Titre : Bulletin de la Société archéologique de Touraine
Auteur : Société archéologique de Touraine. Auteur du texte
Éditeur : Guillaud-Verger (Tours)
Éditeur : Georget-Joubert (Tours)
Date d'édition : 2008
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429572f
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 29552 Nombre total de vues : 29552
Description : 2008 2008
Description : 2008 (T54). 2008 (T54).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Centre-Val de Loire
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6562371s
Source : Société archéologique de Touraine, 2008-208966
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/11/2013
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- bulletin de la SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE
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Cathédrale de Tours.
Vitrail de la chapelle du Crucifix Roland ROPION
D
ans la cathédrale de Tours le collatéral
1 sud-est, comme vous le savez, bordé de
chapelles dont la quatrième, en partant
de celle (d'ailleurs désaffectée) située
sous la tour sud, est communément nommée : Cha-
pelle du Christ ou Chapelle du Crucifix; appellation
récente due à la présence d'un crucifix aussi remar-
quable par sa taille que par sa sobriété de style. Elle
servait au XIXe siècle au services funèbres des indi-
gents. Elle est éclairée par un très beau vitrail repré-
sentant des armoiries au sujet desquelles les guides
touristiques et les études historiques sont étrangement
muets.
D'après Ranjard ce vitrail est du XV siècle et il le
décrit ainsi : « Dans chacun de ses quatre comparti-
ments se tiennent sous des dais deux personnages, le
donateur et sa femme, tenant leurs armoiries. Ceux
des cotés portent : "écartelé, au 1 et 4 d'argent à
deux fasces de gueules, au 2 et 3 de gueules semé
de trèfles d'or à deux bars adossés de même qui
est de Clermont de Néelle. Dans les écus du milieu,
écartelés, le 1 et 4 sont : "d'azur à une croix d'argent
cantonnée de 4 fleurs de lys d'or qui est de l'abbaye
de Saint Julien ».
Denis Jeanson reprend la même description. Il
ajoute que les écus sont surmontés d'une croix d'or
et émet l'hypothèse qu'on est en présence des armes
de Guy III de Néelle, grand-maître de l'Hôtel de la
reine Isabeau de Bavière (1361-1435)1
J'ai consulté aussi l'ouvrage du chanoine Boissin-
not, si complet et si merveilleusement illustré. A ma
grande perplexité, je n'ai rien trouvé ni au chapitre
des vitraux, ni au chapitre des chapelles.
Avant d'aller plus loin il est nécessaire d'analy-
ser sans complaisance les descriptions données par
Ranjard et de rétablir une lecture correcte du blason-
nement.
Les personnages
Ce sont avant tout des figures héraldiques, des
tenants car ils ont forme humaine, ce seraient des
supports si c'était des animaux ou des soutiens s'ils
étaient des objets inanimés. D. Jeanson a remarqué
qu'ils avaient des ailes; ils ont aussi des aubes blan-
ches; ils ne peuvent figurer que des anges. L'artiste
leur a-t-il attribué les têtes des donateurs? c'est possi-
ble, mais en tous cas pas un couple, car si l'on regarde
bien les huit têtes sont toutes différentes (cheveux,
oreilles, profils des nez, etc.).
Les armes de Néelle
D. Jeanson a raison. Mais il importe de préciser
que dans l'écartelé elle sont en 2 et 3. Généralement
cela signifie que si l'on a affaire à l'écu d'un couple,
elles concernent la femme, et s'il s'agit de l'écu de
leurs descendants, elles sont spécifiques à l'ascendance
maternelle. Le porteur des armoiries du vitrail ne s'ap-
pelle donc pas Néelle, ni Clermont, ce qui met hors
jeu le maître d'hôtel d'Isabeau de Bavière proposé par
Jeanson, lequel au surplus ne s'est pas spécialement
illustré en Touraine. Il portera le nom d'une famille
dont l'écu est reproduit en 1 et 4 de l'écartelé, soit :
d'argent à deux fasces de gueules. Toute la question
est là ; car ces familles sont nombreuses (on en trouve
une cinquantaine dans la dictionnaire de Renesse2 et il
faut trouver celle qui s'est alliée aux Néelle). Il aurait
sans doute suffi de consulter l'Histoire généalogique
et chronologique de la Maison Royale de France, des
pairs et Grands officiers de la Couronne par le père
Anselme de Sainte-Marie ; vulgo : Le Père Anselme.
Mais la bibliothèque municipale de Tours vient de le
classer « incommunicable ».
1. C'est le frère de Blanche de Néelle-Offémont dont il sera
question plus loin.
2. Dictionnaire qui permet de retrouver les titulaires des armoi-
ries en partant des pièces et des meubles qu'elles portent.
Bulletin de la Société Archéologique de Touraine - Année 2008. 125
Vitrail de la chapelle du Crucifix Roland ROPION
D
ans la cathédrale de Tours le collatéral
1 sud-est, comme vous le savez, bordé de
chapelles dont la quatrième, en partant
de celle (d'ailleurs désaffectée) située
sous la tour sud, est communément nommée : Cha-
pelle du Christ ou Chapelle du Crucifix; appellation
récente due à la présence d'un crucifix aussi remar-
quable par sa taille que par sa sobriété de style. Elle
servait au XIXe siècle au services funèbres des indi-
gents. Elle est éclairée par un très beau vitrail repré-
sentant des armoiries au sujet desquelles les guides
touristiques et les études historiques sont étrangement
muets.
D'après Ranjard ce vitrail est du XV siècle et il le
décrit ainsi : « Dans chacun de ses quatre comparti-
ments se tiennent sous des dais deux personnages, le
donateur et sa femme, tenant leurs armoiries. Ceux
des cotés portent : "écartelé, au 1 et 4 d'argent à
deux fasces de gueules, au 2 et 3 de gueules semé
de trèfles d'or à deux bars adossés de même qui
est de Clermont de Néelle. Dans les écus du milieu,
écartelés, le 1 et 4 sont : "d'azur à une croix d'argent
cantonnée de 4 fleurs de lys d'or qui est de l'abbaye
de Saint Julien ».
Denis Jeanson reprend la même description. Il
ajoute que les écus sont surmontés d'une croix d'or
et émet l'hypothèse qu'on est en présence des armes
de Guy III de Néelle, grand-maître de l'Hôtel de la
reine Isabeau de Bavière (1361-1435)1
J'ai consulté aussi l'ouvrage du chanoine Boissin-
not, si complet et si merveilleusement illustré. A ma
grande perplexité, je n'ai rien trouvé ni au chapitre
des vitraux, ni au chapitre des chapelles.
Avant d'aller plus loin il est nécessaire d'analy-
ser sans complaisance les descriptions données par
Ranjard et de rétablir une lecture correcte du blason-
nement.
Les personnages
Ce sont avant tout des figures héraldiques, des
tenants car ils ont forme humaine, ce seraient des
supports si c'était des animaux ou des soutiens s'ils
étaient des objets inanimés. D. Jeanson a remarqué
qu'ils avaient des ailes; ils ont aussi des aubes blan-
ches; ils ne peuvent figurer que des anges. L'artiste
leur a-t-il attribué les têtes des donateurs? c'est possi-
ble, mais en tous cas pas un couple, car si l'on regarde
bien les huit têtes sont toutes différentes (cheveux,
oreilles, profils des nez, etc.).
Les armes de Néelle
D. Jeanson a raison. Mais il importe de préciser
que dans l'écartelé elle sont en 2 et 3. Généralement
cela signifie que si l'on a affaire à l'écu d'un couple,
elles concernent la femme, et s'il s'agit de l'écu de
leurs descendants, elles sont spécifiques à l'ascendance
maternelle. Le porteur des armoiries du vitrail ne s'ap-
pelle donc pas Néelle, ni Clermont, ce qui met hors
jeu le maître d'hôtel d'Isabeau de Bavière proposé par
Jeanson, lequel au surplus ne s'est pas spécialement
illustré en Touraine. Il portera le nom d'une famille
dont l'écu est reproduit en 1 et 4 de l'écartelé, soit :
d'argent à deux fasces de gueules. Toute la question
est là ; car ces familles sont nombreuses (on en trouve
une cinquantaine dans la dictionnaire de Renesse2 et il
faut trouver celle qui s'est alliée aux Néelle). Il aurait
sans doute suffi de consulter l'Histoire généalogique
et chronologique de la Maison Royale de France, des
pairs et Grands officiers de la Couronne par le père
Anselme de Sainte-Marie ; vulgo : Le Père Anselme.
Mais la bibliothèque municipale de Tours vient de le
classer « incommunicable ».
1. C'est le frère de Blanche de Néelle-Offémont dont il sera
question plus loin.
2. Dictionnaire qui permet de retrouver les titulaires des armoi-
ries en partant des pièces et des meubles qu'elles portent.
Bulletin de la Société Archéologique de Touraine - Année 2008. 125
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