Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1930-08-08
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 août 1930 08 août 1930
Description : 1930/08/08 (Numéro 24676). 1930/08/08 (Numéro 24676).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6322351
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2008
SU R LE SAB LE
Quelque part, entre Dunkerque et Hendayc
H y a deux espèces de baigneurs :
ceux qui se .baignent et ceux qui ne
se baignent pas.
Et parmi, ceux qui se baignent,
deux groupes : ceux qui nagent et
ceux qui ne savent pas nager;
Et parmi ceux qui ne savent pas
nager : ceux qui aiment l'eau et
ceux qui l'ont en horreur.
Vous me direz : « Pourquoi.y met
tent-ils les pieds ? »
Parce que ce sont des timides qui
veulent laisser croire qu'ils sont ve
nus à la mer pour la mer'et qui,
quand ils disent : «Je vais prendre
mon bain », ou bien : « J'ai pris mon
bain "! » ont l'impression d'avoir
rempli tout le programme d'élégance
qu'ils s'étaient imposé.
Ceux qùi ne se baignent pas exhi
bent des costumes de bains magni
fiques que l'eau de mer n'a ni salis
ni décolorés, que l'eau douce n'a pas
dessalés, que le soleil n'a pas brûlés
sur les cordes. Ce sont des costumes
avantageux et savamment combinés,
des costumes d'apothéose et même
qu'on abrite sous un peignoir imper
méable quand il pleut. Les coquettes,
— et les coquets, — en possèdent
trois ou quatre, selon le ciel et le
temps, et quand l'un d'eux est taché,
on le confie au teinturier pour qu'il
le remette à neuf avec le plus grand
soin.
' . ■ : ■ D'ailleurs, il faut qu'une femme
soit bien sûre de soi pour sortir de
l'eau toute mouillée.
On se rend compte de la confiance
qu'elle peut avoir en "elle d'après le
parcours qu'elle fait, en sortant des
vagues, jusqu'à son peignoir.
La pudeur, — du moins sur le sa
ble, — n'est bien souvent que l'aveu
discret d'une imperfection.
wv
Si vous voulez photographier une
baigneuse, ce n'est pas à elle qu'il
faut aller demander la permission,
c'est à son mari, — s'il est là.
Mais le plus souvent, il est à l'au
tre bout de la plage, en train de
photographier d'autres baigneuses.
Pour l'importance que cela peut
avoir !
Généralement, les photographies
sont ratées, et quand elles sont réus
sies — le hasard est si grand — on
peut défier qui que ce soit de recon
naître sur l'éprquve, dans cette sil
houette imperceptible, cette délicieu
se jeune femme qui fait actuellement
tourner tant de têtes et tant de
cœurs !
. 'VW
— Mol, m'a dit rrïà cousine Marie-
Thérèse, je ne pourrais pas me pas-
set' de la mer, une fois par an. C'est
comme'tin besoin de poésie que J'é
prouve. Le vent qui caresse ou qui
râge,-la chanson des vagues qui
m'emplit l'esprit d'une rêverie in
comparable 1 J'entends la symphonie
de l'océan comme l'œuvre d'un
grand maître. Je te dis ça à toi par
ce que tu peux comprendre ces cho
ses-là... »
Et à ce moment-là, elle a lâché
son phonographe qui a couvert , la
symphonie de l'océan d'un air de
danse nègre.
— C'est amusant, n'est-ce pas ?'
m'a dit Marie-Thérèse.
. . Un vieux monsieur, — enfin un
homme de mon âge, — part à cha
que marée diurne, pour aller à la
pêche. Il porte un énorme filet ; il
a suspendu sur ses épaules un grand
panier sur lequel on peut encore lire,
— Dieu sait pourquoi —brodée en
lettres rouges, cette inscription :
Souvenir du Mont Dore. Il est vêtu
d'un maillot bleu et blanc déteint,
d'un pantalon de toile blanche, rele
vé jusqu'au-dessus de ses mollets
poilus. H est coiffé d'un chapeau de.
marin américain, 11 fume une courte
pipe.'
Il s'en va...
On lui dit : « Ah ! Ah ! Vous allez
à la pêche ?... *
El répond : « Faut bien s'occu
per !»
n part le premier, il revient le der
nier, et quand indiscrètement, à son
T^tour, on ouvre le panier, Qn y re
trouve tout simplement sa pipe qu'il
y a mise, faute de poche où elle eût
été à l'abri de l'eau.
Elle est d'ailleurs mouillée ; mais
c'est tout ce qu'il rapporte de sa
pêche. 1
«wv .
H n'y a pas de pêcheurs dansla
localité ; les pêcheurs» habitent un
petit port voisin qui, sauf le respect,
pue, à deux kilométrés, le poisson
pourrL II n'y a pas de pêcheurs, sauf
un, — que l'on appelle « le pê
cheur ».
Il ne pêche pas, mais 11 se promène
sur la plage et dans les rues, vêtu
de toile brune proprement rapiécée.
Il a une bonne gueule tannée, avec
des yeux si clairs qu'ils ont l'air d'à
voir été lessivés tous les matins ; il
lie facilement la conversation et sa
tisfait par ses phrases courtes nos
pauvres instincts aventureux. Il par
le de l'Islande et du Banc comme
s'il y était allé. Quand on lui offre
une. cigarette, il en déchire le papier
pour la chiquer ; quand on lui glisse
dans le creux de la main une pièce
de vingt sous, il va la boire.
Nous l'aimons bien : il représente
pour nous on ne sait quoi de résigné
et d'héroïque. Quand on organise au
grand hôtel, chaque année, une fête
au profit des pêcheurs, c'est' à lui
que nous pensons.
Mais je n'ai plus la foi, car quand
j'ai parlé « du pêcheur » au maire
du pays, il s'est mis à rire.
Ambroise ? c'est l'ancien patron
d'un manège de chevaux de bois...
Il a bu son fonds...
Maintenant, j'ai envie de lui .par
ler de la fête de Neuilly et de la foire
aux pains d'épices. *■
Mais je me fais un devoir de ne
pas retirer aux-autres leurs illusions.
'VW
Dans le port voisin, trente barques
se balancent sur l'eau morte ou bien
calées sur leurs étais se haussent au-
dessus de la vase odorante à marée
basse. Le mois dernier, deux bateaux
ne sont "pas rentrés, quatre morts.
Les enfants traînent dans les rues,
les petites filles vendent de la den
telle. On s'arrête, pour acheter du
filet et ; de l'Irlande. Quand "on mar
chande, la vendeuse dit, d'une voix
rude qui touche plus qu'une plainte.
— Mon" père était dans la catas
trophe ; il a péri le mois dernier.
— Le mien , aussi ! dit une autre,
et toutes les autres, si bien qu'on ne
sait plus s'il n'y a pas eu vingt
morts, — si bien que, de crainte
d'encourager une menteuse, on s'en
va sans rien acheter.
<\/W
Un soir de beau temps.
Les baigneurs sont sortis des villas
et des hôtels. Les amoureux se sont
rejoints et sont partis dans l'ombre
pour se recueillir devant une mer
aux reflets dorés qui murmure inef-
fablement...
— Les astres !... les constellations...
la voie lactée...
— Dire que tous ces mondes sont
habités...
— ... et qu'il y a sans doute dans
le ciel immense d'autres amants qui
regardent la Teïre comme uni*
étoile !...
Seulement, le haut-parleur d'une
villa annonce :
— Allô ! Allô ! Toutes les maltres
ses de maison savent les difficultés
que l'on peut avoir, à se procurer.de
bons vins. Ignorent-elles qu'en s'a-
dressant aux caves...
Il faut vraiment bien s'aimer pour
qu'une voix cruelle, et venue de si
loin, ne dissipe pas l'enchantement.
Robert Pieiiflanjji. '
LE DIRIGEABLE « R-100 »
A MONTREAL
Cette photo fut prise vendredi, à Mont
réal, et montre J.e dirigeable britannique
R-100 amarré à son mât, après sa tra
versée dramatique de l'Atlantique. Ce
document, transporté, par l'avion cata
pulté du paquebot Bremen, est arrivé à
Paris six jours plus tard.
A BOURSES, UN HUISSIER
aurait détourné quatre millions
Bourges; 7 Août. — Marcel Muller, 30
ans, huissier, à Saint-Martin-d'Auxlgny,
était chargé par sa fonction d'encaisser
mensuellement le montant des'.traites
que lui expédiaient huit des principales
banques de Bourges. -Les encaissements
faits, l'huissier opérait un virement aux
comptes des chèques postaux des ban
ques et les avisaient.. Or, le 31 juillet
dernier, Muller avisait les banques que
les encaissements étaient faits et le len
demain il .partait avec sa famille pour
une destination inconnue, sans prévenir
personne. Quelques, jours passèrent et
les directeurs de banque furent amenés A
constater qu'aucun des derniers encais
sements n'avait été viré à leur compte.
Une plainte a été déposée hier au Par
quet qui, ce -matin, s'est transporté &
Saint-Martin. On croit que les détourne
ments dépasseraient quatre millions de
francs. ; ».
— M ait tu et fou de retter immobile dont l'eau pendant des heuret^J
— Tmii-tui, espèce d'idiot, mon tailleur ett tur la plage...
LA POLITIQUE EXTERIEU RE ROUMAINE
m. titulesco confère
avec lé roi carol
M. Titulesco „
Bucarest, 7 Août. — Les journaux con
tinuent à commenter la visite de M. Ti-
tulesoo à Sinaïa. '
M. Titulesco a eu, hier, et aujourd'hui,
des conférences avec MM. Maniu et
Madgearu ; il a été reçu par le 1 roi qui
lui a accordé une longue audience. Il a
déclaré aux journalistes que le roi lut
avait donné des directions concernant
son activité diplomatique.'
Les. journaux croient savoir que le
mémorandum Briand et les rapports
avec la Russie ont été examinés. Il pa
rait certain que, contrairement aux as
sertions de oertains milieux, la visite de
M. Titulesco n'avait aucun rapport avec
la situation' politique intérieure.
AVENUE SAINT-HONORE-D'EYLAU
UN RICHE ARGENTIN
est tué par une Polonaise
son ancienne amie
La meurtrière se suicide
Au 3 ;de l'avenue Saint-Honoré-dTSy-
lau, dans un élégant appartement du
premier étage, habitait depuis un an un
riche Argentin de 25 'ans, M. Manuel
Guerrero, originaire de Buenos-Aires. La
concierge de l'immeuble était chargée-du
ménage de l'appartement. En pénétrant,
hier matin, dans la chambre de son lo
cataire, la ooncierge recula épouvantée.
Sur le lit gisaient, le crâne et la face
ensanglantés, M. Guerrero et une femme
inconnue. , .
Le commissaire de police du quartier
de Chaillot, immédiatement alerté; se
rendit aussitôt sur les lieux. Ses premiè-
rent rechereHfes lui firent découvrir, dans
le lit, à côté, du bras de la femme, l'ar
me - du" crime, "uh*"browning. La Jeune
femme fut également, .identifiée; C'est
une Polonaise de 27 ans, Mme Hélène
Kiszelow. originaire de Vilna, arrivée de
puis trois'semaines à Paris.
De l'enquête, il résulte que Mme Kis
zelow avait été, à Buenos-Aires. l'amie
de M. Guerrero, qui l'avait abandonnée
pour venir en France. Mercredi soir,
l'Argentin était rentré chez lui, vers
huit heures du soir, en compagnie de la
jeune femme, puis était sorti. à nouveau
avec elle. -
Rentrés assez tard dans la nuit, Mme
Kiszelow avait sans doute supplié son
ancien ami de reprendre leurs relations
et, devant le refus de oelui-ci, l'avait tué
d'une balle dans la tête et s'était suici
dée ensuite.. A noter cependant que les
voisins n'ont entendu, aucune discusr
sion. . ■ ..
Le commissaire 1 poursuit son enquête
pour tenter d'obtenir la confirmation de
cette version très vraisemblable.
APRES L'ASSASSINAT DE M. PESSOA
Une révolution aurait éclaté
dan s le Rio-Gra nde
. Londres, 7. Août. — Des télégrammes
parvenus aujourd'hui' de Buenos-Ayres
annoncent qu'une révolution aurait écla
té au Brésil, dans le Rio-Grande, à la
suite de l'assassinat, il y a , 15 jours, de
M, Pessoa; président de l'Etat de Para -
hiba, qui se présentait aux prochaines
élections- vice-présidentielles du Brésil.
Les troupes rebelles auraient remporté
une victoire sur les troupes, gouverne.
mental.es à Barahiba:
Aux Vérités
de La Palisse
Malgré les efforts
des communistes
les grèves du Nord
se poursuivent
dans le calme
LA SITUATION t îEMEURE STATIONNAIRE
(De notre envoyé spécial)
Roubaix, 7 Août. — Dès notre arrivée
à Roubaix, cet après-midi,' nous avôns
eu l'impression qu'il allait « se passer
quelque chose ». Des pelotons de gardes
mobiles à cheval patrouillaient dans les
rues. Devant un certain nombre de fa
briques, le service d'ordre avait été ren
forcé. On rencontrait çà et là des ca
mionnettes garnies de forces policières.
Devant le commissariat central, situé
dans l'aile de l'hôtel de ville, des esta
fettes survenaient à tout instant. Un
peu-partout on rencontrait des groupes
de grévistes discutant avec animation.
Des hommes au regard sombre toisaient
les passants. Bref cela sentait l'émeute.
Or, l'émeute ne se produisit pas. Toute
cette effervescence avait pour cause
l'annonce de la manifestation . que le
syndicat unitaire avait organisée pour
aujourd'hui entre Tourcoing et Roubaix
et que le maire de cette dernière ville,
M. Lebas, avait interdite au dernier mo
ment. Vers '15 heures, quelques centai
nes de communistes s'étaient rassemblés
près du siège de la coopérative « La."
Prolétarienne » où devait avoir lieu un
meeting ; mais leur, nombre grossissant
rapidement, les gardes mobiles commen
cèrent à disperser la foule. Cela se fît
d'abord; sans difficulté. Cependant, peu
à peu, la foule se faisait plus agressive.
Les gardes alors chargèrent et déblayè
rent la rue. Il y eut quelques bagarres
sans .gravité. Trois hommes furent arrê
tés : un seul appartenait à la . corpora
tion du textile.
Un certain nombre de manifestants
réussirent à se rassembler à quelque
trois cents mètres de la place Fosse-
au-Chêne, où se trouve le siège du syn
dicat patronal. Us furent dispersés sans
peine.
« La Prolétarienne », siège du Syndi
cat unitaire, est' un estaminet de mé
diocre apparence. En traversant la salle
enfumée on accède à une grande cour
où se trouvent deux hangars en plan
ches. C'est dans cette cour que se tenait
hier le meeting communiste. Sous l'un
des hangars, on avait érigé- une tribune
rudimentaire où des orateurs péroraient
devant une centaine d'auditeurs patau
geant sur le sol détrempé et applaudis
sant de temps à autre sans enthousias
me. >
. Voilà du côté communiste. Côté con
fédéré, le calme le plus complet n'a cessé
de régner. Les grévistes, plus nombreux
que la veille (on a enregistré pour Rou
baix une augmentation de 4.000 chô
meurs volontaires) défllèreht toute- la
matinée devant la Bourse du Travail
pour faire pointer leurs cartes. A aucun
moment, l'ordre ne fut troublé. Ces
ouvrières et ces ouvriers portaient em
preint sur leurs visages un air, grave et
résigné, qui ne laissait pas d'impres
sionner.
• Tourcoing était plus calme que sa voi
sine. Sur la. grand'plaee se tient en ce
moment une grande'kermesse dont les
IJoûflon» sortant :.sans arrêt des orgutes
mécaniques ont quelque chose de bon
enfant-qui fait oublier* là gravité de
l'heure présente., Aussi bien à Tourcoing,
la situation s'est-elle légèrement amé
liorée. Près d'un millier de frontaliers,
entendez des Belges; sont revenus tra
vailler aujourd'hui. Deux autocars les
ont emmenés. Ce résultat est dû au ren
forcement du. service d'ordre des deux
côtés de la frontière. Et aussi à ce qu'on
a détourné les cars de leur itinéraire.
Au lieu de passer par Halluin, ils pas
sent par Herzeaux. Mais cela durera-
t-il ? Les communistes d'Halluin et de
Menin ont eu vent de ce changement et
il.est à craindre qu'ils ne se .rendent en
force à Herzeaux ; auquel cas de nou
velles échauffourées pourraient bien se
produire. — E. R.
CVoir la suite en troisième page.) ■
Le taxi d'Almazoff heurte
une motocyclette
Deux blessés, tant gravité
A l'angle de la rue Vivienne et du
boulevard Montmartre, une collision
s'est produite, l'autre soir, entre une
motocyclette et un taxi conduit par M.
Michel Almazoff, l'ancien tailleur deve
nu, chauffeur, demeurant 11, avenue
Jean-Jaurès. ■.
Ce dernier se tira indemne de
l'accident. Il n'en fut pas de même
du conducteur de la motocyclette, M.
Hardouin, 4, passage de l'Asile-Popin-
court et de l'ami qu'il transportait sur
son porte-bagage, M. Belier, 18. rue Ri-
blette. Tous deux, légèrement blessés,
durent recevoir des soins avant de rega
gner leur domicile.
Aucune plainte n'ayant été déposée par
les victimes de oet accident, M. Michel
Almazoff n'a pas été inquiété.
M. Dalimier a récemment essayé de
dresser la liste des élus républicains.
C'est" une 'entreprise difficile qui,'récla
me-dé l'audaceet du doigté. Je ne-doute
pas' que M. Dalimier ait apporté dans
son 1 essai autant' d'adresse que de"^ cou
lage. Mais les nuances politiques" dépen
dent beaucoup de l'endroit où l'on se
place, peur- les regarder. : Encore en estril
que-les-circonstances sufflsent à colorer
ou à déoolorer. De ; telle ; sorte qu'une
liste de ce genre ne sera jamais exempte
de parti pris mais qu'elle sera toujours
sujette à correction., . .
Au temps de ma jeunesse, lorsqu'un
candidat' proclamait son républicanisme»
le père Ducbamp qui avait, été exilé
par l'Empire, se contentait de lui de
mander : « Que faisiez-vous le 2 r dé
cembre ? » Les candidats d'aujourd'hui
répondraient qu'ils n'étaient pas nés.
Nous ne savons mêine pas ce qu'ils au
raient fait au 16 mai. Les républicains
des temps héroïques sont morts.
Pour apprécier le républicanisme des
vivants nous sommes, nous, réduits à
des hypothèses. Celle de M. Dalimier
me parait un peu simple. Il classe les
républicains d'aprèg leur étiquette.
Si les temps que j'évoquais, tout à
l'heure revenaient,.si le régime était
menacé, l'erreur de M. Dalimier appa
raîtrait vite. Nous verrions alors des
élus, qui, selon le mot de Waldeck dé
clinent la République au superlatif, re
connaître l'ordre nouveau et accepter de
lui des honneurs, des fonctions,-des ti
tres, tandis que certains qui passent
pour tièdes et modérés, resteraient d'une
intransigeance farouche. Cela s'est déjà
vu, et plusieurs fois !> .
'■Ne souhaitons pas une telle'épreuve;:
Mais gardons-nous - également' de croire
républicains- tous ceux qui prétendent
l'êtrej et tous ceux qui prétendent que les
autres ne le sont pas;
Monsieur de La -Palisse;
La " star " Lya de Putti
échappe à un accident d'avion
; New-York, 7 Août. — Que l'on se ras
sure tout de suite : s'il est vrai que la
belle Lya de Putti ait été victime d'un
accident d'avion, elle est parfaitement
indemne et voilà qui fera la joie des
Lya de l'utti
innombrables : admirateurs de la célèbre'
et fatale étoile »,
• Lya* de Putti surv.olait la région : de
^New-York en compagnie de M. Walter
BlumenthalV sur un' appareil piloté par
Janes Collins quand -4e moteur s'arrêta.
Collins parvint, de. justesse, à atterrir
dans Un tout petit, champ entouré de
câbles à- haute tension./
L'a^iôn est-il
un mode
de suicid e ?
Le sergent C aster an qui vient de se
tuer volontairement ' en se jetant,
par suite d'un amour contrarié, du
haut de son avion, a-t-il lancé une
mode ?
Le malheureux a pris le temps de
la réflexion. Que dans un accès de
fureur, on appuie sur la détente d'un
revolver ou qu'on absorbe un poison,
cela peut, à la rigueur, se concevoir,
Mais, il est plus difficile d'admettre
que la suite dans les idées conduise
jusqu'au moment où; planant dans
l'espace, le pilote n'hésite pas à se
lancer par-dessus bord pour prou
ver son amour.
Plaignons l'infortuné, mais ne
l'admirons pas. Que celui qui veut
quitter ce bas monde ne cherche pas
à s'élever au-dessus des humains,
au risque de leur envoyer son avion
sur la tête.
Le suicide en avion n'est même
pas une nouveauté.
Je me rappelle avoir connù à l'aé
rodrome de Pau, en 1910, un élève-
pilote, le capitaine russe Matsie
vitch. Tenace, énergique, il était
très habile. Muni de son brevet, 11
retourna dans'son pays. H faisait de
la politique. Cela causa sa perte.
Il était affilié à une société de ter
roristes. Malgré sa fonction d'offi
cier de l'empereur, il était un des
apôtres les plus écoutés de cette as
sociation.
On apprit plus tard que lorsqu'on
l'avait officielle
ment envoyé à
Pau pour ap
prendre à pilo
ter, ses compa
gnons luf avaient
recommandé de
s'initier vite et
bien aux mystè
res de l'aviation.
Hâ avaient trou
vé là un moyen
nouveau de tuer
leurs ; ennemis
sans en avoir
l'air.
Lorsqu'ils mon
teraient avec
Matsievitch Matsievitch, ce-
... tCTToristc russe llll-CX &UF3.lt pour
qui s'est suicidé mission de faire
en avion en 1910 une fausse ma
nœuvre ' et, au péril de sa vie,
d!écraser lès passagers, à terre.
Le projet faillit être mis à exé
cution. '
Un jour, enthousiasmée par le récit
des prouesses de l'aviateur, la Cour
se rendit sur 1 le théâtre de ses ex
ploits; Après quelques évolutions au*-
dacieuses, le pilote vint proposer à
l'un.; des hauts dignitaires ' de l'em
mener vers.les cîeux. Celui-ci ac
cepta, prit place. Mais, âvant le dé-
part, des policiers avertirent le ca-.
pitaine qu'il jouait une ferosse par
tie et lui firent jurer qu'il ramène
rait son passager sain et sauf au sol.
Déconcerté, il donna sa parole.
Voici les-deux voyageurs en l'air.
Des yeux s'écarquillent, des poitri
nes se soulèvent d'émotion : ce sont
les terroristes qui. malgré eux., son
gent avec stupeur à la catastrophe.
. Mais non ! La promenade se ter
mine. Le petit, point noir paraît à
l'horizon; On distingue les deux per
sonnages. Ils ne sont plus qu'à vingt
mètres, atterrissent; Le dignitaire
descend et félicite-son pilote;
Les acclamations qui éclatent de
tous côtés étouffent les cris de co
lère des complices. Pris entre ses
deux paroles, l'officier a tenu son
dernier serment, mais il restera un
renégat pour les terroristes, qui le
font passer en jugement et le con
damnent à mort :
— Si demain, lui ordonnent-ils.
vous ne vous êtes pas tué, nous vous
immolerons le soir même. A vous de
trouver une manière chevaleresque
de vous faire pardonner la scéléra
tesse d'aujourd'hui !
Le lendemain — 8 octobre 1910 —
au crépuscule, après s'être attribué
le record russe de la hauteur, le ca
pitaine Matsievitch se dressait sur
son siège, abandonnait les leviers et,
d'un saut atroce, se précipitait dans
le vide pour venir s'écraser à terre.
Telle fut l'histoire que l'on ra
conta sur les champs d'aviation. A
cette époque, d'ailleurs, on avait
tendance à prétendre que les pilotes
tués avàient choisi l'aéroplane pour
se suicider de façon élégante : c'est
ce que l'on affirma lorsque, le 24 dé
cembre 1910, l'Anglais Cecll Grâce
,—première victime des vols mari
times—se perdit dans la mer du
Nord. C'est ce que l'on répéta au
moment de l'accident mortel du
Belge Verrept, le 17 avril 1912, ■
Car il ' faut reconnaître que, par
fois, certains constructeurs qui se
sont toujours considérés en frères
ennemis, ont su tout au moins faire
l'accord unanime quand il s'est agi
de rejeter sur lé pilote la responsa
bilité d'un accident.
Jacques Wortaue,
Professeur d'Histoire à: l'Ecole
normale Supérieure de l'Aéronautique
le temps va=t=il enfin
s'a méliorer ?..
Allons-nous vraiment passer quel
ques jours sans pluie ? Hier matin, en
effet, le soleil dorait les toits de Paris
et il'n'en a pas fallu davantage pour
nous faire espérer un mois d'août en
soleillé... ■■■■-..- ;
Cependant, dans le ciel moutonnent
encore bien des nuages suspects. A leur
sujet, dissipons nos craintes* l'O-N.M.
nous a déclaré ; , i
T-.Pas de pluie pour l'instant, le
temps va s'améliorer.
— Enfin du soleil !...
— Attention. Le temps n'est pas en
core au beau fixe, il.ne suffirait que
d'un léger vent • d'ouest pour nous ra
mener des averses... .
IL S AUVE SA TETE \
' Amiens,".? Août. — Le.Parqyèt général
d'Amiens-a été, avisé que la . peine pro-,
'ûoncée contre Gaston Froissart. con-
damné'à mort- pour ;avoir tuéj en 1928,
.â Voyennes, sa grand'çnère, a été com?
muée en celle des travaux forcés à per
pétuité.
QUINZE JOURS
AV EC L'ESCAD RE
IV. - Cent mille chevaux-vapeur dans use coque de papier
3
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s ÈM
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r i i • s J \ \\ f \\
t :l i * KiW .
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L'homme de barre sur un croiseur eu haute mer (Photo P.J.)
L'ÉNIQME DU TOUQUET
Leloutre est confronté
avec deux de ses victimes
supposées
L'une ne reconnaît pas en I
son agresseur ;
l'autre tombe en syncope
'-Boulogne-sur-Mer, 7 Août. —Leloutre,
oet adolescent qui s'est bénévolement ac
cusé du meurtre de Mrs Wilson, a été,
aujourd'hui, confronté avec deux des
femmes qui furent victimes d'agression
dans la solitude des dunes.
La première introduite, fut Mrs Mac-
Millan. Elle était très émue, ce qui ren
dait encore plus difficilement compréhen
sible son français dont elle n'a, au reste,
qu'une connaissanoe assez vague. Mise,
dans le cabinet de M. Mommessin, juge
d'instruction, en présence d'André Lelou
tre, l'Américaine l'examina sur toutes les
coutures, de face, de profil. Puis elle-dé
clara ne point reconnaître en lui son
agressqur.-
:,— Celui-ci, flt-ello comprendre, était
plus grand, plus large d'épaules. Et sur
tout, Ledoutre n'a paa ces yeux verta; ces
yeux terribles an regard hallucinant des
quels j»-ne pouvais échapper pendant la
lutte.
Leloutre, hébété, s'est oontenté de ré
pondre automatiquement : « oui » à
toutes les questions.
Son attitude fut, au reste, telle que
son avocat, qui a déjà demandé une
expertise médicale de son client, est
maintenant convaincu que Leloutre n'est
qu'un minus habens auquel on peut faire
dire tout-ce qu'on veut.
Mme Jolivel. s^évanouit
Mme Jolivel fut ensuite entendue par
le magistrat. Elle lui relata l'agression
dont elle fut victime le 7 juillet, dans
les fourrés de l'avenue Saguet ; mais
quand on amena Leloutre devant elle,
elle fut prise d'un tremblement convul-
sif et tomba en syncope. Infirmiers bé
névoles, le juge, son secrétaire et M*
Candeliez lui portèrent secours.. La suite
de l'interrogatoire dut être renvoyée.
Leloutre s'ennuie en prison
André Leloutre -ne se départit pas de
son attitude passive.. Alors qu'il suivait
les couloirs du palais de justice, nous
avons pu nous entretenir quelques ins
tants avec lui.
— Voyons Leloutre, ça va ?
— Oui, merci monsieur.
— Toujours la: même-attitude sur le
meurtre de Mrs Wilson ? Pourquoi t'es-
tu rétracté à demi ? Est-ce bien vrai
que tu as perdu la mémoire ?
Ce. fut le liiutlsme le plus absolu dès
cette question. Changeant alors de ter
rain.-je lui demandai :
— Que fais-tu en prison ?
— Rien, je m'ennuie. J'ai demandé &
travailler, mais le. gardien-chef ne m'a
pas encore donné de'travail.
Une filature de laines
un tissage et une teinturerie
incendiés à Roubaix
Plusieurs millions de dégâts
Roubaix, 7 Août. — Un Important
établissement appartenant à M. A.
Ca'vrois-Mahieu, à Roubaix, et qui
comprend une filature de laines pei
gnées, un tissage et' une teinturerie, a
été. en partie détruit ce matin par un
violent incendie. Dans " ces usines, où - le
travail était complet, les patrons.' ayant
donné satisfaction au personnel, les ou
vriers ont découvert,- vers, sept heures,
un foyer d'incendie dans les caves. Le
feu avait été provoqué par réchauffe
ment d'un moteur de ventilateur , placé
près de fûts "d'huile. Ceux-ci ayant fait
explosion, l'huile s'est répandue sus le
sol, propageant le feu avec une grande
rapidité au rez-de-chaussée et au pre-,
mier étage.
Les magasins de laines^ de peignés, de
déchets, ainsi que les "bureaux ont flam
bé. Au cours de la lutte énergique menée
par les pompiers contre le fléau, un mur
s'est écroulé sans heureusement faire de
victimes. .
Les dégâts atteindront plusieurs mil
lions de francs. Les patrons assurent
qu'il n'y aura pas de chômage.
$ ...VOVLEZ VOUS FAIRE
« UN MAGNIFIQUE VOYAGE ?...
| PRENEZ PART A NOTRE ,
amusantconcours!
I d es départements
; En'.2" page i!-' le Bon n" 41
Eh 5* 'page : un rappel du,38;
-1——"" 1 Règlemeni'-'et ——11
'■LÈS OE.SSllSS- DE SAIM'OGA^, §
| 2.500 'prix- valant >250.000 fruncl^l
par jean Perrtgauii
« Le meilleur canon s'appelle la vi
tesse déclarait autrefois l'amiral
Jurien de La Gravière.
Cet axiome amena les Anglais à
construire, dès 1913, des croiseurs de
bataille aussi puissamment armés
que les cuirassés et filant — le
Repuise — jusqu'à 32 nœuds.
C'est leur vitesse qui, entre les 4 et
9 août 1914, permit au Goeben et au
Breslau de se jouer des forces alliées
lancées à leur poursuite en Méditer
ranée. Dans cette même mer, nos
bâtiments légers, moins rapides que
ceux des Autrichiens, échoueront
dans la plupart de leurs engagements
avec eux. Et l'on peut bien dire aussi
qu'à la bataille du Jutland, moins
vites, les Anglais eussent été lourde
ment défaits par un adversaire
mieux entraîné et meilleur tireur,
qui ne- perdit que onze bâtiments et
2.551 tués, alors que les escadres de
Jellicoe et de Beatty voyaient som
brer trois croiseurs de bataille, trois
croiseurs cuirassés et huit torpil
leurs, avec 6.094 hommes.
; Le plus rapide de nos croiseurs en
1914 ne dépassait pas 24 nœuds, et
30 nœuds pour nos torpilleurs était
une vitesse théorique que les bâti
ments de 750 tonnes, type Bisson,
n'avaient soutenue qu'à leurs essais.
, Pour ceux qui persistent à croire
que la vitesse est: l'arme essentielle
du combat, je dirai tout -de suite
que,, sous le rapport de la rapidité,
nous avons aujourd'hui une des pius
belles flottes du monde.
VW
Je les compte : trois Duguay-
Trouin de 8.000 tonnes et de 34
nœuds ; cinq Duquesne de 10.000
Sur le contre-torpilleur
L'armement d'une pièce antiaérienne
(Photo P. J.)
tonnes et de 36 nœuds ; six Jaguar
de 2.160 tonnes et de 36 nœuds ; six
Guépard de 2.460 tonnes et de 30
nœuds et vingt-six torpilleurs
neufs : Adroit, Brestois, Boulonnais,
Fortuné et leurs frères de 1.340 et
1.390 tonnes et 33 à 35 nœuds.
, 100.000 chevaux pour les Duguay-
Trouin, 120.000 pour les Duquesne,
64.000 pour les Guépard et 33.000
pour les torpilleurs, tiennent dans
des coques minces commeMes feuil
les à cigarettes.
Les huit 203 des Duquesnei les
huit 155 des DuguayrTrouin, lea clnq
138 des Guépard et les quatre T 130
des torpilleui's*lancent ' des projecti
les à des distances variant de 15 à
30 kilomètres.
Mais le feu d'un • Guépard peut
couler un Duquesne et celui d'un
Duquesne n'impressionnerait guère
une Provence.
Dieu merci, toute cette flotte su
per-rapide, du moins fort au plus
grand bâtiment est hérissée de tu
bes lance-torpilles : douze sur les
Duguay-Trouin, six sur les Adroit.
C'est donc, pour appeler les choses
par leur nom, de torpilleurs exclusi
vement qu'est composée notre nou
velle flotte.
Dans le paradis des gens de mer,
l'amiral Jurien de La Gravière doit
être aux anges !
«WV
Jolis bateaux ! L'étranger a appré
cié leurs lignes et leur agencement.
Puissantes usines à brûler le ma
zout, dont j'ai vu l'une en plein'ren
dement à 22 nœuds.
Je descendis dans les machines par
une échelle de fer qui me brûlait les
doigts, bien que, dans le comparti
ment des turbines, il ne. fit que cin
quante degrés'. Chaque chaudière
développait ll.ÙOO chevaux et con
sommait, par huit brûleurs, 3.200 ki
los de mazout à l'heure. Dans la rue
double de chauffe, trois chauffeurs
et un maître surveillaient, derrière
Quelque part, entre Dunkerque et Hendayc
H y a deux espèces de baigneurs :
ceux qui se .baignent et ceux qui ne
se baignent pas.
Et parmi, ceux qui se baignent,
deux groupes : ceux qui nagent et
ceux qui ne savent pas nager;
Et parmi ceux qui ne savent pas
nager : ceux qui aiment l'eau et
ceux qui l'ont en horreur.
Vous me direz : « Pourquoi.y met
tent-ils les pieds ? »
Parce que ce sont des timides qui
veulent laisser croire qu'ils sont ve
nus à la mer pour la mer'et qui,
quand ils disent : «Je vais prendre
mon bain », ou bien : « J'ai pris mon
bain "! » ont l'impression d'avoir
rempli tout le programme d'élégance
qu'ils s'étaient imposé.
bent des costumes de bains magni
fiques que l'eau de mer n'a ni salis
ni décolorés, que l'eau douce n'a pas
dessalés, que le soleil n'a pas brûlés
sur les cordes. Ce sont des costumes
avantageux et savamment combinés,
des costumes d'apothéose et même
qu'on abrite sous un peignoir imper
méable quand il pleut. Les coquettes,
— et les coquets, — en possèdent
trois ou quatre, selon le ciel et le
temps, et quand l'un d'eux est taché,
on le confie au teinturier pour qu'il
le remette à neuf avec le plus grand
soin.
' . ■ : ■
soit bien sûre de soi pour sortir de
l'eau toute mouillée.
On se rend compte de la confiance
qu'elle peut avoir en "elle d'après le
parcours qu'elle fait, en sortant des
vagues, jusqu'à son peignoir.
La pudeur, — du moins sur le sa
ble, — n'est bien souvent que l'aveu
discret d'une imperfection.
wv
Si vous voulez photographier une
baigneuse, ce n'est pas à elle qu'il
faut aller demander la permission,
c'est à son mari, — s'il est là.
Mais le plus souvent, il est à l'au
tre bout de la plage, en train de
photographier d'autres baigneuses.
Pour l'importance que cela peut
avoir !
Généralement, les photographies
sont ratées, et quand elles sont réus
sies — le hasard est si grand — on
peut défier qui que ce soit de recon
naître sur l'éprquve, dans cette sil
houette imperceptible, cette délicieu
se jeune femme qui fait actuellement
tourner tant de têtes et tant de
cœurs !
. 'VW
— Mol, m'a dit rrïà cousine Marie-
Thérèse, je ne pourrais pas me pas-
set' de la mer, une fois par an. C'est
comme'tin besoin de poésie que J'é
prouve. Le vent qui caresse ou qui
râge,-la chanson des vagues qui
m'emplit l'esprit d'une rêverie in
comparable 1 J'entends la symphonie
de l'océan comme l'œuvre d'un
grand maître. Je te dis ça à toi par
ce que tu peux comprendre ces cho
ses-là... »
Et à ce moment-là, elle a lâché
son phonographe qui a couvert , la
symphonie de l'océan d'un air de
danse nègre.
— C'est amusant, n'est-ce pas ?'
m'a dit Marie-Thérèse.
. .
homme de mon âge, — part à cha
que marée diurne, pour aller à la
pêche. Il porte un énorme filet ; il
a suspendu sur ses épaules un grand
panier sur lequel on peut encore lire,
— Dieu sait pourquoi —brodée en
lettres rouges, cette inscription :
Souvenir du Mont Dore. Il est vêtu
d'un maillot bleu et blanc déteint,
d'un pantalon de toile blanche, rele
vé jusqu'au-dessus de ses mollets
poilus. H est coiffé d'un chapeau de.
marin américain, 11 fume une courte
pipe.'
Il s'en va...
On lui dit : « Ah ! Ah ! Vous allez
à la pêche ?... *
El répond : « Faut bien s'occu
per !»
n part le premier, il revient le der
nier, et quand indiscrètement, à son
T^tour, on ouvre le panier, Qn y re
trouve tout simplement sa pipe qu'il
y a mise, faute de poche où elle eût
été à l'abri de l'eau.
Elle est d'ailleurs mouillée ; mais
c'est tout ce qu'il rapporte de sa
pêche. 1
«wv .
H n'y a pas de pêcheurs dansla
localité ; les pêcheurs» habitent un
petit port voisin qui, sauf le respect,
pue, à deux kilométrés, le poisson
pourrL II n'y a pas de pêcheurs, sauf
un, — que l'on appelle « le pê
cheur ».
Il ne pêche pas, mais 11 se promène
sur la plage et dans les rues, vêtu
de toile brune proprement rapiécée.
Il a une bonne gueule tannée, avec
des yeux si clairs qu'ils ont l'air d'à
voir été lessivés tous les matins ; il
lie facilement la conversation et sa
tisfait par ses phrases courtes nos
pauvres instincts aventureux. Il par
le de l'Islande et du Banc comme
s'il y était allé. Quand on lui offre
une. cigarette, il en déchire le papier
pour la chiquer ; quand on lui glisse
dans le creux de la main une pièce
de vingt sous, il va la boire.
Nous l'aimons bien : il représente
pour nous on ne sait quoi de résigné
et d'héroïque. Quand on organise au
grand hôtel, chaque année, une fête
au profit des pêcheurs, c'est' à lui
que nous pensons.
Mais je n'ai plus la foi, car quand
j'ai parlé « du pêcheur » au maire
du pays, il s'est mis à rire.
Ambroise ? c'est l'ancien patron
d'un manège de chevaux de bois...
Il a bu son fonds...
Maintenant, j'ai envie de lui .par
ler de la fête de Neuilly et de la foire
aux pains d'épices. *■
Mais je me fais un devoir de ne
pas retirer aux-autres leurs illusions.
'VW
Dans le port voisin, trente barques
se balancent sur l'eau morte ou bien
calées sur leurs étais se haussent au-
dessus de la vase odorante à marée
basse. Le mois dernier, deux bateaux
ne sont "pas rentrés, quatre morts.
Les enfants traînent dans les rues,
les petites filles vendent de la den
telle. On s'arrête, pour acheter du
filet et ; de l'Irlande. Quand "on mar
chande, la vendeuse dit, d'une voix
rude qui touche plus qu'une plainte.
— Mon" père était dans la catas
trophe ; il a péri le mois dernier.
— Le mien , aussi ! dit une autre,
et toutes les autres, si bien qu'on ne
sait plus s'il n'y a pas eu vingt
morts, — si bien que, de crainte
d'encourager une menteuse, on s'en
va sans rien acheter.
<\/W
Un soir de beau temps.
Les baigneurs sont sortis des villas
et des hôtels. Les amoureux se sont
rejoints et sont partis dans l'ombre
pour se recueillir devant une mer
aux reflets dorés qui murmure inef-
fablement...
— Les astres !... les constellations...
la voie lactée...
— Dire que tous ces mondes sont
habités...
— ... et qu'il y a sans doute dans
le ciel immense d'autres amants qui
regardent la Teïre comme uni*
étoile !...
Seulement, le haut-parleur d'une
villa annonce :
— Allô ! Allô ! Toutes les maltres
ses de maison savent les difficultés
que l'on peut avoir, à se procurer.de
bons vins. Ignorent-elles qu'en s'a-
dressant aux caves...
Il faut vraiment bien s'aimer pour
qu'une voix cruelle, et venue de si
loin, ne dissipe pas l'enchantement.
Robert Pieiiflanjji. '
LE DIRIGEABLE « R-100 »
A MONTREAL
Cette photo fut prise vendredi, à Mont
réal, et montre J.e dirigeable britannique
R-100 amarré à son mât, après sa tra
versée dramatique de l'Atlantique. Ce
document, transporté, par l'avion cata
pulté du paquebot Bremen, est arrivé à
Paris six jours plus tard.
A BOURSES, UN HUISSIER
aurait détourné quatre millions
Bourges; 7 Août. — Marcel Muller, 30
ans, huissier, à Saint-Martin-d'Auxlgny,
était chargé par sa fonction d'encaisser
mensuellement le montant des'.traites
que lui expédiaient huit des principales
banques de Bourges. -Les encaissements
faits, l'huissier opérait un virement aux
comptes des chèques postaux des ban
ques et les avisaient.. Or, le 31 juillet
dernier, Muller avisait les banques que
les encaissements étaient faits et le len
demain il .partait avec sa famille pour
une destination inconnue, sans prévenir
personne. Quelques, jours passèrent et
les directeurs de banque furent amenés A
constater qu'aucun des derniers encais
sements n'avait été viré à leur compte.
Une plainte a été déposée hier au Par
quet qui, ce -matin, s'est transporté &
Saint-Martin. On croit que les détourne
ments dépasseraient quatre millions de
francs. ; ».
— M ait tu et fou de retter immobile dont l'eau pendant des heuret^J
— Tmii-tui, espèce d'idiot, mon tailleur ett tur la plage...
LA POLITIQUE EXTERIEU RE ROUMAINE
m. titulesco confère
avec lé roi carol
M. Titulesco „
Bucarest, 7 Août. — Les journaux con
tinuent à commenter la visite de M. Ti-
tulesoo à Sinaïa. '
M. Titulesco a eu, hier, et aujourd'hui,
des conférences avec MM. Maniu et
Madgearu ; il a été reçu par le 1 roi qui
lui a accordé une longue audience. Il a
déclaré aux journalistes que le roi lut
avait donné des directions concernant
son activité diplomatique.'
Les. journaux croient savoir que le
mémorandum Briand et les rapports
avec la Russie ont été examinés. Il pa
rait certain que, contrairement aux as
sertions de oertains milieux, la visite de
M. Titulesco n'avait aucun rapport avec
la situation' politique intérieure.
AVENUE SAINT-HONORE-D'EYLAU
UN RICHE ARGENTIN
est tué par une Polonaise
son ancienne amie
La meurtrière se suicide
Au 3 ;de l'avenue Saint-Honoré-dTSy-
lau, dans un élégant appartement du
premier étage, habitait depuis un an un
riche Argentin de 25 'ans, M. Manuel
Guerrero, originaire de Buenos-Aires. La
concierge de l'immeuble était chargée-du
ménage de l'appartement. En pénétrant,
hier matin, dans la chambre de son lo
cataire, la ooncierge recula épouvantée.
Sur le lit gisaient, le crâne et la face
ensanglantés, M. Guerrero et une femme
inconnue. , .
Le commissaire de police du quartier
de Chaillot, immédiatement alerté; se
rendit aussitôt sur les lieux. Ses premiè-
rent rechereHfes lui firent découvrir, dans
le lit, à côté, du bras de la femme, l'ar
me - du" crime, "uh*"browning. La Jeune
femme fut également, .identifiée; C'est
une Polonaise de 27 ans, Mme Hélène
Kiszelow. originaire de Vilna, arrivée de
puis trois'semaines à Paris.
De l'enquête, il résulte que Mme Kis
zelow avait été, à Buenos-Aires. l'amie
de M. Guerrero, qui l'avait abandonnée
pour venir en France. Mercredi soir,
l'Argentin était rentré chez lui, vers
huit heures du soir, en compagnie de la
jeune femme, puis était sorti. à nouveau
avec elle. -
Rentrés assez tard dans la nuit, Mme
Kiszelow avait sans doute supplié son
ancien ami de reprendre leurs relations
et, devant le refus de oelui-ci, l'avait tué
d'une balle dans la tête et s'était suici
dée ensuite.. A noter cependant que les
voisins n'ont entendu, aucune discusr
sion. . ■ ..
Le commissaire 1 poursuit son enquête
pour tenter d'obtenir la confirmation de
cette version très vraisemblable.
APRES L'ASSASSINAT DE M. PESSOA
Une révolution aurait éclaté
dan s le Rio-Gra nde
. Londres, 7. Août. — Des télégrammes
parvenus aujourd'hui' de Buenos-Ayres
annoncent qu'une révolution aurait écla
té au Brésil, dans le Rio-Grande, à la
suite de l'assassinat, il y a , 15 jours, de
M, Pessoa; président de l'Etat de Para -
hiba, qui se présentait aux prochaines
élections- vice-présidentielles du Brésil.
Les troupes rebelles auraient remporté
une victoire sur les troupes, gouverne.
mental.es à Barahiba:
Aux Vérités
de La Palisse
Malgré les efforts
des communistes
les grèves du Nord
se poursuivent
dans le calme
LA SITUATION t îEMEURE STATIONNAIRE
(De notre envoyé spécial)
Roubaix, 7 Août. — Dès notre arrivée
à Roubaix, cet après-midi,' nous avôns
eu l'impression qu'il allait « se passer
quelque chose ». Des pelotons de gardes
mobiles à cheval patrouillaient dans les
rues. Devant un certain nombre de fa
briques, le service d'ordre avait été ren
forcé. On rencontrait çà et là des ca
mionnettes garnies de forces policières.
Devant le commissariat central, situé
dans l'aile de l'hôtel de ville, des esta
fettes survenaient à tout instant. Un
peu-partout on rencontrait des groupes
de grévistes discutant avec animation.
Des hommes au regard sombre toisaient
les passants. Bref cela sentait l'émeute.
Or, l'émeute ne se produisit pas. Toute
cette effervescence avait pour cause
l'annonce de la manifestation . que le
syndicat unitaire avait organisée pour
aujourd'hui entre Tourcoing et Roubaix
et que le maire de cette dernière ville,
M. Lebas, avait interdite au dernier mo
ment. Vers '15 heures, quelques centai
nes de communistes s'étaient rassemblés
près du siège de la coopérative « La."
Prolétarienne » où devait avoir lieu un
meeting ; mais leur, nombre grossissant
rapidement, les gardes mobiles commen
cèrent à disperser la foule. Cela se fît
d'abord; sans difficulté. Cependant, peu
à peu, la foule se faisait plus agressive.
Les gardes alors chargèrent et déblayè
rent la rue. Il y eut quelques bagarres
sans .gravité. Trois hommes furent arrê
tés : un seul appartenait à la . corpora
tion du textile.
Un certain nombre de manifestants
réussirent à se rassembler à quelque
trois cents mètres de la place Fosse-
au-Chêne, où se trouve le siège du syn
dicat patronal. Us furent dispersés sans
peine.
« La Prolétarienne », siège du Syndi
cat unitaire, est' un estaminet de mé
diocre apparence. En traversant la salle
enfumée on accède à une grande cour
où se trouvent deux hangars en plan
ches. C'est dans cette cour que se tenait
hier le meeting communiste. Sous l'un
des hangars, on avait érigé- une tribune
rudimentaire où des orateurs péroraient
devant une centaine d'auditeurs patau
geant sur le sol détrempé et applaudis
sant de temps à autre sans enthousias
me. >
. Voilà du côté communiste. Côté con
fédéré, le calme le plus complet n'a cessé
de régner. Les grévistes, plus nombreux
que la veille (on a enregistré pour Rou
baix une augmentation de 4.000 chô
meurs volontaires) défllèreht toute- la
matinée devant la Bourse du Travail
pour faire pointer leurs cartes. A aucun
moment, l'ordre ne fut troublé. Ces
ouvrières et ces ouvriers portaient em
preint sur leurs visages un air, grave et
résigné, qui ne laissait pas d'impres
sionner.
• Tourcoing était plus calme que sa voi
sine. Sur la. grand'plaee se tient en ce
moment une grande'kermesse dont les
IJoûflon» sortant :.sans arrêt des orgutes
mécaniques ont quelque chose de bon
enfant-qui fait oublier* là gravité de
l'heure présente., Aussi bien à Tourcoing,
la situation s'est-elle légèrement amé
liorée. Près d'un millier de frontaliers,
entendez des Belges; sont revenus tra
vailler aujourd'hui. Deux autocars les
ont emmenés. Ce résultat est dû au ren
forcement du. service d'ordre des deux
côtés de la frontière. Et aussi à ce qu'on
a détourné les cars de leur itinéraire.
Au lieu de passer par Halluin, ils pas
sent par Herzeaux. Mais cela durera-
t-il ? Les communistes d'Halluin et de
Menin ont eu vent de ce changement et
il.est à craindre qu'ils ne se .rendent en
force à Herzeaux ; auquel cas de nou
velles échauffourées pourraient bien se
produire. — E. R.
CVoir la suite en troisième page.) ■
Le taxi d'Almazoff heurte
une motocyclette
Deux blessés, tant gravité
A l'angle de la rue Vivienne et du
boulevard Montmartre, une collision
s'est produite, l'autre soir, entre une
motocyclette et un taxi conduit par M.
Michel Almazoff, l'ancien tailleur deve
nu, chauffeur, demeurant 11, avenue
Jean-Jaurès. ■.
Ce dernier se tira indemne de
l'accident. Il n'en fut pas de même
du conducteur de la motocyclette, M.
Hardouin, 4, passage de l'Asile-Popin-
court et de l'ami qu'il transportait sur
son porte-bagage, M. Belier, 18. rue Ri-
blette. Tous deux, légèrement blessés,
durent recevoir des soins avant de rega
gner leur domicile.
Aucune plainte n'ayant été déposée par
les victimes de oet accident, M. Michel
Almazoff n'a pas été inquiété.
M. Dalimier a récemment essayé de
dresser la liste des élus républicains.
C'est" une 'entreprise difficile qui,'récla
me-dé l'audaceet du doigté. Je ne-doute
pas' que M. Dalimier ait apporté dans
son 1 essai autant' d'adresse que de"^ cou
lage. Mais les nuances politiques" dépen
dent beaucoup de l'endroit où l'on se
place, peur- les regarder. : Encore en estril
que-les-circonstances sufflsent à colorer
ou à déoolorer. De ; telle ; sorte qu'une
liste de ce genre ne sera jamais exempte
de parti pris mais qu'elle sera toujours
sujette à correction., . .
Au temps de ma jeunesse, lorsqu'un
candidat' proclamait son républicanisme»
le père Ducbamp qui avait, été exilé
par l'Empire, se contentait de lui de
mander : « Que faisiez-vous le 2 r dé
cembre ? » Les candidats d'aujourd'hui
répondraient qu'ils n'étaient pas nés.
Nous ne savons mêine pas ce qu'ils au
raient fait au 16 mai. Les républicains
des temps héroïques sont morts.
Pour apprécier le républicanisme des
vivants nous sommes, nous, réduits à
des hypothèses. Celle de M. Dalimier
me parait un peu simple. Il classe les
républicains d'aprèg leur étiquette.
Si les temps que j'évoquais, tout à
l'heure revenaient,.si le régime était
menacé, l'erreur de M. Dalimier appa
raîtrait vite. Nous verrions alors des
élus, qui, selon le mot de Waldeck dé
clinent la République au superlatif, re
connaître l'ordre nouveau et accepter de
lui des honneurs, des fonctions,-des ti
tres, tandis que certains qui passent
pour tièdes et modérés, resteraient d'une
intransigeance farouche. Cela s'est déjà
vu, et plusieurs fois !> .
'■Ne souhaitons pas une telle'épreuve;:
Mais gardons-nous - également' de croire
républicains- tous ceux qui prétendent
l'êtrej et tous ceux qui prétendent que les
autres ne le sont pas;
Monsieur de La -Palisse;
La " star " Lya de Putti
échappe à un accident d'avion
; New-York, 7 Août. — Que l'on se ras
sure tout de suite : s'il est vrai que la
belle Lya de Putti ait été victime d'un
accident d'avion, elle est parfaitement
indemne et voilà qui fera la joie des
Lya de l'utti
innombrables : admirateurs de la célèbre'
et fatale étoile »,
• Lya* de Putti surv.olait la région : de
^New-York en compagnie de M. Walter
BlumenthalV sur un' appareil piloté par
Janes Collins quand -4e moteur s'arrêta.
Collins parvint, de. justesse, à atterrir
dans Un tout petit, champ entouré de
câbles à- haute tension./
L'a^iôn est-il
un mode
de suicid e ?
Le sergent C aster an qui vient de se
tuer volontairement ' en se jetant,
par suite d'un amour contrarié, du
haut de son avion, a-t-il lancé une
mode ?
Le malheureux a pris le temps de
la réflexion. Que dans un accès de
fureur, on appuie sur la détente d'un
revolver ou qu'on absorbe un poison,
cela peut, à la rigueur, se concevoir,
Mais, il est plus difficile d'admettre
que la suite dans les idées conduise
jusqu'au moment où; planant dans
l'espace, le pilote n'hésite pas à se
lancer par-dessus bord pour prou
ver son amour.
Plaignons l'infortuné, mais ne
l'admirons pas. Que celui qui veut
quitter ce bas monde ne cherche pas
à s'élever au-dessus des humains,
au risque de leur envoyer son avion
sur la tête.
Le suicide en avion n'est même
pas une nouveauté.
Je me rappelle avoir connù à l'aé
rodrome de Pau, en 1910, un élève-
pilote, le capitaine russe Matsie
vitch. Tenace, énergique, il était
très habile. Muni de son brevet, 11
retourna dans'son pays. H faisait de
la politique. Cela causa sa perte.
Il était affilié à une société de ter
roristes. Malgré sa fonction d'offi
cier de l'empereur, il était un des
apôtres les plus écoutés de cette as
sociation.
On apprit plus tard que lorsqu'on
l'avait officielle
ment envoyé à
Pau pour ap
prendre à pilo
ter, ses compa
gnons luf avaient
recommandé de
s'initier vite et
bien aux mystè
res de l'aviation.
Hâ avaient trou
vé là un moyen
nouveau de tuer
leurs ; ennemis
sans en avoir
l'air.
Lorsqu'ils mon
teraient avec
Matsievitch Matsievitch, ce-
... tCTToristc russe llll-CX &UF3.lt pour
qui s'est suicidé mission de faire
en avion en 1910 une fausse ma
nœuvre ' et, au péril de sa vie,
d!écraser lès passagers, à terre.
Le projet faillit être mis à exé
cution. '
Un jour, enthousiasmée par le récit
des prouesses de l'aviateur, la Cour
se rendit sur 1 le théâtre de ses ex
ploits; Après quelques évolutions au*-
dacieuses, le pilote vint proposer à
l'un.; des hauts dignitaires ' de l'em
mener vers.les cîeux. Celui-ci ac
cepta, prit place. Mais, âvant le dé-
part, des policiers avertirent le ca-.
pitaine qu'il jouait une ferosse par
tie et lui firent jurer qu'il ramène
rait son passager sain et sauf au sol.
Déconcerté, il donna sa parole.
Voici les-deux voyageurs en l'air.
Des yeux s'écarquillent, des poitri
nes se soulèvent d'émotion : ce sont
les terroristes qui. malgré eux., son
gent avec stupeur à la catastrophe.
. Mais non ! La promenade se ter
mine. Le petit, point noir paraît à
l'horizon; On distingue les deux per
sonnages. Ils ne sont plus qu'à vingt
mètres, atterrissent; Le dignitaire
descend et félicite-son pilote;
Les acclamations qui éclatent de
tous côtés étouffent les cris de co
lère des complices. Pris entre ses
deux paroles, l'officier a tenu son
dernier serment, mais il restera un
renégat pour les terroristes, qui le
font passer en jugement et le con
damnent à mort :
— Si demain, lui ordonnent-ils.
vous ne vous êtes pas tué, nous vous
immolerons le soir même. A vous de
trouver une manière chevaleresque
de vous faire pardonner la scéléra
tesse d'aujourd'hui !
Le lendemain — 8 octobre 1910 —
au crépuscule, après s'être attribué
le record russe de la hauteur, le ca
pitaine Matsievitch se dressait sur
son siège, abandonnait les leviers et,
d'un saut atroce, se précipitait dans
le vide pour venir s'écraser à terre.
Telle fut l'histoire que l'on ra
conta sur les champs d'aviation. A
cette époque, d'ailleurs, on avait
tendance à prétendre que les pilotes
tués avàient choisi l'aéroplane pour
se suicider de façon élégante : c'est
ce que l'on affirma lorsque, le 24 dé
cembre 1910, l'Anglais Cecll Grâce
,—première victime des vols mari
times—se perdit dans la mer du
Nord. C'est ce que l'on répéta au
moment de l'accident mortel du
Belge Verrept, le 17 avril 1912, ■
Car il ' faut reconnaître que, par
fois, certains constructeurs qui se
sont toujours considérés en frères
ennemis, ont su tout au moins faire
l'accord unanime quand il s'est agi
de rejeter sur lé pilote la responsa
bilité d'un accident.
Jacques Wortaue,
Professeur d'Histoire à: l'Ecole
normale Supérieure de l'Aéronautique
le temps va=t=il enfin
s'a méliorer ?..
Allons-nous vraiment passer quel
ques jours sans pluie ? Hier matin, en
effet, le soleil dorait les toits de Paris
et il'n'en a pas fallu davantage pour
nous faire espérer un mois d'août en
soleillé... ■■■■-..- ;
Cependant, dans le ciel moutonnent
encore bien des nuages suspects. A leur
sujet, dissipons nos craintes* l'O-N.M.
nous a déclaré ; , i
T-.Pas de pluie pour l'instant, le
temps va s'améliorer.
— Enfin du soleil !...
— Attention. Le temps n'est pas en
core au beau fixe, il.ne suffirait que
d'un léger vent • d'ouest pour nous ra
mener des averses... .
IL S AUVE SA TETE \
' Amiens,".? Août. — Le.Parqyèt général
d'Amiens-a été, avisé que la . peine pro-,
'ûoncée contre Gaston Froissart. con-
damné'à mort- pour ;avoir tuéj en 1928,
.â Voyennes, sa grand'çnère, a été com?
muée en celle des travaux forcés à per
pétuité.
QUINZE JOURS
AV EC L'ESCAD RE
IV. - Cent mille chevaux-vapeur dans use coque de papier
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; V
L'homme de barre sur un croiseur eu haute mer (Photo P.J.)
L'ÉNIQME DU TOUQUET
Leloutre est confronté
avec deux de ses victimes
supposées
L'une ne reconnaît pas en I
son agresseur ;
l'autre tombe en syncope
'-Boulogne-sur-Mer, 7 Août. —Leloutre,
oet adolescent qui s'est bénévolement ac
cusé du meurtre de Mrs Wilson, a été,
aujourd'hui, confronté avec deux des
femmes qui furent victimes d'agression
dans la solitude des dunes.
La première introduite, fut Mrs Mac-
Millan. Elle était très émue, ce qui ren
dait encore plus difficilement compréhen
sible son français dont elle n'a, au reste,
qu'une connaissanoe assez vague. Mise,
dans le cabinet de M. Mommessin, juge
d'instruction, en présence d'André Lelou
tre, l'Américaine l'examina sur toutes les
coutures, de face, de profil. Puis elle-dé
clara ne point reconnaître en lui son
agressqur.-
:,— Celui-ci, flt-ello comprendre, était
plus grand, plus large d'épaules. Et sur
tout, Ledoutre n'a paa ces yeux verta; ces
yeux terribles an regard hallucinant des
quels j»-ne pouvais échapper pendant la
lutte.
Leloutre, hébété, s'est oontenté de ré
pondre automatiquement : « oui » à
toutes les questions.
Son attitude fut, au reste, telle que
son avocat, qui a déjà demandé une
expertise médicale de son client, est
maintenant convaincu que Leloutre n'est
qu'un minus habens auquel on peut faire
dire tout-ce qu'on veut.
Mme Jolivel. s^évanouit
Mme Jolivel fut ensuite entendue par
le magistrat. Elle lui relata l'agression
dont elle fut victime le 7 juillet, dans
les fourrés de l'avenue Saguet ; mais
quand on amena Leloutre devant elle,
elle fut prise d'un tremblement convul-
sif et tomba en syncope. Infirmiers bé
névoles, le juge, son secrétaire et M*
Candeliez lui portèrent secours.. La suite
de l'interrogatoire dut être renvoyée.
Leloutre s'ennuie en prison
André Leloutre -ne se départit pas de
son attitude passive.. Alors qu'il suivait
les couloirs du palais de justice, nous
avons pu nous entretenir quelques ins
tants avec lui.
— Voyons Leloutre, ça va ?
— Oui, merci monsieur.
— Toujours la: même-attitude sur le
meurtre de Mrs Wilson ? Pourquoi t'es-
tu rétracté à demi ? Est-ce bien vrai
que tu as perdu la mémoire ?
Ce. fut le liiutlsme le plus absolu dès
cette question. Changeant alors de ter
rain.-je lui demandai :
— Que fais-tu en prison ?
— Rien, je m'ennuie. J'ai demandé &
travailler, mais le. gardien-chef ne m'a
pas encore donné de'travail.
Une filature de laines
un tissage et une teinturerie
incendiés à Roubaix
Plusieurs millions de dégâts
Roubaix, 7 Août. — Un Important
établissement appartenant à M. A.
Ca'vrois-Mahieu, à Roubaix, et qui
comprend une filature de laines pei
gnées, un tissage et' une teinturerie, a
été. en partie détruit ce matin par un
violent incendie. Dans " ces usines, où - le
travail était complet, les patrons.' ayant
donné satisfaction au personnel, les ou
vriers ont découvert,- vers, sept heures,
un foyer d'incendie dans les caves. Le
feu avait été provoqué par réchauffe
ment d'un moteur de ventilateur , placé
près de fûts "d'huile. Ceux-ci ayant fait
explosion, l'huile s'est répandue sus le
sol, propageant le feu avec une grande
rapidité au rez-de-chaussée et au pre-,
mier étage.
Les magasins de laines^ de peignés, de
déchets, ainsi que les "bureaux ont flam
bé. Au cours de la lutte énergique menée
par les pompiers contre le fléau, un mur
s'est écroulé sans heureusement faire de
victimes. .
Les dégâts atteindront plusieurs mil
lions de francs. Les patrons assurent
qu'il n'y aura pas de chômage.
$ ...VOVLEZ VOUS FAIRE
« UN MAGNIFIQUE VOYAGE ?...
| PRENEZ PART A NOTRE ,
amusantconcours!
I d es départements
; En'.2" page i!-' le Bon n" 41
Eh 5* 'page : un rappel du,38;
-1——"" 1 Règlemeni'-'et ——11
'■LÈS OE.SSllSS- DE SAIM'OGA^, §
| 2.500 'prix- valant >250.000 fruncl^l
par jean Perrtgauii
« Le meilleur canon s'appelle la vi
tesse déclarait autrefois l'amiral
Jurien de La Gravière.
Cet axiome amena les Anglais à
construire, dès 1913, des croiseurs de
bataille aussi puissamment armés
que les cuirassés et filant — le
Repuise — jusqu'à 32 nœuds.
C'est leur vitesse qui, entre les 4 et
9 août 1914, permit au Goeben et au
Breslau de se jouer des forces alliées
lancées à leur poursuite en Méditer
ranée. Dans cette même mer, nos
bâtiments légers, moins rapides que
ceux des Autrichiens, échoueront
dans la plupart de leurs engagements
avec eux. Et l'on peut bien dire aussi
qu'à la bataille du Jutland, moins
vites, les Anglais eussent été lourde
ment défaits par un adversaire
mieux entraîné et meilleur tireur,
qui ne- perdit que onze bâtiments et
2.551 tués, alors que les escadres de
Jellicoe et de Beatty voyaient som
brer trois croiseurs de bataille, trois
croiseurs cuirassés et huit torpil
leurs, avec 6.094 hommes.
; Le plus rapide de nos croiseurs en
1914 ne dépassait pas 24 nœuds, et
30 nœuds pour nos torpilleurs était
une vitesse théorique que les bâti
ments de 750 tonnes, type Bisson,
n'avaient soutenue qu'à leurs essais.
, Pour ceux qui persistent à croire
que la vitesse est: l'arme essentielle
du combat, je dirai tout -de suite
que,, sous le rapport de la rapidité,
nous avons aujourd'hui une des pius
belles flottes du monde.
VW
Je les compte : trois Duguay-
Trouin de 8.000 tonnes et de 34
nœuds ; cinq Duquesne de 10.000
Sur le contre-torpilleur
L'armement d'une pièce antiaérienne
(Photo P. J.)
tonnes et de 36 nœuds ; six Jaguar
de 2.160 tonnes et de 36 nœuds ; six
Guépard de 2.460 tonnes et de 30
nœuds et vingt-six torpilleurs
neufs : Adroit, Brestois, Boulonnais,
Fortuné et leurs frères de 1.340 et
1.390 tonnes et 33 à 35 nœuds.
, 100.000 chevaux pour les Duguay-
Trouin, 120.000 pour les Duquesne,
64.000 pour les Guépard et 33.000
pour les torpilleurs, tiennent dans
des coques minces commeMes feuil
les à cigarettes.
Les huit 203 des Duquesnei les
huit 155 des DuguayrTrouin, lea clnq
138 des Guépard et les quatre T 130
des torpilleui's*lancent ' des projecti
les à des distances variant de 15 à
30 kilomètres.
Mais le feu d'un • Guépard peut
couler un Duquesne et celui d'un
Duquesne n'impressionnerait guère
une Provence.
Dieu merci, toute cette flotte su
per-rapide, du moins fort au plus
grand bâtiment est hérissée de tu
bes lance-torpilles : douze sur les
Duguay-Trouin, six sur les Adroit.
C'est donc, pour appeler les choses
par leur nom, de torpilleurs exclusi
vement qu'est composée notre nou
velle flotte.
Dans le paradis des gens de mer,
l'amiral Jurien de La Gravière doit
être aux anges !
«WV
Jolis bateaux ! L'étranger a appré
cié leurs lignes et leur agencement.
Puissantes usines à brûler le ma
zout, dont j'ai vu l'une en plein'ren
dement à 22 nœuds.
Je descendis dans les machines par
une échelle de fer qui me brûlait les
doigts, bien que, dans le comparti
ment des turbines, il ne. fit que cin
quante degrés'. Chaque chaudière
développait ll.ÙOO chevaux et con
sommait, par huit brûleurs, 3.200 ki
los de mazout à l'heure. Dans la rue
double de chauffe, trois chauffeurs
et un maître surveillaient, derrière
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