Titre : Bulletin meusien : organe du Groupement fraternel des réfugiés et évacués meusiens
Auteur : Comité des évacués et réfugiés meusiens. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Verdun)
Date d'édition : 1930-11-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32731042n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 novembre 1930 29 novembre 1930
Description : 1930/11/29 (N807). 1930/11/29 (N807).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG55 Collection numérique : BIPFPIG55
Description : Collection numérique : Fonds régional : Lorraine Collection numérique : Fonds régional : Lorraine
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6360190b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-93631
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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Le Bulletin Meusien
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25 centimes SIX PAQBS - Samedi 89 novembre 1980 W 807
25 oentlmes SIX PAGa Samedi Il,wovembre 1830 N° 807
DE NOS CORRESPONDANTS :
L'envahissement de nos
caves meusiennes par les
eaux d'infiltration se pour-
suit avec une grande céléri-
té et dans un calme parfait.
La Paix
..) -
'"1 La politique batailleuse et inopé-
rante de M. Daladier laissant à
chacun, en ce moment, le temps de
souffler quelques minutes, lisons les
deux discours que MM. Poincaré et
Maginot ont prononcé ces jours-
ci sur la Paix : le premier à
Sampigny, le second à Longuyon.
(Voir plus loin).
Ils parlent tous les deux le même
langage.
Sous deux formes différentes,
l'ancien Président de la République
et le ministre de la Guerre ont ré-
pété qu'en matière de Paix, « la
sécurité doit être consideree com-
me l'indispensable préface du dé-
sarmement ».
Pour le reste, ont-ils dit, gardons
notre sang froid !
« L'Intransigeant » examinant
cette même question du sang-froid
à garder, montre que les peuples
européens qui font, peu ou prou,
des appels de pied, ne sont pas for-
cément des batailleurs.
« Quand, par exemple, Hitler
- monte à l'assaut de la majorité cen- i
triste du Reichstag en- ralliant au-
tour de lui une jeunesse excitée, on
voit bien qu'il promet à ses audi-
teurs une prochaine guerre de re-
vanche. Mais à peine a-t-il obtenu
un succès électoral inattendu qu'il
se dégonfle et semble avoir perdu le
soufue.
« Si nous nous tournons du côté
de la Russie soviétique, qui est bien
à l'heure actuelle la nation la plus
militarisée, la plus caporalisée du
monde, nous la voyons manœuvrer
son armée rouge beaucoup plus
pour infliger une terreur sacrée à
ses ennemis de l'intérieur que pour
partir en guerre contre l'ennemi du
dehors. Certes, le communisme de
Moscou ne répugnerait pas à régler
son compte à la vieille civilisation
capitaliste de l'Europe. Mais il fau-
drait le pouvoir. Et les possibilités
mécaniques et financières d'une
guerre moderne dépassent de beau-
coup les moyens de Moscou.
« Quant à l'Italie, a-t-elle le désir
de jeter le gant à un peuple quel-
conque de ceux qui la gênent ? M.
Mussolini répète qu'il ne déclarera
jamais le premier la guerre. Ces pa-
roles rassurantes sont par malheur
enchâssées dans des discours in-
cendiaires qui n'apaisent ni l'Eu-
rope ni les Etats-Unis. Mais, là en-
core, nous croyons qu'il faut faire
la part du gonflement d'une politi-
que intérieure qui n'est pas couchée
sur un lit de roses. »
Et alors la question suivante se
pose : si ceux qui paraissent belli-
queux ne le sont pas ou ne peuvent
pas l'être, ils feraient bien mieux
de s'asseoir autour d'un tapis vert
où la France les convie avec toute
la sincérité de sa pensée pour par-
ler un peu plus sérieusement de la
Paix.
Le B. M.
EN QUELQUES LIGNES
Le ministre des Pensions vient de
faire savoir que 2 millions 704.580
cartes du combattant avaient été dé-
livrées au 31. AoClt dernier.
La classe qui en compte le plus est
la classe 1916, avec 115.193 cartes.
e e e
M. Herbette, ambassadeur de Fran-
ce à Moscou, a remis une protestation
au gouvernement des Soviets au sujet
d'un document officiel mêlant les noms
d'anciens chefs du gouvernement
français et d'officiers français à un
complot Imaginaire contre la Russie.
Le chef du nouveau gouvernement
brésilien, M. Vargas, vient de pro-
noncer par décret la dissolution des
Chambres ainsi que de toutes les as-
semblées provinciales et municipales.
Le nouveau gouvernement reconnaît
tous les engagements pris sous l'an-
cien régime par les autorités fédéra-
les.
Les « casques d'acier » ont récem-
ment visité Rome et Milan. L'Italie a
fait un grand accueil à cette organi-
sation allemande qui place en tête de
son programme la revision des traités.
Délais dl rlmplol
tes indimnités de donmsges
de guerre
Le Préfet de la Meuse rappelle à
MM. les sinistrés que les délais de
remploi de leurs indemnités de
dommages de guerre ont été fixés
au 31 Mars 1931 pour le mobilier
et au 31 Mars 1932 pour les immeu-
bles.
Par application de l'article 85 de
lu loi du 30 Mars 1929 :
1" Seront forclos à ces dates
ceux qui n'auront pas reconstitué
leurs biens ;
2" Ne pourront être relevés de la
forclusion que ceux qui pourront
justifier de l'incapacité matérielle
de procéder au remploi par suite
de décès, d'indivision, d'incapacité,
d'absence légale ou d'expropria-
tion.
En exécutionde cet article 85, la
forclusion entraîne la perte aux
droits des frais supplémentaires, et
seule la somme pouvant rester due
sur la perte subie donnera lieu, sur
la demande de l'intéressé, à un rè-
glement en rentes sur l'Etat.
L'attention des intéressés est tout
particulièrement attirée sur ce der-
nier paragraphe dont l'importance
ne doit pas leur échapper ; en ef-
fet, la plupart des pertes subies
étant épuisées, leurs comptes mobi-
liers seront définitivement clos au
ter Avril 1931 et leurs comptes im-
mobiliers au 1" Avril 1932.
MM. POINCARÉ et MAGINOT
veulent la Paix dans la sécurité
M. Poincaré à Sampigny
Vendredi 27 Novembre, M. Poin-
caré, après avoir présidé, à St-
Mihiel, l'Assemblée Générale de la
Fédération agricole de l'arrondisse-
ment de Commercy, est revenu à
Sampigny pour remettre leur dra-
peau à trois nouvelles sections d'A.
C. (Sampigny, Lérouville et Domp-
cevrin).
Tout le village de Sampigny était
pavoisé pour accueillir l'ancien
président de République qui s'ex-
prima ainsi :
- Ni demain, ni plus tard, nous n'au-
rions rien à attendre d'une nouvelle
guerre ; nous ne désirons aucun avan-
tage. Nous ne convoitons aucun terri-
toire : nous sommes satisfaits de ce
qui nous appartient et nous ne récla-
mons rien à personne. Nous n'avons
donc pas à démontrer la sincérité de
nos résolutions pacifiques ; elle est évi-
dente pour tous les hommes de bonne
foi. C'est surtout dans certains milieux
étrangers qu'il peut convenir d'entre-
prendre une propagande en faveur de
la paix. Nos anciens combattants sont
-les premiers à maudire la guerre et à
condamner, pour l'avenir, un moyen
aussi barbare de régler les difficultés
internationales. Mais ils ne sont pas
absolument sûrs que leurs sagesse et
leur modération soient imitées dans le
monde entier. Ils ont entendu, par de-
là les frontières, des rumeurs étran-
ges et des cris singuliers. Ils ont perçu
l'écho de manifestations bruyantes et
de discours belliqueux. Ils n'ont pas
répondu et ne répondront pas par des
démonstrations de même genre ; ils
s'abstiendront de tout ce qui pourrait
envenimer les choses, mais ils n ont pas
le droit cependant de fermer les yeux
à la vérité. Aussi sont-ils de plus en
plus convaincus que les éloges même
les plus justes et les plus admirables
de la paix ne suffisent pas à la main-
tenir, et que les nations qui l'aiment
vraiment et qui sont prêtes à la défen-
dre ont besoin d'autres garanties.
Sécurité d'abord
« Désarmez, nous disent avec un peu
de candeur des hommes qui se croient
d'excellents Européens, desarmez, don-
nez l'exemple ; et quand nulle part il
n'y aura plus d'armée, on ne se battra
plus ». Sans doute ; mais qui nous
prouvera que notre exemple sera suivi,
et que partout les poudrières seront
vidées ? La Société des nations cherche
avec les meilleures intentions du
monde à mettre sur pied un program-
me général de désarmement ; mais
elle n'a malheureusement à sa dispo-
sition jusqu'ici aucun moyen de faire,
le cas échéant, respecter ses décisions.
Contrairement à ce qu'avait demandé
la France, elle n'a créé aucune force
internationale ; elle n'a donc aucune
certitude d'être obéie. Il se trouvera
fatalement des nations qui, tout en
promettant de désarmer, sauront se
ménager, sous des formes plus ou
moins déguisées, des armes, du maté-
riel et des munitions. Nous nous trou-
vons, dès lors, dans la nécessité, qu'ont
successivement proclamée, à Genève,
tous les gouvernements français de
considérer la sécurité comme l'indis-
pensable préface du désarmement.
La défense des frontières
Cette sécurité implique pour le mo-
ment des travaux défensifs sur nos
frontières, une armée suffisamment
exercée, des réserves disponibles, une
flotte capable de protéger nos côtes et
nos colonies, et une aviation capable
de neutraliser et de châtier les raids
des escadrilles étrangères. Ce ne sont
par les anciens combattants qui trou-
veront jamais superflues ces précau-
tions élémentaires; ils ne veulent pas
qu'on leur reprenne la victoire qu'ils ont
gagnée ; ils ne veulent pas que la France
déjà mutilée en 1871, reconstituée en
1919, puisse être de nouveau menacée;
ils ne veulent pas qu'après tant de rui-
nes et tant de morts elle ne soit pas
assurée de son lendemain. Ils veulent
la paix dans l'honneur et la dignité,
celle dont voilà précisément les emblè-
mes : ces drapeaux tricolores que je
suis fier, mes amis, de remettre entre
vos mains.
M. Maginot à Longuyon
A l'occasion de la remise de la
croix de la Légion d'Honneur à la
ville de Longuyon, M. Maginot, mi-
nistre de la guerre a prononcé un
important discours dans lequel,
après avoir retracé l'histoire des in-
vasions qui ont désolé, au cours des
siècles, la vieille cité lorraine, il a
rappelé les effroyables épreuves qui
lui ont été infligées au cours de la
grande guerre.
Après avoir décrit la longue et
patriotique histoire de Longuyon,
le ministre poursuit :
Aujourd'hui, tout cela est déjà du
passé. Si les deuils restent vivaces, les
ruines que la guerre avait ici accu-
mulées, ont disparu. L'œuvre de votre
restauration est achevée. Vos maisons
sont même plus nombreuses qu'autre-
fois. Votre population a augmenté. Vos
usines ont vu se développer leurs in-
dustries.
Ces constatations témoignent de vo-
tre effort, toujours égal, de votre cou-
rage séculaire, de votre ténacité héré-
ditaire. Pas plus que les autres, la
dernière grande épreuve n'a abattu
votre volonté de vivre et votre ardeur
au travail. Vous avez repris coura-
geusement la route de vos destinées
laborieuses.
Par ses sacrifices dans le passé, par
ses efforts dans le présent, votre cité
a donc bien mérité la glorieuse distinc-
tion qu'au nom du Gouvernement de la
République, je lui remets aujourd'hui.
Il était juste, qu'après avoir donné tant
d'exemples de vaillance et d'abnégation,
elle fut a son tour à l'honneur et que
la croix destinée à récompenser. le cou-
rage et le dévouement à la patrie figu-
l'ât parmi ses armes. Vous permettrez
à un Lorrain de vous dire sa fierté de
se voir chargé en ce jour, d'acquitter
envers Longuyon, notre vieille ville
des Marches, la dette de la patrie.
Mais la France doit à des populations
nomme la vôtre quelque chose de plus
que des témoignages glorieux de sa re-
connaissance. Après tout ce que vous
avez subi au cours des âges, tous les
sacrifices qui vous ont été imposés,
toutes les invasions qui ont déferlé sur
votre sol, vous avez le droit, surtout
depuis les effroyables épreuves que
vous a apportées la dernière guerre, de
demander qu'on ne vous expose plus
au sort tragique qui, si longtemps et
si souvent, a été le vôtre.
Paix et sécurité
1 Vous êtes justement avides de paix,
vous ne l'êtes pas moins de votre sécu-
rité, car vous vous dites avec raison, que
si les efforts qui sont tentés en vue de
mettre les peuples à l'abri de la guerre
ne suffisaient pas à rendre celle-ci Im-
possible, il ne faudrait pas qu'aient été
négligés les moyens de vous protéger
contre elle. C'est pourquoi, si vous don-
nez sincèrement votre adhésion à tout
ce qui peut contribuer à rapprocher les
nations et à les empêcher d en appeler
aux armes pour régler leurs différends,
vous demeurez en même temps attachés
à la défense nationale. Vous ne voulez
plus risquer l'invasion, la plus redou-
table des éventualités pour un peuple,
celle dont la victoire elle-même ne peut
réparer lçs dommages. Nous vous de-
vons de vous mettre à l'abri de ce ris-
que mortel. Le Gouvernement que je
représente s'y emploie, avec persévé-
rance et par tous les moyens.
J.organisation défensive de nos fron-
tières se poursuit dans les meilleures
conditions et j'ai tout lieu de penser
maintenant que les travaux qu'elle com-
porte seront achevés dans les délais
prévus. Notre couverture qui, avec les
effectifs dont nous disposons actuelle-
ment, ne se trouve pas aussi étoffée
qu'elle devrait l'être, va se trouver ren-
forcée par la motorisation d'une partie
des unités qui la composent. Dans tous
les domaines, notre armée travaille et
s'améliore sous la direction de chefs
qui ont sa confiance et qui la méritent,
non seulement par les services qu'ils ont
rendus pendant la guerre et l'expérience
qu'ils y ont acquise, mais par la com-
préhension qu'ils montrent des nécessi-
tés militaires modernes. Ce que nous
avons perdu en nombre, car il faut
prendre de singulières libertés avec la
vérité pour contester que depuis la
cuerre. nous avons, dans une Ianre me-
sure, réduit nos armements, nous cher-
chons à le regagner en qualité, aussi
bien en ce qui touche les effectifs qu'en
ce qui concerne le matériel. Sans pro-
vocation à l'égard de personne, animés
de la seule volonté de pouvoir nous
défendre, nous forgeons l'instrument de
notre indépendance, en exprimant le
vœu que nous n'ayons jamais à nous
en servIr.
Les moyens d'assurer la Paix
Tant que nous resterons fidèles à ce
programme et que les Chambres, dans
leur grande majorité, nous donneront
les moyens de le poursuivre, nous au-
rons bien des chances, pour ne pas dire
la certitude, d'éviter la guerre, que cer-
tains qui se refusaient à en admettre
la possibilité en 1914, nous annoncent
aujourd'hui comme imminente, dans le
but évident, après avoir affolé le pays,
de capter ses suffrages aux élections
prochaines. En face d'une France forte
et résolue à se défendre, quelle est donc
la nation, après les hécatombes et les
effrovables déceptions de la dernière
guerre, qui oserait risquer le crime et
la folie d'une agression contre nous ?
Notre pays doit rester vigilant ; il n'y
a pas lieu de l'alarmer.
Messieurs, travaillez donc en paix,
sans écouter les défaitistes et les mau-
vais prophètes. N'écoutez surtout pas
ceux qui réclament le désarmement de
notre pays alors que les autres ne dé-
sarment pas. Ceux-là et ceux-là seuls
vous conduiraient sûrëment à la guerre.
Nous voulons, nous, vous en épargner
le retour.
Un nouveau cambriolage
à Bar-le-Duc
Malgré l'arrestation de deux indi-
vidus reconnus coupables de cam-
briolages commis à Bar, ces temps
derniers, la liste des personnes
ayant à se plaindre des méfaits de
visiteurs intéressés n'est pas encore
close.
M. le Commissaire de police, en
effet, a enregistré, samedi dernier,
une nouvelle plainte ; c'est celle
d'une dame de la rue du Coq qui
aurait été victime du vol, commis
chez elle, d'une somme de 4.000
francs.
Uni centenaire dus l'arrondis-
sinut di VardBB
On signale au petit village du Claon,
près des Islettes, qu'une habitante du
pays a atteint l'âge respectable de 100
ans, le 20 courant.
Il s'agit de Mme Sidonie Cassaignol,
qui habite chez son petit-fils, M.
Georges Chenet, maire de la commune,
l'archéologue bien connu dont les lec-
teurs du Bulletin Meusien » con-
naissent les remarquables découvertes
en Syrie.
Mme Cassaignol, malgré son grand
âge, se trouve à l'heure actuelle en-
core en excellente santé. Elle a con-
servé toute sa mémoire et sa lucidité.
L'ACCIDENT DU TRAIN PARIS-NANTES
Un déraillement, suivi de la chute IÎC la locomotive et de deux wagons
dans la Loire en pleine inondation, s'est produit samedi soir, sur la ligne
vParis-Orsay-Nantes, non loin de la gare de Oudon, près d'Ancenis, vers
23 heures.
C'est miracle que l'on n'ait pas à enregistrer une catastrophe. Une
colline, qui surplombe la voie en cet endroit, s'est éboulée en partie et
est venue, transformée en un ileuve de bouc par les pluies abondantes de
ces dernières semaines,. recouvrir la voie du chemin de fer sur plus d'un
mètre d" hattteur. Lc'.-pide arrivait à 100 à l'heure, un poseur de la voie
fit, avec sa lanterne, des signes désespérés, mais le mécanicien ne put
que ralentir et porter sa vitesse à 80 kilomètres, vitesse à laquelle il entra
dans la boue, puis dans la Loire.
Le malheureux mécanicien seul fut noyé ; les voyageurs purent s'é-
ehapper des wagons et on ne compte que dix-sept blessés plus ou moins
atteints.
Notre photo représente la locomotive, le tender et un wagon couchés
dans la Loire. Les travaux de sauvetage ont commencé aussitôt.
Victime de la tempête
La tempête de samedi soir a cau-
sé, hélas! outre de nombreux dégâts
matériels, la mort d'un brave ou-
vrier électricien, victime de son
devoir.
Voici les faits :
Dimanche dernier, M. Charles So-
meno, agriculteur à Domremy-aux-
Bois, se rendant à la chasse, fut très
surpris de- constater la mort d'un
de < ses poulains. Mais sa stupéfac-
tion s'accrut encore quand, à quel-
ques pas de l'animal mort, il décou-
vrit le cadavre d'un ouvrier élec-
tricien bien connu dans la région,
M. Noël, habitant Saulx-en-Barrois,
tombé sur les fils de clôture d'une
propriété.
M. Noël avait été électrocuté par
la chute d'un fil de Ja-ligne électri-
que à haute tension Saint-Aubin-
Ernecourt, et cela vraisemblable-
ment alors qu'il était occupé aux
réparations de cette ligne, endom-
magée par l'effroyable tempête qui
sévit sur la région dans la nuit de
samedi à dimanche.
00-
Épilogue de l'affaire
d'avortements
de Behonne
Mardi après-midi, comparaissait,
devant le tribunal correctionnel de
Bar-le-Duc, une faiseuse d'anges de
Behonne, la femme Cochener, née
Valentine Dourrin, 44 ans, coutu-
rière.
Cette personne s'était livrée à des
manœuvres abortives sur trois fem-
mes de la région, qui furent égale-
ment poursuivies avec elle : Her-
mence Guillaume, 34 ans, bro-
cheuse, à Bar-le-Duc ; Henriette
Bron, femme V., 34 ans, débitante
à Bar-le-Duc ; Marguerite Chrétien,
femme Person, 37 ans, ménagère à
Behonne et Marie Gaudry, femme
Chrétien, 32 ans, journalière à Be-
honne.
L'affaire fut jugée à huis-clos et
les condamnations suivantes pro-
noncées:
La femme Cochener, 5 ans de pri-
spn, 500 francs d'amende et 10 ans
d'interdiction de séjour.
La femme Person, six mois avec
sursis et 100 francs d'amende ; la
fille Guillaume, les femmes V. et
Chrétien, chacune quatre mois avec
sursis.
Le Bulletin Féminin
Qui donc a pu parler de la dispa-
rition de la femme, alors qu'il est
avéré qu'en France, tout au moins, la
femme est, comme on dit, en surnom-
bre ?
Ce n'est pas du sexe qu'il s'agit,
mais du type, qui évolue et tend de
plus en plus à se masculiniser : 1"
au physique, par l'abandon de cer-
tames parures comme les cheveux et
aussi par le costume qui se simplifie,
s'uniformise, se raccourcit ; 2° au
moral, par l'acquisition de certaines
qualités qui semblaient jusqu'ici l'a-
I panage de l'homme : la hardiesse, la
urànerie, l'ambition, l'indépendance, le
goût de la lutte pour l'existence, une
certaine connaissance du monde, de
la-ville et des gens, une certaine-ex-
périence des choses qui rend leur àé-
marche plus assurée et leur langage
moins réservé.
Un de nos plus sages confrères
constatait cela dernièrement dans son
journal et il était visible qu'il ne s'en
montrait pas autrement satisfait.
Qu'est-ce qu'on y peut ?
Si le type féminin d'autrefois tend
à disparaître de plus en plus, si la
femme moderne tend à devenir de plus
en plus la collaboratrice utile de
l'homme, qu'on s'en réjouisse" ou
qu'on s'en désespère, il n'y a qu'à en-
registrer cet événement.
Et, d'ailleurs, il faut être bien tran-
quille : si la femme change quelque
peu d'aspect et de tenue, seul un es-
prit superficiel pourrait affirmer
qu'elle se masculinise. La femme n'a
jamais été plus femme qu'aujour-
d'hui. Elle l'est différemment, voilà
tout.
Son costume ? Sa coiffure ? Certes,
il y a quelque chose d'indéniablement
masculin. Mais, de grâce, regardons
mieux les hommes, comparons, et
n'en parlons plus 1
La femme moderne se pare et s'ha-
bille d'une façon plus pratique, cela
est incontestable. Mais elle n'a renoncé
à aucun de ses eharmes, bien au con-
traire I Elle est plus consistante et
moins mièvre qu'autrefois ; elle a
tout autant de grâce et de piquant ;
elle est physiquement mieux faite, in-
tellectuellement aussi 1
.Et l'homme l'aime tout autant, la
désire tout autant, lui sacrifie tout
autant., seulement il la jalouse un
peu plus! >
M. S.
Lire en deuxième page :
Un beau discours agricole de M. Poinoaré
Comment Qrimauoourt voit le problème.
LE DEPART. DE LA COURSE DES CATHERINETTES
C'est une épreuve sportive amusante, organisée chaque année par
notre grand confrère le « Petit Parisien ». Elle a obtenu dimanche dernier
son succès habituel. Et ce qui ne gâta rien, au contraire, elle se déroula
sous un ciel printanier. t.
Cent trente jeunes Catherinettes prirent part à l'épreuve, par relais
^.e six cents mètres en six cents mètres : le total était de six kilomètres
et reliait Montparnasse à Montmartre.
Ce fut une manière de course aux flambeaux, avec cette seule diffé-,
rence que le flambeau était remplacé par un carton à chapeau.
eipe de la maison de couture
* L'équipe de la maison de couture Paton l'emporta, grâce à la jolie et
rapide Yvette Rouveyrol, brunette vive, aux yeux aussi délurés que les
jambes.
Après la course, il y eut un concours de bonnets de papier. Osera-t-
on encore dire que les vieux journaux ne servent à rien ? 1
La crue de la Meuse ;
d'aujourd'hui et celles,
plus anciennes, de 1784
et de 1245.
Quoique les grands journaux nE
parlent que très peu des crues de
la Meuse, nous n'avons cependant
rien à envier aux régions réputées
inondées situation qui, du reste,
n'a rien d'enviable
Après une grosse crue d'Octobre,
qui, s'il faut en croire les prévi-
sions, devait être aussi importante
et aussi désastreuse que celle de
1910, nous voilà de nouveau enga-
gés dans une période qui doit avoir
quelque analogie avec celle qui a
précédé le déluge universel !.
Le 18 Novembre, on nous annon-
çait, de Neufchâteau, une crue de
69 m3 qui passa à Verdun le 21,
avec un débit de 140 m3.
Le 20 Novembre, on nous annon-
çait une crue de 95 m3 qui passa
à Verdun le 24 Novembre: Enfin,
le 22 Novembre, c'était une crue de
370 m3 qui devait passer à Verdun
le 24 Novembre, vers 7 heures.
Ces deux dernières crues se con-
fondaient et passèrent effective-
ment à Verdun le 24, vers 9 heu-
res, avec un débit de 420 m3. A l'é-
chelle du Pont-Chaussée, la cote
était de 3 m. 15.
En 1910, le débit de la Meuse
était de 515 m3 et la cote de l'échel-
le du Pont-Chaussée était de 3 mè-
tres 60.
- Mais, il est peut-être imprudent
de vouloir établir des comparaisons
entre les crues actuelles et celles
d'avant-guerre.
En général, l'aspect de la vallée
de la Meuse n'est plus le même ;
elle a été plus ou moins bouleversée
pendant la guerre par les travaux
de l'armée : routes stratégiques, di-
gues, chaussées, ponts, décauvilles,
etc. etc.
Certes, il faut admettre qu'il ne
reste que peu de chose de ces tra-
vaux militaires. Mais, les routes, les
ouvrages d'art détruits ont été re-
construits et peut-être en plus
grand nombre. On s'est souvenu de
ce que les uns et les autres pou-
vaient avoir de défectueux et cela
a conduit très souvent à des modi-
fications qui ont changé d'une fa-
çon très importante l'aspect général
de la vallée.
On a l'impression, s'il faut s'en
rapporter aux ° observations des
gens compétents, que les crues nous
arrivent plus lentement, probable-
ment, parce que les obstacles ren-
contrés sont plus nombreux ou plus
importants. Elles parviennent donc
en retard et avec un débit moindre
aue celui Drévu.
& Plus que jamais, et nous en som-
mes heureux, la Meuse, à Verdun,
donne l'impression d'un cours d'eau
sage et discipliné. C'est que, de
nos jours, elle est énergiquement in-
vitée à rester dans son lit par des
solides quais.
Les ponts qui, autrefois, deve-
naient, au bout de quelques heures,
une entrave à l'écoulement des eaux
les épaves multiples acrochées à
leurs arches trop etroites' formant
de véritables barrages ont été
remplacés par des ponts solides,
aux arches larges et permettant, en
toute circonstance, l'écoulement
des eaux les plus impétueuses.
Nous lisons dans une étude des
crues de la Meuse de M. Petitot-
Bellavine, que les 27 et 28 Février
1784, une crue très importante
coûta à la ville de Verdun 31.000
livres. L'auteur ajoute que le mal
ne vint pas de l'élévation excessive
des eaux, mais bien de la multipli-
cité des piles des ponts qui arrêta
au passage les glaçons chariés par
la rivière.
M. Roussel, dans son histoire de
Verdun, dit : « L'hiver 1245 à 1246
fut si pluvieux, que les eaux de la
Meuse inondèrent toute la ville
basse. On allait en bâteau dans la
Grande-Rue ». (Rue de l'Hôtel-de-
Ville et rue St-Sauveur).
Nous sommes loin de ces époques
où tous les hivers, il fallait s'atten-
dre à de véritables désastres !
Des travaux considérables, exécu-
tés d'une façon remarquable, ont
jugulé, à Verdun, le fléau le plus
terrible et le plus difficile à com-
battre.
L. NAUCHE.
* * < -
La pluie qui, tous ces jours-ci, a
redoublé de violence et qui était ac-
ijuiiipagiice iiai'iuis ue raïaies ei ae
coups de tonnerre comme on en vit
rarement, n'a pas ménagé notre dé-
partement, tant s'en faut.
On signale, de toutes parts, de gros
dégâts faits, soit aux maisons, aux ar-
bres, aux chemins, aux champs, aux
prés, etc.
Nous n'en voulons pour preuve que
les quelques faits suivants qui mon-
trent que notre pays meusien n'a pas
été épargné par les éléments déchaî-
nés.
La commune de Montblainville,
dans le canton de Varennes, est com-
plètement isolée des autres localités
et la situation des habitants est par-
fois critique.
A Neuville-les-Vaucouleurs, le mur
d'un hangar sous lequel étaient remi-
sées plusieurs machines agricoles
s'est effondré. Les dégâts s'élèvent à
plus de dix mille francs.
A Commercy, dans l'avenue des Til-
leuls, de vénérables arbres des til-
leuls naturellement plus de deux
fois centenaires, ont été déracinés par
l'ouragan et les habitants contemplent
à présent leurs troncs abattus avec
mélancolie.
A Verdun, la foudre est tombée sa-
medi sur le toit des ateliers Gauny
frères, qui fut arraché et écrasa les
bureaux situés dans la cour.
Quant aux arbres arrachés un peu
partout, aux poteaux téléphoniques
tombés à terre, ils ne comptent plus
dans toute l'étendue du département.
Les relations téléphoniques et télé-
graphiques ont été Interrompues un
peu partout.
l Mon Carnet.
Vous connaissez la célèbre Méla-
nie de Commercy ? Qui ne la con-
nait pas ? Toutes les semaines, elle
enchante les lecteurs du c Bulletin
Meusien ».
Or, voici une histoire que nous
adresse un lecteur et qui s'il faut
l'en croire lui serait empruntée.
Un de ces derniers matins, Méla-
nie voulut aller à Nancy pour af-
faire urgente. Elle prit même un
taxi pour aller plus vite.
Jusqu'aux portes de Nancy, tout
alla à peu prés. Mais voilà que, dès
les premières maisons, le chauffeur
se mit, à chaque tournant, à éten-
dre le bras au dehors pour indiquer
ses virages et comme le prescrivent
les règlements.
Et chaque fois, Mélanie, calée
dans le fond de la voiture, marquait
de l'impatience et du tourment. A
la fin, n'y tenant plus, elle se pen-
cha sur le chauffeur et lui dit :
Ne faites donc pas toujours
ça, neum' t Occupez-vous plutôt de
conduire votre mécanique. Je vous
le dirai, moi, quand il se mettra à
pleuvoir l
Seul, notre collaborateur Bolomé
pourrait nous fixer sur l'authenti-
cité du mot prêté à son héroïne.
< < w
On sait que * le fameux « Point
d'Interrogation > vient d'achever sa
« tournée d'amitié » et qu'il est allé
notamment à Metz et à Reims.
Il passa notamment au-dessus de
Verdun. Des habitants de la rue
d'Isly nous ont affirmé Fcvotr vu
tournoyer deux oa trois fois au-des-
sus de leur square et qu'on distin-
guait parfaitement le rouge flam-
boyant de sa carlingue et son point
d'interrogation tout blanc.
A ce propos, nous sera-t-il permis
de regretter que, dans le règlement
de cette « tournée d'amitié », on
n'ait point prévu une escale de
quelques instants à Verdun.
Metz, c'était bien ; Reims, aussi ;
mais qui croira que Verdun, placé
entre les deux, eut été abusif ?
On eut acclamé d'enthousiasme
Costes et Bellonte. Et puis, et sans
qu'on s'en doute, une autre chose
se serait trouvée faite.
Encore une bonne occasion de
publicité au dehors, manquée. Avec
la cloche de Douaumont, ça fait
deux.
m m •
Donc, nous voici arrivés à un
autre déluge.
La Seine monte, la Meuse monte,
l'Ornain monte, la Loire engloutit
des locomotives, la Chiers doit faire
quelques sottises aussi et le Bigue-
nel, affreux petit ruisseau verdu-
nois, pense sans doute monter jus-
qu'au clocher de la paroisse du
Faubourg-Pavé.
Voici comment un journal de Pa-
ris envisage ce déluge de 1930.
Et le Seigneur dit : « Mes créa-
tures sont encore plus bêtes que je ne
croyais. Si je n'étends pas sur elles ma
main redoutable, elles vont se tuer par
l'air et par le feu. Je leur enverrai les
eaux du ciel, et les justes seuls seront
sauvés ».
Et le Seigneur ouvrit ses écluses.
et la pluie tomba pendant nonante
jours et nonante nuits, et les eaux
s'élevèrent jusqu'aux plus hauts degrés
de la tour de Babel-Eiffel. Et il périt
septante fois huit cent mille hommes.
Et ceux qui survécurent nourris-
saient de grandes haines entre eux et se
préparaient à la guerre. Et le Seigneur
dit : « Je punirai leur folie ».
Et la pluie tomba pendant nonante
jours et nonante nuits. Et les eaux
montèrent jusqu'au sommet de Mont-
martre, de Douaumont et du Puy
de Dôme. Et des myriades d'hom-
mes moururent noyés. Et ceux qui ne
furent pas noyés fourbissaient leurs ar-
mes pour se déchirer les uns les autres.
Et un certain Aristidès fabriqua
une arche qui flottait sur les eaux et
après y avoir fait entrer dix mille
chariots, chargés de pactes, accords,
traités, déclarations et discours, s'y en-
ferma avec des vivres et du tabac.
Et la pluie tomba encore pendant
nonante jours et nonante nuits. Et toute
la terre fut recouverte d'eau. Et tous
les hommes périrent. Et seule l'arche
d'Aristidès flottait sur un grand océan.
Et la colère du Seigneur s'apaissa.
Et il envoya à Aristidès une colombe
qui portait dans son bec un brin d'oli-
vier. Et la colombe descendit sur l'arche
et se posa sur la tête d'Aristidès.
Et Aristidès fut sauvé. Et furent
sauvés avec lui les dix mille chariots,
chargés de pactes, accords, traités, dé-
clarations et discours. Et il y eut un
peu de tabac de sauvé.
Et Aristidès rendit grâces au Tout-
Puissant. Et il dit : « 0 Seigneur, tu
peux maintenant rappeler à toi ton ser-
viteur. Et désormais les hommes ne se
feront plus la guerre, et les pactes ne
seront plus violés ».
Et Aristidès mourut, âgé de neuf cent
trente années.
Et il n'y eut plus d'hommes sur la
terre.
Et le Seigneur fut bien tranquille.
Il y a de l'esprit en France 1
Quelques médisants racontent mi-
me qu'il n'y a que cela.
N'empêche que cet esprit nous
fait oublier un moment la triste
situation des pommes de terre dans
nos caves meusiennes.
Nom
Li ctiwra d' tbHirt
Im II Mif tM mil
Le cadavre de M. Edouard PM-
cal, âgé de 73 ans, demeurant à
Cesse, a été découvert, ces jours
derniers, dans le bief de l'ancien
moulin de la localité.
A diverses reprises, le vieillard
avait laissé entendre qu'il se noie-
rait, mais il peut s'agir aussi d'un
malheureux accident.
1" .,.. ':,. , -
;t. cr- ,
}
Le Bulletin Meusien
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25 oentlmes SIX PAGa Samedi Il,wovembre 1830 N° 807
DE NOS CORRESPONDANTS :
L'envahissement de nos
caves meusiennes par les
eaux d'infiltration se pour-
suit avec une grande céléri-
té et dans un calme parfait.
La Paix
..) -
'"1 La politique batailleuse et inopé-
rante de M. Daladier laissant à
chacun, en ce moment, le temps de
souffler quelques minutes, lisons les
deux discours que MM. Poincaré et
Maginot ont prononcé ces jours-
ci sur la Paix : le premier à
Sampigny, le second à Longuyon.
(Voir plus loin).
Ils parlent tous les deux le même
langage.
Sous deux formes différentes,
l'ancien Président de la République
et le ministre de la Guerre ont ré-
pété qu'en matière de Paix, « la
sécurité doit être consideree com-
me l'indispensable préface du dé-
sarmement ».
Pour le reste, ont-ils dit, gardons
notre sang froid !
« L'Intransigeant » examinant
cette même question du sang-froid
à garder, montre que les peuples
européens qui font, peu ou prou,
des appels de pied, ne sont pas for-
cément des batailleurs.
« Quand, par exemple, Hitler
- monte à l'assaut de la majorité cen- i
triste du Reichstag en- ralliant au-
tour de lui une jeunesse excitée, on
voit bien qu'il promet à ses audi-
teurs une prochaine guerre de re-
vanche. Mais à peine a-t-il obtenu
un succès électoral inattendu qu'il
se dégonfle et semble avoir perdu le
soufue.
« Si nous nous tournons du côté
de la Russie soviétique, qui est bien
à l'heure actuelle la nation la plus
militarisée, la plus caporalisée du
monde, nous la voyons manœuvrer
son armée rouge beaucoup plus
pour infliger une terreur sacrée à
ses ennemis de l'intérieur que pour
partir en guerre contre l'ennemi du
dehors. Certes, le communisme de
Moscou ne répugnerait pas à régler
son compte à la vieille civilisation
capitaliste de l'Europe. Mais il fau-
drait le pouvoir. Et les possibilités
mécaniques et financières d'une
guerre moderne dépassent de beau-
coup les moyens de Moscou.
« Quant à l'Italie, a-t-elle le désir
de jeter le gant à un peuple quel-
conque de ceux qui la gênent ? M.
Mussolini répète qu'il ne déclarera
jamais le premier la guerre. Ces pa-
roles rassurantes sont par malheur
enchâssées dans des discours in-
cendiaires qui n'apaisent ni l'Eu-
rope ni les Etats-Unis. Mais, là en-
core, nous croyons qu'il faut faire
la part du gonflement d'une politi-
que intérieure qui n'est pas couchée
sur un lit de roses. »
Et alors la question suivante se
pose : si ceux qui paraissent belli-
queux ne le sont pas ou ne peuvent
pas l'être, ils feraient bien mieux
de s'asseoir autour d'un tapis vert
où la France les convie avec toute
la sincérité de sa pensée pour par-
ler un peu plus sérieusement de la
Paix.
Le B. M.
EN QUELQUES LIGNES
Le ministre des Pensions vient de
faire savoir que 2 millions 704.580
cartes du combattant avaient été dé-
livrées au 31. AoClt dernier.
La classe qui en compte le plus est
la classe 1916, avec 115.193 cartes.
e e e
M. Herbette, ambassadeur de Fran-
ce à Moscou, a remis une protestation
au gouvernement des Soviets au sujet
d'un document officiel mêlant les noms
d'anciens chefs du gouvernement
français et d'officiers français à un
complot Imaginaire contre la Russie.
Le chef du nouveau gouvernement
brésilien, M. Vargas, vient de pro-
noncer par décret la dissolution des
Chambres ainsi que de toutes les as-
semblées provinciales et municipales.
Le nouveau gouvernement reconnaît
tous les engagements pris sous l'an-
cien régime par les autorités fédéra-
les.
Les « casques d'acier » ont récem-
ment visité Rome et Milan. L'Italie a
fait un grand accueil à cette organi-
sation allemande qui place en tête de
son programme la revision des traités.
Délais dl rlmplol
tes indimnités de donmsges
de guerre
Le Préfet de la Meuse rappelle à
MM. les sinistrés que les délais de
remploi de leurs indemnités de
dommages de guerre ont été fixés
au 31 Mars 1931 pour le mobilier
et au 31 Mars 1932 pour les immeu-
bles.
Par application de l'article 85 de
lu loi du 30 Mars 1929 :
1" Seront forclos à ces dates
ceux qui n'auront pas reconstitué
leurs biens ;
2" Ne pourront être relevés de la
forclusion que ceux qui pourront
justifier de l'incapacité matérielle
de procéder au remploi par suite
de décès, d'indivision, d'incapacité,
d'absence légale ou d'expropria-
tion.
En exécutionde cet article 85, la
forclusion entraîne la perte aux
droits des frais supplémentaires, et
seule la somme pouvant rester due
sur la perte subie donnera lieu, sur
la demande de l'intéressé, à un rè-
glement en rentes sur l'Etat.
L'attention des intéressés est tout
particulièrement attirée sur ce der-
nier paragraphe dont l'importance
ne doit pas leur échapper ; en ef-
fet, la plupart des pertes subies
étant épuisées, leurs comptes mobi-
liers seront définitivement clos au
ter Avril 1931 et leurs comptes im-
mobiliers au 1" Avril 1932.
MM. POINCARÉ et MAGINOT
veulent la Paix dans la sécurité
M. Poincaré à Sampigny
Vendredi 27 Novembre, M. Poin-
caré, après avoir présidé, à St-
Mihiel, l'Assemblée Générale de la
Fédération agricole de l'arrondisse-
ment de Commercy, est revenu à
Sampigny pour remettre leur dra-
peau à trois nouvelles sections d'A.
C. (Sampigny, Lérouville et Domp-
cevrin).
Tout le village de Sampigny était
pavoisé pour accueillir l'ancien
président de République qui s'ex-
prima ainsi :
- Ni demain, ni plus tard, nous n'au-
rions rien à attendre d'une nouvelle
guerre ; nous ne désirons aucun avan-
tage. Nous ne convoitons aucun terri-
toire : nous sommes satisfaits de ce
qui nous appartient et nous ne récla-
mons rien à personne. Nous n'avons
donc pas à démontrer la sincérité de
nos résolutions pacifiques ; elle est évi-
dente pour tous les hommes de bonne
foi. C'est surtout dans certains milieux
étrangers qu'il peut convenir d'entre-
prendre une propagande en faveur de
la paix. Nos anciens combattants sont
-les premiers à maudire la guerre et à
condamner, pour l'avenir, un moyen
aussi barbare de régler les difficultés
internationales. Mais ils ne sont pas
absolument sûrs que leurs sagesse et
leur modération soient imitées dans le
monde entier. Ils ont entendu, par de-
là les frontières, des rumeurs étran-
ges et des cris singuliers. Ils ont perçu
l'écho de manifestations bruyantes et
de discours belliqueux. Ils n'ont pas
répondu et ne répondront pas par des
démonstrations de même genre ; ils
s'abstiendront de tout ce qui pourrait
envenimer les choses, mais ils n ont pas
le droit cependant de fermer les yeux
à la vérité. Aussi sont-ils de plus en
plus convaincus que les éloges même
les plus justes et les plus admirables
de la paix ne suffisent pas à la main-
tenir, et que les nations qui l'aiment
vraiment et qui sont prêtes à la défen-
dre ont besoin d'autres garanties.
Sécurité d'abord
« Désarmez, nous disent avec un peu
de candeur des hommes qui se croient
d'excellents Européens, desarmez, don-
nez l'exemple ; et quand nulle part il
n'y aura plus d'armée, on ne se battra
plus ». Sans doute ; mais qui nous
prouvera que notre exemple sera suivi,
et que partout les poudrières seront
vidées ? La Société des nations cherche
avec les meilleures intentions du
monde à mettre sur pied un program-
me général de désarmement ; mais
elle n'a malheureusement à sa dispo-
sition jusqu'ici aucun moyen de faire,
le cas échéant, respecter ses décisions.
Contrairement à ce qu'avait demandé
la France, elle n'a créé aucune force
internationale ; elle n'a donc aucune
certitude d'être obéie. Il se trouvera
fatalement des nations qui, tout en
promettant de désarmer, sauront se
ménager, sous des formes plus ou
moins déguisées, des armes, du maté-
riel et des munitions. Nous nous trou-
vons, dès lors, dans la nécessité, qu'ont
successivement proclamée, à Genève,
tous les gouvernements français de
considérer la sécurité comme l'indis-
pensable préface du désarmement.
La défense des frontières
Cette sécurité implique pour le mo-
ment des travaux défensifs sur nos
frontières, une armée suffisamment
exercée, des réserves disponibles, une
flotte capable de protéger nos côtes et
nos colonies, et une aviation capable
de neutraliser et de châtier les raids
des escadrilles étrangères. Ce ne sont
par les anciens combattants qui trou-
veront jamais superflues ces précau-
tions élémentaires; ils ne veulent pas
qu'on leur reprenne la victoire qu'ils ont
gagnée ; ils ne veulent pas que la France
déjà mutilée en 1871, reconstituée en
1919, puisse être de nouveau menacée;
ils ne veulent pas qu'après tant de rui-
nes et tant de morts elle ne soit pas
assurée de son lendemain. Ils veulent
la paix dans l'honneur et la dignité,
celle dont voilà précisément les emblè-
mes : ces drapeaux tricolores que je
suis fier, mes amis, de remettre entre
vos mains.
M. Maginot à Longuyon
A l'occasion de la remise de la
croix de la Légion d'Honneur à la
ville de Longuyon, M. Maginot, mi-
nistre de la guerre a prononcé un
important discours dans lequel,
après avoir retracé l'histoire des in-
vasions qui ont désolé, au cours des
siècles, la vieille cité lorraine, il a
rappelé les effroyables épreuves qui
lui ont été infligées au cours de la
grande guerre.
Après avoir décrit la longue et
patriotique histoire de Longuyon,
le ministre poursuit :
Aujourd'hui, tout cela est déjà du
passé. Si les deuils restent vivaces, les
ruines que la guerre avait ici accu-
mulées, ont disparu. L'œuvre de votre
restauration est achevée. Vos maisons
sont même plus nombreuses qu'autre-
fois. Votre population a augmenté. Vos
usines ont vu se développer leurs in-
dustries.
Ces constatations témoignent de vo-
tre effort, toujours égal, de votre cou-
rage séculaire, de votre ténacité héré-
ditaire. Pas plus que les autres, la
dernière grande épreuve n'a abattu
votre volonté de vivre et votre ardeur
au travail. Vous avez repris coura-
geusement la route de vos destinées
laborieuses.
Par ses sacrifices dans le passé, par
ses efforts dans le présent, votre cité
a donc bien mérité la glorieuse distinc-
tion qu'au nom du Gouvernement de la
République, je lui remets aujourd'hui.
Il était juste, qu'après avoir donné tant
d'exemples de vaillance et d'abnégation,
elle fut a son tour à l'honneur et que
la croix destinée à récompenser. le cou-
rage et le dévouement à la patrie figu-
l'ât parmi ses armes. Vous permettrez
à un Lorrain de vous dire sa fierté de
se voir chargé en ce jour, d'acquitter
envers Longuyon, notre vieille ville
des Marches, la dette de la patrie.
Mais la France doit à des populations
nomme la vôtre quelque chose de plus
que des témoignages glorieux de sa re-
connaissance. Après tout ce que vous
avez subi au cours des âges, tous les
sacrifices qui vous ont été imposés,
toutes les invasions qui ont déferlé sur
votre sol, vous avez le droit, surtout
depuis les effroyables épreuves que
vous a apportées la dernière guerre, de
demander qu'on ne vous expose plus
au sort tragique qui, si longtemps et
si souvent, a été le vôtre.
Paix et sécurité
1 Vous êtes justement avides de paix,
vous ne l'êtes pas moins de votre sécu-
rité, car vous vous dites avec raison, que
si les efforts qui sont tentés en vue de
mettre les peuples à l'abri de la guerre
ne suffisaient pas à rendre celle-ci Im-
possible, il ne faudrait pas qu'aient été
négligés les moyens de vous protéger
contre elle. C'est pourquoi, si vous don-
nez sincèrement votre adhésion à tout
ce qui peut contribuer à rapprocher les
nations et à les empêcher d en appeler
aux armes pour régler leurs différends,
vous demeurez en même temps attachés
à la défense nationale. Vous ne voulez
plus risquer l'invasion, la plus redou-
table des éventualités pour un peuple,
celle dont la victoire elle-même ne peut
réparer lçs dommages. Nous vous de-
vons de vous mettre à l'abri de ce ris-
que mortel. Le Gouvernement que je
représente s'y emploie, avec persévé-
rance et par tous les moyens.
J.organisation défensive de nos fron-
tières se poursuit dans les meilleures
conditions et j'ai tout lieu de penser
maintenant que les travaux qu'elle com-
porte seront achevés dans les délais
prévus. Notre couverture qui, avec les
effectifs dont nous disposons actuelle-
ment, ne se trouve pas aussi étoffée
qu'elle devrait l'être, va se trouver ren-
forcée par la motorisation d'une partie
des unités qui la composent. Dans tous
les domaines, notre armée travaille et
s'améliore sous la direction de chefs
qui ont sa confiance et qui la méritent,
non seulement par les services qu'ils ont
rendus pendant la guerre et l'expérience
qu'ils y ont acquise, mais par la com-
préhension qu'ils montrent des nécessi-
tés militaires modernes. Ce que nous
avons perdu en nombre, car il faut
prendre de singulières libertés avec la
vérité pour contester que depuis la
cuerre. nous avons, dans une Ianre me-
sure, réduit nos armements, nous cher-
chons à le regagner en qualité, aussi
bien en ce qui touche les effectifs qu'en
ce qui concerne le matériel. Sans pro-
vocation à l'égard de personne, animés
de la seule volonté de pouvoir nous
défendre, nous forgeons l'instrument de
notre indépendance, en exprimant le
vœu que nous n'ayons jamais à nous
en servIr.
Les moyens d'assurer la Paix
Tant que nous resterons fidèles à ce
programme et que les Chambres, dans
leur grande majorité, nous donneront
les moyens de le poursuivre, nous au-
rons bien des chances, pour ne pas dire
la certitude, d'éviter la guerre, que cer-
tains qui se refusaient à en admettre
la possibilité en 1914, nous annoncent
aujourd'hui comme imminente, dans le
but évident, après avoir affolé le pays,
de capter ses suffrages aux élections
prochaines. En face d'une France forte
et résolue à se défendre, quelle est donc
la nation, après les hécatombes et les
effrovables déceptions de la dernière
guerre, qui oserait risquer le crime et
la folie d'une agression contre nous ?
Notre pays doit rester vigilant ; il n'y
a pas lieu de l'alarmer.
Messieurs, travaillez donc en paix,
sans écouter les défaitistes et les mau-
vais prophètes. N'écoutez surtout pas
ceux qui réclament le désarmement de
notre pays alors que les autres ne dé-
sarment pas. Ceux-là et ceux-là seuls
vous conduiraient sûrëment à la guerre.
Nous voulons, nous, vous en épargner
le retour.
Un nouveau cambriolage
à Bar-le-Duc
Malgré l'arrestation de deux indi-
vidus reconnus coupables de cam-
briolages commis à Bar, ces temps
derniers, la liste des personnes
ayant à se plaindre des méfaits de
visiteurs intéressés n'est pas encore
close.
M. le Commissaire de police, en
effet, a enregistré, samedi dernier,
une nouvelle plainte ; c'est celle
d'une dame de la rue du Coq qui
aurait été victime du vol, commis
chez elle, d'une somme de 4.000
francs.
Uni centenaire dus l'arrondis-
sinut di VardBB
On signale au petit village du Claon,
près des Islettes, qu'une habitante du
pays a atteint l'âge respectable de 100
ans, le 20 courant.
Il s'agit de Mme Sidonie Cassaignol,
qui habite chez son petit-fils, M.
Georges Chenet, maire de la commune,
l'archéologue bien connu dont les lec-
teurs du Bulletin Meusien » con-
naissent les remarquables découvertes
en Syrie.
Mme Cassaignol, malgré son grand
âge, se trouve à l'heure actuelle en-
core en excellente santé. Elle a con-
servé toute sa mémoire et sa lucidité.
L'ACCIDENT DU TRAIN PARIS-NANTES
Un déraillement, suivi de la chute IÎC la locomotive et de deux wagons
dans la Loire en pleine inondation, s'est produit samedi soir, sur la ligne
vParis-Orsay-Nantes, non loin de la gare de Oudon, près d'Ancenis, vers
23 heures.
C'est miracle que l'on n'ait pas à enregistrer une catastrophe. Une
colline, qui surplombe la voie en cet endroit, s'est éboulée en partie et
est venue, transformée en un ileuve de bouc par les pluies abondantes de
ces dernières semaines,. recouvrir la voie du chemin de fer sur plus d'un
mètre d" hattteur. Lc'.-pide arrivait à 100 à l'heure, un poseur de la voie
fit, avec sa lanterne, des signes désespérés, mais le mécanicien ne put
que ralentir et porter sa vitesse à 80 kilomètres, vitesse à laquelle il entra
dans la boue, puis dans la Loire.
Le malheureux mécanicien seul fut noyé ; les voyageurs purent s'é-
ehapper des wagons et on ne compte que dix-sept blessés plus ou moins
atteints.
Notre photo représente la locomotive, le tender et un wagon couchés
dans la Loire. Les travaux de sauvetage ont commencé aussitôt.
Victime de la tempête
La tempête de samedi soir a cau-
sé, hélas! outre de nombreux dégâts
matériels, la mort d'un brave ou-
vrier électricien, victime de son
devoir.
Voici les faits :
Dimanche dernier, M. Charles So-
meno, agriculteur à Domremy-aux-
Bois, se rendant à la chasse, fut très
surpris de- constater la mort d'un
de < ses poulains. Mais sa stupéfac-
tion s'accrut encore quand, à quel-
ques pas de l'animal mort, il décou-
vrit le cadavre d'un ouvrier élec-
tricien bien connu dans la région,
M. Noël, habitant Saulx-en-Barrois,
tombé sur les fils de clôture d'une
propriété.
M. Noël avait été électrocuté par
la chute d'un fil de Ja-ligne électri-
que à haute tension Saint-Aubin-
Ernecourt, et cela vraisemblable-
ment alors qu'il était occupé aux
réparations de cette ligne, endom-
magée par l'effroyable tempête qui
sévit sur la région dans la nuit de
samedi à dimanche.
00-
Épilogue de l'affaire
d'avortements
de Behonne
Mardi après-midi, comparaissait,
devant le tribunal correctionnel de
Bar-le-Duc, une faiseuse d'anges de
Behonne, la femme Cochener, née
Valentine Dourrin, 44 ans, coutu-
rière.
Cette personne s'était livrée à des
manœuvres abortives sur trois fem-
mes de la région, qui furent égale-
ment poursuivies avec elle : Her-
mence Guillaume, 34 ans, bro-
cheuse, à Bar-le-Duc ; Henriette
Bron, femme V., 34 ans, débitante
à Bar-le-Duc ; Marguerite Chrétien,
femme Person, 37 ans, ménagère à
Behonne et Marie Gaudry, femme
Chrétien, 32 ans, journalière à Be-
honne.
L'affaire fut jugée à huis-clos et
les condamnations suivantes pro-
noncées:
La femme Cochener, 5 ans de pri-
spn, 500 francs d'amende et 10 ans
d'interdiction de séjour.
La femme Person, six mois avec
sursis et 100 francs d'amende ; la
fille Guillaume, les femmes V. et
Chrétien, chacune quatre mois avec
sursis.
Le Bulletin Féminin
Qui donc a pu parler de la dispa-
rition de la femme, alors qu'il est
avéré qu'en France, tout au moins, la
femme est, comme on dit, en surnom-
bre ?
Ce n'est pas du sexe qu'il s'agit,
mais du type, qui évolue et tend de
plus en plus à se masculiniser : 1"
au physique, par l'abandon de cer-
tames parures comme les cheveux et
aussi par le costume qui se simplifie,
s'uniformise, se raccourcit ; 2° au
moral, par l'acquisition de certaines
qualités qui semblaient jusqu'ici l'a-
I panage de l'homme : la hardiesse, la
urànerie, l'ambition, l'indépendance, le
goût de la lutte pour l'existence, une
certaine connaissance du monde, de
la-ville et des gens, une certaine-ex-
périence des choses qui rend leur àé-
marche plus assurée et leur langage
moins réservé.
Un de nos plus sages confrères
constatait cela dernièrement dans son
journal et il était visible qu'il ne s'en
montrait pas autrement satisfait.
Qu'est-ce qu'on y peut ?
Si le type féminin d'autrefois tend
à disparaître de plus en plus, si la
femme moderne tend à devenir de plus
en plus la collaboratrice utile de
l'homme, qu'on s'en réjouisse" ou
qu'on s'en désespère, il n'y a qu'à en-
registrer cet événement.
Et, d'ailleurs, il faut être bien tran-
quille : si la femme change quelque
peu d'aspect et de tenue, seul un es-
prit superficiel pourrait affirmer
qu'elle se masculinise. La femme n'a
jamais été plus femme qu'aujour-
d'hui. Elle l'est différemment, voilà
tout.
Son costume ? Sa coiffure ? Certes,
il y a quelque chose d'indéniablement
masculin. Mais, de grâce, regardons
mieux les hommes, comparons, et
n'en parlons plus 1
La femme moderne se pare et s'ha-
bille d'une façon plus pratique, cela
est incontestable. Mais elle n'a renoncé
à aucun de ses eharmes, bien au con-
traire I Elle est plus consistante et
moins mièvre qu'autrefois ; elle a
tout autant de grâce et de piquant ;
elle est physiquement mieux faite, in-
tellectuellement aussi 1
.Et l'homme l'aime tout autant, la
désire tout autant, lui sacrifie tout
autant., seulement il la jalouse un
peu plus! >
M. S.
Lire en deuxième page :
Un beau discours agricole de M. Poinoaré
Comment Qrimauoourt voit le problème.
LE DEPART. DE LA COURSE DES CATHERINETTES
C'est une épreuve sportive amusante, organisée chaque année par
notre grand confrère le « Petit Parisien ». Elle a obtenu dimanche dernier
son succès habituel. Et ce qui ne gâta rien, au contraire, elle se déroula
sous un ciel printanier. t.
Cent trente jeunes Catherinettes prirent part à l'épreuve, par relais
^.e six cents mètres en six cents mètres : le total était de six kilomètres
et reliait Montparnasse à Montmartre.
Ce fut une manière de course aux flambeaux, avec cette seule diffé-,
rence que le flambeau était remplacé par un carton à chapeau.
eipe de la maison de couture
* L'équipe de la maison de couture Paton l'emporta, grâce à la jolie et
rapide Yvette Rouveyrol, brunette vive, aux yeux aussi délurés que les
jambes.
Après la course, il y eut un concours de bonnets de papier. Osera-t-
on encore dire que les vieux journaux ne servent à rien ? 1
La crue de la Meuse ;
d'aujourd'hui et celles,
plus anciennes, de 1784
et de 1245.
Quoique les grands journaux nE
parlent que très peu des crues de
la Meuse, nous n'avons cependant
rien à envier aux régions réputées
inondées situation qui, du reste,
n'a rien d'enviable
Après une grosse crue d'Octobre,
qui, s'il faut en croire les prévi-
sions, devait être aussi importante
et aussi désastreuse que celle de
1910, nous voilà de nouveau enga-
gés dans une période qui doit avoir
quelque analogie avec celle qui a
précédé le déluge universel !.
Le 18 Novembre, on nous annon-
çait, de Neufchâteau, une crue de
69 m3 qui passa à Verdun le 21,
avec un débit de 140 m3.
Le 20 Novembre, on nous annon-
çait une crue de 95 m3 qui passa
à Verdun le 24 Novembre: Enfin,
le 22 Novembre, c'était une crue de
370 m3 qui devait passer à Verdun
le 24 Novembre, vers 7 heures.
Ces deux dernières crues se con-
fondaient et passèrent effective-
ment à Verdun le 24, vers 9 heu-
res, avec un débit de 420 m3. A l'é-
chelle du Pont-Chaussée, la cote
était de 3 m. 15.
En 1910, le débit de la Meuse
était de 515 m3 et la cote de l'échel-
le du Pont-Chaussée était de 3 mè-
tres 60.
- Mais, il est peut-être imprudent
de vouloir établir des comparaisons
entre les crues actuelles et celles
d'avant-guerre.
En général, l'aspect de la vallée
de la Meuse n'est plus le même ;
elle a été plus ou moins bouleversée
pendant la guerre par les travaux
de l'armée : routes stratégiques, di-
gues, chaussées, ponts, décauvilles,
etc. etc.
Certes, il faut admettre qu'il ne
reste que peu de chose de ces tra-
vaux militaires. Mais, les routes, les
ouvrages d'art détruits ont été re-
construits et peut-être en plus
grand nombre. On s'est souvenu de
ce que les uns et les autres pou-
vaient avoir de défectueux et cela
a conduit très souvent à des modi-
fications qui ont changé d'une fa-
çon très importante l'aspect général
de la vallée.
On a l'impression, s'il faut s'en
rapporter aux ° observations des
gens compétents, que les crues nous
arrivent plus lentement, probable-
ment, parce que les obstacles ren-
contrés sont plus nombreux ou plus
importants. Elles parviennent donc
en retard et avec un débit moindre
aue celui Drévu.
& Plus que jamais, et nous en som-
mes heureux, la Meuse, à Verdun,
donne l'impression d'un cours d'eau
sage et discipliné. C'est que, de
nos jours, elle est énergiquement in-
vitée à rester dans son lit par des
solides quais.
Les ponts qui, autrefois, deve-
naient, au bout de quelques heures,
une entrave à l'écoulement des eaux
les épaves multiples acrochées à
leurs arches trop etroites' formant
de véritables barrages ont été
remplacés par des ponts solides,
aux arches larges et permettant, en
toute circonstance, l'écoulement
des eaux les plus impétueuses.
Nous lisons dans une étude des
crues de la Meuse de M. Petitot-
Bellavine, que les 27 et 28 Février
1784, une crue très importante
coûta à la ville de Verdun 31.000
livres. L'auteur ajoute que le mal
ne vint pas de l'élévation excessive
des eaux, mais bien de la multipli-
cité des piles des ponts qui arrêta
au passage les glaçons chariés par
la rivière.
M. Roussel, dans son histoire de
Verdun, dit : « L'hiver 1245 à 1246
fut si pluvieux, que les eaux de la
Meuse inondèrent toute la ville
basse. On allait en bâteau dans la
Grande-Rue ». (Rue de l'Hôtel-de-
Ville et rue St-Sauveur).
Nous sommes loin de ces époques
où tous les hivers, il fallait s'atten-
dre à de véritables désastres !
Des travaux considérables, exécu-
tés d'une façon remarquable, ont
jugulé, à Verdun, le fléau le plus
terrible et le plus difficile à com-
battre.
L. NAUCHE.
* * < -
La pluie qui, tous ces jours-ci, a
redoublé de violence et qui était ac-
ijuiiipagiice iiai'iuis ue raïaies ei ae
coups de tonnerre comme on en vit
rarement, n'a pas ménagé notre dé-
partement, tant s'en faut.
On signale, de toutes parts, de gros
dégâts faits, soit aux maisons, aux ar-
bres, aux chemins, aux champs, aux
prés, etc.
Nous n'en voulons pour preuve que
les quelques faits suivants qui mon-
trent que notre pays meusien n'a pas
été épargné par les éléments déchaî-
nés.
La commune de Montblainville,
dans le canton de Varennes, est com-
plètement isolée des autres localités
et la situation des habitants est par-
fois critique.
A Neuville-les-Vaucouleurs, le mur
d'un hangar sous lequel étaient remi-
sées plusieurs machines agricoles
s'est effondré. Les dégâts s'élèvent à
plus de dix mille francs.
A Commercy, dans l'avenue des Til-
leuls, de vénérables arbres des til-
leuls naturellement plus de deux
fois centenaires, ont été déracinés par
l'ouragan et les habitants contemplent
à présent leurs troncs abattus avec
mélancolie.
A Verdun, la foudre est tombée sa-
medi sur le toit des ateliers Gauny
frères, qui fut arraché et écrasa les
bureaux situés dans la cour.
Quant aux arbres arrachés un peu
partout, aux poteaux téléphoniques
tombés à terre, ils ne comptent plus
dans toute l'étendue du département.
Les relations téléphoniques et télé-
graphiques ont été Interrompues un
peu partout.
l Mon Carnet.
Vous connaissez la célèbre Méla-
nie de Commercy ? Qui ne la con-
nait pas ? Toutes les semaines, elle
enchante les lecteurs du c Bulletin
Meusien ».
Or, voici une histoire que nous
adresse un lecteur et qui s'il faut
l'en croire lui serait empruntée.
Un de ces derniers matins, Méla-
nie voulut aller à Nancy pour af-
faire urgente. Elle prit même un
taxi pour aller plus vite.
Jusqu'aux portes de Nancy, tout
alla à peu prés. Mais voilà que, dès
les premières maisons, le chauffeur
se mit, à chaque tournant, à éten-
dre le bras au dehors pour indiquer
ses virages et comme le prescrivent
les règlements.
Et chaque fois, Mélanie, calée
dans le fond de la voiture, marquait
de l'impatience et du tourment. A
la fin, n'y tenant plus, elle se pen-
cha sur le chauffeur et lui dit :
Ne faites donc pas toujours
ça, neum' t Occupez-vous plutôt de
conduire votre mécanique. Je vous
le dirai, moi, quand il se mettra à
pleuvoir l
Seul, notre collaborateur Bolomé
pourrait nous fixer sur l'authenti-
cité du mot prêté à son héroïne.
< < w
On sait que * le fameux « Point
d'Interrogation > vient d'achever sa
« tournée d'amitié » et qu'il est allé
notamment à Metz et à Reims.
Il passa notamment au-dessus de
Verdun. Des habitants de la rue
d'Isly nous ont affirmé Fcvotr vu
tournoyer deux oa trois fois au-des-
sus de leur square et qu'on distin-
guait parfaitement le rouge flam-
boyant de sa carlingue et son point
d'interrogation tout blanc.
A ce propos, nous sera-t-il permis
de regretter que, dans le règlement
de cette « tournée d'amitié », on
n'ait point prévu une escale de
quelques instants à Verdun.
Metz, c'était bien ; Reims, aussi ;
mais qui croira que Verdun, placé
entre les deux, eut été abusif ?
On eut acclamé d'enthousiasme
Costes et Bellonte. Et puis, et sans
qu'on s'en doute, une autre chose
se serait trouvée faite.
Encore une bonne occasion de
publicité au dehors, manquée. Avec
la cloche de Douaumont, ça fait
deux.
m m •
Donc, nous voici arrivés à un
autre déluge.
La Seine monte, la Meuse monte,
l'Ornain monte, la Loire engloutit
des locomotives, la Chiers doit faire
quelques sottises aussi et le Bigue-
nel, affreux petit ruisseau verdu-
nois, pense sans doute monter jus-
qu'au clocher de la paroisse du
Faubourg-Pavé.
Voici comment un journal de Pa-
ris envisage ce déluge de 1930.
Et le Seigneur dit : « Mes créa-
tures sont encore plus bêtes que je ne
croyais. Si je n'étends pas sur elles ma
main redoutable, elles vont se tuer par
l'air et par le feu. Je leur enverrai les
eaux du ciel, et les justes seuls seront
sauvés ».
Et le Seigneur ouvrit ses écluses.
et la pluie tomba pendant nonante
jours et nonante nuits, et les eaux
s'élevèrent jusqu'aux plus hauts degrés
de la tour de Babel-Eiffel. Et il périt
septante fois huit cent mille hommes.
Et ceux qui survécurent nourris-
saient de grandes haines entre eux et se
préparaient à la guerre. Et le Seigneur
dit : « Je punirai leur folie ».
Et la pluie tomba pendant nonante
jours et nonante nuits. Et les eaux
montèrent jusqu'au sommet de Mont-
martre, de Douaumont et du Puy
de Dôme. Et des myriades d'hom-
mes moururent noyés. Et ceux qui ne
furent pas noyés fourbissaient leurs ar-
mes pour se déchirer les uns les autres.
Et un certain Aristidès fabriqua
une arche qui flottait sur les eaux et
après y avoir fait entrer dix mille
chariots, chargés de pactes, accords,
traités, déclarations et discours, s'y en-
ferma avec des vivres et du tabac.
Et la pluie tomba encore pendant
nonante jours et nonante nuits. Et toute
la terre fut recouverte d'eau. Et tous
les hommes périrent. Et seule l'arche
d'Aristidès flottait sur un grand océan.
Et la colère du Seigneur s'apaissa.
Et il envoya à Aristidès une colombe
qui portait dans son bec un brin d'oli-
vier. Et la colombe descendit sur l'arche
et se posa sur la tête d'Aristidès.
Et Aristidès fut sauvé. Et furent
sauvés avec lui les dix mille chariots,
chargés de pactes, accords, traités, dé-
clarations et discours. Et il y eut un
peu de tabac de sauvé.
Et Aristidès rendit grâces au Tout-
Puissant. Et il dit : « 0 Seigneur, tu
peux maintenant rappeler à toi ton ser-
viteur. Et désormais les hommes ne se
feront plus la guerre, et les pactes ne
seront plus violés ».
Et Aristidès mourut, âgé de neuf cent
trente années.
Et il n'y eut plus d'hommes sur la
terre.
Et le Seigneur fut bien tranquille.
Il y a de l'esprit en France 1
Quelques médisants racontent mi-
me qu'il n'y a que cela.
N'empêche que cet esprit nous
fait oublier un moment la triste
situation des pommes de terre dans
nos caves meusiennes.
Nom
Li ctiwra d' tbHirt
Im II Mif tM mil
Le cadavre de M. Edouard PM-
cal, âgé de 73 ans, demeurant à
Cesse, a été découvert, ces jours
derniers, dans le bief de l'ancien
moulin de la localité.
A diverses reprises, le vieillard
avait laissé entendre qu'il se noie-
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malheureux accident.
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