Presse et revues
16 pages
Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1930-11-06
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12981 Nombre total de vues : 12981
Description : 06 novembre 1930 06 novembre 1930
Description : 1930/11/06 (A10,N490). 1930/11/06 (A10,N490).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6553757x
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2013
10me Année °. N° 490 - 6 Novembre 1930 LE NUMERO: 75 Centimes
JOURNAL HEBDOMADAIRE DE LA LOCOMOTION AERIENNE
Rédacteur en Chef : Georges HOUARD.
1 ------------------.-----------------------
Rédaction, Administration : 65, Faubourg Poissonnière, Paris IXe
TELEPHONE : PROVENCE 97-49 — CHEQUES POSTAUX : PARIS 443-49
Abonnement d'un an : 25 Fr. - Union Postale 45 Fr. - Autres pays, 60 Fr.
LIRE EN PAGE 4
Le communiqué officiel du C.F.P.Aé.
1A
A l'heure où nous écri-
vons ces lignes, la ren-
trée des Chambres est
imminente. Elle sera
un fait accompli lors-
que ce journal paraî-
tra. Nos confrères poli-
tiques « bien informés » prétendent
que l'une des premières interpella-
tions dont la discussion sera acceptée
par le Gouvernement visera soit l'Aé-
ronautique, soit les affaires exté-
rieures.
iiJiJ
Si le Parlement aborde l'Aéronau-
tique où il y a tant à dire — et sur-
tout tant à faire — on souhaite que
les interpellateurs s'en tiennent aux
questions réellement sérieuses et
qu'ils négligent tout ce qui, ces der-
niers temps, a alimenté la campagne
d'opposition, qu'elle soit de droite ou
de gauche.
Ici, les campagnes de politique
pure nous laissent indifférents. Ce
que nous voulons, c'est que l'Aéro-
nautique soit défendue, soutenue, gé-
rée comme elle doit l'être. L'est-elle?
Là est toute la question.
HHH
Encore une fois, nous affirmons —
et nous l'avons prouvé — ne pas
compter parmi les admirateurs sys-
tématiques du Ministère de l'Air. On
pouvait attendre mieux de ce Minis-
tère que ce qu'il a fait. Cela est évi-
dent. Mais il est non moins évident
que son action n'a pas été aussi né-
gative qu'on persiste à le dire et que,
dès à présent, il a agi pour l'Aéronau-
tique Nationale comme jamais la
Guerre, ni la Marine n'avaient osé le
faire quand elles disposaient de
l'Aviation.
Le Ministre a demandé deux ans
pour organiser son Ministère. Ce
n'était pas assez. S'il est bon de le
stimuler, s'il est bon de combattre sa
tendance — très humaine — à se dé-
clarer satisfait du résultat acquis, il
convient tout de même de constater
que la Guerre et la Marine ne sont
arrivées où elles en sont qu'après plu-
sieurs siècles.
C'est ce que l'on oublie trop facile-
ment lorsque l'on s'émeut de ce que
l'on appelle la « pagaïe aéronauti-
que » : l'Aviation a vingt ans, l'Air,
deux amI Cela explique et excuse
bien des choses.
UN NOUVEL AVION EST SORTI
A l'aérodrome de Buc,
avec le trimoteur Bloch
La politique des prototypes commence à produire ses fruits : les
avions nouveaux sortent de l'usi ne. L'autre jeudi, M. Caquot s'est
rendu à Stuc pour examiner le premier trimoteur métallique réalisé
par les ateliers Marcel Bloch.
L'aérodrome Blériot, à Bue, donne
asile, en ce moment, aux productions
du constructeur Marcel Bloch. Cet
avionneur est encore peu connu de cer-
tains milieux d'aviation; cependant,
ingénieur diplômé de l'Ecole Supérieure
d'Aéronautique, il appartint, pendant la
guerre, à la maison Hirsch, qui, dans
ses ateliers d'ébénisterie, fabriquait les
hélices « Eclair ». C'est à ce titre que
Marcel Bloch collabora quelque temps
avec Henry Potez; par la suite, délais-
sant provisoirement l'aviation, il se con-
sacra uniquement à l'ameublement.
Revenu à l'Aéronautique, M. Marcel
Bloch s'est orienté vers la construction
métallique et, évidemment, cela peut
surprendre de la part d'un spécialiste
du bois. Quoi qu'il en soit, nous avons
vu, jeudi dernier, sur le plateau de Bue,
sa première réalisation.
A notre arrivée, nous sommes ac-
cueillis par l'ingénieur Marcel Riffard,
qui présida, à la suite de son collègue
Pineau, à la construction et aux aména-
gements du trimoteur Bloch.
L'appareil doit être présenté, tout à
l'heure, à M. Caquot. Le Directeur gé-
néral technique vient surveiller sa mois-
son de prototypes; comme elle est abon-
dante, elle promet d'être, en moyenne,
très belle.
Nous saluons également le jeune
constructeur Marcel Bloch, qui est ac-
compagné d'un de ses amis, M. Fran-
çois Binet, ancien ministre, le très po-
pulaire sénateur de la Creuse, M. Mes-
sier, dont les atterrisseurs équipent
l'avion Bloclf, l'ingénieur Magnet, de
la maison Salmson, et le pilote Del-
motte, qui a mis au point l'appareil,
attendent, eux aussi, le visiteur officiel.
Triste saison, le temps reste mena-
çant; un vent violent entraîne heureu-
sement loin de nous une imposante et
ininterrompue cavalcade de gros cu-
mulus. Le bon photographe des Ailes,
M. André Alibert, s'affaire et mitraille
pacifiquement le nouvel avion sous ses
différents aspects. Nos lecteurs en au-
ront ainsi la primeur.
EKD
Mais, sous l'obligeante conduite de
M. Riffard, nous approchons du « nou-
veau-né » qui se silhouette, au loin, en
gris fer, sur le ciel noir. A première
vue, l'avion semble très ramassé, d'un
allongement réduit. Cette impression
est due, en partie, aux groupes moto-
propulseurs latéraux et à l'atterrisseur
à très large voie. La voilure de cet avion
postal, d'une seule pièce, est posée en
porte-à-faux sur le dos du fuselage; les
trois moteurs dont il est équipé sont
des Salmson de 120 CV. Un deuxième
appareil, doté celui-là de moteurs Lor-
raine de même puissance, doit sortir
dans un mois environ.
Tout en écoutant notre aimable cice-
rone, qui multiplie ses explications,
nous avons le loisir d'examiner le
premier avion Mareel Bloch. Une chose
frappe, tout d'abord, c'est le soin et le
fini de sa construction. De plus, il réu-
nit un ensemble de petites innovations
Vue de l'arrière du trimoteur Marcel Bloch. (Photos André — Le Bourget).
qu'il sera extrêmement intéressant de
juger à l'expérience.
« Cette aile, nous dit notre guide,
n'a pas de nervures; son revêtement,
travaillant, est simplement raidi par
des profilés, de section en oméga, rivés
extérieurement aant la pose sur les
longerons.
Ensuite ce sont les trois Salmson
qui retiennent notre attention. Ces mo-
teurs sont tous montés sur des « Si-
lentbloc » qui absorbent fort bien, pa-
raît-il, les vibrations. Ils sont, en outre,
profilés par des capots d'un modèle
nouveau, tenant à la fois de l'anneau
Towned et du capot du N. A. C. A.
Nos regards se partent également sur
les empennages; ils sont en caissons,
de même construction que l'aile et faci-
lement démontables. Le plan fixe ainsi
que la dérive sont réglables en vol par
"le pilote. Une roulette orientable, en
métal léger, remplace la classique bé-
quille; le trimoteur Bloch possède des
freins Messier sur les deux roues. Les
amortisseurs du train sont aussi pro-
duits par la maison Messier.
Nous pénétrons, enfin, dans le fuse-
lage; ce dernier est également recouvert
de tôles planes, rivées sur une char-
pente formée de lisses en U et de ca-
dres. La cabine n'est pas encore amé-
nagée; sa faible hauteur ne permet-
tra d'ailleurs de l'utiliser que pour le
transport du fret et de la poste.
Nous poussons une porte intérieure
et nous voici dans le poste de pilotage.
Ce dernier est carrossé en conduite inté-
rieure, avec des glaces fixes en avant
et sur les côtés; les panneaux du toit,
par contre, vitrés de glaces bleues, sont
Dans ce numéro:
L'hydravion Short « Valetta »
- par André FRACHET.
Une ligne aérienne française
jugée par un journaliste anglais
par Georges HOUARD.
La méthode expérimentale
par Jean HERBILLON.
Controverse sur les ingénieurs
par Jacques MONLAU
L'aviation sanitaire
dans l'air intégral
par Robert CHARLET
La belle mission
du « Général Laperrine »
par Jean FROMENTY. -,
Madagascar vient à l'aviation
par Pierre DESBORDES.
Faut-il créer
des servitudes aériennes ?
par R. CROZET.
L'enquête sur la fin du R-101
par J.-K. AIRCRAFT.
JOURNAL HEBDOMADAIRE DE LA LOCOMOTION AERIENNE
Rédacteur en Chef : Georges HOUARD.
1 ------------------.-----------------------
Rédaction, Administration : 65, Faubourg Poissonnière, Paris IXe
TELEPHONE : PROVENCE 97-49 — CHEQUES POSTAUX : PARIS 443-49
Abonnement d'un an : 25 Fr. - Union Postale 45 Fr. - Autres pays, 60 Fr.
LIRE EN PAGE 4
Le communiqué officiel du C.F.P.Aé.
1A
A l'heure où nous écri-
vons ces lignes, la ren-
trée des Chambres est
imminente. Elle sera
un fait accompli lors-
que ce journal paraî-
tra. Nos confrères poli-
tiques « bien informés » prétendent
que l'une des premières interpella-
tions dont la discussion sera acceptée
par le Gouvernement visera soit l'Aé-
ronautique, soit les affaires exté-
rieures.
iiJiJ
Si le Parlement aborde l'Aéronau-
tique où il y a tant à dire — et sur-
tout tant à faire — on souhaite que
les interpellateurs s'en tiennent aux
questions réellement sérieuses et
qu'ils négligent tout ce qui, ces der-
niers temps, a alimenté la campagne
d'opposition, qu'elle soit de droite ou
de gauche.
Ici, les campagnes de politique
pure nous laissent indifférents. Ce
que nous voulons, c'est que l'Aéro-
nautique soit défendue, soutenue, gé-
rée comme elle doit l'être. L'est-elle?
Là est toute la question.
HHH
Encore une fois, nous affirmons —
et nous l'avons prouvé — ne pas
compter parmi les admirateurs sys-
tématiques du Ministère de l'Air. On
pouvait attendre mieux de ce Minis-
tère que ce qu'il a fait. Cela est évi-
dent. Mais il est non moins évident
que son action n'a pas été aussi né-
gative qu'on persiste à le dire et que,
dès à présent, il a agi pour l'Aéronau-
tique Nationale comme jamais la
Guerre, ni la Marine n'avaient osé le
faire quand elles disposaient de
l'Aviation.
Le Ministre a demandé deux ans
pour organiser son Ministère. Ce
n'était pas assez. S'il est bon de le
stimuler, s'il est bon de combattre sa
tendance — très humaine — à se dé-
clarer satisfait du résultat acquis, il
convient tout de même de constater
que la Guerre et la Marine ne sont
arrivées où elles en sont qu'après plu-
sieurs siècles.
C'est ce que l'on oublie trop facile-
ment lorsque l'on s'émeut de ce que
l'on appelle la « pagaïe aéronauti-
que » : l'Aviation a vingt ans, l'Air,
deux amI Cela explique et excuse
bien des choses.
UN NOUVEL AVION EST SORTI
A l'aérodrome de Buc,
avec le trimoteur Bloch
La politique des prototypes commence à produire ses fruits : les
avions nouveaux sortent de l'usi ne. L'autre jeudi, M. Caquot s'est
rendu à Stuc pour examiner le premier trimoteur métallique réalisé
par les ateliers Marcel Bloch.
L'aérodrome Blériot, à Bue, donne
asile, en ce moment, aux productions
du constructeur Marcel Bloch. Cet
avionneur est encore peu connu de cer-
tains milieux d'aviation; cependant,
ingénieur diplômé de l'Ecole Supérieure
d'Aéronautique, il appartint, pendant la
guerre, à la maison Hirsch, qui, dans
ses ateliers d'ébénisterie, fabriquait les
hélices « Eclair ». C'est à ce titre que
Marcel Bloch collabora quelque temps
avec Henry Potez; par la suite, délais-
sant provisoirement l'aviation, il se con-
sacra uniquement à l'ameublement.
Revenu à l'Aéronautique, M. Marcel
Bloch s'est orienté vers la construction
métallique et, évidemment, cela peut
surprendre de la part d'un spécialiste
du bois. Quoi qu'il en soit, nous avons
vu, jeudi dernier, sur le plateau de Bue,
sa première réalisation.
A notre arrivée, nous sommes ac-
cueillis par l'ingénieur Marcel Riffard,
qui présida, à la suite de son collègue
Pineau, à la construction et aux aména-
gements du trimoteur Bloch.
L'appareil doit être présenté, tout à
l'heure, à M. Caquot. Le Directeur gé-
néral technique vient surveiller sa mois-
son de prototypes; comme elle est abon-
dante, elle promet d'être, en moyenne,
très belle.
Nous saluons également le jeune
constructeur Marcel Bloch, qui est ac-
compagné d'un de ses amis, M. Fran-
çois Binet, ancien ministre, le très po-
pulaire sénateur de la Creuse, M. Mes-
sier, dont les atterrisseurs équipent
l'avion Bloclf, l'ingénieur Magnet, de
la maison Salmson, et le pilote Del-
motte, qui a mis au point l'appareil,
attendent, eux aussi, le visiteur officiel.
Triste saison, le temps reste mena-
çant; un vent violent entraîne heureu-
sement loin de nous une imposante et
ininterrompue cavalcade de gros cu-
mulus. Le bon photographe des Ailes,
M. André Alibert, s'affaire et mitraille
pacifiquement le nouvel avion sous ses
différents aspects. Nos lecteurs en au-
ront ainsi la primeur.
EKD
Mais, sous l'obligeante conduite de
M. Riffard, nous approchons du « nou-
veau-né » qui se silhouette, au loin, en
gris fer, sur le ciel noir. A première
vue, l'avion semble très ramassé, d'un
allongement réduit. Cette impression
est due, en partie, aux groupes moto-
propulseurs latéraux et à l'atterrisseur
à très large voie. La voilure de cet avion
postal, d'une seule pièce, est posée en
porte-à-faux sur le dos du fuselage; les
trois moteurs dont il est équipé sont
des Salmson de 120 CV. Un deuxième
appareil, doté celui-là de moteurs Lor-
raine de même puissance, doit sortir
dans un mois environ.
Tout en écoutant notre aimable cice-
rone, qui multiplie ses explications,
nous avons le loisir d'examiner le
premier avion Mareel Bloch. Une chose
frappe, tout d'abord, c'est le soin et le
fini de sa construction. De plus, il réu-
nit un ensemble de petites innovations
Vue de l'arrière du trimoteur Marcel Bloch. (Photos André — Le Bourget).
qu'il sera extrêmement intéressant de
juger à l'expérience.
« Cette aile, nous dit notre guide,
n'a pas de nervures; son revêtement,
travaillant, est simplement raidi par
des profilés, de section en oméga, rivés
extérieurement aant la pose sur les
longerons.
Ensuite ce sont les trois Salmson
qui retiennent notre attention. Ces mo-
teurs sont tous montés sur des « Si-
lentbloc » qui absorbent fort bien, pa-
raît-il, les vibrations. Ils sont, en outre,
profilés par des capots d'un modèle
nouveau, tenant à la fois de l'anneau
Towned et du capot du N. A. C. A.
Nos regards se partent également sur
les empennages; ils sont en caissons,
de même construction que l'aile et faci-
lement démontables. Le plan fixe ainsi
que la dérive sont réglables en vol par
"le pilote. Une roulette orientable, en
métal léger, remplace la classique bé-
quille; le trimoteur Bloch possède des
freins Messier sur les deux roues. Les
amortisseurs du train sont aussi pro-
duits par la maison Messier.
Nous pénétrons, enfin, dans le fuse-
lage; ce dernier est également recouvert
de tôles planes, rivées sur une char-
pente formée de lisses en U et de ca-
dres. La cabine n'est pas encore amé-
nagée; sa faible hauteur ne permet-
tra d'ailleurs de l'utiliser que pour le
transport du fret et de la poste.
Nous poussons une porte intérieure
et nous voici dans le poste de pilotage.
Ce dernier est carrossé en conduite inté-
rieure, avec des glaces fixes en avant
et sur les côtés; les panneaux du toit,
par contre, vitrés de glaces bleues, sont
Dans ce numéro:
L'hydravion Short « Valetta »
- par André FRACHET.
Une ligne aérienne française
jugée par un journaliste anglais
par Georges HOUARD.
La méthode expérimentale
par Jean HERBILLON.
Controverse sur les ingénieurs
par Jacques MONLAU
L'aviation sanitaire
dans l'air intégral
par Robert CHARLET
La belle mission
du « Général Laperrine »
par Jean FROMENTY. -,
Madagascar vient à l'aviation
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