Presse et revues
8 pages
Titre : Gazette des théâtres : journal des comédiens
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1832-10-18
Contributeur : Lireux, Auguste (1810-1870). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327809527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4165 Nombre total de vues : 4165
Description : 18 octobre 1832 18 octobre 1832
Description : 1832/10/18 (A4,N443). 1832/10/18 (A4,N443).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6273415c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
JEUDI 18 OCTOBRE 1832. QUATRIÈME ANNÉE. --- N* 443.
On s'abonne à Paris , rue Dauphine,
n° 4 5, au premier, et dan? les départe-
mens chez les Directeurs des postes. Le
prix de l'abonnement ( payable d'a-
vance ) est de 10 fr. pour 3 mois; 20 fr.
pour 6 mois, et 40 fr. pour'un an,—
4 fr. de plus par trimestre pour les dé-
partemens; 2 fr. pour l'étranger.
Ce Journal, spécialement consacré à
l'art dramatique, paraît les jeudi et di-
manche de chaque semaine, et donne
seul les mises on scène de& ouvrages
nouveaux. — Les réclamations, lettres,
paquets, etc,, doivent être adressés
franc de port au Rédacteur en chef.
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DES THÉÂTRES,
J~SB~& pas ~Q'BEÉB'EEN~t
1,7/
^oiIE OFFICIELLE DES THÉÂTRES DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER.
Les Leshurbureaux jax. dce « la Gazette des' Théâtres sont ouverts tous les jours aux artistes, directeurs , hommes de lettres qui auraient besoin
.gneiiens , avis, coiltiultations sur les théât„s de la France et de l'étranger, et en général sur toutes les affaires qui peu-
tacher d'une mairère quelconque à la législation des théâtres et a leur personnel.
lqr THÉATRE DE LA PORTE-S AINT-MARTIN.
Tom-Rick, pièce en trois actes, imitée de l'anglais, par
MM. Alexandre et Francis.
1 ( Représailé pour la première fois le mardi 46 octobre.)
En vérité, je vous le dis, ce dont j'ai à vous rendre
compte est prodigieux, inouï; il y a de quoi s'en signer le
front par trois fois , si l'on croyait encore en Dieu dans ce
siècle d'impiété. C'est plus que du miracle, c'est la réalisation
de l'impossible.
Bonnes et simples gens qui croyez n'avoir plus rien à
apprendre après avoir vu Mazurier, Paganini, le père En-
fantin , et mademoiselle Taglioni ! Pauvres et simples gens,
courez bien vite à la Porte-Saint-Martin, et voyez vous-
mêmes comme ces deux mille mains résonnent d'applaudis-
semens frénétiques à la vue de cet homme, qui tour à tour
alcide aux muscles de fer, reptile, serpent, oiseau, mime
grotesque, vous frappe continuellement de stupeur à force
de vous étonner.
C'est qu'en vérité, je vous le répète, ceci est un spectacle
hors ligne, un spectacle qu'on n'a: pas deux fois dans une
vie d'homme.
Que vous dirai-je de la pièce, du canevas imaginé pour
y placer les exercices de M. Klischnig? rien, ou fort peu
du moins; car la pièce c'est l'homme, l'homme seul, si tant
est qu'on puisse donner ce nom à un être de la sorte, qui
est indifféremment tout ce que vous voyez qu'il est, et qui
s'identifie tellement avec l'animal que l'homme disparaît.
Le voyageur Gruin, grand amateur de singes, dont il
possède une belle collection, empaillés ou vivans, a une
fille du nom d'Arabelle, qui, promise à son -cousin Chinfre-
neau, ne peut pas le sentir, attendu qu'elle aime en secret
un certain Tom-Rick, qu'elle a connu à Londres. Ce Tom-
Rick poursuivi, je ne sais pourquoi, pour dettes peut-être,
arrive à Calais où loge le père de sa bien-aimée, et d'un
bond, gravissant un mur élevé, le voilà à la porte d'Ara.
belle. Un pauvre diable du nom de Ragouaille, très-embar-
rassé pour le quart- d'heure de trouver un dîner qu'il attend
depuis vingt-quatre heures, se trouve nez à nez avec Tom-
Rick, et comme ce sont d'anciens amis, il y a reconnaissance
et embrassemens.
Ragouaille est charmé de la rencontre, voilà son dîner
tout trouvé; carTom-Rick, poursuivi pour dettes ou toute
autre chose, a de l'or sur lui, et grâce à sa générosité, soit
ami se trouve bientôt restauré d'une manière confortable.
Mais pendant le repas de Ragouaille, Tom-Rick ne s'avise-
t-il pas de placer une planche légèrement inclinée le long
du mur de la maison de Gruin, et de gravir avec les pieds
cette échelle de nouvelle espèce. Des matelots qui boivent
près delà l'aperçoivent, le saisissent, et veulent l'arrêter
comme voleur. Alors, Ragouaille et le marchand de-
vin arrivent au bruit : l'un assure que Tom-Rick n'est pas
ce que l'on croit; l'autre affirme avoir été bien payé. On
relâche donc l'amant d'Arabelle, et pour ôter tout soupçon
il redresse une de ses jambes contre la planche restée contre
le mur, puis quand il a détrompé ses accusateurs, il exerce
une petite vengeance innocente sur le dos des matelots, en
feignant de vouloir faire des tours d'adresse avec un bâton
dont il s'empare. Il les oblige ainsi à la retraite, puis grim-
pant par-dessus un berceau et quelques arbres, il disparaît
comme un oiseau léger.
Tom-Rick n'étant plus là, on revient sans crainte; on se
met à boire et à danser : le ballet qu'on exécute en ce mo-
ment nous a paru d'un dessin gracieux; c'est un mélange de
fandango et de gigue anglaise, assez original.
Mais bientôt Tom-Rick et Ragouaille, qui l'a rejoint, re-
viennent déguisés; car le premier n'a garde de s'éloigner ainsi
d'Arabelle. Là commence la série d'exercices surprenans de
M. Klischnig. Il se place d'abord à plat-ventre, les bras
écarlés, sur une ligne droite, ainsi que les iambes. et ram-
pant dans cette posture difficile, il saute d'une seule pièce, -
en avançant comme un crapaud; puis, se relevan
une chaise sur laquelle il fait des tours de passe Co
passe, qu'il abandonne bientôt pour porter a avec l'
ou l'autre jambe indifféremment par-devant 1
Il place aussi sa jambe sur son dos; ensuite a~g~
chi une table, sans main, il saute dessus, etlaf, S~
sur une seule main, le corps dans upepositio iz
il fait ainsi dix fois le tourniquet comme sur nn
On s'abonne à Paris , rue Dauphine,
n° 4 5, au premier, et dan? les départe-
mens chez les Directeurs des postes. Le
prix de l'abonnement ( payable d'a-
vance ) est de 10 fr. pour 3 mois; 20 fr.
pour 6 mois, et 40 fr. pour'un an,—
4 fr. de plus par trimestre pour les dé-
partemens; 2 fr. pour l'étranger.
Ce Journal, spécialement consacré à
l'art dramatique, paraît les jeudi et di-
manche de chaque semaine, et donne
seul les mises on scène de& ouvrages
nouveaux. — Les réclamations, lettres,
paquets, etc,, doivent être adressés
franc de port au Rédacteur en chef.
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DES THÉÂTRES,
J~SB~& pas ~Q'BEÉB'EEN~t
1,7/
^oiIE OFFICIELLE DES THÉÂTRES DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER.
Les Leshurbureaux jax. dce « la Gazette des' Théâtres sont ouverts tous les jours aux artistes, directeurs , hommes de lettres qui auraient besoin
.gneiiens , avis, coiltiultations sur les théât„s de la France et de l'étranger, et en général sur toutes les affaires qui peu-
tacher d'une mairère quelconque à la législation des théâtres et a leur personnel.
lqr THÉATRE DE LA PORTE-S AINT-MARTIN.
Tom-Rick, pièce en trois actes, imitée de l'anglais, par
MM. Alexandre et Francis.
1 ( Représailé pour la première fois le mardi 46 octobre.)
En vérité, je vous le dis, ce dont j'ai à vous rendre
compte est prodigieux, inouï; il y a de quoi s'en signer le
front par trois fois , si l'on croyait encore en Dieu dans ce
siècle d'impiété. C'est plus que du miracle, c'est la réalisation
de l'impossible.
Bonnes et simples gens qui croyez n'avoir plus rien à
apprendre après avoir vu Mazurier, Paganini, le père En-
fantin , et mademoiselle Taglioni ! Pauvres et simples gens,
courez bien vite à la Porte-Saint-Martin, et voyez vous-
mêmes comme ces deux mille mains résonnent d'applaudis-
semens frénétiques à la vue de cet homme, qui tour à tour
alcide aux muscles de fer, reptile, serpent, oiseau, mime
grotesque, vous frappe continuellement de stupeur à force
de vous étonner.
C'est qu'en vérité, je vous le répète, ceci est un spectacle
hors ligne, un spectacle qu'on n'a: pas deux fois dans une
vie d'homme.
Que vous dirai-je de la pièce, du canevas imaginé pour
y placer les exercices de M. Klischnig? rien, ou fort peu
du moins; car la pièce c'est l'homme, l'homme seul, si tant
est qu'on puisse donner ce nom à un être de la sorte, qui
est indifféremment tout ce que vous voyez qu'il est, et qui
s'identifie tellement avec l'animal que l'homme disparaît.
Le voyageur Gruin, grand amateur de singes, dont il
possède une belle collection, empaillés ou vivans, a une
fille du nom d'Arabelle, qui, promise à son -cousin Chinfre-
neau, ne peut pas le sentir, attendu qu'elle aime en secret
un certain Tom-Rick, qu'elle a connu à Londres. Ce Tom-
Rick poursuivi, je ne sais pourquoi, pour dettes peut-être,
arrive à Calais où loge le père de sa bien-aimée, et d'un
bond, gravissant un mur élevé, le voilà à la porte d'Ara.
belle. Un pauvre diable du nom de Ragouaille, très-embar-
rassé pour le quart- d'heure de trouver un dîner qu'il attend
depuis vingt-quatre heures, se trouve nez à nez avec Tom-
Rick, et comme ce sont d'anciens amis, il y a reconnaissance
et embrassemens.
Ragouaille est charmé de la rencontre, voilà son dîner
tout trouvé; carTom-Rick, poursuivi pour dettes ou toute
autre chose, a de l'or sur lui, et grâce à sa générosité, soit
ami se trouve bientôt restauré d'une manière confortable.
Mais pendant le repas de Ragouaille, Tom-Rick ne s'avise-
t-il pas de placer une planche légèrement inclinée le long
du mur de la maison de Gruin, et de gravir avec les pieds
cette échelle de nouvelle espèce. Des matelots qui boivent
près delà l'aperçoivent, le saisissent, et veulent l'arrêter
comme voleur. Alors, Ragouaille et le marchand de-
vin arrivent au bruit : l'un assure que Tom-Rick n'est pas
ce que l'on croit; l'autre affirme avoir été bien payé. On
relâche donc l'amant d'Arabelle, et pour ôter tout soupçon
il redresse une de ses jambes contre la planche restée contre
le mur, puis quand il a détrompé ses accusateurs, il exerce
une petite vengeance innocente sur le dos des matelots, en
feignant de vouloir faire des tours d'adresse avec un bâton
dont il s'empare. Il les oblige ainsi à la retraite, puis grim-
pant par-dessus un berceau et quelques arbres, il disparaît
comme un oiseau léger.
Tom-Rick n'étant plus là, on revient sans crainte; on se
met à boire et à danser : le ballet qu'on exécute en ce mo-
ment nous a paru d'un dessin gracieux; c'est un mélange de
fandango et de gigue anglaise, assez original.
Mais bientôt Tom-Rick et Ragouaille, qui l'a rejoint, re-
viennent déguisés; car le premier n'a garde de s'éloigner ainsi
d'Arabelle. Là commence la série d'exercices surprenans de
M. Klischnig. Il se place d'abord à plat-ventre, les bras
écarlés, sur une ligne droite, ainsi que les iambes. et ram-
pant dans cette posture difficile, il saute d'une seule pièce, -
en avançant comme un crapaud; puis, se relevan
une chaise sur laquelle il fait des tours de passe Co
passe, qu'il abandonne bientôt pour porter a avec l'
ou l'autre jambe indifféremment par-devant 1
Il place aussi sa jambe sur son dos; ensuite a~g~
chi une table, sans main, il saute dessus, etlaf, S~
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