l'Aérophile, 15 Août 1931 227
DEAUVILLE AÉRIEN
VIIIe Rallye de l'Aéro-CInb de France
Deauville fleurie et couronnée d'avions sous
ciel sans soleil et malgré le mauvais temps,
eauville vient, ce 26 juillet 1931, de révéler
au monde que l'aviation de tourisme est née
et qu'elle grandit en force et en prospérité.
:'1 e e gran It en orce et en prosper! e.
M. André Schelcher, commissaire général du
dCl Ye, dans son charmant discours au maire
de Deauville, comparait spirituellement son
e à celui des charmeurs d'oiseaux que l'on
;oit dans nos parcs parisiens. De son bras
edu vers le ciel, il appela soixante-cinq
avions. Il en vint soixante-quatre.
Par un hasard plein d'ironie, le soixante
CIUquième avion qui ne répondit pas à l'ap-
Pel du charmepr, fut celui qui emmenait la
inataire de cet article. Un seul avion, en
> ne put rallier Deauville et, par suite du
uVais temps un instant aggravé sous son
assàge, dut faire demi-tour et revenir à Vil-
lacoublay. -
est ainsi que je suis aujourd'hui, pour la
minière fois, historiographe d'une fête aé-
r- ne à laquelle je n'ai pas assisté.
Uss* vais-je tout de suite céder la plume et
sa Parole à M. André Schelcher en reprodui-
allt son discours qui est le plus aimable ré-
SUM6 de cette manifestation :
l)e""Ville fleurie. vous en avez la preuve devant
Vü est la plage rêvée où notre président,
M. pj rre~^tienne Flandin, aurait pu trouver un dé-
<
rivat fa ses préoccupations actuelles, d'où sortira
t)e~t'~<. notre bien-être à tous, s'il n'avait été
Côte aitlt d'opter non pas pour les plages de la
côte or au e, mais bien pour les para g es beau-
coup normande, mais bien pour les parages beau-
CO ;pllls. austères de la rue de Rivoli 1
Mon s*• eur le Maire, je vous avais promis soixante-
ClllqI.OIIS : il n'en est venu que soixante-quatre!
si vous voulez bien me faire le crédit du seul man-
^Uaivt nous pouvons considérer le Deauville-Aérien
c0lïln ®.Un.gr°s succès. Vous avez, en effet, devant
vous, l'eu nIe ici l'élite de l'aviation, quelque chose
comme l e « gratin » de l'aéronautique, beaucoup
--
des appareils ayant atterri ce matin sur l'aéroport
de Deauville étant conduits par leurs propriétaires,
tous excellents pilotes amateurs, je souligne ce der-
nier mot! =
Nous avons pu voir hier ce tableau charmant :
un jeune homme et une jeune fille, âgés respec-
tivement de sept et de huit ans, descendant le plus
tranquillement du monde de leur avion, le « Jade
Vert », Christiane et Bernard Esders. Rien de plus
naturel peut-être, mais ce qu'il y a d'amusant,
c'est que leur père, qui m'avait demandé de lui
réserver une place de plus au déjeuner, me confiait
gentiment que, si ses enfants pouvaient aller tout
seuls en avion, leur gouvernante leur était abso-
lument indispensable quand ils étaient à table
devant leur déjeuner!
Ce succès, nous le-cdevons beaucoup à vous,
Monsieur le Ministre, qui nous avez montré l'exem-
ple par l'admirable voyage que vous venez de faire
en Afrique, et pour qui le bond, le bond de gazelle
que vous avez fait ce matin de Paris à Deauville,
- doit sembler bien peu de chose à côté de vos tra-
- versées du Sahara et du désert. Nous sommes aussi
très heureux que M. Riché ait pu se libérer de
ses occupations pour venir parmi nous en accom-
pagnant madame Riché.
Voici les principaux artisans de cette journée,
dont je suis peut-être un peu fier, quoique, au fond,
je n'aie qu'un mérite, celui d'avoir comme ami
Eugène Colas, maire de Deauville, un maire, je vous
l'assure, qui « pige » lorsqu'il s'agit de sa muni-
cipalité, et un maire, voyez ma chance, qui avait
justement un aéroport à inaugurer. et quel aéro-
port! Si grand, si grand, que Weymann, s'y trou-
vant comme perdu à, son atterrissage, y fut avec
son autogire, comme cloué sur place!
Un nom qu'il ne faut pas oublier, et qui est
inséparable de celui de Monsieur le Maire, est
celui de M. André, l'âme de ce pays comme tant
d'autres, et à qui nous devons cette très aimable
et parfaite hospitalité.
Tout le reste, Messieurs. c'est vous qui l'avez
fait.
Vous avez souvent vu dans nos jardins parisiens
un bonhomme qui, le bras tendu, présente un
appât, un appât bien choisi. De toutes parts, des
quatre coins du jardin, partent les oiseaux qui,
d'un trait, viennent atterrir impeccablement à ses
pieds. Eh bien!. eh bien, l'appât bien choisi, c'est
Deauville. Les oiseaux. c'est vous, Messieurs, qui
L'arrivée des avions
à l'aérodrome de
Deauville
De gauche à droite :
MM. Colas, maire de
Deauville; Schelcher,
commissaire général du
Rallye ; le maréchal
Franchet d'Espereg, J.-L.
Dumesnil, ministre de
l'Air ; Blaisot, député du
Calvados, et Couhé, ins-
pecteur général de l'avia-
tion civile.
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