Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1906-08-24
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 août 1906 24 août 1906
Description : 1906/08/24 (Numéro 3449). 1906/08/24 (Numéro 3449).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
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Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/11/2008
L'Onest-lÊclalr"
• Une dizaine d'individus armés sont
.entrés dans un café-concert de Moscou
et devant les consommateurs, le person-
tael de service et les musiciens terrifiés,
ils ont pris un millier de roubles dans
la caisse et ont disparu.
ESPAGNB
La grève de Bilbae
Madrid, 23 août. La situation con-
tinue à être très grave à Bilbao. Les gré-
vistes coupent les conduites d'eau de la
Tille. La population est très inquiète.
Des groupes de grévistes ont essayé d'é-
teindre les hauts fourneaux.
Les autorités ont pris le parti d'en-
lourer de cordons de troupes les usines
et les ateliers. Deux ouvriers blessés
hier au cours d'une bagarre sont morts.
A Santander, d'autres graves colli-
sions se sont produites dans le voisi-
nage des usines, entre la troupe et un
groupe de grévistes qui venait débau-
cher les ouvriers.
Le général Valeneuela, gouverneur
militaire de Rilhan a eu Plusieurs pn-
trevues avec les patrons et lea prévins
sans obtenir de concessions. L'état de
siège a alnrs été proclamé. Les fêtes ont
été ajournées.
Aucun journal n'a paru. En plusieurs
endroits des collisions sont survenue
entre la police et les grévistes. Il y a eu
truelques morts. lia solidarité complète
qui existe entre les gréviste rend la-
solution difficile. La grève générale va
Être proclamée, la population s'enfuit
en toute hâte.
AUX COLONIES
Un cyclone à Djibouti
Djibouti, 23 août. Un cyclone a
passé sur Djibouti détruisant plusieurs
maisons. Il n'y a pas eu d'accident de
personne.
t Informations
dans LE: administrations
RECEVEURS BURALISTES. M. Bout-
fil, ex-adjudant au 49* infanterie, est nom-
mé receveur buraliste à Guissény.
POSTES ET TELEGRAPHES. Sont
t»omi..
Finistère Ploujean, M. Jounlren.
lue-el-Vilaine à Brain, M. Latouche &
Maure, M. Jouberl Montfort, M. Bro-
bon Soi, M. Alasquelier Rennes, MM.
Frin et Lecuyer à Baiû-de-Brelagne, M.
Mahieux.
Loire-Inférieure à Missillac, M. Cadiot
Suint-Philbert de Grandlieu, M. Crétin
aux Sorinières, NI. Legeay.
K \nche à Tells\' sur Vire, M. Mette.
Mayenne à Cu il lé, M. Anjuêre.
Morbihan à Guer, Y. Daniaux il. AI-
-laire, M. BloyeL
DANS l'ARMEE
GENDARMERIE. Sont nommée dans
la Rend armer»
Garde republicaine (à pied) MM. Angot,
ancien artificier, de la Manche Kergoz,
matelol du « Jauréguibecry n Nicolas, bri-
gadier au 28* d'artillerie Romani, matelot
du Magenta à la 2* légion (dans
l'Aisne, a chevaJ), M. Campan, maréchal
des logis au 7· d'artillerie la 36 légion
el.eval), MM. Bailly, maréchal des lo-
gis au 280 artillerie (dans la Seine-Infé-
rieure) ;les maréchaux des logis Auffray,
du 7' artillerie, et Allio, du S&» artillerie pes
deux derniers dans l'Eure) à la 18* lé-
gron (dans la Charente-lnférieure, à cheval),
le maréchal des Infris Pichot, du 28* artille-
rie.
ni légion compagnie de la Loire-lnfé-
rieure !anntj* lopis fourrier rengagé au 2* régiment
de cuirassiers compagnie du Morbihan
Jarme & cheval), MM. Afathé, maréchal dee
logis au S* régiment de dragons Boulin,
brigadier au 3e régiment de dragons Des-
moulina, maréchal des logis rengagé au 300
régiment d'artillerie Sautejeau. brigadier
au 25» régiment de dragone Joulain, ma-
réchaJ dea logis au 20» régiment d'artille-
Rie.
Revue de la Presse
Après l'Encyclique
Du a Peuple Français
Déjà l'nrmée dernière, nous avefl^s plu-
sieurs fois signalé le zèle des protestants
h b umr aux catholiques puur former en-
semble der associations cultuelles. Ils a-
vaieut même fait des réunirons, avec ce but
avoué, uajiS leurs deux maisons de Mont-
martre, W, rue de Cliguancourt, et 133, rue
Mar cadet.
CI Le sera, disaient-ils aux catholiques, le
bon côté de la persécution, de nous unir
ainsi. n Après nus révélations, leur action
a été moins bruyante, maia ils l'ont conti-
nuée et, presque chaque jour, nous en a-
vons la preuve dund le a Signal Il, dans le
le Siècle Il ou dans d'autres journaux.
Voici quel était leur plan a Dès que le
Pape aura permis de faire des association
cultuellee, nous nous présenterons la
mairie, en disant que noue sommes des ca-
tholiques et nos pasteurs diront qu'ils sont
prêtres catholiques. Nous en avons le
droit, pnisque nous reconnaissons le con-
cile de Nicée qui proclame l'Eglise catho-
lique et apostolique, sans ajouter romaine.
Nous aurons d'ailleurs avec nous une foule
de francs-maçons et de libre-penseurs, qui
se sont munis de leur certificat de baptême
pour la circonstance. Nous formerons donc
des associations cultuelles avec un prêtre
cctholique qui sera notre pasteur et nous
obtiendrons la dévolution de l'église et des
autres biens.
a Le curé et l'évoque viendront ensuite
faire leur association cultuelle avec des ca-
tholiques romains, mais nous plaiderons
contre enx devant le Conseil d'Etat, qui
nous donnera raison, ne fût-ce qu'au titre
de la priorité. Nous posséderons ainsi
Notre-Dame de Paris, la Madeleine, Sainte-
Clothilde, le Sacré-Cœur et tous les monu-
ments que nous voudrons. Ce sera légal et
toutes les rérriminutions des catholiques
romains n'y pourront rien. Il
Tout cela est l'exécution d'un plan déjà
ancien que M. Yvea Guyot développait
fondement dans le Il Siècle n, vers 1R9R.
Il disait que la nation française était trop
profondément religieuse pour passer direc-
tement la lihre-pensée il fallait, selon
lui, la faire descendre doucement du ca-
tholicisme nu protestantisme. M. Allard.
le député du Var, constatant ce travail de
proteslantisation du la France, écrivait
hier, dans la « Lanterne », qu'il ne veut nas
plus des protestante que des catholiques.
C'est donc le Pape qui a déma5qné le plan
que nous venons de résumer à grands
traits. On comprend dès lors la surprise et
la fureur de nos gouvernants en esant
l'Rncy clique.
L'un d'eux s'en plaignait hier à un Ita-
lien qui lui répondit if C'est que vous ne
connaissez pas la force d'un Vénitien. Un
proverbe italien dit qu'il faut sept juifs pour
battre un Génois, mais sept Génois pour
battre un Vénitien et Pie X est de Venise. M
CHOSES ET AUTRES
le n'ai jamais eu peur, et pourtant une cho-
se me fait dresser les cheveux sur la tête
Le cosmétique I
Sur la plage.
Le papa de Toto voulant approfondir les con-
naissances géographiques de son jeune fils, lui
demande
Voyons. Toto, où ça finit-Il, la mer 1
Et Toto, mélanoolique
Au mois d'octobre I.
Cueilli dans un arrêté municipal
< On visitera les pompes une heure avant
chaque incendie ».
MAYENNE
Lavai
COUR D'ASSISES DE LA MAYENNE.
Les assises de la Mayenne, pour le 4*
trimestre 190G, s'ouvriront u Laval le lundi
22 octobre prochain, sous la présidence de
M. Lefeuvre, conseiller la Cour d'appel
d'Angers, assisté de MM. Bouessée et
Trouillard, juges à LavaL
ETAT-CIVIL. Décès. Prudence Bienve-
nu, veuve de François Amiard, 58 ans, rue
d'Ernée Marie Le Provost, épouse Placé, 25
ms, rue Saint-Nicolas Cécile Cordier, veuve
Leclerc, 80 ans, rue de Nantes Eugène Bor-
deaux, 4 ans, rue Sainle-Anne.
Cossé-le-Vivien
TENTATIVE DE VOL A L'EGLISE.
Dans la nuit de lundi a mardi, on a tenté
de cambrioler l'église de Cossé.
Des malfaiteurs, encore inconnus, ont
crocheté la petite porte à droite de la façade
principale pour pénétrer dans l'édiflce
puis six autres portes, mais sans résultat
pour deux des portes intérieures. Celles-ci
étaient munies de serrures de sûreté.
Les malfaiteurs sont entrés dans la sa-
cristie de gauche, mais ils n'ont rien dé-
robé. Les autres sacristies de droite, où
se trouvaient les objets de leur convoitise,
n'ont pas reçu leur visite, grâce aux ser-
rures de sûreté dont les portes sont mu-
nies.
L-s tro- ce de l'égliee n'ont pas été frac-
turés les voleurs, par conséquent, se sont
retirés bredouille.
C'est le sacristain qui, se rendant à l'égli-
se mardi matin, vers 5 heures, s'est aperçu
de cette tentative de vol.
Chàteau-Gontier
LES ATOMES A FEU. Une jeune bon-
ne au service d'un cafetier de la Grand-
Rue, pendant l'absence de ses maîtres, prit
un revolver dans le Lroir de la table de
nuit, voulant sans doute l'examiner par
curiosité.
L'arme partit entre ses mains inexpéri-
mei.tées et une balle l'atteignit à la tête.
Elle a été transportée à l'hôpital. Son
état est très grave.
Saint-Michel-de-Felns
VOL ii y a quelques jours, un ou
plusieurs malfaiteurs se sont introduits au
domicile des époux Cohu, domiciliés à la
Huanderie, où ils se sont emparés de vic-
tuailles, d'un portemonnaie contenant un
franc, d'une chaîne en argent et d'une
paire de bottines.
MANCHE
Conseil général
M. More) a été réélu, pour la dix-neuviè-
me fois, président du Conseil général de la
Manche par 33 voix sur 38 volants.
MM. Tétrel et Regnault ont été élus vice-
présidents et MM. Denis, Lefresne et Du-
pont, secrétaires.
A noter un vœu de M. Gaudin de Vlllaine
attirant l'attention de 1'administraflon sur
l'état sanitaire doe villes de garnison de la
Manche. A Saint-Lo, règne une épidémie de
rougeole à Granville et à Cherbourg, c'est
la fièvre 1ypholde. Or, les divers régiment»
viennent de recevoir de nombreux réservis-
tes. Sans doute, on prend des précautions.
C'est ainsi, par exemple, qu'un bataillon
du 136* est allé camper dans un champ.
Mais ces précautions elles-mêmes ne sont
pas sans inconvénient, puisque la suite de
renvoi d'une compagnie d'infanterie conta-
minée sur le territoire de la commune de
Baudfl la population de cette commune a
été elle-même atteinte. L'admlnistration de
la guerre devra prendre d'urgence les me-
sures indispensables que nécessite cet état
de choses.
Les associations cultuelles
Un conseiller, M. Bonamy, dépose sur le
bureau de l'assemblée départementale un
vœu tendant ce que les associations cut-
tuelles soient constituées et qu'elles soient
élues par le suffrage universel des catholi-
ques.
Ce vœu a été renvoyé à l'étude de la com.
mission.
Noua espérons que la discussion de ce
vœu en séance publique en précisera lé sens
exact.
Granville
BAIL DU CASINO. A la suite de nouveaux
pourparlers, entre M. le maire et M. de Marti-
nl, 1 accord s'est fait sur la question du Ca-
sino.
M. de Martini a accepté de payer a la ville
une redevance annuelle de 18.000 fr. Le bail
qui aura une durée de trois années, a été signé
lundi.
RENCONTRE D'AUTOMOBILE ET BICYCLET-
TE. Hier dans la matinée, M. Clouet, avocat
a Avrnnclies, descendait la rue du Calvaire mon-
té sur sa hicyclette. Arrivé en face de la gare,
une automobile qui venait il sa rencontre a
heurté sa bicyclette. M. Clouet est tombé, mais
sans se faire de blessures. La roue d'avant de
sa bicyclette a été faussée.
L'automobile appartient à M. Penilleau, ren-
tier a Paris, qui s est offert de payer les dégâts
occasionnés par son automobile.
LE VOL DU MONT SAINT-MICHEL. De-
puis que nous avons dit que les voleurs du
Mont Tiint-MIchel étaient au nombre de deux,
un grand et un petit nombreuses sont les
personnes qui croient les avoir vus.
Le garçon de la buvette de la gare de Pon-
torson, notamment, prétend avoir servi à boire
aux cambrioleurs, le 16 août il sait l'hôtel où
ils sont descendus et le 17, lendemain du vol,
Il les aurait vus de nouveau et les aurait de
nouveau servis.
Les cambrioleurs auraient poussé l'amabilité
jusqu'A montrer au garçon la photographie de
la fameuse couronne disparue.
Si le garçon de café avait la certitude de ne
pas se tromper nous insisterions sur les détails.
Mais j imagine qu'il est prudent de ne point pu-
blier le signalement quil donne des cambrio-
leurs.
Ceux qu'il a pris pour des voleurs peuvent
être de très honnêtes touristes, qui seraient peu
flattés de se reconna'tre sous le portrait que le
garçon de café a tracé d'eux.
Mont-Saint-Michel
CONSTESTATION ENTRE AUTOMOBILIS-
TES. De Dinard, où il villégiature en ce mo-
ment, M. Paultre de Lamotte, était venu en au-
tomobile au Mont Saint-Michel, et garait sa
voiture sur le côté droit de la digue.
Un américain, M. Harrisson-Koons Caner, ve-
nu lui aussi au Mont Saint-Michel, voulut de
son côté garer son automobile par suite d'u-
ne fausse manœuvre, il vint heurter l'avant de
la voiture de M. Paultre de Lamotte.
Ce dernier, sans plus tarder, requit la gtndar-
n sé et qu'il évaluait à 50 fr.
M Harrisson-Koons Caner ne fit point de dif-
ficulté pour reconnaître l'aventure dont fi était
le héros. Son automobile est également endom-
magé.
Des pourparlers pour l'arrangement amiable
de cette petite affaire n'ont pas abouti.
Saint-M..
LE REPOS HEBDOMADAIRE. A Satnt-LO,
cemme dans la plupart des villes, la question
d.i repos hebdomadaire fait surtout du bruit par-
mi les coiffeurs. Les patrons coiffeurs de Saint-
L5 se sont réunis pour délibérer sur ce point.
La réunion a adopté un ordre du jour décla-
rant Que la matinée du dimanche est l'époque
de la semaine ou le travail est le plus considé-
rable, et qu'en conséquence le repos sera donné
aux ouvriers du dimanche midi au lundi midi.
Les Chéris
ACCIDENT DU TRAVAIL. Dédié aux
réactionnaires de tout acabit de droite et
de gauche qui, ouvertement ou par des
voies détournées, combattent la loi sur les
retraites ouvrières.
Un pauvre vieux de 72 ans, François Dar-
genne, devait, pour manger la pAlée quotl
dienne, continuer son dur et pénible métier
d'ouvrier maçon.
Dans un village de la commune de Il Les
Chéris Il, il était occupé au crépissage d'un
mur, quand tout à coup, étourdi, vaincu par
la fatigue, il tomba a la renverse, passa il.
travers le garde-corps et le plancher de l'é-
charaudage, pour venir se fracasser le crA-
ne au pied du mur.
Son camarade de travail veut se porter à
son secours, mais tout est inutile, et les
deux médecins, MM. Fleury et Tizon, que
l'honorable patron de Dargenne avait pnés
de soigner le maçon, ne purent que consta-
ter le décès.
Dargenne était originaire d'une commune
d'llle-et-Vilaine, située dans l'arrondisse-
ment de Fougères, Poilley.
Si la loi sur les retraites ouvrières était
entrée dans la voie d'application, Dargenne
eut, sans doute, connu une mort plus douce.
Solil
MORT SUR LA VOIE PUBLIQUE.
Paul Paris était un pauvre diable d'une
cinquantaine d'années, que de fréquents
troubles cérébraux avaient fait renfermer
il. l'hospice d'Avranches.
Mais son humeur vagabonde et déséquili-
brée ne pouvait s'acrommoder de cette hos-
pitalité et il s'échappa.
Avant-hier, un chauffeur d'automobile,
M, Delonrmel qui rentrait chez eee mat-
tres, au Val Saint-Père, aperçut Paul Pa-
ris, étendu sans connaissance sur l'accote-
ment de la route qui mène de Sartilly à
Avraachee.
Le chauffeur, compatissant, s'arrêta, alla
une ferme voisine demander du secours,
mais son retour Paris avait succombe
une congestion.
Le cadavre a été transporté & l'hospice
d'Avranches.
IIXE-ET^VILAINE
VTTRB
Eu6
INCENDIE. Le feu s'est déclare l'un des
Jours derniers dans une meule de foin apparte-
Quinze cents kilos de foin ont été détruits. Le
feu a été mis par la petite fille de M. Perrin,
qui, ayant trouvé une allumette dans le foyer
de la maison, l'avait jetée en flammes dans le
foin.
Interrogée par les gendarmes, l'enfant a Aé-
claré que son frère Paul lui avait dit de mettre
le feu. On sait que ce dernier, auteur de l'in-
cendie qui eut lieu nîrpmment au Petit-Onlo
rhe, est actuellement détenu à la prison de Vi-
tré.
Marti qné-Ferchaud
A PROPOS D'UN PASSAGE, A la suite
d'une dteniwlon snrvenue Il prnpns d'un pas-
sage entre Pierre Plolin et les époux Audieler,
cu!livateurs A Martiené, une rixe éclata. Oud-
ques coups furent de nart et d'autre,
sans trop de gravité heureufiempnt. PrncÊs-ver-
bal a été dressé contre les combattants.
CHATEAUDOURG
Une épidémie
de chiens enragés
Un canton terrorisé. Une femme décédée
des suites de la rage. Trois person-
nes mordues nombreux animaux
suspects abattus. La guerre
aux chiens/
Les habitants de la charmante petite lo-
calité de Chateaubourg, située dans un des
sites les plus agréables de la vallée de la
Vilaine, et les habitants des communes en-
vironnantes sont en ce moment terrorisés
par la présence de chiens enragés, lesquels
ont mordu, croit-on, de nombreux bestiaux
en p4iure, et cette terreur a redoublé à la
suite du décès d'une personne de Saint-Me-
laine, décès attribué il fhydrophobie.
Le 16 juin dernier, Mme Bréard, proprié-
taire au Vas-liouticr, en Saint-Melaine,
aperçut près de sa demeure, couché dans
une niche, un joli chien de chasse dit bas-
set l'animal se laissa caresser par Mme
Bréard, qtu se décida à le conserver, pen-
sant que la pauvre bête avait perdu son
maître depuis quelque temps. Le lende-
main, au moment où sa nouvelle proprié-
taire lui donnait à manger, ce chien sortit
précipitamment de sa niche et s'élançant
sur elle, il la mordit assez profondément au
petit doigt de la main droite. Mécontente,
Mme Bréard chassa l'animal, qui erra pen-
dant deux jours \Jans Saint-Meraine, il fut
abattu le 19 juin par un habitant de cette
commune, M. Auguste Guillet, dans une
prairie située sur les bords de la Vilaine
son cadavre fut jeté à l'eau on ne songea
pas à en faire l'autopsie.
Mme Bréard n'apporta aucune attention
il. la morsure qui lui avait été faite et pen-
dant près de cinq semaines, elle contmua
a vaquer il. ses occupations habituelles sans
re6sentir la moindre douleur. Le 24 juillet,
elle commença il. se plaindre de douleurs
dans le bras droit sa fille remarqua que
ce bras était enflé elle engagea sa mère A
aller voir M. le docteur Radiner, de Château-
bourg. Après avoir hésité pendant quelques
jours, se trouvant alors dans l'impossibili-
té de faire mouvoir le bras, éprouvant en
outre de très violentes migraines, Mme
Bréard fit appeler le docteur mais elle eut
le tort de ne pas déclarer immédiatement
à ce dernier qu'elle avait été mordue par un
chien M. Radier ne put diagnostiquer la
maladie dont elle souffrait voyant son mal
s'aggraver, la malheureuse femme se déci-
da alors à exposer au médecin les causes
de ses douleurs. Il était trop tard; Mme
Bréard était atteinte d'hydrophobie et mal-
gré les soins dévoués qui lui furent prodi-
gués de tous côtés, la malheureuse femme
succombait le 2 août au milieu de souffran-
ces qu'il serait impossible de décrire.
Cette mort terrible jeta une véritable
alarme dans toute la rég:on, car on se de-
mandait avec anxiété et avec raison si ce
chien n'avait pas mordu quelques-uns de
ses congénères. Le calme et la tranquillité
commençaient se rétablir dans toutes ces
braves populations, lorsque la 11 août, un
chien braque, de taille moyenne, s'élança
sur le jeune Lemée, figé de 12 ans, habitant
chez ses parents, au bourg de Domagné.
Poursuivi, cet animal réussit s'enfuir et
ne fut pas atteint par les coups de fusil qui
furent tirés sur lui. Fort heureusement, M.
le docteur Radier constata que les crocs du
chien n'avaient pas touché le corps de l'en-
fant son pantalon seul avait été légère-
ment déchiré.
Le 12 août, un chien mâtiné de berger
s'élançait sur une jeune fille de 16 ans,
nommée Veillard, domestique à Marmorel,
en Chateaubourg, au moment orl elle tra-
versait la route cet animal put également
disparaître sans être atteint par les person-
nes qui s'étaient lancées sa poursuite.
M. le docteur Radier remarqua que Mite
Veillard avait été mordue au mollet droit
il lava la blessure au sublimé et la cauté-
risa au thermocautère, et il continua à
prendre pendant plusieurs jours toutes les
dispositions nécessaires, afin d'éviter de
graves complications.
Le 14 août on apprenait que des bestiaux
avaient été mordus par un ou plusieurs
chiens dans les communes de Château-
bourg, Saint-Melaine, Servon, Domagné
-quelques chiens également mordus avaient
été Immédiatement abattus.
• Lundi dernier, en rentrant en bicyclette
de Broons, M. Uourgine fut attaqué par un
chien mouton de couleur noire, qui tenta à
plusieurs reprises de lui mordre le bas de
la jambe. Cet animal avait une allure très
suspecte, la bave lui sortait abondamment
de la bouche aussi M. Boursine s'emprea-
sa-t-il de redoubler de vitesse, l'animal é-
puisé se coucha dans le fossé, abandonnant
sa poursuite.
Le même jour, vers 7 h. du matin, Mlle
Augustine Pavil, âgée de 15 ans, domesti-
ye chez M. Isidore Javaudin, cultivateur
au bourg de Saint-Melaine, était occupée à
baratter dans une pièce de la ferme quand
son attention fut attirée par les aboiements
du chien de garde Mlle Pavil croyant que
c'était une personne qui venait c^iez ses
maltres se leva pour la recevoir, elle nper-
çut alors dans la cour un fort chien qui ne
marchait que sur trois pattes et qui avait
été blessé à une patte de derrière la jeune
fille voulut chasser cet animal, mais au lieu
de fuir, le chien s'élança sur la jeune fille
et la mordit profondément au bas de la
jambe gauche Efirayée, elle se sauva en
npnelant au secours dans l'intérieur de la
terme Mme Javaudin accourue à ses cris,
la trouva inanimée sur une chaise. Pendant
ce temps l'animal s'était retourné contre
un jeune chien épagmti! qu'il avait terras-
sé puis Il avait pu prendre la fuite et quand
on voulut se lancer à sa poursuite, il- ôtait
trop tard.
M. le docteur Radier, appelé auprès de
Mlle Pavil, s'empressa de lui prodiguer les
premiers soins et déclara qu'il était prudent
de faire les démarches pour obtenir le
transfert immédiat à l'Institut Pasteur de
Mlle Pavil et de hllle Veillard. On sait qu'en
pareil cas, tous les frais sont supportés par
le budget départemental dès que la de-
mande lui fut parvenue, NI. le préfet d'Ille.
et-Vilaino expédia à M. le brigadier de gen-
drumerie de Chateaubourg la réquisition
nécessaire et mardi soir ces deux jeunes fil-
les prenaient le train à la gare de cette
commune pour Paris, où elles sont arrivées
mercredi matin, accompagnées de M. Mar-
migeon, menuisier au bourg de ChAleau-
bourg, tuteur de Mlle Augustine Pavil.
Devant tous ces faits, plusieurs habitants
de Châteaubonrg, parmi lesquels nous ci-
terons MM. l'abbé Nourry, curé, Jean, ins-
tituteur libre et secrétaire de mairie: Tes-
sier, Courtois, Bourgine, etc., se réunirent,
décidèrent de s'armer de fusils et d'organi-
sor dès lundi dernier, sous la direction du
brigadier de gendarmerie, une batttne.
Malheureusement, cette battue renouvelée
dans lea journées de mardi et de mercredi,
n'a donné aucun résultat sur le territoire
de cette commune mais dans les commu-
nes voisines vingt chiens errants ont été
abattus. En outre jeudi dernier, M. Lebey,
débitant en face la gare de Servon, a tiré
dans une prairie appartenant à M. Cardi-
nal, un chien dont le signalement répond à
celui de l'animal qui a mordu la jeune Pa-
vil. Tous ces animaux ont été enfouis. Peut-
être a-ton eu tort de ne pas faire l'autopsie
de chacun d'eux.
Dans tout le canton de Chateaubourg, les
habitants sont terrorisés, les routes sont
désertes, on ne voit personne dans les
champs tes patres refusent de conduire les
animaux dans les pâturages on voit des
chiens enragés partout. Les maires des
communes de Chateaubourf», Dnmncné
St-Didier, St-Melaine, St-Jean, Marpiré!
Servon, ont pris des arrêtés interdisant la
circulation des chiens sur le territoire de
ces communes en outre, ils ont rappelé h
leurs administres l'arrêté préfectoral de dé-
cembre 1905 ordonnant l'abattage de tout
chien errant.
Ajoutons que les plus grandes précau-
tions ont été prises les cultivateurs nnt
abattu les chiens qui avaienl pu être mur·
dus c'est ainsi que M. Javaudin, de St-
Melaine, a tué jeudi dernier un superbe ani-
mal duquel il avait refusé à différentes re-
prises 500 francs. En outre, tous les bes-
tiaux suspecta sont surveillés très attenti-
vement et de ce côté tout danger est con-
juré.
Les habitants du canton de Châteaubonrg
peuvent reprendre leurs occupations habi-
tuelles, les touristes, les pêcheurs, les ama-
teurs de cure d'air peuvent se rendre sans
crainte dans cette charmante bourgade
leurs travaux et leurs promenades ne se-
ront pas troublés par la visite d'un chien
Ci-runt. Mais ne serait-il pas possible d'évi-
ter que des faits si regrettables se produi-
scnt D'un commun accord, on reconnaît
que le chien basset qui a mordu Mme
Bréard appartenait à aes rouleurs qui ont
séjourné dans la région pendant les pre-
miers jours du mois de juin ces individus
traînent souvent derrière eux plusieurs
animaux qui manquent la plupart du temps
de nourriture et pour lesquels ils ne paient
naturellement aucnn impôt il serait facile
d'établir de ce côté une active surveillance
et de forcer tous ces vagabonds de se met-
tre d'accord avec la loi.
FOUGERES
Nos concerts publics
Chaque semaine, ou a peu près, nos ho-
norables concitoyens peuvent voir dans
l' Ouest-Eclair ou duus les journaux locaux
l'eulrolilot Buivunt ci .Ce soir, à 8 h. J,
concert place aux Arbres, pur la société
musicale X. de Fougères Il,
Et un grand nombre de s'écrier « En-
core la place aux Arbres, toujours la place
aux Arbres 1 Ils n'ont ma loi pas tort.
En effet, sans vouloir dénier tous les
mérites de cette place, admirablement si-
tuée, et d'où l'un peut voir toute la vallée
du Nançon, il n'en est pas moins vrai
qu'elle présente aux yeux de beaucoup
certains inconvénients, tout particulièrt-
blics.
Le premier des griefs allégués est son
éloignement du centre des affaires. La pla-
ce aux Arhres est dans un endroit peu ou
point commerçant et les soirs de concert
au lieu d'être un appoint au commerce lo-
cal lui causent plutôt préjudice en éloi-
gnant une partie de la clientèle.
D'autre part, le quartier même où se
tiennent nos concerts publics est plutôt dé-
favorable à leur succès. Bien que très sui-
vis par la population fougeraise, ils n'atti-
rent pas, en cette saison font au moins, an
public très nombreux.
La plupart des personnes habitant ce
quartier, le plus riche de la ville, profitant
des beaux jours, sont dispersées sur divers
points de la côte d'Emeraude ou dans les
campagnes environnantes et quant aux
ouvriers qul forment la majeure partie de
notre population, beaucoup, fatigues des
rudes travaux de la journée, ils reculent
devant la distance qu'ils auraient à par-
courir et qui les obligerait il rentrer chez
eux il une heure trop tardive, chose qu'ils
ne peuvent se permettre, car le lendemain
il faut reprendre le travail à l'heure fixée
par les règlements sans quoi gare l'amen-
Pourquoi ne pas favoriser nn peu plus
les quartiers ouvriers ? Sans doute. la pla-
ce aux Arbres est un lieu unique pour fai-
re de la mnsiqne et le seul kiosque édifié
par la municipalité se trouve en cet en-
droit. Mnis il n'en pst pas moins vrai qu'il
serait bon que tout le monde profite des
concerts orjmnisps par nns sociétés. C'est
pourquoi sans cesser de faire les concerts
sur le kiosque de la place aux Arbres on
pourrait en organiser de temps A autre
dans les différents quartiers de la ville par
exemple sur la place d'Armes, sur la place
de la Gare, et sous les murs du Château.
De cette façon tout le monde serait con-
tent, à commencer par les commerçants à
qui ces concerts fourniraient l'occasion de
faire nn peu d'affaires, et la population ou-
vrière qui trouverait ainsi le moyen de se
procurer une distraction sans porter pré-
udice aux travaux du lendemain.
D n'est pas nécessaire d'avoir un kios-
que partout où l'on fait de la musique.
O'ielqufls chaises ou bancs disposés en
cercle rempliront fort bien cet office.
Et 1'érlairage ? Il suffirait d'avoir en sa
possession une rampe de gaz supportée par
quelques piquets et dont l'une des extré-
mités pourrait se raccorder avec une des
conduites de la ville.
A quand l'exécution do ce projet qui a.
gréerait a tant de familles ouvrières
A. C
Saint-Sauveur des Landes
INCENDIE. Mardi vers 5 heures un
incendie s'rst déclaré an village de Tenu,
chez M. Pierre Janvier, pendant le nnttnge
de la récolte. Une meule de paille pincée à
quelques mètres de la machine iL battre a
sans doute pris feu au contact d'une étin-
celle qui se sera échappée malgré les nr-
pareils protecteurs dont la cheminée était
enveloppée.
Les pertes qui s'élèvent & près de 1.800
francs sont assurées
REDON
Une tentative criminelle
On découvre dans une mansarde trois
foyers «i incendie
Mardi der:er, M. Maury, couvreur, et
son ouvrier Thétiot, étant occupés à faire
des réparations l'immeuble de Mme veu-
ve Auguste Mabon, i_e des Duuves, s'up-
prêtaient & monter sur la toiture, en pas-
sant par une des sorties donnant sur te
couloir des mansardes, au 4* étage, lors-
que M. Maury remarqua que le panneau
qui ferme celte sortie était à moitié car-
bonisé. 11 n'y attacha tout d'abord pas
grande attention, mais en prenant un
verre au débit voisin, il en parla à son
ouvrier.
La débitante ayant entendu la conversa-
tion rapporta ces propos à Mme Jousse-
met, concierge de la maison de Mme Ma-
bon.
Celle-ci, à son tour, en parla à M. Pan,
épicier, dont le magasin occupe la moitié
du rez-de-chaussée.
Ce locataire voulut aussitôt se rendre
compte de l'incident et monta au quatrième.
Il n eut pns de peine constater qu'il se
trouvait en présente e d'une réelle tentative
criminelle. Outre le panneau de sortie dont
nous parlons plus haut, une « jambe de
force », située dans le même couloir était
en partie carbonisée. A côté, le carreau
d'une fenêtre à tabatière était fortement
roussi au crochet se trouvaient encore
suspendus des débris de papier. Sur le
plancher, on remarquait également des
débris de paille brûlée. Il y avait en tout
trois fuyers d'incendie bien distincts.
M. ['au ayant fait ces constatations mer-
credi soir, prévint dès hier matin M. Sa-
dran, oonmnssuire do police, ainsi que M.
Suulaine, capitaine des sujieurs-potrpiera,
qui examinèrent les lieux.
On ne peut savoir ijuel jour exactenient
a été faite cette tentative, mais on suppose
que c'est vers lu fin de la semaine der-
nière.
Le commissaire de police a averti le Par-
quet qui va faire une descente aujourd'hui.
L'immeuble de Mme veuve Mabun, qui
est très important, est occupé par sept lo-
cataires. Le re/de-eliaussée est composé
du magasin de M. Pau, déjà cité, et du
magasin de vente de l'usine J. U armer
et Cf.
LISEZ LES ANNONCES
de
l'Olsf-ÉCLAIB
eflarés, les lèvres blanches et tremblantes,
et une leunne qui, avec un visage d'une
perleotiou pio.-mie absolue des yeui Mn
oeUuts, avivés par la cutère et la pasa>ou.
une bouche mti ouverte par u» fourire
moqueur découvraut des dents admirables,
semblait vouloir l'é.raser et l'huilier de
toute la supériorité de sa beauté.
Mordez, teprit-elle, comparez vos
yeuv de faïence aux miens.
Elle 6ta son ciiapp.au et détacha de sa
tèi«- un peigue d'é aille.
Au même insunt sa luxuriante chevelu-
re, d un noir bleuie, se dénoua en nappes
brillantes et soyeuses, et, tombant ju-qu'à
terre, l'enveloppa comme d'un munteau.
Et mes cheveux. reprit– elle, ea
avez vous souvent vu de pareils.
Elle fit une pause.
Puis jetant sur Angèle un regard de pl-
tié insultant
Ahl pauvre créature 1 je devrais vous
haïr, je suis plus riche que vous.
Et cependaut qu'e le s'exaltait de la sor-
te, une ruugeur empourprait son visage
tant monter juhqu au frout.
Ses larges pruueilu» lançaient des flani-
mea, son Min se soulevait.
Bile était, en effet, bien belle, d'une
btauté impérievse. presque tragique.
gAle la regardait sans pouvoir prononcer
une parole.
Ah. vous n'osez répondre, ricana
l'impitoyable vmtoube.
1) ailleurs, à quoi bon. Vous savez bien
que je dis vrai.
Cette fois. Mlle Frémont avait paru re-
prendre possession de soi-même.
Je vous défends. fit-elle avec hauteur,
de calomnier mon fiancé.
L'autre partit d'un nouvel éclat de rire,
et, insolente:
Jele calomnie I. Que n'est-il ici cet
homme, votre noble fiancé ?
Je saurait bien le forcer de reconnaître
la vérité.
Où e«t-il donc ?
Elle avait haussé le ton en parlant.
Malgré l'épaisseur des tentures, les éclate
de t>a voix parvenaient maintenant jusqu'à
la chambre voisine.
Inquiète, Mme Frémont acoourat pour
avoir la cause de ce tumulte.
Elle aperçut cette lemme échevelée, l'at-
titude d Annote qui, à moitié détaillante,
s'appuyait contre le mur pour ne pu tom-
Que te passe- t-il donc, mon Dieu,
s'exclama Mme Frémont.
En môme temps, se précipitant vers w
dit% «lie 1 enveloppa de «m uni.
D'un mouvement instinctif, Angèle se
blottit contre l'épaule de sa mère.
Cette femme, murmura t elle, m'in-
sulte et calomnie mon fiancé.
La vialteuse l'interrompit par un nouvel
éclat de rire
Brusquement, elle ouvrit le carton qu'elle
avait apporté et le retournant en vida le
contenu sur la table.
Des lettres, une photographie, des ffeurs
séchées s'éparpillèrent sur le meuble.
-.Tenez, dit-elle avec une tranquille
insolence, lisez ce reoueil.
Contemplez les traits de ce portrait et
doutez alors de la véracité de mes paroles.
Un dernier mot, saonez qu'on n'offense
pas impunément Yvonne Lambert.
Tôt ou tard elle se veoge. Dans votre
propre intérêt je vous conseille de rompre
au plus vite toute relation avec le comte de
la Rochebriant dont vous prétendes me vo-
ler te cœur.
Adieu, et sans revolr. »
Hâtivement elle roula ses cheveux, en
torsades autour de sa (été, remit son cha-
peau, puis esquissant une révérence mo-
queuse, elle sortit de la chambre.
Et maintenant la mère et la aile étaient
seules.
Tout d'abord elles Mangèrent m regard
oonslernê.
Puis courbant la tête entre ses mains,
Angèle poussa un sourd gémissement.
En môme temps un tremblement agitait
touie sa personne.
• -Mou enfant, ma chérie, s'écria Mmo
Frémont, et se penchant sur Angèle, elle
l'embrassa.
Mais déjà la jeune fille avait relevé le
front.
Toute trace d'émotion semblait avoir
disparu de son visage, encore plsle, mais
très calme.
Ses yeux sacs brillaient d'un éclat inso-
Hte. un pli de résolution serrait ses lèvres,
et une expression d'énergie était répandu
sur set traits d'habitude si mobiles.
Ma mère, dit elle, l'homme que j'ai-
me ne saurait être infâme n est-ce pas
Non, certes, ma chérie, répliqua Mme
Frémo'nt, je ne le pense pas.
Mais l'inflexion hésitante de sa voix,
l'inquiétude de son regard démentaient ses
paroles,
Nous ne le croyons pas, reprit Angèle,
mais il nous faut une certitude.
Ou le comte de la Roohebriant est le
dernier des misérible-, et alors il eat indi
gne de l'amour d'une honnête femme, ou
U vient détre victime d'une monstrueuse
calomnie.
sa oe on, d'est moi qui me sentirai*
coupable, puisque j'ai failli douter de sa
loyauté.
Elle se dirigea vers la table où s'éta
taient les papiers lals-ôs par la visiteuse.
Effraye' htme Frémont fil un motive-
ment pour arrêter sa fil e.
Crois moi, mignonne, ne touche pas
à ces leu, es.
Tu pourrais regretter ta curiosité.
Si tu as confiance.
Il ne s'agit plus de confiance, inter-
rompit Angèle, mais de trouver une preuve
de tr hi-on. D'ailleurs, je suis eu rageuse
et ne cra ns pas d'affronter la vérité.
Et allongeant le bris, elle saisit résolu-
ment 'a photographie.
C'était le portrait d'un jeune homme très
beau, à la physionomie hautaine.
Oh, mon Dieu, murmura la jeune fille,
c'est lui, c'est bien lui.
Et une montée de sang colora la blan-
cheur de son visage.
Fiévreusement elle détourna la carte
photographique.
A l'envers, griffonnés au crayon, se Il
salent ces quelques mots
« A mon Yvonne adorée, son fervent
admirateur, Pierre u.
Un subit éblouissement fil chanceler
Mlle Frémont.
Bile porta la main' son Iront.
Il lui semblait que les a tères de ses
tempes allai -nt éclat- r.
S.i vu« devenait trouble.
Toutefois et par un vio ent **(T<>rt du vo-
lonté elU reprit l'.oo.sp-g.oii d e ̃• niAnip.
Allons jusqu'au bl)ut, fit elle d un air
sombre et pas de faiblevse.
Et elle r;ima>sa l'une des lettres, se dis-
posant la lire.
Cependant elle eut un instant d'hésita-
tion.
On eût dit que ·on courage recul lit de-
vant la rertiiude
A quoi bon Accumuler les pr uves du
mensu ge «le sou n'.tnc-é.
N'était elle pas s ifflsainmen' éiiflôe pir
la photographie
diais cette hésitation ne fut pas de longue
durée.
Brusquement Angèle déplia le fruil'et et
le parcourut des yeux
« Ma belle entre e> bel;es, disait e bil-
let, je tai attendue toute la m tin-'e sur la
lande près du coin que tu sais là où la
mous-e ei le,; bruyère font uu coin d'unir..
et de poupre.
Pourquoi n'est tu pas venue, méchant*
« No m allègue p Ia néces-ite de sauve
garder les apparences, la oraime
les soupeon* ô> ton père
• Une dizaine d'individus armés sont
.entrés dans un café-concert de Moscou
et devant les consommateurs, le person-
tael de service et les musiciens terrifiés,
ils ont pris un millier de roubles dans
la caisse et ont disparu.
ESPAGNB
La grève de Bilbae
Madrid, 23 août. La situation con-
tinue à être très grave à Bilbao. Les gré-
vistes coupent les conduites d'eau de la
Tille. La population est très inquiète.
Des groupes de grévistes ont essayé d'é-
teindre les hauts fourneaux.
Les autorités ont pris le parti d'en-
lourer de cordons de troupes les usines
et les ateliers. Deux ouvriers blessés
hier au cours d'une bagarre sont morts.
A Santander, d'autres graves colli-
sions se sont produites dans le voisi-
nage des usines, entre la troupe et un
groupe de grévistes qui venait débau-
cher les ouvriers.
Le général Valeneuela, gouverneur
militaire de Rilhan a eu Plusieurs pn-
trevues avec les patrons et lea prévins
sans obtenir de concessions. L'état de
siège a alnrs été proclamé. Les fêtes ont
été ajournées.
Aucun journal n'a paru. En plusieurs
endroits des collisions sont survenue
entre la police et les grévistes. Il y a eu
truelques morts. lia solidarité complète
qui existe entre les gréviste rend la-
solution difficile. La grève générale va
Être proclamée, la population s'enfuit
en toute hâte.
AUX COLONIES
Un cyclone à Djibouti
Djibouti, 23 août. Un cyclone a
passé sur Djibouti détruisant plusieurs
maisons. Il n'y a pas eu d'accident de
personne.
t Informations
dans LE: administrations
RECEVEURS BURALISTES. M. Bout-
fil, ex-adjudant au 49* infanterie, est nom-
mé receveur buraliste à Guissény.
POSTES ET TELEGRAPHES. Sont
t»omi..
Finistère Ploujean, M. Jounlren.
lue-el-Vilaine à Brain, M. Latouche &
Maure, M. Jouberl Montfort, M. Bro-
bon Soi, M. Alasquelier Rennes, MM.
Frin et Lecuyer à Baiû-de-Brelagne, M.
Mahieux.
Loire-Inférieure à Missillac, M. Cadiot
Suint-Philbert de Grandlieu, M. Crétin
aux Sorinières, NI. Legeay.
K \nche à Tells\' sur Vire, M. Mette.
Mayenne à Cu il lé, M. Anjuêre.
Morbihan à Guer, Y. Daniaux il. AI-
-laire, M. BloyeL
DANS l'ARMEE
GENDARMERIE. Sont nommée dans
la Rend armer»
Garde republicaine (à pied) MM. Angot,
ancien artificier, de la Manche Kergoz,
matelol du « Jauréguibecry n Nicolas, bri-
gadier au 28* d'artillerie Romani, matelot
du Magenta à la 2* légion (dans
l'Aisne, a chevaJ), M. Campan, maréchal
des logis au 7· d'artillerie la 36 légion
el.eval), MM. Bailly, maréchal des lo-
gis au 280 artillerie (dans la Seine-Infé-
rieure) ;les maréchaux des logis Auffray,
du 7' artillerie, et Allio, du S&» artillerie pes
deux derniers dans l'Eure) à la 18* lé-
gron (dans la Charente-lnférieure, à cheval),
le maréchal des Infris Pichot, du 28* artille-
rie.
ni légion compagnie de la Loire-lnfé-
rieure !anntj* lopis fourrier rengagé au 2* régiment
de cuirassiers compagnie du Morbihan
Jarme & cheval), MM. Afathé, maréchal dee
logis au S* régiment de dragons Boulin,
brigadier au 3e régiment de dragons Des-
moulina, maréchal des logis rengagé au 300
régiment d'artillerie Sautejeau. brigadier
au 25» régiment de dragone Joulain, ma-
réchaJ dea logis au 20» régiment d'artille-
Rie.
Revue de la Presse
Après l'Encyclique
Du a Peuple Français
Déjà l'nrmée dernière, nous avefl^s plu-
sieurs fois signalé le zèle des protestants
h b umr aux catholiques puur former en-
semble der associations cultuelles. Ils a-
vaieut même fait des réunirons, avec ce but
avoué, uajiS leurs deux maisons de Mont-
martre, W, rue de Cliguancourt, et 133, rue
Mar cadet.
CI Le sera, disaient-ils aux catholiques, le
bon côté de la persécution, de nous unir
ainsi. n Après nus révélations, leur action
a été moins bruyante, maia ils l'ont conti-
nuée et, presque chaque jour, nous en a-
vons la preuve dund le a Signal Il, dans le
le Siècle Il ou dans d'autres journaux.
Voici quel était leur plan a Dès que le
Pape aura permis de faire des association
cultuellee, nous nous présenterons la
mairie, en disant que noue sommes des ca-
tholiques et nos pasteurs diront qu'ils sont
prêtres catholiques. Nous en avons le
droit, pnisque nous reconnaissons le con-
cile de Nicée qui proclame l'Eglise catho-
lique et apostolique, sans ajouter romaine.
Nous aurons d'ailleurs avec nous une foule
de francs-maçons et de libre-penseurs, qui
se sont munis de leur certificat de baptême
pour la circonstance. Nous formerons donc
des associations cultuelles avec un prêtre
cctholique qui sera notre pasteur et nous
obtiendrons la dévolution de l'église et des
autres biens.
a Le curé et l'évoque viendront ensuite
faire leur association cultuelle avec des ca-
tholiques romains, mais nous plaiderons
contre enx devant le Conseil d'Etat, qui
nous donnera raison, ne fût-ce qu'au titre
de la priorité. Nous posséderons ainsi
Notre-Dame de Paris, la Madeleine, Sainte-
Clothilde, le Sacré-Cœur et tous les monu-
ments que nous voudrons. Ce sera légal et
toutes les rérriminutions des catholiques
romains n'y pourront rien. Il
Tout cela est l'exécution d'un plan déjà
ancien que M. Yvea Guyot développait
fondement dans le Il Siècle n, vers 1R9R.
Il disait que la nation française était trop
profondément religieuse pour passer direc-
tement la lihre-pensée il fallait, selon
lui, la faire descendre doucement du ca-
tholicisme nu protestantisme. M. Allard.
le député du Var, constatant ce travail de
proteslantisation du la France, écrivait
hier, dans la « Lanterne », qu'il ne veut nas
plus des protestante que des catholiques.
C'est donc le Pape qui a déma5qné le plan
que nous venons de résumer à grands
traits. On comprend dès lors la surprise et
la fureur de nos gouvernants en esant
l'Rncy clique.
L'un d'eux s'en plaignait hier à un Ita-
lien qui lui répondit if C'est que vous ne
connaissez pas la force d'un Vénitien. Un
proverbe italien dit qu'il faut sept juifs pour
battre un Génois, mais sept Génois pour
battre un Vénitien et Pie X est de Venise. M
CHOSES ET AUTRES
le n'ai jamais eu peur, et pourtant une cho-
se me fait dresser les cheveux sur la tête
Le cosmétique I
Sur la plage.
Le papa de Toto voulant approfondir les con-
naissances géographiques de son jeune fils, lui
demande
Voyons. Toto, où ça finit-Il, la mer 1
Et Toto, mélanoolique
Au mois d'octobre I.
Cueilli dans un arrêté municipal
< On visitera les pompes une heure avant
chaque incendie ».
MAYENNE
Lavai
COUR D'ASSISES DE LA MAYENNE.
Les assises de la Mayenne, pour le 4*
trimestre 190G, s'ouvriront u Laval le lundi
22 octobre prochain, sous la présidence de
M. Lefeuvre, conseiller la Cour d'appel
d'Angers, assisté de MM. Bouessée et
Trouillard, juges à LavaL
ETAT-CIVIL. Décès. Prudence Bienve-
nu, veuve de François Amiard, 58 ans, rue
d'Ernée Marie Le Provost, épouse Placé, 25
ms, rue Saint-Nicolas Cécile Cordier, veuve
Leclerc, 80 ans, rue de Nantes Eugène Bor-
deaux, 4 ans, rue Sainle-Anne.
Cossé-le-Vivien
TENTATIVE DE VOL A L'EGLISE.
Dans la nuit de lundi a mardi, on a tenté
de cambrioler l'église de Cossé.
Des malfaiteurs, encore inconnus, ont
crocheté la petite porte à droite de la façade
principale pour pénétrer dans l'édiflce
puis six autres portes, mais sans résultat
pour deux des portes intérieures. Celles-ci
étaient munies de serrures de sûreté.
Les malfaiteurs sont entrés dans la sa-
cristie de gauche, mais ils n'ont rien dé-
robé. Les autres sacristies de droite, où
se trouvaient les objets de leur convoitise,
n'ont pas reçu leur visite, grâce aux ser-
rures de sûreté dont les portes sont mu-
nies.
L-s tro- ce de l'égliee n'ont pas été frac-
turés les voleurs, par conséquent, se sont
retirés bredouille.
C'est le sacristain qui, se rendant à l'égli-
se mardi matin, vers 5 heures, s'est aperçu
de cette tentative de vol.
Chàteau-Gontier
LES ATOMES A FEU. Une jeune bon-
ne au service d'un cafetier de la Grand-
Rue, pendant l'absence de ses maîtres, prit
un revolver dans le Lroir de la table de
nuit, voulant sans doute l'examiner par
curiosité.
L'arme partit entre ses mains inexpéri-
mei.tées et une balle l'atteignit à la tête.
Elle a été transportée à l'hôpital. Son
état est très grave.
Saint-Michel-de-Felns
VOL ii y a quelques jours, un ou
plusieurs malfaiteurs se sont introduits au
domicile des époux Cohu, domiciliés à la
Huanderie, où ils se sont emparés de vic-
tuailles, d'un portemonnaie contenant un
franc, d'une chaîne en argent et d'une
paire de bottines.
MANCHE
Conseil général
M. More) a été réélu, pour la dix-neuviè-
me fois, président du Conseil général de la
Manche par 33 voix sur 38 volants.
MM. Tétrel et Regnault ont été élus vice-
présidents et MM. Denis, Lefresne et Du-
pont, secrétaires.
A noter un vœu de M. Gaudin de Vlllaine
attirant l'attention de 1'administraflon sur
l'état sanitaire doe villes de garnison de la
Manche. A Saint-Lo, règne une épidémie de
rougeole à Granville et à Cherbourg, c'est
la fièvre 1ypholde. Or, les divers régiment»
viennent de recevoir de nombreux réservis-
tes. Sans doute, on prend des précautions.
C'est ainsi, par exemple, qu'un bataillon
du 136* est allé camper dans un champ.
Mais ces précautions elles-mêmes ne sont
pas sans inconvénient, puisque la suite de
renvoi d'une compagnie d'infanterie conta-
minée sur le territoire de la commune de
Baudfl la population de cette commune a
été elle-même atteinte. L'admlnistration de
la guerre devra prendre d'urgence les me-
sures indispensables que nécessite cet état
de choses.
Les associations cultuelles
Un conseiller, M. Bonamy, dépose sur le
bureau de l'assemblée départementale un
vœu tendant ce que les associations cut-
tuelles soient constituées et qu'elles soient
élues par le suffrage universel des catholi-
ques.
Ce vœu a été renvoyé à l'étude de la com.
mission.
Noua espérons que la discussion de ce
vœu en séance publique en précisera lé sens
exact.
Granville
BAIL DU CASINO. A la suite de nouveaux
pourparlers, entre M. le maire et M. de Marti-
nl, 1 accord s'est fait sur la question du Ca-
sino.
M. de Martini a accepté de payer a la ville
une redevance annuelle de 18.000 fr. Le bail
qui aura une durée de trois années, a été signé
lundi.
RENCONTRE D'AUTOMOBILE ET BICYCLET-
TE. Hier dans la matinée, M. Clouet, avocat
a Avrnnclies, descendait la rue du Calvaire mon-
té sur sa hicyclette. Arrivé en face de la gare,
une automobile qui venait il sa rencontre a
heurté sa bicyclette. M. Clouet est tombé, mais
sans se faire de blessures. La roue d'avant de
sa bicyclette a été faussée.
L'automobile appartient à M. Penilleau, ren-
tier a Paris, qui s est offert de payer les dégâts
occasionnés par son automobile.
LE VOL DU MONT SAINT-MICHEL. De-
puis que nous avons dit que les voleurs du
Mont Tiint-MIchel étaient au nombre de deux,
un grand et un petit nombreuses sont les
personnes qui croient les avoir vus.
Le garçon de la buvette de la gare de Pon-
torson, notamment, prétend avoir servi à boire
aux cambrioleurs, le 16 août il sait l'hôtel où
ils sont descendus et le 17, lendemain du vol,
Il les aurait vus de nouveau et les aurait de
nouveau servis.
Les cambrioleurs auraient poussé l'amabilité
jusqu'A montrer au garçon la photographie de
la fameuse couronne disparue.
Si le garçon de café avait la certitude de ne
pas se tromper nous insisterions sur les détails.
Mais j imagine qu'il est prudent de ne point pu-
blier le signalement quil donne des cambrio-
leurs.
Ceux qu'il a pris pour des voleurs peuvent
être de très honnêtes touristes, qui seraient peu
flattés de se reconna'tre sous le portrait que le
garçon de café a tracé d'eux.
Mont-Saint-Michel
CONSTESTATION ENTRE AUTOMOBILIS-
TES. De Dinard, où il villégiature en ce mo-
ment, M. Paultre de Lamotte, était venu en au-
tomobile au Mont Saint-Michel, et garait sa
voiture sur le côté droit de la digue.
Un américain, M. Harrisson-Koons Caner, ve-
nu lui aussi au Mont Saint-Michel, voulut de
son côté garer son automobile par suite d'u-
ne fausse manœuvre, il vint heurter l'avant de
la voiture de M. Paultre de Lamotte.
Ce dernier, sans plus tarder, requit la gtndar-
n
M Harrisson-Koons Caner ne fit point de dif-
ficulté pour reconnaître l'aventure dont fi était
le héros. Son automobile est également endom-
magé.
Des pourparlers pour l'arrangement amiable
de cette petite affaire n'ont pas abouti.
Saint-M..
LE REPOS HEBDOMADAIRE. A Satnt-LO,
cemme dans la plupart des villes, la question
d.i repos hebdomadaire fait surtout du bruit par-
mi les coiffeurs. Les patrons coiffeurs de Saint-
L5 se sont réunis pour délibérer sur ce point.
La réunion a adopté un ordre du jour décla-
rant Que la matinée du dimanche est l'époque
de la semaine ou le travail est le plus considé-
rable, et qu'en conséquence le repos sera donné
aux ouvriers du dimanche midi au lundi midi.
Les Chéris
ACCIDENT DU TRAVAIL. Dédié aux
réactionnaires de tout acabit de droite et
de gauche qui, ouvertement ou par des
voies détournées, combattent la loi sur les
retraites ouvrières.
Un pauvre vieux de 72 ans, François Dar-
genne, devait, pour manger la pAlée quotl
dienne, continuer son dur et pénible métier
d'ouvrier maçon.
Dans un village de la commune de Il Les
Chéris Il, il était occupé au crépissage d'un
mur, quand tout à coup, étourdi, vaincu par
la fatigue, il tomba a la renverse, passa il.
travers le garde-corps et le plancher de l'é-
charaudage, pour venir se fracasser le crA-
ne au pied du mur.
Son camarade de travail veut se porter à
son secours, mais tout est inutile, et les
deux médecins, MM. Fleury et Tizon, que
l'honorable patron de Dargenne avait pnés
de soigner le maçon, ne purent que consta-
ter le décès.
Dargenne était originaire d'une commune
d'llle-et-Vilaine, située dans l'arrondisse-
ment de Fougères, Poilley.
Si la loi sur les retraites ouvrières était
entrée dans la voie d'application, Dargenne
eut, sans doute, connu une mort plus douce.
Solil
MORT SUR LA VOIE PUBLIQUE.
Paul Paris était un pauvre diable d'une
cinquantaine d'années, que de fréquents
troubles cérébraux avaient fait renfermer
il. l'hospice d'Avranches.
Mais son humeur vagabonde et déséquili-
brée ne pouvait s'acrommoder de cette hos-
pitalité et il s'échappa.
Avant-hier, un chauffeur d'automobile,
M, Delonrmel qui rentrait chez eee mat-
tres, au Val Saint-Père, aperçut Paul Pa-
ris, étendu sans connaissance sur l'accote-
ment de la route qui mène de Sartilly à
Avraachee.
Le chauffeur, compatissant, s'arrêta, alla
une ferme voisine demander du secours,
mais son retour Paris avait succombe
une congestion.
Le cadavre a été transporté & l'hospice
d'Avranches.
IIXE-ET^VILAINE
VTTRB
Eu6
INCENDIE. Le feu s'est déclare l'un des
Jours derniers dans une meule de foin apparte-
Quinze cents kilos de foin ont été détruits. Le
feu a été mis par la petite fille de M. Perrin,
qui, ayant trouvé une allumette dans le foyer
de la maison, l'avait jetée en flammes dans le
foin.
Interrogée par les gendarmes, l'enfant a Aé-
claré que son frère Paul lui avait dit de mettre
le feu. On sait que ce dernier, auteur de l'in-
cendie qui eut lieu nîrpmment au Petit-Onlo
rhe, est actuellement détenu à la prison de Vi-
tré.
Marti qné-Ferchaud
A PROPOS D'UN PASSAGE, A la suite
d'une dteniwlon snrvenue Il prnpns d'un pas-
sage entre Pierre Plolin et les époux Audieler,
cu!livateurs A Martiené, une rixe éclata. Oud-
ques coups furent de nart et d'autre,
sans trop de gravité heureufiempnt. PrncÊs-ver-
bal a été dressé contre les combattants.
CHATEAUDOURG
Une épidémie
de chiens enragés
Un canton terrorisé. Une femme décédée
des suites de la rage. Trois person-
nes mordues nombreux animaux
suspects abattus. La guerre
aux chiens/
Les habitants de la charmante petite lo-
calité de Chateaubourg, située dans un des
sites les plus agréables de la vallée de la
Vilaine, et les habitants des communes en-
vironnantes sont en ce moment terrorisés
par la présence de chiens enragés, lesquels
ont mordu, croit-on, de nombreux bestiaux
en p4iure, et cette terreur a redoublé à la
suite du décès d'une personne de Saint-Me-
laine, décès attribué il fhydrophobie.
Le 16 juin dernier, Mme Bréard, proprié-
taire au Vas-liouticr, en Saint-Melaine,
aperçut près de sa demeure, couché dans
une niche, un joli chien de chasse dit bas-
set l'animal se laissa caresser par Mme
Bréard, qtu se décida à le conserver, pen-
sant que la pauvre bête avait perdu son
maître depuis quelque temps. Le lende-
main, au moment où sa nouvelle proprié-
taire lui donnait à manger, ce chien sortit
précipitamment de sa niche et s'élançant
sur elle, il la mordit assez profondément au
petit doigt de la main droite. Mécontente,
Mme Bréard chassa l'animal, qui erra pen-
dant deux jours \Jans Saint-Meraine, il fut
abattu le 19 juin par un habitant de cette
commune, M. Auguste Guillet, dans une
prairie située sur les bords de la Vilaine
son cadavre fut jeté à l'eau on ne songea
pas à en faire l'autopsie.
Mme Bréard n'apporta aucune attention
il. la morsure qui lui avait été faite et pen-
dant près de cinq semaines, elle contmua
a vaquer il. ses occupations habituelles sans
re6sentir la moindre douleur. Le 24 juillet,
elle commença il. se plaindre de douleurs
dans le bras droit sa fille remarqua que
ce bras était enflé elle engagea sa mère A
aller voir M. le docteur Radiner, de Château-
bourg. Après avoir hésité pendant quelques
jours, se trouvant alors dans l'impossibili-
té de faire mouvoir le bras, éprouvant en
outre de très violentes migraines, Mme
Bréard fit appeler le docteur mais elle eut
le tort de ne pas déclarer immédiatement
à ce dernier qu'elle avait été mordue par un
chien M. Radier ne put diagnostiquer la
maladie dont elle souffrait voyant son mal
s'aggraver, la malheureuse femme se déci-
da alors à exposer au médecin les causes
de ses douleurs. Il était trop tard; Mme
Bréard était atteinte d'hydrophobie et mal-
gré les soins dévoués qui lui furent prodi-
gués de tous côtés, la malheureuse femme
succombait le 2 août au milieu de souffran-
ces qu'il serait impossible de décrire.
Cette mort terrible jeta une véritable
alarme dans toute la rég:on, car on se de-
mandait avec anxiété et avec raison si ce
chien n'avait pas mordu quelques-uns de
ses congénères. Le calme et la tranquillité
commençaient se rétablir dans toutes ces
braves populations, lorsque la 11 août, un
chien braque, de taille moyenne, s'élança
sur le jeune Lemée, figé de 12 ans, habitant
chez ses parents, au bourg de Domagné.
Poursuivi, cet animal réussit s'enfuir et
ne fut pas atteint par les coups de fusil qui
furent tirés sur lui. Fort heureusement, M.
le docteur Radier constata que les crocs du
chien n'avaient pas touché le corps de l'en-
fant son pantalon seul avait été légère-
ment déchiré.
Le 12 août, un chien mâtiné de berger
s'élançait sur une jeune fille de 16 ans,
nommée Veillard, domestique à Marmorel,
en Chateaubourg, au moment orl elle tra-
versait la route cet animal put également
disparaître sans être atteint par les person-
nes qui s'étaient lancées sa poursuite.
M. le docteur Radier remarqua que Mite
Veillard avait été mordue au mollet droit
il lava la blessure au sublimé et la cauté-
risa au thermocautère, et il continua à
prendre pendant plusieurs jours toutes les
dispositions nécessaires, afin d'éviter de
graves complications.
Le 14 août on apprenait que des bestiaux
avaient été mordus par un ou plusieurs
chiens dans les communes de Château-
bourg, Saint-Melaine, Servon, Domagné
-quelques chiens également mordus avaient
été Immédiatement abattus.
• Lundi dernier, en rentrant en bicyclette
de Broons, M. Uourgine fut attaqué par un
chien mouton de couleur noire, qui tenta à
plusieurs reprises de lui mordre le bas de
la jambe. Cet animal avait une allure très
suspecte, la bave lui sortait abondamment
de la bouche aussi M. Boursine s'emprea-
sa-t-il de redoubler de vitesse, l'animal é-
puisé se coucha dans le fossé, abandonnant
sa poursuite.
Le même jour, vers 7 h. du matin, Mlle
Augustine Pavil, âgée de 15 ans, domesti-
ye chez M. Isidore Javaudin, cultivateur
au bourg de Saint-Melaine, était occupée à
baratter dans une pièce de la ferme quand
son attention fut attirée par les aboiements
du chien de garde Mlle Pavil croyant que
c'était une personne qui venait c^iez ses
maltres se leva pour la recevoir, elle nper-
çut alors dans la cour un fort chien qui ne
marchait que sur trois pattes et qui avait
été blessé à une patte de derrière la jeune
fille voulut chasser cet animal, mais au lieu
de fuir, le chien s'élança sur la jeune fille
et la mordit profondément au bas de la
jambe gauche Efirayée, elle se sauva en
npnelant au secours dans l'intérieur de la
terme Mme Javaudin accourue à ses cris,
la trouva inanimée sur une chaise. Pendant
ce temps l'animal s'était retourné contre
un jeune chien épagmti! qu'il avait terras-
sé puis Il avait pu prendre la fuite et quand
on voulut se lancer à sa poursuite, il- ôtait
trop tard.
M. le docteur Radier, appelé auprès de
Mlle Pavil, s'empressa de lui prodiguer les
premiers soins et déclara qu'il était prudent
de faire les démarches pour obtenir le
transfert immédiat à l'Institut Pasteur de
Mlle Pavil et de hllle Veillard. On sait qu'en
pareil cas, tous les frais sont supportés par
le budget départemental dès que la de-
mande lui fut parvenue, NI. le préfet d'Ille.
et-Vilaino expédia à M. le brigadier de gen-
drumerie de Chateaubourg la réquisition
nécessaire et mardi soir ces deux jeunes fil-
les prenaient le train à la gare de cette
commune pour Paris, où elles sont arrivées
mercredi matin, accompagnées de M. Mar-
migeon, menuisier au bourg de ChAleau-
bourg, tuteur de Mlle Augustine Pavil.
Devant tous ces faits, plusieurs habitants
de Châteaubonrg, parmi lesquels nous ci-
terons MM. l'abbé Nourry, curé, Jean, ins-
tituteur libre et secrétaire de mairie: Tes-
sier, Courtois, Bourgine, etc., se réunirent,
décidèrent de s'armer de fusils et d'organi-
sor dès lundi dernier, sous la direction du
brigadier de gendarmerie, une batttne.
Malheureusement, cette battue renouvelée
dans lea journées de mardi et de mercredi,
n'a donné aucun résultat sur le territoire
de cette commune mais dans les commu-
nes voisines vingt chiens errants ont été
abattus. En outre jeudi dernier, M. Lebey,
débitant en face la gare de Servon, a tiré
dans une prairie appartenant à M. Cardi-
nal, un chien dont le signalement répond à
celui de l'animal qui a mordu la jeune Pa-
vil. Tous ces animaux ont été enfouis. Peut-
être a-ton eu tort de ne pas faire l'autopsie
de chacun d'eux.
Dans tout le canton de Chateaubourg, les
habitants sont terrorisés, les routes sont
désertes, on ne voit personne dans les
champs tes patres refusent de conduire les
animaux dans les pâturages on voit des
chiens enragés partout. Les maires des
communes de Chateaubourf», Dnmncné
St-Didier, St-Melaine, St-Jean, Marpiré!
Servon, ont pris des arrêtés interdisant la
circulation des chiens sur le territoire de
ces communes en outre, ils ont rappelé h
leurs administres l'arrêté préfectoral de dé-
cembre 1905 ordonnant l'abattage de tout
chien errant.
Ajoutons que les plus grandes précau-
tions ont été prises les cultivateurs nnt
abattu les chiens qui avaienl pu être mur·
dus c'est ainsi que M. Javaudin, de St-
Melaine, a tué jeudi dernier un superbe ani-
mal duquel il avait refusé à différentes re-
prises 500 francs. En outre, tous les bes-
tiaux suspecta sont surveillés très attenti-
vement et de ce côté tout danger est con-
juré.
Les habitants du canton de Châteaubonrg
peuvent reprendre leurs occupations habi-
tuelles, les touristes, les pêcheurs, les ama-
teurs de cure d'air peuvent se rendre sans
crainte dans cette charmante bourgade
leurs travaux et leurs promenades ne se-
ront pas troublés par la visite d'un chien
Ci-runt. Mais ne serait-il pas possible d'évi-
ter que des faits si regrettables se produi-
scnt D'un commun accord, on reconnaît
que le chien basset qui a mordu Mme
Bréard appartenait à aes rouleurs qui ont
séjourné dans la région pendant les pre-
miers jours du mois de juin ces individus
traînent souvent derrière eux plusieurs
animaux qui manquent la plupart du temps
de nourriture et pour lesquels ils ne paient
naturellement aucnn impôt il serait facile
d'établir de ce côté une active surveillance
et de forcer tous ces vagabonds de se met-
tre d'accord avec la loi.
FOUGERES
Nos concerts publics
Chaque semaine, ou a peu près, nos ho-
norables concitoyens peuvent voir dans
l' Ouest-Eclair ou duus les journaux locaux
l'eulrolilot Buivunt ci .Ce soir, à 8 h. J,
concert place aux Arbres, pur la société
musicale X. de Fougères Il,
Et un grand nombre de s'écrier « En-
core la place aux Arbres, toujours la place
aux Arbres 1 Ils n'ont ma loi pas tort.
En effet, sans vouloir dénier tous les
mérites de cette place, admirablement si-
tuée, et d'où l'un peut voir toute la vallée
du Nançon, il n'en est pas moins vrai
qu'elle présente aux yeux de beaucoup
certains inconvénients, tout particulièrt-
blics.
Le premier des griefs allégués est son
éloignement du centre des affaires. La pla-
ce aux Arhres est dans un endroit peu ou
point commerçant et les soirs de concert
au lieu d'être un appoint au commerce lo-
cal lui causent plutôt préjudice en éloi-
gnant une partie de la clientèle.
D'autre part, le quartier même où se
tiennent nos concerts publics est plutôt dé-
favorable à leur succès. Bien que très sui-
vis par la population fougeraise, ils n'atti-
rent pas, en cette saison font au moins, an
public très nombreux.
La plupart des personnes habitant ce
quartier, le plus riche de la ville, profitant
des beaux jours, sont dispersées sur divers
points de la côte d'Emeraude ou dans les
campagnes environnantes et quant aux
ouvriers qul forment la majeure partie de
notre population, beaucoup, fatigues des
rudes travaux de la journée, ils reculent
devant la distance qu'ils auraient à par-
courir et qui les obligerait il rentrer chez
eux il une heure trop tardive, chose qu'ils
ne peuvent se permettre, car le lendemain
il faut reprendre le travail à l'heure fixée
par les règlements sans quoi gare l'amen-
Pourquoi ne pas favoriser nn peu plus
les quartiers ouvriers ? Sans doute. la pla-
ce aux Arbres est un lieu unique pour fai-
re de la mnsiqne et le seul kiosque édifié
par la municipalité se trouve en cet en-
droit. Mnis il n'en pst pas moins vrai qu'il
serait bon que tout le monde profite des
concerts orjmnisps par nns sociétés. C'est
pourquoi sans cesser de faire les concerts
sur le kiosque de la place aux Arbres on
pourrait en organiser de temps A autre
dans les différents quartiers de la ville par
exemple sur la place d'Armes, sur la place
de la Gare, et sous les murs du Château.
De cette façon tout le monde serait con-
tent, à commencer par les commerçants à
qui ces concerts fourniraient l'occasion de
faire nn peu d'affaires, et la population ou-
vrière qui trouverait ainsi le moyen de se
procurer une distraction sans porter pré-
udice aux travaux du lendemain.
D n'est pas nécessaire d'avoir un kios-
que partout où l'on fait de la musique.
O'ielqufls chaises ou bancs disposés en
cercle rempliront fort bien cet office.
Et 1'érlairage ? Il suffirait d'avoir en sa
possession une rampe de gaz supportée par
quelques piquets et dont l'une des extré-
mités pourrait se raccorder avec une des
conduites de la ville.
A quand l'exécution do ce projet qui a.
gréerait a tant de familles ouvrières
A. C
Saint-Sauveur des Landes
INCENDIE. Mardi vers 5 heures un
incendie s'rst déclaré an village de Tenu,
chez M. Pierre Janvier, pendant le nnttnge
de la récolte. Une meule de paille pincée à
quelques mètres de la machine iL battre a
sans doute pris feu au contact d'une étin-
celle qui se sera échappée malgré les nr-
pareils protecteurs dont la cheminée était
enveloppée.
Les pertes qui s'élèvent & près de 1.800
francs sont assurées
REDON
Une tentative criminelle
On découvre dans une mansarde trois
foyers «i incendie
Mardi der:er, M. Maury, couvreur, et
son ouvrier Thétiot, étant occupés à faire
des réparations l'immeuble de Mme veu-
ve Auguste Mabon, i_e des Duuves, s'up-
prêtaient & monter sur la toiture, en pas-
sant par une des sorties donnant sur te
couloir des mansardes, au 4* étage, lors-
que M. Maury remarqua que le panneau
qui ferme celte sortie était à moitié car-
bonisé. 11 n'y attacha tout d'abord pas
grande attention, mais en prenant un
verre au débit voisin, il en parla à son
ouvrier.
La débitante ayant entendu la conversa-
tion rapporta ces propos à Mme Jousse-
met, concierge de la maison de Mme Ma-
bon.
Celle-ci, à son tour, en parla à M. Pan,
épicier, dont le magasin occupe la moitié
du rez-de-chaussée.
Ce locataire voulut aussitôt se rendre
compte de l'incident et monta au quatrième.
Il n eut pns de peine constater qu'il se
trouvait en présente e d'une réelle tentative
criminelle. Outre le panneau de sortie dont
nous parlons plus haut, une « jambe de
force », située dans le même couloir était
en partie carbonisée. A côté, le carreau
d'une fenêtre à tabatière était fortement
roussi au crochet se trouvaient encore
suspendus des débris de papier. Sur le
plancher, on remarquait également des
débris de paille brûlée. Il y avait en tout
trois fuyers d'incendie bien distincts.
M. ['au ayant fait ces constatations mer-
credi soir, prévint dès hier matin M. Sa-
dran, oonmnssuire do police, ainsi que M.
Suulaine, capitaine des sujieurs-potrpiera,
qui examinèrent les lieux.
On ne peut savoir ijuel jour exactenient
a été faite cette tentative, mais on suppose
que c'est vers lu fin de la semaine der-
nière.
Le commissaire de police a averti le Par-
quet qui va faire une descente aujourd'hui.
L'immeuble de Mme veuve Mabun, qui
est très important, est occupé par sept lo-
cataires. Le re/de-eliaussée est composé
du magasin de M. Pau, déjà cité, et du
magasin de vente de l'usine J. U armer
et Cf.
LISEZ LES ANNONCES
de
l'Olsf-ÉCLAIB
eflarés, les lèvres blanches et tremblantes,
et une leunne qui, avec un visage d'une
perleotiou pio.-mie absolue des yeui Mn
oeUuts, avivés par la cutère et la pasa>ou.
une bouche mti ouverte par u» fourire
moqueur découvraut des dents admirables,
semblait vouloir l'é.raser et l'huilier de
toute la supériorité de sa beauté.
Mordez, teprit-elle, comparez vos
yeuv de faïence aux miens.
Elle 6ta son ciiapp.au et détacha de sa
tèi«- un peigue d'é aille.
Au même insunt sa luxuriante chevelu-
re, d un noir bleuie, se dénoua en nappes
brillantes et soyeuses, et, tombant ju-qu'à
terre, l'enveloppa comme d'un munteau.
Et mes cheveux. reprit– elle, ea
avez vous souvent vu de pareils.
Elle fit une pause.
Puis jetant sur Angèle un regard de pl-
tié insultant
Ahl pauvre créature 1 je devrais vous
haïr, je suis plus riche que vous.
Et cependaut qu'e le s'exaltait de la sor-
te, une ruugeur empourprait son visage
tant monter juhqu au frout.
Ses larges pruueilu» lançaient des flani-
mea, son Min se soulevait.
Bile était, en effet, bien belle, d'une
btauté impérievse. presque tragique.
gAle la regardait sans pouvoir prononcer
une parole.
Ah. vous n'osez répondre, ricana
l'impitoyable vmtoube.
1) ailleurs, à quoi bon. Vous savez bien
que je dis vrai.
Cette fois. Mlle Frémont avait paru re-
prendre possession de soi-même.
Je vous défends. fit-elle avec hauteur,
de calomnier mon fiancé.
L'autre partit d'un nouvel éclat de rire,
et, insolente:
Jele calomnie I. Que n'est-il ici cet
homme, votre noble fiancé ?
Je saurait bien le forcer de reconnaître
la vérité.
Où e«t-il donc ?
Elle avait haussé le ton en parlant.
Malgré l'épaisseur des tentures, les éclate
de t>a voix parvenaient maintenant jusqu'à
la chambre voisine.
Inquiète, Mme Frémont acoourat pour
avoir la cause de ce tumulte.
Elle aperçut cette lemme échevelée, l'at-
titude d Annote qui, à moitié détaillante,
s'appuyait contre le mur pour ne pu tom-
Que te passe- t-il donc, mon Dieu,
s'exclama Mme Frémont.
En môme temps, se précipitant vers w
dit% «lie 1 enveloppa de «m uni.
D'un mouvement instinctif, Angèle se
blottit contre l'épaule de sa mère.
Cette femme, murmura t elle, m'in-
sulte et calomnie mon fiancé.
La vialteuse l'interrompit par un nouvel
éclat de rire
Brusquement, elle ouvrit le carton qu'elle
avait apporté et le retournant en vida le
contenu sur la table.
Des lettres, une photographie, des ffeurs
séchées s'éparpillèrent sur le meuble.
-.Tenez, dit-elle avec une tranquille
insolence, lisez ce reoueil.
Contemplez les traits de ce portrait et
doutez alors de la véracité de mes paroles.
Un dernier mot, saonez qu'on n'offense
pas impunément Yvonne Lambert.
Tôt ou tard elle se veoge. Dans votre
propre intérêt je vous conseille de rompre
au plus vite toute relation avec le comte de
la Rochebriant dont vous prétendes me vo-
ler te cœur.
Adieu, et sans revolr. »
Hâtivement elle roula ses cheveux, en
torsades autour de sa (été, remit son cha-
peau, puis esquissant une révérence mo-
queuse, elle sortit de la chambre.
Et maintenant la mère et la aile étaient
seules.
Tout d'abord elles Mangèrent m regard
oonslernê.
Puis courbant la tête entre ses mains,
Angèle poussa un sourd gémissement.
En môme temps un tremblement agitait
touie sa personne.
• -Mou enfant, ma chérie, s'écria Mmo
Frémont, et se penchant sur Angèle, elle
l'embrassa.
Mais déjà la jeune fille avait relevé le
front.
Toute trace d'émotion semblait avoir
disparu de son visage, encore plsle, mais
très calme.
Ses yeux sacs brillaient d'un éclat inso-
Hte. un pli de résolution serrait ses lèvres,
et une expression d'énergie était répandu
sur set traits d'habitude si mobiles.
Ma mère, dit elle, l'homme que j'ai-
me ne saurait être infâme n est-ce pas
Non, certes, ma chérie, répliqua Mme
Frémo'nt, je ne le pense pas.
Mais l'inflexion hésitante de sa voix,
l'inquiétude de son regard démentaient ses
paroles,
Nous ne le croyons pas, reprit Angèle,
mais il nous faut une certitude.
Ou le comte de la Roohebriant est le
dernier des misérible-, et alors il eat indi
gne de l'amour d'une honnête femme, ou
U vient détre victime d'une monstrueuse
calomnie.
sa oe on, d'est moi qui me sentirai*
coupable, puisque j'ai failli douter de sa
loyauté.
Elle se dirigea vers la table où s'éta
taient les papiers lals-ôs par la visiteuse.
Effraye' htme Frémont fil un motive-
ment pour arrêter sa fil e.
Crois moi, mignonne, ne touche pas
à ces leu, es.
Tu pourrais regretter ta curiosité.
Si tu as confiance.
Il ne s'agit plus de confiance, inter-
rompit Angèle, mais de trouver une preuve
de tr hi-on. D'ailleurs, je suis eu rageuse
et ne cra ns pas d'affronter la vérité.
Et allongeant le bris, elle saisit résolu-
ment 'a photographie.
C'était le portrait d'un jeune homme très
beau, à la physionomie hautaine.
Oh, mon Dieu, murmura la jeune fille,
c'est lui, c'est bien lui.
Et une montée de sang colora la blan-
cheur de son visage.
Fiévreusement elle détourna la carte
photographique.
A l'envers, griffonnés au crayon, se Il
salent ces quelques mots
« A mon Yvonne adorée, son fervent
admirateur, Pierre u.
Un subit éblouissement fil chanceler
Mlle Frémont.
Bile porta la main' son Iront.
Il lui semblait que les a tères de ses
tempes allai -nt éclat- r.
S.i vu« devenait trouble.
Toutefois et par un vio ent **(T<>rt du vo-
lonté elU reprit l'.oo.sp-g.oii d e ̃• niAnip.
Allons jusqu'au bl)ut, fit elle d un air
sombre et pas de faiblevse.
Et elle r;ima>sa l'une des lettres, se dis-
posant la lire.
Cependant elle eut un instant d'hésita-
tion.
On eût dit que ·on courage recul lit de-
vant la rertiiude
A quoi bon Accumuler les pr uves du
mensu ge «le sou n'.tnc-é.
N'était elle pas s ifflsainmen' éiiflôe pir
la photographie
diais cette hésitation ne fut pas de longue
durée.
Brusquement Angèle déplia le fruil'et et
le parcourut des yeux
« Ma belle entre e> bel;es, disait e bil-
let, je tai attendue toute la m tin-'e sur la
lande près du coin que tu sais là où la
mous-e ei le,; bruyère font uu coin d'unir..
et de poupre.
Pourquoi n'est tu pas venue, méchant*
« No m allègue p Ia néces-ite de sauve
garder les apparences, la oraime
les soupeon* ô> ton père
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