LA REVUE
DU TourmG LLUB
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PASSY
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C/C Postal Paris - 3258
34E ANNÉE — N° 358
JUILLET 1924
65, Avenue de la G~ Armée - PARJ S (16î)
COMITÉ DE DIRECTION :
MM. HENRY DEFERT, Président du Touring-Club de France.
LÉON AUSCHER, Vice-Président — EDMOND CHAIX, R. GENDRIN, G. CLÉMENT, Administrateurs
t ** Bureaux du T. C. F. sont ouverts
tous les jours, sauf le lundi matin,
4H 12h. et de 13 h. 45 à 18 h. 1/2
RÉDACTEUR EN CHEF :
BAUDRY DE SAUNIER
Les manuscrits ne sont pas rendus
Jours de réception du Président :
Mercredi et Samedi
de 14 h. 1/2 à 18 h. 1/2
le Gouffre du Guiers-Mort
( Grande-Chartreuse)
- très juste titre, le Touring-Club
explique à accroître la fréquentation
et massif de la Grande-Chartreuse
et 4 Y développer le séj our des esti-
Ilt:ts. Il est certain que, malgré sa
gla. este altitude et son absence de
gll Clers, ce célèbre massif monta-
(l eyx est un des joyaux pittoresques
t01¡t a. France. Caractérisées, comme
t0 es les formations calcaires, par
escarpements farouches et des
r idables, dont les teintes
s'e lées rutilent au grand soleil ou
pent, doucement lilacées, sous
les cels un peu brumeux, les crètes et
Ch eIrltes multiples de la Grande-
f). creuse dominent des combes
traîches et verdoyantes ; la défores-
r, n y a pas encore exercé ses
la. l'ges. Il serait superflu de refaire
S^e des classiques curiosités dont la
[lit lltation est mondiale. Mais il faut
re e plusieurs autres demeurent
élément trop peu connues : par
le, les cavernes où prennent
tellt source les deux principaux tor-
s du Guiers-Vif et du Guiers-Mort.
Istir'-, Ment, la première étude sérieuse
qù.' en fut faite, en 1899, a montré
l'Oron avait exagéré l'extension et
mentation stalagmitique de ces
réptes. Mais cette recherche, en vérité
Dlèt a.ra.toire, est demeurée incom-
Mèt Si elle a expliqué le fonctionne-
ls et l'origine des « sources » du
tigS- Vif, elle a établi qu'une inves-
tie lon plus approfondie, au moyen
Çues travaux de déblaiement
tu,, Irait peut-être à d'autres trou-
vailles souterraines. Au-dessus de la
source du Guiers-Mort ,1a glacière natu-
relle du Trou-du-Glas (1658 ou 1697
mètres d'altitude), quoique peu éten-
due (350 mètres de longueur) a fait
voir que « le vaste puits réputé
insondable », qui la termine, ne pré-
sente d'abord que 25 mètres de pro-
fondeur à pic : la basse température
(+ 1 à + 2 Co) avait empêché d'y
descendre en 1899. Mais avec les
précautions et l'équipement conve-
nables, il ne sera pas difficile de véri-
fier si ce gouffre se prolonge dans l'in-
térieur de la montagne. C'est un ancien
point de vidange d'un cours d'eau
intérieur ; s'il n'est pas obstrué, par
des éboulis, il n'y aurait rien d'im-
possible à ce qu'il allât déboucher,
350 ou 400 mètres plus bas, parmi les
voûtes de la caverne du Guiers-Mort.
Certes, il y a bien des chances pour
que des obstructions insurmontables
empêchent de retrouver cette com-
munication virtuelle. Mais un heu-
reux hasard pourrait parfaitement,
y livrer l'accès à quelque réseau com-
plexe et grandiose de cavités, dans
le genre de celles qui ont été ré-
vélées, depuis une quinzaine d'an-
nées, en Autriche, à des altitudes
analogues, avec les immenses gla-
cières naturelles du Dachstein
(10 kilomètres de galeries connues) et
du Tennen-Gebirge (30 kilomètres de
galeries, la plus grande caverne d'Eu-
rope (1).
(1) Depuis la rédaction de cette notice, la
société sportive des Jarrets d'Acier de Grenoble
a précisément réalisé une partie de ces prévi-
sions ; d'après une lettre du 20 mai, qu'a bien
voulu nous communiquer M. Léon Auscher,
deux caravanes, dirigées par M. P. Philippe,
D'autre part, précisément, au-dessus
des grottes du Guiers-Mort, le com-
mandant Piboudet et le général
Gambiez ont découvert, en 1912-1913,
dans les rochers de Bellefond, un im-
mense lapiaz dit « le Jardin », des plus
curieux : tout hachuré de grandes cre-
vasses calcaires, pareilles à celles d'un
glacier, il renferme certainement des
abîmes bouchés ou ignorés, et il cons-
titue une ample surface d'absorption
des pluies et de neiges fondues qui sont
l'origine des sources du Guiers-Mort.
Une exploration minutieuse de cette
région fissurée produirait certaine-
ment des résultats (voir Revue T. C. F.
janvier 1919 et guide-bleu Joanne
Dauphiné, édit. 1924, p. 137).
En attendant, le Touring-Club avec
le concours de l'Administration Fores-
tière, vient de faire aménager une
singularité géologique remarquable
ont fait, les 17 et 18 mai derniers, une nou-
velle exploration du Trou-du-Glas. Il en résulte
que le « puits insondable », est bien fermé à
25 mètres ; — qu'un autre puits (Perrin) et des
prolongements ont été découverts ; — que des
déblaiements de couloirs obstrués devront être
continués ; — qu'au bout de 800 mètres, (au
moins) on a atteint un cours d'eau souterrain,
qui pourrait bien communiquer avec le Guiers-
Mort ou Fontaine-Noire, et où l'on a trouvé
sur le roc des inscriptions antérieures à 1914 ;
— et qu'une expérience à la fluoresceine est
nécessaire. La visite du 13 juillet 1899 ayant
été arrêtée, derrière le premier gouffre, à
350 mètres, seulement de l'entrée «malgré cinq
« heures de scrupuleuses recherches dans les
« moindres fissures et recoins visibles », il est
probable que, depuis lors, des désobstructions
ou agrandissements naturels se sont produits
sous l'action des eaux infiltrées : le cas est
fréquent dans les rivières, souterraines à com-
mencer par Padirac, le Tindoul de la Veys-
sière, etc. — En tous cas la suite des explo-
rations au TPou-du-Glas s'impose, comme
pouvant provoquer de très intéressantes trou-
vailles. — E. A. M.
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