Titre : Journal de Fourmies : hebdomadaire (non politique) ["puis" hebdomadaire indépendant], littéraire, scientifique, industriel et commercial...
Éditeur : [s.n.] (Fourmies)
Date d'édition : 1885-01-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327974266
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 janvier 1885 25 janvier 1885
Description : 1885/01/25 (A9,N652). 1885/01/25 (A9,N652).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85875
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
Neuvième année. N* 652 Dix celltlme8 le Numéro. Dimanche 25 Janvier 18b5
t '1 ,
LE JOIIBKAL DE FOUBHIES
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ET DES ARRONDISSEMENTS D'AV ES NES ET DE VER VINS
Prix dM AbOBMmeati:
1. 1 bi-hebd. Hebdom. Pour Omets
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9ti. 40; ifn. SOIR : 12 h. 20; 2 h. 40;
f tt.j l'l h, 20; 2 h. 10;
MATIN : 7 S U.: hf 15; 7 h.f« h.; 9 II.
VOITURES PUBLIQUES
Omnibus pour Wignchies - De Trélon par Glugeon. Do La Cupelle par Wignohies.
Mp.oRet. i 9 b. to, 2,40, 5,40 04P. dti - 10 h. 45. 1 h. 10 6 ii.45 DÓpart d. - ♦ h. du BO;T.
LETTRES PARISIENNES
CtfftspMéuce particulière 4i Janrial de Voaraies
- •• DCLII
SOMMAIRE
Voyage au pays breton. - Le oeau et la salade.-
Discourt simultanés ou successifs. On aborde
le sujet scabreux des élections. La question
de suppression du Sénat par un Congrès.
Gran,t"ur et dtcartmc" des Baux. M. Rameau
inquiet du prix des loyert
Paris, le 22 janvier 1885.
Lundi et mardi - vous voyez que c'est
déjà de l'histoire ancienne, comme la décou-
verte de l'alcoolisation par notre bisaïeul
Noé, la plupart de mes confrères parisiens
ont raconté, avec force détails, que deux de
nos ministres, bretons de naissance, étaient
allés banqueter eu Bretagne. Vous ne voyez
aucun niai à cela, n'est-ce pas ?..
A tVmv t s cœurs b'on né* que la patrieest ,'hè"o!
MM. Waldeck-Rousseau et Mart: n-Feuillée
ont mang * à Rennes du veau et de la salade.
A Rennes, messieurs.
Où i»Mit-on être Mieux q t'au nin do sa fpm.\lo"
Au dessert, ils ont prononcé des discours.
Les journaux qui rapportent ces choses par
le menu ajoutent gravement, comme il con-
vient en pareilles matières :
« Les deux ministres ont pris succellioe-
« ment la parole, »
Voyez-vous ça t.. successivement] C'est le
contraire qui m'aurait étonné ; car il ne me
semblerait pas naturel que, même dans un
banquet breton, deux ministres se levassent
en même temps, pour parier en même temps
et gesticuler en même temps. L'auditoire, en
tous cas, aurait beaucoup de mal à happer
au passage quelques bribes des deux haran-
guet.
M. Waldeck-Rousseau. Messieurs, vous
savez que j'ai toujours été partisan.
M. Martil&-Feuillfle.,- Il est certain,mes-
sieurs, et tous les documents statistiques no us
en apportent de nouvelles preuves, que.
M. Waldeck-Rousseau. Du scrutin de
liste.
M. Martin-Feuillée. La crise est géné-
rale, et que toutes les nations européennes.
M. Waldeck-Rousseau. Je le suis) plus
que jamais, et cependant je reconnais.
M. Martin-F euillée. Tout aussi cruel-
lement éprouvées que la France. En ce
qui conct-eni l'agriculture.
M. Waldeck-Rousseau. Que le scrutin
d'arrondissement uvait du bon.
M. Martin-F euillée. Dont la situation
est digfle d'intérêt.
M. Waldeck-Rousseau. Dans beaucoup
de cas les voies émis ont été.
M. Martin-F euillée. Je crois que. le
gouvernement. et les Chambres. Ah 1 par-
don, mon cher collègue, on ne s'entend plus
du tout; finissez, finissez,.
M. Waldeck-Rousseau. Vous êtes bien
bon.
M. Martin-F euillée. Je parlerai après
vous 1
*
* *
Ayant parlé successivement, les ministres
ont été très bien entendus et très bien com-
pris. L'un a fait l'éloge du scrutin de liste
le scrutin de l'avenir, en couronnant de
-i
roses le scrutin d'arrondissement, tfeef" dire
en parant la victime vouée au nàetqftte. L'au-
tre a touché, d'une main prudente. A la que.
tion des bestiaux et des bl." ll. a essayé
d'être agréable à la fois *"JT .jfpljjrthniiifltflfc
()18 aux P p
et aux libre-échangistes. « Il faut, a-t-il dit,
« chercher un juste équilibre entre les inté-
« rêts des producteurs et ceux des consom-
« mateurs ; il faut, premièrement mettre le
« producteur national en état de lutter à ar-
« mes égales contre les producteurs étran-
« gers. »
Le compte-rendu télégraphique constate
qu'on a beaucoup applaudi. CI dst tout. Je
m'étonnne que personne n'ait dit à Son Excel-
lence Martin :
« Mais, monsieur le ministre, puisque vous
« posez le problème, ayez donc l'obligeance
« d'mtliquer la solution !»
Il est vrai que Son Excellence Martin eût
été bien embarrassé.
Les deux orateurs du banquet de Rennes
ont abordé le chapitre délie it des élections
sénatoriales.
« Ces élections, messieurs, nous en avons
« l'sssuranco, ne pourront que fortifier nos
« institutions républicaines.»
Hum t hum 1.
Elles pourraient bien les fortifier en les dé-
molissant quelque peu. Le scrutin du 25
janvier nous ménage peut-être plus d'une
surprise.
Les j 3urnaux bien pensants constatent avec
douleur que les citoyens électeurs sont moins
débonnaires qu'autrefois. Ils regimbent de-
vant le programme tout fait que leur pré-
sente le candidat. « Attendez, disent-ils, c'est
« nous qui allons le rédiger, le programme,
« et s'il ne vous convient pas, vous savez,
« mon bonhomme t .D
Le bonhomme est obligé de se retirer pi-
teusement,. ou bien d'avaler le programme,
comme on avale une pilule qui, le lendemain,
ne fera plus aucun effet.
N'est-ca pas l'abomination de la désola-
tion t..
*
V *
Je vois, par exemple, que, dans un assez
grand nombre de circonscriptions, la ques-
tion de Vexistence même du Sénat est posée
par les comités.
Cela peut devenir embarrassant.
« Aujourd'hui, dit un honnête tartineur,
« qui a vraiment r air navré, aujourd'hui il
« est do mode d'en vouloir à l'institution
« du Sénat ; et certains candidats sénato-
« riaux acceptent parfaitement l'unique mis-
« sion de renverser la maison dai s laquelle
« ils prient, les électeurs de les envoyer sié-
« ger. »
Il reste à savoir si ces candidats se consi-
déreront comme sérieusement liés et si, une
fois incrustés dans leurs fauteuils du Luxem-
bourg, ils ne répondront pas aux électeurs
impatients qui les sommeront de s'exécuter :
« On est très bien ici pour digérer et rior-
« mir.»
Pourtant il se peut qu'à un moment don-
né, l'électeur farouche force ses mandataires
à remplir leur mandat ; il se peut que le
mouvement s'accentue et que la question de
la suppression du Sénat soit enfin posée de-
vant un Congrès.
Devant un congrès I. A Versailles 1 Dans
la grande salle des ongueulements solennels !
Quelle j4i6!'p0tlP '«e bon M. Rameau, qui
Ïléljfairteutes ses larmes en voyant sa chere
tHtë4twVepaa4!tea mourir abandonnée, dé-
sertée, oubliée !. comme cette étrange cité
.u,.1r. ;er Mérimée, inspecteur
des monumént8 nistonqaes, '4ifftueft
Provence, vers 1834.
Quel tableau de ville morte ! Je voudrais
pouvoir citer toute la description, mais l'es-
pace me manque, et d'ailleurs les extraits
suivants feront assez comprendre l'impres-
sion que dut éprouver le savant voyageur
devant la malheureuse abandonnée.
*
* *
« De Saint-Remy, dit-il, je partis pour les
Baux : c'était autrefois une ville florissante,
séjour d'une cour d'amour, domaine de puis-
sants seigneurs qui donnaient dos podestats
à toute la Provence. Aujourd'hui, c'est une
vaste solitude.
« Sa position est des plus pittoresques ;
comme toutes les villes du moyen-âge, elle
est perchée au sommet d'un rocher de diffi-
cile accès. On y parvient après avoir tour-
noyé longtemps dans un sentier escarpé. Du
sommet on juge parfaitement de l'aspect du
pays. Les Baux forment l'extrémité occiden-
tale d'une espèce d'amphithéâtre naturel tan-
gent à un au're amphithéâtre beaucoup plus
vaste ; au midi une plaine basse se - termine
à la mer.
« La roche, sur laquelle la ville est cons-
truite, est un calcaire très tendre qui se taille
avec fac lité, mais se décompose et tombe en
efflor.^scence à l'air, d'une manière bizarre,
formant ainsi des cavités plus ou moins pro-
fondes et de l'aspect le plus varié. Sa mollesse
et aa compacité ont donné sans doute aux
premiers habitants du bourg l'i,lée de se tail-
er une ville dans le roc vif, au lieu d'élever
des maisons et des murailles en entassant
pierres sur pierres. L'ancien château, dont
es restes occupent une partie considérable
dans l'emplacement de la ville, est en grande
partie construit, ou plutôt travaillé de cette
manière
« Rien de plus extraordinaire que cette
ville qui pourrait contenir au moins six mille
âmes, et dans laquelle on a peine à trouver
un habitant. Beaucoup de maisons ont des
façades élégantes dans le style de la Renais-
sance ou du XVIII. sièclo; mais les fenêtres
sont brisées, les toits à moitié détruits, les
portes sans serrures. Une derni-douzfin de
mendiants composent toute la population, i
J'ai remarqué sur un mur : Poste aux lettres,
Mais qui peut écrire aux Baux Y II n'y a pas
même un cabnret, On m'a dit que la plus
belle maison de la ville se louerait pour dix
francs l'année, si l'on pouvait en découvrir
le propriétaire. Les mendiants errant et les
bohémiens, qui poussent quelquefois leurs
excursions jusque-là, enfoncent d'un coup
de pied une porte vermoulue, et s'établissont
pour quelques jours dans un do ces manoirs
antiques qu'ils quittent bientôt pour repren-
dre leur course vagabonde.
« Le spectacle d'une ville romaine, dont il
ne reste plus que des substructions, parle
bien moins à l'imagination que celui de cette
ville habitable et qui n'est pas habitée; Il y a
la différence entre une catastrophe racontée
et un désastre dont on est le témoin. »
Puisse le bon M. Rameau ne pas voir ces
choses terribles : « Versailles abandonné
« comme les Baux, Versailles mort comme
« les Baux,. et les plu belles maisons de la
« rue des Réservoirs à louer pour dix francs
« par an h)
S. DELBOS.
» -
IFORATJO
Affaires de Chine
ACTE HOSTILE A LA FRANCE
Londres, '20 janvier
On télégraphie de Hong-Kong que te gouver-
neur de cette lie a notifié, par ordr-j de son gou-
vernement, aux autorités 'nari imcs du port, de
ne p UB laisser dorénavant les navires de guerre
français se rÓ,)lIrer. s'équiper et s'approvision-
ner, quand bien m me i!s arriveraient avec des
avaries DI" provenant pas du lutte avec les Chi-
noill. Ce fait Oit considéré comme un vérûable
acte d'hostilité oramis par l'Angleterre envers
la Prince, dans le but évident do mettra lu cabi-
net Ferry dans un grand embarras
La fe m-tiire des porta anglais devant nos na-
vires meura ceux-ci dans l'icnpossibi.ité do se
procurer du charbon à proximité des points où
ils sont concentré!». Ils devront (ctl;,o des traver-
sées de dix à quiuze jours pour al er à Saigon
chercher tiut ce dont ils auront besoin. Cette
mesure pout contraindre la France à déclarer la
guerre it la Chine comme represail'es, afin d'em-
pêcher les navires anglais d'approvisionner d'ar-
mes et de munitions les ports chinois.
LES PRÉPARATIFS DE LA CHINE
Tien-Tain, 20 janvier
La Chine continue à faire acquisition d'armes
et munitions dans toutell les parti ra du monde,
la Frtnce n'ayant pas déclaré officiellement la
guerre, les ïoldat- chinois sont armés de fusils
chassepots et Remington.
C'est le contre-amiral Rieunier, de l'escadre
d'évolutions, qui commandera le Turenne, des-
tiné à l'escadre de l'Extrême-Orient. Il sera rem-
placé par le contre-amiral Rallier.
--.-
Des correspondants de journaux anglais, qui
s'étüient mont é t..és hostiles à l'amiral Courbet
lors de t'onair' de Son- Ty, qui étaient ensuite
parti.. pour l'Egypte et ont revenus ces jours-ci
à HHïphong, ont demandé l'autorisation de sui-
vre lus opérations de l'armée française au géné-
ral Brière de Hato. qui leur a opposé un refus
Cormel.
L'ATTITUDE DE L'ANGLETERRE
Londres. W janvier
On annonce do source officiel le que des ins-
truction spéciales 01.t été envoyées aux gouver-
neurs des colonies do TK-xtrôme Osient, leur
prescrivant la manière de mettre en vigueur les
articles du horeing enlislmcnt Act, pendant les
hostilités de la France contre la Chine.
Cette loi interdit l'équipement et la réparation
des navirts belligérants dans les ports an-
ghis.
LA RUSSIE ET LA CHINE
Le corre-pondant du Times à Saint-Péters-
bourg télégraphie :
Le bruit court ici que la Chine a ouverl des
négociation- avec la Russie pour l'achat d'un
grund nombre de fusils Derdan et de 1.800,000
cartouchts. Ces armes et munitions seraient
fournies par les manufactura s impériales russep.
On croit que cette nouvelle est fuusse.
Il a été décidé que les dé'achemcnts do trou-
pes de marine formant 1-t g .rnipon du Tonkin
recevront des fusils Kroputscheck , qui seront
expédiés p-ir les soins du ministère de la marine.
Pour que lea troupes soient exercées en temps
utile au maniement de cette arme à répétition.
un certain nqmbre de (u&ils semblables von' être
mis à la disposition des quatro rAgimehta d'in-
fanterie de marine, dans nos ports militaires.
Alger, 20 janvier.
Le steamer Cachar a repris la mer cette après
midi. Le transport hmamite, après avoir embar-
qué une batterie d'artillerie, du matériel et des
mulets, est êg&lement reparti ce soir. Tous deux
vont au Tonkin.
Les sous ofiioiers des régim *nts do tirailleurs
tonkinois, qui proviennent de l'armée de terre
et qui sont paiséi dans l'infanterie de marine,
seront dirlKé au fur et à m,'sul'" de leur rentrée
en France, sur la portion centrale du 3" d'infan-
terie d'i marille, à llochcfort.
Lo ministre do la guerre 1 invité le comman-
dant en chef d-i corps expéditionnaire appor-
ter au régime des troupes tous les adoucisse-
ments compatibles avec la discipline et lo bon
fonctionnement des opérations. L'!!I punitions
grave, seront réduites, les plus légères 'suppri-
mée. La nourriture devra êtro l'objot, d'une ri-
goureuse surveillance.
VICTOIRE PREVU H
raris. 23 janvier
Le gouverneur de la Cochinchino télégraphie
de Puumpeuh. 23 janvier, que la -colonne fran-
çaise après une mircho foroêe a surpris Sivotha
le 21 janvier, et a ,I¡p rsé -a bande, tuant une
vingtaine d'hommes 0- s'omparunt dng b igage3.
On croit que Sivoiln blessé s'est enfn à che-
val.
La colonne poursuit k s fuyards.
VICTOIRB DES ANGLAIS AU SOUDAN
Alexandrie, 21 janvier
La colonne Siewart, forte de 1200 tiomrnes.est
arrivéo il Abuktpa-Well*, le 16 janvier. Elle
trouva là 10 000 rebelles, occupant les puits. La
colonne, se formant en carré, s'avanç i contre
l'ennemi, qui, chargeant soudainemrompre le carré ; mais lei Anglais se rorormè-
rent et firent un fin écrasant tur les rebelles,qui
s'enfuirent, f nfin, laissant 1200 cudavres sur le
champ de bataille. Les pertes anglaises sont de
neuf officiers tués. dont le colonel Hurmby ;
neuf officiers biessés. dont les lords Siint-Vin-
cent et Avilie; poixan'e-cinq îo'dn's tué.-* et
quatre-vingt-ïinq blessés. Le colonel Siewart a
eu un ch'.v:il tué sous lui. Les Anglais ont en-
suite occupé t'a pniH. I,e colonel Sff',art.&,'avan-
cera imraédi tement après, sur MlJtammÓh.
-0-
LA GUERRE DU SOUDAN
Le Caire. '21 janvior
Une bntaUle a eu lieu prèi de Metanm lis. S\'iI
partisans du Mahdi auraient été tués.
Les Anglais n'auraient éprouvé aucune perte.
LA QUESTION ÉGYPTIENNE
La Saint-James Gazette publie l'entrefilet sui-
vant :
Nous apprenons que les ministres de Sa Ma-
jesto sont disposés à trancher le r.œud gordien
de la question égyptienne, en asaumunt, pour
une certaine période de temps, l'entière admi-
nistration do la Basse et de la Moyenne-Egypte
et toutes les responsabilités finaucières du gou-
vernement égyptien, et en donnant au Suacn,
en retour de son assentiment à c. projet, la
eeuviuy.ou m Journal de Foarmiea
67 no 25 JANVIER 1885
LES RODEURS CRIS
Deuxième Partie
MADEMOISELLE DE IAOREDAN
xxx
REMORDS
Non ; puisque je ne suis point de leurs
amis, ça n'est pas de la trahison. Dlaillours. je
n'ai jamais rien pu saisir qu'un bruit de voix ;
c'était trop loin. Mais, j'inventais peur tirer de
l'argent au papa Manuel.
Il est donc - bien généreux, le régisseur do
Loredan t
A v.'c la bourse du comte, et encore. c'est
comme son dévouement a son mattre ; j'ai éven-
té la mèche, moi. Il a des vues sur la fille, et il
fait chanter le père avec le secret que vous sa-
vez bien. Mais, de mon côté, je tiendrai bon. et
il n'aura pas l'homme sans me licher les vingt
mille francs.
Quel homme t
Celui que je vous ai pris, le colporteur.
Ah ! c'était toi f
Mais oui. dit Jean-Luc avec fatuité.
Eh bien ! ce que t'a promis M. Manuel,
d'autres te Il' donneront, et plus encore, si tu
m'aidt à trouver un chemin pour pénétrer
dans la R' ott,'.
Ouais ! fit l'enfant ; vous n'êtes pas si ri-
che que ça !
Mais Mlle de Loredan. la crois-tu riche t
- C'est elle qui paierait ?
- Je t'en donne ma parole.
- Cherchons, dit J.'an Luc en faisant un pas
vers le roch r, cherchons toujours ; c'est un
précepte du l'Evangile. Aussi bien, je ne serais
pas fftehA de faire un pied de nez à M. Manuel ;
il marchande les slrvices. Suivez-moi, monsieur
Tragine
C'est alors qu'Albert aperçut les deux lézards
humains glissant sur les rocrias.
Ils marchèr nt longtemps, car le chemin était
rude.
Il fallait tantôt se glisser enire les pierres
serrées, tari ôt passer en rampant 4 travers lo
granit. dllns des chemins autrefois tracés par
l'eau des torrents ; tantôt encoro courir, dans
une gymnastique insensée, sur des pointes de
roc.
Y êtes-vous t demandait de temps en
temps Jean-Luc t-ans oser se retourner.
- Va toujours, répondait Tragine, montant,
descendant, se courbant ou se redressant der-
rière son guidr, comme s'il eût été son ombre.
Jean Luc s'arrêta enfin sur une surface
assez iarge, où son compagnon fut bientôt près
de lui.
lis ne ont pas tous morts, dit-il, car il y a
de.s ge s sur le plateau.
Le bandit regarda dans la direction indiquée
par le g imin et vit comme lui un groupe, mais
trop éloigné pour reeonnat re ceux qui le compo-
saient.
Personne 11e doit être mort parmi eux, dit-
il. Rien n'a bougé de ce côté ci de la monta-
gnn ; s'ils trouvent un chemin pour 8ortir, ils
seront sauvés.
Oui, mais s'ils n'en trouvent pas ?
Oh ! l'horrible mort 1 mumura Tragine
d'une voix étouffée.
Et vous dites, reprit le gamin, que co che-
min-lài Mlle Gastonno le paierait bien cher t
Tout ce qu'on lui demanderait, j'en suis
sûr.
-- C« n est pas un prix, ça.
- Proooso !
- Je 'affirme rien, mois si à force de cher-
cher nous trouvions.
- Parle.
- M. Manuel donne 20. 000 francs. commen-
ça Je in Luc
Tu les auras, interrompit Tragine, ai tu dé-
livre. ceux qui .:nnt. là.
Cherchons ! répéta le gamin affi landê.
Par quelques signaux, le bandit voulait se
faire voir de ceux qui s'agitaient, désespérés
sans doute sur le plateau ; il né put y parve-
nir.
Où est la cr,'varoso qui communique au sou-
terrain t demand i-t-il.
Venez !
Ils firent à pf-irie quelques pas. Joan-Luc
montra du do gt une fente d^ rocher, large de
deux ou t-ois centimètres. Tragine eut un geste
désespéré.
Le souterrain, ou si l'on veut, la grotte du Rat,
traversait toute la mon agne jusqu'au plateau,
où les rôdeurs avaient établi la demeure de la
folle et de ses deux compagnes.
C'é ait le passage d'un ancien torrent, détour-
né dans quelq ie révolution terrestre, et partant
de ce même plateau qui devait être alors un im-
mense lac.
Il y a longtemps que tu connais cette fis-
sure ? demanda T agine.
Oui. lêpundit Jean-Luc, avec un étrange
et mauvais sourire.
- Qu'en espérais tu ?
- Je no sai- p 's si je dois vous le dire.
Le méohant gamin riait à la pensée du mal
qu il avait çonçu.
Que crains-tu ? reprit le bandit. No me
vois-tu pas prl't à faire pour toi tout ce que tu
désires t
Oui ; mais ce n'était pas la mémo chose
ces temps derniors ; et quand je pense A tout le
mal que vous m'avez fait, c'est plus fort nue
moi, mais ça me fait riro de voir dans le pétrin
vos compagnons lns rôdeurs Rri.
Jean-Luc, ne pordons pas en discussions
un temps précieux, je t'en prie. Demande tout
ce ue tu voudras, Mlle de Loredan est plus gé-
néreux que M. Manuel.
ç" n'est pas bien difficile.
- Ce que je t'aurai promi, elle la tiendra.
- Vingt mille francs ! soupira lo Ramill, et
vingt mille de l'autre.. avec ça, je pourrai vi-
vre de nv s rentes à Paris, n'est-co pas, mon-
bi. ur Tracine t
- Oeria ivmeut, fit le bandit avec i pa-
tience.
Mata le. ma ivnis garno^ent. qui s'amusait do
l'angoisso de son ennemi de la veille, ne tenait
pas à la faire cesser sitôt.
Voyez-vous, reprit-il, Paris, c'est mon
rêve.
On te donnera ce qu'il faut pour y aller,
C'est dans ce but-là que j'ai indiqué à M.
Manuel les deux moyens les plus sûrs de pren-
dre les rôdeurs gris.
Tragino, qui s'était penché sur la crevasse,
clierchaut à voir dans ln grotto obscure, ou à
entendre quelquo son, se retourna vers l'en-
fant.
Et ces moyens ? demanda-t il.
Le blocus d'abord. Un blocus, c'est une
idée d'empereur, gavez-vous bien ? maii c'est
trop long, et si M. Manuel l'a choisi, c'est mal-
gré moi. J'aimais mieux l'autre ; c'était plus ex-
péditif, et vous auriez été de mon avis puisque
vous avez fait danger le blocus.
Qu'est-ce donc ?
La crcvasso quo voilà ; en y jetant de la
poudre, puis de la poudre encore, sans que per-
sonne s'en doute ; puis, un beau jour, on y met-
tant le feu, on faisait sauter la caverne et tous
les rôdeuis gris avec.
Tu as proposé cela à M. Manuel ? dit Tra-
gino en trissonnont.
Pourquoi pas t Sav('z-VOUs bien ce que ça
prouve, monsieur Tragino f que lei grand s es-
prits se rencontrent, pas autre clio 0, puisque
vous avez eu la même idée pour les autres.
Et M. Manuel a reculé ? demanda encore
le bandit.
U est si lâche ! ricana Jean-Luc.
Je crois entendre des voix, dit Tragine.
Pardino ! puisqu'ils sont là.
- Si nous appelions ?.
- On peut toujours essayer.
Et le gamin 1" visage sur l'ouverture, se mit
à héler les prisonniers.
Ils n'entendent pas, dit-il en se relevant.
- Appelle Pierre uarrik.
Jean-Luc obéit Cela l'amusait.
Eh ! fit il tout à coup on dirait qu'ils
viennnent ; j entends dos voix confuses et des
pas hàtif,
Trail:" se précipita sur le rocher. Mais l'en-
fant se releva, le visage effaré.
Venez ! venez ! fit-il.
Où cela f demanda Tragine surpris
Le gamin voulait fuir, lo bandit lui prit le
bras, le forçant à rester en pUco.
Si vous voulez rester, cria Jean-Luc en se
débattant, laissez-moi partir. Ils viennent avec
de III mi ères ; nous sommes perdus ! L;dssez-
moi 1 mais laissez-moi donc !
L'homme ne comprenait rien à la terreur de
l'enfant qui nj pouvait être une coméclio, car il
était pâle et se débattait toujours, en mordant
les mains du bandit.
Explique-toi, dit celui-ci.
Est-ce que nous avons co temps-'à t
Cette phraso était à peine achevée, qu'une
soeousso violente fit lâcher à Tragine le bras du
garnemPllt, Tous les deux furent renversés,
le rocher 3'ébranl 1, s'ouvrit, et ils disparurent
dans le vide quo fit le granit en s'écroulant.
C'et cette nouvelle explosion qui avait en-
core jeté la terreur de l'tutrc côté du pont du
Rat.
XXX
DOUCK ATTKNDE ET SOMUKK RKVELI.
Lavio nouvelle quo Pierro Garrik avait su
faire à Régina do Loredan était aussi doreo quo
po>sihle. Rien ne manquait à la pauvre teinino
sous le rapport du conlortable, et les soir s é\'ai-
rés par la tendresse que lui donnaient son fils,
Etiennette et Séraphine, ramenaient peu à peu
dnns son esprit, par le chemin do son conir, le
calmo et la raison. Elle se souvenait à certaines
heures et demandait l'hommo qu'elle avait en-
trovu et qui l'avait sauvéo, col ni qu'elle 1,0 con-
naissait que sous le nom de Pierre. Mais le ban-
dit s'é ait éloigi é d', lie, et s> n apparition pou-
vait passer pour un rêve. Confiant dans l'amour
de Pierre Gatrik et dans le dévouement des
deux femmes, il avait sacrifié la bonheur au de-
voir et tenu la parole donnée <\ C audiii6. Il ve-
nait de temps à autre au pont du Rat, jamais il
ne dépassait le sruil (1, luctverne qui menait
au ptntt-au ( ù respi» a:t son âme
Depuis qu'il avait revu Résina, c.t homma
étai, refait jeune par lo souvenir : sa maîtresse
était toile ; elle avait les cheveux blancs, le vi-
, sage flétri il la vovait toujours jeune, ardente
t '1 ,
LE JOIIBKAL DE FOUBHIES
U",,' &. ; !, J'
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60ta : M b"8. - S h. îl. 5 h. 55. "-t b 15. (11 h. 06
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u misahiM, plaoa 4a TII. :
9ti. 40; ifn. SOIR : 12 h. 20; 2 h. 40;
f tt.j l'l h, 20; 2 h. 10;
MATIN : 7 S U.: hf 15; 7 h.f« h.; 9 II.
VOITURES PUBLIQUES
Omnibus pour Wignchies - De Trélon par Glugeon. Do La Cupelle par Wignohies.
Mp.o
LETTRES PARISIENNES
CtfftspMéuce particulière 4i Janrial de Voaraies
- •• DCLII
SOMMAIRE
Voyage au pays breton. - Le oeau et la salade.-
Discourt simultanés ou successifs. On aborde
le sujet scabreux des élections. La question
de suppression du Sénat par un Congrès.
Gran,t"ur et dtcartmc" des Baux. M. Rameau
inquiet du prix des loyert
Paris, le 22 janvier 1885.
Lundi et mardi - vous voyez que c'est
déjà de l'histoire ancienne, comme la décou-
verte de l'alcoolisation par notre bisaïeul
Noé, la plupart de mes confrères parisiens
ont raconté, avec force détails, que deux de
nos ministres, bretons de naissance, étaient
allés banqueter eu Bretagne. Vous ne voyez
aucun niai à cela, n'est-ce pas ?..
A tVmv t s cœurs b'on né* que la patrieest ,'hè"o!
MM. Waldeck-Rousseau et Mart: n-Feuillée
ont mang * à Rennes du veau et de la salade.
A Rennes, messieurs.
Où i»Mit-on être Mieux q t'au nin do sa fpm.\lo"
Au dessert, ils ont prononcé des discours.
Les journaux qui rapportent ces choses par
le menu ajoutent gravement, comme il con-
vient en pareilles matières :
« Les deux ministres ont pris succellioe-
« ment la parole, »
Voyez-vous ça t.. successivement] C'est le
contraire qui m'aurait étonné ; car il ne me
semblerait pas naturel que, même dans un
banquet breton, deux ministres se levassent
en même temps, pour parier en même temps
et gesticuler en même temps. L'auditoire, en
tous cas, aurait beaucoup de mal à happer
au passage quelques bribes des deux haran-
guet.
M. Waldeck-Rousseau. Messieurs, vous
savez que j'ai toujours été partisan.
M. Martil&-Feuillfle.,- Il est certain,mes-
sieurs, et tous les documents statistiques no us
en apportent de nouvelles preuves, que.
M. Waldeck-Rousseau. Du scrutin de
liste.
M. Martin-Feuillée. La crise est géné-
rale, et que toutes les nations européennes.
M. Waldeck-Rousseau. Je le suis) plus
que jamais, et cependant je reconnais.
M. Martin-F euillée. Tout aussi cruel-
lement éprouvées que la France. En ce
qui conct-eni l'agriculture.
M. Waldeck-Rousseau. Que le scrutin
d'arrondissement uvait du bon.
M. Martin-F euillée. Dont la situation
est digfle d'intérêt.
M. Waldeck-Rousseau. Dans beaucoup
de cas les voies émis ont été.
M. Martin-F euillée. Je crois que. le
gouvernement. et les Chambres. Ah 1 par-
don, mon cher collègue, on ne s'entend plus
du tout; finissez, finissez,.
M. Waldeck-Rousseau. Vous êtes bien
bon.
M. Martin-F euillée. Je parlerai après
vous 1
*
* *
Ayant parlé successivement, les ministres
ont été très bien entendus et très bien com-
pris. L'un a fait l'éloge du scrutin de liste
le scrutin de l'avenir, en couronnant de
-i
roses le scrutin d'arrondissement, tfeef" dire
en parant la victime vouée au nàetqftte. L'au-
tre a touché, d'une main prudente. A la que.
tion des bestiaux et des bl." ll. a essayé
d'être agréable à la fois *"JT .jfpljjrthniiifltflfc
()18 aux P p
et aux libre-échangistes. « Il faut, a-t-il dit,
« chercher un juste équilibre entre les inté-
« rêts des producteurs et ceux des consom-
« mateurs ; il faut, premièrement mettre le
« producteur national en état de lutter à ar-
« mes égales contre les producteurs étran-
« gers. »
Le compte-rendu télégraphique constate
qu'on a beaucoup applaudi. CI dst tout. Je
m'étonnne que personne n'ait dit à Son Excel-
lence Martin :
« Mais, monsieur le ministre, puisque vous
« posez le problème, ayez donc l'obligeance
« d'mtliquer la solution !»
Il est vrai que Son Excellence Martin eût
été bien embarrassé.
Les deux orateurs du banquet de Rennes
ont abordé le chapitre délie it des élections
sénatoriales.
« Ces élections, messieurs, nous en avons
« l'sssuranco, ne pourront que fortifier nos
« institutions républicaines.»
Hum t hum 1.
Elles pourraient bien les fortifier en les dé-
molissant quelque peu. Le scrutin du 25
janvier nous ménage peut-être plus d'une
surprise.
Les j 3urnaux bien pensants constatent avec
douleur que les citoyens électeurs sont moins
débonnaires qu'autrefois. Ils regimbent de-
vant le programme tout fait que leur pré-
sente le candidat. « Attendez, disent-ils, c'est
« nous qui allons le rédiger, le programme,
« et s'il ne vous convient pas, vous savez,
« mon bonhomme t .D
Le bonhomme est obligé de se retirer pi-
teusement,. ou bien d'avaler le programme,
comme on avale une pilule qui, le lendemain,
ne fera plus aucun effet.
N'est-ca pas l'abomination de la désola-
tion t..
*
V *
Je vois, par exemple, que, dans un assez
grand nombre de circonscriptions, la ques-
tion de Vexistence même du Sénat est posée
par les comités.
Cela peut devenir embarrassant.
« Aujourd'hui, dit un honnête tartineur,
« qui a vraiment r air navré, aujourd'hui il
« est do mode d'en vouloir à l'institution
« du Sénat ; et certains candidats sénato-
« riaux acceptent parfaitement l'unique mis-
« sion de renverser la maison dai s laquelle
« ils prient, les électeurs de les envoyer sié-
« ger. »
Il reste à savoir si ces candidats se consi-
déreront comme sérieusement liés et si, une
fois incrustés dans leurs fauteuils du Luxem-
bourg, ils ne répondront pas aux électeurs
impatients qui les sommeront de s'exécuter :
« On est très bien ici pour digérer et rior-
« mir.»
Pourtant il se peut qu'à un moment don-
né, l'électeur farouche force ses mandataires
à remplir leur mandat ; il se peut que le
mouvement s'accentue et que la question de
la suppression du Sénat soit enfin posée de-
vant un Congrès.
Devant un congrès I. A Versailles 1 Dans
la grande salle des ongueulements solennels !
Quelle j4i6!'p0tlP '«e bon M. Rameau, qui
Ïléljfairteutes ses larmes en voyant sa chere
tHtë4twVepaa4!tea mourir abandonnée, dé-
sertée, oubliée !. comme cette étrange cité
.u,.1r. ;er Mérimée, inspecteur
des monumént8 nistonqaes, '4ifftueft
Provence, vers 1834.
Quel tableau de ville morte ! Je voudrais
pouvoir citer toute la description, mais l'es-
pace me manque, et d'ailleurs les extraits
suivants feront assez comprendre l'impres-
sion que dut éprouver le savant voyageur
devant la malheureuse abandonnée.
*
* *
« De Saint-Remy, dit-il, je partis pour les
Baux : c'était autrefois une ville florissante,
séjour d'une cour d'amour, domaine de puis-
sants seigneurs qui donnaient dos podestats
à toute la Provence. Aujourd'hui, c'est une
vaste solitude.
« Sa position est des plus pittoresques ;
comme toutes les villes du moyen-âge, elle
est perchée au sommet d'un rocher de diffi-
cile accès. On y parvient après avoir tour-
noyé longtemps dans un sentier escarpé. Du
sommet on juge parfaitement de l'aspect du
pays. Les Baux forment l'extrémité occiden-
tale d'une espèce d'amphithéâtre naturel tan-
gent à un au're amphithéâtre beaucoup plus
vaste ; au midi une plaine basse se - termine
à la mer.
« La roche, sur laquelle la ville est cons-
truite, est un calcaire très tendre qui se taille
avec fac lité, mais se décompose et tombe en
efflor.^scence à l'air, d'une manière bizarre,
formant ainsi des cavités plus ou moins pro-
fondes et de l'aspect le plus varié. Sa mollesse
et aa compacité ont donné sans doute aux
premiers habitants du bourg l'i,lée de se tail-
er une ville dans le roc vif, au lieu d'élever
des maisons et des murailles en entassant
pierres sur pierres. L'ancien château, dont
es restes occupent une partie considérable
dans l'emplacement de la ville, est en grande
partie construit, ou plutôt travaillé de cette
manière
« Rien de plus extraordinaire que cette
ville qui pourrait contenir au moins six mille
âmes, et dans laquelle on a peine à trouver
un habitant. Beaucoup de maisons ont des
façades élégantes dans le style de la Renais-
sance ou du XVIII. sièclo; mais les fenêtres
sont brisées, les toits à moitié détruits, les
portes sans serrures. Une derni-douzfin de
mendiants composent toute la population, i
J'ai remarqué sur un mur : Poste aux lettres,
Mais qui peut écrire aux Baux Y II n'y a pas
même un cabnret, On m'a dit que la plus
belle maison de la ville se louerait pour dix
francs l'année, si l'on pouvait en découvrir
le propriétaire. Les mendiants errant et les
bohémiens, qui poussent quelquefois leurs
excursions jusque-là, enfoncent d'un coup
de pied une porte vermoulue, et s'établissont
pour quelques jours dans un do ces manoirs
antiques qu'ils quittent bientôt pour repren-
dre leur course vagabonde.
« Le spectacle d'une ville romaine, dont il
ne reste plus que des substructions, parle
bien moins à l'imagination que celui de cette
ville habitable et qui n'est pas habitée; Il y a
la différence entre une catastrophe racontée
et un désastre dont on est le témoin. »
Puisse le bon M. Rameau ne pas voir ces
choses terribles : « Versailles abandonné
« comme les Baux, Versailles mort comme
« les Baux,. et les plu belles maisons de la
« rue des Réservoirs à louer pour dix francs
« par an h)
S. DELBOS.
» -
IFORATJO
Affaires de Chine
ACTE HOSTILE A LA FRANCE
Londres, '20 janvier
On télégraphie de Hong-Kong que te gouver-
neur de cette lie a notifié, par ordr-j de son gou-
vernement, aux autorités 'nari imcs du port, de
ne p UB laisser dorénavant les navires de guerre
français se rÓ,)lIrer. s'équiper et s'approvision-
ner, quand bien m me i!s arriveraient avec des
avaries DI" provenant pas du lutte avec les Chi-
noill. Ce fait Oit considéré comme un vérûable
acte d'hostilité oramis par l'Angleterre envers
la Prince, dans le but évident do mettra lu cabi-
net Ferry dans un grand embarras
La fe m-tiire des porta anglais devant nos na-
vires meura ceux-ci dans l'icnpossibi.ité do se
procurer du charbon à proximité des points où
ils sont concentré!». Ils devront (ctl;,o des traver-
sées de dix à quiuze jours pour al er à Saigon
chercher tiut ce dont ils auront besoin. Cette
mesure pout contraindre la France à déclarer la
guerre it la Chine comme represail'es, afin d'em-
pêcher les navires anglais d'approvisionner d'ar-
mes et de munitions les ports chinois.
LES PRÉPARATIFS DE LA CHINE
Tien-Tain, 20 janvier
La Chine continue à faire acquisition d'armes
et munitions dans toutell les parti ra du monde,
la Frtnce n'ayant pas déclaré officiellement la
guerre, les ïoldat- chinois sont armés de fusils
chassepots et Remington.
C'est le contre-amiral Rieunier, de l'escadre
d'évolutions, qui commandera le Turenne, des-
tiné à l'escadre de l'Extrême-Orient. Il sera rem-
placé par le contre-amiral Rallier.
--.-
Des correspondants de journaux anglais, qui
s'étüient mont é t..és hostiles à l'amiral Courbet
lors de t'onair' de Son- Ty, qui étaient ensuite
parti.. pour l'Egypte et ont revenus ces jours-ci
à HHïphong, ont demandé l'autorisation de sui-
vre lus opérations de l'armée française au géné-
ral Brière de Hato. qui leur a opposé un refus
Cormel.
L'ATTITUDE DE L'ANGLETERRE
Londres. W janvier
On annonce do source officiel le que des ins-
truction spéciales 01.t été envoyées aux gouver-
neurs des colonies do TK-xtrôme Osient, leur
prescrivant la manière de mettre en vigueur les
articles du horeing enlislmcnt Act, pendant les
hostilités de la France contre la Chine.
Cette loi interdit l'équipement et la réparation
des navirts belligérants dans les ports an-
ghis.
LA RUSSIE ET LA CHINE
Le corre-pondant du Times à Saint-Péters-
bourg télégraphie :
Le bruit court ici que la Chine a ouverl des
négociation- avec la Russie pour l'achat d'un
grund nombre de fusils Derdan et de 1.800,000
cartouchts. Ces armes et munitions seraient
fournies par les manufactura s impériales russep.
On croit que cette nouvelle est fuusse.
Il a été décidé que les dé'achemcnts do trou-
pes de marine formant 1-t g .rnipon du Tonkin
recevront des fusils Kroputscheck , qui seront
expédiés p-ir les soins du ministère de la marine.
Pour que lea troupes soient exercées en temps
utile au maniement de cette arme à répétition.
un certain nqmbre de (u&ils semblables von' être
mis à la disposition des quatro rAgimehta d'in-
fanterie de marine, dans nos ports militaires.
Alger, 20 janvier.
Le steamer Cachar a repris la mer cette après
midi. Le transport hmamite, après avoir embar-
qué une batterie d'artillerie, du matériel et des
mulets, est êg&lement reparti ce soir. Tous deux
vont au Tonkin.
Les sous ofiioiers des régim *nts do tirailleurs
tonkinois, qui proviennent de l'armée de terre
et qui sont paiséi dans l'infanterie de marine,
seront dirlKé au fur et à m,'sul'" de leur rentrée
en France, sur la portion centrale du 3" d'infan-
terie d'i marille, à llochcfort.
Lo ministre do la guerre 1 invité le comman-
dant en chef d-i corps expéditionnaire appor-
ter au régime des troupes tous les adoucisse-
ments compatibles avec la discipline et lo bon
fonctionnement des opérations. L'!!I punitions
grave, seront réduites, les plus légères 'suppri-
mée. La nourriture devra êtro l'objot, d'une ri-
goureuse surveillance.
VICTOIRE PREVU H
raris. 23 janvier
Le gouverneur de la Cochinchino télégraphie
de Puumpeuh. 23 janvier, que la -colonne fran-
çaise après une mircho foroêe a surpris Sivotha
le 21 janvier, et a ,I¡p rsé -a bande, tuant une
vingtaine d'hommes 0- s'omparunt dng b igage3.
On croit que Sivoiln blessé s'est enfn à che-
val.
La colonne poursuit k s fuyards.
VICTOIRB DES ANGLAIS AU SOUDAN
Alexandrie, 21 janvier
La colonne Siewart, forte de 1200 tiomrnes.est
arrivéo il Abuktpa-Well*, le 16 janvier. Elle
trouva là 10 000 rebelles, occupant les puits. La
colonne, se formant en carré, s'avanç i contre
l'ennemi, qui, chargeant soudainem
rent et firent un fin écrasant tur les rebelles,qui
s'enfuirent, f nfin, laissant 1200 cudavres sur le
champ de bataille. Les pertes anglaises sont de
neuf officiers tués. dont le colonel Hurmby ;
neuf officiers biessés. dont les lords Siint-Vin-
cent et Avilie; poixan'e-cinq îo'dn's tué.-* et
quatre-vingt-ïinq blessés. Le colonel Siewart a
eu un ch'.v:il tué sous lui. Les Anglais ont en-
suite occupé t'a pniH. I,e colonel Sff',art.&,'avan-
cera imraédi tement après, sur MlJtammÓh.
-0-
LA GUERRE DU SOUDAN
Le Caire. '21 janvior
Une bntaUle a eu lieu prèi de Metanm lis. S\'iI
partisans du Mahdi auraient été tués.
Les Anglais n'auraient éprouvé aucune perte.
LA QUESTION ÉGYPTIENNE
La Saint-James Gazette publie l'entrefilet sui-
vant :
Nous apprenons que les ministres de Sa Ma-
jesto sont disposés à trancher le r.œud gordien
de la question égyptienne, en asaumunt, pour
une certaine période de temps, l'entière admi-
nistration do la Basse et de la Moyenne-Egypte
et toutes les responsabilités finaucières du gou-
vernement égyptien, et en donnant au Suacn,
en retour de son assentiment à c. projet, la
eeuviuy.ou m Journal de Foarmiea
67 no 25 JANVIER 1885
LES RODEURS CRIS
Deuxième Partie
MADEMOISELLE DE IAOREDAN
xxx
REMORDS
Non ; puisque je ne suis point de leurs
amis, ça n'est pas de la trahison. Dlaillours. je
n'ai jamais rien pu saisir qu'un bruit de voix ;
c'était trop loin. Mais, j'inventais peur tirer de
l'argent au papa Manuel.
Il est donc - bien généreux, le régisseur do
Loredan t
A v.'c la bourse du comte, et encore. c'est
comme son dévouement a son mattre ; j'ai éven-
té la mèche, moi. Il a des vues sur la fille, et il
fait chanter le père avec le secret que vous sa-
vez bien. Mais, de mon côté, je tiendrai bon. et
il n'aura pas l'homme sans me licher les vingt
mille francs.
Quel homme t
Celui que je vous ai pris, le colporteur.
Ah ! c'était toi f
Mais oui. dit Jean-Luc avec fatuité.
Eh bien ! ce que t'a promis M. Manuel,
d'autres te Il' donneront, et plus encore, si tu
m'aidt à trouver un chemin pour pénétrer
dans la R' ott,'.
Ouais ! fit l'enfant ; vous n'êtes pas si ri-
che que ça !
Mais Mlle de Loredan. la crois-tu riche t
- C'est elle qui paierait ?
- Je t'en donne ma parole.
- Cherchons, dit J.'an Luc en faisant un pas
vers le roch r, cherchons toujours ; c'est un
précepte du l'Evangile. Aussi bien, je ne serais
pas fftehA de faire un pied de nez à M. Manuel ;
il marchande les slrvices. Suivez-moi, monsieur
Tragine
C'est alors qu'Albert aperçut les deux lézards
humains glissant sur les rocrias.
Ils marchèr nt longtemps, car le chemin était
rude.
Il fallait tantôt se glisser enire les pierres
serrées, tari ôt passer en rampant 4 travers lo
granit. dllns des chemins autrefois tracés par
l'eau des torrents ; tantôt encoro courir, dans
une gymnastique insensée, sur des pointes de
roc.
Y êtes-vous t demandait de temps en
temps Jean-Luc t-ans oser se retourner.
- Va toujours, répondait Tragine, montant,
descendant, se courbant ou se redressant der-
rière son guidr, comme s'il eût été son ombre.
Jean Luc s'arrêta enfin sur une surface
assez iarge, où son compagnon fut bientôt près
de lui.
lis ne ont pas tous morts, dit-il, car il y a
de.s ge s sur le plateau.
Le bandit regarda dans la direction indiquée
par le g imin et vit comme lui un groupe, mais
trop éloigné pour reeonnat re ceux qui le compo-
saient.
Personne 11e doit être mort parmi eux, dit-
il. Rien n'a bougé de ce côté ci de la monta-
gnn ; s'ils trouvent un chemin pour 8ortir, ils
seront sauvés.
Oui, mais s'ils n'en trouvent pas ?
Oh ! l'horrible mort 1 mumura Tragine
d'une voix étouffée.
Et vous dites, reprit le gamin, que co che-
min-lài Mlle Gastonno le paierait bien cher t
Tout ce qu'on lui demanderait, j'en suis
sûr.
-- C« n est pas un prix, ça.
- Proooso !
- Je 'affirme rien, mois si à force de cher-
cher nous trouvions.
- Parle.
- M. Manuel donne 20. 000 francs. commen-
ça Je in Luc
Tu les auras, interrompit Tragine, ai tu dé-
livre. ceux qui .:nnt. là.
Cherchons ! répéta le gamin affi landê.
Par quelques signaux, le bandit voulait se
faire voir de ceux qui s'agitaient, désespérés
sans doute sur le plateau ; il né put y parve-
nir.
Où est la cr,'varoso qui communique au sou-
terrain t demand i-t-il.
Venez !
Ils firent à pf-irie quelques pas. Joan-Luc
montra du do gt une fente d^ rocher, large de
deux ou t-ois centimètres. Tragine eut un geste
désespéré.
Le souterrain, ou si l'on veut, la grotte du Rat,
traversait toute la mon agne jusqu'au plateau,
où les rôdeurs avaient établi la demeure de la
folle et de ses deux compagnes.
C'é ait le passage d'un ancien torrent, détour-
né dans quelq ie révolution terrestre, et partant
de ce même plateau qui devait être alors un im-
mense lac.
Il y a longtemps que tu connais cette fis-
sure ? demanda T agine.
Oui. lêpundit Jean-Luc, avec un étrange
et mauvais sourire.
- Qu'en espérais tu ?
- Je no sai- p 's si je dois vous le dire.
Le méohant gamin riait à la pensée du mal
qu il avait çonçu.
Que crains-tu ? reprit le bandit. No me
vois-tu pas prl't à faire pour toi tout ce que tu
désires t
Oui ; mais ce n'était pas la mémo chose
ces temps derniors ; et quand je pense A tout le
mal que vous m'avez fait, c'est plus fort nue
moi, mais ça me fait riro de voir dans le pétrin
vos compagnons lns rôdeurs Rri.
Jean-Luc, ne pordons pas en discussions
un temps précieux, je t'en prie. Demande tout
ce ue tu voudras, Mlle de Loredan est plus gé-
néreux que M. Manuel.
ç" n'est pas bien difficile.
- Ce que je t'aurai promi, elle la tiendra.
- Vingt mille francs ! soupira lo Ramill, et
vingt mille de l'autre.. avec ça, je pourrai vi-
vre de nv s rentes à Paris, n'est-co pas, mon-
bi. ur Tracine t
- Oeria ivmeut, fit le bandit avec i pa-
tience.
Mata le. ma ivnis garno^ent. qui s'amusait do
l'angoisso de son ennemi de la veille, ne tenait
pas à la faire cesser sitôt.
Voyez-vous, reprit-il, Paris, c'est mon
rêve.
On te donnera ce qu'il faut pour y aller,
C'est dans ce but-là que j'ai indiqué à M.
Manuel les deux moyens les plus sûrs de pren-
dre les rôdeurs gris.
Tragino, qui s'était penché sur la crevasse,
clierchaut à voir dans ln grotto obscure, ou à
entendre quelquo son, se retourna vers l'en-
fant.
Et ces moyens ? demanda-t il.
Le blocus d'abord. Un blocus, c'est une
idée d'empereur, gavez-vous bien ? maii c'est
trop long, et si M. Manuel l'a choisi, c'est mal-
gré moi. J'aimais mieux l'autre ; c'était plus ex-
péditif, et vous auriez été de mon avis puisque
vous avez fait danger le blocus.
Qu'est-ce donc ?
La crcvasso quo voilà ; en y jetant de la
poudre, puis de la poudre encore, sans que per-
sonne s'en doute ; puis, un beau jour, on y met-
tant le feu, on faisait sauter la caverne et tous
les rôdeuis gris avec.
Tu as proposé cela à M. Manuel ? dit Tra-
gino en trissonnont.
Pourquoi pas t Sav('z-VOUs bien ce que ça
prouve, monsieur Tragino f que lei grand s es-
prits se rencontrent, pas autre clio 0, puisque
vous avez eu la même idée pour les autres.
Et M. Manuel a reculé ? demanda encore
le bandit.
U est si lâche ! ricana Jean-Luc.
Je crois entendre des voix, dit Tragine.
Pardino ! puisqu'ils sont là.
- Si nous appelions ?.
- On peut toujours essayer.
Et le gamin 1" visage sur l'ouverture, se mit
à héler les prisonniers.
Ils n'entendent pas, dit-il en se relevant.
- Appelle Pierre uarrik.
Jean-Luc obéit Cela l'amusait.
Eh ! fit il tout à coup on dirait qu'ils
viennnent ; j entends dos voix confuses et des
pas hàtif,
Trail:" se précipita sur le rocher. Mais l'en-
fant se releva, le visage effaré.
Venez ! venez ! fit-il.
Où cela f demanda Tragine surpris
Le gamin voulait fuir, lo bandit lui prit le
bras, le forçant à rester en pUco.
Si vous voulez rester, cria Jean-Luc en se
débattant, laissez-moi partir. Ils viennent avec
de III mi ères ; nous sommes perdus ! L;dssez-
moi 1 mais laissez-moi donc !
L'homme ne comprenait rien à la terreur de
l'enfant qui nj pouvait être une coméclio, car il
était pâle et se débattait toujours, en mordant
les mains du bandit.
Explique-toi, dit celui-ci.
Est-ce que nous avons co temps-'à t
Cette phraso était à peine achevée, qu'une
soeousso violente fit lâcher à Tragine le bras du
garnemPllt, Tous les deux furent renversés,
le rocher 3'ébranl 1, s'ouvrit, et ils disparurent
dans le vide quo fit le granit en s'écroulant.
C'et cette nouvelle explosion qui avait en-
core jeté la terreur de l'tutrc côté du pont du
Rat.
XXX
DOUCK ATTKNDE ET SOMUKK RKVELI.
Lavio nouvelle quo Pierro Garrik avait su
faire à Régina do Loredan était aussi doreo quo
po>sihle. Rien ne manquait à la pauvre teinino
sous le rapport du conlortable, et les soir s é\'ai-
rés par la tendresse que lui donnaient son fils,
Etiennette et Séraphine, ramenaient peu à peu
dnns son esprit, par le chemin do son conir, le
calmo et la raison. Elle se souvenait à certaines
heures et demandait l'hommo qu'elle avait en-
trovu et qui l'avait sauvéo, col ni qu'elle 1,0 con-
naissait que sous le nom de Pierre. Mais le ban-
dit s'é ait éloigi é d', lie, et s> n apparition pou-
vait passer pour un rêve. Confiant dans l'amour
de Pierre Gatrik et dans le dévouement des
deux femmes, il avait sacrifié la bonheur au de-
voir et tenu la parole donnée <\ C audiii6. Il ve-
nait de temps à autre au pont du Rat, jamais il
ne dépassait le sruil (1, luctverne qui menait
au ptntt-au ( ù respi» a:t son âme
Depuis qu'il avait revu Résina, c.t homma
étai, refait jeune par lo souvenir : sa maîtresse
était toile ; elle avait les cheveux blancs, le vi-
, sage flétri il la vovait toujours jeune, ardente
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