Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-09
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 janvier 1929 09 janvier 1929
Description : 1929/01/09 (Numéro 9935). 1929/01/09 (Numéro 9935).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6576922
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
ANNONCES I
A. RENNES
a, lu da Prt-Botté
a i taaa un.
SttS.lnaUBtsUrd
A PARIS
.8 1d ̃ostmartn
Chèques pmtau
MERCREDI
9
JANVIER
1929
St Julien
ABONNEMENT8
Un «a 75 te
au mola 40 <•
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TELEPHONES
RENNES
¡en.3871. 3(77-3171
PUIS
Eut 07 39 01. «I
Il$ leanet ^^̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃l uuvra Il.
25 CENTIMES
tNH léltgnfhio" OUCLAIR-RENNES
m TïiisuraïQDE jpicui
RASSEMBLEMENT!
Nous avons indiqué samedi les
sentiments qui animent les parlemen-
taires de l'ancien Cartel à l'égard du
ministère, et les méthodes qu'ils pro-
posent pour la formation d'un gouver-
nement jacobin, c'est-à-dire pour
l'instauration en France d'un fascisme
de gauche.
Du côté du centre, il s'agit de
défendre la véritable République, et
de former le carré autour d'un prési-
dent du Conseil, d'un ministre des
Affaires étrangères, d'un ministre de
l'Intérieur et de quelques-uns de leurs
collaborateurs, dont le programme
répond aux nécessités de l'heure. Les
hommes du centre, en général, ne
montrent point la même activité que
leurs adversaires aux manoeuvres et
aux agressions des extrémistes, ils
répondent souvent avec mollesse, et en
se défiant les uns des autres.
Depuis quelque temps, cependant,
des appels précis, éloquents, vigoureux
à la solidarité des groupes républi-
cains se font entendre. Il faut y prêter
une oreille attentive. Que nos lecteurs
nous permettent, à l'ouverture d'une
session qui doit, selon le mot du gou-
vernement, orienter la législature
entière, de leur remettre en mémoire
ces démonstrations de la nécessité et
de l'urgence d'une telle solidarité des
c centres p.
Il y a plus de deux ans, dans ses
Réflexions d'un républicain moderne,
M. André-François Poncet traçait le
programme et les contours de cette
sorte de fédération; il y revenait en
novembre 1927, en soumettant au
Congrès de l'Alliance démocratique un
ample projet de réformes adminis-
tratives, économiques, sociales, sco-
laires, pour la réalisation desquelles,
disait notre ami, il faut c s'unir, et
former la coalition de la sagesse har-
die ». Il le répétait encore dans
l'Avenir, au lendemain des élections
législatives de 1928. Il y a huit jours à
peine, reprenant cette idée d'union.
M. Pierre Auscher, secrétaire du Bu-
reau d'Etudes de l'AUiance, proposait
à nouveau à son parti de prendre réso-
lmn«nt l'initiative de sa réalisation
pratique.
M. André Tardieu avait, je le sais,'
applaudi aux Réflexions d'un républi-
cain moderne et, dans le même
esprit, souhaitant la même tactique,
recommandant la même discipline, il
prononçait à Belfort, en juillet 1927,
un discours par lequel il invitait les
bons citoyens à constituer « un parti
central formé de républicains de
naissance et de démocrates d'ins-
tinct Ministre de l'Intérieur, M. Tar-
dieu, comme M. Poncet. revenait sur
cette idée, au banquet de la Fédéra-
tion nationale des journaux français.,
le 18 novembre dernier, lorsqu'il nous
conseillait de nous grouper Il dans tous
les cadres de notre activité, même
dans les cadres politiques Et quel-
ques jours plus tard. c'est du haut de
la tribune de la Chambre qu'il disait
aux républicains sincères, à l'exclusion!
des sectaires de tout poil e Unissez-
vous pour faire la France nouvelle »
Ce sont des sentiments de même
nature qui inspirent des formations
comme le Redressement français, ainsi
qu'un grand nombre de revues, bulle-
tins et journaux à Paris, une qua-
rantaine de quotidiens régionaux ou
départementaux en province. Selon
l'expression familière, l'idée du parti
central est dans l'air. Elle fait du
chemin à la Chambre comme dans le
pays. Elle exerce une attraction mani-
feste sur plusieurs membres du groupe
Marin comme sur un bon nombre de
radicaux. Elle finira par s'imposer et
par donner d'excellents résultats poli-
tiques autant qu'économiques, si elle
n'est pas trahie, au profit des jacobins,
par quelques membres de la gauche
radicale, moins libéraux, moins unio-
nistes », moins désintéressés, peut-être
moins clairvoyants aussi que certains
radicaux.
Et le Parti démocrate populaire, qui
chaque jour grandit, recrutant par en
bas des milliers de militants le Parti
démocrate populaire qui n'est pas une
rencontre de cadres et de dirigeants
sans troupes. mais un parti de masses.
quelle sera son attitude devant le parti
central ?
Notre ami Marcel Prélot et nous-
mémes, nous l'avons plusieurs fois
indiqué dans nos chroniques de la
revue Politique. Le Parti démocrate
s'unira aux autres formations cen-
tristes sur telle ou telle revendication
ou réforme précise, ou encore pour
soutenir ou combattre tel gouverne-
ment déterminé. Mais pour lui, toute
collaboration est objective, utilitaire,
inspirée par l'intérêt national ou social,
et nullement personnelle ou senti-
mentale. Il s'associe au voisin ou
même au « lointain » selon le
caractère intrinsèque des réformes
proposées, et non point selon des tra-
ditions de camaraderie ou des consi-
dérations de classe.
Ce parti tient donc essentiellement
à son indépendance, tout en étant
résolu à coopérer avec d'autres, de
façon loyale et disciplinée, à la réno-
vation politique et économique de la
République française, à l'organisation
de la paix internationale. Il lui semble
qu'il possède deux choses qui manquent
à d'autres partis une philosophie
spiritualiste et une morale absolument
impérative d'une part une solide
unité politique d'autre part. Le Parti
démocrate populaire ne demande qu'à
mettre ces forces au service du bien
commun mais il ne veut pas les
diluer dans un mélange dont nul ne
saurait prévoir les effets.
L.-A. PAGES-
La Joconde vit-elle encore Z
On pourrait le croire devant l'admi-
rable /igure de cette jeune Américaine,
miss Lucrecia Money, qui ressemble
d'une façon frappante à Monna Lisa.
LE VERGLAS FAIT DEUX VICTIMES
Versailles, 8 janvier Sur la route
nationale à Boissy-sous-St-Yon, une
automobile a dérapé par suite du ver-
glas et est allée s'écraser contre un
arbre. Un enfant de 4 ans, qui passait
à ce moment, a été tamponné par le
véhicule. Gravement blessé il est mort
Deu après à l'hôpital d'Arpajon où il
avait été transporté.
Le chauffeur, assez grièvement
blessé, a été transporté dans un
hôpital parisien.
(Wlde Worid Photo).
Les agents de polfce de la ville de Oberhof en Allemagne viemyint d'être
munis de tkU^fxmr effectuer leurs patrouilles dans les montagnes avoi-
ttnante».
(Photo Meurlsse).~
LA MORT DU GRAND-DUC NICOLAS DE RUSSIE
Juillet 1914 en Russie. M. Poincaré, alors président de la République,
avec le grand-duc Nicolas
=:= SOURIRES
A ce jour, le vainqueur moral, je
m'empresse de le dire de la course
féminine Paris-Cannes est incontesta-
blement M. Henry Paté, sous-secré-
taire à l'Education Physique.
Car M. Paté a relevé un défi autre-
ment sportif et valeureux pour un
homme d'Etat que de se rendre à che-
val de la Porte-Dorée voyez la carte
.de la capitale sur la côte d'Azur 1.
Il avait juré d'assister au départ des
concurrentes, à 7 heures du matitt, en
ce janvier polaire, malgré la glace
naturelle aggravée de la glace des dfs-
cours.
Or, M. Paté a tenu parole.
A la minute précise et officielle, le
bout du nez gelé, le col du pardessus
relevé, les mains dans des gants de
fourrure, à peu près seul au milieu des
amazones frigorifiées sous leurs melons
en cloche, notre grand maître des
sports saluait les dames et les demoi-
selles fuyant sous les flocons de neige,
avec le désir bien légitime de « brû-
ler » les étapes et de se réchauffer
au plus tôt sous le soleil méditerra-
Nous devons à la vérité d'avouer que
M. Paté, esclave du devoir profession-
nel, a gardé, entre deux grogs, son
sourire.. En claquant des dents, il n'a
même pas murmuré, faisant allusion
à une épreuve hors de saison
Tout cela est hippique, certes,
mais c'est un peu raid
Bref, notre sous-secrétaire a été, en
tous points, à la hauteur de sa tâche.
L'éducation « phtisique t, en plein
hiver, ne l'effraie pas. Car ce Paté a
la foi. Il se lève au petit jour et il ne
craint ni le vent, ni la froidure, ni la
pluie. Il est capable d'assister sous les
étoiles au départ du Tour de France et
même aux Six jours n, pendant six
nuits sans sommeil, et encore au c Bol
d'Or avec un simple bol de café
comme nourriture I.-
Vive M. Paté
J'insiste sur sa performance, parce
que j'ai toujours rêvé d'un ministre
des sports jouant lui-même, à titre
d'exemple, sur les terrains qui ne sont
pas parlementaires.
Et puis j'aime, au surplus, les gens
qui se lèvent très tôt. Je connais un
docteur qui fixe à 4 heures du matin
des rendez-vous à ses malades très
fatigués. Je confesse qu'une a Excel-
lence qui convoquerait ses courtisans,
en dépit des huissiers, à l'angélus de
l'aube ferait toute ma joie
Le Petit Grégoire.
UNE AUTOMOBILE
DANS UN RAVIN
Trois morts
Nlmes, 8 janvier. Cinq jeunes
gens de Saint-Hippolyte-du-Fort se
rendaient en automobile à Quissac, où
ils devaient passer la soirée, lorsqu'à
un certain endroit, l'état de la route
étant mauvais, le conducteur, M.
Michel Ecriva. a perdu la direction
de l'automobile qui a capoté dans un
ravin.
Le conducteur et son frère ont pu
se dégager, malgré leurs blessures,
mais les trois autres passagers, MM.
Huguet. Louis Caubriac et Fernand
Delon ont été tués sur le coup.
LA LIBERATION
DU SECOND CONTINGENT
DE LA CLASSE 27
Paris, 8 janvier. MM. Paul Ber-
nier et Jouffrault viennent de déposer
une proposition de loi tendant au
classement dans la disponibilité des
militaires appartenant à la deuxième
fraction de la classe 1927.
Cette proposition de loi a pour objet
de permettre aux hommes libérables
le 10 mai 1929 d'être renvoyés dans
leur foyers le 27 avril et de pouvoir
prendre part aux élections communa-
les du 5 mai.
Une machine haut-le-pied
tamponnée par un rapide
Un mort Quatre blessés
Besançon, 8 janvier. Ce matin,
à 2 kilomètres de la gare de Besan-
çon-Viette, une machine haut-le-pied,
qui était dérivée sur la voie n° 1, a
été tamponnée par le rapide 735 ve-
nant de Lyon et se dirigeant sur
Strasbourg, et qui arrivait sur la
même voie. Malgré les efforts du mé-
canicien du rapide, qui freina aussitôt,
et ceux du mécanicien de la machine
haut-le-pied, qui tenta de faire ma-
chine arrière, la collision fut violente.
La machine haut-le-pied fut proje-
tée en arrière pendant que le rapide
continuait sa course pendant une
soixantaine de mètres et. finalement,
déraillait. La locomotive dévala un
remblai surplombant un petit chemin
et se renversa Le fourgon de tête fut
projeté contre le tender qu'il souleva.
Trois wagons de tête, deux voitures
mixtes de 1™ et de 2, classes et un
sleeping,- déraillèrent.
Deux des voyageurs qui se trou-
vaient dans ces voitures ont reçu des
contusions. Le chauffeur de la ma-
chine haut-le-pied, M. Stephane
Treffé, âgé de 34 ans. du dépôt de
Dôle, qui, croit-on. dut vouloir sauter
de sa machine avant la collision, fut
happé par le rapide et décapité Le
mécanicien. M Emile Batte, du dépôt
de Dôle, a été blessé à la tête et aux
bras. Le chauffeur et le mécanicien
du rapide, qui appartiennent tous
deux au dépôt de Lyon, sont sortis
indemnes de l'accident. Un postier,
M. Tissot, de Mâcon, porte des contu-
sions multiples.
Le roi Alexandre de Yougoslavie
qui vient de mettre fin au régime
parlementaire dans son pays
iiiiiiiiMiiiimimiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Au Conseil des Ministres
WVMAVw
Paris. 8 janvier. Les ministres ont
examiné, ce matin, les interpellations
présentées à l'occasion de la rentrée
des Chambres Le gouvernement de-
mandera la discussion Immédiate de
celles qui ont trait à la politique gé-
nérale.
Le président de la République
a signé un décret qui a pour but de
centraliser tous les renseignements
permettant un contrôle plus exact des
utilisations des immeubles domaniaux
M. Briand a mis ses collègues au
courant de la politique extérieure.
lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll'
L'ÉPIDÉMIE DE GRIPPE
A BERLIN
wvvwvv»
Berlct, 8 janvier. La Deutsche
Zeitung assure qu'à Berlin, un million
de personnes sont atteintes de la
'grippe.
Les expériences
du magnétiseur Gaillard
n'ont pas réussi
MAIS, IL Y EU « MALDONNE »
ET ON VA LES RECOMMENCER
Paris, 8 janvier. (De notre rédaction
parisienne.) Les expériences du
magnétiseur Joanny Gaillard ont
abouti à un résultat incontestable
mais ce n'est pas celui qu'on atten-
dait.
Ce résultat, en effet, c'est non pas
que le fluide de Gaillard produit tels
ou tels phénomènes, mais que le jury
est au-dessous de tout lui-même l'a
reconnu
Ces expériences ont été mal con-
duites, déclarait avec force notre con-
frère Sudre, le président. Il faut faire
table rase de tout ce qui s'est passé
jusqu'ici et recommencer.
Ce qui s'est passé relève, en effet.
du domaine de la fantaisie pure tri-
turation des objets à éprouver (on
sait qu'il s'agissait pour le magnéti-
seur de démontrer que son fluide pré-
serve les cadavres d'animaux et les
végétaux de la putréfaction) Bouscu-
lade du public autour de la table
d' opération », température glaciale
de la pièce, prélèvements effectués
sans ordre ni mesure, enfin absence
quotidienne des trois quarts des
a jurés Lors de la signature du
procès-verbal définitif, ils n'étaient
pas plus de cinq présents
Le compte rendu
de M. Kohn-Abrest
M. Kohn-Abrest, directeur du La-
boratoire municipal de toxicologie,
tapi dans sa barbe assyrienne, com-
mença par nous rendre compte de son
analyse chimique du sang de porc ex-
périmenté.
« Le sang « traité » par M. Gaillard
et celui qui a servi de « témoin n non
traité sont exactement dans le même
état de putréfaction chimique. Au
point de vue de l'analyse, donc, échec
complet. Mon scepticisme demeure
donc absolu.
Restait le témoignage de nos sens
sur lequel on avait si fort débattu les
jours précédents. Eh bien, là non plus,
ce ne fut pas très fameux Si l'orange
traitée par le magnétiseur était
plus ferme et mieux portante que celle
« abandonnée à la nature n, par con-
tre le poisson Il témoin n'avait au-
cune odeur, tandis que le poisson ex-
posé au fluide empestait
t Pour le reste. côtelettes, foies de
veau, grives, nulle différence n'était
perceptible à l'odorat et à la vue
commencement de putréfaction et
commencement de dessication identi-
ques. n
Je veux bien admettre que l'odo-
rat et la vue ne nous donnent que des
témoignages imparfaits, dit le chi-
miste Kohn-Abrest, on clignant de
l'œil du côté du poisson t témoin ».
si frais encore, qui venait de fournir
à son scepticisme de savant le plus
précieux appoint. Mais alors, faisons
des expériences sérieuses »
Et il fut aussitôt décidé qu'on a re-
mettrait ça Il, non plus dans une
pièce glacée où la putréfaction très
lente, est accompagnée de dessication.
mais dans une pièce chaude, où les
choses iraient plus rondement. En
outre, le magnétiseur ne devrait plus
tripoter les denrées exposées, tripotage
qui peut modifier leur évolution « na-
̃ turelle D Il imposerait les mains, sans
;es toucher. Enfin, les prélèvements
s'effectueraient au laboratoire même,
I avec une rigueur toute scientifique
Le procès-verbal du jury
Ceci convenu, le jury, après une dis-
cussion secrète qui dura une demi-
heure discussion peu compréhensible
d'ailleurs, puisque tout le monde était
d'accord-pondit le procès-verbal sui-
vant qu'il nous communiqua aussitôt
« Les membres de la commission,
réunie en vue de vérifier l'existence
d'un fluide humain qui arrêterait la
putréfaction des viandes et denrées
périssables, constatent que cette exis-
tence n'a pas été démontrée.
a Au bout de treize séances les
substances influencées par M. Gail-
lard paraissent dans le même état de
décomposition que les substances té-
moins.
a D'autre part le résultat de l'ana-
lyse chimique faite par M. Kohn
Abrest sur du sang de porc. traité par
M. Gaillard, a révélé que les deux
échantillons présentaient le même de-
gré de putréfaction.
A la demande de M. Gaillard de
nouvelles expériences plus précises se-
ront entreprises dans un laboratoire
sous le contrôle de la même commis-
sion et le résultat en sera publié ulté-
rieurement. Il
Et voilà. Çà va recommencer. Et
MM. les jurés auront la joie (je ne
parle pas des éminents médecins et du
chimiste qui prêtent leur concoure si
désintéressé à cette expérience) de re-
voir leurs noms luxueusement cités
dans les journaux du soir, avec accom-
pagnement d'interviews.
Moi, je trouve qu'en bonne justice,
savants à part, les farceurs qui ont
réussi à introduire la pagaille dans
une expérience aussi simple auraient
dû étre limogés s sans délai.
Cfir vous allez voir qu'ils vont en-
core trouver moyen de faire rater la
prochaine épreuve de Gaillard, histoi-
re de faire durer un peu plus la petite
réclame,
Jacques LEFEBVRE.
A la rentrée de la Cbambre,
M. Sibille, doyen d'âge,
fait un émouvant appel
en faveur de la tolérance
et de la paix religieuse
sur des bases solides
L'ELECTION DU BUREAU
♦♦♦
PARIS. 8 janvier. Fidèle à la Cons-
titution oui veut que la session ordi-
naire du Parlement s'ouvre le second
mardi de envier. la Chambre reprend
puiourdiiui ses travaux Cette séance
de rentrée est généralement de rmre
forme et consacrée à l'audition du
doven d'àee et à ''élection d'i Drési-
dent. des virp-nrésMpnts nuesteurs et
secrétaires Mcours de M Sibiiip lui donne un rame-
tère presque nolitioue. Les démîtes
5nnt très nnmbreux lorsou'à 3 h l'S
M. Sibille alertp malgré .<=ps 81 ans,
s'installe au fauteuil Dr^sidentiel et
pronnncP le disro'irs traditionnel.
« Le doyen d'âs? ouvrant la session
ordinaire de la Chambre. dit-il notam-
ment. a parfois un rôle comparable
celui d'un vieux nilote nul. sur un na-
vire, du haut d'un nnae d'observa-
tion. indique les écueils à éviter la
route suivre et Il me semble qu'au-
jourd'hui l'ai le devoir de signaler les
attaques dirigées contre le Parlement
et de faire appel à l'union pour
défense des institutions rp-oubll-
caines »
M. Sibille énumere alors les tra-
vaux accomplis par la Chambre de-
puis le mois d'avril 1928 et ajoute
nions Dubliaues. des iourralistes ac-
cablent sénateurs et députés d'injures
et de calomnies, rendant tous les
membres des grandes assemblées po-
litiques responsables des fautes de
quelques-uns et. grisés par les applau-
dissements de foules que la passion
aveugle. annoncent la fin du régime
parlementaire. a
c Quel but poursuivent-ils ? A les
entendre. ceux-ci veulent établir une
dictature ceux-là rêvent l'avènement
d'un régime nouveau qu'Us appellent
régime syndicaliste Ils sont d'accord
pour détruire, mais non pour rempla-
«t Dans quelles redoutables aventures
serait lancée la France si des succès
couronnaient leurs efforts ?
c Dans quelques fours, après un
grand débat politique, nous verrons se'
constituer une maiorité oui compren-
dra tous les républicains résolus à
poursuivre le progrès social dans le
cadre des institutions parlementaires,
conformément aux principes posés nar
la Révolution française et bientôt ces-
sera une agitation que rien ne jus-
tifie. »
Le droit des missionnaires
Le doyen d'âge aborde ensuite un
sujet délicat
M. le président du Conseil et M. le
ministre des Affaires étrangères ont
déjà informé, dit-il, des commissions
de la Chambre qu'ils réclame.-aient
pour des missionnaires catholiques
l'autorisation de créer. en France, des
maisons d'habitation, d'hosoitalisation
et de retraite. Malgré la réserve qui
m'est aujourd'hui imposée, vous me
permettrez de vous dire ce que j'ai
constaté, ce que j'ai entendu à
l'étranger
« En 1921. j'avais l'honneur de re-
présenter 1a France à Barcelone dans
une conférence réunie sous les aus-
pices de la Société des Nations pour
arrêter les termes de conventions rela-
tives aux transports internationaux.
Les orateurs avaient le droit de s'ex-
primer en français ou en anglais.
Presque tous les délégués d'Extrême-
Orient choisissaient le français.
« Comme je félicitais l'un d'eux de
parler notre langue avec une parfaite
correction et une rare élégance. il me
déclara qu'il n'avait eu pour profes-
seurs que des missionnr/-3s français.
c Dans mon pays, ajoutait-il. vos
missionnaires sont tenus d'observer,
en ce qui concerne la propagande re-
ligieuse, une grande réserve ils res-
pectent les croyances des parents de
leurs élèves Les écoles qu'ils dirigent
ne sont pas d°s écoles confession-
nelles, ce sont des écoles neutres aa
point de vue religieux, des écoles que
vous qualifiez, je crois, en France, de
laïques. Et voilà pourquoi. mol,
boudhiste. fils de boudhiste, je suis
l'élève de congréganistes français- »
L'œuvre de justice
c Mes chers collègues, j'appelle sur
ce fait toute votr- attention. Quelques-
uns d'entre vous. parait-il, hésitent à
donner une autorisation quelconque
des congrégations. Mais reconnaître à
des Français qui. aux jours des grandes
épreuves, ont fait leur devoir. le droit
de posséder, en France, une maison,
ce n'est pas faire œuvre de réaction.
c'est faire œuvre de justice. »
Et M. Sibille conclut en ces termes
c Qu'un grand courant d'opinion
chasse donc les préventions injusti-
fiées, les vieilles rancunes, les haines
confessionnelles. Que ce courant, sem-
blable à la brise de mer qul. sur nos
côtes bretonnes, purifie l'air, crée une
atmosphère où tous les sentiments gé-
néreux pourront naître et se déve-
lopper. Ayons la noble et haute ambi-
tion d'établir la paix religieuse sur des
bases solides
n y. a eucore dans quelques contrées
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL REPUBLICAIN DU MATIN
ANNONCES I
A. RENNES
a, lu da Prt-Botté
a i taaa un.
SttS.lnaUBtsUrd
A PARIS
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9
JANVIER
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au mola 40 <•
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Un mois et
TELEPHONES
RENNES
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PUIS
Eut 07 39 01. «I
Il$ leanet ^^̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃l uuvra Il.
25 CENTIMES
tNH léltgnfhio" OUCLAIR-RENNES
m TïiisuraïQDE jpicui
RASSEMBLEMENT!
Nous avons indiqué samedi les
sentiments qui animent les parlemen-
taires de l'ancien Cartel à l'égard du
ministère, et les méthodes qu'ils pro-
posent pour la formation d'un gouver-
nement jacobin, c'est-à-dire pour
l'instauration en France d'un fascisme
de gauche.
Du côté du centre, il s'agit de
défendre la véritable République, et
de former le carré autour d'un prési-
dent du Conseil, d'un ministre des
Affaires étrangères, d'un ministre de
l'Intérieur et de quelques-uns de leurs
collaborateurs, dont le programme
répond aux nécessités de l'heure. Les
hommes du centre, en général, ne
montrent point la même activité que
leurs adversaires aux manoeuvres et
aux agressions des extrémistes, ils
répondent souvent avec mollesse, et en
se défiant les uns des autres.
Depuis quelque temps, cependant,
des appels précis, éloquents, vigoureux
à la solidarité des groupes républi-
cains se font entendre. Il faut y prêter
une oreille attentive. Que nos lecteurs
nous permettent, à l'ouverture d'une
session qui doit, selon le mot du gou-
vernement, orienter la législature
entière, de leur remettre en mémoire
ces démonstrations de la nécessité et
de l'urgence d'une telle solidarité des
c centres p.
Il y a plus de deux ans, dans ses
Réflexions d'un républicain moderne,
M. André-François Poncet traçait le
programme et les contours de cette
sorte de fédération; il y revenait en
novembre 1927, en soumettant au
Congrès de l'Alliance démocratique un
ample projet de réformes adminis-
tratives, économiques, sociales, sco-
laires, pour la réalisation desquelles,
disait notre ami, il faut c s'unir, et
former la coalition de la sagesse har-
die ». Il le répétait encore dans
l'Avenir, au lendemain des élections
législatives de 1928. Il y a huit jours à
peine, reprenant cette idée d'union.
M. Pierre Auscher, secrétaire du Bu-
reau d'Etudes de l'AUiance, proposait
à nouveau à son parti de prendre réso-
lmn«nt l'initiative de sa réalisation
pratique.
M. André Tardieu avait, je le sais,'
applaudi aux Réflexions d'un républi-
cain moderne et, dans le même
esprit, souhaitant la même tactique,
recommandant la même discipline, il
prononçait à Belfort, en juillet 1927,
un discours par lequel il invitait les
bons citoyens à constituer « un parti
central formé de républicains de
naissance et de démocrates d'ins-
tinct Ministre de l'Intérieur, M. Tar-
dieu, comme M. Poncet. revenait sur
cette idée, au banquet de la Fédéra-
tion nationale des journaux français.,
le 18 novembre dernier, lorsqu'il nous
conseillait de nous grouper Il dans tous
les cadres de notre activité, même
dans les cadres politiques Et quel-
ques jours plus tard. c'est du haut de
la tribune de la Chambre qu'il disait
aux républicains sincères, à l'exclusion!
des sectaires de tout poil e Unissez-
vous pour faire la France nouvelle »
Ce sont des sentiments de même
nature qui inspirent des formations
comme le Redressement français, ainsi
qu'un grand nombre de revues, bulle-
tins et journaux à Paris, une qua-
rantaine de quotidiens régionaux ou
départementaux en province. Selon
l'expression familière, l'idée du parti
central est dans l'air. Elle fait du
chemin à la Chambre comme dans le
pays. Elle exerce une attraction mani-
feste sur plusieurs membres du groupe
Marin comme sur un bon nombre de
radicaux. Elle finira par s'imposer et
par donner d'excellents résultats poli-
tiques autant qu'économiques, si elle
n'est pas trahie, au profit des jacobins,
par quelques membres de la gauche
radicale, moins libéraux, moins unio-
nistes », moins désintéressés, peut-être
moins clairvoyants aussi que certains
radicaux.
Et le Parti démocrate populaire, qui
chaque jour grandit, recrutant par en
bas des milliers de militants le Parti
démocrate populaire qui n'est pas une
rencontre de cadres et de dirigeants
sans troupes. mais un parti de masses.
quelle sera son attitude devant le parti
central ?
Notre ami Marcel Prélot et nous-
mémes, nous l'avons plusieurs fois
indiqué dans nos chroniques de la
revue Politique. Le Parti démocrate
s'unira aux autres formations cen-
tristes sur telle ou telle revendication
ou réforme précise, ou encore pour
soutenir ou combattre tel gouverne-
ment déterminé. Mais pour lui, toute
collaboration est objective, utilitaire,
inspirée par l'intérêt national ou social,
et nullement personnelle ou senti-
mentale. Il s'associe au voisin ou
même au « lointain » selon le
caractère intrinsèque des réformes
proposées, et non point selon des tra-
ditions de camaraderie ou des consi-
dérations de classe.
Ce parti tient donc essentiellement
à son indépendance, tout en étant
résolu à coopérer avec d'autres, de
façon loyale et disciplinée, à la réno-
vation politique et économique de la
République française, à l'organisation
de la paix internationale. Il lui semble
qu'il possède deux choses qui manquent
à d'autres partis une philosophie
spiritualiste et une morale absolument
impérative d'une part une solide
unité politique d'autre part. Le Parti
démocrate populaire ne demande qu'à
mettre ces forces au service du bien
commun mais il ne veut pas les
diluer dans un mélange dont nul ne
saurait prévoir les effets.
L.-A. PAGES-
La Joconde vit-elle encore Z
On pourrait le croire devant l'admi-
rable /igure de cette jeune Américaine,
miss Lucrecia Money, qui ressemble
d'une façon frappante à Monna Lisa.
LE VERGLAS FAIT DEUX VICTIMES
Versailles, 8 janvier Sur la route
nationale à Boissy-sous-St-Yon, une
automobile a dérapé par suite du ver-
glas et est allée s'écraser contre un
arbre. Un enfant de 4 ans, qui passait
à ce moment, a été tamponné par le
véhicule. Gravement blessé il est mort
Deu après à l'hôpital d'Arpajon où il
avait été transporté.
Le chauffeur, assez grièvement
blessé, a été transporté dans un
hôpital parisien.
(Wlde Worid Photo).
Les agents de polfce de la ville de Oberhof en Allemagne viemyint d'être
munis de tkU^fxmr effectuer leurs patrouilles dans les montagnes avoi-
ttnante».
(Photo Meurlsse).~
LA MORT DU GRAND-DUC NICOLAS DE RUSSIE
Juillet 1914 en Russie. M. Poincaré, alors président de la République,
avec le grand-duc Nicolas
=:= SOURIRES
A ce jour, le vainqueur moral, je
m'empresse de le dire de la course
féminine Paris-Cannes est incontesta-
blement M. Henry Paté, sous-secré-
taire à l'Education Physique.
Car M. Paté a relevé un défi autre-
ment sportif et valeureux pour un
homme d'Etat que de se rendre à che-
val de la Porte-Dorée voyez la carte
.de la capitale sur la côte d'Azur 1.
Il avait juré d'assister au départ des
concurrentes, à 7 heures du matitt, en
ce janvier polaire, malgré la glace
naturelle aggravée de la glace des dfs-
cours.
Or, M. Paté a tenu parole.
A la minute précise et officielle, le
bout du nez gelé, le col du pardessus
relevé, les mains dans des gants de
fourrure, à peu près seul au milieu des
amazones frigorifiées sous leurs melons
en cloche, notre grand maître des
sports saluait les dames et les demoi-
selles fuyant sous les flocons de neige,
avec le désir bien légitime de « brû-
ler » les étapes et de se réchauffer
au plus tôt sous le soleil méditerra-
Nous devons à la vérité d'avouer que
M. Paté, esclave du devoir profession-
nel, a gardé, entre deux grogs, son
sourire.. En claquant des dents, il n'a
même pas murmuré, faisant allusion
à une épreuve hors de saison
Tout cela est hippique, certes,
mais c'est un peu raid
Bref, notre sous-secrétaire a été, en
tous points, à la hauteur de sa tâche.
L'éducation « phtisique t, en plein
hiver, ne l'effraie pas. Car ce Paté a
la foi. Il se lève au petit jour et il ne
craint ni le vent, ni la froidure, ni la
pluie. Il est capable d'assister sous les
étoiles au départ du Tour de France et
même aux Six jours n, pendant six
nuits sans sommeil, et encore au c Bol
d'Or avec un simple bol de café
comme nourriture I.-
Vive M. Paté
J'insiste sur sa performance, parce
que j'ai toujours rêvé d'un ministre
des sports jouant lui-même, à titre
d'exemple, sur les terrains qui ne sont
pas parlementaires.
Et puis j'aime, au surplus, les gens
qui se lèvent très tôt. Je connais un
docteur qui fixe à 4 heures du matin
des rendez-vous à ses malades très
fatigués. Je confesse qu'une a Excel-
lence qui convoquerait ses courtisans,
en dépit des huissiers, à l'angélus de
l'aube ferait toute ma joie
Le Petit Grégoire.
UNE AUTOMOBILE
DANS UN RAVIN
Trois morts
Nlmes, 8 janvier. Cinq jeunes
gens de Saint-Hippolyte-du-Fort se
rendaient en automobile à Quissac, où
ils devaient passer la soirée, lorsqu'à
un certain endroit, l'état de la route
étant mauvais, le conducteur, M.
Michel Ecriva. a perdu la direction
de l'automobile qui a capoté dans un
ravin.
Le conducteur et son frère ont pu
se dégager, malgré leurs blessures,
mais les trois autres passagers, MM.
Huguet. Louis Caubriac et Fernand
Delon ont été tués sur le coup.
LA LIBERATION
DU SECOND CONTINGENT
DE LA CLASSE 27
Paris, 8 janvier. MM. Paul Ber-
nier et Jouffrault viennent de déposer
une proposition de loi tendant au
classement dans la disponibilité des
militaires appartenant à la deuxième
fraction de la classe 1927.
Cette proposition de loi a pour objet
de permettre aux hommes libérables
le 10 mai 1929 d'être renvoyés dans
leur foyers le 27 avril et de pouvoir
prendre part aux élections communa-
les du 5 mai.
Une machine haut-le-pied
tamponnée par un rapide
Un mort Quatre blessés
Besançon, 8 janvier. Ce matin,
à 2 kilomètres de la gare de Besan-
çon-Viette, une machine haut-le-pied,
qui était dérivée sur la voie n° 1, a
été tamponnée par le rapide 735 ve-
nant de Lyon et se dirigeant sur
Strasbourg, et qui arrivait sur la
même voie. Malgré les efforts du mé-
canicien du rapide, qui freina aussitôt,
et ceux du mécanicien de la machine
haut-le-pied, qui tenta de faire ma-
chine arrière, la collision fut violente.
La machine haut-le-pied fut proje-
tée en arrière pendant que le rapide
continuait sa course pendant une
soixantaine de mètres et. finalement,
déraillait. La locomotive dévala un
remblai surplombant un petit chemin
et se renversa Le fourgon de tête fut
projeté contre le tender qu'il souleva.
Trois wagons de tête, deux voitures
mixtes de 1™ et de 2, classes et un
sleeping,- déraillèrent.
Deux des voyageurs qui se trou-
vaient dans ces voitures ont reçu des
contusions. Le chauffeur de la ma-
chine haut-le-pied, M. Stephane
Treffé, âgé de 34 ans. du dépôt de
Dôle, qui, croit-on. dut vouloir sauter
de sa machine avant la collision, fut
happé par le rapide et décapité Le
mécanicien. M Emile Batte, du dépôt
de Dôle, a été blessé à la tête et aux
bras. Le chauffeur et le mécanicien
du rapide, qui appartiennent tous
deux au dépôt de Lyon, sont sortis
indemnes de l'accident. Un postier,
M. Tissot, de Mâcon, porte des contu-
sions multiples.
Le roi Alexandre de Yougoslavie
qui vient de mettre fin au régime
parlementaire dans son pays
iiiiiiiiMiiiimimiliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Au Conseil des Ministres
WVMAVw
Paris. 8 janvier. Les ministres ont
examiné, ce matin, les interpellations
présentées à l'occasion de la rentrée
des Chambres Le gouvernement de-
mandera la discussion Immédiate de
celles qui ont trait à la politique gé-
nérale.
Le président de la République
a signé un décret qui a pour but de
centraliser tous les renseignements
permettant un contrôle plus exact des
utilisations des immeubles domaniaux
M. Briand a mis ses collègues au
courant de la politique extérieure.
lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll'
L'ÉPIDÉMIE DE GRIPPE
A BERLIN
wvvwvv»
Berlct, 8 janvier. La Deutsche
Zeitung assure qu'à Berlin, un million
de personnes sont atteintes de la
'grippe.
Les expériences
du magnétiseur Gaillard
n'ont pas réussi
MAIS, IL Y EU « MALDONNE »
ET ON VA LES RECOMMENCER
Paris, 8 janvier. (De notre rédaction
parisienne.) Les expériences du
magnétiseur Joanny Gaillard ont
abouti à un résultat incontestable
mais ce n'est pas celui qu'on atten-
dait.
Ce résultat, en effet, c'est non pas
que le fluide de Gaillard produit tels
ou tels phénomènes, mais que le jury
est au-dessous de tout lui-même l'a
reconnu
Ces expériences ont été mal con-
duites, déclarait avec force notre con-
frère Sudre, le président. Il faut faire
table rase de tout ce qui s'est passé
jusqu'ici et recommencer.
Ce qui s'est passé relève, en effet.
du domaine de la fantaisie pure tri-
turation des objets à éprouver (on
sait qu'il s'agissait pour le magnéti-
seur de démontrer que son fluide pré-
serve les cadavres d'animaux et les
végétaux de la putréfaction) Bouscu-
lade du public autour de la table
d' opération », température glaciale
de la pièce, prélèvements effectués
sans ordre ni mesure, enfin absence
quotidienne des trois quarts des
a jurés Lors de la signature du
procès-verbal définitif, ils n'étaient
pas plus de cinq présents
Le compte rendu
de M. Kohn-Abrest
M. Kohn-Abrest, directeur du La-
boratoire municipal de toxicologie,
tapi dans sa barbe assyrienne, com-
mença par nous rendre compte de son
analyse chimique du sang de porc ex-
périmenté.
« Le sang « traité » par M. Gaillard
et celui qui a servi de « témoin n non
traité sont exactement dans le même
état de putréfaction chimique. Au
point de vue de l'analyse, donc, échec
complet. Mon scepticisme demeure
donc absolu.
Restait le témoignage de nos sens
sur lequel on avait si fort débattu les
jours précédents. Eh bien, là non plus,
ce ne fut pas très fameux Si l'orange
traitée par le magnétiseur était
plus ferme et mieux portante que celle
« abandonnée à la nature n, par con-
tre le poisson Il témoin n'avait au-
cune odeur, tandis que le poisson ex-
posé au fluide empestait
t Pour le reste. côtelettes, foies de
veau, grives, nulle différence n'était
perceptible à l'odorat et à la vue
commencement de putréfaction et
commencement de dessication identi-
ques. n
Je veux bien admettre que l'odo-
rat et la vue ne nous donnent que des
témoignages imparfaits, dit le chi-
miste Kohn-Abrest, on clignant de
l'œil du côté du poisson t témoin ».
si frais encore, qui venait de fournir
à son scepticisme de savant le plus
précieux appoint. Mais alors, faisons
des expériences sérieuses »
Et il fut aussitôt décidé qu'on a re-
mettrait ça Il, non plus dans une
pièce glacée où la putréfaction très
lente, est accompagnée de dessication.
mais dans une pièce chaude, où les
choses iraient plus rondement. En
outre, le magnétiseur ne devrait plus
tripoter les denrées exposées, tripotage
qui peut modifier leur évolution « na-
̃ turelle D Il imposerait les mains, sans
;es toucher. Enfin, les prélèvements
s'effectueraient au laboratoire même,
I avec une rigueur toute scientifique
Le procès-verbal du jury
Ceci convenu, le jury, après une dis-
cussion secrète qui dura une demi-
heure discussion peu compréhensible
d'ailleurs, puisque tout le monde était
d'accord-pondit le procès-verbal sui-
vant qu'il nous communiqua aussitôt
« Les membres de la commission,
réunie en vue de vérifier l'existence
d'un fluide humain qui arrêterait la
putréfaction des viandes et denrées
périssables, constatent que cette exis-
tence n'a pas été démontrée.
a Au bout de treize séances les
substances influencées par M. Gail-
lard paraissent dans le même état de
décomposition que les substances té-
moins.
a D'autre part le résultat de l'ana-
lyse chimique faite par M. Kohn
Abrest sur du sang de porc. traité par
M. Gaillard, a révélé que les deux
échantillons présentaient le même de-
gré de putréfaction.
A la demande de M. Gaillard de
nouvelles expériences plus précises se-
ront entreprises dans un laboratoire
sous le contrôle de la même commis-
sion et le résultat en sera publié ulté-
rieurement. Il
Et voilà. Çà va recommencer. Et
MM. les jurés auront la joie (je ne
parle pas des éminents médecins et du
chimiste qui prêtent leur concoure si
désintéressé à cette expérience) de re-
voir leurs noms luxueusement cités
dans les journaux du soir, avec accom-
pagnement d'interviews.
Moi, je trouve qu'en bonne justice,
savants à part, les farceurs qui ont
réussi à introduire la pagaille dans
une expérience aussi simple auraient
dû étre limogés s sans délai.
Cfir vous allez voir qu'ils vont en-
core trouver moyen de faire rater la
prochaine épreuve de Gaillard, histoi-
re de faire durer un peu plus la petite
réclame,
Jacques LEFEBVRE.
A la rentrée de la Cbambre,
M. Sibille, doyen d'âge,
fait un émouvant appel
en faveur de la tolérance
et de la paix religieuse
sur des bases solides
L'ELECTION DU BUREAU
♦♦♦
PARIS. 8 janvier. Fidèle à la Cons-
titution oui veut que la session ordi-
naire du Parlement s'ouvre le second
mardi de envier. la Chambre reprend
puiourdiiui ses travaux Cette séance
de rentrée est généralement de rmre
forme et consacrée à l'audition du
doven d'àee et à ''élection d'i Drési-
dent. des virp-nrésMpnts nuesteurs et
secrétaires Mcours de M Sibiiip lui donne un rame-
tère presque nolitioue. Les démîtes
5nnt très nnmbreux lorsou'à 3 h l'S
M. Sibille alertp malgré .<=ps 81 ans,
s'installe au fauteuil Dr^sidentiel et
pronnncP le disro'irs traditionnel.
« Le doyen d'âs? ouvrant la session
ordinaire de la Chambre. dit-il notam-
ment. a parfois un rôle comparable
celui d'un vieux nilote nul. sur un na-
vire, du haut d'un nnae d'observa-
tion. indique les écueils à éviter la
route suivre et Il me semble qu'au-
jourd'hui l'ai le devoir de signaler les
attaques dirigées contre le Parlement
et de faire appel à l'union pour
défense des institutions rp-oubll-
caines »
M. Sibille énumere alors les tra-
vaux accomplis par la Chambre de-
puis le mois d'avril 1928 et ajoute
cablent sénateurs et députés d'injures
et de calomnies, rendant tous les
membres des grandes assemblées po-
litiques responsables des fautes de
quelques-uns et. grisés par les applau-
dissements de foules que la passion
aveugle. annoncent la fin du régime
parlementaire. a
c Quel but poursuivent-ils ? A les
entendre. ceux-ci veulent établir une
dictature ceux-là rêvent l'avènement
d'un régime nouveau qu'Us appellent
régime syndicaliste Ils sont d'accord
pour détruire, mais non pour rempla-
«t Dans quelles redoutables aventures
serait lancée la France si des succès
couronnaient leurs efforts ?
c Dans quelques fours, après un
grand débat politique, nous verrons se'
constituer une maiorité oui compren-
dra tous les républicains résolus à
poursuivre le progrès social dans le
cadre des institutions parlementaires,
conformément aux principes posés nar
la Révolution française et bientôt ces-
sera une agitation que rien ne jus-
tifie. »
Le droit des missionnaires
Le doyen d'âge aborde ensuite un
sujet délicat
M. le président du Conseil et M. le
ministre des Affaires étrangères ont
déjà informé, dit-il, des commissions
de la Chambre qu'ils réclame.-aient
pour des missionnaires catholiques
l'autorisation de créer. en France, des
maisons d'habitation, d'hosoitalisation
et de retraite. Malgré la réserve qui
m'est aujourd'hui imposée, vous me
permettrez de vous dire ce que j'ai
constaté, ce que j'ai entendu à
l'étranger
« En 1921. j'avais l'honneur de re-
présenter 1a France à Barcelone dans
une conférence réunie sous les aus-
pices de la Société des Nations pour
arrêter les termes de conventions rela-
tives aux transports internationaux.
Les orateurs avaient le droit de s'ex-
primer en français ou en anglais.
Presque tous les délégués d'Extrême-
Orient choisissaient le français.
« Comme je félicitais l'un d'eux de
parler notre langue avec une parfaite
correction et une rare élégance. il me
déclara qu'il n'avait eu pour profes-
seurs que des missionnr/-3s français.
c Dans mon pays, ajoutait-il. vos
missionnaires sont tenus d'observer,
en ce qui concerne la propagande re-
ligieuse, une grande réserve ils res-
pectent les croyances des parents de
leurs élèves Les écoles qu'ils dirigent
ne sont pas d°s écoles confession-
nelles, ce sont des écoles neutres aa
point de vue religieux, des écoles que
vous qualifiez, je crois, en France, de
laïques. Et voilà pourquoi. mol,
boudhiste. fils de boudhiste, je suis
l'élève de congréganistes français- »
L'œuvre de justice
c Mes chers collègues, j'appelle sur
ce fait toute votr- attention. Quelques-
uns d'entre vous. parait-il, hésitent à
donner une autorisation quelconque
des congrégations. Mais reconnaître à
des Français qui. aux jours des grandes
épreuves, ont fait leur devoir. le droit
de posséder, en France, une maison,
ce n'est pas faire œuvre de réaction.
c'est faire œuvre de justice. »
Et M. Sibille conclut en ces termes
c Qu'un grand courant d'opinion
chasse donc les préventions injusti-
fiées, les vieilles rancunes, les haines
confessionnelles. Que ce courant, sem-
blable à la brise de mer qul. sur nos
côtes bretonnes, purifie l'air, crée une
atmosphère où tous les sentiments gé-
néreux pourront naître et se déve-
lopper. Ayons la noble et haute ambi-
tion d'établir la paix religieuse sur des
bases solides
n y. a eucore dans quelques contrées
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