Titre : Le Petit homme gris : journal collectionneur : revue de la semaine, critique, littérature, romans, nouvelles, théâtres / directeur-gérant Yvan Amic ; rédacteur en chef P. Mahalin
Éditeur : (Paris)
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-01-03
Contributeur : Mahalin, Paul (1828-1899). Éditeur scientifique
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-4850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
10 centimes le numéro.
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Samedi 3 janvier 1863.
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LE PETIT HOMME GRIS JOURNAL COLLECTIONNEUR; REVUE DE LA SEMAINE, CRITIQUE, LITTÉRATURE, ROMANS, NOUVELLES, THEATRES
Au bureau du PROGRAMME POUR TOUS, 25, rue d'Hauteville, à Paris. Le gérant : YVAN AMIC le Programme pour Tous, journal quotidien, est vendu à la porte de ous les théâtres, concerts, lieux de réunions publiques. On le trouve dans tous les cafés, s [restaurants, hôtels, etc., etc.
L'AN NEUF
« La neige de l'hiver est tombée épaisse et haute ; elle atteint à nos genoux, et dans le ciel les vents de l'hiver ont jeté leurs cruels soupirs. Vous pourtant, allez à l'église, et sonnez les cloches sur un rhythme mélan- colique et lent ; marchez à petit bruit, parlez bas ; car la vieille année est à cette heure agonisante. Vieille an- née, vous ne pouvez pas mourir! Vous êtes venue à nous si empressée ; avec nous vous avez vécu si con- stante ; vieille année, vous ne devez pas mourir.
Elle gît inerte, impuissante à se mouvoir ; elle ne verra pas se lever la prochaine aurore, et pour elle il n'y a pas une autre existence par delà celle-ci qui s'achève !
Elle m'a donné un ami, - un amour aussi, un véritable - amour ; et le nouvel an va peut-être me les ôter tous les deux. Vieille année, vous ne pouvez pas partir !
Aussi longtemps que vous êtes restée avec nous, vous
avez vu que la joie séjournait parmi nous : vieille an- née, vous ne devez pas partir 1 « Elle faisait écumer dans nos verres le vin des joyeu- ses rasades : de plus joyeuse année nous n'en verrons jamais 1 Quoique maintenant ses yeux s'obscurcissent, quoique déjà ses ennemis lui fassent une mauvaise re- nommée, elle fut une amie pour moi. Vieille année, vous ne devez pas mourir! Nous avons échangé avec vous tant de rires et tant de plaintes que j'ai presque le dessein de mourir avec vous, vieille année, s'il vous faut mourir !
<• Elle fut pleine de jeux et de folâtreries; mais main- tenant tous ses gais propos ont cessé. Pour la voir mourir, à travers les ruines du temps son fils, son hé- ritier accourt en poste ; mais elle sera morte avant qu'il arrive. Chacun pour soi ! La nuit est étoilée et froide, ô mon amie, et le Nouvel An, vaillant et gaillard, accourt, ô mon amie, pour recueillir son pa- trimoine !
« Comme sa respiration est difficile ! Sur la neige,
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