Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1932-05-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 07 mai 1932 07 mai 1932
Description : 1932/05/07 (Numéro 25314). 1932/05/07 (Numéro 25314).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k632874w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/12/2008
N" 25.314 - Si STANISLAS* Le n° 0,25
LA TEMPERAT URE
Hier à Paris - : +13° Bel les éclalrcles.
• Probabilité pour au jourd'hul : Très
nuageux, éclaircies, averses.»
Température : A Paris, maxim. +14°.
Soleil-: lev. 3 h. 45; couch. 20 h.' 11.
Xune : Nouv. le 5; P. Q. le 13.
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L. .a
Samedi 7 Mai 1932
HEURES DU" MATIN
Édition de Paris
n. a
be
de deux coups de revolver par un
M. Paul Doumer visitait hier VExposition des Ecrivains combattants
rue Berryer, à 3 heures de laprès-midi, quand il fut victime d'un lâche attentat
L'assassin a tiré cinq coups de revolver
!■" •- t '
- . : 9 . ; -V -• • - . . — - . "...
Deux balles ont atteint
M. Doumer, l'une à la tête
l'autre au bras droit
L'illustre blessé conserve sa connaissance
La vente des Ecrivains Anciens
Combattants est, chaque année, une
belle, fête de l'esprit par laquelle la
pensée rend hommage au souvenir.
Le geste ipf.n' exalté a, hier, donné
à, un symt'y.e une portée tragique :
le cKef de l'Etat y 'est tombé, griè
vement blessé, sous les balles d'un
■Russe, Paul Gorguloff, chef de parti
sans partisans, pêcheur de chimè
res devenu forcené.
Le pays, s'il gardera 'dans sa dou
leur son entière dignité, ressentira
au plus profond et.au plus sincère
de ses sentiments un deuil d'autant
plus poignant que dans l'homme que
la Nation a placé à sa tête, l'assas
sin- a également frappé le chef de
famille qui, à la Patrie, avant son
propre sang, avait déjà donné celui
de sès quatre fils.
II. n'y a point de colère à nourrir
Si graves qu'aient .été ses blessu-,
res, si importante qu'ait été sa perte
de sang, M. Paul Doumer se rétabli
ra. Il doit, à son réveil, trouver le
peuple confiant, calme, et tout à la
joie de le voir reprendre son acti
vité.
Le 22 juin 1894, Sadi Carnot"était
frappé à mort par un anarchiste
.italien. C'était au temps où-des in
dividualistes forcenés pensaient que
des attentats.suffisaient pour chan
ger les institutions qu'ils condam
naient. ' • '
■ Le 6 mai 1932, M. Paul .Doumer. est
blessé par -un mystique'russe. Mais
l'on ne peut établir entre les deux
crimes aucun parallèle,'- car, dès
qu'on cherchera démêler les mobiles
de l'attentat d'hier, on se heurte à
tout celg. de-confus et de violent,
d'imprécis et de fanatique, de fu-
. Devant l'hôpital Beaujon, où M. Doumer venait d'être transporté
contre l'acte isolé d'un illuminé ;
s'il y a une juste vindicte à exercer
contre un rêveur que ses hallucina
tions ont mené jusqu'au fait stupide.
dont il ne peut demeurer que l'hor
reur. Mais il y a, par la décence
même• des manifestations, à témoi
gner de l'unanimité de l'affection
que la France portait à son Prési
dent. ; il y a à respecter le silence
dont doit être entourée la couche où
repose le premier citoyen de l'Etat.
meux et de sincère, de vague et de
féroce, que'brassent parfois au mys
tère de leurs âmes tourmentées les
Slaves, surtout lorsque la tourmente
les a emportés loin des steppes dont
l'immensité est .-• le seul ' décor pou-,
vaut convenir à l'infini de leurs son
ges creux.
Il est vain de-vouloir fouiller cette
ombre.
Par la hauteur, de son caractère,
par le magnifique exemple qu'offre
tf. '
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« Situation très grave »,
On a publié à l7, h. 301e bulletin de
santé suivant : ■
« Le Président, de la République a
reçu deux balles, l'une à .la base du
crâne, l'autre' dans l'aissêlle droite.
» Grande hémorragie. Etat de
choc très prononcé. Deux - transfu
sions ont été pratiquées; Situation
très grave.
» Signé- •professeurs■■■' Gosset, Cunéo,
professeur agrégé *Abrami, professeur
agrégé Okiricsyc ; Dr Félix Ramond, Dr
Poppe, Dr Thalheimer, Dr 'Tzanck.
M. Mourier plus optimiste
À 18 h. 45,: M. Mourier; directeur de
l 'Assistance publique, communiquait.
« Le professeur Cunéo a procédé à la
ligature-de l'artère-humorane.'Le pouls
est à 92-.;.-l'état' est plus'satisfaisant qu'il
y a une heure, mais on ne pourra pas
se prononcer, définitivement avant 19
heures 30. »
AUL DOUMER
r
Paul
. , . w , . J.M r Boumer
tmplacement 1 «ci Farrere
de I assassin „, .
MC Paul Guichard
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Gaucftn
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0•HONNEUR
sa vie exemplaire, faite, de probité et
de travail,- M. Paul Doumer s'est im
posé au respect de tous les Fran
çais. ■
Les balles : du . meurtrier ajoutent
encore à son honneur. :
Aucun sentiment bas; aucune pas
sionvile -ne : s& doit mêler à l'hom
mage vibrant qUe la. France doulou
reuse pùr.te aujourd'hui' aw chevet
de son Président, ne doit amoindrir
notre indignation 'nationale devant
l'odieux, attentat qu'un étranger a
commis contre ; un grand ; vieillard
dont l'existence .* a toujours été au
service du pays.
- L'assassin-G-orguloff après son arrestHlion
Le drame .
«« Aujourd'hui; à; 15 heures,. M.. Paul:
Doumer; Président de- la .République, au
cours d'une visite, : à--l'Exposition . des
Ecrivains, Combattants,- a été la victime
d'un attentat de la part d'un anarchiste
russe;- paraissant ne pas jouir de-la.plé
nitude de ses facultés.
» Le Président de la République a, été;
atteint d'une balle à la tête et d'une'
autre balle à. l'épaule,: qui a -occasionné;
une blessure'- en- séton.. Il a été transporté
à l'hôpital Beaujon où il a reçu les soins
les plus;attentifs des meilleurs chirur--
giens.
» M. le professeur Gosset est au chevet
de l'illustre blessé dont l'état est bon.:
» M. le président du Conseil, les mem
bres "du gouvernement se. sont ' rendus
aussitôt .à; l'hôpital ;Beàujon. , .
» M. Claude Farrère, ' président des
Ecrivains- anciens combattants, a été
blessé à, l'avant-bras. M; Paul Guichard,
directeur général :de la police munici
pale, qui a empêché l'attentat d'être plus
grave encore en idésaimant le'forcené
Plan de la salle où M. Doumer
a été blessé
La + indique, l'endroit où il est tombé
iimiHHXiiiiimmiimniiiniiimiininiiitiiimniiiiuiiiiiiininn
- : EN QUATRIEME PAGE-:
• La réponse de M. .Herrlot, ■ ■
fta deraleT discours de :M."Tardleit -
"M.
Venus aux nouvelles, jhier,. à ; Beaujon
De haut en bas : M,'. Tardieu, M. Pierre.
avec l'aide de l'inspecteur Guiniot. de la
Sûreté générale, a : été. légèrement. blessé
au poignet. •
» Aux- dernières nouvelles, ■ on- indi
quait que la transfusion du sang a été
faite au Président -de >la République.,On
a trouvé sur l'auteur de l'attentat un
carnet.sur lequel, se trouvent, des indica-
tions en caractères russes qui vont être
déchiffrées. -L'individu dit appartenir au
parti fasciste russe, créé à Prague. » ■
Ce, bref communiqué, : émané diu minis
tère de l'Intérieur,:, dramatique!'dans sa
concision, concrétisait toute l'émotion
qui,-depuis deux heures déjà, poignait
le grand-Paris, fiévreux et loyal.-Dès 15
heures 15, de quartier, en quartier, les
chauffeurs de taxi avaient porté la fatale
nouvelle, passionnément commentée,
douloureusement ressentie, mais peu à
peu, filtraient, se précisaient les. nouvel-
Aux Vérités - =£=r
^ de La Palisse
- Lorsque, à la veille du scrutin, d'an
ciens Présidents de la République, comme
M. Poincaré ' et M. . Doumergue, sortent
une minute de leur retraite pour dire au
peuple français • la 7 gravité de l'heure et
la nécessité de l'union, qui.' pourrait les
soupçonner de jouer, le jeu d'un parti
ou " d'obéir, à leur- propre intérêt ? Ils
;ont en dehors - de la bataille. Comblés
d'honneurs ils n'ambitionnent que le re
pos. S'ils parlent c'est que le sentiment
du devoir les y oblige.. Ils'méritent-donc
d'être écoutes.
Ils le méritent d'autant mieux que les
hautes magistratures qu'ils^^ ont occupées
leur ont permis d'apprendre, de savoir
bien des choses. Autant que les services
rendus, leur profonde connaissance des
problèmes actuels, a joute- à -l'autorité de
leurs paroles.
Après' avoir évoqué le souvenir du
ministère où- il :réussit/dans . un .moment
tragique-à rassembler à réconcilier les
adversaires de la veiile, après avoir rap
pelé la vertu, l'efficace de< cette collabo
ration, qui. resta. jusqu'au bo^it cordiale,
M. Raymond-Poincaré a posé uné, ques
tion :.qui- • est dans^l'esprit ^er beaucoup
de Français : « Pourquoi ne recommen
cerait-on pas une expérience qui a eu de
si bons résultats ?»
.L'obstacle,'• il faut "le chercher, dans
les rivalités; de' personnes, entretenues^
envenimées par det» t««lémiques dont M.
Léon Baiiby a raison d'écrire'qu'elles
furent aussi maladroites que passionnées.
Ce serait perdre son temps que de se
tourner aujourd'hui vers ceux qui les ont
menées. Mieux vaut sans doute se tour
ner vers:ceux qui .en ont'été l'objet et
leur demander de prouver; en r les' pu
bliant à quel point elles étalent Injustes.
Le Président a été transporté à Beaujon
(( Situalion très grave r
dit le communiqué médical
Mais un espoir subsiste
lieux transfusions du sang ont été opérées
les. Et le drame est à présent détermi
né dans tous ses détails, presque connu
par un procès^verbal judiciaire. h
En attendant le;Président
14 heures 15, rue Berryer
A14 heures 15, "M. Claude Farrère. ar- ;
rivait, en compagnie de' Mme Farrère
Roggers, sa femime, à l'hôtel Salomon- de
Rothschild, 11, rue Berryer, où s'ouvrait-
la vente-exposition annuelle .'de l'Asso-'
dation des Ecrivains. anciens combat- <■
tants, qu'il préside.-L'assassin rôdait dé-;
jà dans la salle n" 1, depuis, un quart '
d'heure.
Dès qu'il vit M. Farrère à son staAd,
il prit un livre et le donna à signer à
l'auteur. Mme Claude Farrère dit à son
mari : « Tiens, voiiià ton premier client. »
Quelques minutes après, rinflividu re
venait pour faire signer un! second' livre.
Mme Claude,Farrère s'aperçut'à cet.-ins-
_ « A Paul Bradde, en tout cordial hom«
taage. Claude Farrère ». i ,
Et Paul ' Bradde ; continuait .À. ^ôdëE. - ifls '
l'entrée au. salonn". ,1, 'attendant..,
15 heures 10 ■: le : crime !
.'Or, à' 15 heures précises,w :çâr l'exaç-
. titude est ' la politesse i des : chefs vd'Etat,
— M.. Paul Dounier, Président de la Rié-
publique, descendait de sa voiture-devant
le perron de l'hôtel • Rothschild. - M- -Xe
Bigot, capitaine de vaisseau; de sa; niai-
son militaire, se tenait-à-ses côtés. Der
rière eux, mettaient pied à terre MM.
Paul Reynaud, ministre de la. Justicç,
Pietri, ministre ■ de la Défense nationale, a
Champetier de Ribes, ministre des Feu- *
sions. , - ; •
— Voilà le gouvernement, dit M. Paul
Doumer. , ,
M. Paul Guichard, directeur de la .po
li-ce municipale,- s'avançait discrètéiiient.
M. Claude Farrère, blessé, quitte l'hôpital Beaujon
tant que l'homme avait un accent russe
et lui trouva des allures suspectes. Aussi,
quand le: Président arriva, elle conseilla
à M. Paul-Guichard, directeur de la po
lice municipale, de faire surveiller l'in
dividu.
Le fait, attesté par M. Gaston Rageot,
ancien président, de la Société des Gens
de Lettres, et par d'autres personnes, ne
saurait être mis en doute. Aussi bien,
a-t-on le texte de la dédicace que Claude
Farrère avait donnée au meurtrier, peu
avant le drame. .
M. Claude Farrère, président de l'Assq»
ciation des Ecrivains anciens combat
tants, accompagné de MM. Emmanuel
Bourcier, Paul Chack, Pierre Chanlatnfi»
Marcel Priollet, Marc Leclerc, José- Ger
main, d'autres, encore, souhaita la bien
venue au Président, qui se déclara.d'au
tant plus heureux d'être venu, qu'il avait
lui-même son propre, comptoir tenuipar \
ses deux petites-filles qui vendaient, eri-
tre autres de ses œuvres, le Livre de mes
fils, ce chef-d'œuvre paternel.
Les quelques marches gravies, le .cpr» -
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Hier à Paris - : +13° Bel les éclalrcles.
• Probabilité pour au jourd'hul : Très
nuageux, éclaircies, averses.»
Température : A Paris, maxim. +14°.
Soleil-: lev. 3 h. 45; couch. 20 h.' 11.
Xune : Nouv. le 5; P. Q. le 13.
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Samedi 7 Mai 1932
HEURES DU" MATIN
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M. Paul Doumer visitait hier VExposition des Ecrivains combattants
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M. Doumer, l'une à la tête
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Combattants est, chaque année, une
belle, fête de l'esprit par laquelle la
pensée rend hommage au souvenir.
Le geste ipf.n' exalté a, hier, donné
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le cKef de l'Etat y 'est tombé, griè
vement blessé, sous les balles d'un
■Russe, Paul Gorguloff, chef de parti
sans partisans, pêcheur de chimè
res devenu forcené.
Le pays, s'il gardera 'dans sa dou
leur son entière dignité, ressentira
au plus profond et.au plus sincère
de ses sentiments un deuil d'autant
plus poignant que dans l'homme que
la Nation a placé à sa tête, l'assas
sin- a également frappé le chef de
famille qui, à la Patrie, avant son
propre sang, avait déjà donné celui
de sès quatre fils.
II. n'y a point de colère à nourrir
Si graves qu'aient .été ses blessu-,
res, si importante qu'ait été sa perte
de sang, M. Paul Doumer se rétabli
ra. Il doit, à son réveil, trouver le
peuple confiant, calme, et tout à la
joie de le voir reprendre son acti
vité.
Le 22 juin 1894, Sadi Carnot"était
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des attentats.suffisaient pour chan
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■ Le 6 mai 1932, M. Paul .Doumer. est
blessé par -un mystique'russe. Mais
l'on ne peut établir entre les deux
crimes aucun parallèle,'- car, dès
qu'on cherchera démêler les mobiles
de l'attentat d'hier, on se heurte à
tout celg. de-confus et de violent,
d'imprécis et de fanatique, de fu-
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contre l'acte isolé d'un illuminé ;
s'il y a une juste vindicte à exercer
contre un rêveur que ses hallucina
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dont il ne peut demeurer que l'hor
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même• des manifestations, à témoi
gner de l'unanimité de l'affection
que la France portait à son Prési
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dont doit être entourée la couche où
repose le premier citoyen de l'Etat.
meux et de sincère, de vague et de
féroce, que'brassent parfois au mys
tère de leurs âmes tourmentées les
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Il est vain de-vouloir fouiller cette
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crâne, l'autre' dans l'aissêlle droite.
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choc très prononcé. Deux - transfu
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très grave.
» Signé- •professeurs■■■' Gosset, Cunéo,
professeur agrégé *Abrami, professeur
agrégé Okiricsyc ; Dr Félix Ramond, Dr
Poppe, Dr Thalheimer, Dr 'Tzanck.
M. Mourier plus optimiste
À 18 h. 45,: M. Mourier; directeur de
l 'Assistance publique, communiquait.
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Le drame .
«« Aujourd'hui; à; 15 heures,. M.. Paul:
Doumer; Président de- la .République, au
cours d'une visite, : à--l'Exposition . des
Ecrivains, Combattants,- a été la victime
d'un attentat de la part d'un anarchiste
russe;- paraissant ne pas jouir de-la.plé
nitude de ses facultés.
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aussitôt .à; l'hôpital ;Beàujon. , .
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Ecrivains- anciens combattants, a été
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directeur général :de la police munici
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grave encore en idésaimant le'forcené
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De haut en bas : M,'. Tardieu, M. Pierre.
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Sûreté générale, a : été. légèrement. blessé
au poignet. •
» Aux- dernières nouvelles, ■ on- indi
quait que la transfusion du sang a été
faite au Président -de >la République.,On
a trouvé sur l'auteur de l'attentat un
carnet.sur lequel, se trouvent, des indica-
tions en caractères russes qui vont être
déchiffrées. -L'individu dit appartenir au
parti fasciste russe, créé à Prague. » ■
Ce, bref communiqué, : émané diu minis
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concision, concrétisait toute l'émotion
qui,-depuis deux heures déjà, poignait
le grand-Paris, fiévreux et loyal.-Dès 15
heures 15, de quartier, en quartier, les
chauffeurs de taxi avaient porté la fatale
nouvelle, passionnément commentée,
douloureusement ressentie, mais peu à
peu, filtraient, se précisaient les. nouvel-
Aux Vérités - =£=r
^ de La Palisse
- Lorsque, à la veille du scrutin, d'an
ciens Présidents de la République, comme
M. Poincaré ' et M. . Doumergue, sortent
une minute de leur retraite pour dire au
peuple français • la 7 gravité de l'heure et
la nécessité de l'union, qui.' pourrait les
soupçonner de jouer, le jeu d'un parti
ou " d'obéir, à leur- propre intérêt ? Ils
;ont en dehors - de la bataille. Comblés
d'honneurs ils n'ambitionnent que le re
pos. S'ils parlent c'est que le sentiment
du devoir les y oblige.. Ils'méritent-donc
d'être écoutes.
Ils le méritent d'autant mieux que les
hautes magistratures qu'ils^^ ont occupées
leur ont permis d'apprendre, de savoir
bien des choses. Autant que les services
rendus, leur profonde connaissance des
problèmes actuels, a joute- à -l'autorité de
leurs paroles.
Après' avoir évoqué le souvenir du
ministère où- il :réussit/dans . un .moment
tragique-à rassembler à réconcilier les
adversaires de la veiile, après avoir rap
pelé la vertu, l'efficace de< cette collabo
ration, qui. resta. jusqu'au bo^it cordiale,
M. Raymond-Poincaré a posé uné, ques
tion :.qui- • est dans^l'esprit ^er beaucoup
de Français : « Pourquoi ne recommen
cerait-on pas une expérience qui a eu de
si bons résultats ?»
.L'obstacle,'• il faut "le chercher, dans
les rivalités; de' personnes, entretenues^
envenimées par det» t««lémiques dont M.
Léon Baiiby a raison d'écrire'qu'elles
furent aussi maladroites que passionnées.
Ce serait perdre son temps que de se
tourner aujourd'hui vers ceux qui les ont
menées. Mieux vaut sans doute se tour
ner vers:ceux qui .en ont'été l'objet et
leur demander de prouver; en r les' pu
bliant à quel point elles étalent Injustes.
Le Président a été transporté à Beaujon
(( Situalion très grave r
dit le communiqué médical
Mais un espoir subsiste
lieux transfusions du sang ont été opérées
les. Et le drame est à présent détermi
né dans tous ses détails, presque connu
par un procès^verbal judiciaire. h
En attendant le;Président
14 heures 15, rue Berryer
A14 heures 15, "M. Claude Farrère. ar- ;
rivait, en compagnie de' Mme Farrère
Roggers, sa femime, à l'hôtel Salomon- de
Rothschild, 11, rue Berryer, où s'ouvrait-
la vente-exposition annuelle .'de l'Asso-'
dation des Ecrivains. anciens combat- <■
tants, qu'il préside.-L'assassin rôdait dé-;
jà dans la salle n" 1, depuis, un quart '
d'heure.
Dès qu'il vit M. Farrère à son staAd,
il prit un livre et le donna à signer à
l'auteur. Mme Claude Farrère dit à son
mari : « Tiens, voiiià ton premier client. »
Quelques minutes après, rinflividu re
venait pour faire signer un! second' livre.
Mme Claude,Farrère s'aperçut'à cet.-ins-
_ « A Paul Bradde, en tout cordial hom«
taage. Claude Farrère ». i ,
Et Paul ' Bradde ; continuait .À. ^ôdëE. - ifls '
l'entrée au. salonn". ,1, 'attendant..,
15 heures 10 ■: le : crime !
.'Or, à' 15 heures précises,w :çâr l'exaç-
. titude est ' la politesse i des : chefs vd'Etat,
— M.. Paul Dounier, Président de la Rié-
publique, descendait de sa voiture-devant
le perron de l'hôtel • Rothschild. - M- -Xe
Bigot, capitaine de vaisseau; de sa; niai-
son militaire, se tenait-à-ses côtés. Der
rière eux, mettaient pied à terre MM.
Paul Reynaud, ministre de la. Justicç,
Pietri, ministre ■ de la Défense nationale, a
Champetier de Ribes, ministre des Feu- *
sions. , - ; •
— Voilà le gouvernement, dit M. Paul
Doumer. , ,
M. Paul Guichard, directeur de la .po
li-ce municipale,- s'avançait discrètéiiient.
M. Claude Farrère, blessé, quitte l'hôpital Beaujon
tant que l'homme avait un accent russe
et lui trouva des allures suspectes. Aussi,
quand le: Président arriva, elle conseilla
à M. Paul-Guichard, directeur de la po
lice municipale, de faire surveiller l'in
dividu.
Le fait, attesté par M. Gaston Rageot,
ancien président, de la Société des Gens
de Lettres, et par d'autres personnes, ne
saurait être mis en doute. Aussi bien,
a-t-on le texte de la dédicace que Claude
Farrère avait donnée au meurtrier, peu
avant le drame. .
M. Claude Farrère, président de l'Assq»
ciation des Ecrivains anciens combat
tants, accompagné de MM. Emmanuel
Bourcier, Paul Chack, Pierre Chanlatnfi»
Marcel Priollet, Marc Leclerc, José- Ger
main, d'autres, encore, souhaita la bien
venue au Président, qui se déclara.d'au
tant plus heureux d'être venu, qu'il avait
lui-même son propre, comptoir tenuipar \
ses deux petites-filles qui vendaient, eri-
tre autres de ses œuvres, le Livre de mes
fils, ce chef-d'œuvre paternel.
Les quelques marches gravies, le .cpr» -
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