Titre : Gazette des théâtres : journal des comédiens
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1832-10-14
Contributeur : Lireux, Auguste (1810-1870). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327809527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4165 Nombre total de vues : 4165
Description : 14 octobre 1832 14 octobre 1832
Description : 1832/10/14 (A4,N442). 1832/10/14 (A4,N442).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6273414z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-5424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
DIMANCHE 14 OCTOBRE 1832.
QUATRIÈME ANNÉE. — N° hh^
On s'abonne à Paris, rue Dauphine,
n° i 5, au premier, et danses départe-
mens chez les Directeurs des postes. Le
prix de l'abonnement ( payable d'a-
vance ) est de 0 fr. pour 3 mois i 20 fr.
pour 6 mois, et 40 fr. pour un an,—
1 fr. de plus par trimeslre pour les dé-
partemens ; 2 fr. pour l'étranger.
Ce Journal, spécialement consacré à
l'art dramatique , paraît les jeudi et di-
manche de chaque sémaine, et donne
seul les mises en scène des ouvrages
nouveaux. — Les réclamations, lettres ,
paquets; etc,, doivent êlre adressés
franc de port au Rédacteur en chef.
aa M- tt
..-..--.-' -
,..
DES THEATRES,
t~ K~JOURNAL ©ES ~a~ihë~&.~B~ -
FEïJJLLE OFFICIELLE DES THEATRES DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER.
Les bureaux de la Gazette des Théâtres sont ouverts tous les jours aux artistes, directeurs , hommes de lettres , qui auraient besoin
de renseignemens, ayis , consultations sur les théâtres de la France et de l'étranger , et en-général sur toutes les atiairep qui peu-
vent se rattacher d'une manière quelconque à la législation des tjiéàtres et a leur personnel.
LES DEUX TRAPISTES,
(Scène dramatique..)
est écrit. c'est à moi que la vengeance
est réservée, et c'est moi qui la ferai,
dit le Seigneur.
SAINT PAUL.
Un fj^oine debout dans une galerie. Il estréveur et mélancolique.
Un novice passe.
LE NOVICE.
Saint vieillard , oubliant le devoir de se taire
Qu'impose à ses reclus ce triste monastère :
Je viens, tremblant novice. Ouvre mon cœur , mes yeux,
Toi résigné, savant au grand livre des cieux.
— Souvent il m'a semblé", c'est peut-être ignorance,
Que pour un temps borné luit notre intelligence ;
Qu'ainsi le corps frappé, le souffle qui s'en va
Dans les airs s'évapore. et que tout finit là.
Que soinmes-nous ? poussière ou bloc ? la sépulture
Doit elle renfermer toute une créature?
Et le néant vient-il quand nous ne sommes plus
Broyer nos os, nos chairs, notre âme confondus ?.
, LE MOINE.
Il est faux qu'au-delà du sombre cimetière
La vie et se relève et recommence entière.
Notre âme est périssable , ami.
LE NOVICE.
Quoi! ces regards
Que les justes au ciel lèvent de toutes parts ,
Ces dogmes qu on répand , ces m ystiques prières
Et ce calme pieux qu au sein de leurs misères
Gardent les opprimés, rêvant de meilleurs jours,
Soins perdus! l'on mourrait pour toujours?
LE MOINE.
Pour toujours»
LE NOVICE.
La vertu serait donc un hochet inutile ?
LE MOINE,
Si le pçché hideux gangrène un cœur d'argile )
Qu'importe ? — car ce cœur au moment de la mort
Redoute peu l'enfer, n'ayant plus de remord,
Sur sa destruction il a compté d'avance,
Raille un dieu patient qui dort sur sa vengeance ,
Un dieu qui n'a montre que dans l'obscurité
La route où nous pourrions trouver l'éternité.
LE NOVICE.
Mais que l'éternité se dresse au yeux du sage,
Et lui prenant la main ranime son courage,
Il grandira ses pas pour suivre ce géant,
Laissera dans la nuit s'abîmer le néant,
Et ne regrettant plus notre univers de fange
Prendra son vaste essor sur les ailes d'un ange !
LE MOINE. -
Ne me dis pas cela.— Si le saint monte au ciel,
Quels supplices alfreux sont dus aux criminels?
Une peiue sans fin s'apprête et puis l'accable.
-Souvent dans le désert un horison de sable
S'étale immense aux yeux troublés du pèlerin ;
Sur lui bouillonne un ciel arabe , un ciel d'airain.
Plus il presse les flancs du chameau qui se lasse ,
Plus semble s'élargir et s'allonger l'espace.
Cloué par le soleil lorsqu'il pense mourir
L'oasis qui surgit le distrait de souffrir.
Soudain fuit l'oasis. Le voyageur succombe ,
Rongé de faim, de soif, la tête dans la tombe,
Se tordant les deux mains , humant le feu de l'air ;
Il n'entend que son râle et ne voit-qu'un désert.
- Ainsi l'enfer béant hurle, gronde et menace ,
Nous pi esse, nous étreint, de son pied nous terrasse,
Tous , femmes comme enfans, hommes jeunes el vieux.
Partout des lacs ardens, tourbillons furieux ,
Eternelle fournaise où les âmes athées -
Sous le poids du péché luttçnt précipitées!.
L'enfer terrible mot! qui l'inventa ? qui donc
Du créateur osa défier le pardon ?
Etre damné ! brûler aux entrailles du monde!
De ses vils compagnons sentir le souffle immonde!
Avoir de châtiment un sinistre avenir ,
Et les recommencer sans qu'ils puissent finir !
Sur la lave de soufre haletant, frénétique,
Implorer son pardon. et pour réponse unique
Uu ange qui vous érie : On te l'avait prédit ! ,
Et le démon impur qui répèle : Maudit ■' - *
Le démon vous lançant l'éclair de sion- sourire
QUATRIÈME ANNÉE. — N° hh^
On s'abonne à Paris, rue Dauphine,
n° i 5, au premier, et danses départe-
mens chez les Directeurs des postes. Le
prix de l'abonnement ( payable d'a-
vance ) est de 0 fr. pour 3 mois i 20 fr.
pour 6 mois, et 40 fr. pour un an,—
1 fr. de plus par trimeslre pour les dé-
partemens ; 2 fr. pour l'étranger.
Ce Journal, spécialement consacré à
l'art dramatique , paraît les jeudi et di-
manche de chaque sémaine, et donne
seul les mises en scène des ouvrages
nouveaux. — Les réclamations, lettres ,
paquets; etc,, doivent êlre adressés
franc de port au Rédacteur en chef.
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DES THEATRES,
t~ K~JOURNAL ©ES ~a~ihë~&.~B~ -
FEïJJLLE OFFICIELLE DES THEATRES DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER.
Les bureaux de la Gazette des Théâtres sont ouverts tous les jours aux artistes, directeurs , hommes de lettres , qui auraient besoin
de renseignemens, ayis , consultations sur les théâtres de la France et de l'étranger , et en-général sur toutes les atiairep qui peu-
vent se rattacher d'une manière quelconque à la législation des tjiéàtres et a leur personnel.
LES DEUX TRAPISTES,
(Scène dramatique..)
est écrit. c'est à moi que la vengeance
est réservée, et c'est moi qui la ferai,
dit le Seigneur.
SAINT PAUL.
Un fj^oine debout dans une galerie. Il estréveur et mélancolique.
Un novice passe.
LE NOVICE.
Saint vieillard , oubliant le devoir de se taire
Qu'impose à ses reclus ce triste monastère :
Je viens, tremblant novice. Ouvre mon cœur , mes yeux,
Toi résigné, savant au grand livre des cieux.
— Souvent il m'a semblé", c'est peut-être ignorance,
Que pour un temps borné luit notre intelligence ;
Qu'ainsi le corps frappé, le souffle qui s'en va
Dans les airs s'évapore. et que tout finit là.
Que soinmes-nous ? poussière ou bloc ? la sépulture
Doit elle renfermer toute une créature?
Et le néant vient-il quand nous ne sommes plus
Broyer nos os, nos chairs, notre âme confondus ?.
, LE MOINE.
Il est faux qu'au-delà du sombre cimetière
La vie et se relève et recommence entière.
Notre âme est périssable , ami.
LE NOVICE.
Quoi! ces regards
Que les justes au ciel lèvent de toutes parts ,
Ces dogmes qu on répand , ces m ystiques prières
Et ce calme pieux qu au sein de leurs misères
Gardent les opprimés, rêvant de meilleurs jours,
Soins perdus! l'on mourrait pour toujours?
LE MOINE.
Pour toujours»
LE NOVICE.
La vertu serait donc un hochet inutile ?
LE MOINE,
Si le pçché hideux gangrène un cœur d'argile )
Qu'importe ? — car ce cœur au moment de la mort
Redoute peu l'enfer, n'ayant plus de remord,
Sur sa destruction il a compté d'avance,
Raille un dieu patient qui dort sur sa vengeance ,
Un dieu qui n'a montre que dans l'obscurité
La route où nous pourrions trouver l'éternité.
LE NOVICE.
Mais que l'éternité se dresse au yeux du sage,
Et lui prenant la main ranime son courage,
Il grandira ses pas pour suivre ce géant,
Laissera dans la nuit s'abîmer le néant,
Et ne regrettant plus notre univers de fange
Prendra son vaste essor sur les ailes d'un ange !
LE MOINE. -
Ne me dis pas cela.— Si le saint monte au ciel,
Quels supplices alfreux sont dus aux criminels?
Une peiue sans fin s'apprête et puis l'accable.
-Souvent dans le désert un horison de sable
S'étale immense aux yeux troublés du pèlerin ;
Sur lui bouillonne un ciel arabe , un ciel d'airain.
Plus il presse les flancs du chameau qui se lasse ,
Plus semble s'élargir et s'allonger l'espace.
Cloué par le soleil lorsqu'il pense mourir
L'oasis qui surgit le distrait de souffrir.
Soudain fuit l'oasis. Le voyageur succombe ,
Rongé de faim, de soif, la tête dans la tombe,
Se tordant les deux mains , humant le feu de l'air ;
Il n'entend que son râle et ne voit-qu'un désert.
- Ainsi l'enfer béant hurle, gronde et menace ,
Nous pi esse, nous étreint, de son pied nous terrasse,
Tous , femmes comme enfans, hommes jeunes el vieux.
Partout des lacs ardens, tourbillons furieux ,
Eternelle fournaise où les âmes athées -
Sous le poids du péché luttçnt précipitées!.
L'enfer terrible mot! qui l'inventa ? qui donc
Du créateur osa défier le pardon ?
Etre damné ! brûler aux entrailles du monde!
De ses vils compagnons sentir le souffle immonde!
Avoir de châtiment un sinistre avenir ,
Et les recommencer sans qu'ils puissent finir !
Sur la lave de soufre haletant, frénétique,
Implorer son pardon. et pour réponse unique
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