Titre : Bulletin de la Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn
Auteur : Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn. Auteur du texte
Éditeur : Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn (Albi)
Date d'édition : 1925-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34424028c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1925 01 juillet 1925
Description : 1925/07/01 (N17)-1925/12/31 (N18). 1925/07/01 (N17)-1925/12/31 (N18).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Midi-Pyrénées
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63324030
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
434 SOCIÉTÉ DES SC., ARTS & B.-LETTRES DU TARN
dait très distinctement de Castres. Notre armée ne céda
qu'au grand nombre d'ennemis qui se renouvelaient sans
cesse autour d'elle et battit en retraite.
« Quelques Anglais furent amenés à Castres par M. Lajon-
quière de Guitalens et, chose que l'avenir aura peine à croire,
le jeune officier qui les commandait, étant arrivé à la mairie
où se trouvaient un grand nombre de dames, elles se le firent
passer les unes aux autres en l'embrassant et en criant :
Vivent les Anglais !.
« J'étais présent à cette scène vraiment humiliante pour
des Français. Mon sang bouillonnait dans mes veines et jamais
je n'ai éprouvé une émotion pareille. Les cocardes tricolores
furent foulées aux pieds. Un grand buste de Napoléon fut
apporté par M. Alquier-Bouffard qui le jeta au milieu de la
cour où il tomba en mille éclats, et le drapeau blanc, que mes
yeux n'avaient jamais vu, parut pour la première fois devant
moi. Il fut arboré sur la porte d'entrée de la mairie aux
acclamations de la populace et d'une troupe de personnes
appartenant à l'ancien régime par leur naissance ou leur
intérêt.
« Tout ce que je voyais me semblait un rêve. Les discours
que j'entendais étaient tout nouveaux pour moi. Les hommes
qui la veille encore élevaient aux nues le souverain qui les
gouvernait se déchaînaient maintenant contre lui en outrages
et en calomnies dégoûtantes. Cependant une inquiétude
vague s'empara bientôt de tous les esprits. Les fourgons de
l'armée du maréchal Soult passèrent l'Agout à Guitalens et
arrivèrent à Castres suivis d'un parc d'artillerie et de tout le
matériel qui annonce l'approche d'une armée. Ils défilèrent
dans la grand-rue pendant trois jours et trois nuits et allèrent
se ranger sur l'esplanade du Mail. Tous les habitants étaient
épouvantés ; ils croyaient qu'une bataille comme celle de
Toulouse aurait lieu dans les environs de la ville et chacun,
par crainte de pillage, avait caché ce qu'il possédait de plus
précieux. Mon père et moi nous avions emballé presque
toutes les marchandises de nos magasins et nous les avions
enfermées dans une chambre dont nous fîmes murer la porte.
Quelques jours après le maréchal Soult arriva au milieu de
dait très distinctement de Castres. Notre armée ne céda
qu'au grand nombre d'ennemis qui se renouvelaient sans
cesse autour d'elle et battit en retraite.
« Quelques Anglais furent amenés à Castres par M. Lajon-
quière de Guitalens et, chose que l'avenir aura peine à croire,
le jeune officier qui les commandait, étant arrivé à la mairie
où se trouvaient un grand nombre de dames, elles se le firent
passer les unes aux autres en l'embrassant et en criant :
Vivent les Anglais !.
« J'étais présent à cette scène vraiment humiliante pour
des Français. Mon sang bouillonnait dans mes veines et jamais
je n'ai éprouvé une émotion pareille. Les cocardes tricolores
furent foulées aux pieds. Un grand buste de Napoléon fut
apporté par M. Alquier-Bouffard qui le jeta au milieu de la
cour où il tomba en mille éclats, et le drapeau blanc, que mes
yeux n'avaient jamais vu, parut pour la première fois devant
moi. Il fut arboré sur la porte d'entrée de la mairie aux
acclamations de la populace et d'une troupe de personnes
appartenant à l'ancien régime par leur naissance ou leur
intérêt.
« Tout ce que je voyais me semblait un rêve. Les discours
que j'entendais étaient tout nouveaux pour moi. Les hommes
qui la veille encore élevaient aux nues le souverain qui les
gouvernait se déchaînaient maintenant contre lui en outrages
et en calomnies dégoûtantes. Cependant une inquiétude
vague s'empara bientôt de tous les esprits. Les fourgons de
l'armée du maréchal Soult passèrent l'Agout à Guitalens et
arrivèrent à Castres suivis d'un parc d'artillerie et de tout le
matériel qui annonce l'approche d'une armée. Ils défilèrent
dans la grand-rue pendant trois jours et trois nuits et allèrent
se ranger sur l'esplanade du Mail. Tous les habitants étaient
épouvantés ; ils croyaient qu'une bataille comme celle de
Toulouse aurait lieu dans les environs de la ville et chacun,
par crainte de pillage, avait caché ce qu'il possédait de plus
précieux. Mon père et moi nous avions emballé presque
toutes les marchandises de nos magasins et nous les avions
enfermées dans une chambre dont nous fîmes murer la porte.
Quelques jours après le maréchal Soult arriva au milieu de
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