Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2012-166896
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
SÉANCE DU 29 OCTOBRE 1926 5^5
Murs, toits, clochers, palais ont la même apparence : De là-bas et d'ici les Ponts-Vieux sont jumeaux.
Sans doute tu n'as pas la richesse historique De la Cité du Lys ni sa porte mystique Ni dans le champ de l'Art son prodigieux sillon ; Toi, tu n'as qu'un palais et une cathédrale Mais ils sont assez beaux pour que tu sois l'égale De ta sœur opulente et non sa Ccndrillon.
LE TARN Dans son couloir profond, le Tarn roule ses flots Tantôt souples et clairs, comme de moire verte, Tantôt furieux, troublés par les rouges caillots Que le Rance vomit de sa gorge entr ouverte.
Les rayons de Midi, tels d'aigus javelots, Font saigner les trois ponts que le passant déserte Et les noirs « garrabots » semblent des cachalots Echoués tout le long de la rive déserte.
De la vieille Cité le Tarn est amoureux ; Il caresse ses murs de flics-flacs langoureux Des maisons du Faubourg, il baise les pieds roses Et, dans l'or des couchant"', les formes grandioses Du clocher, du donjon et des tours du Palais Descendent dans son lit en fulgurants reflets.
LE PONT-VIEUX Pont-Vieux ! le bien nommé qui, depuis neuf cents ans, Reflètes, dans l'eau verte ou rouge et limoneuse, L'ogive de tes arcs rongés par les autans, Que de choses tu dis à mon âme rêveuse !
Sur ton étroit tablier sont passés tant de gens !
Croquants, moines, ribauds à vie aventureuse, Et Simon de Montfort; évêques et marchands, Des princes et des rois, Isembourg, l'amoureuse.
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