Titre : Revue critique des livres nouveaux... / rédigée par Joël Cherbuliez
Éditeur : Librairie Cherbuliez (Paris)
Éditeur : Librairie d'Ab. Cherbuliez et cieLibrairie d'Ab. Cherbuliez et cie (Paris)
Éditeur : Joël CherbuliezJoël Cherbuliez (Paris)
Éditeur : Librairie de la Suisse romandeLibrairie de la Suisse romande (Paris)
Date d'édition : 1840-06-01
Contributeur : Cherbuliez, Joël (1806-1870). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328567295
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 9745 Nombre total de vues : 9745
Description : 01 juin 1840 01 juin 1840
Description : 1840/06/01 (A8)-1840/06/30. 1840/06/01 (A8)-1840/06/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6355689p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-22213
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/12/2012
:.if: evue Critique
r' "'f -
VRESNOUVEAUX.
JUy 1840..
La lettre suivante nous a été adressée par les Rédacteurs de la Plta-
lange, journal destiné à propager les doctrines sociales de Fourier.
MONSIEUR LE RÉDACTEUR ,
Dans le cahier de mars dernier de votre estimable publication (compte
rendu de la brochure de M. Naville sur le droit maritime), vous prenez
occasion, en prononçant les mots liberté industrielle et cpmmerciale de
caractériser les disciples de Fourier par les paroles suivantes : a Ces rêveurs
9 qui, rejetant à la fois les données scientifiques et les leçons de l'expé-
» rience, condamnent avec tant de légèreté la libre concurrence, pro-
» noncent l'anathème contre lu doctrine du laissez faire, laissez passer,
» et ne voient de salut pour l'ordre social que dans une nouvelle organi-
» sation industrielle, dont le résultat le plus probable serait le rétablisse-
» ment des priviléges et de l'oppression, n
Il est bien pénible, Monsieur, pour des hommes qui poursuivent avec
persévérance et bonne foi des travaux aussi sérieux que le sont les nôtres,
de se voir qualifiés avec un semblable dédain dans un recueil dont ils es-
timent le caractère et l'habituelle gravité. En nous reprochant de condamner
avec tant de légèreté la libre concurrence, ne prononceriez-vous pas vous-
même, Monsieur, une condamnation avec quelque légèreté?
u'une école, qui a pro-
N'y a-t-il pas, en effet, quelque légèreté à dire-qu'une école, qui a pro-
duit au moins la valeur de huit ou dix volumes irétudes sérieuses sur la
question de la libre concurrence, rejette à la fois, en traitant cette ques-
tion, les données de la science et-les leçons de l'expérience, et prononce si
légèrement ses condamnations?.
Nous vous invitons à articuler une seule preuve qui puisse justifier le
jugement que vous prononcez avec autorité. — Nous consentirons- même
volontiers à accepter votre condamnation si vous pouvez trouver, relative-
ment à la question de la libre concurrence, dans tout le mécanisme de l'in-
dustrie moderne, un seul fait quelque peu caractéristique, et dans tous les
travaux de la science économique un seul argument, quelque peu articulé,
qui n'ait été étudié à fond par ces rêveurs qui rejettent si légèrement les
données de la science et les leçons de l'expérience.
Mais voyez, Monsieur, où va votre jugement Votre cahier de mars, où
se trouve la condamnation dont nous nous plaignons , avait-à peine paru,
que M. Blanqui, le successeur de J.-B. Say, l'homme de France et peut-
être d'Europe qui sait le plus de chiffres et de faits en économie politique,
et dont vous ne contesterez probablement pas la science, M. Blanqui,
disons-nous, - déclarait ceci devant son auditoire : « La théorie de la libre
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VRESNOUVEAUX.
JUy 1840..
La lettre suivante nous a été adressée par les Rédacteurs de la Plta-
lange, journal destiné à propager les doctrines sociales de Fourier.
MONSIEUR LE RÉDACTEUR ,
Dans le cahier de mars dernier de votre estimable publication (compte
rendu de la brochure de M. Naville sur le droit maritime), vous prenez
occasion, en prononçant les mots liberté industrielle et cpmmerciale de
caractériser les disciples de Fourier par les paroles suivantes : a Ces rêveurs
9 qui, rejetant à la fois les données scientifiques et les leçons de l'expé-
» rience, condamnent avec tant de légèreté la libre concurrence, pro-
» noncent l'anathème contre lu doctrine du laissez faire, laissez passer,
» et ne voient de salut pour l'ordre social que dans une nouvelle organi-
» sation industrielle, dont le résultat le plus probable serait le rétablisse-
» ment des priviléges et de l'oppression, n
Il est bien pénible, Monsieur, pour des hommes qui poursuivent avec
persévérance et bonne foi des travaux aussi sérieux que le sont les nôtres,
de se voir qualifiés avec un semblable dédain dans un recueil dont ils es-
timent le caractère et l'habituelle gravité. En nous reprochant de condamner
avec tant de légèreté la libre concurrence, ne prononceriez-vous pas vous-
même, Monsieur, une condamnation avec quelque légèreté?
u'une école, qui a pro-
N'y a-t-il pas, en effet, quelque légèreté à dire-qu'une école, qui a pro-
duit au moins la valeur de huit ou dix volumes irétudes sérieuses sur la
question de la libre concurrence, rejette à la fois, en traitant cette ques-
tion, les données de la science et-les leçons de l'expérience, et prononce si
légèrement ses condamnations?.
Nous vous invitons à articuler une seule preuve qui puisse justifier le
jugement que vous prononcez avec autorité. — Nous consentirons- même
volontiers à accepter votre condamnation si vous pouvez trouver, relative-
ment à la question de la libre concurrence, dans tout le mécanisme de l'in-
dustrie moderne, un seul fait quelque peu caractéristique, et dans tous les
travaux de la science économique un seul argument, quelque peu articulé,
qui n'ait été étudié à fond par ces rêveurs qui rejettent si légèrement les
données de la science et les leçons de l'expérience.
Mais voyez, Monsieur, où va votre jugement Votre cahier de mars, où
se trouve la condamnation dont nous nous plaignons , avait-à peine paru,
que M. Blanqui, le successeur de J.-B. Say, l'homme de France et peut-
être d'Europe qui sait le plus de chiffres et de faits en économie politique,
et dont vous ne contesterez probablement pas la science, M. Blanqui,
disons-nous, - déclarait ceci devant son auditoire : « La théorie de la libre
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