l'Aérophile, 15 Avril 1931 127
RÉCEPTION DE BOSSOUTROT ET ROSSI
20 mars 1931
L Aéro-Club de France a reçu, le 20 mars, les
eux nouveaux recordmen de la durée et de la dis-
ance en circuit fermé, Bossoutrot et Rossi. La ré-
union était présidée par M. Etienne Riché, sous-
Secrétaire d'Etat à l'Air.
M. Fernand Lioré, vice-président de l'Aé. C. F.,
dPPela la brillante carrière de l'équipage et associa
Il son succès le nom des constructeurs, Blériot et
Hispano-Suiza. M. Etienne Riché félicita les avia-
teurs et termina en buvant aux « dix mille kilo-
mètres sans escale pour 1931 ». Les deux orateurs
rendirent hommage aux précédents -détenteurs
des records de durée et de distance en circuit fermé, -
Maddalena et Cecconi, qui venaient de périr dans un
accident.
Bossoutrot a reçu, à la suite de son exploit, la
grande plaquette spéciale de l'Aéro-Club de France,
Rossi, la grande médaille de vermeil.
ROGER BOURGEOIS
L'Aéro-Club de France vient d'éprouver en la
Personne de son directeur, M. Roger Bourgeois, une
l>rte cruelle. A la suite d'une récente intervention
chirllegicale, fort grave, qui le mit en état de moin-
tlr résistance, il contracta un refroidissement qui
\tlt, le 10 avril, une issue fatale. Depuis le début
de 1927, Roger Bourgeois remplissait les fonctions
(j directeur du secrétariat et des services de l'Aéro-
,tlb. Sa remarquable intelligence lui permettait,
aVec une grande facilité d'adaptation, de traiter les
(IUet les plus diverses; ses brillantes qualités
lui valurent l'amitié et la confiance de notre prési-
(cot M. P.-E. Flandin.
Roger Bourgeois
"N"é"11 à Paris, Bourgeois fut élève au lycée
Saint j^U*s' puis à la Faculté des Sciences de l'Uni-
versité 6 Paris, où il obtint deux certificats de li-
Pour s science (physique et chimie générale)
de DSU!vant de 19'08 à 1911 ses études à la Faculté
de 1'01 t - Y fut reçu docteur en même temps qu(
d 1 Y fut reçu docteur en même temps qut
au ln' d l'Ecole des Sciences Politiques. Attaché
au ftiiiv re des Affaires étrangères en 1914, il fut
o 1"86 à la déclaration de la guerre. En 1915, il
se vit trlbuer un nouveau service au Quai d'Orsay
Puis fi,t en 1916 à la Direction d'Afrique.
Un
1917 Il etahlit avec M. de Beaumarchais, ambas-
Sadeur C rance, le rapport parlementaire sur la
situatio economique et financière du. protectorat
Maroc
Attaché au ministère du Ravitaillement, en 1918,
il fut, en 1920, nommé chef du cabinet civil de
M. P.-E. Flandin, sous-secrétaire d'Etat à l'Aéro-
nautique. En 1921, il était désigné comme secré-
taire général à la Préfecture du département des
Vosges,, spécialement chargé de la reconstitution des
régions dévastées du département. Il remplit bril-
lamment ses fonctions et quitta son poste avec le
titre de sous-préfet de 2tt classe. Mis en disponibilité
après les élections de 1924, il fut appelé par M. P.-
E. Flandin à prendre la direction du secrétariat et
des services de l'Aéro-Club de France.
Sous-préfet honoraire de lTe classe, il était fait
Chevalier de la Légion d'honneur l'an dernier.
Ses qualités du cœur et de l'esprit, en même
- temps qu'elles étendaient largement le cercle de ses
relations, lui avaient conquis. de solides amitiés.
Autour de lui s'était constitué une ambiance sym-
pathique qui amena à l'Aéro-Club des concours
venus des meilleures zones de la société.
D'une urbanité parfaite et dévoué à l'extrême, il
laissera, parmi ceux qui l'ont connu, d'unanimes
regrets. - - G. Bl.
Les obsèques ont eu lieu le mardi 14 avril en
l'église de Notre-Dame-des-Champs, l'inhumation
au cimetière d'Argenteuil. 1
Les membres du conseil d'administration et du
comité de direction de l'Aéro-Club de France, les
représentants de ses diverses commissions et de
nombreuses personnalités du monde de l'aéronau-
tique, dont nous nous excusons de ne pas citer les
noms, tant elles furent nombreuses, assistaient à la
cérémonie.
A la sortie de l'église, M. P.-E. Flandin, ministre
des Finances, président de l'Aéro-Club de France,
dont Roger Bourgeois fut à plusieurs reprises le
collaborateur, prononça quelques paroles de dernier
adieu.
« D'une intelligence aussi rapide que souple,
d'une fidélité dans le dévouement inexprimable.
d'une amabilité de caractère parfaite, c'était un
plaisir que de lui confier un travail urgent ou dif-
ficile, car il le surmontait toujours.
« On eut dit même que les difficultés d'une tâche
excitaient son esprit de telle sorte qu'il réussissait
mieux encore à vaincre ou à tourner les obstacles
qu'à expédier les affaires trop simples.
« Excellent organisateur, plein de tact et de me-
sure, dévoué à ses fonctions, possédant au plus haut
point le sens de la vie et des hommes, Roger Bour-
geois a été un grand serviteur de l'Aéro-Club de
France, et dans la mesure où l'action de notre As-
sociation se confond avec les destins de l'aéronau-
tique, un artisan précieux de l'essor des ailes fran-
çaises. »
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