Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1929-01-10
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 10 janvier 1929 10 janvier 1929
Description : 1929/01/10 (Numéro 9936). 1929/01/10 (Numéro 9936).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657693f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTEUR POLITIQUE
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAiN DU MATIN
sa ANNÊfe K° 9.93g
ANNONCES
A KEXNES
JS, laa du Pn-lattt
l uan utas
3tt5,IaaLe(«iurd
A PARIS
II Bd ̃oounsrtie
Chèques poetau
lit IniK
JEUDI
10
JANVIER
1929
St Paul. erm.
ABONNEMENTS»
Six mois. 4O L
TroUmoll 22
W mois 8 t
TELEPHONES·
RENNES
387S-3S7IW77-367I
PARIS
Uinrt 17.U
25 CENTIMES
Au, Tiltgripïique OUCLAIR-RENNES
FIL TÉLÉGlAPHigCE SPÉCUI
L'HOMME CONTRE L'ARfiENT
Voici un livre où il est fait loyal et
sincère effort pour trouver la solution
des terribles problèmes qu'a posés une
victoire éclatante, mais dépourvue de
sanction, pour hâter l'avènement d'une
république rajeunie, adaptée aux be-
soins nouveaux, libérée des puissances
oppressives de l'argent, fondée sur ces
groupements dont les études sociales
sincères et l'expérience ont mis à jour
dans le même temps la nécessité et
la pérennité et qut sont les foyers, les
métiers, les corporations de métiers.
L'Homme contre l'Argent, de Geor-
ges Valois, s'inscrit, pour sa partie
critique, à côté de l'ouvrage d'André
Thiers, En présence de problèmes
nouveaux, et de La Route de France,
de Jacques Bardoux mais sa partie
constructive est originale et exclusi-
vement valoisienne(l).
L'homme contre l'argent le titre
est, déjà. instructif. Ne prenez point
ce livre pour un froid exposé de
doctrine c'est un recueil de souve-
nirs. Mais tout en* effeuillant le passé,
son passé si riche d'acquisitions
spirituelles l'auteur, par les jalons
qu'il a pris soin de poser ça et là, n'a
pas manqué d'y établir quels seront
les freins suffisants pour empêcher le
patriciat industriel et financier de se
transformer définitivement en une
ploutocratie parasitaire, corruptrice et
tyrannique.
Une précision, d'abord. M. Georges
Valois, transfuge de l'Action Française,
est entré franchement, délibérément,
dans la République. Très longtemps,
certes, il a travaillé avec les hommes
de la rue de Rome, mais en désaccord
avec eux. C'est qu'il était, lui, un éco-
nomiste et que les fameux c comités
directeurs de lAction Française Il n'ont
jamais rien, mais rien compris aux
choses économiques.
Valois a rompu avec eux. a l'automne
de 1925, parce qu'après son retour du
front, en 1919, il avait très vite acquis
la conviction que rien ne peut se faire
avec la droite et qu'au surplus
les hommes de l'Action Française
n'avaient, dans leur for intérieur,-
jamais eru à la possibilité d'une res-
tauration monarchique. Installés eux-
mêmes, en secret, dans la république,
ils servent, aujourd'hui, les puissances
d'argent contre le peuple.
c Les gens de l'Action Française,
écrit Valois dans son premier chapitre,
ont été dressés par Maurras à absorber
des idées par la lecture et à les rendre
par la parole. Mais ils n'ont pas été
formés pour comprendre le réel, l'ana-
lyser, découvrir le sens des mouve-
ments qui le parcourent, en prendre le
commandement et agir ». Ce sont des
hommes de cabinet, rien de plus.
Ceci dit, j'arrive à l'exposé, forcé-
ment un peu sommaire, de la doctrine
du Faisceau.
Partant de ce fait que nous jouissons
d'une Constitution aussi caduque que
le Code Napoléon, aussi inadaptable
aux besoins actuels, Georges Valois
rejoignant, en ceci, les conceptions des
Démocrates Populaires, telles que
M. Champetier de Ribes, leur porte-
parole, en effleurait l'indication l'autre
semaine à la Chambre, pose en prin-
cipe que la Ploutocratie s'est installée
au pouvoir après 1918 Les argentiers
et les hommes d'affaires, forts de
l'incompétence des politiciens, de nos
divisions et de notre émiettement,
manient les ressorts, tous les ressorts
de la machine politique. Le Parlement
n'a de la volonté et de la représenta-
tion nationales que le nom. En réalité,
nos gouvernants, ce sont des clans
bancaires et des groupes financiers.
Le char de la démocratie est conduit
par des chevaux dorés.
i Il y a d'un côté les tenants d'un
vieil ordre de choses, vieux radicaux,
vieux catholiques et même vieux socia-
listes, incrustés, avec une doctrine
figée, dans le vieux parlementarisme.
< Et de l'autre côté, les hommes de
l'ordre nouveau, jeunes radicaux,
jeunes catholiques, jeunes socialistes,
et la grande masse française en mou-
vement.
t D'un côté l'Argent-Roi.
« Et de l'autre, les Peuples. »
Tant qu'une féodalité financière et
industrielle, souvent internationale,
pèsera sur la nation plus qu'elle ne
doit, les institutions parlementaires
seront sans force et plus nuisibles
encore qu'impuissantes et le peuple
sera malheureux. Le communisme
menace l'Europe ? L'Europe ne pourra
surmonter le communisme qu'en
créant un nouveau système écono-
mique apportant plus de prospérité et
plus de justice aux classes ouvrières
que tout autre régime.
La Ploutocratie ? Georges Valois ne
se contente pas de mettre une majus-
cule au mot et de dénoncer la chose.
Il entre dans le concret. Il donne des
noms. « La Ploutocratip. chez nous, en
Il) Georges Valois, L'Homme contre
l'Argent, souvenirs de dix ans (1918-
10281 un fort volume de 370 pages. Li-
brairie Valote. 7. place du Panthéon,
Paris. Prix 18 francs.
France, dit-il, et pour agir en France,
a constitué deux groupes financiers, le
groupe franco-américain et le groupe
franco-anglais»; dites, si vous voulez
le groupe des Français partisans de
l'alliance américaine pour un aména-
gement général du monde sous le
contrôle de la finance américaine, et
le groupe des Français partisans d'une
alliance anglaise contre le « péril »
germanique et le c péril m soviétique.
La ploutocratie, par le truchement
de sa servante, la grande presse, met
les Français en demeure d'opter pour
l'une ou l'autre vassalité.
Nous ne voulons pas être vassaux.
Nous voulons être nous-mêmes. On ne
traine pas la France après soi, s'ap-
pelât-on Dollar ou Livre Sterling.
Donc, luttons de toutes nos forces
contre la ploutocratie, contre l'Inter-
nationale de l'argent. Mais comment
mener la lutte ? Valois répond « Par
le moyen des syndicats n. La vraie
politique du monde moderne s'élabore
dans les syndicats. Il n'y a de ma-
nœuvre efficace contre la ploutocratie
que celle des moyens économiques et
des rouages syndicaux. C'est par
l'action syndicale que le citoyen peut
défendre son travail, son esprit et sa
liberté contre la ploutocratie. Par
l'action syndicale elle-même, et non
par l'introduction de la politique dans
le syndicat. L'action syndicale est toute
la politique.
M. Georges Valois affirme, tout le
long tie son livre, sa conviction que
l'avenir est à une collaboration des
chefs des trusts et des organisations
corporatives et syndicales. Une classe
nouvelle s'est formée entre le proléta-
riat et la bourgeoisie, une classe née
de la nécessité historique classe
d'intellectuels, de techniciens, d'orga-
nlsaLeurs au travail, u uivciibcuio, uc
chefs de service, de contremaîtres,
qui, entre les possesseurs du sol et des
capitaux et les bataillons proIétariens,
est la grande créatrice du monde mo-
derne. La mission de cette classe n'est
pas de devenir une nouvelle beur-
geoisie, mais de grandir sur place,
d'entrer dans l'Etat avec ses propres
caractères et de libérer le prolétariat
de la misère et de l'ignorance où il a
été tenu pendant un siècle d'indivU
dualisme.
A côté de l'assemblée politique
souveraine, construire une assemblée
de producteurs. Former un gouverne-
ment fait de quatre éléments parle-
mentaire, économique et financier,
ouvrier et paysan, et combattant. Pas
de partis nouveaux, mais fédération
des avant-gardes syndicalistes for-
mées par les jeunes équipes des grands
partis historiques de la démocratie
républicaine, en vue de l'Etat syndi-
cal amener à soi le bloc des syndi-
calistes de toutes écoles, qu'ils soient
de Marx ou de Léon XIII.
Telle est la politique de Valois,
fondateur du Faisceau. « Nous avons,
dit notre auteur, provoqué la revision
des doctrines de tous les partis, la
déchirure de toutes les vieilles forma-
tions politiques. Nous avons enlevé au
pire conservatisme son masque de
jeunesse et nous avons montré au pays
son effroyable décrépitude. Travail-
lons, maintenant,' tous ensemble, à
abattre le vieux capitalisme déjà
frappé à mort et à donner le pouvoir
au peuple en le libérant de la tyrannie
de l'argent » Assurément, comme l'a
déclaré, au Palais-Bourbon, M. Cham-
petier de Ribes au nom des Démo-
crates Populaires, il n'y a pas de
besogoe plus urgente que la mise en
place de tous les organismes qui
doivent concourir enfin à la constitu-
tion de l'Etat moderne. La situation
de la France dans le monde, au milieu
du terrible jeu des grandes forces
internationales, exige que l'on se hâte.
Eugène LE BRETON.
M. STEEG A PARIS
Paris, 9 janvier M. Steeg, qui
avait débarqué hier à Marseille, de
retour du Maroc, est arrivé ce matin
à Paris.
On croit que M. Saint arrivera le 15
à Casablanca.
•:•♦•:••:••:••;••:•♦•:••:••:••:••:••:••:••:••:••:••><••>•:••:••:
ON DIT MERVEILLE
D'ONDES ULTRA-COURTES
vwwvv\
Beruk, 9 janvier. Le professeur
̃ Esau, d'Iéna, a réussi à émettre des
ondes ultra-courtes à l'aide d'un appa-
reil qui tient dans une '.oite à cigares,
assure le Thueringer Allgmeine Zei-
tung, d'Erfurt.
Ces ondes peuvent être utilisées au
point de vue médical. Elles tuent à
s distance les petits animaux et stérili-
sent les cwtures bacillaires.
VOIR eu 2' PAGE
L'électricité remède ci la dépopula-
tion de» campagne*.
tphoto Meurlssui
LES REFORMES DE MUSTAPHA KEMAL
Après avotr proscrit le vêtement oriental chez les Turcs, et ordonné oue
ceux-ci s'habillent a l'européenne, Mustapha Kemal abolit l'alp et
turc pour le remplacer par l'alphabet en caractères latins. Et les élèves des
écoles de Constantinople, par ordre, se promènent en cortège dans les rues
pour proclamer l'excellence du nouvel alphabet.
LADY BAILEY RETARDÉE
PAR LA BRUME
LE BOURGET, 9 janvier. Les condi-
tions atmosphériques ne s'étant pas
améliorées sur le parcours aérien Pa-
ris-Londre- et la brume rendant la
navigation très difficile, l'aviatrice an-
glaise Lady Bailey, qui était arrivée
au Bourget, ce matin, à 9 heures, et
attendait une amélioration possible, a
décidé de reporter à demain matin ?nn
départ pour Croydon
iPùoto Meurlsnei.
Lady BAILEY
l'intrépide aviatrice qui termine le
circuit Europe- Afrique-Europe et qui
et a totalisé sur son avion 30.000 kms.
llllllllllllllllllllllllllllllllllll!lllllllll|lllllllllllllllllllllllii
L'ASSASSIN DE Mrs WILSON
Boulogne-sur-Mer, 9 Janvier.- Nous
croyons savoir que la personne si-
gnalée par le voleur international Ep-
cein, comme susceptible de donner la
clef du crime de Paris-Plage, sur l'as-
sassinat de Mrs Wilson serait sur le
point d'être touchée par les enquê-
teurs, cette personne passant l'hiver à
Nice.
IIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHI
Le mystère de Bonville
Le retour mouvementé
du boulanger dans ses pénates
Chartres, 9 janvier. Le boulanger
de Bouville, dont on sait et la fugue
et le raid accompli en wagon entre
vait, hier matin, la visite de sa femme.
Selon son désir, elle était venue le
chercher chez sa soeur, Mme Baret, au
vilfage' de Thivars, à 8 kilomètres de
Chartres.
Mme Grenèche s'était fait accom-
pagner par un de ses cousins et sa
femme, propriétaires d'une camion-
nette, au moyen de laquelle toute la
famille comptait regagner Bouville.
Sans doute, en l'honneur du retour
au domicile conjugal du boulanger, la
famille dut-elle se livrer à quelques
libations car, vers 8 heures du soir.
alors que la camionnette arrivait à
Etampes, le conducteur, se trompant
de route, engageait le véhicule dans
une déclivité qui conduisait à la ri-
vière.
La camionnette s'enfonça dans l'eau
et disparut à moitié à une bonne
dizaine de mètres du bord.
Il fallut que le cousin de M. Gre-
nèche se mit à la nage pour aller cher-
cher du secours.
Trempé, il parvenait chez un gara-
giste. M. Derancourt, qui, obligeam-
ment, allait, avec une automobile, reti-
rer toute la famille Grenèche de sa
fâcheuse position.
Ce ne fut que vers i iinult, une fois
le moteur débarrassé de l'eau qui
l'avait noyé et les voyageurs séchés
près d'un beau feu. que M. 6renèche
et sa femme purent reprendre le che-
min de leur demeure.
=:= SOURIRES =:-
Une activité fiévreuse règne en
Grèce comme après un crime reten-
tissant, policiers et pécheurs en eau
trouble cherchent des bras dans la
baie de Milo Vous devinez qu'il
s'agit de ceux de Vénus, mais le vous
prie de ne point confondre Milo en
Attique et Millau en Aveyron. Car les
Vénus rouergates ne manquent géné-
ralement pas de biceps
On nous rappelle, à ce sujet, que la
déesse grecque, universellement con-
nue, iut victime, vers 1820, d'un acei-
dent au cours duquel elle perdit ses
membres supérieurs. C'était à l'épo-
que où elle fut découverte par un
paysan nommé Yorgos. Dégringoia-
t-elle d'un char à buffles en Grèce,
en .ce temps-là, c'était déjà le règne
,du buffle ou d'une chaise à por-
teurs ? On ne sait pas. Les
archéolnimes se séparent sur ce détail
historique, mais ils sont d'accord pour
affirmer que 1rs Hellènes usent inuti-
lement leur patience à reconstituer
.deux bra4 qui n'atteindront jamais,
auprès des Compagnies d'Assurances,
la valeur des deur iambes de Mlle
Mistinguett
Les archéologues ont tort. A mon
avis, les Grecs ont, comme d'habitude,
une idée derrière la tête. Vous sarez
que la Vénus de Milo, qui habite à
Paris le Palajs du Louvre, est sans
conteste la plus belle femme du
monde. Si, par miracle, elle retrou-
vait l'usage de ses bras, ses compa-
triotes n'hésiteraient pas rt la procla-
mer' « reine de beauté » et ils nous
demanderaient l'autorisation de l'en-
voyer dans quelques mois, à Phila-
delphie ou à Chicago, prendre part
au concours planétaire qui consacre,
chaque année, le triowphe facile des
Américaines.
Peut-être cette candidature inatten-
due mettrait-elle tin aus déceptions
trop régulières de nos miss France,
miss Italia et autres miss Belgia
Mais je lis à l'instant que les bras,
les fameux bras qui préoccupent les
Athéniens, sont tout bêtement au
Louvre mais oui en morceaux.
Parbleu, je soupçonne ce qui s'est
passé. Quand Vénus a aperçu, pour
la première fois, devant elle, au com-
mencement du siècle dernier, un
touriste anglais ou allemand ancé-
tre indiscret de ceux qui visitent
aujourd'hui nos monuments à une
vitesse de 80 kilomètres à l'heure
Vénus, dis-je, saisie, stupéfaite, hor-
rifiée, a laissé tomber ses bras
Et il est trop tard pour appeler
les chirurgiens au secours. N'y tou-
chons pas ils sont brisés
Le Petit Grégoire.
DOUBLE ASPHYXIE
DANS UNE ROULOTTE
BRIONNE, 9 janvier. Un douloureux
acident s'est produit dans une des rou-
lottes du théâtre forain Vander-Lin-
den, résidant actuellement à Brionne.
Après une représentation, les artistes
avaient rejoint leurs voitures station-
nées derrière l'établissement. place de
Frémont-des-Essarts.
La Miette- du directeur. la jeune
Léone Duvey, âgée de 10 ans, qui avait
joué dans la pièce inscrite au pro-
gramme, regagna la roulotte avec sa
grand'mère.
Le lendemain matin, un spectacle
lamentable s'offrit aux regards des pa-
rents venus l'éveiler. La malheureuse
enfant ne donnait plus signe de vie et
sa grand'mère était sans connaissance
L'une et l'autre avaient été asphyxiée
par un poêle placé dans la roulotte et
dont le tirage était défectueux.
Malgré tous les soins qui lui furent
donnés, il ne fut pas possible de rani-
mer la fillette; quant à la grand'mère,
son état reste des plus graves.
Les radicaux- socialistes
à l'assaut du pouvoir
P RONOSTICS
AVANT LA BATAILLE
PARIS, 9 janvier. Parmi les griefs
formulés Jar les radicaux-socialistes
contre le cabinet Poincare. le principal.
cela ressort .ie toutes les conversations
de couloirs, c'est le fait, par le prési-
dent du Consei. d'avoir ^on: 5 le minis-
tère de l'Intérieur à un parlementaire
qui n'est pas « du parti ». Ds procla-
ment sans vergogne que ce grand le-
vier de commande leur revient de
droit que ne point le leur confier.
c'est trahir la République qu'eux
seuls doivent posséder, comme un pri-
vilège de l'ancien régime, le pouvoir
de donner des ordres aux préfets, de!
surveiller les fonctionnaires et d'orga-
niser les élections.
M. Tardieu n'est pas de cet avis. et.
récemment, il recommandait aux pré-
fets de ne pas céder à des considéra-
t.inrte nnrpmpnt nnlit.innps nour la n0-
mination des diverses commissions
administratives départementales, can-
tonales ou communales, chargées de ia
répartition de subventions aux hospi-
ces, bureaux de bienfaisance et autres
œuvres sociales
C'est cet acte de libéralisme, cet
essai en vue d'affranchir de la politi-
que les institutions de solidarité so-
ciale, qui a mis en fureur les radicaux-
socialistes. Ils entendent exercer, à
l'exclusion de tous autres, le pouvoir
administratif et politique. Ils sont les
dictateurs de droit divin.
M. Poincaré, qui le sait depuis long-
temps, s'apprête, dit-on, à leur répon-
dre sur ce point précis, et à dénoncer
les « chemises noires j> de la rue de
Valois. La majorité de H Chambre et
les deux tiers du pays l'applaudiront
avec enthousiasme.
Des pointages, auxquels on se livre
ce soir. dans les couloirs du Palais-
Bourbon qui sont assez animés, il ré-
sulte que le Gouvernement aura contre
lui tout l'ancien cartel reconstitué,
soit tlcommutristas, 99 socialistes, une
vingtaine de républicains-socialistes
des groupes Chabrun et Violette, 110
à 115 radicaux-socialistes et une quin-
zaine d'Indépendants de gauche, soit
en tout 260 suffrages environ.
S'il y a une quinzaine d'abstentions,
le Gouvernement recueillera 310 à 315
voix. Or, par deux fois, M. Poincaré
a déclaré qu'une telle majorité lui suf-
firait, dans les conditions présentes.
pour conserver le pouvoir et ,pour tra-
vailler utilement. On verra, par la
suite, si les radicaux se trouvent à
l'aise sur le Mont-Aventin.
L-A. PAGES-
Une grande bataille se livre
en Afghanistan
Peshavar. 9 janvier. Un combat
dure depuis le 7 janvier à 10 milles de
Caboul entre les rebelles et les armées
d'Amanoullah. Les armées du roi ont
l'avantage jusqu'ici, mais les détails
manquent
Les rebelles avancent
LottDRFS, 9 janvier. On mande de
La Nouvelle-Delhi
Les nouvelles reçues de Caboul con-
ftrment la reprise des hostilités dans
le voisinage de la ville. Les rebelles
attaquent au nord-ouest et, suivant les
derniers détails, gagnent du terrain,
repoussant les armées du roi Ama-
noullah.
Un avion s'écrase sur le sol
Peshawar, 9 janvier. Un aéroplane
afghan s'est écrasé sur le sol le 7 jan-
vier, à Caboul. Le pilote russe qui le
montait a été tué et l'observateur
hlpopp
(Wlde World Photo).
M. le général JIVKOVITCH
qui a été chargé de former le nouveau
cabinet yougoslave
EN YOUGOSLAVIE
LA DICTATURE SOULÈVERAIT
UN VIF MÉCONTENTEMENT
EN CROATIE
Berun, 9 janvier. D'après une dé-
pêche de Berlin au Berliner Tageblatt,
le royaume des Serbes. Croates et Slo-
vènes serait reconstitué sur les bases
suivantes
Provinces de Slovénie, de Croatie, de
Slavonie (sans la Syrmie, mais avec
la Dalmatie et une partie de la Bos-
nie, jusqu'à Travnik) Herzégovine et
Monténégro, jusqu'aux bouches du
Cattaro Woiwodina. la Syrmie. la
Banat de Baska et la Serbie supé-
rieure, y compris la Bosnie septentrio-
nale la Serbie méridionale, avec
Nisch, l'ancienne Serbie et la Bosnie
du Sud-Ouest.
D'après des Informations de di-
verses sources, la proclamation de la
dictature provoque un sérieux mécon-
tentement en Croatie, contrairement
.aux ,dires de. certaines nouvelles. offi-
rieuses.
M. Mttchefc, président de la coali-
tion paysanne croate, s'est fait l'in-
terprète de ces sentiments. La censure
rigoureuse qui sévit sur la presse et
sur toutes les communications a em-
pêché jusqu'ici la propagation des ren-
seignements permettant de se faire
une opinion exacte sur la situation.
Les réformes du nouveau cabinet
Belgrade. 8 janvier. Le journal
« Vreme publie une. édition spéciale
où est commenté l'avènement du nou-
veau gouvernement Jivkovitch. Il dit
tenir de source bien informée que le
nouveau gouvernement s'efforcera de
réaliser, par un travail assidu, la
consolidation générale du pays et qu'il
se consacrera également à la réalisa-
tion de l'unification de la législation.
En premier lieu le nombre des minis-
tres serait réduit à neuf. y compris
le président du Conseil, ce qui réali-
serait une économie considérable dans
le budget de l'Etat.
Les ministres prépareront, dans le
plus bref délai, des projets de loi qui
seront mis en vigueur par la procé-
dure la plus expéditive. Il sera pro-
cédé à une réduction considérable du
cadre des fonctionnaires. Tous le»
fonctionnaires incapables ou en sur-
nombre seront congédiés sans que le
budget afférent aux retraites puisse
être grevé de nouvelles charges
Le règne de la dictature
LOYDRES, 9 janvier. Le correspon-
dant du Times mande de Belgrade que
la dictature en Yougoslavie commence
déjà à se faire sentir. La police a fait
une descente chez M. Pernar, un dee
députés démocrates extrémistes. La
-ipijrp i fnir.. pu outre, une visite dans
IAarLa
Une vue. extérieure de la Skoupchtina {.Parlement de Belgrade)
Emmanuel DESGRÉES DU LOU
JOURNAL RÉPUBLICAiN DU MATIN
sa ANNÊfe K° 9.93g
ANNONCES
A KEXNES
JS, laa du Pn-lattt
l uan utas
3tt5,IaaLe(«iurd
A PARIS
II Bd ̃oounsrtie
Chèques poetau
lit IniK
JEUDI
10
JANVIER
1929
St Paul. erm.
ABONNEMENTS»
Six mois. 4O L
TroUmoll 22
W mois 8 t
TELEPHONES·
RENNES
387S-3S7IW77-367I
PARIS
Uinrt 17.U
25 CENTIMES
Au, Tiltgripïique OUCLAIR-RENNES
FIL TÉLÉGlAPHigCE SPÉCUI
L'HOMME CONTRE L'ARfiENT
Voici un livre où il est fait loyal et
sincère effort pour trouver la solution
des terribles problèmes qu'a posés une
victoire éclatante, mais dépourvue de
sanction, pour hâter l'avènement d'une
république rajeunie, adaptée aux be-
soins nouveaux, libérée des puissances
oppressives de l'argent, fondée sur ces
groupements dont les études sociales
sincères et l'expérience ont mis à jour
dans le même temps la nécessité et
la pérennité et qut sont les foyers, les
métiers, les corporations de métiers.
L'Homme contre l'Argent, de Geor-
ges Valois, s'inscrit, pour sa partie
critique, à côté de l'ouvrage d'André
Thiers, En présence de problèmes
nouveaux, et de La Route de France,
de Jacques Bardoux mais sa partie
constructive est originale et exclusi-
vement valoisienne(l).
L'homme contre l'argent le titre
est, déjà. instructif. Ne prenez point
ce livre pour un froid exposé de
doctrine c'est un recueil de souve-
nirs. Mais tout en* effeuillant le passé,
son passé si riche d'acquisitions
spirituelles l'auteur, par les jalons
qu'il a pris soin de poser ça et là, n'a
pas manqué d'y établir quels seront
les freins suffisants pour empêcher le
patriciat industriel et financier de se
transformer définitivement en une
ploutocratie parasitaire, corruptrice et
tyrannique.
Une précision, d'abord. M. Georges
Valois, transfuge de l'Action Française,
est entré franchement, délibérément,
dans la République. Très longtemps,
certes, il a travaillé avec les hommes
de la rue de Rome, mais en désaccord
avec eux. C'est qu'il était, lui, un éco-
nomiste et que les fameux c comités
directeurs de lAction Française Il n'ont
jamais rien, mais rien compris aux
choses économiques.
Valois a rompu avec eux. a l'automne
de 1925, parce qu'après son retour du
front, en 1919, il avait très vite acquis
la conviction que rien ne peut se faire
avec la droite et qu'au surplus
les hommes de l'Action Française
n'avaient, dans leur for intérieur,-
jamais eru à la possibilité d'une res-
tauration monarchique. Installés eux-
mêmes, en secret, dans la république,
ils servent, aujourd'hui, les puissances
d'argent contre le peuple.
c Les gens de l'Action Française,
écrit Valois dans son premier chapitre,
ont été dressés par Maurras à absorber
des idées par la lecture et à les rendre
par la parole. Mais ils n'ont pas été
formés pour comprendre le réel, l'ana-
lyser, découvrir le sens des mouve-
ments qui le parcourent, en prendre le
commandement et agir ». Ce sont des
hommes de cabinet, rien de plus.
Ceci dit, j'arrive à l'exposé, forcé-
ment un peu sommaire, de la doctrine
du Faisceau.
Partant de ce fait que nous jouissons
d'une Constitution aussi caduque que
le Code Napoléon, aussi inadaptable
aux besoins actuels, Georges Valois
rejoignant, en ceci, les conceptions des
Démocrates Populaires, telles que
M. Champetier de Ribes, leur porte-
parole, en effleurait l'indication l'autre
semaine à la Chambre, pose en prin-
cipe que la Ploutocratie s'est installée
au pouvoir après 1918 Les argentiers
et les hommes d'affaires, forts de
l'incompétence des politiciens, de nos
divisions et de notre émiettement,
manient les ressorts, tous les ressorts
de la machine politique. Le Parlement
n'a de la volonté et de la représenta-
tion nationales que le nom. En réalité,
nos gouvernants, ce sont des clans
bancaires et des groupes financiers.
Le char de la démocratie est conduit
par des chevaux dorés.
i Il y a d'un côté les tenants d'un
vieil ordre de choses, vieux radicaux,
vieux catholiques et même vieux socia-
listes, incrustés, avec une doctrine
figée, dans le vieux parlementarisme.
< Et de l'autre côté, les hommes de
l'ordre nouveau, jeunes radicaux,
jeunes catholiques, jeunes socialistes,
et la grande masse française en mou-
vement.
t D'un côté l'Argent-Roi.
« Et de l'autre, les Peuples. »
Tant qu'une féodalité financière et
industrielle, souvent internationale,
pèsera sur la nation plus qu'elle ne
doit, les institutions parlementaires
seront sans force et plus nuisibles
encore qu'impuissantes et le peuple
sera malheureux. Le communisme
menace l'Europe ? L'Europe ne pourra
surmonter le communisme qu'en
créant un nouveau système écono-
mique apportant plus de prospérité et
plus de justice aux classes ouvrières
que tout autre régime.
La Ploutocratie ? Georges Valois ne
se contente pas de mettre une majus-
cule au mot et de dénoncer la chose.
Il entre dans le concret. Il donne des
noms. « La Ploutocratip. chez nous, en
Il) Georges Valois, L'Homme contre
l'Argent, souvenirs de dix ans (1918-
10281 un fort volume de 370 pages. Li-
brairie Valote. 7. place du Panthéon,
Paris. Prix 18 francs.
France, dit-il, et pour agir en France,
a constitué deux groupes financiers, le
groupe franco-américain et le groupe
franco-anglais»; dites, si vous voulez
le groupe des Français partisans de
l'alliance américaine pour un aména-
gement général du monde sous le
contrôle de la finance américaine, et
le groupe des Français partisans d'une
alliance anglaise contre le « péril »
germanique et le c péril m soviétique.
La ploutocratie, par le truchement
de sa servante, la grande presse, met
les Français en demeure d'opter pour
l'une ou l'autre vassalité.
Nous ne voulons pas être vassaux.
Nous voulons être nous-mêmes. On ne
traine pas la France après soi, s'ap-
pelât-on Dollar ou Livre Sterling.
Donc, luttons de toutes nos forces
contre la ploutocratie, contre l'Inter-
nationale de l'argent. Mais comment
mener la lutte ? Valois répond « Par
le moyen des syndicats n. La vraie
politique du monde moderne s'élabore
dans les syndicats. Il n'y a de ma-
nœuvre efficace contre la ploutocratie
que celle des moyens économiques et
des rouages syndicaux. C'est par
l'action syndicale que le citoyen peut
défendre son travail, son esprit et sa
liberté contre la ploutocratie. Par
l'action syndicale elle-même, et non
par l'introduction de la politique dans
le syndicat. L'action syndicale est toute
la politique.
M. Georges Valois affirme, tout le
long tie son livre, sa conviction que
l'avenir est à une collaboration des
chefs des trusts et des organisations
corporatives et syndicales. Une classe
nouvelle s'est formée entre le proléta-
riat et la bourgeoisie, une classe née
de la nécessité historique classe
d'intellectuels, de techniciens, d'orga-
nlsaLeurs au travail, u uivciibcuio, uc
chefs de service, de contremaîtres,
qui, entre les possesseurs du sol et des
capitaux et les bataillons proIétariens,
est la grande créatrice du monde mo-
derne. La mission de cette classe n'est
pas de devenir une nouvelle beur-
geoisie, mais de grandir sur place,
d'entrer dans l'Etat avec ses propres
caractères et de libérer le prolétariat
de la misère et de l'ignorance où il a
été tenu pendant un siècle d'indivU
dualisme.
A côté de l'assemblée politique
souveraine, construire une assemblée
de producteurs. Former un gouverne-
ment fait de quatre éléments parle-
mentaire, économique et financier,
ouvrier et paysan, et combattant. Pas
de partis nouveaux, mais fédération
des avant-gardes syndicalistes for-
mées par les jeunes équipes des grands
partis historiques de la démocratie
républicaine, en vue de l'Etat syndi-
cal amener à soi le bloc des syndi-
calistes de toutes écoles, qu'ils soient
de Marx ou de Léon XIII.
Telle est la politique de Valois,
fondateur du Faisceau. « Nous avons,
dit notre auteur, provoqué la revision
des doctrines de tous les partis, la
déchirure de toutes les vieilles forma-
tions politiques. Nous avons enlevé au
pire conservatisme son masque de
jeunesse et nous avons montré au pays
son effroyable décrépitude. Travail-
lons, maintenant,' tous ensemble, à
abattre le vieux capitalisme déjà
frappé à mort et à donner le pouvoir
au peuple en le libérant de la tyrannie
de l'argent » Assurément, comme l'a
déclaré, au Palais-Bourbon, M. Cham-
petier de Ribes au nom des Démo-
crates Populaires, il n'y a pas de
besogoe plus urgente que la mise en
place de tous les organismes qui
doivent concourir enfin à la constitu-
tion de l'Etat moderne. La situation
de la France dans le monde, au milieu
du terrible jeu des grandes forces
internationales, exige que l'on se hâte.
Eugène LE BRETON.
M. STEEG A PARIS
Paris, 9 janvier M. Steeg, qui
avait débarqué hier à Marseille, de
retour du Maroc, est arrivé ce matin
à Paris.
On croit que M. Saint arrivera le 15
à Casablanca.
•:•♦•:••:••:••;••:•♦•:••:••:••:••:••:••:••:••:••:••><••>•:••:••:
ON DIT MERVEILLE
D'ONDES ULTRA-COURTES
vwwvv\
Beruk, 9 janvier. Le professeur
̃ Esau, d'Iéna, a réussi à émettre des
ondes ultra-courtes à l'aide d'un appa-
reil qui tient dans une '.oite à cigares,
assure le Thueringer Allgmeine Zei-
tung, d'Erfurt.
Ces ondes peuvent être utilisées au
point de vue médical. Elles tuent à
s distance les petits animaux et stérili-
sent les cwtures bacillaires.
VOIR eu 2' PAGE
L'électricité remède ci la dépopula-
tion de» campagne*.
tphoto Meurlssui
LES REFORMES DE MUSTAPHA KEMAL
Après avotr proscrit le vêtement oriental chez les Turcs, et ordonné oue
ceux-ci s'habillent a l'européenne, Mustapha Kemal abolit l'alp et
turc pour le remplacer par l'alphabet en caractères latins. Et les élèves des
écoles de Constantinople, par ordre, se promènent en cortège dans les rues
pour proclamer l'excellence du nouvel alphabet.
LADY BAILEY RETARDÉE
PAR LA BRUME
LE BOURGET, 9 janvier. Les condi-
tions atmosphériques ne s'étant pas
améliorées sur le parcours aérien Pa-
ris-Londre- et la brume rendant la
navigation très difficile, l'aviatrice an-
glaise Lady Bailey, qui était arrivée
au Bourget, ce matin, à 9 heures, et
attendait une amélioration possible, a
décidé de reporter à demain matin ?nn
départ pour Croydon
iPùoto Meurlsnei.
Lady BAILEY
l'intrépide aviatrice qui termine le
circuit Europe- Afrique-Europe et qui
et a totalisé sur son avion 30.000 kms.
llllllllllllllllllllllllllllllllllll!lllllllll|lllllllllllllllllllllllii
L'ASSASSIN DE Mrs WILSON
Boulogne-sur-Mer, 9 Janvier.- Nous
croyons savoir que la personne si-
gnalée par le voleur international Ep-
cein, comme susceptible de donner la
clef du crime de Paris-Plage, sur l'as-
sassinat de Mrs Wilson serait sur le
point d'être touchée par les enquê-
teurs, cette personne passant l'hiver à
Nice.
IIIIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHI
Le mystère de Bonville
Le retour mouvementé
du boulanger dans ses pénates
Chartres, 9 janvier. Le boulanger
de Bouville, dont on sait et la fugue
et le raid accompli en wagon entre
vait, hier matin, la visite de sa femme.
Selon son désir, elle était venue le
chercher chez sa soeur, Mme Baret, au
vilfage' de Thivars, à 8 kilomètres de
Chartres.
Mme Grenèche s'était fait accom-
pagner par un de ses cousins et sa
femme, propriétaires d'une camion-
nette, au moyen de laquelle toute la
famille comptait regagner Bouville.
Sans doute, en l'honneur du retour
au domicile conjugal du boulanger, la
famille dut-elle se livrer à quelques
libations car, vers 8 heures du soir.
alors que la camionnette arrivait à
Etampes, le conducteur, se trompant
de route, engageait le véhicule dans
une déclivité qui conduisait à la ri-
vière.
La camionnette s'enfonça dans l'eau
et disparut à moitié à une bonne
dizaine de mètres du bord.
Il fallut que le cousin de M. Gre-
nèche se mit à la nage pour aller cher-
cher du secours.
Trempé, il parvenait chez un gara-
giste. M. Derancourt, qui, obligeam-
ment, allait, avec une automobile, reti-
rer toute la famille Grenèche de sa
fâcheuse position.
Ce ne fut que vers i iinult, une fois
le moteur débarrassé de l'eau qui
l'avait noyé et les voyageurs séchés
près d'un beau feu. que M. 6renèche
et sa femme purent reprendre le che-
min de leur demeure.
=:= SOURIRES =:-
Une activité fiévreuse règne en
Grèce comme après un crime reten-
tissant, policiers et pécheurs en eau
trouble cherchent des bras dans la
baie de Milo Vous devinez qu'il
s'agit de ceux de Vénus, mais le vous
prie de ne point confondre Milo en
Attique et Millau en Aveyron. Car les
Vénus rouergates ne manquent géné-
ralement pas de biceps
On nous rappelle, à ce sujet, que la
déesse grecque, universellement con-
nue, iut victime, vers 1820, d'un acei-
dent au cours duquel elle perdit ses
membres supérieurs. C'était à l'épo-
que où elle fut découverte par un
paysan nommé Yorgos. Dégringoia-
t-elle d'un char à buffles en Grèce,
en .ce temps-là, c'était déjà le règne
,du buffle ou d'une chaise à por-
teurs ? On ne sait pas. Les
archéolnimes se séparent sur ce détail
historique, mais ils sont d'accord pour
affirmer que 1rs Hellènes usent inuti-
lement leur patience à reconstituer
.deux bra4 qui n'atteindront jamais,
auprès des Compagnies d'Assurances,
la valeur des deur iambes de Mlle
Mistinguett
Les archéologues ont tort. A mon
avis, les Grecs ont, comme d'habitude,
une idée derrière la tête. Vous sarez
que la Vénus de Milo, qui habite à
Paris le Palajs du Louvre, est sans
conteste la plus belle femme du
monde. Si, par miracle, elle retrou-
vait l'usage de ses bras, ses compa-
triotes n'hésiteraient pas rt la procla-
mer' « reine de beauté » et ils nous
demanderaient l'autorisation de l'en-
voyer dans quelques mois, à Phila-
delphie ou à Chicago, prendre part
au concours planétaire qui consacre,
chaque année, le triowphe facile des
Américaines.
Peut-être cette candidature inatten-
due mettrait-elle tin aus déceptions
trop régulières de nos miss France,
miss Italia et autres miss Belgia
Mais je lis à l'instant que les bras,
les fameux bras qui préoccupent les
Athéniens, sont tout bêtement au
Louvre mais oui en morceaux.
Parbleu, je soupçonne ce qui s'est
passé. Quand Vénus a aperçu, pour
la première fois, devant elle, au com-
mencement du siècle dernier, un
touriste anglais ou allemand ancé-
tre indiscret de ceux qui visitent
aujourd'hui nos monuments à une
vitesse de 80 kilomètres à l'heure
Vénus, dis-je, saisie, stupéfaite, hor-
rifiée, a laissé tomber ses bras
Et il est trop tard pour appeler
les chirurgiens au secours. N'y tou-
chons pas ils sont brisés
Le Petit Grégoire.
DOUBLE ASPHYXIE
DANS UNE ROULOTTE
BRIONNE, 9 janvier. Un douloureux
acident s'est produit dans une des rou-
lottes du théâtre forain Vander-Lin-
den, résidant actuellement à Brionne.
Après une représentation, les artistes
avaient rejoint leurs voitures station-
nées derrière l'établissement. place de
Frémont-des-Essarts.
La Miette- du directeur. la jeune
Léone Duvey, âgée de 10 ans, qui avait
joué dans la pièce inscrite au pro-
gramme, regagna la roulotte avec sa
grand'mère.
Le lendemain matin, un spectacle
lamentable s'offrit aux regards des pa-
rents venus l'éveiler. La malheureuse
enfant ne donnait plus signe de vie et
sa grand'mère était sans connaissance
L'une et l'autre avaient été asphyxiée
par un poêle placé dans la roulotte et
dont le tirage était défectueux.
Malgré tous les soins qui lui furent
donnés, il ne fut pas possible de rani-
mer la fillette; quant à la grand'mère,
son état reste des plus graves.
Les radicaux- socialistes
à l'assaut du pouvoir
P RONOSTICS
AVANT LA BATAILLE
PARIS, 9 janvier. Parmi les griefs
formulés Jar les radicaux-socialistes
contre le cabinet Poincare. le principal.
cela ressort .ie toutes les conversations
de couloirs, c'est le fait, par le prési-
dent du Consei. d'avoir ^on: 5 le minis-
tère de l'Intérieur à un parlementaire
qui n'est pas « du parti ». Ds procla-
ment sans vergogne que ce grand le-
vier de commande leur revient de
droit que ne point le leur confier.
c'est trahir la République qu'eux
seuls doivent posséder, comme un pri-
vilège de l'ancien régime, le pouvoir
de donner des ordres aux préfets, de!
surveiller les fonctionnaires et d'orga-
niser les élections.
M. Tardieu n'est pas de cet avis. et.
récemment, il recommandait aux pré-
fets de ne pas céder à des considéra-
t.inrte nnrpmpnt nnlit.innps nour la n0-
mination des diverses commissions
administratives départementales, can-
tonales ou communales, chargées de ia
répartition de subventions aux hospi-
ces, bureaux de bienfaisance et autres
œuvres sociales
C'est cet acte de libéralisme, cet
essai en vue d'affranchir de la politi-
que les institutions de solidarité so-
ciale, qui a mis en fureur les radicaux-
socialistes. Ils entendent exercer, à
l'exclusion de tous autres, le pouvoir
administratif et politique. Ils sont les
dictateurs de droit divin.
M. Poincaré, qui le sait depuis long-
temps, s'apprête, dit-on, à leur répon-
dre sur ce point précis, et à dénoncer
les « chemises noires j> de la rue de
Valois. La majorité de H Chambre et
les deux tiers du pays l'applaudiront
avec enthousiasme.
Des pointages, auxquels on se livre
ce soir. dans les couloirs du Palais-
Bourbon qui sont assez animés, il ré-
sulte que le Gouvernement aura contre
lui tout l'ancien cartel reconstitué,
soit tlcommutristas, 99 socialistes, une
vingtaine de républicains-socialistes
des groupes Chabrun et Violette, 110
à 115 radicaux-socialistes et une quin-
zaine d'Indépendants de gauche, soit
en tout 260 suffrages environ.
S'il y a une quinzaine d'abstentions,
le Gouvernement recueillera 310 à 315
voix. Or, par deux fois, M. Poincaré
a déclaré qu'une telle majorité lui suf-
firait, dans les conditions présentes.
pour conserver le pouvoir et ,pour tra-
vailler utilement. On verra, par la
suite, si les radicaux se trouvent à
l'aise sur le Mont-Aventin.
L-A. PAGES-
Une grande bataille se livre
en Afghanistan
Peshavar. 9 janvier. Un combat
dure depuis le 7 janvier à 10 milles de
Caboul entre les rebelles et les armées
d'Amanoullah. Les armées du roi ont
l'avantage jusqu'ici, mais les détails
manquent
Les rebelles avancent
LottDRFS, 9 janvier. On mande de
La Nouvelle-Delhi
Les nouvelles reçues de Caboul con-
ftrment la reprise des hostilités dans
le voisinage de la ville. Les rebelles
attaquent au nord-ouest et, suivant les
derniers détails, gagnent du terrain,
repoussant les armées du roi Ama-
noullah.
Un avion s'écrase sur le sol
Peshawar, 9 janvier. Un aéroplane
afghan s'est écrasé sur le sol le 7 jan-
vier, à Caboul. Le pilote russe qui le
montait a été tué et l'observateur
hlpopp
(Wlde World Photo).
M. le général JIVKOVITCH
qui a été chargé de former le nouveau
cabinet yougoslave
EN YOUGOSLAVIE
LA DICTATURE SOULÈVERAIT
UN VIF MÉCONTENTEMENT
EN CROATIE
Berun, 9 janvier. D'après une dé-
pêche de Berlin au Berliner Tageblatt,
le royaume des Serbes. Croates et Slo-
vènes serait reconstitué sur les bases
suivantes
Provinces de Slovénie, de Croatie, de
Slavonie (sans la Syrmie, mais avec
la Dalmatie et une partie de la Bos-
nie, jusqu'à Travnik) Herzégovine et
Monténégro, jusqu'aux bouches du
Cattaro Woiwodina. la Syrmie. la
Banat de Baska et la Serbie supé-
rieure, y compris la Bosnie septentrio-
nale la Serbie méridionale, avec
Nisch, l'ancienne Serbie et la Bosnie
du Sud-Ouest.
D'après des Informations de di-
verses sources, la proclamation de la
dictature provoque un sérieux mécon-
tentement en Croatie, contrairement
.aux ,dires de. certaines nouvelles. offi-
rieuses.
M. Mttchefc, président de la coali-
tion paysanne croate, s'est fait l'in-
terprète de ces sentiments. La censure
rigoureuse qui sévit sur la presse et
sur toutes les communications a em-
pêché jusqu'ici la propagation des ren-
seignements permettant de se faire
une opinion exacte sur la situation.
Les réformes du nouveau cabinet
Belgrade. 8 janvier. Le journal
« Vreme publie une. édition spéciale
où est commenté l'avènement du nou-
veau gouvernement Jivkovitch. Il dit
tenir de source bien informée que le
nouveau gouvernement s'efforcera de
réaliser, par un travail assidu, la
consolidation générale du pays et qu'il
se consacrera également à la réalisa-
tion de l'unification de la législation.
En premier lieu le nombre des minis-
tres serait réduit à neuf. y compris
le président du Conseil, ce qui réali-
serait une économie considérable dans
le budget de l'Etat.
Les ministres prépareront, dans le
plus bref délai, des projets de loi qui
seront mis en vigueur par la procé-
dure la plus expéditive. Il sera pro-
cédé à une réduction considérable du
cadre des fonctionnaires. Tous le»
fonctionnaires incapables ou en sur-
nombre seront congédiés sans que le
budget afférent aux retraites puisse
être grevé de nouvelles charges
Le règne de la dictature
LOYDRES, 9 janvier. Le correspon-
dant du Times mande de Belgrade que
la dictature en Yougoslavie commence
déjà à se faire sentir. La police a fait
une descente chez M. Pernar, un dee
députés démocrates extrémistes. La
-ipijrp i fnir.. pu outre, une visite dans
IAarLa
Une vue. extérieure de la Skoupchtina {.Parlement de Belgrade)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.47%.
- Collections numériques similaires Nefftzer Auguste Nefftzer Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Nefftzer Auguste" or dc.contributor adj "Nefftzer Auguste")Hébrard Adrien Hébrard Adrien /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hébrard Adrien" or dc.contributor adj "Hébrard Adrien")
- Auteurs similaires Nefftzer Auguste Nefftzer Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Nefftzer Auguste" or dc.contributor adj "Nefftzer Auguste")Hébrard Adrien Hébrard Adrien /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Hébrard Adrien" or dc.contributor adj "Hébrard Adrien")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/12
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k657693f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k657693f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k657693f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k657693f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k657693f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k657693f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k657693f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest