Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1926-03-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mars 1926 13 mars 1926
Description : 1926/03/13 (Numéro 23067). 1926/03/13 (Numéro 23067).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k629489k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/11/2008
v - *' ■
BrtWW.WW.'.W.W.VA'.S
Samedi 13 Mars 1926
» »* 28.067 - St NIOEPH. - Le n" 0,20 !
EDITION DE PARIS
:5 heures du matin î
■VWVWUWWUVWUVWWWUWVUV i
■La
f/AVW.".V.V.W.V.V.VAW.n
£ LA TEMPERATURE ;f,
5 Hier, à Paris : 12 degrés au-dessus' de?
Jzéro. Couvert. ?
Ji Probabilités pour aujourd'hui. — Ré-g"
Jgiojn Ouest et Sud beau temps ; autres / ^
5régions,- ciel très nuageux avec; éclair-
Jcies.' Température : A P^ris, max. 12.?"
J 1 Soleil : lev. i; h. 11 : couch. 17 h. 50.. ?
^ Lune : houvelîe le 14 : P. Q. Je , 21. ?
■VWW«VVV^VVJJVV% , VUVVVVVV , |I
Grave menace
de rupture à Genève
Aux dernières offres conciliantes
des Alliés, l'Allemagne répond " non
>9
(De^notre envoyé ïspêbial)
Genève, 1*2 Mars.. —■ ■ «'• Rie|i ■ ne
prouve,-, éerivioiis-nous hier,' que
■ 'l'Allemagne ne bousculera pas au
Sdernier moment des combinaisons
auxquelles elle n'a pas de part ».
Cette* appréhension n'était- que
trop fondée. M. Briand et sir. Aus
ten Chamberlain ont fait aujour
d'hui un nouvel effort ; ils sont
allés jusqu'à l'extrême limite des
concessions qui étaient acceptables
pour la France ; ils ont poussé les
négociations au sein du conseil as
sez loin pour qu'on pût croire dans
l'après-midi-que toutes les résistan
ces allaient être vaincues.. A 1 heu
res du-soir, ljfis délégués allemands
ont repoussé les transactions qui
leur étaient, offertes et nous en
sommes à-contempler'sur le tapis,
uç« fois de plus, les débris .de la
porcelaine-brisée. _ \
Pire que les limites de cônces-
siont" '■jjoêsîbtès étaient atteintes
n'est, pas une .exagération :
"ên juger Où en étions-nous hier
soir ? Au veto de M. pnden qui
S 'opposait à toute création de siè
ges permanents. Pour dépasser ce
point mort, il fallait abandonner
pour l'instant ces sièges perma
nents qui étaient un obstacle. M.
Briand s'y résigna dans l'intérêt
de tous et soumit ce matin à sir
Austen Chamberlain d'abord, puis
aux Allemands, le projet du com
promis que voici :
1® Le Conseil à l'unanimité vo
terait Uoetroi du siège permanent
promis à l'Allemagne :
2° Le Conseil voterait la créa
tion d'un nouveau siège non. per
manent, dont il proposerait l'attri
bution à la Pologne, mais que.l 'As
semblée attribuerait à la majorité
à qui elle voudrait ;
■3° Le Conseil constituerait line
commission qui serait chargée d'é
tudier le problème posé par les di
verses candidatures nouvelles et de
se prononcer sur l'utilité de modi
fier ou de maintenir'la proposition
des sièges permanants -et provisoi-
• tçs .; Cette- 'commission, où siégerait
un délégué du Reieh, rédigerait un
rapport sur les conclusions duquel
le Conseil délibérerait en juin ou
septembre. Si les conclusions
étaient adoptées à l'unanimité, elles
seraient -transmises à l'Assemblée
qui se prononcerait suivant la pro
cédure qui est prévue pour la dis
cussion des amendements au pacte.
Il restait à faire accepter cette
transaction par M. Unden, par les
délégués de l'Espagne et du Bré
sil et, enfin, par les délégués de
l'Allemagne.
Ni vainqueurs, ni vaincus
L'avantage de la proposition
anglo-française, on s'en rend
compte au premier examen, c 'était
de permettre à toutes les puissan
ces intéressées dans le litige de
sortir de l'arène sans qu'il n'y
eût ni vainqueur ni vaincu, cha
cune faisait des concessions, au
cune ne revenait de Genève les
mains . vides. L'Allemagne et la
Ruède avaient satisfaction puis
que nous renoncions à la création
immédiate de nouveaux sièges
permanents : la Pologne obtenait
une satisfaction partielle mais im
médiate. L'Espagne et le Brésil
pouvaient légitimement attendre
que la Société des Nations, dans
six mois, fît droit à leur légi
time requête. C'était l'esprit de
sacrifice réciproque, l'esprit mê
me de Locarno. Plus d'un Fran
çais se rappelant les engagements
pris par son pays pourra penser
que nous exigions de nos amis po
lonais, espagnols et brésiliens une
preuve de modération et de sa
gesse bien lourde à consentir.
Lés- délégués de l'Allemagne
demandèrent à l'issue. des con
versations dé la matinée à télé
graphier au maréchal Hinden-
burg. Nous ignorons si cette dé
pêche a été transmise et si elle a
reçu une réponse. Pendant toute
la journée MM. Briand, Boncour,
Loucheur ainsi que sir Austen
Chamberlain et M. Yandei'velde
s'ingénièrent à obtenir le consen
tement des délégués espagnols et
brésiliens et au moins l'abstention
de M. Unden. qui finit par s'incli
ner devaij^t les instances de ses
collègues et proposer même, avec
une belle abnégation, de concilier
son abdication avec ses principes
en renonçant, en faveur de la Po
logne, au.siège temporaire que la
Suède occupe au Conseil. Le délé
gué suédois, au terme d'une lutte
de deux jours, ne céda qu'à bout
de force et -se confina fiévreux et
malade dans ses appartements.
C 'est alors que le chancelier Lu
ther fit connaître sa réponse à sir
Austen Chamberlain/ fi expliqua
que l'Allemagne s'en tenait au
point de vue qu'elle a déjà fait
connaître. Elle ne refusait" pas
d'étudier, une fois admise-au Con
seil, dans l'esprit le pins conci
liant, la création possible d'un
nouveau siège, mais elle entendait
çntrer seule dans l'organisme exé-
fiutii de la Société des Nations .et
L'Espagne et le Brésil à la S. D. N.
En haut : M. Quinonès de Léon ,
et au-dessous M. Yanguas,
qui représentent l'Espagne. En bas^ :
M. de Mello-Franco, délégué du Brésil
refusait toute création simultanée
de sièges permanents ou non.
La vraie pensée de l'Allemagne
Que signifie cette obstination
des délégués du Reieh ? Quelle est
la vraie pensée de l'Allemagne ?
C'est, semble-t-il, de s'opposer par
tous les moyens à ce que la Polo
gne obtienne quoi que ce soit avant
que le Reieh ne siège au Conseil
ou, en d'autres termes, la diploma
tie allemande se résex-ve de mar
chander âprement à la Pologne les
conditions de Son entrée au Conseil.
L'Allemagne doit être dédans et la
Pologne dehors. Chaque fois que
les Polonais frapperont à la porte,
les Allemands, pour entre-bâiller
cette porte, se feront payer aussi
cher que possible. Tel est le moyen
qui reste aux Allemands après Lo
carno de remettre en question les
frontières orientales et le corridor
de Dantzig.
Il va sans dire que nous ne pou
vons pas les. suivre dans le chemin
où ils prétendent nous faire passer.
Nous avons signé les accords de
Locarno, nous avons évacué Colo
gne, nous avons consenti à l'entrée
du Reieh dans le Conseil, mais ni
la France, ni ses alliés, ni la Socié
té des Nations n'ont jamais promis
à l'Allemagne de renoncer au libre
usage des droits que leur confère
le Covenant. La pression que le gou
vernement du Reieh essaye d 'exer
cer sur le Conseil et l'Assemblée
est parfaitement intolérable et le
moment , est venu où il va falloir
s'expliquer.
M. Briand est comme un bon
ouvrier qui met toute son habi
leté, sa force et sa patience à ac
complir une besogne, difficile, un
tour de force de son métierf II
réunit ses matériaux, les juxta
pose, les assemble de tout l'effort
de sa pensée et de ses muscles. Au
•moment où il va réussir, l'ouvrage
lui glisse entre les doigts et se dis
joint. Il recommence le lendemain
et les jours suivants ; il sait que sa
volonté et son art doivent triom
pher des obstacles. H s'entête, il
continue de besogner à la sueur
de son front mais l'art humain, les
forces humaines ont des limites;
chaque jour qui s'écoule sans ré
sultat rend le succès moins proba
ble; et ,que faire si, à la résistance
des forces inertes, s'ajoute le
heurt brutal de quelques collabo
rateurs ou spectateurs malveil
lants?
C'est là que nous en sommes ce
soir. Les délégués français déli
bèrent et sont résolus à poursui
vre leurs efforts jusqu'à démons
tration que tout effort est inutile.
Que se passera-t-il demain? Tout
est possible, même la rupture. Si
elle se produit, nous rentrerons
chez nous la conscience nette.
MM. Luther et Stresemann ren
treront aussi chez eux, ils s'expli
queront devant le Reichstag, ils
recueilleront les ovations de leur
politique de droite, ils pourront
chercher des concours diplomati
ques et des crédits à Moscou ou
ailleurs. Nous aurons de notre
côté à pourvoir à notre sécurité,
à nous réveiller pour veiller. En
tre eux , et nous, l'opinion -'du
monde jugera. < ...
Marcel Ray.
UNE LAVEUSE
DE BOIS-LE-ROI
EST TROUVEE
AS SASSIN ÉS
Le criminel a disparu
eh emportant 200 francs
Fontainebleau, 12 Mars. — Dans le
coquet village de-Bois-le-Eoy, une la
veuse, Mme Louise Humbert, demeu
rant rue du Conn^r, a été trouvée as-
aminée ce matin don» =a cuisine. T1
semble que la pauvre femme a été sur
prise au moment où aille commençait
à prendre son repas du soir.
Vers l'une des extrémités du pays,
à deux pas de la forêt, se trouve une
partie de terrain un peu fléserte que
traverse la rue du Cormier, Ce coin de
Bois-le-Roy n'est peuplé que de mai
sons inhabitées actuellement et de vil
las en construction. Seule une maison
nette, précédée d'un jardinet garni de
giroflées, semble mettre un peu de vie
dans ce morne quartier.
Une ouvrière infatigable
Mme Louise Humbert est une ora-
vrière infatigable, âgée de 57 ans, di
vorcée depuis de longues armées. Cha
que matin, elle quitte son logis pour
se rendre chez ses clientes où elle fait
des lessives pour une • rétribution quo
tidienne d'environ 10 francs. Jeudi
soir, après avoix travaillé chez Mme
Vaniy; Mme Humbert regagna, vers
6 h. 30, son domicile. Elle prépara son
dîner et posa son couvert. Elle avait
à peine commencé à manger son po
tage qu'un individu pénétrait dans sa.'
cuisine. H ne s'attendait pas à trouver
la propriétaire dans son logis car rien
ne semble faine supposer que cet in
connu fût aimé.
On suppose qu'en présenee de cet in
désirable, venu seulement pour voler,
Mme Huanbart se leva brusquement et,
dans un but de légitime défense, se sai
sit de son couteau de cuisine avee le
quel elle _tenta de fnaippeir le voleur ;
mais ceui-cd, devant le danger, n'hé
sita pas, après une courte lutte, à
désarmer son adversaire et à retourner
l'arme contre Mme Humbert. y
C'est ainsi que la pauvre femme re
çut plusieurs coups d© couteau, notam
ment non loin de l'artère carotide.
Mais cette dernière blessure ne pro
voqua pas la mort. L'assassin dut re
courir à un autre moyen pour achever
sa victime, avec un marteau, croit-on.
Son crime accompli, l'ïiiiconaiu s'ém-
p-aru dams un placard d'un petit cof
fret qu'il délesta de 200 francs qu'il
contenait. Puis il s'éloignia sans se li
vrer à de plus minutieuses recherches.
Mme Humbert ne oassédait pas
beaucoup d'argent liquide a son domi
cilie. Elle avait- en effet placé ses éco
nomies le 1" lauvier sur son livret de
caisse d ep«m»rne que I on a retrouvé
et sut lequel est uuscwte une somme
de 6.000 frauitw. Las titres au porteur
ont ete earafement dédaignés.
(F
vu tw
ÇU/VLO OlO lslVVOfiGÏYl& J3&C/6)
LE RAID A ERIEN BRUXEL LES-CONGO
Les aviateurs repartiront aujourd'hui
d'Héliopolis pour Âtbara
Bruxelles, 12 Mars. — Le télégram
me suivant est parvenu aujourd'hui à
Bruxelles des aviateurs belges tentait
le raiid Bruxelles-Congo :
Héliopolis {Egypte). — 'Avons pas
sé journée examen général de l'ap
pareil avant étape. Tout va bien.
Beau temps. "Partirons demain.
CHANGES Marché officiel H. Bourse ;
(clôture)^.- (6 h. soir) ,
Il mars
hier
hier
Livre
Dollar
134 133,28 133,35 !
27,555 27,38 " 27,45 ;
^ Aux Vérités »
J de La Palisse
V " V
Pendant la guerre l'Etat a demandé
aux particuliers de verser a la Banque
de France l'or qu'ils détenaient. Un
grand nombre de ^Français ont répon
du à cet appel. La quête a été fruc
tueuse. Son produit est venu renfor
cer avec nos moyens de crédit nos
moyens de défense.
Il faut donc savoir gré aux braves
gens qui ont consenti l'échange de
leurs beaux louis, bien sonnants, con
tre le papier filigrane de la Banque.
Mais il faut se garder de «voire
que, la quête finie, il ne restait plus
aucun jaunet dans les bas de laine, les
armoires à linge ou les coffres.
Il en restait des quantités.
Il en reste encore beaucoup, malgré
les achats clandestins qui se font par
tout à la barbe du Trésor.
On ne peut pas douter que l'Etat
aurait un grand intérêt à entrer en
possession du reliquat.
Deux milliards de plus dans les
souterrains de la Banque rendraient à
notre franc si ébréché une partie de
sa valeur.
Et tout le monde s'en réjouirait.
Malheureusement ce n'est pas pour
le compte de l'Etat que tous les tra
fiquants d'or se promènent. J'ai même
entendu dire que ce n'était pas tou
jours pour le compte de l'industrie
française.
Alors de bons esprits se demandent
pourquoi le gouvernement laisse filer
je ne sais où un métal aussi précieux
— pourquoi il ne l'achète pas en le
payant à sa valeur ou à un prix voi
sin de sa valeur.
« Parce que, répondent, les compé
tences, il ne serait pas juste de verser
une prime aux détenteurs qui ont né
gligé on refusé d'apporter leur or à
la défense nationale ».
Il me semble que cet argument
n'est pas d'une rigoureuse exactitude.
Si aujourd'hui on remettait en
échange d'un louis d'or trois on qua
tre billets de vingt francs ou payerait
l'or moins cher qu'on ne le payait
avec un seul billet de vingt franec à
l'époque où- le franc-papier valait
0 fr. 90.
La preuve c'est qu'avec trois ou
quatre billet9 de vingt francs le ven
deur du louis ;ue pourrait pas se pro-
enrer ce qu'il se procurait en 19J8
avec un seul billçt.
Nous avons un nouveau ministre des
Finances. Peut-être serait-il . bien ins
piré s'il envisageait d'une . manière
pratique cette question: de l'or. D'une
manière pratique/et franche. Car il ne
sert à rien de déclarer que légalement
le trafic de l'or est défendu si réelle
ment il est impossible de l'empê<-lier.
_ • Monsieur de La Palisse,,
DEUX DRAMESs
LA VENGEANCE
d'un amoureux éçonduit
Une jeûna fille dé seize ans, à Picpus,
e»t Uiéû&à couft^ jfe revolver
'■ ^ " «
"Uh drkmè aussi rapide Qu'imprévu
vient d'ensanglanter la nuit dernière le
paisible quartier de Piepus. Un indi
vidu, qui n'a pas d'ailleurs été encore
Mlle Lucienne Faure
arrêté, a tué d'un coup de revolver
une jeune fille de 16 ans, presque une
fillette, Mlle Lucienne Faure, demeu
rant cliez ses parents, -1S, rue de Reuil-
ly. Pourquoi ee crime 1 Comment la
fillette s'y est-elle exposée ?
— Lucienne était la plus laborieuse,
la plus douce des créatures, nous ont
répondu Mme et Mlle Faure, la mère
et la sœur de la vios$oie, eh sçmglotant
amèrement ; la nouvelle de sa mort
nous accable. Elle a toujours vécu au
près do nous, sans mériter un mot de
reproche.
. — Sortait-ellé le soir ?
— Naturellement ! On ne PQUvait pas
la tenir enfermée dans cette petite
chambre !
— Comment vous Quitta- t-elle hier
soir ?
— Elle'avait travaillé toute la-jour
née, pendant que tant d'autres fêtaient
la Mi-Carême ; elle quitta son atelier
de blanchisserie à G heures et vînt dîner
chez nous. Après dîner, elle sortit,* pour
se promener avee une amie ; nous atten
dions son retour à 9 heures. Mais l'amie
n'était pas-chez elle. Cest alors que cet
homme se trouva sur son chemin.
: — Le connaissait-elle ?
— Oui, depuis un an... C'était un fai
néant, un sans-le-sou, qui voulait l'é
pouser, mais elle ne voulait pas de lui.
'Plusieurs fois il l'avait menacée, en
■vain. Cest alors qu'il la guetta hier,
et, sauvagement, l'abattit en quelques
secondes.
Banale histoire d'amoureux évincé,
on le voit... Mais combien émouvante,
quand on pense à la jeunesse, à la fra
gilité de la petite victime !
M. Mignonneau, commissaire de po
lice, fait rechercher le meurtrier qui a
dispaan die l'hôtel meuMé où il ha
bitait.
APRES 27 ANS DE MARIAGE
Un ébéniste frappe sa femme
de cinq coups de couteau
L'ébéniste .Rey
("Voir l'article - en 3' page)
Le prix du kilo de pain
ramené à 1 fr. 80 à Paris
à partir du 23 mars
La commission consultative départe
mentale des farines de la Seine s'est
réunie hier matin à l'Hôtel de Ville,
à Paris. Elle a constaté que les cours
des blés avaient . subi une nouvelle
baisse s'établissant à 146 fr. 60 le
quintal en moyenne au lieu de 147 fr.
83 précédemment. Cette baisse a sa ré
percussion suit le taux de la farine
qui passe à 197 fr. contre 198 £r. la
semaine dernière.
.En conséquence la commission a dé
cidé de proposer au préfet de la Sei
ne de ramener le . prix du paiu à
1 fr. 80 le kilo. Cette mesure pourra
être mise en vigueur à partir du 23
mars.
♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦*♦♦♦♦♦♦♦♦#♦*
• TABAC
POUR CAPTER LÀ CONFIANCE
ET... L'ARGENT •
Faux prêtre, faux noble
mais escroc audacieux
Arrêté, il est trouvé porteur
d'une lettre du milliardaire
américain Rockfeller
Un escroc jjes plus astucieux vient
d'être arrêté par M. Guillaume, com
missaire aux recherches judiciaires ;
c'est un nommé Joseph Loquay. né en
février 18(i7, à Coçes (Charente-Infé
rieure).
Bachelier ès-lettres, il commença par
donner des leçons de français dans les
châteaux des Charente», aux fils de
nouveaux riehes. Bientôt, profitant des
relations ainsi nouées, il commit- di
verses petites escroqueries notamment
dans la région de • Saintes ; il dut
quitter le pays, il y a quatre ans
environ, et débarqua dans la capitale.
Une moisson de dentelles, tableaux
et bijoux
Là, il prit, de la particule et devint
marquis Loquay de Blossac ; bientôt
même, pour mieux dissimuler son
identité, il revêtit l'habit ecclésiasti
que et se fit passer pour prêtre. Grâce
à ee subterfuge, il ca.pta la confiance
de personnes du meilleur monde qui
lui confièrent des bi.joux, des dentel
les, de vieilles armures, des taibleaux
et autres objets d'art, pour les négo
cier. Il s'en appropria un certain
nombre.
Plusieurs de ses dupes se plaigni
rent à l'archevêché ; elles apprirent
que lo marquis n'avait jamais été or
donné. * Quelques personnes s'adressè
rent alors au parquet. Une enquête
fut ouverte et les inspecteurs Kiling
et Le Sauce, de la voie publique, re
cherchèrent l'escroc.
Lettre anonyme révélatrice
Enfin, l'autre jour, M. Guillaume re
cevait une lettre anonyme lui disant
d'aller voir rue de l'Hippodrome, à,
Suresnes.
« ... Vers minuit vous assisterez à un
curieux spectacle: des jeunes gens, des
jeunes filles entrent par les fenêtres aii
rez-de-chaussée, pour rejoindre un prê
tre, deux femmes dont une a dans les
18 ans et l'autre dans les 30 ans. Qu'est-
ce que tout ce monde-là peut bien
faire? » >»
Le commissaire pensa immédiate
ment *qu'il s'agissait de Blossae ; il
suivit le conseil de son indicateur et
le faux-prêtre fut arrêté et amené au
quai des Orfèvres ; il fit quelques
aveux.
C'est une personne dont il avait
capté la confiance, un écrivain, M. H.
de L..., qui lui avait prêté son rez-de-
chaussée, sans s'occuper de ce qu'en
ferait son hôte. L'écrivain avait même
avancé mie certaine somme pour per
mettre à de Blossac d'effectuer un
voyage à Rome.
Autres dupes~
Joseph Loquay a fait aussi pas mal
de dupes parmi les hôteliers, commer
çants, industriels ; il avait . encore
exploité la confiance d'une riche ren
tière, Mlle du B..., qui commandite un
théâtre à Passy, où le faux prêtre ne
rougissait pas de paraître dans une des
loges les mieux_ placées.
Dans les papiers qu'il avait sur lui,
w. Guillaume a trouvé une lettre si
gnée RocldMfer et où le milliardaire
priait le bon prêtre, connaisseur en
objets d'art, de bien vouloir acheter
pour son compte des tableaux, s'il trou
vait quelques belles occasions et de les
lui envoyer en Amérique. Le commis
saire se demande si la lettre est bien
diu riche Américain ou si ce dernier n'a
pas été victime de Loquay.
L'escroe a été envoyé au Dépôt, à la
disposition de M. Franck, juge d'ins
truction.
LES FAUSSAIEES HONGROIS
Pourquoi me faire voir ta taba
tière, si tu ne m'en offres pas ?
— Je croyais que tu n'avais pas ton
pareil pour prendre une prise de rue.»
Le prince Windischgraetz
accuse l'évêque Zadrawecz
Budapest, 12 Mars.— Selon le jour
nal VUjnemsedekj l'avocat du prince
Windischgraetz, le député Ulain, s'est
rendu ce matin ehez le procureur gé
néral et lui a remis deux clichés litho
graphiques de faux billets. On voit du
ptremier coup que ces clichés nfe peu
vent servir que pour l'impression d'un
seul côté de billet. Il doit encore exis
ter deux autres clichés pour la confec
tion de l'autre côté.
LA REDUCTION DES EFFECTIFS
DE L'ARMEE DU RHIN
Il est question, dans les milieux mili
taires, de réduire sensifflement les effec
tifs de l'armée du Rhin, conformément
aux accords de Locarno.
Les unités qui seront les premières
renvoyées en France seront vraisem
blablement les unités de renfort : la
demi-brigade des chasseurs de Metz, les
21» et 26 e régiments d'infanterie, l'état-
major et l'artillerie dè la 41" division.
Un état-major de corps d'armée sera
dissous.
L'état-major de l'armée et tous ses
services seraient groupés dans la zope
Metz, Forbach, Bitche, l'état-major du
6 e corps réintégrant Châlons où il était
affecté autrefois.
Aucune décision ferme n'a encore été
prise ; les projets ci-dessus sont encore
à l'étude. Nous croyons savoir qujils
ne tarderont pas à recevoir une solution
définitive.
AVANT LE RAID WILKINS
AU POLE NORD
Le correspondant d'une agence est tué
Londres, 12 Mars. — Les dernières
préparations pour l'expédition du ca
pitaine Wilkins au pôle Nord ont été
marquées par une tragédie. On mande
de Fa.irba.nks, dans l'Ail«ska, aux Cen
tral News, que M. Palmer Hudehin-
son, le représentait ' de cette agence,
a été tué ce matin.
Le message ne dit pas de quelle ma
nière M. Huidchinsoai. a trouvé la mort
mais il est probable que c'est au cours
du vol d'essai dm. ..grand. - aéroplane
avec Lequel les .explorateurs vont'ten
ter de gagner le pôle.
■ ■ j «•
- [ Lire aujourd'hui en 5* page la j
î suite de la liste des lauréats do f
[ Concours du Beau Mariage j
IA GRANDE MISEtttf D'UNE GLOIRE FRANÇAISE
Le scandaleux
dénuement
DU COLLÈGE
DE FR ANCE
a assez duré!
Des cabanes à lapins
au verre
et au béton armé...
(Photos Petit Journal}
En haut : la mosaïque « Docet omnia ». —< Au-dessous, un vénérableève »
en harmonie avec la^ieille bâtisse. —En-bas, à gauche, une passerelle bran
lante ; à droite, la cabane-laboratoire où. travaille > le 1 professeur Langevrn.
Le sol diu vestibule de l'Horloge, au
Collège de France, est garni d'une an
cienne mosaïque. Ail centre, en un mé
daillon où figure un livre ouvert, on
lit une courte inscription latine- : Docet
omnia. Traduction libre : « Ici l'on ap
prend tout ». C'est proprement l'ensei
gne du lieu.
Elle n'est pas menteuse. Ici, l'on
apprend tout, en effet. Et de quelle fa
çon ! On apprend l'arabe et la philo
sophie sociale ; on apprend la biolo
gie et l'épi graphie ; la numismatique
et la chimie minérale ; la phonétique
et l'histoire des religions ; la,science
de la coopération et la littérature celte.
On apprend tout cela, des bouches les
plus autorisées et les plus glorieuses, de
professeurs dont les. noms sont répan
dus dans le monde entier et y affermis
sent la réputation traditionnelle 4e la
France, pays des lumières. On l'ap
prend de la manière la plus libse^ et la
plus digne d'une République athénien
ne autrefois riche et toujours généreuse
puisqu'ici les cours sont publics et
gratuits. '■ .
Les professenirs du Collège de Fran
ce ne se'"contentent, pas_denseigner. Ce
sont des savants qui, . constamment,
travaillent dans ■ l'intérêt supérieur
d'une science qui, pour n'avoir 'point
de patrie, n'en est pas moins utile au
développement du pays_ et parfois à
sa défense — pour ne citer qu'un mort
on sait quête services ont rendus pen
dant la guerre les découvertes de l'ab
bé Eousselot — d'une science dont
l'humanité espère impatiemment les
progrès et qui fait notre lustre.
Or, ce labeur incomparable s'accom
plit dans des cabanes à lapins.
Oui, dans des cabanes à lapins, car
il n'est guère possible de nommer au
trement les hangars, les auvents^ les
soupentes, les greniers, les « cagibis »,
les « capharnaiims s> qui sont ici pom
peusement décorés dn nom de labo
ratoires ét de salles d'études.
Ah ! la grande misère des labora
toires ! C'est ici qu'il faut, la voir dans
toute son horreur mélancolique et .dé
solante. C'est ici qu'elle s'étale com
me une plaie • honteuse au flanc de
l'Aima Mater.
Ce qu'on'appelle le laboratoire .de
M. Mayer est une boîte de fer et de
verre crasseux, poussée comme un
champignon malsain au milieu d'un
tas de gravais et d'immondices, et que
menace le surplomb d'une^ masure; lé
preuse, crevassée par des lézardes dan
gereuses, ;> pourrie d'eau et de ■ caducité.
Ce qu'on appelle les locaux.réservés à.
la chimie minérale (M. Matignon,^ pro
fesseur), c'est, un ensemble de réduits
sans' air et sans. lumière où. les becs
Biinsen et les tûbe3 à Cessai s'entassent
en un fouillis affreux sous une incoer
cible' poussière, où nul au diteur ne peut
circuler pour assister à une expérience.:
Quant aux animaux qui servent aux'
biologistes, ils sont moins. bien logés
que les lapins des zoniers et — je lui;
en demande pardon —j'aime autant ne
pas parler 'de la loge où vit, depuis 27
ans, le concierge de l'annexe. .
Les cours moussues qui sentent à
plein nez la trace des chats, soiut en
combrées d'un matériel hétéroclite, sans
doute contemporain de François I".
Des huis aux ferrures rouillées s'ou
vrent :— péniblement —_ sur de puants
cabinets noirs. Des escaliers à vis mon
tent vers des toits crevés. Des passe
relles de bois vermoulu ondulent, ha-
sardeusement accrochées aux murs
branlants.
Et parfois, l'on _ voit passer à tra
vers les couloirs miteux, le long des
hangars qui lui servent d'abri noctur
ne, un miséreux chenu, mâchonnant
dans sa barbe blanehe des bribes de
latin et de grec,-et qui s'intitule gra
vement « élève du Collège do France ».
Le • Collège ■ de France a pas mal
d'élèves ' comme celui-là. Quant aux élè
ves américains — clientèle intéressante
s'il en. est — quand ils. voient ça, ils
filent... sur Berlin. Ce que je vous ra
conte là n'est pas une histoire inven
tée.
... Au reste, vous la connaissez de
puis longtemps. Il y a trente ans que
le Collège de France s'en va — comme
le café de Louis XV; Il y a quinze ans
au moins qu'on parle de le reconstruire
et que, périodiquement, des ministres le
visitent en poussant des cris d'indigna
tion. Mais il paraît que, dernièrement,
les pl-ofess'eurs — oui, les professeurs
si 'calmes, si modestes, si résignés — se
sont fâchés pour tout de bon. Las d'ê
tre expulsés, chaque mois, de locaux
qui menacent ruine et qu'il faut répa
rer "en hâte, ils ont réclamé que l'on
consolidât définitivement "les maisons
où est installée-l'annexe du Collège ou
qu'on leur construisît des bâtiments
neufs. .
Il n'y a plus rien à faire pour sau
ver les maisons de l'annexe. Elles sont
condamnées et, la preuve, c'est qu'on
a commencé à les démolir. Alors...
Georges Martin^
Voir en deuxième page le projet
d'agrandissement et de modernisation.
LA DUCHESSE D'UZES DOUAIRIERE
ATTEINTE DE CONGESTION PULMONAIRE
La duehesse d'Uzès douairière, qui
se trouve en ce moment à son château
de Bonnelles, a été. atteints) de conges
tion pulmonaire et son état a pendant
quelques jours donné des inquiétudes à
son entourage. Mais La nuit dernière a
été meilleure et permet d'espérer una
évolution normale du mal. La nouvelle
avait causé une vive émotion parmi les
La duchesse d'Uzès
nombreuses œuvres de. bienfaisance
auxqualles^la duehesse se consacre avec
un inlassable dévouement.
La mission side-cansîe de Dakar an Tctiaâ
L'arrivée à: Bamako
(De : notre envoyé spécial)
Bamako, 12 Mars. — La mission
side-eariste est arrivée au complet au
jourd'hui à Bamako. Après avoir été
reçue chaleureusement par ■ le gouver
neur du-Soudan, elle a continué'Mi
route. — Miquel.
Rue du GimetièrerSaint-Benovst
CH
OBSANIQUt
IjMIE.
i HiniKAlX.
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BrtWW.WW.'.W.W.VA'.S
Samedi 13 Mars 1926
» »* 28.067 - St NIOEPH. - Le n" 0,20 !
EDITION DE PARIS
:5 heures du matin î
■VWVWUWWUVWUVWWWUWVUV i
■La
f/AVW.".V.V.W.V.V.VAW.n
£ LA TEMPERATURE ;f,
5 Hier, à Paris : 12 degrés au-dessus' de?
Jzéro. Couvert. ?
Ji Probabilités pour aujourd'hui. — Ré-g"
Jgiojn Ouest et Sud beau temps ; autres / ^
5régions,- ciel très nuageux avec; éclair-
Jcies.' Température : A P^ris, max. 12.?"
J 1 Soleil : lev. i; h. 11 : couch. 17 h. 50.. ?
^ Lune : houvelîe le 14 : P. Q. Je , 21. ?
■VWW«VVV^VVJJVV% , VUVVVVVV , |I
Grave menace
de rupture à Genève
Aux dernières offres conciliantes
des Alliés, l'Allemagne répond " non
>9
(De^notre envoyé ïspêbial)
Genève, 1*2 Mars.. —■ ■ «'• Rie|i ■ ne
prouve,-, éerivioiis-nous hier,' que
■ 'l'Allemagne ne bousculera pas au
Sdernier moment des combinaisons
auxquelles elle n'a pas de part ».
Cette* appréhension n'était- que
trop fondée. M. Briand et sir. Aus
ten Chamberlain ont fait aujour
d'hui un nouvel effort ; ils sont
allés jusqu'à l'extrême limite des
concessions qui étaient acceptables
pour la France ; ils ont poussé les
négociations au sein du conseil as
sez loin pour qu'on pût croire dans
l'après-midi-que toutes les résistan
ces allaient être vaincues.. A 1 heu
res du-soir, ljfis délégués allemands
ont repoussé les transactions qui
leur étaient, offertes et nous en
sommes à-contempler'sur le tapis,
uç« fois de plus, les débris .de la
porcelaine-brisée. _ \
Pire que les limites de cônces-
siont" '■jjoêsîbtès étaient atteintes
n'est, pas une .exagération :
"ên juger Où en étions-nous hier
soir ? Au veto de M. pnden qui
S 'opposait à toute création de siè
ges permanents. Pour dépasser ce
point mort, il fallait abandonner
pour l'instant ces sièges perma
nents qui étaient un obstacle. M.
Briand s'y résigna dans l'intérêt
de tous et soumit ce matin à sir
Austen Chamberlain d'abord, puis
aux Allemands, le projet du com
promis que voici :
1® Le Conseil à l'unanimité vo
terait Uoetroi du siège permanent
promis à l'Allemagne :
2° Le Conseil voterait la créa
tion d'un nouveau siège non. per
manent, dont il proposerait l'attri
bution à la Pologne, mais que.l 'As
semblée attribuerait à la majorité
à qui elle voudrait ;
■3° Le Conseil constituerait line
commission qui serait chargée d'é
tudier le problème posé par les di
verses candidatures nouvelles et de
se prononcer sur l'utilité de modi
fier ou de maintenir'la proposition
des sièges permanants -et provisoi-
• tçs .; Cette- 'commission, où siégerait
un délégué du Reieh, rédigerait un
rapport sur les conclusions duquel
le Conseil délibérerait en juin ou
septembre. Si les conclusions
étaient adoptées à l'unanimité, elles
seraient -transmises à l'Assemblée
qui se prononcerait suivant la pro
cédure qui est prévue pour la dis
cussion des amendements au pacte.
Il restait à faire accepter cette
transaction par M. Unden, par les
délégués de l'Espagne et du Bré
sil et, enfin, par les délégués de
l'Allemagne.
Ni vainqueurs, ni vaincus
L'avantage de la proposition
anglo-française, on s'en rend
compte au premier examen, c 'était
de permettre à toutes les puissan
ces intéressées dans le litige de
sortir de l'arène sans qu'il n'y
eût ni vainqueur ni vaincu, cha
cune faisait des concessions, au
cune ne revenait de Genève les
mains . vides. L'Allemagne et la
Ruède avaient satisfaction puis
que nous renoncions à la création
immédiate de nouveaux sièges
permanents : la Pologne obtenait
une satisfaction partielle mais im
médiate. L'Espagne et le Brésil
pouvaient légitimement attendre
que la Société des Nations, dans
six mois, fît droit à leur légi
time requête. C'était l'esprit de
sacrifice réciproque, l'esprit mê
me de Locarno. Plus d'un Fran
çais se rappelant les engagements
pris par son pays pourra penser
que nous exigions de nos amis po
lonais, espagnols et brésiliens une
preuve de modération et de sa
gesse bien lourde à consentir.
Lés- délégués de l'Allemagne
demandèrent à l'issue. des con
versations dé la matinée à télé
graphier au maréchal Hinden-
burg. Nous ignorons si cette dé
pêche a été transmise et si elle a
reçu une réponse. Pendant toute
la journée MM. Briand, Boncour,
Loucheur ainsi que sir Austen
Chamberlain et M. Yandei'velde
s'ingénièrent à obtenir le consen
tement des délégués espagnols et
brésiliens et au moins l'abstention
de M. Unden. qui finit par s'incli
ner devaij^t les instances de ses
collègues et proposer même, avec
une belle abnégation, de concilier
son abdication avec ses principes
en renonçant, en faveur de la Po
logne, au.siège temporaire que la
Suède occupe au Conseil. Le délé
gué suédois, au terme d'une lutte
de deux jours, ne céda qu'à bout
de force et -se confina fiévreux et
malade dans ses appartements.
C 'est alors que le chancelier Lu
ther fit connaître sa réponse à sir
Austen Chamberlain/ fi expliqua
que l'Allemagne s'en tenait au
point de vue qu'elle a déjà fait
connaître. Elle ne refusait" pas
d'étudier, une fois admise-au Con
seil, dans l'esprit le pins conci
liant, la création possible d'un
nouveau siège, mais elle entendait
çntrer seule dans l'organisme exé-
fiutii de la Société des Nations .et
L'Espagne et le Brésil à la S. D. N.
En haut : M. Quinonès de Léon ,
et au-dessous M. Yanguas,
qui représentent l'Espagne. En bas^ :
M. de Mello-Franco, délégué du Brésil
refusait toute création simultanée
de sièges permanents ou non.
La vraie pensée de l'Allemagne
Que signifie cette obstination
des délégués du Reieh ? Quelle est
la vraie pensée de l'Allemagne ?
C'est, semble-t-il, de s'opposer par
tous les moyens à ce que la Polo
gne obtienne quoi que ce soit avant
que le Reieh ne siège au Conseil
ou, en d'autres termes, la diploma
tie allemande se résex-ve de mar
chander âprement à la Pologne les
conditions de Son entrée au Conseil.
L'Allemagne doit être dédans et la
Pologne dehors. Chaque fois que
les Polonais frapperont à la porte,
les Allemands, pour entre-bâiller
cette porte, se feront payer aussi
cher que possible. Tel est le moyen
qui reste aux Allemands après Lo
carno de remettre en question les
frontières orientales et le corridor
de Dantzig.
Il va sans dire que nous ne pou
vons pas les. suivre dans le chemin
où ils prétendent nous faire passer.
Nous avons signé les accords de
Locarno, nous avons évacué Colo
gne, nous avons consenti à l'entrée
du Reieh dans le Conseil, mais ni
la France, ni ses alliés, ni la Socié
té des Nations n'ont jamais promis
à l'Allemagne de renoncer au libre
usage des droits que leur confère
le Covenant. La pression que le gou
vernement du Reieh essaye d 'exer
cer sur le Conseil et l'Assemblée
est parfaitement intolérable et le
moment , est venu où il va falloir
s'expliquer.
M. Briand est comme un bon
ouvrier qui met toute son habi
leté, sa force et sa patience à ac
complir une besogne, difficile, un
tour de force de son métierf II
réunit ses matériaux, les juxta
pose, les assemble de tout l'effort
de sa pensée et de ses muscles. Au
•moment où il va réussir, l'ouvrage
lui glisse entre les doigts et se dis
joint. Il recommence le lendemain
et les jours suivants ; il sait que sa
volonté et son art doivent triom
pher des obstacles. H s'entête, il
continue de besogner à la sueur
de son front mais l'art humain, les
forces humaines ont des limites;
chaque jour qui s'écoule sans ré
sultat rend le succès moins proba
ble; et ,que faire si, à la résistance
des forces inertes, s'ajoute le
heurt brutal de quelques collabo
rateurs ou spectateurs malveil
lants?
C'est là que nous en sommes ce
soir. Les délégués français déli
bèrent et sont résolus à poursui
vre leurs efforts jusqu'à démons
tration que tout effort est inutile.
Que se passera-t-il demain? Tout
est possible, même la rupture. Si
elle se produit, nous rentrerons
chez nous la conscience nette.
MM. Luther et Stresemann ren
treront aussi chez eux, ils s'expli
queront devant le Reichstag, ils
recueilleront les ovations de leur
politique de droite, ils pourront
chercher des concours diplomati
ques et des crédits à Moscou ou
ailleurs. Nous aurons de notre
côté à pourvoir à notre sécurité,
à nous réveiller pour veiller. En
tre eux , et nous, l'opinion -'du
monde jugera. < ...
Marcel Ray.
UNE LAVEUSE
DE BOIS-LE-ROI
EST TROUVEE
AS SASSIN ÉS
Le criminel a disparu
eh emportant 200 francs
Fontainebleau, 12 Mars. — Dans le
coquet village de-Bois-le-Eoy, une la
veuse, Mme Louise Humbert, demeu
rant rue du Conn^r, a été trouvée as-
aminée ce matin don» =a cuisine. T1
semble que la pauvre femme a été sur
prise au moment où aille commençait
à prendre son repas du soir.
Vers l'une des extrémités du pays,
à deux pas de la forêt, se trouve une
partie de terrain un peu fléserte que
traverse la rue du Cormier, Ce coin de
Bois-le-Roy n'est peuplé que de mai
sons inhabitées actuellement et de vil
las en construction. Seule une maison
nette, précédée d'un jardinet garni de
giroflées, semble mettre un peu de vie
dans ce morne quartier.
Une ouvrière infatigable
Mme Louise Humbert est une ora-
vrière infatigable, âgée de 57 ans, di
vorcée depuis de longues armées. Cha
que matin, elle quitte son logis pour
se rendre chez ses clientes où elle fait
des lessives pour une • rétribution quo
tidienne d'environ 10 francs. Jeudi
soir, après avoix travaillé chez Mme
Vaniy; Mme Humbert regagna, vers
6 h. 30, son domicile. Elle prépara son
dîner et posa son couvert. Elle avait
à peine commencé à manger son po
tage qu'un individu pénétrait dans sa.'
cuisine. H ne s'attendait pas à trouver
la propriétaire dans son logis car rien
ne semble faine supposer que cet in
connu fût aimé.
On suppose qu'en présenee de cet in
désirable, venu seulement pour voler,
Mme Huanbart se leva brusquement et,
dans un but de légitime défense, se sai
sit de son couteau de cuisine avee le
quel elle _tenta de fnaippeir le voleur ;
mais ceui-cd, devant le danger, n'hé
sita pas, après une courte lutte, à
désarmer son adversaire et à retourner
l'arme contre Mme Humbert. y
C'est ainsi que la pauvre femme re
çut plusieurs coups d© couteau, notam
ment non loin de l'artère carotide.
Mais cette dernière blessure ne pro
voqua pas la mort. L'assassin dut re
courir à un autre moyen pour achever
sa victime, avec un marteau, croit-on.
Son crime accompli, l'ïiiiconaiu s'ém-
p-aru dams un placard d'un petit cof
fret qu'il délesta de 200 francs qu'il
contenait. Puis il s'éloignia sans se li
vrer à de plus minutieuses recherches.
Mme Humbert ne oassédait pas
beaucoup d'argent liquide a son domi
cilie. Elle avait- en effet placé ses éco
nomies le 1" lauvier sur son livret de
caisse d ep«m»rne que I on a retrouvé
et sut lequel est uuscwte une somme
de 6.000 frauitw. Las titres au porteur
ont ete earafement dédaignés.
(F
vu tw
ÇU/VLO OlO lslVVOfiGÏYl& J3&C/6)
LE RAID A ERIEN BRUXEL LES-CONGO
Les aviateurs repartiront aujourd'hui
d'Héliopolis pour Âtbara
Bruxelles, 12 Mars. — Le télégram
me suivant est parvenu aujourd'hui à
Bruxelles des aviateurs belges tentait
le raiid Bruxelles-Congo :
Héliopolis {Egypte). — 'Avons pas
sé journée examen général de l'ap
pareil avant étape. Tout va bien.
Beau temps. "Partirons demain.
CHANGES Marché officiel H. Bourse ;
(clôture)^.- (6 h. soir) ,
Il mars
hier
hier
Livre
Dollar
134 133,28 133,35 !
27,555 27,38 " 27,45 ;
^ Aux Vérités »
J de La Palisse
V " V
Pendant la guerre l'Etat a demandé
aux particuliers de verser a la Banque
de France l'or qu'ils détenaient. Un
grand nombre de ^Français ont répon
du à cet appel. La quête a été fruc
tueuse. Son produit est venu renfor
cer avec nos moyens de crédit nos
moyens de défense.
Il faut donc savoir gré aux braves
gens qui ont consenti l'échange de
leurs beaux louis, bien sonnants, con
tre le papier filigrane de la Banque.
Mais il faut se garder de «voire
que, la quête finie, il ne restait plus
aucun jaunet dans les bas de laine, les
armoires à linge ou les coffres.
Il en restait des quantités.
Il en reste encore beaucoup, malgré
les achats clandestins qui se font par
tout à la barbe du Trésor.
On ne peut pas douter que l'Etat
aurait un grand intérêt à entrer en
possession du reliquat.
Deux milliards de plus dans les
souterrains de la Banque rendraient à
notre franc si ébréché une partie de
sa valeur.
Et tout le monde s'en réjouirait.
Malheureusement ce n'est pas pour
le compte de l'Etat que tous les tra
fiquants d'or se promènent. J'ai même
entendu dire que ce n'était pas tou
jours pour le compte de l'industrie
française.
Alors de bons esprits se demandent
pourquoi le gouvernement laisse filer
je ne sais où un métal aussi précieux
— pourquoi il ne l'achète pas en le
payant à sa valeur ou à un prix voi
sin de sa valeur.
« Parce que, répondent, les compé
tences, il ne serait pas juste de verser
une prime aux détenteurs qui ont né
gligé on refusé d'apporter leur or à
la défense nationale ».
Il me semble que cet argument
n'est pas d'une rigoureuse exactitude.
Si aujourd'hui on remettait en
échange d'un louis d'or trois on qua
tre billets de vingt francs ou payerait
l'or moins cher qu'on ne le payait
avec un seul billet de vingt franec à
l'époque où- le franc-papier valait
0 fr. 90.
La preuve c'est qu'avec trois ou
quatre billet9 de vingt francs le ven
deur du louis ;ue pourrait pas se pro-
enrer ce qu'il se procurait en 19J8
avec un seul billçt.
Nous avons un nouveau ministre des
Finances. Peut-être serait-il . bien ins
piré s'il envisageait d'une . manière
pratique cette question: de l'or. D'une
manière pratique/et franche. Car il ne
sert à rien de déclarer que légalement
le trafic de l'or est défendu si réelle
ment il est impossible de l'empê<-lier.
_ • Monsieur de La Palisse,,
DEUX DRAMESs
LA VENGEANCE
d'un amoureux éçonduit
Une jeûna fille dé seize ans, à Picpus,
e»t Uiéû&à couft^ jfe revolver
'■ ^ " «
"Uh drkmè aussi rapide Qu'imprévu
vient d'ensanglanter la nuit dernière le
paisible quartier de Piepus. Un indi
vidu, qui n'a pas d'ailleurs été encore
Mlle Lucienne Faure
arrêté, a tué d'un coup de revolver
une jeune fille de 16 ans, presque une
fillette, Mlle Lucienne Faure, demeu
rant cliez ses parents, -1S, rue de Reuil-
ly. Pourquoi ee crime 1 Comment la
fillette s'y est-elle exposée ?
— Lucienne était la plus laborieuse,
la plus douce des créatures, nous ont
répondu Mme et Mlle Faure, la mère
et la sœur de la vios$oie, eh sçmglotant
amèrement ; la nouvelle de sa mort
nous accable. Elle a toujours vécu au
près do nous, sans mériter un mot de
reproche.
. — Sortait-ellé le soir ?
— Naturellement ! On ne PQUvait pas
la tenir enfermée dans cette petite
chambre !
— Comment vous Quitta- t-elle hier
soir ?
— Elle'avait travaillé toute la-jour
née, pendant que tant d'autres fêtaient
la Mi-Carême ; elle quitta son atelier
de blanchisserie à G heures et vînt dîner
chez nous. Après dîner, elle sortit,* pour
se promener avee une amie ; nous atten
dions son retour à 9 heures. Mais l'amie
n'était pas-chez elle. Cest alors que cet
homme se trouva sur son chemin.
: — Le connaissait-elle ?
— Oui, depuis un an... C'était un fai
néant, un sans-le-sou, qui voulait l'é
pouser, mais elle ne voulait pas de lui.
'Plusieurs fois il l'avait menacée, en
■vain. Cest alors qu'il la guetta hier,
et, sauvagement, l'abattit en quelques
secondes.
Banale histoire d'amoureux évincé,
on le voit... Mais combien émouvante,
quand on pense à la jeunesse, à la fra
gilité de la petite victime !
M. Mignonneau, commissaire de po
lice, fait rechercher le meurtrier qui a
dispaan die l'hôtel meuMé où il ha
bitait.
APRES 27 ANS DE MARIAGE
Un ébéniste frappe sa femme
de cinq coups de couteau
L'ébéniste .Rey
("Voir l'article - en 3' page)
Le prix du kilo de pain
ramené à 1 fr. 80 à Paris
à partir du 23 mars
La commission consultative départe
mentale des farines de la Seine s'est
réunie hier matin à l'Hôtel de Ville,
à Paris. Elle a constaté que les cours
des blés avaient . subi une nouvelle
baisse s'établissant à 146 fr. 60 le
quintal en moyenne au lieu de 147 fr.
83 précédemment. Cette baisse a sa ré
percussion suit le taux de la farine
qui passe à 197 fr. contre 198 £r. la
semaine dernière.
.En conséquence la commission a dé
cidé de proposer au préfet de la Sei
ne de ramener le . prix du paiu à
1 fr. 80 le kilo. Cette mesure pourra
être mise en vigueur à partir du 23
mars.
♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦*♦♦♦♦♦♦♦♦#♦*
• TABAC
POUR CAPTER LÀ CONFIANCE
ET... L'ARGENT •
Faux prêtre, faux noble
mais escroc audacieux
Arrêté, il est trouvé porteur
d'une lettre du milliardaire
américain Rockfeller
Un escroc jjes plus astucieux vient
d'être arrêté par M. Guillaume, com
missaire aux recherches judiciaires ;
c'est un nommé Joseph Loquay. né en
février 18(i7, à Coçes (Charente-Infé
rieure).
Bachelier ès-lettres, il commença par
donner des leçons de français dans les
châteaux des Charente», aux fils de
nouveaux riehes. Bientôt, profitant des
relations ainsi nouées, il commit- di
verses petites escroqueries notamment
dans la région de • Saintes ; il dut
quitter le pays, il y a quatre ans
environ, et débarqua dans la capitale.
Une moisson de dentelles, tableaux
et bijoux
Là, il prit, de la particule et devint
marquis Loquay de Blossac ; bientôt
même, pour mieux dissimuler son
identité, il revêtit l'habit ecclésiasti
que et se fit passer pour prêtre. Grâce
à ee subterfuge, il ca.pta la confiance
de personnes du meilleur monde qui
lui confièrent des bi.joux, des dentel
les, de vieilles armures, des taibleaux
et autres objets d'art, pour les négo
cier. Il s'en appropria un certain
nombre.
Plusieurs de ses dupes se plaigni
rent à l'archevêché ; elles apprirent
que lo marquis n'avait jamais été or
donné. * Quelques personnes s'adressè
rent alors au parquet. Une enquête
fut ouverte et les inspecteurs Kiling
et Le Sauce, de la voie publique, re
cherchèrent l'escroc.
Lettre anonyme révélatrice
Enfin, l'autre jour, M. Guillaume re
cevait une lettre anonyme lui disant
d'aller voir rue de l'Hippodrome, à,
Suresnes.
« ... Vers minuit vous assisterez à un
curieux spectacle: des jeunes gens, des
jeunes filles entrent par les fenêtres aii
rez-de-chaussée, pour rejoindre un prê
tre, deux femmes dont une a dans les
18 ans et l'autre dans les 30 ans. Qu'est-
ce que tout ce monde-là peut bien
faire? » >»
Le commissaire pensa immédiate
ment *qu'il s'agissait de Blossae ; il
suivit le conseil de son indicateur et
le faux-prêtre fut arrêté et amené au
quai des Orfèvres ; il fit quelques
aveux.
C'est une personne dont il avait
capté la confiance, un écrivain, M. H.
de L..., qui lui avait prêté son rez-de-
chaussée, sans s'occuper de ce qu'en
ferait son hôte. L'écrivain avait même
avancé mie certaine somme pour per
mettre à de Blossac d'effectuer un
voyage à Rome.
Autres dupes~
Joseph Loquay a fait aussi pas mal
de dupes parmi les hôteliers, commer
çants, industriels ; il avait . encore
exploité la confiance d'une riche ren
tière, Mlle du B..., qui commandite un
théâtre à Passy, où le faux prêtre ne
rougissait pas de paraître dans une des
loges les mieux_ placées.
Dans les papiers qu'il avait sur lui,
w. Guillaume a trouvé une lettre si
gnée RocldMfer et où le milliardaire
priait le bon prêtre, connaisseur en
objets d'art, de bien vouloir acheter
pour son compte des tableaux, s'il trou
vait quelques belles occasions et de les
lui envoyer en Amérique. Le commis
saire se demande si la lettre est bien
diu riche Américain ou si ce dernier n'a
pas été victime de Loquay.
L'escroe a été envoyé au Dépôt, à la
disposition de M. Franck, juge d'ins
truction.
LES FAUSSAIEES HONGROIS
Pourquoi me faire voir ta taba
tière, si tu ne m'en offres pas ?
— Je croyais que tu n'avais pas ton
pareil pour prendre une prise de rue.»
Le prince Windischgraetz
accuse l'évêque Zadrawecz
Budapest, 12 Mars.— Selon le jour
nal VUjnemsedekj l'avocat du prince
Windischgraetz, le député Ulain, s'est
rendu ce matin ehez le procureur gé
néral et lui a remis deux clichés litho
graphiques de faux billets. On voit du
ptremier coup que ces clichés nfe peu
vent servir que pour l'impression d'un
seul côté de billet. Il doit encore exis
ter deux autres clichés pour la confec
tion de l'autre côté.
LA REDUCTION DES EFFECTIFS
DE L'ARMEE DU RHIN
Il est question, dans les milieux mili
taires, de réduire sensifflement les effec
tifs de l'armée du Rhin, conformément
aux accords de Locarno.
Les unités qui seront les premières
renvoyées en France seront vraisem
blablement les unités de renfort : la
demi-brigade des chasseurs de Metz, les
21» et 26 e régiments d'infanterie, l'état-
major et l'artillerie dè la 41" division.
Un état-major de corps d'armée sera
dissous.
L'état-major de l'armée et tous ses
services seraient groupés dans la zope
Metz, Forbach, Bitche, l'état-major du
6 e corps réintégrant Châlons où il était
affecté autrefois.
Aucune décision ferme n'a encore été
prise ; les projets ci-dessus sont encore
à l'étude. Nous croyons savoir qujils
ne tarderont pas à recevoir une solution
définitive.
AVANT LE RAID WILKINS
AU POLE NORD
Le correspondant d'une agence est tué
Londres, 12 Mars. — Les dernières
préparations pour l'expédition du ca
pitaine Wilkins au pôle Nord ont été
marquées par une tragédie. On mande
de Fa.irba.nks, dans l'Ail«ska, aux Cen
tral News, que M. Palmer Hudehin-
son, le représentait ' de cette agence,
a été tué ce matin.
Le message ne dit pas de quelle ma
nière M. Huidchinsoai. a trouvé la mort
mais il est probable que c'est au cours
du vol d'essai dm. ..grand. - aéroplane
avec Lequel les .explorateurs vont'ten
ter de gagner le pôle.
■ ■ j «•
- [ Lire aujourd'hui en 5* page la j
î suite de la liste des lauréats do f
[ Concours du Beau Mariage j
IA GRANDE MISEtttf D'UNE GLOIRE FRANÇAISE
Le scandaleux
dénuement
DU COLLÈGE
DE FR ANCE
a assez duré!
Des cabanes à lapins
au verre
et au béton armé...
(Photos Petit Journal}
En haut : la mosaïque « Docet omnia ». —< Au-dessous, un vénérable
en harmonie avec la^ieille bâtisse. —En-bas, à gauche, une passerelle bran
lante ; à droite, la cabane-laboratoire où. travaille > le 1 professeur Langevrn.
Le sol diu vestibule de l'Horloge, au
Collège de France, est garni d'une an
cienne mosaïque. Ail centre, en un mé
daillon où figure un livre ouvert, on
lit une courte inscription latine- : Docet
omnia. Traduction libre : « Ici l'on ap
prend tout ». C'est proprement l'ensei
gne du lieu.
Elle n'est pas menteuse. Ici, l'on
apprend tout, en effet. Et de quelle fa
çon ! On apprend l'arabe et la philo
sophie sociale ; on apprend la biolo
gie et l'épi graphie ; la numismatique
et la chimie minérale ; la phonétique
et l'histoire des religions ; la,science
de la coopération et la littérature celte.
On apprend tout cela, des bouches les
plus autorisées et les plus glorieuses, de
professeurs dont les. noms sont répan
dus dans le monde entier et y affermis
sent la réputation traditionnelle 4e la
France, pays des lumières. On l'ap
prend de la manière la plus libse^ et la
plus digne d'une République athénien
ne autrefois riche et toujours généreuse
puisqu'ici les cours sont publics et
gratuits. '■ .
Les professenirs du Collège de Fran
ce ne se'"contentent, pas_denseigner. Ce
sont des savants qui, . constamment,
travaillent dans ■ l'intérêt supérieur
d'une science qui, pour n'avoir 'point
de patrie, n'en est pas moins utile au
développement du pays_ et parfois à
sa défense — pour ne citer qu'un mort
on sait quête services ont rendus pen
dant la guerre les découvertes de l'ab
bé Eousselot — d'une science dont
l'humanité espère impatiemment les
progrès et qui fait notre lustre.
Or, ce labeur incomparable s'accom
plit dans des cabanes à lapins.
il n'est guère possible de nommer au
trement les hangars, les auvents^ les
soupentes, les greniers, les « cagibis »,
les « capharnaiims s> qui sont ici pom
peusement décorés dn nom de labo
ratoires ét de salles d'études.
Ah ! la grande misère des labora
toires ! C'est ici qu'il faut, la voir dans
toute son horreur mélancolique et .dé
solante. C'est ici qu'elle s'étale com
me une plaie • honteuse au flanc de
l'Aima Mater.
Ce qu'on'appelle le laboratoire .de
M. Mayer est une boîte de fer et de
verre crasseux, poussée comme un
champignon malsain au milieu d'un
tas de gravais et d'immondices, et que
menace le surplomb d'une^ masure; lé
preuse, crevassée par des lézardes dan
gereuses, ;> pourrie d'eau et de ■ caducité.
Ce qu'on appelle les locaux.réservés à.
la chimie minérale (M. Matignon,^ pro
fesseur), c'est, un ensemble de réduits
sans' air et sans. lumière où. les becs
Biinsen et les tûbe3 à Cessai s'entassent
en un fouillis affreux sous une incoer
cible' poussière, où nul au diteur ne peut
circuler pour assister à une expérience.:
Quant aux animaux qui servent aux'
biologistes, ils sont moins. bien logés
que les lapins des zoniers et — je lui;
en demande pardon —j'aime autant ne
pas parler 'de la loge où vit, depuis 27
ans, le concierge de l'annexe. .
Les cours moussues qui sentent à
plein nez la trace des chats, soiut en
combrées d'un matériel hétéroclite, sans
doute contemporain de François I".
Des huis aux ferrures rouillées s'ou
vrent :— péniblement —_ sur de puants
cabinets noirs. Des escaliers à vis mon
tent vers des toits crevés. Des passe
relles de bois vermoulu ondulent, ha-
sardeusement accrochées aux murs
branlants.
Et parfois, l'on _ voit passer à tra
vers les couloirs miteux, le long des
hangars qui lui servent d'abri noctur
ne, un miséreux chenu, mâchonnant
dans sa barbe blanehe des bribes de
latin et de grec,-et qui s'intitule gra
vement « élève du Collège do France ».
Le • Collège ■ de France a pas mal
d'élèves ' comme celui-là. Quant aux élè
ves américains — clientèle intéressante
s'il en. est — quand ils. voient ça, ils
filent... sur Berlin. Ce que je vous ra
conte là n'est pas une histoire inven
tée.
... Au reste, vous la connaissez de
puis longtemps. Il y a trente ans que
le Collège de France s'en va — comme
le café de Louis XV; Il y a quinze ans
au moins qu'on parle de le reconstruire
et que, périodiquement, des ministres le
visitent en poussant des cris d'indigna
tion. Mais il paraît que, dernièrement,
les pl-ofess'eurs — oui, les professeurs
si 'calmes, si modestes, si résignés — se
sont fâchés pour tout de bon. Las d'ê
tre expulsés, chaque mois, de locaux
qui menacent ruine et qu'il faut répa
rer "en hâte, ils ont réclamé que l'on
consolidât définitivement "les maisons
où est installée-l'annexe du Collège ou
qu'on leur construisît des bâtiments
neufs. .
Il n'y a plus rien à faire pour sau
ver les maisons de l'annexe. Elles sont
condamnées et, la preuve, c'est qu'on
a commencé à les démolir. Alors...
Georges Martin^
Voir en deuxième page le projet
d'agrandissement et de modernisation.
LA DUCHESSE D'UZES DOUAIRIERE
ATTEINTE DE CONGESTION PULMONAIRE
La duehesse d'Uzès douairière, qui
se trouve en ce moment à son château
de Bonnelles, a été. atteints) de conges
tion pulmonaire et son état a pendant
quelques jours donné des inquiétudes à
son entourage. Mais La nuit dernière a
été meilleure et permet d'espérer una
évolution normale du mal. La nouvelle
avait causé une vive émotion parmi les
La duchesse d'Uzès
nombreuses œuvres de. bienfaisance
auxqualles^la duehesse se consacre avec
un inlassable dévouement.
La mission side-cansîe de Dakar an Tctiaâ
L'arrivée à: Bamako
(De : notre envoyé spécial)
Bamako, 12 Mars. — La mission
side-eariste est arrivée au complet au
jourd'hui à Bamako. Après avoir été
reçue chaleureusement par ■ le gouver
neur du-Soudan, elle a continué'Mi
route. — Miquel.
Rue du GimetièrerSaint-Benovst
CH
OBSANIQUt
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