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllKIIIII
M. POINCARÉ INAUGURE
malJUTZu^^a^a^ LE MONUMENT AUX MORTS
prouver par mon DU VILLAGE DE DOUAUMONT
Ces paroles optimistes c i été'pro-
noncées samedi dernier par un doc-
teur-professeurde l'Institut d'Hygiène Sur ce lambeau de terre meurtrie
Aliment e. Ce savant a démontre a
ses élèves qu'en mangeant à leur faim le président du Conseil montre
buent, au surplus, ïOÏAÏÏfc la est fondée
le prix de la vle. à faire valoir ses droits
chose le piéton croit savoir marcher, pour <™ i«*« ^ration.
mais un matin, dans une ccserne, il www
se heurte à .1 caporal qui lui enseigne m™ L'inauguration
en trois leçons et dix engueulades l'art du monument élevé L'inauguration
de mettre un pied devant l'autre. Et l'honneur des habitants du village
le dîneur aussi croit savoir manger, morts pour la France, a eu lieu au-
morbleu, jusqu'à ce qu'il rencontre un jourd'hui en présence de MM. Poincare,
pro/esseur d'hygiène alimentcire qui président du Conseil Maginot. mi.
lui vante les avantages de lt grande P^tre des Colonies, député de la
ceinture Meuse, et de tous les parlementaires du
geons trop les fournisseurs ne 1 en les terrains ont pu rachetés par l'Etat
les spécialistes des maladies d'estomac perses à travers la France ou installes
en sont ravis nous mangeons mal, près de Verdun, ont cependant voulu
tantôt des aliments trop cuits, ou trop que leur ancien village élève un mo-
crus, tavôt des mets ne contenant pas $gj£%U SeS fils tômbés au champ
boue, et d'eau, et de raisse, et de sel. suaire à la tranchée des baïonnettes,
Je suppose que ce n'est -ris en sor- sur l'emplacement de la ferme de
tant de la conférence du distingué Thiaucourt. s'élève aujourd'hui une
docteur qu'un papa aura le courage de modeste pyramide de pierre surmontée
dire à son garçon d'une torchère symbolisant la flamme
Toto, tu te tiens mai à table du souvenir Sur le socle sont graves
Toto, tu te tiens mal a table les noms des 10 habitants de Douau-
Le fils aurait vité prouvé a son père mont morts pendant la grande guerre.
que, passé la cittquantaitte, il ignore la la citation du village à l'ordre de
manière de se nourrir proprement 1. l'Armée, une épée surmontée de la
Et allez donc essayer de faire un bon croix de guerre.
repas après cette avalanche de conseils Le texte de la citation est particu-
délayés par un dictateur aux écono- ^^L^X^commune héroïque
mtes ̃ qui se lève dont le nom doit être fidèlentent grave
-Zut pense le gourmet qui se la dans la mémoire des générations à
de table. J'ai repris deux fois de la Venir, a disparu jusqu'à la dernière
poularde et trois fois du bourgogne pierre dans l'effroyable tourmente,
Cela tait 45 jours de moins à vivre synthétisartt ainsi pour les défenseurs
On va encore insinuer que ie cherche du 'sol le foyer commun menace a,
à nte tuer à petits feux i par la vigie vengeresse de ses ruines
agréables et que le nombre des gens bats acharnés dont cette commune a
qui se sont suicidés en famille ̃' gaie- été le témoin et l'enjeu »
ment est infini.
A mon avis, le professeur de vinsti- La bénédictian du monument
tut d'Hygiène Alimentaire est tout
simplement chargé par M. Chéron, Ce matin, Mgr
baisse des denrées il nous coupe donc alfmiilU
l'appétit. Reconnaissez q ue ce n'est un déjemer a réuni a midi, a Ver-
pas si bête dun, la plupart des familles de Douau-
Quant à sa promesse de se trouver mont en présence de MM. Ch. Magny,
sur la terre et non en dessous préfet de la Meuse; André lampion.
dnns cent ans, elle est d'autant plus ^us-préfet de Verdun; Schleiter. de-
auditeurs d'aujourd'hui ne sera la pour maire de "•̃•̃
vérifier les résultats Le discours de M. Poincaré
11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 l'inauguration du monument aux
morts. M. Poincaré a prononcé son dis-
L'EVADE DE LA PRISON c'-urs au milieu d'une énorme af-
fluence.
DE LIMOGES Le président du Cotise*' a rappelé
d'abord les phases de la bataille de
RESTE INTROUVABLE Verdun et la destruction du village de
wwv\w\ Douaumont dont les habitants sont
aujourd'hui dispersés.
LIMOCES, 20 mai. Les recherches Mais. dit M. Poncare, comment ne
pour retrouver Auguste Bro. l'évadé pas nous rendre compte des priva-
de la prison de Limoges, sont demeu- tions particulièrement cruelles aux-
rées sans résultat. On est persuadé quelles sont astreintes par cette fata-
que le fugitif a quitté Limoges, comme lité les populations éparses des com-
il fit après ses deux précédentes éva- munes ensevelies ? Elles ont, sans
sions de l'asile d'aliénés de Naugeat. doute, pu. comme les autreb sinistrés.
La cellule de Bro a été ouverte. remployer le montant de leurs dom-
comme la grande porte de la maison mages dans le rayon fixé par la loi;
d'arrêt, à l'aide de fausses clés par un elles se sont procuré de nouveaux lo-
codétenu, l'ancien officier d'artillerie gements et de nouvelles cultures, mais
Grégoire, le voleur d'auto, qui rem- elles ont dû rompre malgré elles avec
plissait les fonctions de cuisinier en leurs souvenirs et avec leurs habitu-
attendant sa libération conditionnelle des; elles ne retrouveront plus ceux
qui devait intervenir sous peu. qui dormaient dans leurs cimetières:
Barataud parait être demeuré étran- et à ceux qui devaient y dormir, elles
ger à cette affaire. Si le complot l'eût seront forcées de chercher ailleurs
tntéresssé, c'est bien lui qui. recevant une dernière demeure.
de l'argent de son père, eût été dé- Elles ne reverront plus le soleil
livré. se lever et se coucher à la place ac-
L'argent (3.000 francs), saisi l'autre coutumée. Elles ne reconnaîtront plus
jour, était destiné, a-t-il dit, à remer- autour d'elles cette physionomie des
cier les gardiens de leurs attentions ohoses avec laquelle se familiarisent
à son égard et aussi à rémunérer cer- si volontiers nos ésprits. Elles reste-
tains bons offices de quelques codé- ront dépaysées jusqu'à leur dernier
tenus. Barataud correspondait avec jour et emporteront avec elles des re-
l'extérieur. On en a la preuve écrite. (frets inapaisés. Elles sont donc enco.
et il se nourrit bien, dépensant beau- re plus péniblement atteintes que cet-
coup d'argent à la cantine. les de l'ensemble des régions déva*»
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MESSIEURS, IL FAUT CHOISIR
voici M. léon Blum, véritable chef
politique de la Section française de
l'Internationale ouvrière, et jadis
grand manœuvrier du Cartel des gau-
ches, qui entre dans le confit qui
divise radicaux et socialistes. Il y
entre de plain-pied, avec brusquerie,
la cravache à la main, comme
Louis XTV au Parlement. Ça va
devenir emusant.-
On sait ce qui vient de se produire
le 5 et le 12 mai. Dans un grand
nombre de villes importantes, les ra-
dicaux ont constitué des listes com-
munes avec des républicains centristes
(républicains de gauche, démocrates
populaires, membres de l'Alliance dé-
mocratique) ou bien les radicaux
ont délibérément accepté les suffrages
du centre ou bien, après s'être reti-
rés de la lutte, ils ont fait voter ou
laissé "oter pour des candidats adver-
saires du socialisme.
Cela, c'est un fait avéré. Le secré-
tariat du parti radical, d'ailleurs, ne
le conteste point. Donc, si les SJM.O.
sont sortis diminués en nombre de
sièges et en nombre de voix des élec-
tions municipales, c'est parce que
beaucoup de modérés ont su < blo-
quer » avec des radicaux peu disposés
à se laisser étrangler par les socia-
listes.
Les résultats, au surplus, sont dé-
monstratifs je rappelle ceux de Brest,
Lorient, Autun, Perpignan, Avignon,
Clermont-Ferrand, Castres, etc. Ail-
leurs, comme à Albi et Montauban, la
tactique indiquée plus haut (radicaux
et centristes contre socialistes) n'a
pas réussi. Mais, elle a été pratiquée.
M. Léon Blum, mécontent et amer,
n'entend pas que les radicaux rega-
gnent maintenant en toute tranquillité
leurs cantonnements. Il veat des
explications nettes et précises. L'ar-
mée Daladier, la division Herriot, le
régiment Dalbiez ont, à son avis,
pratiqué en grand la méthode des
Saxons. Ils n'ont remporté quelques
succès que parce qu'ils ont réalisé
du c formations antisocialistes de
Bloc national ». Qu'ils* avancent
l'ordre, maintenant, et qu'ils parlent 1
Ce que je veux savoir, interroge, tel
un président de Conseil de guerre,
l'illustre Narbonnais qui va reprendre
sa place au Parlement ce que je
veux savoir, < c'est si la consigne ainsi
donnée aux troupes radicales cons-
tituait un acte normal et licite ou un
acte d'indiscipline. Sommes-nous en
présence de défaillances locales ou
d'une nouvelle tactique officielle du
parti ? Voilà le point, et il faudra
bien qu'il sqit tranché clairement. »
Mais pardon, répond timidement
le Comité de la rue de Valois, aucune
décision de congrès ne nous interdit
l'alliance avec des républicains n'ap-
partenant pas au parti radical
Comment, comment, reprend
M. Blum, de plus en plus courroucé.
Alom votre Congrès d'Angers qui
dénonce l'Union nationale, c'est une
plaisanterie ? Le discours de Daladier
à Bergerac, c'est une comédie ? Les
articles d'Herriot, c'est un bruit de
tambourins ?. Allons, finissons-en
avec ces équivoques. Et sévère,
coupant, pressant, M. Blum termine
par ceci, qui est grave
Le secrétariat du parti radical a
allégué que ces incidents électoraux,
sans grande importance à ses yeux, ne
changeront rien à l'attitude parlemen-
taire de ses élus, et qu'on peut parfai-
tement, après avoir pratiqué l'union
nationale sur le terrain électoral, la
combattre sur le terrain parlementaire.
Pure chimère Un grand parti ne
peut pas pratiquer deux politiques
différentes et même contraires à la
Chambre et dans le pays. En réalité,
les attitudes doubles ne peuvent ja-
mais être prolongées. Sous la pression
inéluctable des circonstances, l'équi-
libre se rompt. La balance ne tarde
guère à pencher d'un côté ou de l'au-
tre. De quel côté le parti radical
penchera-t-il ? »
On le voit, c'est péremptoire, et les
radicaux vont être mis en demeure de
choisir.
Il y a un homme assez courageux
qui invite depuis longtemps ses amis
radicaux à secouer le joug socialiste,
et par avance, dans la Dépêche de
Toulouse, il répliquait à M. Blum.
C'est M. Bertrand Nogaro, député de
Tarbes et professeur de Droit public.
Etes-vous tout de même assez,
sots et assez veules, écrivait-il en
substance à ses camarades 1 Vous
ménagez partout les S.F.LO. afin
d'avoir leurs voix au deuxième tour
mais, grâce à cette attitude de votre
part, les S.F.I.O. progressent, et ils
vous battent régulièrement. Soyez donc
vous-mêmes, résolument.
Fort bien, dirons-nous à M. No-
garo seulement, vous ne pouvez plus
rien si vous demeurez seuls. Vous êtes
une minorité. Il y a trop longtemps
que vous favorisez les S.F.I.O., et vous
voici (abordés, ou plutôt dévorés à
gauche. Etre « soi-même b, être au-
tonome », c'es! très digne, et cela
peut être pratiqué en régime aristo-
cratique oligarchique, fasciste ou
soviétique. En démocratie, c'est le
nombre qui l'emporte, selon la loi
même de votre philosophie politique
et selon votre mécanisme électoral.
Vtous n'êtes plus le nombre, et vous ne
voulez point vous coaliser avec le Cen-
tre. Alors, qu'attendez-vous de l'ave-
nir t Le courage, la crânerlc, c'est du
romantisme. e Et s'il n'en reste qu'un,
je serai celui-là 1. Mais la vie, cette
reure, se comporte autrement.
Et si, à mon tour, j'osais voi inter-
roger, comme le fait M: Blum s'adres-
sant à votre Comité exécutif, je vous
dirais moins brutalement, mais avec le
même désir de clarté
Puisque le- cartel et le cartellisme
se ro.)ent sous la pression des faits,
que pensez-vous d'une sérieuse et ac-
tive politique de concentration ?
L.-A. PAGES.
La deuxième journée
d'aviation de Vincennes
Paris, 20 mai. La deuxième jour-
née d'aviation avait attiré aujourd'hui
à Vincennes une foule considérable.
Le programme s'est déroulé tel qu'il
avait été prévu par les organisateurs.
Aucun incident ne s'est produit et le
service d'ordre n'a eu à aucun mo-
ment à intervenir.
VOIR EN deuxième PACE
LA VIE SCIENTIFIQUE.
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
L'éternelle discussion
de la loi sur les loyers
va être encore reprise
Les Chambres vont rentrer jeudi
prochain 23 mai
Le programme des travaux législa-
tifs de la période qui va s'ouvrir n'a
pas encore été définitivement arrêté,
mais il est certain que se placera en
premier lieu la question des loyers.
ajourné» à la fin de mars, par une
prorogation de trois mois du régime
actuellement en vigueur, lequel expire
ainsi le 30 juin. Le Parlement n'aura
guère que six semaines pour élaborer
un statut définitif, mais le débat ayant
été déjà amorcé, il suffira, semble-t-il.
de quelques séances pour l'achever au
Palais-Bourbon.
Au surplus, la Commission de le-
gislation civile, à laquelle avait été
renvoyé un amendement de M. Etien-
ne Fougère relatif à un nouvel amé-
nagement des paliers » de proroga-
tion, a élaboré un texte qui fait l'objet
d'un rapport supplémentaire de M.
Alcide Delmont et dont la Chambre
sera saisie à la rentrée.
Aux termes de cet article nouveau,
dans les villes de plus de 100.000 habi-
tants et leur banlieue, le premier pa-
lier de 1934 porterait sur les loyers
inférieurs à 4.000 fr. et les paliers sui-
vants pour ceux de 2.000, 1.000 et
500 fr. (valeur 1914). Enfin, dans .es
autres localités, le premier palier
affecterait les loyers inférieurs a
2.000 fr. et les deux paliers suivants
ceux qui ne dépassent pas 1.000 fr.,
puis 500 fr., le dernier palier pour les
loyers inférieurs à 250 fr. étant ftxé
au l« juillet 1939 pour toutes les ca-
tégories.
Bien entendu, ces propositions de
la Commission sont susceptibles d'être
n édifiées au cours de la discussion.
Quoi qu'il en soit, le Garde des
eux, a déclaré formellement, au
moment .de l'ajournement du. débat,
qu'il entendait faire aboutir un pro-
jet réglant la question des loyers avant
le 1" juillet et qui! engagerai; sa Tes-
ponsabilité ministérielle à ce sujet
s'il était nécessaire. La Chambre et le
Sénat devront donc se mettre d'ac-
cord sur un texte.
UN VIOLENT
TREMBLEMENT DE TERRE
Trente-neuf tués en Anatolie
ANGORA, 19 maL Un violent trem-
blement de terre a été ressenti hier à
8 h 40 à Souchehri, 'près de Sivas
(Anatolle). 956 maisons ont été tota-
lement ou partiellement détruites Il
y a 39 tués et 39 blessés.
En Tchécoslovaquie
PRAGUE, 20 mai. Une violente se-
cousse sismique a été ressentie au
cours de la nuit derrière. Les habi-
tants ont été réveillés par des gron-
dements souterrains. l'ébranlement
des fenêtres et la chute d:ustensiles
accrochés aux murs.
TUÉ A COUPS DE COUTEAU
COLMAR, 20 mai. Hier. M. J.-B.
Stroeber, 29 ans, rentrait à son domi-
cile lorsqu'il a été assailli et tué par
Auguste Fonarb, 16 ans, journalier,
qui lui a porté six coups de couteau
(Wlde World Photo).
Le dirigeable allemand c Qraf -Zeppelin » sous le hangar de Cuers-Pierrefeu
En médaillon, à gauche, le capitaine de vaisseau Hamon, commandant du centre de Cuers-Pierrefeu; à droite,
docteur Eckener, commandant. du c Oraf -Zeppelin a.
UNE VILLE DANS LA VILLE
Promenade express
dans le tumulte pittoresque
de la Foire de Paris
Paris, 18 mai. (De notre rédac-
tion parisienne). Il y a vraiment
quelque chose de changé, en France.
Depuis la guerre, on le sent à des
quantités de signes, le peuple le plus
spirituel de la terre s'est décidé à des-
cendre de son nuage et' à comprendre
que la réalité sans phrase, là bonne
vieille lutte pour la prospérité écono-
mique, avait tout de même du bon. La
bataille du charbon, la bataille du blé,
la bataille de l'acier. la lutte féroce
internationale des tarifs douaniers,
qui durent sans relâche depuis l'ar-
mistice, nous ont à la fin ouvert les
yeux.
Nous avons « réalisé » que travailler
pour vendre nos produits n'était pas
seulement pour nous une nécessité de
vie ou de mort, mais encore l'exercice
le plus sain et parfois le plus noble
qui s'offrit à notre activité. D'où le
succès naguère de l'exposition des Arts
décoratifs, et celui de la Foire de Paris
cette semaine.
Oui, il y a quelque chose de changé.
L'impression de vie, de mouvement,
de force prodigués dans cette ville au
milieu de la ville, est quelque chose
qui déconcerte. Comme elles nous
semblent loin, les-petites foires de tout
repos du temps passé
On a à peine franchi les portes que
le tourbillon vous entraine et vous
ahurit.
D'un point de vue architectural, la
Foire de Paris ressemble à une gipan-
tesque cité balnéaire avec ses milliers
de pavillons en bois clair, ses toits de
tMe blanche, ses arbres grêles et la
forêt de ses mâts où claquent des dra-
peaux. D'un point de vue humain, elle
tient de la sortie de métro et de la
kermesse. Enfin, par le formidable
bruit de machines et de moteurs qui
retentit à tous ses carrefours, elle sus-
cite des souvenirs de garage, d'aéro-
drome, d'usine et d'exploitation agri-
cole.
Quarante hectares
Hait mille exposants
Mais qui rendra l'impression fréné-
tique de création, de rendement indus-
triel qu'on y ressent ?
Pratiquement, elle couvre quarante
hectares et groupe près de huit mille
exposants. Le pala.is des Machines dé-
passe deux hectares: celui du bâti-
ment, quatre: celui de l'ameublement
est une fois et demie plus grand que
la nef du Grand Palais, laquelle était
Jadis ce que nous avions de plus
énorme en matière d'exposition.
D'autres chiffres ? Trente-trois na-
tions différentes ont affermé des halls
et des bâtiments immenses: l'une des
nombreuses salles de restaurant où, çà
et là, peuvent déjeuner visiteurs et
exposants, contient quinze cents cou-
verts à la fois.
Ce qu'on y voit
Naturellement, je ne saurais énumé-
rer ce que j'ai vu 14, car on y voit tout.
réellement tout. «t et quelques choses
de plus eût ajouté Pic de la Miran-
dole. Confusément, j'ai noté. en trois
heures de course express dans ses rues,
ruelles, boulevards et avenues, un pa-
lais colossal de l'alimentation, où tout
le monde circulait la bouche pleine.
< Goûtez ri nosr biscuits, monsieur Un
verre de Frontignan, madame p.
Je conseille aux visiteurs de la Foire
de Paris de s'y rendre à jeun.
Je me rappelle encore le tumulte ef-
frayant du jardin des machines, où
des rouleaux automobile': de cinq ton-
nes faisaient des huit dans les allées
où des scies électriques.débitaient des
chênes entiers en quelques secondes,
où des moto-pompes faisaient voltiger
des Niagaras d'eau boueuse dans l'es-
pace. où trois cloches de bronze ciselé.
hautes et larges comme des fûts de
200 litres, sonnaient au ras de terre, à
toute volée.
Je me souviens encore de ces pavil-
lons étrangers, où l'on vend sur place
des produits extraordinaires Celui des
Soviets notamment. Là. des bolcheviks
en veston cintré et des bolcheviks en
bas de soie, un bouquet de fleurs rou-
ges au corsage, vendent aux Parisiens
ébahis des peaux brutes, des poupées
en bois peint et des grains noirs de
caviar.
Et c'rst leu, ce qu'on peut appren-
dre Vous seriez-vous douté qu'il
existe dans l'industrie deux mille mo-
dèles différents je c'i modèles, rt
non pas marques de ,machines à
coudre ? Depuis les machines à fixer
les boutonnières jusqu'aux machines à
rafistoler le cuir
En outre des grands halls, il y a
des villages, entiers de petites maisons
vitrées, villages où l'on ne vend que
des bronzes d'art, et pas autre chbse,
ou bien des gaufrettes, ou bien des
machines à presser les pantalons.
Dernière vision, dans la fanfare des
hauts-parleurs, dans le ronflement des
petits auto-cars électriques qui par-
courent. l'avenue centrale une belle
jeune fille, tête nue dans le vent, qu'un
vertigineux monte-charge élève à
toute vitesse à trente mètres au-des-
sus des toits, sur une frêle plate-forme
sans garde-fou, et redescend à la mê-
me allure folle: la démonstration-ré-
clame d'un appareil de levage perfec-
tionné.
JacQues LEFEBVBE.
LES FETES D'AVIATION DE VINCENNBS
Une vue aérienne montrant le terrain et les avions
lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllKIIIII
M. POINCARÉ INAUGURE
malJUTZu^^a^a^ LE MONUMENT AUX MORTS
prouver par mon DU VILLAGE DE DOUAUMONT
Ces paroles optimistes c i été'pro-
noncées samedi dernier par un doc-
teur-professeurde l'Institut d'Hygiène Sur ce lambeau de terre meurtrie
Aliment e. Ce savant a démontre a
ses élèves qu'en mangeant à leur faim le président du Conseil montre
buent, au surplus, ïOÏAÏÏfc la est fondée
le prix de la vle. à faire valoir ses droits
chose le piéton croit savoir marcher, pour <™ i«*« ^ration.
mais un matin, dans une ccserne, il www
se heurte à .1 caporal qui lui enseigne m™ L'inauguration
en trois leçons et dix engueulades l'art du monument élevé L'inauguration
de mettre un pied devant l'autre. Et l'honneur des habitants du village
le dîneur aussi croit savoir manger, morts pour la France, a eu lieu au-
morbleu, jusqu'à ce qu'il rencontre un jourd'hui en présence de MM. Poincare,
pro/esseur d'hygiène alimentcire qui président du Conseil Maginot. mi.
lui vante les avantages de lt grande P^tre des Colonies, député de la
ceinture Meuse, et de tous les parlementaires du
geons trop les fournisseurs ne 1 en les terrains ont pu rachetés par l'Etat
les spécialistes des maladies d'estomac perses à travers la France ou installes
en sont ravis nous mangeons mal, près de Verdun, ont cependant voulu
tantôt des aliments trop cuits, ou trop que leur ancien village élève un mo-
crus, tavôt des mets ne contenant pas $gj£%U SeS fils tômbés au champ
boue, et d'eau, et de raisse, et de sel. suaire à la tranchée des baïonnettes,
Je suppose que ce n'est -ris en sor- sur l'emplacement de la ferme de
tant de la conférence du distingué Thiaucourt. s'élève aujourd'hui une
docteur qu'un papa aura le courage de modeste pyramide de pierre surmontée
dire à son garçon d'une torchère symbolisant la flamme
Toto, tu te tiens mai à table du souvenir Sur le socle sont graves
Toto, tu te tiens mal a table les noms des 10 habitants de Douau-
Le fils aurait vité prouvé a son père mont morts pendant la grande guerre.
que, passé la cittquantaitte, il ignore la la citation du village à l'ordre de
manière de se nourrir proprement 1. l'Armée, une épée surmontée de la
Et allez donc essayer de faire un bon croix de guerre.
repas après cette avalanche de conseils Le texte de la citation est particu-
délayés par un dictateur aux écono- ^^L^X^commune héroïque
mtes ̃ qui se lève dont le nom doit être fidèlentent grave
-Zut pense le gourmet qui se la dans la mémoire des générations à
de table. J'ai repris deux fois de la Venir, a disparu jusqu'à la dernière
poularde et trois fois du bourgogne pierre dans l'effroyable tourmente,
Cela tait 45 jours de moins à vivre synthétisartt ainsi pour les défenseurs
On va encore insinuer que ie cherche du 'sol le foyer commun menace a,
à nte tuer à petits feux i par la vigie vengeresse de ses ruines
agréables et que le nombre des gens bats acharnés dont cette commune a
qui se sont suicidés en famille ̃' gaie- été le témoin et l'enjeu »
ment est infini.
A mon avis, le professeur de vinsti- La bénédictian du monument
tut d'Hygiène Alimentaire est tout
simplement chargé par M. Chéron, Ce matin, Mgr
baisse des denrées il nous coupe donc alfmiilU
l'appétit. Reconnaissez q ue ce n'est un déjemer a réuni a midi, a Ver-
pas si bête dun, la plupart des familles de Douau-
Quant à sa promesse de se trouver mont en présence de MM. Ch. Magny,
sur la terre et non en dessous préfet de la Meuse; André lampion.
dnns cent ans, elle est d'autant plus ^us-préfet de Verdun; Schleiter. de-
auditeurs d'aujourd'hui ne sera la pour maire de "•̃•̃
vérifier les résultats Le discours de M. Poincaré
11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 l'inauguration du monument aux
morts. M. Poincaré a prononcé son dis-
L'EVADE DE LA PRISON c'-urs au milieu d'une énorme af-
fluence.
DE LIMOGES Le président du Cotise*' a rappelé
d'abord les phases de la bataille de
RESTE INTROUVABLE Verdun et la destruction du village de
wwv\w\ Douaumont dont les habitants sont
aujourd'hui dispersés.
LIMOCES, 20 mai. Les recherches Mais. dit M. Poncare, comment ne
pour retrouver Auguste Bro. l'évadé pas nous rendre compte des priva-
de la prison de Limoges, sont demeu- tions particulièrement cruelles aux-
rées sans résultat. On est persuadé quelles sont astreintes par cette fata-
que le fugitif a quitté Limoges, comme lité les populations éparses des com-
il fit après ses deux précédentes éva- munes ensevelies ? Elles ont, sans
sions de l'asile d'aliénés de Naugeat. doute, pu. comme les autreb sinistrés.
La cellule de Bro a été ouverte. remployer le montant de leurs dom-
comme la grande porte de la maison mages dans le rayon fixé par la loi;
d'arrêt, à l'aide de fausses clés par un elles se sont procuré de nouveaux lo-
codétenu, l'ancien officier d'artillerie gements et de nouvelles cultures, mais
Grégoire, le voleur d'auto, qui rem- elles ont dû rompre malgré elles avec
plissait les fonctions de cuisinier en leurs souvenirs et avec leurs habitu-
attendant sa libération conditionnelle des; elles ne retrouveront plus ceux
qui devait intervenir sous peu. qui dormaient dans leurs cimetières:
Barataud parait être demeuré étran- et à ceux qui devaient y dormir, elles
ger à cette affaire. Si le complot l'eût seront forcées de chercher ailleurs
tntéresssé, c'est bien lui qui. recevant une dernière demeure.
de l'argent de son père, eût été dé- Elles ne reverront plus le soleil
livré. se lever et se coucher à la place ac-
L'argent (3.000 francs), saisi l'autre coutumée. Elles ne reconnaîtront plus
jour, était destiné, a-t-il dit, à remer- autour d'elles cette physionomie des
cier les gardiens de leurs attentions ohoses avec laquelle se familiarisent
à son égard et aussi à rémunérer cer- si volontiers nos ésprits. Elles reste-
tains bons offices de quelques codé- ront dépaysées jusqu'à leur dernier
tenus. Barataud correspondait avec jour et emporteront avec elles des re-
l'extérieur. On en a la preuve écrite. (frets inapaisés. Elles sont donc enco.
et il se nourrit bien, dépensant beau- re plus péniblement atteintes que cet-
coup d'argent à la cantine. les de l'ensemble des régions déva*»
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