Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1906-08-22
Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 135307 Nombre total de vues : 135307
Description : 22 août 1906 22 août 1906
Description : 1906/08/22 (Numéro 3447). 1906/08/22 (Numéro 3447).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG29 Collection numérique : BIPFPIG29
Description : Collection numérique : BIPFPIG35 Collection numérique : BIPFPIG35
Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne Collection numérique : Fonds régional : Bretagne
Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque... Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k641168v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/11/2008
a
L'Onest-fielali*
mandant du 10" corps d'armée, actuel-
lement à Saint-Sébastien, a ordonné de
eonaentrer immédiatement à Bilbao
des troupes tirées des garnisons de
Bunros et ViUoria. Cinq bataillon! sont
arrivé? de Pampelune.
On suppose que le voyage du roi 1
Bilbao sera suspendu cause de la
'tjifeve.
Hier soir, les grévistes ont décidé
.d'empêcher la circulation d'un train de
rVoyaceurs venant de Santander. La
garde civile a dû intervenir.
Dans les oercles offlciels de Madrid,
00 reconnaît l'importance de la grève
.de Bilbao. mais on conserve l'espoir
qu'un accord interviendra entre les
jfyndiftai* réclamant la réduction de la
tournée de travail à 9 heures et les pro-
priétaires miniers qui exigent 10 heu-
BELGIQUE
Les eneavefla (TUoele
Frmœlles, Ii août. Cet après-midi
Je lieutenant Ghion protégé par un
paascrue est descendu au fond du puits
et a pu arriver juscru'au 5e plancher,
immédiatement un-dessus de la nappe
̃Peau. On espérait juseni'a ce jour trou-
r les puisatiers ou tout au moins leurs
avres, mais cet espoir a été déçu.
recherches vont se poursuivre pour
trouver les cadavres. On pense qu'ils
doivent se trouver parmi les terres ê-
fxnilées. mais on ignore à quel endroit
penvent se trouver.
Lm catholiques allemand»
Essen, 21 août La 63* assemblée
kénérale des catholiques allemands
'ent d'être tenue à Êsaen. Un télé-
«ramme de dévouement a été envoyé a
empereur ainsi qu'au pape. Un télé-
frr&mme souhaite au Saint-Père de
pouvoir toujours comme chef suprême
ne l'Eglise catholique, jouir de l'indé-
dançe et de la liberté qui sont indis-
sables à la grandeur même de l'E-
lise. Les catholiques allemands ne se-
waal assurés de cette liberté nécessaire
l'Eglise, que le jour où l'ancien état
e choses sera reconstitué.
ANGLETERRE
La perte du Montagu
r Londres. 21 août. Le conseil de
erre qui tint pendant cinq jours
ce sur le glorieux bateau-amiral de
Nelsun, le « Victory pour déterminer
luelie est, dans la perte du Monta-
·, la responsabilité du capitaine
dair et de l'officier de quart, lieute-
nant d'Athan, a rendu son jugement.
Le premier de ces officiers est sévère-
t réprimandé et mis en disponibi-
ité. Le second est sévèrement répri-
dé et perd deux années de grade.
La catastrophe
de Valparaiso
l'étendue du désastre. Le nombre
des victimes. Sans abri et sans
pain.
New- York, 21 août. Les dernières
nouvelles reçues du Chili, indiquent
eue la destruction causée par le trem-
lement de terre est beaucoup plus con-
sidérable qu'on n'avait tout d'abord
pposé. Dea villes entières ont été
fcayees de la carte du monde par le ca-
clysme.
Lus-Angeles et Melipilla sont complè-
pement détruites le nombre des habi-
llants qui ont péri dans ces deux villes
rait considérable. Ligua a eu beau-
coup à souûrir.
Les villes de Vina-del-Mar, Pelorca,
JHierrovifio, Llai-Llai, Santa-Rosa, Los-
JAndes, Nocales, beupailer auraient été
alement détruites par le tremblement
e terre.
Cassablanca et San Miguel ont aussi
Beaucoup souffert.
Le capitaine d'un navire américain,
)¡ni avait assisté à la catastrophe de
•t&n-Francisco, dit que le cataclysme a
fcté plus terrible que celui qui s'était a-
battu sur la grande ville des Etats-Unis.
3eci i provient du fait que. tandis qu'à
-Francisco les principaux dégâts a-
ient été causés par le feu, les dom-
mages, ici, sont principalement le ré-
tat du tremblement de terre.
Les pertes matérielles sont .actuelle-
ment évaluées à un.milliard 250 mil-
ions de francs.
La Question des approvisionnements
«t des abris constitue le grand problème
u moment. Les vivres sont très rares.
lA lait coûte deux dollars chiliens le
jaitre. Il est presque impossible de se
procurer de la viande et la situation
semble extrêmement grave, vu que tout
le pays environnant a été dévasté.
Pendant les nuits, qui aont froides,
souffle un vent violent, et 160,000 per-
sonnes sont absolument sans abri. Tous
les approvisionnement3 ont se trou-
vaient à bord des navires actuellement
dans le port ont été saisis par l'autorité.
Le maire a publié une proclamation
déclarant que tous les hommes valides
doivent aider aux travaux de déblaie-
ment de; ruines.
Selon la police, le nombre des morte
s'éleverait a 2,000, mais ce n'est là
qu'une simple conjecture, car il est im-
possible de savoir combien de cadavres
gisent ensevelis sous les ruinai des
maisons effondrées, aussi bien à Valpa-
raiao que dans les autres villes.
Le correspondant du « New-York
Sun le, Valparaiso, cable que les jour-
naux de la ville avaient prédit, dès
jeudi matins le tremblement de terre
qui se produisit le soir même.
La colonie italienne
Rome, 21 août On est encore sans
nouvelles précises sur le nombre des victi-
mes pendant la catastrophe du Chili faites
parmi la colonie italienne. Cette colonie est
araex nombreuse et comprend environ
vingt mille Italiens, dont 6.000 Valpa-
raiso. L'anxiété est grande Ici dans un très
grand nombre de familles.
La colonie française
Paris, 21 août. D'après les renseigne-
ments arrivés télégraphiquement ce matin,
il est confirmé que les membres de la léga-
tion trançaise à Valparaiso et leurs familles
sont sains et saufs. Malheureusement, les
pertes de la colonie française au Chili sont
considérables.
Lu Incendie& Les communications.
New- York, 21 août. A Valparaiao, les
incendies sont détruit, grâce un large
emplol de la dynamite. Les patrouilles dh
etilant constamment dans les rues et colla-
borent avec la police pour assurer le main-
tien de l'ordre. On fusille sur le champ tous
les voleurs en vertu de la Ioi martiale.
Les communications téléphoniques avec
Santiago seront rétablies aujourd'hui, mais
les fils télégraphiques sont encore rompus.
Les voies ferrées ne peuvent pas encore
fonctionner et la plupart des communica-
tions sont assurées par des cavaliers. Le
service journalier des lettres est fait à che-
val au-delà des montagnes. Le pius grand
nombre des habitants se montrent coura-
geux et supportent leur malheur avec gran-
deur dame.
Informations
L'AVANCEMENT DES MAGISTRATS
Pars, 21 août Aujourd'hui paratt
il Il Oinciel Il, la décret portant règlement
d'administration publique sur la fixation des
garanties spéciales de capacité profession-
nelle pour les candidats aux fonctions judi-
ciaires et instituant pour les magistrats un
tableau d'avancement en exécution de l'ar-
ticle 38 de la loi du 17 avril 1906.
Ce décret, délibéré dans .e dernier Con-
seil des ministres tenu L Rambouillet, est
précédé d'un rapport du président du Con-
seil, garde des Sceaux, au Président de la
République; il est applicable à l'Algérie et
à la Tunisie.
Le titre premier détermine les garanties
spéciales de capacité professionnelle re-
quisos des candidata; chaque année, le mi-
n.itre de la justice fixe le nombre des pla-
ces misés au concours, lequel comporte des
épreuves théoriques et pratiques, orales et
écrites; celles-ci comprennent deux compo-
sitions la première porte sur une question
de droit civil ou de-droit criminel, la se-
conde sur des questions de pratique juri-
dique. Les épreuves orales se composent
le de conclusions ou d'un réquisitoire ou
d'un exposé sur des questions de droit
civl ou criminel désignés par le jury; 2°
d'interrogations sur des questions d'admi-
nistration judiciaire dont le programme est
fixé par arrêté du ministre de la justice et
doit être publié six mois avant la date fixée
pour l'ou\erture du concours.*
Le titre il concerne les conditions d'ins-
cription nu tableau d'avancement; la liste
des magistrats inscrits à ce tableau com-
prend un nombre de noms é{ places de chaque classe et de chaque caté-
gorie. Nul ne peut être inscrit à ce tableau
qu'après deux ans de services elfectifs dans
la < sse ou le poste qu'il occupe.
Voici tes articles essentiels du titre II
Art. 16. Chaque année, les premiers pré-
aident. des cours d'appel et les procureurs gé-
néraux pies les nièuus courç adressent nu nii-
nit>li< de la justice les propositions d'avance-
nient en faveur des magistrats ue leur ressurt,
après avoir pris l'nvis des présidents dn tribu-
uuux de 1' iiikUuioe et des procureurs près les
moines tribunaux. Ces avs sont joints aux
propositions.
Le nombre des propositions la îles ne peut
être supérieur a la moitié, ni intérieur au quart
des poules de chaque classe et de chaque calé-
gorie de fondions existât dans le ressort.
Art. 17. Tous les ans, daus la première
quinzaine de novembre, et sur ces présenta-
tions et avis, le tableau d'uvuucenicnt est dres-
se pour chaque catégorise de fonctions judi-
ciaires et pour chaque dusse par une commis-
sion composée
1' Ou jireiuier président de la Cour de cas-
sation af du procureur général près la mê-
me Cour 3* de quatre nieuilirae du la Cour
de c&bbiiUûo désignés par décret sur lu propo-
sition du ministre de la justice 4' des direo-
leurs du ministere de la justice.
Les membres de la cour de cassation sont
renouvelables yur muitié chaque ;.nnée et ne
peuvent étre nommél nouveau, qu'âpre un
Intervalle de deux ans. Le renouvellement par
moitié est déterminé par le sort la premlè-
m séance de la commission.
La secrétaire de la commission est d'stgni
par le ministre de la justice.
Ce règlement n'entrera en vigueur qu'à
partir du 15 novembre 1008, en ce qui con-
cerne le tableau d'avancement qui devra
eut établi dans la eeconde quinzaine dut
mais d'octobre de ladite année.
DANS LES ADMINISTRATIONS
CONTRIBUTIONS INDIRECTES. Sont
nommés Jugon, M. Dupanloup, commis
principal à Usel, en remplacement de M.
Desfl-the, nommé receveur & Chateauneuf
(Ille-et-Vilaine); commis principal il. Uzel, M.
Le Guillouzic, commis à Lambézelleo.
DOUANES. M. Edouard Néel, commis
principal à Boulogne, est nommé receveur
à Palmnol.
Sent nommés préposés dee douanes dt-
rection de Nantes, MM. Gllaizeav, Jamee,
Robard (à demi-aolde) direction de St-Malo,
M. Bon (a demi-solde).
DATS L'ENSEIGNEMENT
Professorat dans les Ecolet normales
Purla, 21 août A la suite du concours
de 1906 pour le certificat d'aptitude au pro-
fessorat dans les écoles normales et primai-
res supérieures, viennent d'être admis par
ordre de m6rite
Ordre des Lettre». MM. Loiae6u, Bessège,
Gilet, Gow-doe, Collet, Guillard Pic, Cuibillon,
Hallovon Vignau, Libeau, Bulle, Massebœuf,
Let2vre, btlac, Poté, Ducouret, Goby Schteno,
Stivil, Blone, Dubas, Miagez, Vernet, Cousin,
Feile, Monciet, Vigand, Bouhor, Hugues, Pa-
ehaud, Mlle» Morel, Gorsse, Poirier, Dard, Go-
din, East, QuerelUhac, Pigey. Rabier, Edanoe,
Valia. Perrin. Leroy, Laaueste. Laverone, Ter-
raase, Dumortier, Charboulliot, Drun, Faquet,
Brochari, Alcart, Rosset, Cuillot, Thévenin, LA-
vy, Flayol, Délaye.
Ordre du Seieno»$. Mlle Demaud, Raven-
val, 6chlnard, Puton, Allerd, Schwlch, Decrot,
BoltseJ, Aranaon Bouden, Mnhlt, Ferry, La-
ville, vlgnwon, Soullat, Lambert, Jordan, D14-
terin.
MM. Jalouslne, MUlet, Bruniot, Maudine, Bfl-
lot, Bourprette, Béchet, Chatillon, Mutine. Dul-
toz, Franchpl.ThCanJ, Daunots, Garoupas, Man-
ceau, Hébret, Laudet,Vélex, Blgnard, Lehmann,
Gamier, G«rault, Mozil-Jonacd, Bricard, Mé-
trod.
DANS L'ARMEE
M. ETIENNE EN ALGERIE
Paris, 21 août. M. Etienne se rendra
en Algérie le 20 septembre pour assister
aux manœuvres du 19, corps à Tiaret
(Oranl.
Revue de la Presse
Après l'Encyclique
Le « Temps »
M. Sarrien a raison de compter que le
bon sens populaire repoussera toutes les
exagérations, puisque la liberté du culte n'a
jamais été menacée et que les républicains
sont les défenseurs les plus sincères et les
plus résolus de la liberté de conscience.
Nous pensons, il. ce propos, que le bon
sens appelle le bon sens et que l'opinion
publique refusant de s'émouvoir a donné
uu^ouvernement une marque de confiance
que le langage de M. Sarrien et de M. Cle-
tnenceau justifie d'ailleurs.
Il est de toute évidence que l'Encyclique
reste au regard des lois françaises dépour-
vue d'autorité.
Le pape ne saurait changer ce que le Par-
lement a voté, ni modifier la volonté du
gouvernement Il ne peut faire de nous ni
des cléricaux soumis, ni des persécuteurs.
L'Encyclique ne détruit pas la loi, mais elle
ne détruit pas davantage la conception ré-
publicaine de la séparation, conception
qu'on avait pris l'habitude de résumer
ainsi « L'Eglise libre dans l'Etat libre n.
Le parti républicain ne tombera pas dans
le piège que lui tendent les cléricaux et les
réactionnaires l'occasion de l'Encyclique.
Il maintiendra son droit et ne fera rien qui
puisse être exploité contre les républicains
par les forcenés des deux partis extrêmes.
Les c Débats »
Ce qui nous frappe surtout dans les allo-
cutions Présidentielles des conseils géné-
raux qui expriment une opinion très répan-
due et dont il faut bien tenir compte, c'est
combwn elles confirment ce que nous avons
toujours dit.
Nous avons répété que le pays aurait
peine a comprendre l'altitude intransigean-
te de l'Eglise, si elle refusait tout accom-
modement avec la loi. Surtout il ne com-
prendrait pas le rvfus des églises. Il com-
prendrait diflluilemont que pour des rai-
sons théologiques dans lesquelles on ne
peut entrer, on interdise de former des as-
sociations nécessaires d'après la loi pour
l'exercice public du culte, qui, à première
vue ne lui paraissent pas différer essentiel-
lement des conseils de fabriques auxquels
il est habitué et que, d'ailleurs, il est bon
de le rappeler, l'Eglise n'a jamais formel-
lement reconnus.
Si on lui dit que pour cela on abandonne
200 millions de biens, peut-être davantage,
qui ne sont d'ailleurs, nous le savons, qu u-
ne partie de ce qui, en stricte justice4 de-
vrait revenir aux catholiques, il ne com-
prend pas et il se demande si vraiment il
n'y a pas des intentions cachées et si on
ne se trouve pas en présence d'une vérita-
ble mauvaise volonté.
Chambres d'Agriculture
Le mot fameux et si souvent répété du
baron Louis ̃ Faites-moi de la bonne
politique, je vous ferai de bonnes finances Il
peut s'appliquer avec autant de Justesse à
l'Agriculture.
Et n'allés pas vous écrier, en levant au
ciel des bras découragea a Encore la po-
lltique I La politique partout donci Mail
Doue en mourons de la politique 1 n
Il faut s'entendre et restituer à ce mot
et à cette chose, la Il politique Il, leur véri-
table sens et leur véritable portée, larges
et élevés, qui n'ont rien de commun avec
ces mesquineries de la vie publique vul-
gaire à quoi on a et mal à propos coutume
de les appliquer couramment ies querelles
de personnes ,de clochers et de partis,
l'assiette au beurre, en somme, pour tout
dire d'un mot énergique.
La politique dont parlait rWustr*! finan-
cier de la Restauration est cette partie dp
la science sociale qui traite des fondements
de l'Etat et des principes du gouverne-
ment. Elle eet étroitement liée a l économie
politique qui est elle-méme la science de la
richesse au droit, soit naturel, soit posi-
tif, qui s'occupe principalement des rela-
tions des citoyens entre eux il l'histoire,
qui luf fournit les faits dont elle a besoin
la philosophie et surtout à la morale qui
lui donnent une partie de ses principes. La
politique est théorique ou appliquée. Théo-
rique, elle établait des lois généralee qu'elle
tire soit de l'expérience, soit de la raison,
et qui sont l'expression généralisée des
faits ou la conception pure d'un idéal plus
ou moins réalisable. Appliquée, elle cherche
les moyens de mettre en œuvre ces princi-
pes généraux en tenant compte des temps,
des lieux, des mœurs des ressources, des
circonstances.
Après cette définition qui, dans son es-
sence, est d'un maltre, Paul Janet, peut-
être allons-nous mieux nous entendre sur
le rôle bienfaisant que ta politique doit
jouer dans le progrès de rAgriculture.
voulez-vous d'ailleurs un exemple qut,
sans qu'il soit besoin de commentaires,
vous fera toucher, comme du doigt, les et-
fela pratiques de cotte influence Prenons,
au point de vue agricole, deux nations qui
forment deux des extrémités de l'Europe
l'Angleterre et la Turquie. Dans la pre-
mière, le climat est brumeux et le sol no-
yé la seconde possède le climat le plus
propice et le sol le plus fertile Nous voyons
cependant l'Agriculture se montrer cent
fois plus productive, il surface égale, en
Angleterre qu'en Turquie.
M faut rendre très hautement cette jus-
tlcu à la République qu'un très appréciable
effort de sa politique a été, dès ses débuts,
tourné du côté de l'Agriculture et qu'en
trente-cinq ans elle a réalisé des progrès
agricoles tels qu'ils constituent presque une
transformation.
Mais ce n'est point encore assez, il est
temps de donner il la classe agricole plus
d'initiative dans le traitement qe ses pro-
pres affaires.
11 existe, grâce a la République, un mi-
nistère de J'Agriculture, comme il y a un
ministère du Commerce, mais, tandis que
ceui-ci est en communication directe avec
le Commerce par des chambres consulta-
tives, celui-là n'a que des intermédiaires''
avec l'Agriculture et qui sont ses propres
agents.
Le ministre du Commerce, lorsqu'il se
présente devant le Parlement avec l'avis
de ses chambres consultatives, qui lui
fournissent sur toute question législative
l'avis du Commerce lui-même, est singuliè-
rement fort et autorisé.
Mais le ministre de l'Agriculture, sur
quel avis formulé par l'Agriculture elle-
même sur les questions qui touchent à son
propre intérêt, peut-il appuyer ses projets,
peut-il même les préparer ?
Au point de vue de la représentation lé-
gale, 1 Agriculture vit encore sous l'empire
du décret du 25 mars 18T>2, laissant aux
préfets le soin de désigner les membres
des Chambres consultatives d'arrondisse-
ment, à raison de un par canton pris par-
mi les agriculteurs notables. Mais c'est
une organisation qui n'existe que sur le pa-
pier et qui d'ailleurs, si elle est mise à
profit, ne répond plus aux besoins d'infor-
mation actuels, ni à l'indépendance qui
doit présider toute institution républi-
caine.
Depuis plus de dix ans, des parlemen-
taires éminents ou très compétents en ma-
tière d'agriculture, députés, sénateurs, an-
ciens ministres, MM. Méline, Viger, Jean
Dupuy, comte de Pontbriand, Caxauvielh,
Lhopileau, Mougcot, se sant nltachés à por-
ter remède à cette situation anormale et in-
férieure ,muis leurs projets se sont perdus
dans les cartons, par suite de l'indifférence
de la Chambre.
Cependant, un de ces projets, déposé le
12 juin 1906 par M. Lhopiteau et tendant
à l'institution de Il Chambres d'Agricultu-
re départementales a été renvoyé à la
Commission de l'Agriculture et est heu-
reusement tombé entre les mains d'un agro-
nome distingué, NI. Decker-David, -^ui sxôt
hâté de lui donner, par un excellent rap-
port, l'embryon de vie parlementaire.
Il Les Chambres d'Agriculture, dit l'arti-
cle 15 du projet, présentent au Gouverne-
ment et au Conseil général de leur dépar-
tement leurs vues sur toutes les questions
qui intéressent l'Agriculture. Etles peuvent
être consultées par le ministre de l'Agri-
culture et le préfet du département sur
toutes les questions qu'ils jugent à propos
de leur soumettre
C'est vraiment bien peu et ces attribu-
tions paraissent bien miprécisées. Mais
l'important, c'est que l'organe soit d'abord
créé, on verni ensuite, par les services qu'il
ne manquera pas de reudre, même daua ce
rôle vague, 1 autorité qu'il conviendra de
lui donner.
L'élection des membres des Chambres
d'Agriculture serait & deux degrés. L'artl-
d* 3 donae la nomenclature asM longue
du corps électoral. Disons seulement que
les électeurs doivent être Français et âgée
de 25 ans et qu'ils sont éligibles à 30 ane.
Les femmes sont également admises à vo-
ter, maie elles ne sont qu'électrices et non
éligibles. C'est une question de droit civi-
que qui s'élucidera, le tempe aidant, avec
toutes les autres de même principe qui sont
à l'ordre du jour.
Comme ü y a des Chambres de Commer-
ce, Il doit y avoir des Chambres d'Agri-
culture appelées à rendre les mêmes serv£
ces au gouvernement, et à l'initiative lé-
gislative et aux intérêts corporatifs. L'A-
griculture est une branche assez importan-
te, sinon la plus Importante, de la produo-
tion nationale pour avoir droit à une re-
présentation organisée.
Georges Laurems
La Vie Sportive
BIPPISMB
Oourest tfAmbrièrM
Vffef le programme des courses qui au-
ront lieu le 9 septembre sur l'hippodrome
d'Ambrièree.
PRIX de -la Société D'ENCOURAGEMM DU
deui-sang. Au trot monté, spécial aux
cultivateurs du canton 500 francs. Entrée
et r ̃ -s libres. Distance 2.800 mètres.
PR1I DU Gouvtrnkment Du LA Répubuqub.
Trot monté 500 francs. Entrée et poids
libres. Distance 2.800 mètres.
PRIX DU CONSEIL générât, DE LA Mayenne.
Au trot monté 500 francs, entrée 5 francs,
poids libre. Distance, 2.800 mètres.
PRIX DE LA Société sportive d'encourage-
ment. Plate au galop pour chevaux de
3 ans et au-dessus 600 francs. Entrée 5 fr.
poids libre. Distance, 2.800 mètres.
PRIX DE LA ville d'Amdriêrbs. Plate au
galop 600 francs. Entrée 5 fr. Poids libr».
Distance, 2.000 mètres.
Pari mutuel sur la pelouse*
CHOSES ET AUTRES
Au poste
Un cambrioleur est Interroo* par le commit-
sain
Mais ce coffre-fort était ferma au moyen
d'une combinaison de chiffres. Comment a-
vez-vous résolu ce problème t
Par les. tractions, monsieur le commis-
saire.
MAYENNE
Levai
UNE FE: 'ME NOYEE. Hier matin de
très bonne heure, Mme Pierre Morvan-La-
rose, rentière rue du Pont-d'Avesnières, a
été trouvée noyée dans le ruisseau de Saint.
Nicolas, cours d'eau qui traverse la pro-
priété de son fils, horticulteur rue de Tours.
On présume que cette dame en voulant se
rendre par les jardins chea son fils est tom-
bée dans l'eau en croyant passer le petit
pont en bois qui relie les deux parcelles de
la propriété.
CON^JlL GENERAL. Dans sa svnce
d'hier, le Conseil a fixé Jeudi 2 heures
ta distribution des médailles aux institu-
teurs.
J.o Président a donné lecture de la liste
des 106 affaires soumises aux délibérations
du Conseil.
On a procédé ensuite au tirage au sort
des bureaux et à la nomination des commis-
sions.
M. Leblanc déclare que c'pst par erreur
qu'il s'est abstenu sur la motion de M. Do-
minique. S'il avait pr-- part au vote, i! au-
rait voté contre.
M. Janvier, secrétaire de la commission
départementale, donne lecture de son rnp.
port sur les affaires soumises À son examen.
Acte est donné de la communication.
LeConseil a renouvelé les pouvoirs de la
commission spéciale d'assistance publique.
Il a prorogé également les pouvoirs de !a
commission des tramways. M. Renault-
Morliàre a déclaré qu'il tenait à être relevé
dans cette commission de ses fonctions. Le
Cunseil a désigné pour lui succéder M. De-
nis.
ETAT-CIVIL du 21 août. Naissance.
Yvonne Gaudiulôre, rue d'Ernée.
Mariages. Courges Uourduisenu, garçon li-
vreur, rue du Hameau, et Joséphine Messager,
cuisinière, rue de Uel-Alr -Léon Hllt'urt, ma-
çon à MonUurs. et Kenustiue Uugué, douies-
tique, rue Latérale; l'ôlix Cochon, jardinier, rue
d'Ernéel et Léonie Fuurnier, commerçante, rue
Uécds. Victor Ailaire. sous-chef de dépôt
au chemin de fer, veut de Eugénie Battault,
45 ans, impasse de Gauville Murrel Rivière,
cordonnier, 50 ans, rue Sainte-Anne.
Gorron
COMILE AGRICOLE. Le concours du
comice agricole aura lieu à Gorron le 2
septembre.
A dix heures, sous les lialles, exposition
des produits agricoles et exposition des ani.
maux. A 11 heures, le jury distribuera les
récompenses à l'exploitation, aux produits
agricoles et horticoles, aux race chevaline,
bovine, ovine et porcine.
A midi, banquet des lauréats et mem-
bres du comice dans la salle des fêtes de
la mairie.
A l'occasion du comice, une grande fête
a été organisée. En voici le programme
A deux heures, grande cavalcade, défilé
de chars fleuris et de personnages allégori-
ques. Ordre du délilé cavaliers et piétons
costumés, char de la Savate, char des Cliar-
Rentiers, char du Cycle, char du Moulin à
veut et de don Quichotte, char des qu Ire
saisons, char de lu musique, divers groupes
de cavaliers et de piétons costumes moyen-
Age, voiturettes fleuries, clowns et person-
nages grotesques.
Le soir, illuminations générales et ba*
taille de confetti à 9 heures, feu d'artifice
à dix heures retraite aux flambeaux et
feux de bengale. Des places gratuites se.
ront réservées aux forains. La mnsiqae de
Gorron prétera son concours à cette fête.
MANCHE
Brebsl
MAUVAIS GARNEMENTS. Un certain
nombre de cultivateurs habitant le village
Duclos, commune de Cérences, ont informa
la gendarmerie que plusieurs enfanta de la
localité, abandonnés sans surveillance par
lears parents, se livrent à des déprédations
journalières sur leurs propriétés.
VOL DS POULES. M- Truffaut, culti-
vateur à Vesly, a constaté dimanche matin
que pendant la nuit on lui avait volé huit
poules enfermées dans une étable voisine
de son habitation, mais dont la porte ne
fermait pas à ciel.
Coutanees
VOIES DE FAIT. M. Lavarde, carrai»
Cambernnn, a porté plainte contre un
cultivateur habitant la, commune de Mont.
huchon pour voies de fait. Ces actes A
violence auraient été consécutifs, dit-on,
une discussion relative à un droit de pav
sage.
A vrancb.es
Nous prions tes nombreux lecteurs qui
t'intéressent D rOuest-Edair et Il ses infor-
matlons de vouloir bien les communiquer
en ce qui concerne le sud de la Manche,
M. te rédacteur de rOuest-Eclalr, librairie
Le Chapelais, rue de la Constitution, Avron-
ches.
LE TRAMWAY ELECTRIQUE D'AVRAN
CHES. Voir le numéro de demain.
ILLE-ET^VILAINE
VITRE
RESERVISTE TOMBE ?AR LA rFNE-
TRE. L'arrivée des réservistes a étd
marquée lundi dernier par un i.énible ac-
cident. Vers dix heures et dd nie dn soir,
l'un d'eux, Jean-Marie TouUnl, ¡;Ci ens,
cultivnteur, domicilié Saint- Juon dea Al-
leux, cintOD de Saint-Aubin ou Cormier,
marié depuis un an envrnrf, en ouvrant la
fenétre de la chambrée, situto au premier
étage, fut pris d'un étourflssjrn'it M fcm-
ba dans le vide. 11 vint s'abartre sr.r le trot-
toir de la cour, où il se fracl.ra le cr6ne.
Relevé quelques instants après, il fut
transporté a l'infirmerie, où 'k8 (.lemiers
soins lui furent prodiguées, 'Jlr'^é ?ur l'hô-
pital militaire, il ne tarda «as à rendre h
dernier soupir.
Le malheureux laisse une veuve sur le
point d'être mère. Celle-ci a été, a\eo tonj
les ménagements possibles, prWtuiue du
mulheur qui la frappe.
-dartigné-Ferchaud
COURSES A l'occasion des courses de
Marligné-Ferchaud, dimanche 26 août, la
compagnie des chemins de fer de l'Ouest
mettra en circulation un train qui partira
de Miirtigné-Ferchnud à 9 heures du soir et
assurura le retour pnur Rennes.
FOUGERES
UNE DROLE b'UiàiOIRK. Lundi
soir, ers ueuf heure» et demie, un indi-
vidu, nommé Matluas, se trouvant en état
d'ivresse, il. l'entrée de la rue du Tribunal,
faisait la joie d'une cinquantaine de jeunea
gens qui, profitant de sa situation, se plai-
saient a le taquiner. Mathias, qui seinbitut
avoir des goûts batailleurs, nattait son
pointr suus le nez de toutes les personnes
qu'il interpellait, mais se donnait garde de
toucher qui que ce soit
lin jeune paysan vut à passer. Mathios
crut que celui-ci l'interpellait, se mit de-
vaut lui ea position pour la boxe et envuya
au malheureux jeune homme, qui ne lui di-
sa rien, un formidable coup de poing dans
l'estomac. Le paysan roula sur le pavé
sans se faire de mal. Matluas, voyant que
sun adversaire se laissait faire, voulut re-
commencer. Mais à ce moment intervint un
ouvrier waçou dont la vue mit notre poi-
vrot eu fuite, à la grande joie du public,
Cape' i-nt, tout n'était pas fini. Pen jit
qu;- tout le monde commentait l'incident,
1 ageut Dubois, de service au cnfé-conccrt,
ent. l ru M-Mie et avisant un jeune homme
de 17 ans, nommé Chesnnis, qui eu-
lait au milieu d'un groupe, montrant com-
ment Matins avait levé le poing devant le
payswn, l'agent crut qu'il était fanteur du
désordre et lui Ht des observations.
Chesuais lui répondit un peu vivement
qu'il lui était bien permis de causer dana la,
rue.
Deux des collègues de l'agent Dubois fi-
rent à ce moment leur apparition et sans
que 1 on sache pourquoi, Chesnais fut ap-
préhendé et trainé au posta
i'url de son droit, il se défendrait comme
il pouvait. Deux des i.geuta furent jetés &
terre, pendant que le public lémo' i de
toute la scène et comprenant le ridicule du
rôle Jane par la pulice et pour cause,
eUe ignorait tout dans cette affaire, ap.
plaudissait à tout >mpre.
Force testa eutin à ia loi et Uiesnais lut
enfermé au violon municipal. Il a été con-
duit hier matin, à onze i.eures et demie,
menottes aux ma,ns, devant M. la procu-
reur de la République.
Nous souhaitons ue tous les nm! en-
dus qui sont au tond de cette affaires soient
vivement dissipés et que le jeune Chca-
nais suit rendu à la liberté.
ACClUEiM AGRICOLE. Voir Chroni-
que de Rennes 1 Hôtel-Dieu.
Landujan
AO"iniiM. M. yueruiiaid, Théophile,
chauffeur diez NI. P;it;c, CunstrucLMi l v,i-
Non. il ne pourrait endurer un pareil
KBlheur.
Alors, rassemblant ses forces, qu'il een-
tait l'abandonner, faisant un suprême
«flori pour respirer, il .*e pencha pénible.
fmen huN de la croisée.
Puis, d'aee voix rauque, entrecoupée
par les premlers rues de l'agonie
Yvonne 1. Ma petite Yvonne I.
Mon enfant 1. reviens. je te par
'donue 1. Reviens 1
Avait elle compris ?
Oui, sans doate, car la ealèche t'était
arrêtée et Alain Mériadek parut consulter
Mlle Lambert.
Mais, haussant les epanlet, elle répon-
dit asrez haut p ur être eutendue
Eu route, et dépéchont-nous 1 Nous
âlloDi manquer le train
Et, arrhchant le fouet des mains du
conducteur, elle cingla la Brunette, et le
cabriolet s'éloigna rapidement
Yvonne F cri» une dernier* M» le
docteur, Yvonne. reviens.
Il n'acheva pas,
Désespérément, il allonge» Ma deux
mains oomme pour chercher un tppai ne
teoconcn que le vide et l'effondré lowde-
ment sv le ptrfutfc
Angèlc Frémont
Parmi les somptueux hôtels qui. à l'a-
venue du bois de Boulogne, dressent sur
les courbes des pelouses leurs frontons en-
cadres de feuillages, il en est un qui par
sa fastueuse magnificence, semble vouloir
violen-.ef le regard du passant.
Il est superbe, imposant et massif, eet
édifice, avec les ciselures de sa façade
sculptée, le renflement de ses angles ar-
rondis, ses larges baies, sa haute toiture
surmontée d'un dôme, ton monumental
perron garni de vases de porphyre.
Un jardin, clôturé d'une grille lances
d'or, planté de vernis du Japon, d'acacias
et de (aux ébemers, lui fait une ceinture
et l'allonge derrière la maison en un véri-
table parc.
Là, se trouvent les. dépendances oran-
gerie, terres chaudes, où les visiteurs vont
admirer de rare. collections d'orchidées
et de fougères, remises, contenant vioto
ria, calèche et landau, écuries vastes et
spacieuses, véritables palais où logent des
chevaux de prix.
A l'intérieur, l'hôtel étale un luxe qui
crue l'attention et fatigue le regard.
Ce sont, au rez-de chaussée, un hall oo-
•qpam toute la hauteur de la maison, or-
né de bronzes et da statues, de grandes
pièces en eufilade, salle de billard, salle
d armes, salles de réception, drapées de
coûteuses tentures, avec, sur le parquet,
des tapie où le pied s'tnfonce jusqu la
cheville, et remplies de toutes les merveil-
les que l'art et l'industrie peuvent inventer
et l'argent se procurer.
Aux étages supérieurs, desservis par un
escalier à rampe de fer forgé, ce sont des
appartements princier, à l'ameublement
luxueux, où le oonfort matériel sallieaveo
toutes les ex gences du goût
Toutefois, tant d'opulence par trop os-
tensible, où perce le désir d'éblouir, donne
une impression d'inquiétude.
Perplexe, l'observateur se demande
quelle place peut trouver le bonheur en eet
encombrement de richesses.
Cette demeu», qui ressemble a, une ré-
sidence royale. appartient, en effet, à l'un
des plus puissants potentats de la finance,
le banquier Gaspard Frémont.
La finaooe n'est-elle pas aujourd'hui la
seule royauté indiscutable et indiscutée
qui, élevée sur les ruines des monarchies
abolies, régit la société moderne.
Il n avait pas toujours tu ihotel façade
ajourée, équipages et chevaux le baron
pard Frémont, II était né pauvre, très paa-
vre même.
Son père- colporteur du Dura basqat,
quelque peu contrebandier, après avoir,
durdut vingt années couru les villages py-
rénéens, la pacotille au dos et le bâton à la
main, était mort, le laissant orphelin, à
peine âgé de 15 ans.
D'un esprit remuant et aventureux, le
jeune homme recueillit son mince héritage
et s'embarqua comme mousse sur un bâli-
ment qui cinglait pour S n Francisco.
La, il était entré comme garçon dans
une des tavernes de la cité en formation.
C'était l'époque où commençait à sévir
la fièvre d'or ëaliforuienue,
Beaucoup d'aventuriers espagnols, alle-
mands, Irlandais, italiens, l'éoume de l'Eu-
rope, s'abattaient sur cas pays encore
vierges.
Lui aussi, le jeune Gaspard, fut gagné
par cette fièvre contagieuse.
II s associa avec un jeune métis espa-
gnol, José Carvajal.
Il l'avait rencontré dans un ignoble bar
des bas quartiers de San-Francisco.
Ce Carvajal état un parfait vaurien
menteur, voleur, faussaire, jusque trois
fois condamné par l'indulgente police de
oe pays d'aventuriers.
Mais, du reste, gai compagnon, pinçant
de la guitare, sachant danser le bolero et la
farandole.
la poursuite de la fortune
Durant cinq années, les deux copains
parcoururent les di·tricts californiens, s'a-
veniurant dans les montagnes Rocheuses,
bravant tout, osant tour.
Certain jour, pourtant, Carjaval avait
abandonné son ami, non sans le voler et
lui laisser un souvenir de leur fraternité
passée, un bun coup de poignard et une
entaille dans l'épaule droite.
Frémont s'en était guéri et réussit
promptement à se reconstituer un petit pé-
cule.
Il eut bientôt la chance de découvrir un
placer.
Dix ans plus tard il était millionnaire.
Il travailla vingt ans sans relAche, ac-
caparant les districts aurifères de la Cali-
fornie, spéculant aveo habileté, achetant
bon marché, vendant trèi cher.
A quarante ans, au pays de ces fortunes
fabuleuses, M. Gaspard Frémont était cité
comme riche parmi les riches.
Ce fuUtlora qu'il revint en France.
Il était alors oélibaiaire, il se maria.
Celle qu'il épousa était la fllle d'un des
agents de change les plus assidus autour
de la corbeille.
Elle lui apportait une dot considéra-
ble.
Au moment où s'ouvre ce récit, le ban-
quier Frémont était &e d'envirqu •oixaata
auto
Au physique, c'était un homme sec e
nerveux, le visage carré, acx trais durs et
accentués des yeux encore très vifs, au re-
gard énergique.
Au moral, un financier hors ligne, pos-
sédaut une intuition presque infaillible,
doué au plus haut de l'esprit df>s af-
Eu revanche, mauvais mari, de moeurs
retachcea, courant les plaisirs faciles. Va-
niteux, arrogant, brutal, c'était dans toute
son horreur le parveuu d'argent.
Ce jour-là, 29 septembre, Mme Frémont
et sa tille Anghle se renaieat ensemble dans
un petit boudoir.
Le salon ivoire, ainsi nomme à cau-e de
ses dtaperies de moire crème, était exclu.
sa\emenl réserve a l'usage de Nille Fré
moni.
Il formait, par la relative simplicité de
son ameublement, un contraste reposant
aveu ie iuxe t ̃< ;w> par-
tementa.
Ici, point de ces excjuuioitoi |hh et-
travagautes que réellement intéressantes,
point de ces étalages qui semblent un des
porté au bon goût .9omme- au bon sens
L'Onest-fielali*
mandant du 10" corps d'armée, actuel-
lement à Saint-Sébastien, a ordonné de
eonaentrer immédiatement à Bilbao
des troupes tirées des garnisons de
Bunros et ViUoria. Cinq bataillon! sont
arrivé? de Pampelune.
On suppose que le voyage du roi 1
Bilbao sera suspendu cause de la
'tjifeve.
Hier soir, les grévistes ont décidé
.d'empêcher la circulation d'un train de
rVoyaceurs venant de Santander. La
garde civile a dû intervenir.
Dans les oercles offlciels de Madrid,
00 reconnaît l'importance de la grève
.de Bilbao. mais on conserve l'espoir
qu'un accord interviendra entre les
jfyndiftai* réclamant la réduction de la
tournée de travail à 9 heures et les pro-
priétaires miniers qui exigent 10 heu-
BELGIQUE
Les eneavefla (TUoele
Frmœlles, Ii août. Cet après-midi
Je lieutenant Ghion protégé par un
paascrue est descendu au fond du puits
et a pu arriver juscru'au 5e plancher,
immédiatement un-dessus de la nappe
̃Peau. On espérait juseni'a ce jour trou-
r les puisatiers ou tout au moins leurs
avres, mais cet espoir a été déçu.
recherches vont se poursuivre pour
trouver les cadavres. On pense qu'ils
doivent se trouver parmi les terres ê-
fxnilées. mais on ignore à quel endroit
penvent se trouver.
Lm catholiques allemand»
Essen, 21 août La 63* assemblée
kénérale des catholiques allemands
'ent d'être tenue à Êsaen. Un télé-
«ramme de dévouement a été envoyé a
empereur ainsi qu'au pape. Un télé-
frr&mme souhaite au Saint-Père de
pouvoir toujours comme chef suprême
ne l'Eglise catholique, jouir de l'indé-
dançe et de la liberté qui sont indis-
sables à la grandeur même de l'E-
lise. Les catholiques allemands ne se-
waal assurés de cette liberté nécessaire
l'Eglise, que le jour où l'ancien état
e choses sera reconstitué.
ANGLETERRE
La perte du Montagu
r Londres. 21 août. Le conseil de
erre qui tint pendant cinq jours
ce sur le glorieux bateau-amiral de
Nelsun, le « Victory pour déterminer
luelie est, dans la perte du Monta-
·, la responsabilité du capitaine
dair et de l'officier de quart, lieute-
nant d'Athan, a rendu son jugement.
Le premier de ces officiers est sévère-
t réprimandé et mis en disponibi-
ité. Le second est sévèrement répri-
dé et perd deux années de grade.
La catastrophe
de Valparaiso
l'étendue du désastre. Le nombre
des victimes. Sans abri et sans
pain.
New- York, 21 août. Les dernières
nouvelles reçues du Chili, indiquent
eue la destruction causée par le trem-
lement de terre est beaucoup plus con-
sidérable qu'on n'avait tout d'abord
pposé. Dea villes entières ont été
fcayees de la carte du monde par le ca-
clysme.
Lus-Angeles et Melipilla sont complè-
pement détruites le nombre des habi-
llants qui ont péri dans ces deux villes
rait considérable. Ligua a eu beau-
coup à souûrir.
Les villes de Vina-del-Mar, Pelorca,
JHierrovifio, Llai-Llai, Santa-Rosa, Los-
JAndes, Nocales, beupailer auraient été
alement détruites par le tremblement
e terre.
Cassablanca et San Miguel ont aussi
Beaucoup souffert.
Le capitaine d'un navire américain,
)¡ni avait assisté à la catastrophe de
•t&n-Francisco, dit que le cataclysme a
fcté plus terrible que celui qui s'était a-
battu sur la grande ville des Etats-Unis.
3eci i provient du fait que. tandis qu'à
-Francisco les principaux dégâts a-
ient été causés par le feu, les dom-
mages, ici, sont principalement le ré-
tat du tremblement de terre.
Les pertes matérielles sont .actuelle-
ment évaluées à un.milliard 250 mil-
ions de francs.
La Question des approvisionnements
«t des abris constitue le grand problème
u moment. Les vivres sont très rares.
lA lait coûte deux dollars chiliens le
jaitre. Il est presque impossible de se
procurer de la viande et la situation
semble extrêmement grave, vu que tout
le pays environnant a été dévasté.
Pendant les nuits, qui aont froides,
souffle un vent violent, et 160,000 per-
sonnes sont absolument sans abri. Tous
les approvisionnement3 ont se trou-
vaient à bord des navires actuellement
dans le port ont été saisis par l'autorité.
Le maire a publié une proclamation
déclarant que tous les hommes valides
doivent aider aux travaux de déblaie-
ment de; ruines.
Selon la police, le nombre des morte
s'éleverait a 2,000, mais ce n'est là
qu'une simple conjecture, car il est im-
possible de savoir combien de cadavres
gisent ensevelis sous les ruinai des
maisons effondrées, aussi bien à Valpa-
raiao que dans les autres villes.
Le correspondant du « New-York
Sun le, Valparaiso, cable que les jour-
naux de la ville avaient prédit, dès
jeudi matins le tremblement de terre
qui se produisit le soir même.
La colonie italienne
Rome, 21 août On est encore sans
nouvelles précises sur le nombre des victi-
mes pendant la catastrophe du Chili faites
parmi la colonie italienne. Cette colonie est
araex nombreuse et comprend environ
vingt mille Italiens, dont 6.000 Valpa-
raiso. L'anxiété est grande Ici dans un très
grand nombre de familles.
La colonie française
Paris, 21 août. D'après les renseigne-
ments arrivés télégraphiquement ce matin,
il est confirmé que les membres de la léga-
tion trançaise à Valparaiso et leurs familles
sont sains et saufs. Malheureusement, les
pertes de la colonie française au Chili sont
considérables.
Lu Incendie& Les communications.
New- York, 21 août. A Valparaiao, les
incendies sont détruit, grâce un large
emplol de la dynamite. Les patrouilles dh
etilant constamment dans les rues et colla-
borent avec la police pour assurer le main-
tien de l'ordre. On fusille sur le champ tous
les voleurs en vertu de la Ioi martiale.
Les communications téléphoniques avec
Santiago seront rétablies aujourd'hui, mais
les fils télégraphiques sont encore rompus.
Les voies ferrées ne peuvent pas encore
fonctionner et la plupart des communica-
tions sont assurées par des cavaliers. Le
service journalier des lettres est fait à che-
val au-delà des montagnes. Le pius grand
nombre des habitants se montrent coura-
geux et supportent leur malheur avec gran-
deur dame.
Informations
L'AVANCEMENT DES MAGISTRATS
Pars, 21 août Aujourd'hui paratt
il Il Oinciel Il, la décret portant règlement
d'administration publique sur la fixation des
garanties spéciales de capacité profession-
nelle pour les candidats aux fonctions judi-
ciaires et instituant pour les magistrats un
tableau d'avancement en exécution de l'ar-
ticle 38 de la loi du 17 avril 1906.
Ce décret, délibéré dans .e dernier Con-
seil des ministres tenu L Rambouillet, est
précédé d'un rapport du président du Con-
seil, garde des Sceaux, au Président de la
République; il est applicable à l'Algérie et
à la Tunisie.
Le titre premier détermine les garanties
spéciales de capacité professionnelle re-
quisos des candidata; chaque année, le mi-
n.itre de la justice fixe le nombre des pla-
ces misés au concours, lequel comporte des
épreuves théoriques et pratiques, orales et
écrites; celles-ci comprennent deux compo-
sitions la première porte sur une question
de droit civil ou de-droit criminel, la se-
conde sur des questions de pratique juri-
dique. Les épreuves orales se composent
le de conclusions ou d'un réquisitoire ou
d'un exposé sur des questions de droit
civl ou criminel désignés par le jury; 2°
d'interrogations sur des questions d'admi-
nistration judiciaire dont le programme est
fixé par arrêté du ministre de la justice et
doit être publié six mois avant la date fixée
pour l'ou\erture du concours.*
Le titre il concerne les conditions d'ins-
cription nu tableau d'avancement; la liste
des magistrats inscrits à ce tableau com-
prend un nombre de noms é{
gorie. Nul ne peut être inscrit à ce tableau
qu'après deux ans de services elfectifs dans
la < sse ou le poste qu'il occupe.
Voici tes articles essentiels du titre II
Art. 16. Chaque année, les premiers pré-
aident. des cours d'appel et les procureurs gé-
néraux pies les nièuus courç adressent nu nii-
nit>li< de la justice les propositions d'avance-
nient en faveur des magistrats ue leur ressurt,
après avoir pris l'nvis des présidents dn tribu-
uuux de 1' iiikUuioe et des procureurs près les
moines tribunaux. Ces avs sont joints aux
propositions.
Le nombre des propositions la îles ne peut
être supérieur a la moitié, ni intérieur au quart
des poules de chaque classe et de chaque calé-
gorie de fondions existât dans le ressort.
Art. 17. Tous les ans, daus la première
quinzaine de novembre, et sur ces présenta-
tions et avis, le tableau d'uvuucenicnt est dres-
se pour chaque catégorise de fonctions judi-
ciaires et pour chaque dusse par une commis-
sion composée
1' Ou jireiuier président de la Cour de cas-
sation af du procureur général près la mê-
me Cour 3* de quatre nieuilirae du la Cour
de c&bbiiUûo désignés par décret sur lu propo-
sition du ministre de la justice 4' des direo-
leurs du ministere de la justice.
Les membres de la cour de cassation sont
renouvelables yur muitié chaque ;.nnée et ne
peuvent étre nommél nouveau, qu'âpre un
Intervalle de deux ans. Le renouvellement par
moitié est déterminé par le sort la premlè-
m séance de la commission.
La secrétaire de la commission est d'stgni
par le ministre de la justice.
Ce règlement n'entrera en vigueur qu'à
partir du 15 novembre 1008, en ce qui con-
cerne le tableau d'avancement qui devra
eut établi dans la eeconde quinzaine dut
mais d'octobre de ladite année.
DANS LES ADMINISTRATIONS
CONTRIBUTIONS INDIRECTES. Sont
nommés Jugon, M. Dupanloup, commis
principal à Usel, en remplacement de M.
Desfl-the, nommé receveur & Chateauneuf
(Ille-et-Vilaine); commis principal il. Uzel, M.
Le Guillouzic, commis à Lambézelleo.
DOUANES. M. Edouard Néel, commis
principal à Boulogne, est nommé receveur
à Palmnol.
Sent nommés préposés dee douanes dt-
rection de Nantes, MM. Gllaizeav, Jamee,
Robard (à demi-aolde) direction de St-Malo,
M. Bon (a demi-solde).
DATS L'ENSEIGNEMENT
Professorat dans les Ecolet normales
Purla, 21 août A la suite du concours
de 1906 pour le certificat d'aptitude au pro-
fessorat dans les écoles normales et primai-
res supérieures, viennent d'être admis par
ordre de m6rite
Ordre des Lettre». MM. Loiae6u, Bessège,
Gilet, Gow-doe, Collet, Guillard Pic, Cuibillon,
Hallovon Vignau, Libeau, Bulle, Massebœuf,
Let2vre, btlac, Poté, Ducouret, Goby Schteno,
Stivil, Blone, Dubas, Miagez, Vernet, Cousin,
Feile, Monciet, Vigand, Bouhor, Hugues, Pa-
ehaud, Mlle» Morel, Gorsse, Poirier, Dard, Go-
din, East, QuerelUhac, Pigey. Rabier, Edanoe,
Valia. Perrin. Leroy, Laaueste. Laverone, Ter-
raase, Dumortier, Charboulliot, Drun, Faquet,
Brochari, Alcart, Rosset, Cuillot, Thévenin, LA-
vy, Flayol, Délaye.
Ordre du Seieno»$. Mlle Demaud, Raven-
val, 6chlnard, Puton, Allerd, Schwlch, Decrot,
BoltseJ, Aranaon Bouden, Mnhlt, Ferry, La-
ville, vlgnwon, Soullat, Lambert, Jordan, D14-
terin.
MM. Jalouslne, MUlet, Bruniot, Maudine, Bfl-
lot, Bourprette, Béchet, Chatillon, Mutine. Dul-
toz, Franchpl.ThCanJ, Daunots, Garoupas, Man-
ceau, Hébret, Laudet,Vélex, Blgnard, Lehmann,
Gamier, G«rault, Mozil-Jonacd, Bricard, Mé-
trod.
DANS L'ARMEE
M. ETIENNE EN ALGERIE
Paris, 21 août. M. Etienne se rendra
en Algérie le 20 septembre pour assister
aux manœuvres du 19, corps à Tiaret
(Oranl.
Revue de la Presse
Après l'Encyclique
Le « Temps »
M. Sarrien a raison de compter que le
bon sens populaire repoussera toutes les
exagérations, puisque la liberté du culte n'a
jamais été menacée et que les républicains
sont les défenseurs les plus sincères et les
plus résolus de la liberté de conscience.
Nous pensons, il. ce propos, que le bon
sens appelle le bon sens et que l'opinion
publique refusant de s'émouvoir a donné
uu^ouvernement une marque de confiance
que le langage de M. Sarrien et de M. Cle-
tnenceau justifie d'ailleurs.
Il est de toute évidence que l'Encyclique
reste au regard des lois françaises dépour-
vue d'autorité.
Le pape ne saurait changer ce que le Par-
lement a voté, ni modifier la volonté du
gouvernement Il ne peut faire de nous ni
des cléricaux soumis, ni des persécuteurs.
L'Encyclique ne détruit pas la loi, mais elle
ne détruit pas davantage la conception ré-
publicaine de la séparation, conception
qu'on avait pris l'habitude de résumer
ainsi « L'Eglise libre dans l'Etat libre n.
Le parti républicain ne tombera pas dans
le piège que lui tendent les cléricaux et les
réactionnaires l'occasion de l'Encyclique.
Il maintiendra son droit et ne fera rien qui
puisse être exploité contre les républicains
par les forcenés des deux partis extrêmes.
Les c Débats »
Ce qui nous frappe surtout dans les allo-
cutions Présidentielles des conseils géné-
raux qui expriment une opinion très répan-
due et dont il faut bien tenir compte, c'est
combwn elles confirment ce que nous avons
toujours dit.
Nous avons répété que le pays aurait
peine a comprendre l'altitude intransigean-
te de l'Eglise, si elle refusait tout accom-
modement avec la loi. Surtout il ne com-
prendrait pas le rvfus des églises. Il com-
prendrait diflluilemont que pour des rai-
sons théologiques dans lesquelles on ne
peut entrer, on interdise de former des as-
sociations nécessaires d'après la loi pour
l'exercice public du culte, qui, à première
vue ne lui paraissent pas différer essentiel-
lement des conseils de fabriques auxquels
il est habitué et que, d'ailleurs, il est bon
de le rappeler, l'Eglise n'a jamais formel-
lement reconnus.
Si on lui dit que pour cela on abandonne
200 millions de biens, peut-être davantage,
qui ne sont d'ailleurs, nous le savons, qu u-
ne partie de ce qui, en stricte justice4 de-
vrait revenir aux catholiques, il ne com-
prend pas et il se demande si vraiment il
n'y a pas des intentions cachées et si on
ne se trouve pas en présence d'une vérita-
ble mauvaise volonté.
Chambres d'Agriculture
Le mot fameux et si souvent répété du
baron Louis ̃ Faites-moi de la bonne
politique, je vous ferai de bonnes finances Il
peut s'appliquer avec autant de Justesse à
l'Agriculture.
Et n'allés pas vous écrier, en levant au
ciel des bras découragea a Encore la po-
lltique I La politique partout donci Mail
Doue en mourons de la politique 1 n
Il faut s'entendre et restituer à ce mot
et à cette chose, la Il politique Il, leur véri-
table sens et leur véritable portée, larges
et élevés, qui n'ont rien de commun avec
ces mesquineries de la vie publique vul-
gaire à quoi on a et mal à propos coutume
de les appliquer couramment ies querelles
de personnes ,de clochers et de partis,
l'assiette au beurre, en somme, pour tout
dire d'un mot énergique.
La politique dont parlait rWustr*! finan-
cier de la Restauration est cette partie dp
la science sociale qui traite des fondements
de l'Etat et des principes du gouverne-
ment. Elle eet étroitement liée a l économie
politique qui est elle-méme la science de la
richesse au droit, soit naturel, soit posi-
tif, qui s'occupe principalement des rela-
tions des citoyens entre eux il l'histoire,
qui luf fournit les faits dont elle a besoin
la philosophie et surtout à la morale qui
lui donnent une partie de ses principes. La
politique est théorique ou appliquée. Théo-
rique, elle établait des lois généralee qu'elle
tire soit de l'expérience, soit de la raison,
et qui sont l'expression généralisée des
faits ou la conception pure d'un idéal plus
ou moins réalisable. Appliquée, elle cherche
les moyens de mettre en œuvre ces princi-
pes généraux en tenant compte des temps,
des lieux, des mœurs des ressources, des
circonstances.
Après cette définition qui, dans son es-
sence, est d'un maltre, Paul Janet, peut-
être allons-nous mieux nous entendre sur
le rôle bienfaisant que ta politique doit
jouer dans le progrès de rAgriculture.
voulez-vous d'ailleurs un exemple qut,
sans qu'il soit besoin de commentaires,
vous fera toucher, comme du doigt, les et-
fela pratiques de cotte influence Prenons,
au point de vue agricole, deux nations qui
forment deux des extrémités de l'Europe
l'Angleterre et la Turquie. Dans la pre-
mière, le climat est brumeux et le sol no-
yé la seconde possède le climat le plus
propice et le sol le plus fertile Nous voyons
cependant l'Agriculture se montrer cent
fois plus productive, il surface égale, en
Angleterre qu'en Turquie.
M faut rendre très hautement cette jus-
tlcu à la République qu'un très appréciable
effort de sa politique a été, dès ses débuts,
tourné du côté de l'Agriculture et qu'en
trente-cinq ans elle a réalisé des progrès
agricoles tels qu'ils constituent presque une
transformation.
Mais ce n'est point encore assez, il est
temps de donner il la classe agricole plus
d'initiative dans le traitement qe ses pro-
pres affaires.
11 existe, grâce a la République, un mi-
nistère de J'Agriculture, comme il y a un
ministère du Commerce, mais, tandis que
ceui-ci est en communication directe avec
le Commerce par des chambres consulta-
tives, celui-là n'a que des intermédiaires''
avec l'Agriculture et qui sont ses propres
agents.
Le ministre du Commerce, lorsqu'il se
présente devant le Parlement avec l'avis
de ses chambres consultatives, qui lui
fournissent sur toute question législative
l'avis du Commerce lui-même, est singuliè-
rement fort et autorisé.
Mais le ministre de l'Agriculture, sur
quel avis formulé par l'Agriculture elle-
même sur les questions qui touchent à son
propre intérêt, peut-il appuyer ses projets,
peut-il même les préparer ?
Au point de vue de la représentation lé-
gale, 1 Agriculture vit encore sous l'empire
du décret du 25 mars 18T>2, laissant aux
préfets le soin de désigner les membres
des Chambres consultatives d'arrondisse-
ment, à raison de un par canton pris par-
mi les agriculteurs notables. Mais c'est
une organisation qui n'existe que sur le pa-
pier et qui d'ailleurs, si elle est mise à
profit, ne répond plus aux besoins d'infor-
mation actuels, ni à l'indépendance qui
doit présider toute institution républi-
caine.
Depuis plus de dix ans, des parlemen-
taires éminents ou très compétents en ma-
tière d'agriculture, députés, sénateurs, an-
ciens ministres, MM. Méline, Viger, Jean
Dupuy, comte de Pontbriand, Caxauvielh,
Lhopileau, Mougcot, se sant nltachés à por-
ter remède à cette situation anormale et in-
férieure ,muis leurs projets se sont perdus
dans les cartons, par suite de l'indifférence
de la Chambre.
Cependant, un de ces projets, déposé le
12 juin 1906 par M. Lhopiteau et tendant
à l'institution de Il Chambres d'Agricultu-
re départementales a été renvoyé à la
Commission de l'Agriculture et est heu-
reusement tombé entre les mains d'un agro-
nome distingué, NI. Decker-David, -^ui sxôt
hâté de lui donner, par un excellent rap-
port, l'embryon de vie parlementaire.
Il Les Chambres d'Agriculture, dit l'arti-
cle 15 du projet, présentent au Gouverne-
ment et au Conseil général de leur dépar-
tement leurs vues sur toutes les questions
qui intéressent l'Agriculture. Etles peuvent
être consultées par le ministre de l'Agri-
culture et le préfet du département sur
toutes les questions qu'ils jugent à propos
de leur soumettre
C'est vraiment bien peu et ces attribu-
tions paraissent bien miprécisées. Mais
l'important, c'est que l'organe soit d'abord
créé, on verni ensuite, par les services qu'il
ne manquera pas de reudre, même daua ce
rôle vague, 1 autorité qu'il conviendra de
lui donner.
L'élection des membres des Chambres
d'Agriculture serait & deux degrés. L'artl-
d* 3 donae la nomenclature asM longue
du corps électoral. Disons seulement que
les électeurs doivent être Français et âgée
de 25 ans et qu'ils sont éligibles à 30 ane.
Les femmes sont également admises à vo-
ter, maie elles ne sont qu'électrices et non
éligibles. C'est une question de droit civi-
que qui s'élucidera, le tempe aidant, avec
toutes les autres de même principe qui sont
à l'ordre du jour.
Comme ü y a des Chambres de Commer-
ce, Il doit y avoir des Chambres d'Agri-
culture appelées à rendre les mêmes serv£
ces au gouvernement, et à l'initiative lé-
gislative et aux intérêts corporatifs. L'A-
griculture est une branche assez importan-
te, sinon la plus Importante, de la produo-
tion nationale pour avoir droit à une re-
présentation organisée.
Georges Laurems
La Vie Sportive
BIPPISMB
Oourest tfAmbrièrM
Vffef le programme des courses qui au-
ront lieu le 9 septembre sur l'hippodrome
d'Ambrièree.
PRIX de -la Société D'ENCOURAGEMM DU
deui-sang. Au trot monté, spécial aux
cultivateurs du canton 500 francs. Entrée
et r ̃ -s libres. Distance 2.800 mètres.
PR1I DU Gouvtrnkment Du LA Répubuqub.
Trot monté 500 francs. Entrée et poids
libres. Distance 2.800 mètres.
PRIX DU CONSEIL générât, DE LA Mayenne.
Au trot monté 500 francs, entrée 5 francs,
poids libre. Distance, 2.800 mètres.
PRIX DE LA Société sportive d'encourage-
ment. Plate au galop pour chevaux de
3 ans et au-dessus 600 francs. Entrée 5 fr.
poids libre. Distance, 2.800 mètres.
PRIX DE LA ville d'Amdriêrbs. Plate au
galop 600 francs. Entrée 5 fr. Poids libr».
Distance, 2.000 mètres.
Pari mutuel sur la pelouse*
CHOSES ET AUTRES
Au poste
Un cambrioleur est Interroo* par le commit-
sain
Mais ce coffre-fort était ferma au moyen
d'une combinaison de chiffres. Comment a-
vez-vous résolu ce problème t
Par les. tractions, monsieur le commis-
saire.
MAYENNE
Levai
UNE FE: 'ME NOYEE. Hier matin de
très bonne heure, Mme Pierre Morvan-La-
rose, rentière rue du Pont-d'Avesnières, a
été trouvée noyée dans le ruisseau de Saint.
Nicolas, cours d'eau qui traverse la pro-
priété de son fils, horticulteur rue de Tours.
On présume que cette dame en voulant se
rendre par les jardins chea son fils est tom-
bée dans l'eau en croyant passer le petit
pont en bois qui relie les deux parcelles de
la propriété.
CON^JlL GENERAL. Dans sa svnce
d'hier, le Conseil a fixé Jeudi 2 heures
ta distribution des médailles aux institu-
teurs.
J.o Président a donné lecture de la liste
des 106 affaires soumises aux délibérations
du Conseil.
On a procédé ensuite au tirage au sort
des bureaux et à la nomination des commis-
sions.
M. Leblanc déclare que c'pst par erreur
qu'il s'est abstenu sur la motion de M. Do-
minique. S'il avait pr-- part au vote, i! au-
rait voté contre.
M. Janvier, secrétaire de la commission
départementale, donne lecture de son rnp.
port sur les affaires soumises À son examen.
Acte est donné de la communication.
LeConseil a renouvelé les pouvoirs de la
commission spéciale d'assistance publique.
Il a prorogé également les pouvoirs de !a
commission des tramways. M. Renault-
Morliàre a déclaré qu'il tenait à être relevé
dans cette commission de ses fonctions. Le
Cunseil a désigné pour lui succéder M. De-
nis.
ETAT-CIVIL du 21 août. Naissance.
Yvonne Gaudiulôre, rue d'Ernée.
Mariages. Courges Uourduisenu, garçon li-
vreur, rue du Hameau, et Joséphine Messager,
cuisinière, rue de Uel-Alr -Léon Hllt'urt, ma-
çon à MonUurs. et Kenustiue Uugué, douies-
tique, rue Latérale; l'ôlix Cochon, jardinier, rue
d'Ernéel et Léonie Fuurnier, commerçante, rue
Uécds. Victor Ailaire. sous-chef de dépôt
au chemin de fer, veut de Eugénie Battault,
45 ans, impasse de Gauville Murrel Rivière,
cordonnier, 50 ans, rue Sainte-Anne.
Gorron
COMILE AGRICOLE. Le concours du
comice agricole aura lieu à Gorron le 2
septembre.
A dix heures, sous les lialles, exposition
des produits agricoles et exposition des ani.
maux. A 11 heures, le jury distribuera les
récompenses à l'exploitation, aux produits
agricoles et horticoles, aux race chevaline,
bovine, ovine et porcine.
A midi, banquet des lauréats et mem-
bres du comice dans la salle des fêtes de
la mairie.
A l'occasion du comice, une grande fête
a été organisée. En voici le programme
A deux heures, grande cavalcade, défilé
de chars fleuris et de personnages allégori-
ques. Ordre du délilé cavaliers et piétons
costumés, char de la Savate, char des Cliar-
Rentiers, char du Cycle, char du Moulin à
veut et de don Quichotte, char des qu Ire
saisons, char de lu musique, divers groupes
de cavaliers et de piétons costumes moyen-
Age, voiturettes fleuries, clowns et person-
nages grotesques.
Le soir, illuminations générales et ba*
taille de confetti à 9 heures, feu d'artifice
à dix heures retraite aux flambeaux et
feux de bengale. Des places gratuites se.
ront réservées aux forains. La mnsiqae de
Gorron prétera son concours à cette fête.
MANCHE
Brebsl
MAUVAIS GARNEMENTS. Un certain
nombre de cultivateurs habitant le village
Duclos, commune de Cérences, ont informa
la gendarmerie que plusieurs enfanta de la
localité, abandonnés sans surveillance par
lears parents, se livrent à des déprédations
journalières sur leurs propriétés.
VOL DS POULES. M- Truffaut, culti-
vateur à Vesly, a constaté dimanche matin
que pendant la nuit on lui avait volé huit
poules enfermées dans une étable voisine
de son habitation, mais dont la porte ne
fermait pas à ciel.
Coutanees
VOIES DE FAIT. M. Lavarde, carrai»
Cambernnn, a porté plainte contre un
cultivateur habitant la, commune de Mont.
huchon pour voies de fait. Ces actes A
violence auraient été consécutifs, dit-on,
une discussion relative à un droit de pav
sage.
A vrancb.es
Nous prions tes nombreux lecteurs qui
t'intéressent D rOuest-Edair et Il ses infor-
matlons de vouloir bien les communiquer
en ce qui concerne le sud de la Manche,
M. te rédacteur de rOuest-Eclalr, librairie
Le Chapelais, rue de la Constitution, Avron-
ches.
LE TRAMWAY ELECTRIQUE D'AVRAN
CHES. Voir le numéro de demain.
ILLE-ET^VILAINE
VITRE
RESERVISTE TOMBE ?AR LA rFNE-
TRE. L'arrivée des réservistes a étd
marquée lundi dernier par un i.énible ac-
cident. Vers dix heures et dd nie dn soir,
l'un d'eux, Jean-Marie TouUnl, ¡;Ci ens,
cultivnteur, domicilié Saint- Juon dea Al-
leux, cintOD de Saint-Aubin ou Cormier,
marié depuis un an envrnrf, en ouvrant la
fenétre de la chambrée, situto au premier
étage, fut pris d'un étourflssjrn'it M fcm-
ba dans le vide. 11 vint s'abartre sr.r le trot-
toir de la cour, où il se fracl.ra le cr6ne.
Relevé quelques instants après, il fut
transporté a l'infirmerie, où 'k8 (.lemiers
soins lui furent prodiguées, 'Jlr'^é ?ur l'hô-
pital militaire, il ne tarda «as à rendre h
dernier soupir.
Le malheureux laisse une veuve sur le
point d'être mère. Celle-ci a été, a\eo tonj
les ménagements possibles, prWtuiue du
mulheur qui la frappe.
-dartigné-Ferchaud
COURSES A l'occasion des courses de
Marligné-Ferchaud, dimanche 26 août, la
compagnie des chemins de fer de l'Ouest
mettra en circulation un train qui partira
de Miirtigné-Ferchnud à 9 heures du soir et
assurura le retour pnur Rennes.
FOUGERES
UNE DROLE b'UiàiOIRK. Lundi
soir, ers ueuf heure» et demie, un indi-
vidu, nommé Matluas, se trouvant en état
d'ivresse, il. l'entrée de la rue du Tribunal,
faisait la joie d'une cinquantaine de jeunea
gens qui, profitant de sa situation, se plai-
saient a le taquiner. Mathias, qui seinbitut
avoir des goûts batailleurs, nattait son
pointr suus le nez de toutes les personnes
qu'il interpellait, mais se donnait garde de
toucher qui que ce soit
lin jeune paysan vut à passer. Mathios
crut que celui-ci l'interpellait, se mit de-
vaut lui ea position pour la boxe et envuya
au malheureux jeune homme, qui ne lui di-
sa rien, un formidable coup de poing dans
l'estomac. Le paysan roula sur le pavé
sans se faire de mal. Matluas, voyant que
sun adversaire se laissait faire, voulut re-
commencer. Mais à ce moment intervint un
ouvrier waçou dont la vue mit notre poi-
vrot eu fuite, à la grande joie du public,
Cape' i-nt, tout n'était pas fini. Pen jit
qu;- tout le monde commentait l'incident,
1 ageut Dubois, de service au cnfé-conccrt,
ent. l ru M-Mie et avisant un jeune homme
de 17 ans, nommé Chesnnis, qui eu-
lait au milieu d'un groupe, montrant com-
ment Matins avait levé le poing devant le
payswn, l'agent crut qu'il était fanteur du
désordre et lui Ht des observations.
Chesuais lui répondit un peu vivement
qu'il lui était bien permis de causer dana la,
rue.
Deux des collègues de l'agent Dubois fi-
rent à ce moment leur apparition et sans
que 1 on sache pourquoi, Chesnais fut ap-
préhendé et trainé au posta
i'url de son droit, il se défendrait comme
il pouvait. Deux des i.geuta furent jetés &
terre, pendant que le public lémo' i de
toute la scène et comprenant le ridicule du
rôle Jane par la pulice et pour cause,
eUe ignorait tout dans cette affaire, ap.
plaudissait à tout >mpre.
Force testa eutin à ia loi et Uiesnais lut
enfermé au violon municipal. Il a été con-
duit hier matin, à onze i.eures et demie,
menottes aux ma,ns, devant M. la procu-
reur de la République.
Nous souhaitons ue tous les nm! en-
dus qui sont au tond de cette affaires soient
vivement dissipés et que le jeune Chca-
nais suit rendu à la liberté.
ACClUEiM AGRICOLE. Voir Chroni-
que de Rennes 1 Hôtel-Dieu.
Landujan
AO"iniiM. M. yueruiiaid, Théophile,
chauffeur diez NI. P;it;c, CunstrucLMi l v,i-
Non. il ne pourrait endurer un pareil
KBlheur.
Alors, rassemblant ses forces, qu'il een-
tait l'abandonner, faisant un suprême
«flori pour respirer, il .*e pencha pénible.
fmen huN de la croisée.
Puis, d'aee voix rauque, entrecoupée
par les premlers rues de l'agonie
Yvonne 1. Ma petite Yvonne I.
Mon enfant 1. reviens. je te par
'donue 1. Reviens 1
Avait elle compris ?
Oui, sans doate, car la ealèche t'était
arrêtée et Alain Mériadek parut consulter
Mlle Lambert.
Mais, haussant les epanlet, elle répon-
dit asrez haut p ur être eutendue
Eu route, et dépéchont-nous 1 Nous
âlloDi manquer le train
Et, arrhchant le fouet des mains du
conducteur, elle cingla la Brunette, et le
cabriolet s'éloigna rapidement
Yvonne F cri» une dernier* M» le
docteur, Yvonne. reviens.
Il n'acheva pas,
Désespérément, il allonge» Ma deux
mains oomme pour chercher un tppai ne
teoconcn que le vide et l'effondré lowde-
ment sv le ptrfutfc
Angèlc Frémont
Parmi les somptueux hôtels qui. à l'a-
venue du bois de Boulogne, dressent sur
les courbes des pelouses leurs frontons en-
cadres de feuillages, il en est un qui par
sa fastueuse magnificence, semble vouloir
violen-.ef le regard du passant.
Il est superbe, imposant et massif, eet
édifice, avec les ciselures de sa façade
sculptée, le renflement de ses angles ar-
rondis, ses larges baies, sa haute toiture
surmontée d'un dôme, ton monumental
perron garni de vases de porphyre.
Un jardin, clôturé d'une grille lances
d'or, planté de vernis du Japon, d'acacias
et de (aux ébemers, lui fait une ceinture
et l'allonge derrière la maison en un véri-
table parc.
Là, se trouvent les. dépendances oran-
gerie, terres chaudes, où les visiteurs vont
admirer de rare. collections d'orchidées
et de fougères, remises, contenant vioto
ria, calèche et landau, écuries vastes et
spacieuses, véritables palais où logent des
chevaux de prix.
A l'intérieur, l'hôtel étale un luxe qui
crue l'attention et fatigue le regard.
Ce sont, au rez-de chaussée, un hall oo-
•qpam toute la hauteur de la maison, or-
né de bronzes et da statues, de grandes
pièces en eufilade, salle de billard, salle
d armes, salles de réception, drapées de
coûteuses tentures, avec, sur le parquet,
des tapie où le pied s'tnfonce jusqu la
cheville, et remplies de toutes les merveil-
les que l'art et l'industrie peuvent inventer
et l'argent se procurer.
Aux étages supérieurs, desservis par un
escalier à rampe de fer forgé, ce sont des
appartements princier, à l'ameublement
luxueux, où le oonfort matériel sallieaveo
toutes les ex gences du goût
Toutefois, tant d'opulence par trop os-
tensible, où perce le désir d'éblouir, donne
une impression d'inquiétude.
Perplexe, l'observateur se demande
quelle place peut trouver le bonheur en eet
encombrement de richesses.
Cette demeu», qui ressemble a, une ré-
sidence royale. appartient, en effet, à l'un
des plus puissants potentats de la finance,
le banquier Gaspard Frémont.
La finaooe n'est-elle pas aujourd'hui la
seule royauté indiscutable et indiscutée
qui, élevée sur les ruines des monarchies
abolies, régit la société moderne.
Il n avait pas toujours tu ihotel façade
ajourée, équipages et chevaux le baron
pard Frémont, II était né pauvre, très paa-
vre même.
Son père- colporteur du Dura basqat,
quelque peu contrebandier, après avoir,
durdut vingt années couru les villages py-
rénéens, la pacotille au dos et le bâton à la
main, était mort, le laissant orphelin, à
peine âgé de 15 ans.
D'un esprit remuant et aventureux, le
jeune homme recueillit son mince héritage
et s'embarqua comme mousse sur un bâli-
ment qui cinglait pour S n Francisco.
La, il était entré comme garçon dans
une des tavernes de la cité en formation.
C'était l'époque où commençait à sévir
la fièvre d'or ëaliforuienue,
Beaucoup d'aventuriers espagnols, alle-
mands, Irlandais, italiens, l'éoume de l'Eu-
rope, s'abattaient sur cas pays encore
vierges.
Lui aussi, le jeune Gaspard, fut gagné
par cette fièvre contagieuse.
II s associa avec un jeune métis espa-
gnol, José Carvajal.
Il l'avait rencontré dans un ignoble bar
des bas quartiers de San-Francisco.
Ce Carvajal état un parfait vaurien
menteur, voleur, faussaire, jusque trois
fois condamné par l'indulgente police de
oe pays d'aventuriers.
Mais, du reste, gai compagnon, pinçant
de la guitare, sachant danser le bolero et la
farandole.
la poursuite de la fortune
Durant cinq années, les deux copains
parcoururent les di·tricts californiens, s'a-
veniurant dans les montagnes Rocheuses,
bravant tout, osant tour.
Certain jour, pourtant, Carjaval avait
abandonné son ami, non sans le voler et
lui laisser un souvenir de leur fraternité
passée, un bun coup de poignard et une
entaille dans l'épaule droite.
Frémont s'en était guéri et réussit
promptement à se reconstituer un petit pé-
cule.
Il eut bientôt la chance de découvrir un
placer.
Dix ans plus tard il était millionnaire.
Il travailla vingt ans sans relAche, ac-
caparant les districts aurifères de la Cali-
fornie, spéculant aveo habileté, achetant
bon marché, vendant trèi cher.
A quarante ans, au pays de ces fortunes
fabuleuses, M. Gaspard Frémont était cité
comme riche parmi les riches.
Ce fuUtlora qu'il revint en France.
Il était alors oélibaiaire, il se maria.
Celle qu'il épousa était la fllle d'un des
agents de change les plus assidus autour
de la corbeille.
Elle lui apportait une dot considéra-
ble.
Au moment où s'ouvre ce récit, le ban-
quier Frémont était &e d'envirqu •oixaata
auto
Au physique, c'était un homme sec e
nerveux, le visage carré, acx trais durs et
accentués des yeux encore très vifs, au re-
gard énergique.
Au moral, un financier hors ligne, pos-
sédaut une intuition presque infaillible,
doué au plus haut de l'esprit df>s af-
Eu revanche, mauvais mari, de moeurs
retachcea, courant les plaisirs faciles. Va-
niteux, arrogant, brutal, c'était dans toute
son horreur le parveuu d'argent.
Ce jour-là, 29 septembre, Mme Frémont
et sa tille Anghle se renaieat ensemble dans
un petit boudoir.
Le salon ivoire, ainsi nomme à cau-e de
ses dtaperies de moire crème, était exclu.
sa\emenl réserve a l'usage de Nille Fré
moni.
Il formait, par la relative simplicité de
son ameublement, un contraste reposant
aveu ie iuxe t ̃< ;w> par-
tementa.
Ici, point de ces excjuuioitoi |hh et-
travagautes que réellement intéressantes,
point de ces étalages qui semblent un des
porté au bon goût .9omme- au bon sens
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.46%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.46%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Fonds régional : Bretagne Fonds régional : Bretagne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Bretagn1" Yroise, bibliothèque numérique de Brest Yroise, bibliothèque numérique de Brest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GMBrst001"
- Auteurs similaires
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k641168v/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k641168v/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k641168v/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k641168v/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k641168v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k641168v
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k641168v/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest