Presse et revues
20 pages
Titre : L'Aérophile
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-08-01
Contributeur : Besançon, Georges (1866-1934). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344143803
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25059 Nombre total de vues : 25059
Description : 01 août 1906 01 août 1906
Description : 1906/08/01 (A14,N8)-1906/08/31. 1906/08/01 (A14,N8)-1906/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65512884
Source : Musée Air France, 2013-273394
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/10/2013
L'AÉROPHILE Ili]
Pierre Perrier. Att. à 4 h., à Arnienlières, près Château-Thierry (Aisne). Durée : 4 h. Dis-
tance : 95 kil.
15 août. — Midi. Aéro-Club II (1.550 m3) ; MM. E. Barbotte, Monin, Méry, Bernheim
Att. à 6 h., à Silérieux (Hainaut-Belgique). Durée : 6 h. Distance : 240 kit. Vitesse moyenne
à l'heure : 40 kil. L'atterrissage fut causé par un orage qui rejoignit les aéronautes après
les avoir suivis durant toute la traversée. Il y avait encore à bord 200 kil. de lest sur
360 kil. emportés.
15 août. — 3 h. 35 du s. Katherine-Uamilton (800 m') ; MM. Frank P. Lahm, J.-C. M. Coy.
Att. à 7 h. 5, à Coucy-les-Eppes (Aisne). Durée : 3 h. 30. Distance : 138 kil.
15 août. — 3 h. 45 du s. Aéto-Club IV (500 m3) ; M. le docteur da Silva, Joseph da Silva.
Att. à 4 h. 45, à Mareil-en-France (S.-et-O.). Durée : 1 h. Distance : 28 kil.
15 août. — 600 KILOMÈTRES EN 14 HEL REIS. — Les ascensions du 15 août 1906 ont été mar-
quées par une fort belle performance de distance.
Le ballon Eros (2.000 m3), piloté par le comte Hadelin d'Oultremont, aidé du comte
Henry de La Vaulx, s'éleva du parc de l'Aéro-Club, le soir du 15 août, à 7 h. 30. Le temps
était orageux et semblait peu favorable à un long voyage. De fait, le comte d'Oultremont
dut faire au début de considérables sacrifices de lest, l'équilibre étant fort instable. La nuit
vint bientôt, très noire, rendant difficile le repérage de la route. Les aéronautes purent
cependant constater une direction générale N.-E. malgré des écarts assez considérables.
Le Rhin fut franchi vers Bonn ; dans le lointain on voyait des éclairs fréquents. Le mau-
vais temps commença réellement avec le lever du soleil. Le ballon planait entre 2.000 et
2.500 m., où régnait une température de 2° seulement avec une véritable bourrasque de
neige. Au-dessous, les nuages crevaient en une pluie abondante. Le temps achevait de se
gâter. Le comte d'Oultremont se décida à atterrir. La descente s'effectua le 16 août, à
9 h. 30 du m., dans d'excellentes conditions, à Altenhagen, commune de Heppen, à une
dizaine de kilomètres au N.-E. de Bielefeld (Westphalie). à une centaine de mètres de la
frontière de la principauté de Lippe. La distance à vol d'oiseau est de 600 kilomètres pour
une durée de 14 heures, soit une vitesse horaire moyenne de 43 kil. environ.
Le comte d'Oultremont était depuis longtemps considéré comme un de nos plus bril-
lants pilotes. Il a fait en qualité de second du comte de La Vaulx, qui fut son maître ès-
aérostation, la célèbre traversée Paris-IIull ; Paris-Ossun en 1903 ; Paris-Aix-la-Chapelle, etc.
Parmi les meilleures ascensions qui lui appartiennent en propre, citons Saint-Cloud-Bin-
gen-sur-Rhin (132 kil., 23 juillet 1901), qui fit de lui pendant de longs mois un des déten-
teurs de la Coupe du Gaulois ; Paris-Kirn qui lui valut d'être, l'année dernière, l'un des
lauréats du Grand Prix de l'Aéro-Club de France, etc., sans compter ses succès brillants
dans divers concours d'atterrissage, notamment à Pau, le 30 janvier dernier. Le raid
Saint-Cloud-Biefeleid vient à ce jour au troisième rang parmi les ascensions de distance
de l'année, apiès Pau-Guadiz (704 kil. par-dessus les Pyrénées et l'Espagne), le mémorable
voyage du si regretté Jésus Duro, et Saint-Cloud-Cobourg (660 kil.) par le comte de La
Vaulx, traversée relatée plus haut. Il apporte une nouvelle et éclatante consécration aux
capacités rares et à la valeur unanimement reconnue du comte Hadelin d'Oultremont.
20 aoûï. — Midi. Katherine Ilamilton (800 m3) ; MM. Frank P. Lahm, James C. Me. Coy.
Att. à 6 h. 40 à La Ferlé-Gaucher (S.-et-U, après avoir fait a 5 h. 45 une escale de
10 minutes près de Coulommiers. Durée totale 6 h. 40. Distance totale : 80 kil.
MORT DE JÉSUS-FERNANDEZ DURO
C'est avec une pénible émotion que le monde aéronautique a appris la mort
de Jésus-Fernandez Duro, survenue à Saint-Jean-de-Luz, le 9 août 1906, après
quelques jours à peine de maladie.
Fondateur du Real Aereo-Club de Espana, membre et pilote de l'Aéro-Club de
France, Jésus-F. Duro était devenu, en peu de temps, un des aéronautes les plus
en vue de notre époque. Dans la notice biographique qu'il lui consacrait ici même
en novembre 1905, notre collaborateur Lagrange retraçait les débuts de cette
rapide et brillante carrière.
A ce moment, Duro venait de se classer second dans le premier Grand-Prix de
l'Aéro-Club, avec son magnifique voyage Paris-Lindenau (1.080 kil. en 13 h. 56).
Les 22-23 janvier 1906, au cœur de l'hiver, il accomplissait cette admirable tra-
versée nocturne Pau-Guadiz (Grenade), 704 kil. par-dessus les Pyrénées et l'Espa-
gne entière, un des exploits les plus merveilleux, par l'audace et l'endurance, que
puisse compter le sport aérien et qui fit de lui le premier tenant de la Coupe des
Pyrénées, fondée par M. Deutsch de la Meurthe. Plus récemment, avec le
lieutenant Herrera, son vaillant compagnon du Grand Prix, il allait de Barcelone
à Salces (Pyrénées-Orientales), après avoir décrit, dans son célèbre ballon El
Huracan, un immense et hasardeux circuit au-dessus de la Méditerranée (1). Au
moment même où la mort l'a surpris, il se disposait à essayer, aux environs de
Saint-Jean-de-Luz, un aéroplane à moteur que lui construisaient, à Paris,
MM. Mallet et Tatin. Il était l'un des champions espagnols de la Coupe aéronau-
1) Voir VAérophile de janvier et mai 19C6-
Pierre Perrier. Att. à 4 h., à Arnienlières, près Château-Thierry (Aisne). Durée : 4 h. Dis-
tance : 95 kil.
15 août. — Midi. Aéro-Club II (1.550 m3) ; MM. E. Barbotte, Monin, Méry, Bernheim
Att. à 6 h., à Silérieux (Hainaut-Belgique). Durée : 6 h. Distance : 240 kit. Vitesse moyenne
à l'heure : 40 kil. L'atterrissage fut causé par un orage qui rejoignit les aéronautes après
les avoir suivis durant toute la traversée. Il y avait encore à bord 200 kil. de lest sur
360 kil. emportés.
15 août. — 3 h. 35 du s. Katherine-Uamilton (800 m') ; MM. Frank P. Lahm, J.-C. M. Coy.
Att. à 7 h. 5, à Coucy-les-Eppes (Aisne). Durée : 3 h. 30. Distance : 138 kil.
15 août. — 3 h. 45 du s. Aéto-Club IV (500 m3) ; M. le docteur da Silva, Joseph da Silva.
Att. à 4 h. 45, à Mareil-en-France (S.-et-O.). Durée : 1 h. Distance : 28 kil.
15 août. — 600 KILOMÈTRES EN 14 HEL REIS. — Les ascensions du 15 août 1906 ont été mar-
quées par une fort belle performance de distance.
Le ballon Eros (2.000 m3), piloté par le comte Hadelin d'Oultremont, aidé du comte
Henry de La Vaulx, s'éleva du parc de l'Aéro-Club, le soir du 15 août, à 7 h. 30. Le temps
était orageux et semblait peu favorable à un long voyage. De fait, le comte d'Oultremont
dut faire au début de considérables sacrifices de lest, l'équilibre étant fort instable. La nuit
vint bientôt, très noire, rendant difficile le repérage de la route. Les aéronautes purent
cependant constater une direction générale N.-E. malgré des écarts assez considérables.
Le Rhin fut franchi vers Bonn ; dans le lointain on voyait des éclairs fréquents. Le mau-
vais temps commença réellement avec le lever du soleil. Le ballon planait entre 2.000 et
2.500 m., où régnait une température de 2° seulement avec une véritable bourrasque de
neige. Au-dessous, les nuages crevaient en une pluie abondante. Le temps achevait de se
gâter. Le comte d'Oultremont se décida à atterrir. La descente s'effectua le 16 août, à
9 h. 30 du m., dans d'excellentes conditions, à Altenhagen, commune de Heppen, à une
dizaine de kilomètres au N.-E. de Bielefeld (Westphalie). à une centaine de mètres de la
frontière de la principauté de Lippe. La distance à vol d'oiseau est de 600 kilomètres pour
une durée de 14 heures, soit une vitesse horaire moyenne de 43 kil. environ.
Le comte d'Oultremont était depuis longtemps considéré comme un de nos plus bril-
lants pilotes. Il a fait en qualité de second du comte de La Vaulx, qui fut son maître ès-
aérostation, la célèbre traversée Paris-IIull ; Paris-Ossun en 1903 ; Paris-Aix-la-Chapelle, etc.
Parmi les meilleures ascensions qui lui appartiennent en propre, citons Saint-Cloud-Bin-
gen-sur-Rhin (132 kil., 23 juillet 1901), qui fit de lui pendant de longs mois un des déten-
teurs de la Coupe du Gaulois ; Paris-Kirn qui lui valut d'être, l'année dernière, l'un des
lauréats du Grand Prix de l'Aéro-Club de France, etc., sans compter ses succès brillants
dans divers concours d'atterrissage, notamment à Pau, le 30 janvier dernier. Le raid
Saint-Cloud-Biefeleid vient à ce jour au troisième rang parmi les ascensions de distance
de l'année, apiès Pau-Guadiz (704 kil. par-dessus les Pyrénées et l'Espagne), le mémorable
voyage du si regretté Jésus Duro, et Saint-Cloud-Cobourg (660 kil.) par le comte de La
Vaulx, traversée relatée plus haut. Il apporte une nouvelle et éclatante consécration aux
capacités rares et à la valeur unanimement reconnue du comte Hadelin d'Oultremont.
20 aoûï. — Midi. Katherine Ilamilton (800 m3) ; MM. Frank P. Lahm, James C. Me. Coy.
Att. à 6 h. 40 à La Ferlé-Gaucher (S.-et-U, après avoir fait a 5 h. 45 une escale de
10 minutes près de Coulommiers. Durée totale 6 h. 40. Distance totale : 80 kil.
MORT DE JÉSUS-FERNANDEZ DURO
C'est avec une pénible émotion que le monde aéronautique a appris la mort
de Jésus-Fernandez Duro, survenue à Saint-Jean-de-Luz, le 9 août 1906, après
quelques jours à peine de maladie.
Fondateur du Real Aereo-Club de Espana, membre et pilote de l'Aéro-Club de
France, Jésus-F. Duro était devenu, en peu de temps, un des aéronautes les plus
en vue de notre époque. Dans la notice biographique qu'il lui consacrait ici même
en novembre 1905, notre collaborateur Lagrange retraçait les débuts de cette
rapide et brillante carrière.
A ce moment, Duro venait de se classer second dans le premier Grand-Prix de
l'Aéro-Club, avec son magnifique voyage Paris-Lindenau (1.080 kil. en 13 h. 56).
Les 22-23 janvier 1906, au cœur de l'hiver, il accomplissait cette admirable tra-
versée nocturne Pau-Guadiz (Grenade), 704 kil. par-dessus les Pyrénées et l'Espa-
gne entière, un des exploits les plus merveilleux, par l'audace et l'endurance, que
puisse compter le sport aérien et qui fit de lui le premier tenant de la Coupe des
Pyrénées, fondée par M. Deutsch de la Meurthe. Plus récemment, avec le
lieutenant Herrera, son vaillant compagnon du Grand Prix, il allait de Barcelone
à Salces (Pyrénées-Orientales), après avoir décrit, dans son célèbre ballon El
Huracan, un immense et hasardeux circuit au-dessus de la Méditerranée (1). Au
moment même où la mort l'a surpris, il se disposait à essayer, aux environs de
Saint-Jean-de-Luz, un aéroplane à moteur que lui construisaient, à Paris,
MM. Mallet et Tatin. Il était l'un des champions espagnols de la Coupe aéronau-
1) Voir VAérophile de janvier et mai 19C6-
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