Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1928-09-24
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 septembre 1928 24 septembre 1928
Description : 1928/09/24 (Numéro 9830). 1928/09/24 (Numéro 9830).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k657585j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/12/2008
DIRECTFUR POLITIQUE • J O U R N A L RÉPUBLICAIN DU MATIN
300 Kmtt N« 9.838
ANNONCES ABONNEMENTS:
Ut»» i ( pointi, npes LUNDI VU on 75 fr.
A RENNES Six mots. 40 f.
A PARIS StrltHlpKt hennés
KHlilLn ,938 3S75-M/6.M77-M7»
PARIS
Cbèquu postaux St Gérard fut.
116 laniiu i'mn 17.U
CENTIMES
Ad- TilêgriphivM OUCLAIR-RENNES
FIL TiiisBAPHiço» apiciii
LA GRANDE, LA SEULE QUESTION.
La statistique démographique de
la France, ..urant le second trimestre
de 1928, marque un très sensible
recul sur la- période correspondante
de 1927 l'excédent des naissances
est de unités contre 32.400 en
1927. Au cours du premier trimestre,
les berceaux l'avaient emporté sur
les tombes de 7.733 unités. Par contre,
le nombre des mariages, pour ce
premier semestre, passe de 163.885 en
1927 au chiffre de 168.381 en 1928.
Notre nuptialité est en hausse.
Y a-t-il lieu de se réjouir pleine-
ment de cette aimable révélation des
chiffres ? Non. Il faut attendre.
Pour tant de jeunes couples, hélas
le mariage n'est autre qu'une asso-
ciation d'intérêts, provisoire et sté-
rile N'oublions pas, d'autre part,
que la France IL le triste privilège
de détenir le record de la' mortalité
infantile 14.997 décès d? moins d'un
an en 1927 (second trimestre), 15.648
en 1928 Habitants des villes, consul-
tez régulièrement, chaque semaine,
l'état civil de votre cité respective et
vous serez effrayés de la fréquence des
enterrements d'enfants.
L'alcoolisme, la tuberculose, fille de
l'alcool et du taudis, la syphilis et le
cancer conduisent lentement à la
tombe la patrie des Laënnec, des
Vuillemin, des Pasteur, des Fournier,
des Budin, sans que les Pouvoirs pu-
blics s'emeuvent suffisamment. Méme
s'il arrivait que le record de la vitesse,
en avion ou sur les routes, appartint
à notre nation, on conviendra que la
compensation serait insuffisante. Nous
avons un ministère de l'air, tout
flambant neuf; quand aurons-nous un
ministère de la santé ? La Scandi-
navie, pays de neige, garde ses bébés;
la France, pays du soleil, perd les
siens. Quelle honte 1
Avant la guerre, la France était
une nation riche d'épargnes accumu-
lées, composée en majeure partie
d'agriculteurs, de petits propriétaires,
de rentiers et de citoyens à revenu
fixe. Les ruines de la guerre d'abbrd,
puis la crise monétaire ont modifié
cette constitution sociale sans que le
mot d'ordre changeât. D est toujours
Pas d'enfants m. La dénatalité est
le fait d'un état d'esprit. Les c nou-
veaux riches là-dessus, ressemblent
aux anciens.
Bah diront les esprits légers,
à quoi bon se préoccuper de la re-
population, maintenant qu'à Genève
une tablée d'hommes d'Etat a mis
solennellement la guerre hors la loi
Plus de guerre, plus de canons, donc
plus besoin de chair à canon Plus
de casernes à remplir; à quoi bon,
dès lors, remplir la maison d'enfants ?
Mais `; guerre fût-elle morte et
enterrée ce qui, hélas n'est pas
encore que les raisons de multiplier
demeureraient, pour nous Français,
toutes et entières.
C'est une vérité d'évidence qu'une
nation a besoin d'hommes pour les
œuvres de paix autant que pour les
œuvres de guerre. « Il n'est de ri-
chesse que d'hommes » et l'axiome
vaut surtout pour la France, insti-
tutrice des nations, pour la France,
détentrice, dans ses domaines d'Afri-
que et d'Asie, de richesses incalcu-
lables.
Vous pouvez interdire la guerre des
canons, mais la guerr, économique,
la mettrez-vous hors la loi ? Tant
qu'on n'aura pas blanchi les nègres,
démoli le Babel des langues, décrété
sur^. toute la surface du globe l'identité
des goûts et des besoins, c'est-à-dire
démontré la quadrature du cercle, Il
y aura des rivalités nationales. La
guerre terrassée laisse subsister, avec
la vertu de l'émulation, le vice de
l'envie.
On disait hier c Le marchand suit
le soldat ». Les champs de bataille
économique ont, eux aussi, leurs bles-
sés et leurs morts. Comment une
nation exsangue s'y prendra-t-elle
pour entretenir des avant-gardes éco-
nomiques dans ses colonies d'ex-
ploitation ? Pour s'assurer des débou-
chés, pour mettre la .nair. sur des
lieux de production ? Comment la
France, nation de 100 millions d'ha-
bitants. soutiendra-t-elle son effort
colpnial si elle n'a pas de fils à
c exporter » ? Bref, par quel artifice
conservera-t-elle, notre France, son
indépendance économique si sa dépo-
pulation croissante l'oblige à se
recroqueviller dans sa coquille ? Elle
deviendra fatalement et bonne heure
la tributaire des peuples vigoureux,
de ceux qui auront conservé leur
virilité.
Même sous le régime de la paix
perpétuelle, la dénatalité est pour un
peuple l'avant-coureur fatal de la
déchéance et de l'asservissement. On
dlasit hier c Les grandes familles
assurent la paix; les petites familles
préparent la guerre. Tout homme a
le devoir de contribuer à la défense
du pays ». Nous continuerons de dire
aujourd'hui « Tout homme a le
devoir de contribuer à la perpétuité
du pays et de la civilisation a.
Il faut faire attention que les
autres peuples, tous les autres peuples,
ceux qui nous jalousent comme ceux
qui nous aiment, sont en position de
nous reprocher notre dénatalité et de
nous tenir le langage suivant « Pour
vous, France, nation d'avant-garde,
peuple guide, peuple riche, et donc
chargé de responsabilités. n'avoir pas
d'enfants, c'est vous condamner à
l'inaction, c'est livrer à l'infécondité
les terres que vous détenez, et donc
réduire, par carence, la somme du
bien-être universel. C'est manquer à
votre destin, c'estt rahir la confiance
du reste du monde. Noblesse oblige.
Il y a une interdépendance des na-
tions. Si vous déposez votre sceptre,
si vraiment vous agonisez, laissez la
place à d'autres ».
N'est-ce point là le langage rai-
sonnable ?
Donc, après comme avant le pacte
Kellogg, le souci de la grandeur fran-
çaise, le sentiment de la fierté nation-
nale, notre dessein, enfin, de servir
l'Humanité, tout cela conjugué, nous
commande d'avoir, toujours, plus
d'enfants. Déjà les Italiens, le porte-
monnaie ou la serpe en main, enva-
hissent les terres retombées en friches
de notre Languedoc, ce beau visage
que ronge, ô Mauriac, la lèpre hi-
deuse d'un autre « désert de l'amour ».
De nation colonisatrice, descendrons-
nous, honte, au rang de nation
colonisée ?
Oui, la baisse de la natalité reste
la « grande question », la seule ques-
tion, suivant _le mot du professeur
Richet. Il ne faut pourtant pas qu'on
dise un jour de la France, comme de
la jument de Roland « Elle a toutes
les qualités, mais un seul défaut elle
est morte 0
Eugène LE BRETON.
(Wide World Photo].
Le champion haltérophile Rigoulot
et sa femme viennent d'être engagés
dans un théâtre pour jouer les « Sal-
timbanques » où ils présentent un nu-
méro de danse acrobatique.
IIIUli'IIIOIIIUHIEIIISIIITIIIIIIElUCIIILIIIAIIIIIIIRIII
500 COMMUNISTES FONT
LA GRÈVE DE LA FAIM
VARSOVIE, 23 septembre. 500 com-
munistes, ainsi que d'autres individus
incarcérés dans la prison de Sainte-
Croix, font la grève de la faim. De
plus. ils démolissent tous les meu-
bles se trouvant dans leurs cellules.
Les autorités ont été obligées de
nourrir de force plusieurs prisonniers.
(Wide World Photo).
MODE DE LOCOMOTION ORIGINAL A L'ILE DE MADÈRE
A l'instar de nos taxis, ces voitures promènent les touriates, ci condition,
bien entendu, qu'ils ne soient pas pressés
Cette photo a été prise dans une rue de FunchaL
Une évangéliste américaine à Paris.
Miss MAC PHERSON s'est soudain
découvert une ànxe d'apôtre.
Déjà, à Los-Angeles, elle a fait bâtir
un temple où des müliers de fidèles
convertis à sa religion. tiennent prier.
IIILIirillOIIIUIIIEIIISIIITIIIIIIEIIICIIILIIIAIIIIIIIRIII
SOURIRES
Quel est donc le critique qui pré-
tend qu'on ne lit plus les vers et que
les ouvrages de ?ios poètes sont lais-
sés pour compte dans les vitrines de
nos libraires ?
Si on ne lit plus les vers, du moins
les écoute-t-on avec ferveur dans. nos
salles de spectacle. La preuve c'est
que pour deux alexandrins peut-être
boiteux, nous avons Jailli avoir une
nouvelle guerre en Europe. Songez
qu'il y a huit jours à peine, autour
du « Napoléon IV o de M. Maurice
Rostand, les ambassadeurs s'appré-
taient, dit-on, à livrer une grande
bataille 1 1. Déjà, on nous enumé-
rait les conséquences fatales des
coups portés par les vingt-quatre pieds
du poète (je-vous dis deux alexan-
drins) à la mémoire de la reine Vic-
toria d'Angleterre, accusée d'avoir
fdlt assassiner le fils du 3, empereur
des Français nxobiliaation générale
sur les bords de la Tamise, bombar-
dement de Paris par avions et éclxan-
ge solennel de paroles historiques en-
tre les états-majors, en souvenir de
-Waterloo
Oui ou non, messieurs les Fran-
çaj6, voulez-vous retirer ces deux vers
offensants et maladroits d'une pièce
en cinq actes ?.
Mais non, il ne s'est rien passé. La
colère anglaise n'était qu'un canard,
un monstre de canard à trois becs
couvé par un aiglon
Le flegme britannique n'est donc
pas une légende. Et j'ai plaisir à
supposer les réflexions faites à ce su-
jet dans les bureaux du Foreign-Of-
fice
On voudrait nous faire croire
que les Français sont anglophobes ?
Allons donc. A Paris, les gens chic,
les commerçants, les sportifs 'parlent
notre langue; c'est le triomphe du
grill-roorn-, du five o'clok tea et de
la patte d'éléphant. Et nous pren-
drions la mouche pour deux vers pro-
noncés par un revenant?
J'affirme que le silence anglais est
d'une éloquence rare. D'autant plus
que se sont les Français qui devraient
se làcher M. Maurice Rostand
change chaque soir les répliques de
son héros, de sorte que nous avons
l'impression que le prince impérial
ne sait plus ce qu'il raconte.
Le Petit Grégoire.
UN MONUMENT
BARRES ET LES JEUNES
DE CE 'TEMPS
PARIS, 23 septembre. Sous des
ombrages pareils à ceux de la colline
de Sion, et devant des montagnes
presque aussi bleues que les Vosges,
je causais récemment avec un tout
jeune homme vingt.cieux ans
que son père, mon condisciple retrou-
vé après de longues années d'absence,
venait de me présenter.
Ensemble, nous visitions une très
vieille petite église romane, dans le
pays des Comminges; et ayant remar-
qué que la plupart des-dalles portaient
une inscription funéraire, nous appri-
mes que chacune des familles du vil-
lage se plaçait fidèlement, pour l'as-
sistance aux offices, sur la dalle même
qui recouvre ou recouvrait jadis les
restes de ses pères.
Ceci, naturellemnt, nous fit penser
à Maurice Barrès, et je rappelai à
mon ami nos lectures et nos enthou-
siasmes d'adolescents L'Homme
libre, le Jardin de Bérénice, les Bar-
bares, Du Sang, de la Volupté et de la
Mort. Tandis qu'en silence nous re-
montions l'un et l'autre vers ces ar-
deurs de la vingtième année, le jeune
homme parla
Notre génération, dit-il, n'a pas
de ces cultes littéraires, de ces idoles
comme l'on en trouve entre 1830 et la
grande guerre. Du reste, à qui appor-
terions-nous notre encens ? Le temple
est sans dieu. Alors, nous n'allons pas
au temple. Nous demeurons dans la
rue, au stade, au dancing ou au comp-
toir nous faisons du sport et nous
essayons de gagner de l'argent.Il y en
a qui sont très contents de cette vie-
là. Moi, je la trouve évidemment in-
complète et, au fond, assez triste. Mais
que voulez-vous. Tout le monde
n'aime pas la politique; quant aux
lettres et à la philosophie, je vous le
répète, nous ne voyons pas le chef.
Ainsi, le plus grand nombre d'entre
nous, même les meilleurs, se met aux
« affaires t et aux championnats.
Mon petit, lui répondis-je, vous
êtes ballottés depuis dix ans entre les
difficultés de tout ordre, je le recon-
nais, et vous êtes pour une large part,
des éprouvés de la guerre. Mais vous
seriez impardonnables si vous vous
abandonniez pour toujours à ce maté-
rialisme, à cette indifférence intel-
lectuelle, je dirai, à ce mépris de
vous-mêmes.
« Vous vous écartez sytématiquement
de votre moi; vous ne méditez jamais;
vous n'êtes jamais seuls; vous ne me-
surez jamais votre « être intérieur »,
vos forces intérieures. Quelques-uns,
dans votre génération, ont cru s'ana-
lyser et se connaître d'un coup d'oeil,
et ont conclu « Je vaux tant pour
la santé, tant pour le débrouillage,
tant pour les diplômes acquis, tant
pour les relations. au total, ça fait
tant. Allez En avant vers la for-
tune
« C'est puéril; car vous périrez en
raison de 80 pour cent, dans cet en-
combrement devenu bagarre.
« Donc, avant de partir, tâchez de
vous justement apprécier. Si vous
mettez de l'énergie à vous sonder, si
vous y employez le temps qu'il faut, si
vous essayez de vous suffire menta-
lement à vous-même, pendant une
où deux années (comme nous l'avons
fait, nous, jadis, et cette sorte d'ou-
trecuidance est nécessaire à la jeu-
nesse) vous verrez combien mieux
vous vous classerez. Suivez la leçon
de Barrès, c'est notre moderne Des-
cartes. Je ne vous propose ni toutes
ses idées, ni toutes ses conclusions,
mais je vous recommande, je vous
supplie d'adopter deux choses qui font
de lui vraiment un immortel le cul-
te conscient de vos morts et l'étude
profonde, sincère, constante de votre
c moi ».
« C'est une foi et une méthode; el-
les sont connexes, d'ailleurs, puisque
nous portons en nous l'honneur, ou
le poids, en tous cas les tempéraments
enchevêtrés de dizaines de généra-
tions. Vous vous dites réalistes, vous
et vos camarades, mon cher ami;
n'oubliez pas que votre « être inté-
rieur » c'est encore la plus puissante
des réalités si vous voulez qu'il la
soit.
e: Mais avant tout, étudiez minu-
tieusement et loyalement cette réali-
té-là, ne vous trompez pas sur vous-
mêmes.
Nous n'avons personne, me disiez-
vous tout à l'heure; nous n'avons pas
de maître à penser. C'est vrai, mais il
se révélera, ou plutôt ils se révéleront,
car je crois à la distinction des équi-
pes, des fonctions et des pouvoirs..
Travaillez donc tous, je ne dis pas
exactement dans la ligne politique de
Maurice Barrès, mais selon sa formu-
le psychologique. Evitez l'esprit de
dispersion, la légèreté, les courses trop
rapides en tous lieux, sans arrêt et
sans réflexion. Tâtez votre âme et vo-
tre race, et les chefs surgiront »
Ifc-A. PAGES.
A LA MÉMOIRE DE MAURICE BARRÉS
Une lanterne des morts s'élèvera
sur la « colline inspirée » de Sion-Vaudémont
Après d'éminents écrivains, M. Poincaré a montré.
dans le rayonnement de la pensée française
l'importance de 1-'oeuvre de Barrès
dans le monde
Maurice BARRES
Nabcy, 23 septembre. Le monu-
ment national érigé à la mémoire de
Maurice Barrès sur la colline de Sion-
Vaudémont, la colline inspirée, a été
inauguré aujourd'hui à 14 h. 30 sous la
présidence de M. Pcincaré.
Le maréchal Lyautey, président du
Comité du monument, a remis officiel-
lement celui-ci au chef du Gouverne-
ment, de telle sorte que l'illustre écri-
vain lorrain est aujourd'hui glorifie
par deux grands lorrains, ses collègues
de l'Académie Française.
Ce n'est pas une statue, c'est une
lanterne des morts, comme on en éle-
vait jadis près des cimetières au som-
met d'une colonne de pierre sobrement
sculptée. surmontée d'une croix qui
perpétuera le souvenir de Barrès, là
même où son âme a le plus palpité.
Nul ne saurait d'ailleurs aussi bien que
lui-même faire comprendre le charme
mystique de la colline inspirée. « il
est des lieux'qui tirent l'âme de sa lé-
thargie, a-t-il écrit, des lieux envelop-
pés, baignés de mystère, élus -de toute
éternité pour être le siège de l'émo-
tion religieuse. Ici, nous éprouvons
soudain le besoin de briser de chétives
entraves pour nous épanouir à plus
de lumière. »
Sion, qui sera pour Barrès ce que
Maillane est pour Mistral, est une
haute et longue éminence de terre d'où
l'on aperçoit les soixante-dix villages
rangés autour d'elle et d'où l'on do-
mine la Moselle.
Tout le monde des lettre
et de la politique.
Un train spécial est parti ce. matin
de Paris pour conduire à Vaudémont
une foule immense où l'on reconnais-
sait les personnalités les plus célèbres
du monde des lettres et de la politique.
Hier soir de nombreux pèlerins
étaient arrivés à Nancy et parmi eux
M. Millerand.
Ce matin, une cérémonie religieuse
a été célébrée en la chapelle de
N.-D. de Sion. Le sermon fut pro-
noncé par l'abbé Huriet, ancien maire
de Saxon-Sion, am. personnel de
Maurice Barrès Mgr de La Celle,
évêque de Nancy, donna l'absoute.
Pendant toute la matinée, autobus
et trains déversent de nouveaux pèle-
rins dont beaucoup vont prendre
place aux alentours tiu monument,
alors que d'autres attendent l'arrivée
de M. Poincaré qui débarque, en gare
de Praye-sous-Vaudémont, vers deux
heures moins le quart.'
Le président du Conseil est reçu
par le 'maréchal Lyautey. président
du Comité, et par la Municipalité de
Vaudemont.
Le cortège se dirige alors vers l'en-
droit où est édifié le monument. Il y
a là une foule considérable venue
de toute la région, d la Lorraine
comme de l'Alsace.
On remarque les innombrables dé-
légations officielles, celles de l'Acadé-
mie Française et des grands corps
constitués, les parlementaires, les
représentants du corps diplomatique
venus très nombreux. La journée est
belle, mais sur là colline le vent
souffle avec force.
La remise du monument
Le maréchal Lyautey remet le mo-
nument au Gouvernement et remer-
cie les assistants d'être venus si nom-
breux. Après lui, M. Henry Bordeaux
lit le discours que M. Paul Bourget
avait écrit et qu'il n'a pu prononcer.
L'éminent académicien, qui, le pre-
mier, autrefois, salua la première
oeuvre cie Barrès, montre comment
l'idée même qui a présidé à la créa-
tion de l'Académie Française, de la pensée un service national »,
est celui qui a inspiré toute l'oeuvre
de Barrés.
M. Moureu, membre de l'Institut, est
venu ensuite apporter l'hommage de
la science à Maurice Barrès qui, s'il a
jeté, dit-il, sur les lettres françaises, le
plus vif éclat, a. « en défendant dans
les dernières années de sa vie la haute
culture, rendu à son pays un service
dont la portée est considérable ».
Dans le discours qu'il a prononce au
nom de la Ligue des Patriotes, M. D.
Ferry, député de Meurthe-et-Moselle,
a montré comment Barrès n'a cessé,
durant sa vie. de développer son être
spirituel et de s'épurer, de se perfec-
tionner, mais l'histoire de son esprit.
c'était l'histoire même de son temps
dont il a ressenti, avec sa riche sensi-
bilité, toutes les passions, toutes les
inquiétudes et toutes les espérances.
« Le rayon divin. »
M. Edouard Warren, député de
Nancy. vint ensuite apporter l'hom-
mage des populations lorraines. Puis
M. Vautrin, maire de Metz, donne lec-
ture d'une lettre qui, dit-il, lui a été
envoyée par Colette Baudoche. Cette
lettre exprime les pensées et les sen-
timents de celles que Maurice Barrès
appelait les « dames de Metz ». « Avec
la réintégration de la Lorraine et de
l'Alsace dans la France, des difficultés
sont mortes, mais d'autres sont nées.
C'est à l'inspiration de celui que vous
glorifiez qu'il faut en demander la so-
lution respect des forces spirituelles
qui ont garanti à notre amour pour la
patrie une survivance que connaissent
rarement les sentiments humains
respect de ces « grandes idées qui met-
tent en émoi tout le fond religieux de
notre race », respect et plus qu'une
tolérance verbale, telle est la consigne
que donnerait Barrés. Que la liberté
nous soit offlciellement laissé. non
pas seulement de susciter l'admiration
des enfants de chez nous en face de
l'architecture de nos églises, mais en-
core de leur rendre sensible une autre
forme de beauté, œuvre des artistes
qui. en sculptant les âmes. y fixent
un rayon divin ».
C'est ensuite Mgr Lagier qui parle
au nom des écoles d'Orient et rap-
pelle l'admiration du ;rand écrivain
pour les missionnaires qui aident et
développent au delà des mers notre
patrimoine national.
«c Après sa vaste inspection en
Orient, ajoute l'orateur.' Maurice Bar-
rès se fit avocat de ces quatre-vingts
congrégations. Ses plaidoiries orales
furent incessantes, sa plaidoirie écrite
tient en deux volumes précieux qui
portent ce nom « Une enquête au
pays du Levant ».
Au nom des écoles d'Orient qu'il a
visitées, au nom des missionnaires
qu'il a encouragés, je viens aujourd'hui
apporter au grand lorrain, Maurice
Barrès. un hommage de reconnais-
sance et d'affection. »
Le discours de M. Poincaré
Après que M le comte de Leusse,
remplacant M. Oberkirch. sous-secré*
taire d'Etat au Ministère du Travail,
empêché, eut apporté l'hommage de
l'Alsace. M. Poincaré prend la parole.
Son discours, écouté dans le plus
grand silence, est empreint d'une
grande émotion; l'on se rend compte
que les sentiments qui y sont expri-
més sont dictés par une vieille et
forte amitié.
« Si je n'avais écouté, dit-il. que des
préférences personnelles, et si je
n'avais craint d'exposer l'inaugura-
tion de ce pieux monument aux ri-
gueurs d'une saison tardive, j'aurais
prié notre illustre compatriote, M. le
maréchal Lyautey et le Comité qui a
pris l'heureuse initiative de cette céré-
monie d'en reporter la date à ce jouY
des morts que Maurice Barrès appe-
lait la cime de l'année.
k J'aurais également insisté pour
qu'on m'autorisât A supprimer le dis-
cours qu'on me demandait et à le rem-
placer par une lecture que j'aurais vo-
lontiers faite moi-même de quelques.
pages empruntées à l'incomparable
méditation sur le 2 novembre en Lor-
raine. C'eût été là, je crois, le plus
bel hommage qui pût être rendu par
un Lorrain et un ami, au penseur, au
poète, au Français dont nous célébrons
aujourd'hui l'impérissable mémoire
Nous avons du moins voulu mettra
ici nos pas clans ses pas, et nous grou-
per. au pied de cette lanterne des
morts pour revoir, en souvenir de luig
ce paysage qu'il a tant aimé.
« 'Il était juste et nécessaire que
nous vinssions nous recueillir sur c«tt«
« colline inspirée » de Sion-Vaudé-
mont. oui était oour lui un des lieux
où souffle l'esprit et qui représentait à
ses yeux un lambeau laissé sur notre
sol par la plus vieille Lorraine.
300 Kmtt N« 9.838
ANNONCES ABONNEMENTS:
Ut»» i ( pointi, npes LUNDI VU on 75 fr.
A RENNES Six mots. 40 f.
A PARIS StrltHlpKt hennés
KHlilLn ,938 3S75-M/6.M77-M7»
PARIS
Cbèquu postaux St Gérard fut.
116 laniiu i'mn 17.U
CENTIMES
Ad- TilêgriphivM OUCLAIR-RENNES
FIL TiiisBAPHiço» apiciii
LA GRANDE, LA SEULE QUESTION.
La statistique démographique de
la France, ..urant le second trimestre
de 1928, marque un très sensible
recul sur la- période correspondante
de 1927 l'excédent des naissances
est de unités contre 32.400 en
1927. Au cours du premier trimestre,
les berceaux l'avaient emporté sur
les tombes de 7.733 unités. Par contre,
le nombre des mariages, pour ce
premier semestre, passe de 163.885 en
1927 au chiffre de 168.381 en 1928.
Notre nuptialité est en hausse.
Y a-t-il lieu de se réjouir pleine-
ment de cette aimable révélation des
chiffres ? Non. Il faut attendre.
Pour tant de jeunes couples, hélas
le mariage n'est autre qu'une asso-
ciation d'intérêts, provisoire et sté-
rile N'oublions pas, d'autre part,
que la France IL le triste privilège
de détenir le record de la' mortalité
infantile 14.997 décès d? moins d'un
an en 1927 (second trimestre), 15.648
en 1928 Habitants des villes, consul-
tez régulièrement, chaque semaine,
l'état civil de votre cité respective et
vous serez effrayés de la fréquence des
enterrements d'enfants.
L'alcoolisme, la tuberculose, fille de
l'alcool et du taudis, la syphilis et le
cancer conduisent lentement à la
tombe la patrie des Laënnec, des
Vuillemin, des Pasteur, des Fournier,
des Budin, sans que les Pouvoirs pu-
blics s'emeuvent suffisamment. Méme
s'il arrivait que le record de la vitesse,
en avion ou sur les routes, appartint
à notre nation, on conviendra que la
compensation serait insuffisante. Nous
avons un ministère de l'air, tout
flambant neuf; quand aurons-nous un
ministère de la santé ? La Scandi-
navie, pays de neige, garde ses bébés;
la France, pays du soleil, perd les
siens. Quelle honte 1
Avant la guerre, la France était
une nation riche d'épargnes accumu-
lées, composée en majeure partie
d'agriculteurs, de petits propriétaires,
de rentiers et de citoyens à revenu
fixe. Les ruines de la guerre d'abbrd,
puis la crise monétaire ont modifié
cette constitution sociale sans que le
mot d'ordre changeât. D est toujours
Pas d'enfants m. La dénatalité est
le fait d'un état d'esprit. Les c nou-
veaux riches là-dessus, ressemblent
aux anciens.
Bah diront les esprits légers,
à quoi bon se préoccuper de la re-
population, maintenant qu'à Genève
une tablée d'hommes d'Etat a mis
solennellement la guerre hors la loi
Plus de guerre, plus de canons, donc
plus besoin de chair à canon Plus
de casernes à remplir; à quoi bon,
dès lors, remplir la maison d'enfants ?
Mais `; guerre fût-elle morte et
enterrée ce qui, hélas n'est pas
encore que les raisons de multiplier
demeureraient, pour nous Français,
toutes et entières.
C'est une vérité d'évidence qu'une
nation a besoin d'hommes pour les
œuvres de paix autant que pour les
œuvres de guerre. « Il n'est de ri-
chesse que d'hommes » et l'axiome
vaut surtout pour la France, insti-
tutrice des nations, pour la France,
détentrice, dans ses domaines d'Afri-
que et d'Asie, de richesses incalcu-
lables.
Vous pouvez interdire la guerre des
canons, mais la guerr, économique,
la mettrez-vous hors la loi ? Tant
qu'on n'aura pas blanchi les nègres,
démoli le Babel des langues, décrété
sur^. toute la surface du globe l'identité
des goûts et des besoins, c'est-à-dire
démontré la quadrature du cercle, Il
y aura des rivalités nationales. La
guerre terrassée laisse subsister, avec
la vertu de l'émulation, le vice de
l'envie.
On disait hier c Le marchand suit
le soldat ». Les champs de bataille
économique ont, eux aussi, leurs bles-
sés et leurs morts. Comment une
nation exsangue s'y prendra-t-elle
pour entretenir des avant-gardes éco-
nomiques dans ses colonies d'ex-
ploitation ? Pour s'assurer des débou-
chés, pour mettre la .nair. sur des
lieux de production ? Comment la
France, nation de 100 millions d'ha-
bitants. soutiendra-t-elle son effort
colpnial si elle n'a pas de fils à
c exporter » ? Bref, par quel artifice
conservera-t-elle, notre France, son
indépendance économique si sa dépo-
pulation croissante l'oblige à se
recroqueviller dans sa coquille ? Elle
deviendra fatalement et bonne heure
la tributaire des peuples vigoureux,
de ceux qui auront conservé leur
virilité.
Même sous le régime de la paix
perpétuelle, la dénatalité est pour un
peuple l'avant-coureur fatal de la
déchéance et de l'asservissement. On
dlasit hier c Les grandes familles
assurent la paix; les petites familles
préparent la guerre. Tout homme a
le devoir de contribuer à la défense
du pays ». Nous continuerons de dire
aujourd'hui « Tout homme a le
devoir de contribuer à la perpétuité
du pays et de la civilisation a.
Il faut faire attention que les
autres peuples, tous les autres peuples,
ceux qui nous jalousent comme ceux
qui nous aiment, sont en position de
nous reprocher notre dénatalité et de
nous tenir le langage suivant « Pour
vous, France, nation d'avant-garde,
peuple guide, peuple riche, et donc
chargé de responsabilités. n'avoir pas
d'enfants, c'est vous condamner à
l'inaction, c'est livrer à l'infécondité
les terres que vous détenez, et donc
réduire, par carence, la somme du
bien-être universel. C'est manquer à
votre destin, c'estt rahir la confiance
du reste du monde. Noblesse oblige.
Il y a une interdépendance des na-
tions. Si vous déposez votre sceptre,
si vraiment vous agonisez, laissez la
place à d'autres ».
N'est-ce point là le langage rai-
sonnable ?
Donc, après comme avant le pacte
Kellogg, le souci de la grandeur fran-
çaise, le sentiment de la fierté nation-
nale, notre dessein, enfin, de servir
l'Humanité, tout cela conjugué, nous
commande d'avoir, toujours, plus
d'enfants. Déjà les Italiens, le porte-
monnaie ou la serpe en main, enva-
hissent les terres retombées en friches
de notre Languedoc, ce beau visage
que ronge, ô Mauriac, la lèpre hi-
deuse d'un autre « désert de l'amour ».
De nation colonisatrice, descendrons-
nous, honte, au rang de nation
colonisée ?
Oui, la baisse de la natalité reste
la « grande question », la seule ques-
tion, suivant _le mot du professeur
Richet. Il ne faut pourtant pas qu'on
dise un jour de la France, comme de
la jument de Roland « Elle a toutes
les qualités, mais un seul défaut elle
est morte 0
Eugène LE BRETON.
(Wide World Photo].
Le champion haltérophile Rigoulot
et sa femme viennent d'être engagés
dans un théâtre pour jouer les « Sal-
timbanques » où ils présentent un nu-
méro de danse acrobatique.
IIIUli'IIIOIIIUHIEIIISIIITIIIIIIElUCIIILIIIAIIIIIIIRIII
500 COMMUNISTES FONT
LA GRÈVE DE LA FAIM
VARSOVIE, 23 septembre. 500 com-
munistes, ainsi que d'autres individus
incarcérés dans la prison de Sainte-
Croix, font la grève de la faim. De
plus. ils démolissent tous les meu-
bles se trouvant dans leurs cellules.
Les autorités ont été obligées de
nourrir de force plusieurs prisonniers.
(Wide World Photo).
MODE DE LOCOMOTION ORIGINAL A L'ILE DE MADÈRE
A l'instar de nos taxis, ces voitures promènent les touriates, ci condition,
bien entendu, qu'ils ne soient pas pressés
Cette photo a été prise dans une rue de FunchaL
Une évangéliste américaine à Paris.
Miss MAC PHERSON s'est soudain
découvert une ànxe d'apôtre.
Déjà, à Los-Angeles, elle a fait bâtir
un temple où des müliers de fidèles
convertis à sa religion. tiennent prier.
IIILIirillOIIIUIIIEIIISIIITIIIIIIEIIICIIILIIIAIIIIIIIRIII
SOURIRES
Quel est donc le critique qui pré-
tend qu'on ne lit plus les vers et que
les ouvrages de ?ios poètes sont lais-
sés pour compte dans les vitrines de
nos libraires ?
Si on ne lit plus les vers, du moins
les écoute-t-on avec ferveur dans. nos
salles de spectacle. La preuve c'est
que pour deux alexandrins peut-être
boiteux, nous avons Jailli avoir une
nouvelle guerre en Europe. Songez
qu'il y a huit jours à peine, autour
du « Napoléon IV o de M. Maurice
Rostand, les ambassadeurs s'appré-
taient, dit-on, à livrer une grande
bataille 1 1. Déjà, on nous enumé-
rait les conséquences fatales des
coups portés par les vingt-quatre pieds
du poète (je-vous dis deux alexan-
drins) à la mémoire de la reine Vic-
toria d'Angleterre, accusée d'avoir
fdlt assassiner le fils du 3, empereur
des Français nxobiliaation générale
sur les bords de la Tamise, bombar-
dement de Paris par avions et éclxan-
ge solennel de paroles historiques en-
tre les états-majors, en souvenir de
-Waterloo
Oui ou non, messieurs les Fran-
çaj6, voulez-vous retirer ces deux vers
offensants et maladroits d'une pièce
en cinq actes ?.
Mais non, il ne s'est rien passé. La
colère anglaise n'était qu'un canard,
un monstre de canard à trois becs
couvé par un aiglon
Le flegme britannique n'est donc
pas une légende. Et j'ai plaisir à
supposer les réflexions faites à ce su-
jet dans les bureaux du Foreign-Of-
fice
On voudrait nous faire croire
que les Français sont anglophobes ?
Allons donc. A Paris, les gens chic,
les commerçants, les sportifs 'parlent
notre langue; c'est le triomphe du
grill-roorn-, du five o'clok tea et de
la patte d'éléphant. Et nous pren-
drions la mouche pour deux vers pro-
noncés par un revenant?
J'affirme que le silence anglais est
d'une éloquence rare. D'autant plus
que se sont les Français qui devraient
se làcher M. Maurice Rostand
change chaque soir les répliques de
son héros, de sorte que nous avons
l'impression que le prince impérial
ne sait plus ce qu'il raconte.
Le Petit Grégoire.
UN MONUMENT
BARRES ET LES JEUNES
DE CE 'TEMPS
PARIS, 23 septembre. Sous des
ombrages pareils à ceux de la colline
de Sion, et devant des montagnes
presque aussi bleues que les Vosges,
je causais récemment avec un tout
jeune homme vingt.cieux ans
que son père, mon condisciple retrou-
vé après de longues années d'absence,
venait de me présenter.
Ensemble, nous visitions une très
vieille petite église romane, dans le
pays des Comminges; et ayant remar-
qué que la plupart des-dalles portaient
une inscription funéraire, nous appri-
mes que chacune des familles du vil-
lage se plaçait fidèlement, pour l'as-
sistance aux offices, sur la dalle même
qui recouvre ou recouvrait jadis les
restes de ses pères.
Ceci, naturellemnt, nous fit penser
à Maurice Barrès, et je rappelai à
mon ami nos lectures et nos enthou-
siasmes d'adolescents L'Homme
libre, le Jardin de Bérénice, les Bar-
bares, Du Sang, de la Volupté et de la
Mort. Tandis qu'en silence nous re-
montions l'un et l'autre vers ces ar-
deurs de la vingtième année, le jeune
homme parla
Notre génération, dit-il, n'a pas
de ces cultes littéraires, de ces idoles
comme l'on en trouve entre 1830 et la
grande guerre. Du reste, à qui appor-
terions-nous notre encens ? Le temple
est sans dieu. Alors, nous n'allons pas
au temple. Nous demeurons dans la
rue, au stade, au dancing ou au comp-
toir nous faisons du sport et nous
essayons de gagner de l'argent.Il y en
a qui sont très contents de cette vie-
là. Moi, je la trouve évidemment in-
complète et, au fond, assez triste. Mais
que voulez-vous. Tout le monde
n'aime pas la politique; quant aux
lettres et à la philosophie, je vous le
répète, nous ne voyons pas le chef.
Ainsi, le plus grand nombre d'entre
nous, même les meilleurs, se met aux
« affaires t et aux championnats.
Mon petit, lui répondis-je, vous
êtes ballottés depuis dix ans entre les
difficultés de tout ordre, je le recon-
nais, et vous êtes pour une large part,
des éprouvés de la guerre. Mais vous
seriez impardonnables si vous vous
abandonniez pour toujours à ce maté-
rialisme, à cette indifférence intel-
lectuelle, je dirai, à ce mépris de
vous-mêmes.
« Vous vous écartez sytématiquement
de votre moi; vous ne méditez jamais;
vous n'êtes jamais seuls; vous ne me-
surez jamais votre « être intérieur »,
vos forces intérieures. Quelques-uns,
dans votre génération, ont cru s'ana-
lyser et se connaître d'un coup d'oeil,
et ont conclu « Je vaux tant pour
la santé, tant pour le débrouillage,
tant pour les diplômes acquis, tant
pour les relations. au total, ça fait
tant. Allez En avant vers la for-
tune
« C'est puéril; car vous périrez en
raison de 80 pour cent, dans cet en-
combrement devenu bagarre.
« Donc, avant de partir, tâchez de
vous justement apprécier. Si vous
mettez de l'énergie à vous sonder, si
vous y employez le temps qu'il faut, si
vous essayez de vous suffire menta-
lement à vous-même, pendant une
où deux années (comme nous l'avons
fait, nous, jadis, et cette sorte d'ou-
trecuidance est nécessaire à la jeu-
nesse) vous verrez combien mieux
vous vous classerez. Suivez la leçon
de Barrès, c'est notre moderne Des-
cartes. Je ne vous propose ni toutes
ses idées, ni toutes ses conclusions,
mais je vous recommande, je vous
supplie d'adopter deux choses qui font
de lui vraiment un immortel le cul-
te conscient de vos morts et l'étude
profonde, sincère, constante de votre
c moi ».
« C'est une foi et une méthode; el-
les sont connexes, d'ailleurs, puisque
nous portons en nous l'honneur, ou
le poids, en tous cas les tempéraments
enchevêtrés de dizaines de généra-
tions. Vous vous dites réalistes, vous
et vos camarades, mon cher ami;
n'oubliez pas que votre « être inté-
rieur » c'est encore la plus puissante
des réalités si vous voulez qu'il la
soit.
e: Mais avant tout, étudiez minu-
tieusement et loyalement cette réali-
té-là, ne vous trompez pas sur vous-
mêmes.
Nous n'avons personne, me disiez-
vous tout à l'heure; nous n'avons pas
de maître à penser. C'est vrai, mais il
se révélera, ou plutôt ils se révéleront,
car je crois à la distinction des équi-
pes, des fonctions et des pouvoirs..
Travaillez donc tous, je ne dis pas
exactement dans la ligne politique de
Maurice Barrès, mais selon sa formu-
le psychologique. Evitez l'esprit de
dispersion, la légèreté, les courses trop
rapides en tous lieux, sans arrêt et
sans réflexion. Tâtez votre âme et vo-
tre race, et les chefs surgiront »
Ifc-A. PAGES.
A LA MÉMOIRE DE MAURICE BARRÉS
Une lanterne des morts s'élèvera
sur la « colline inspirée » de Sion-Vaudémont
Après d'éminents écrivains, M. Poincaré a montré.
dans le rayonnement de la pensée française
l'importance de 1-'oeuvre de Barrès
dans le monde
Maurice BARRES
Nabcy, 23 septembre. Le monu-
ment national érigé à la mémoire de
Maurice Barrès sur la colline de Sion-
Vaudémont, la colline inspirée, a été
inauguré aujourd'hui à 14 h. 30 sous la
présidence de M. Pcincaré.
Le maréchal Lyautey, président du
Comité du monument, a remis officiel-
lement celui-ci au chef du Gouverne-
ment, de telle sorte que l'illustre écri-
vain lorrain est aujourd'hui glorifie
par deux grands lorrains, ses collègues
de l'Académie Française.
Ce n'est pas une statue, c'est une
lanterne des morts, comme on en éle-
vait jadis près des cimetières au som-
met d'une colonne de pierre sobrement
sculptée. surmontée d'une croix qui
perpétuera le souvenir de Barrès, là
même où son âme a le plus palpité.
Nul ne saurait d'ailleurs aussi bien que
lui-même faire comprendre le charme
mystique de la colline inspirée. « il
est des lieux'qui tirent l'âme de sa lé-
thargie, a-t-il écrit, des lieux envelop-
pés, baignés de mystère, élus -de toute
éternité pour être le siège de l'émo-
tion religieuse. Ici, nous éprouvons
soudain le besoin de briser de chétives
entraves pour nous épanouir à plus
de lumière. »
Sion, qui sera pour Barrès ce que
Maillane est pour Mistral, est une
haute et longue éminence de terre d'où
l'on aperçoit les soixante-dix villages
rangés autour d'elle et d'où l'on do-
mine la Moselle.
Tout le monde des lettre
et de la politique.
Un train spécial est parti ce. matin
de Paris pour conduire à Vaudémont
une foule immense où l'on reconnais-
sait les personnalités les plus célèbres
du monde des lettres et de la politique.
Hier soir de nombreux pèlerins
étaient arrivés à Nancy et parmi eux
M. Millerand.
Ce matin, une cérémonie religieuse
a été célébrée en la chapelle de
N.-D. de Sion. Le sermon fut pro-
noncé par l'abbé Huriet, ancien maire
de Saxon-Sion, am. personnel de
Maurice Barrès Mgr de La Celle,
évêque de Nancy, donna l'absoute.
Pendant toute la matinée, autobus
et trains déversent de nouveaux pèle-
rins dont beaucoup vont prendre
place aux alentours tiu monument,
alors que d'autres attendent l'arrivée
de M. Poincaré qui débarque, en gare
de Praye-sous-Vaudémont, vers deux
heures moins le quart.'
Le président du Conseil est reçu
par le 'maréchal Lyautey. président
du Comité, et par la Municipalité de
Vaudemont.
Le cortège se dirige alors vers l'en-
droit où est édifié le monument. Il y
a là une foule considérable venue
de toute la région, d la Lorraine
comme de l'Alsace.
On remarque les innombrables dé-
légations officielles, celles de l'Acadé-
mie Française et des grands corps
constitués, les parlementaires, les
représentants du corps diplomatique
venus très nombreux. La journée est
belle, mais sur là colline le vent
souffle avec force.
La remise du monument
Le maréchal Lyautey remet le mo-
nument au Gouvernement et remer-
cie les assistants d'être venus si nom-
breux. Après lui, M. Henry Bordeaux
lit le discours que M. Paul Bourget
avait écrit et qu'il n'a pu prononcer.
L'éminent académicien, qui, le pre-
mier, autrefois, salua la première
oeuvre cie Barrès, montre comment
l'idée même qui a présidé à la créa-
tion de l'Académie Française,
est celui qui a inspiré toute l'oeuvre
de Barrés.
M. Moureu, membre de l'Institut, est
venu ensuite apporter l'hommage de
la science à Maurice Barrès qui, s'il a
jeté, dit-il, sur les lettres françaises, le
plus vif éclat, a. « en défendant dans
les dernières années de sa vie la haute
culture, rendu à son pays un service
dont la portée est considérable ».
Dans le discours qu'il a prononce au
nom de la Ligue des Patriotes, M. D.
Ferry, député de Meurthe-et-Moselle,
a montré comment Barrès n'a cessé,
durant sa vie. de développer son être
spirituel et de s'épurer, de se perfec-
tionner, mais l'histoire de son esprit.
c'était l'histoire même de son temps
dont il a ressenti, avec sa riche sensi-
bilité, toutes les passions, toutes les
inquiétudes et toutes les espérances.
« Le rayon divin. »
M. Edouard Warren, député de
Nancy. vint ensuite apporter l'hom-
mage des populations lorraines. Puis
M. Vautrin, maire de Metz, donne lec-
ture d'une lettre qui, dit-il, lui a été
envoyée par Colette Baudoche. Cette
lettre exprime les pensées et les sen-
timents de celles que Maurice Barrès
appelait les « dames de Metz ». « Avec
la réintégration de la Lorraine et de
l'Alsace dans la France, des difficultés
sont mortes, mais d'autres sont nées.
C'est à l'inspiration de celui que vous
glorifiez qu'il faut en demander la so-
lution respect des forces spirituelles
qui ont garanti à notre amour pour la
patrie une survivance que connaissent
rarement les sentiments humains
respect de ces « grandes idées qui met-
tent en émoi tout le fond religieux de
notre race », respect et plus qu'une
tolérance verbale, telle est la consigne
que donnerait Barrés. Que la liberté
nous soit offlciellement laissé. non
pas seulement de susciter l'admiration
des enfants de chez nous en face de
l'architecture de nos églises, mais en-
core de leur rendre sensible une autre
forme de beauté, œuvre des artistes
qui. en sculptant les âmes. y fixent
un rayon divin ».
C'est ensuite Mgr Lagier qui parle
au nom des écoles d'Orient et rap-
pelle l'admiration du ;rand écrivain
pour les missionnaires qui aident et
développent au delà des mers notre
patrimoine national.
«c Après sa vaste inspection en
Orient, ajoute l'orateur.' Maurice Bar-
rès se fit avocat de ces quatre-vingts
congrégations. Ses plaidoiries orales
furent incessantes, sa plaidoirie écrite
tient en deux volumes précieux qui
portent ce nom « Une enquête au
pays du Levant ».
Au nom des écoles d'Orient qu'il a
visitées, au nom des missionnaires
qu'il a encouragés, je viens aujourd'hui
apporter au grand lorrain, Maurice
Barrès. un hommage de reconnais-
sance et d'affection. »
Le discours de M. Poincaré
Après que M le comte de Leusse,
remplacant M. Oberkirch. sous-secré*
taire d'Etat au Ministère du Travail,
empêché, eut apporté l'hommage de
l'Alsace. M. Poincaré prend la parole.
Son discours, écouté dans le plus
grand silence, est empreint d'une
grande émotion; l'on se rend compte
que les sentiments qui y sont expri-
més sont dictés par une vieille et
forte amitié.
« Si je n'avais écouté, dit-il. que des
préférences personnelles, et si je
n'avais craint d'exposer l'inaugura-
tion de ce pieux monument aux ri-
gueurs d'une saison tardive, j'aurais
prié notre illustre compatriote, M. le
maréchal Lyautey et le Comité qui a
pris l'heureuse initiative de cette céré-
monie d'en reporter la date à ce jouY
des morts que Maurice Barrès appe-
lait la cime de l'année.
k J'aurais également insisté pour
qu'on m'autorisât A supprimer le dis-
cours qu'on me demandait et à le rem-
placer par une lecture que j'aurais vo-
lontiers faite moi-même de quelques.
pages empruntées à l'incomparable
méditation sur le 2 novembre en Lor-
raine. C'eût été là, je crois, le plus
bel hommage qui pût être rendu par
un Lorrain et un ami, au penseur, au
poète, au Français dont nous célébrons
aujourd'hui l'impérissable mémoire
Nous avons du moins voulu mettra
ici nos pas clans ses pas, et nous grou-
per. au pied de cette lanterne des
morts pour revoir, en souvenir de luig
ce paysage qu'il a tant aimé.
« 'Il était juste et nécessaire que
nous vinssions nous recueillir sur c«tt«
« colline inspirée » de Sion-Vaudé-
mont. oui était oour lui un des lieux
où souffle l'esprit et qui représentait à
ses yeux un lambeau laissé sur notre
sol par la plus vieille Lorraine.
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