Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1932-01-08
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 janvier 1932 08 janvier 1932
Description : 1932/01/08 (Numéro 20037). 1932/01/08 (Numéro 20037).
Description : Note : Dernière éd. de Paris. Note : Dernière éd. de Paris.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
a
i LE PETIT PARISIEN
8-1-32
de la Guerre morts dans l'exercice de
leurs fonctions: le général Brun et M.
Berteaux et placé sur un catafalque.
Le public sera admis à défiler devant la
dépouille mortelle, de 12 heures à 19
heures, dans la journée d'aujourd'hui
vendredi, et de 8 heures à 19 heures
demain samedi. La garde du corps
qui, jusqu'à 8 heures du matin, doit
être assurée par quatre religieuses
sera confiée à partir du moment où il
sera exposé dans la salle du rez-de-
chaussée à deux officiers du cabinet
et des services et à deux fonctionnai-
res civils du Ministère. Les officiers
seront en grande tenue; les fonction-
naires en habit. Ils seront relevés
toutes les heures.
Le public qui voudra saluer la dé-
pouille mortelle pénétrera par le 14 de
la rue Saint-Dominique et sortira par
le 79 de la rue de l'Université.
Les obsèques
Le programme des obsèques n'est
pas encore arrêté. Cependant, nous
croyons pouvoir assurer qu'elles seront
Le prince héritier d'Ethlopie sortant du
ministère de la Guerre
célébrées dimanche matin aux Inva-
lides et la cérémonie religieuse il. la
chapelle Saint-Louis.
Pour se rendre de la rue Saint-
Dominique, le cortège funèbre passera
devant le ministère de la Guerre, bou-
levard Saint-Germain, et devant la
Chambre des députés, quai d'Orsay.
Le président du Conseil prononcera
un discours. Il y aura défilé des trou-
pes sur l'esplanade.
L'inhumation aura lieu lundi à
Revigny (Meuse).
Le deuil dans l'armée
M. Charles Dumont, ministre de la
Guerre par intérim, a, hier matin, dès
la première heure, adressé aux géné-
raux gouverneurs militaires de Paris,
Metz, Lyon et Strasbourg, aux géné-
raux commandant les régions Paris,
1" à 7. à 15. à 2a, aux géné-
raux commandants supérieurs des
troupes du Maroc, du Levant, de Tu-
nisie et des troupes coloniales dans la
métropole, le télégramme suivant
Le miniatre de la Marine, ministre
de la Guerre par intérim, a la douleur
de faire part à l'Armée de la mort de
M. André Maginot, ministre de la
tiuerre, qui vient d'être 6nievé par une
courte maladie, après avoir, jusqu'à la
dernière minute, conaaeré à l'armée et
au pays toutes ses forces et toutea ses
pensées.
Un deuxième télégramme aux
mêmes destinataires a été lancé par
M. Ch. Dumont. En voici le texte
Deuil militaire sera pris dans condi-
tions article 144 du service de place.
Drapeaux des établissements militaires
aeront mis en barne jusqu'au jour des
Obsèques inclusivement.
Les visites an ministère
Tous les, officiers du cabinet du
ministre se trouvaient dès hier matin
en grande tenue. Ils se tenaient dans
la cour du ministère et dans les cou-
loirs pour accueillir les personnalités
qui viennent signer les registres.
L'une des premières signatures est
celle de M. Paul Doumer, président de
la République. Suivent celles de
M. Pierre Laval, président du Conseil,
et de tous les membres du gouverne-
ment. Nous relevons également celles
des membres du corps diplomatique, du
maréchal Lyautey, du général Game-
Un, de M. Paul Painlevé, prédécesseur
de M. Maginot à la rue Saint-Domini-
que, de tous les généraux membres du
conseil supérieur de la guerre, qui se
présentent au ministère en grande
tenue.
Le prince héritier d'Abyssinie, qu'ac-
compagnait le sous-chef du protocole,
est venu signer très tôt dans la ma-
tinée.
M. Fernand Bouisson, président de
la Chambre des députés, est arrivé
vers 8 heures, et a été immédiatement
introduit dans la chambre où repose
M. Maginot. Il a exprimé à son entou-
rage les condoléances de la Chambre
des députés.
Arrivent ensuite successivement
MM. Albert Lebrun, président du Sé-
nat Jean Fabry, Henry-Pathé, Henry
Bérenger les maréchaux Franchet
d'Esperey et Pétain, les généraux Du-
bail, grand chancelier de la Légion
d'honneur Gouraud, Weygand, Guil-
lauinat, Ragueneau, Naulin; M. Gras-
sin, représentant M. Flandin, minis-
tre des Finances; les attachés mili-
taires de Grande-Bretagne, des Etats-
Unis, de Yougoslavie, d'Italie, de Bel-
gique l'ambassadeur de Turquie; MM.
Malvy, Steeg l'ambassadeur de Po-
logne M. Forster, chargé d'affaires
Feuilleton du Petit Parisien, 8-1-32
LE JUSTICIER
Grand roman inédit
par
Suzanne MILÀ
PREMIERE PARTIE
LA HAINE
V (suite)
Sous l'accusation
Il a voulu être mon guide, lui seul, et
Il l'a été. C'est lui, mon colonel, qui,
après les heures de caserne, de manceu-
vres, de travail, m'a appris à lire, à
écrire. La première phrase qu'il m'a
donnée comme modèle a été: «Le de-
voir et l'honneur sont les deux lois de la
vie. » Cette phrase que j'ai recopiée dix
fois, vingt fois en écolier, je ne la com-
prenais pas et pourtant, parce que mon
père l'avait tracée pour moi, elle pre-
nait instinctivement une grandeur mys-
tique qu'elle n'a jamais perdue. Plus
tard, mon père me l'a expliquée et je
retrouve encore dans ma mémoire et
j'y retrouverai toujours le souvenir de
la gravité poignante de sa parole quand
Il disait « Devoir. Honneur.- Son
Ame même montait à ses lèvres» Lors-
qu'il est mort.
La voix de Gerbier sombra. Il la raf-
fermit, mais ce fut en courbant la tête
Copyright by Suzanne Mila 1932. Tra-
fluctioa et reproduction interdites en tous
d'Allemagne le prince de Monaco, le
cardinal Verdier.
Notons encore les signatures des pré-
fets Chiappe et Renard, de MM. Gui-
chard, Latour, Michel, Joseph, du
général Tani, représentant les forces
aériennes japonaises auprès de la
Société des nations; de l'amiral Du-
rand-Viel, chef d'état-major général
de la marine; des délégués des asso-
ciations des anciens combattants et
des officiers de réserve, etc.
Les drapeaux en berne
M. Pierre Laval a donné des ins-
tructions pour que les drapeaux des
édifices publics soient mis en berne.
Le Président de la République
an ministère de la Guerre
A 12 h. 40, le Président de la Ré-
publique, qu'accompagne le général
Braconnier, chef de sa maison mili-
taire, arrive au ministère.
Reçu dès sa descente de voiture par
le général Requin, chef du cabinet
militaire, il est conduit aussitôt dans
la chambre mortuaire.
Sans prononcer un mot, M. Paul
Doumer s'incline devant le corps du
ministre, se recueille quelques ins-
tants, puis, avant de se retirer, pré-
sente ses condoléances à la mère du
ministre, à sa sœur et à sa fille.
L'EMOTION A LA CHAMBRE
La mort de M. André Maginot a
produit une vive émotion dans les cou-
loirs de la Chambre. Les députés pré-
sents, à quelque parti qu'ils appar-
tiennent, étaient unanimes à déplorer
la perte d'un homme politique dont la
vie tout entière avait été consacrée à
la défense des intérêts du pays. Cette
perte paraissait d'autant plus sensible
que l'on fondait les plus grands
espoirs sur les services que M. André
Maginot s'apprêtait encore à rendre à
la France, à l'occasion de la prochaine
conférence du désarmement.
Au début de sa séance d'hier après-
midi, M. Malvy s'est fait l'interprète
de ses collègues de la commission des
finances et a exprimé les regrets que
celle-ci éprouve du décès de M. Magi-
not, ministre de la Guerre.
LES CONDOLEANCES
M. Pierre Laval a reçu un grand
nombre de télégrammes de condo-
léances, notamment de M. Léon Dens,
ministre de la Défense nationale de
Belgique; de M. Pietro Gazzera, mi-
nistre de la Guerre d'Italie; du minis-
tre de la Guerre d'Espagne; de M.
Pilzusky, ministre des Affaires mili-
taires de Pologne; de M. Titulesco,
ministre de Roumanie à Londres; de
M. von Hœsch, ambassadeur d'Allema-
gne à Paris, actuellement à Berlin
de M. de Chlapowski, ambassadeur de
Pologne; du maréchal Lyautey; de
M. Carde, gouverneur général d'Algé-
rie de M. Henri Rossignol, président
de l'Union nationale des combattants;
de la Fédération départementale des
victimes de la Guerre d'Alger, etc.
Les loyers des chômeurs
L'Union centrale des locataires avait
convié toutes les organisations de loca-
taires à envoyer des délégués à une
réunion qu'elle organisait hier soir, 85,
rue Mademoiselle, pour examiner la
solution à donner à la situation des
chômeurs qui se trouvent dans l'im-
possibilité de payer leur terme. Au
cour de cette réunion qui eut lieu sous
la présidence de M. Gautherie, qu'as-
sistait le secrétaire de la propagande,
M. Aubel, on rappela tout d'abord que
des secours de loyers sont attribués
sur demande, dans les mairies, par les
bureaux de l'Assistance publiqne. Un
million a été ainsi réparti à Paris au
cours de l'année 1931 et le conseil mu-
nicipal vient de voter une nouvelle
provision pour en faveur des chô-
meurs complets ou partiels.
Les mêmes services attribuent aux
logeurs une allocation journalière de
2 francs à laquelle s'ajoutent 0,50 par
enfant au titre des prestations en na-
ture, à valoir sur le total du loyer des
chômeurs inscrits au fonds de chômage.
D'autre part, le préfet de la Seine
et le préfet de police se sont engagés
à n'autoriser aucune expulsion de loca-
taire chômeur.
Ces secours de loyer sont pris en
charge par la Ville de Paris et par le
département de la Seine sans aucune
participation de l'Etat qui, jusqu'à
maintenant, s'est refusé à y participer.
Après ce rappel de la situation
actuelle des locataires chômeurs, l'as-
semblée, qui comprenait de nombreux
délégués des associations de locatai-
res, a recherché par quels moyens on
pouvait remédier à la situation actuelle
et a finalement adopté le projet sui-
vant qui sera soumis par une déléga-
tion à l'assentiment du gouvernement
Tout chef de famille en chômage, ou
quand un membre de sa famille vivant
avec lui est en chômage étant bien
entendu que le concubinage notoire
sera assimilé à l'union légale sera
dispensé du paiement du terme de Jan-
vier et des termes précédemment im-
payés depuis le début de la crise. Une
loi ultérieure établira l'exonération du
paiement des termes impayés par les
chômeurs ci-dessus définis pendant la
durée de la crise. Elle fixera dans quelle
mesure, et sous quelle forme, les pro-
priétaires seraient indemnisés des ter-
mes impayés.
UN INCENDIE A COURBEVOIE
Un incendie dont on ignore les causes
s'est déclaré hier, vers 20 heures, à
Courbevoie dans un bâtiment dépen-
dant d'une fabrique d'éponges, 111, rue
de Bécon.
Bien que vivement combattu par les
pompiers de la localité et ceux des com-
munes voisines, le feu gagna bientôt
tous les bâtiments qui furent entière-
ment détruits.
sous le deuil de l'évocation qu'il reprit:
Lorsqu'il est mort, j'achevais ma
dernière année de Saint-Cyr et je pré-
parais mes examens de sortie. Lui qui,
depuis quatre jours, se savait perdu, il
avait exigé que l'on ne me prévint
pas tout de suite de son état, pour
que je ne fusse pas inquiété dans mon
travail. Stoïquement, il avait questionné
les médecins sur les heures qui lui res-
taient à vivre et quand il eut calculé
que je ne le reverrais pas vivant s'il
tardait davantage à m'appeler, Il per-
mit que l'on m'avertit. Quand j'arrivai
près de lui, il était à deux heures de
sa fin et jamais son visage n'avait été
aussi beau, malgré les ravages que le
mal y avait faits. Il souffrait, mais ne
se plaignait pas et il ne permettait pas
à la douleur de paraître sur ses traits.
11 donna des ordres pour que l'on nous
laissât seuls jusqu'au moment où il ne
serait plus, puis Il me fit asseoir près
de lui, Il m'interrogea sur mes études,
sur mes espérances et. comme je ne
parvenais pas à retenir mes larmes, il
me dit < Je te quitte aussi mon fils,
et cependant je ne pleure pas. Par-
lons en hommes. Dès que tu le pour-
ras. je veux que tu rentres à l'Ecole.
Là, tu te remettras, plus encore et mieux
que si je vivais, à la tâche que j'ai
interrompue le plus tard possible. Si,
parfois, ta peine était trop forte et
t'éloignait de ton travail, tu te dirais
que travailler c'est songer encore à moi.
Ma volonté est que tu te classes parmi
les premiers aux examens de sortie. Je
n'ai pu être, moi, que le commandant
Gerbier. Je veux que mon fils aille plus
loin et plus haut que moi– »
Dalban marqué de sang aux lèvres
et étouffant se tendait de toute sa
faiblesse, de tout son être vers les yaro-
La situation politique internationale
m. tum r>i la premi&ii rum m
Il est à craindre que la peau de
chagrin ne se rétrécisse une fois de
plus, que le problème des répara-
tions, de nouveau, soit réglé par un
compromis provisoire, que la solu-
tion soit encore ajournée et jus-
qu'au moment où elle deviendra
impossible. Alors, que l'on ne nous
parle plus de contrats et.de droit
La force d'inertie est une force,
comme les autres. Elle est, elle aussi,
la force. Ceux qui désirent le plus
ardemment la réconciliation des
peuples, une entente sincère avec
l'Allemagne sont ceux qui veulent
pour la France, sans recourir ni
à l'impérialisme ni au nationalis-
me, la part de justice à laquelle
elle a droit.
Par malheur, dans un autre do-
maine, la grande idée sur laquelle
est fondée la Société des nations
subit, elle aussi, une crise redouta-
ble que l'on ne pourrait nier sans
aveuglement. C'est notre deuxième
sujet d'angoisse. Parlons nettement.
L'occupation de Kingtchéou
achève la prise de possession par
l'empire du Soleil Levant de la Mand-
chourie, c'est-à-dire d'un territoire
qui représente un million de kilo-
mètres carrés et assemble environ
trente millions d'habitants. Ainsi se
termine l'histoire de « brigands »,
supérieurement présentée par les
cabinets Wakatsuki et Inukaï, et se
complète l'œuvre déjà fortement
amorcée par la prise de Tsitsikar.
La Société des nations est jouée
l'envoi d'observateurs ne pourra plus
être considéré que comme une en-
treprise de tourisme. Quel que soit
l'avenir, quelle que soit la forme
donnée par le Japon à sa mainmise,
qu'elle respecte ou non l'autonomie
apparente de la Mandchourie, un
avenir gros de menaces s'annonce.
Les Etats-Unis ne pourront se dé-
sintéresser du problème, au cas
même où ils désireraient le régler
seuls, par un privilège que l'on ne
saurait leur envier. Et il faudrait
beaucoup de naïveté pour croire que
la Russie soviétique ne surveille pas
dès maintenant l'angle critique où
se trouve encastrée sa position de
Vladivostok. Le Japon, lui, a marché
très vite déjà deux divisions tien-
nent fortement les chemins de fer
du Sud. Si l'on veut bien consulter
une carte, on comprendra ce que si-
gnifie la mainmise sur la ligne de
Kingtchéou à Chanhaïkouan, en
direction de Tien-Tsin. Chanhai-
kouan n'est plus qu'à 260 milles de
Pékin. Quant à la ville de Kou-
pangtseu, elle-même fortement te-
nue, c'est à la fois le dépôt du
matériel de chemin de fer, l'entrepôt
des graines oléagineuses de la ré-
1 gion et le point de départ de l'em-
branchement vers Ying-Kéou, c'est-
à-dire vers la mer. Voyons les faits
tels qu'ils sont dès maintenant, les
Japonais dominent tout le fond du
golfe du Tchéli on ne peut pas pen-
ser que ce soit uniquement pour y
organiser la pêche.
Nos diplomates voudront bien ne
pas oublier l'histoire de la Corée et
comment le Japon y est passé de la
protection à la possession directe,
depuis le traité de Portsmouth du
4 septembre 1905 (convention de
protectorat, arrivée du marquis Itô,
et, en 1910, union pure et simple
due la souveraineté au Japon). Quelle
sera, en Chine, la réaction contre les
faits nouveaux et contre l'échec des
décisions de la Société des nations ?
Il serait prématuré de le dire. Mais
les puissances auraient tort de croire
que même leur résignation aux faits
accomplis les dispenserait d'embar-
ras. La proclamation d'une préten-
due indépendance de la Mandchourie
créerait des problèmes de douanes
très redoutables sans parler de l'ac-
quittement des emprunts étrangers.
Les puissances expieront cruelle-
1 ment l'affaire de Mandchourie. Il ne
faut pas oublier que M. Eugène
Chen, rappelé aux Affaires étran-
t gères par le gouvernement de Nan-
̃ kin, est celui qui a repris la conces-
sion anglaise de Hankéou il faut
savoir que plusieurs des ministres
chinois actuels sont de notoires bol-
chevisants.
L'esprit le plus optimiste ne
pourrait donc voir s'ouvrir l'année
1932 sans constater le recul des
idées sur lesquelles étaient fondés
nos espoirs d'organisation interna-
tionale.
Quel sera, d'autre part, le sort
de la conférence prochaine du dé-
sarmement ? Une fois de plus, on
1 nous fait entrevoir des remises à
plus tard. On déclare déjà qu'il fau-
dra d'abord écouter beaucoup de
discours et entendre exposer beau-
les de Gerbier. Il voulut les Interrom-
pre.. Il balbutia
Mon colonel, je.-
Mais sa parole ne fut rien qu'un
gémissement indistinct que domina la
voix évocatrice et lente de Gerbier
Mon père prit enfin mes deux
mains entre les siennes et les serra. A
des signes que lui seul percevait, mais
qu'il me cachait, il avait compris que
la mort venait. Alors que j'esperais en-
core en quelques heures de vie et peut-
être même en un miracle, il se aavait
parvenu. lui, aux derniers instants et
aux derniers mots. Et ses derniers
mots sont le testament qu'il m'a laissé.
Les voici, mon colonel.
Gerbier releva la itête. Un orgueil
[ étincela dans ses yeux, vibra dans son
accent
Oui, les voici dans toute leur no-
blesse et tels qu'il les prononça:
< Accomplis plus que ton devoir par
crainte de ne pas donner assez de toi-
même. Aime ton honneur. Défends-le
jusqu'à la dernière goutte de ton sang..
Si tu étais menacé de perdre ou ta vie
ou ton honneur, n'hésite pas, car l'hé-
sitation serait sacrilège et sacrifle ta
vie, quels que soient les liens de ten-
dresse qui te rattachent à elle. N'ou-
blie jamais qu'une existence sans hon-
neur est le plus lâche des fardeaux.. »
Mon père s'est tu soudain, mais comme
ses yeux étaient restés ouverts, je n'ai
pas compris tout de suite qu'il avait
cessé de vivre. Son regard se fixait sur
la mort, comme il s'était fixé sur la
vie, loyalement, sans crainte. Et moi,
mon colonel, penché sur mon père mort,
je me suis répété à moi-même ses paro-
les suprêmes pour en faire mon evan-
i gile et ma fol– A mon père qui ne
m'entendait plus, j'ai promia d'être ce
qu'il avait voulu que je sois- Cette pro-
coup de vérités premières on nom-
mera des vice-présidents, des se-
crétaires, tout un état-major on
constituera des commissions. Cet
effort accompli, on s'ajournera,
Pour nous, à titre personnel, nous
répétons que nous ne croyons pas <
à la sécurité par le désarmement
partiel ou même total. L'égalité •
numérique de deux contingents mi-
litaires ne crée pas l'égalité vraie
Cent mille soldats de carrière valent
plus que cent mille conscrits du
service d'un an. La technique inter-
vient avec son dynamisme. Même
privée d'armée, une nation dotée
d'une puissante aviation commer-
ciale ou d'une forte industrie chi-
mique peut «instruire sa voisine. Je
ne crois qu'à une organisation in-
ternationale de la sécurité, par voie
d'entente mutuelle, suivant les prin-
cipes énoncés dans le protocole de
1924.
Nos idées sont-elles justes ? On
voit, du moins, qu'elles sont claires
et cohérentes. Elles se rattachent
toutes à la défense de l'ordre inter-
national, du droit international
d'une morale internationale dont
chaque nation, petite ou grande, se-
rait la bénéficiaire. L'année 1932
verra-t-elle un retour à ce program-
me ou l'accentuation des divergen-
ces créées en 1931 par les particula-
rismes nationaux ? L'avenir, seul,
le dira. Ed. H.
M. Constantin Argetoiano
ministre roumain des Finances
sera aujourd'hui à Paris
M. Constantin Argetoiano, ministre
des Finances et. par intérim, ministre
de l'Intérieur de Roumanie, arrivera
cet après-midi à Paris, venant de Rome.
Grand et fort, large d'épaules, la tête
toute blanche, supportée par un cou
de taureau, le nez bourbonien, les yeux
pétillants d'intelligence et de malice,
M. Argetoiano compte parmi les hom-
mes politiques roumains les plus habiles.
Agé de soixante ans, il a fait à Paris
presque toutes ses études et pris dans
nos facultés tous ses diplômes. C'est
dire qu'il parle notre langue avec
autant d'aisance qu'un Français. Doc-
teur en médecine, il aime à rappeler
à ce propos qu'il fut le condisciple de
Léon Daudet il cumule avec ce
titre ceux de docteur en droit et de
licencié ès-lettres.
Ce n'est, toutefois, ni vers la méde-
cine, ni vers le barreau que, rentré en
Roumanie, il oriente sa vie, mais vers
la diplomatie. Et c'est vers la France
que celle-ci le dirige. En 1913, Il est,
en effet, conseiller à la légation de
Paris.
C'est alors que le démon de la poli-
tique le mord. Il quitte la carrière pour
se présenter au Sénat, est élu et s'at-
tache à Take Ionesco et à Nicolas
Filipesco, auprès de qui il devait pren-
dre bientôt une part active à l'action
qui allait amener l'entrée de la Rou-
manie dans la guerre aux côtés de la
France et de ses alliés.
Depuis, il n'a pour ainsi dire pas
cessé de jouer, dans son pays, un rôle
de premier plan. Il a été ministre de
i'Aericulture. dei
l'Intérieur, de la
Justice, des Finan-
ces, des Affaires
étrangères. On lui
a parfois reproché
sa versatilité. qui
l'a poussé à entrer
successivement
dans presque tous
les partis le
parti libéral notam-
ment, auprès de
MM. Vlntlla Bra-
tiano et Duca
et qui a déchaîné
contre lui pas mal
d'animosites.
Ses adversaires
eux-mêmes s'accor-
dent cependant à
lui reconnaître, en
même temps qu'une remarquable Intel-
ligence, et un grand talent d'orateur,
un sens particulièrement aigu des
affaires et une compétence spéciale en
matière économique et financière.
C'est justement à ce double point de
vue qu'il vient s'entretenir avec les
membres du gouvernements et les hom-
mes politiques français, après avoir,
dit-on, conclu à Rome, plusieurs ac-
cords relatifs au pétrole, aux céréales
et aux bois roumains. Albert Juixien.
Un exposé de M. Joseph Denais
sur l'Imprimerie nationale
Poursuivant l'examen des budgets de
dépenses, la commission des finances a
examiné, hier, sur le rapport de M. Jo-
seph Denais, le budget de l'Imprimerie
nationale.
C'est un formidable atelier que l'éta-
blissement de la rue de la Convention
il n'occupe pas moins de 1.537 per-
sonnes (au 1" décembre), après en
avoir occupé jusqu'à 1.747 le 1er sep-
tembre.
Son chiffre d'affaires moyen semble
devoir atteindre 7.500.000 francs par
mois 90 millions par an. L'Impri-
merie nationale absorbe pour 40 mil-
lions de francs de papier et paie 32 mil-
lions de francs de traitements et de
salaires.
Elle réalise des bénéflces 3 à 4 mil-
lions en moyenne. Mais comme sa clien-
v tèle est limitée, pour 99 aux minis-
tères et administrations publiques, ces
bénéfices ne représentent pas un véri-
table enrichissement pour les contri-
buables.
messe, je l'ai tenue à lui et à moi. J'al
toujours accompli mon devoir. J'ai
toujours aimé mon honneur. Et c'est
moi, moi, que Dalban ose accuser de
crime-
Tout à l'heure, il avait relevé la tête.
Maintenant, il se redressa de toute sa
taille. Et, ainsi dresse devant l'accu-
sation, la défiant et la méprisant, il
acheva
Allons donc Ce crime, ce n'est
pas seulement contre lui que je l'aurai
commis, mais contre mon père et con-
tre les miens. Je suis innocent. Hier,
quand nous nous battions, Dalban cher-
chait à me tuer. Aujourd'hui, si le
projet de duel que nous avions formé
avait pu se réaliser, il aurait encore
cherché à me tuer. En ce moment, il
tente de m'assassiner, lui qui m'accuse
d'assassinat Voilà, mon colonel, ce que
j'avais à dire. J'attends avec confiance
que vous me jugiez.
VI
Le jugement du colonel Fabre
Pendant quelques secondes, la cham-
bre rentra dans le silence. Le colonel
Fabre. dont le re^rd s'était posé sur
la tache de lumière que faisait la lampe
au bord du lit, songeait, sans que l'ex-
pression de son visage trahit le secret
de sa méditation. Dalban s'était remis
à griffer les draps de sa main droite
avec son geste d'agonisant, et la buée,
sur ses lèvres, était devenue plus rouge.
Il aurait voulu parler, il ne put que
gémir. Il entrevoyait, ployée vers lui, la
silhouette attentive du major Deville.
mais il ne regardait, au fond de la
brume qui couvrait ses yeux que le
colonel Fabre–
II le vit n'avancer et Il tenta de se
soulever, comme pour aller au-devant
de Iuf. Il n'y parvint pas- lA poids
L'insigne
les combattants volontaires,
L'annonce du concours ouvert par le
3etit Parisiett entre tous les artistes
'rançais et anciens combattants pour
'adoption d'un insigne propre aux
combattants volontaires, parue dans
iotre numéro du 22 décembre, nous
raut déjà une importante correspon-
lance.
On nous demande de préciser le
iens, le symbole qu'il convient de dont
1er à cet insigne, car les volontaires
reulent un < insigne parlant » suffi-
lamment expressif pour être connu et
•econnu aisément de tous.
H importe de traduire avec force et
implicite le sacrifice spontané et désin-
;éressé des volontaires pour la patrle,
'abnégation civique d'un homme pour
son pays.
Nous nous fions, pour cela, au talent,
l'inspiration de nos artistes. Le
:hamp le plus vaste leur est ouvert et
sous ne saurions les enfermer dans
les règles par trop étroites.
Qu'ils prennent comme < type >
'insigne officiel de notre aviation mili-
taire une couronne de chêne et de
laurier traversée de deux ailes dé-
sloyées.
L'insigne, pensons-nous, doit être
rond, en métal ajouré et à deux tons,
barré d'un symbole évoquant le geste
lu volontaire.
Il sera édité en petit module de
2 cm. 5 environ, pour être porté quo-
tidiennement à la boutonnière, et en
grand module de 5 cm. environ, porté
sur le côté gauche de la poitrine dans
les cérémonies et manifestations d'an-
ciens combattants.
Au surplus, les concurrents trouve-
ront à la Fédération des combattants
volontaires, 7, rue de la Pépinière, à
Paris, toutes les indications et rensei-
gnements propres à guider leur inspi-
ration.
Règlement du concours. Date
d'ouverture 6 janvier. Date de clô-
ture 15 février 1932.
Envoi des projets. Fédération
nationale des combattants volontaires,
7, rue de la Pépinière, Paris (VIII*).
N. B. Obligatoirement, les des-
sins et maquettes devront avoir 10 cen-
timètres de côté.
Ce concours est doté de nombreux
prix premier prix 4.000 francs, en
espèces; deuxième prix 3.000 francs;
troisième prix 1.500 francs; qua-
trième prix 1.000 francs; cinquième
prix 500 francs.
Au delà du cinquième prix, des mé-
dailles d'or, argent et bronze, spécia-
lement gravées à leur nom, seront dé-
cernées aux auteurs des envois les plus
remarquables.
Le Petit Partsien, Excelsior et le
Miroir du Monde donneront les cli-
chés des cinq envois retenus par le
jury.
Les envois retenus seront la pro-
priété de la Fédération nationale des
combattants volontaires qui les fera
éditer à ses frais et sous la signature
de leur auteur.
Le jury pourra demander aux au-
teurs d'apporter des modifications à
leurs projets.
Et chaque artiste pourra soumettre
plusieurs projets.
Le jury est composé d'artistes émi-
nents, de membres de l'Institut et de
l'Académie des beaux-arts, dessina-
teurs, peintres et statuaires au talent
incontesté MM. Jean Boucher, Abel
Faivre, Lucien Jonas, Georges Scott,
Lucien Simon, Sem, Moreau-Vautier.
Un accord franco roumain
à propos du pétrole ?
Les négociations poursuivies entre
la France et la Roumanie, en vue de
développer les relations des deux pays
en matière de pétrole, viennent d'abou-
tir à une heureuse conclusion.
L'accord a été signé, hier, par
M. Mrazec, ancien ministre du Com-
merce et de l'Industrie, pour la Rou-
manie, et par M. Louis Pineau, direc-
teur de l'Office national des combus-
tibles liquides, pour la France.
Mouvement diplomatique
et consulaire
Le ministère des Affaires étrangères
communique un important mouvement
diplomatique et consulaire où nous re-
levons les nominations suivantes:
M. Jeesé-Curedy est nommé minjstre
de France à Lisbonne, et M. Labonne
quitte la résidence générale du Maroc
pour le poste de ministre à Mexico.
M. Le Mallier, consul général, qui
exerçait les fonctions de ministre à la
Paz, est chargé des fonctions de minis-
tre résidant au Pérou. Il est remplacé
en Bolivie par M. Mongendre, qui quitte
le consulat général de New-York, où
lui succède M. Ferry de Fontnouvelle
M. Dard, ministre à Belgrade, ainsi
que M. Lecomte, ministre au Centre-
Amérique, sont admis à faire valoir
leurs droits à la retraite.
M. Marchat, sous-chef de cabinet du
ministre, est placé à la disposition de
la résidence générale à Rabat.
Mgr Vidal, recteur de Saint-Yves-des-
Bretons, à Rome, est nommé consul-
teur canoniste de l'ambassade de Fran-
ce près le Saint-Siège
UN DEMENT TUE SA FEMME
A COUPS DE BATON
Nevers, 7 janvier (dép. Petit Parisien.)
Dans une crise de folie furieuse, Ni-
colas Diard, soixante-seize ans, demeu-
rant à AUlgny en Morvan, a tué à
coups de bâton sur la tête sa femme,
âgée de soixante-quinze ans. Diard a
été conduit à la prison de Château-
Chinon.
qui écrasait sa poitrine le maintenait
sur le lit, allongé. Il put cependant dire,
dans un trouble gémissemeat
Ecoutez. Ecoutez.
Ne parlez que pour me répondre,
dit le colonel Fabre en se plaçant entre
le blessé et Gerbier.
Comme son visage, sa voix ne per-
mettait pas de lire sa pensée. Il ajouta:
Vous avez entendu la défense du
lieutenant Gerbier ?
Oui, mon colonel.
Vous l'accusez et Il nie. Cest une
accusation capitale que vous avez
portée.
Oui, colonel.
En avez-vous mesuré toutes les
conséquences?
Oui, mon colonel.
Elle peut conduire celui contre qui
vous la formulez devant un conseil de
guerre. à une condamnation infâme,
au déshonneur mortel d'une dégrada-
tion.
Un filet de sang filtra au coin de la
bouche qui mentait. Quand le major
Deville l'eut effacé doucement, le colo-
nel Fabre reprit avec une lenteur solen-
nelle
Est-Il vrai que Gerbier, armé, vous
ait poursuivi, vous, désarmé ?
C'est vrai.
Est-il vrai que, vous ayant traqué,
il ait choisi sur votre poitrine la place
qui rendrait son coup d'épée le plus
sûrement mortel ?.
Le sang qui, maintenant, affluait, spu-
meux, aux lèvres de Dalban, l'empê-
cha de parler. Il l'essuya de sa main
qu'il laissa retomber, tachée de rouge,
sur les draps, puis il répondit, dans
un murmure éteint
La commission des finances
a examiné hier
le budget de la Guerre 1
La commission des finances a com-
meacé la discussion du budget de la 4
Guerre, rapporté par M. Bouilloux-La-
font, dans une atmosphère d'intimité
en dehors du président et du rappor-
teur général, seuls les membres de la
majorité gouvernementale étaient pré-
sents. Dans la seconde partie de la
séance seulement, les partis de gauche
ont eu des représentants.
Au cours de la discussion générale,
de très intéressants échanges de vues
ont eu lieu sur les conditions dans les-
quelles devaient être assurées la dé-
fense nationale, la sécurité des frontiè-
res, la reconstitution des stocks. MM.
Malvy, Lamoureux, Delesalle, Joseph
Denais, Patenôtre-Desnoyers et, au
nom de la commission de l'Armée,
M. Ernest Flandin ayant été entendus,
il est décidé en principe que diverses
questions seront posées au président
du Conseil.
Le budget de la Guerre, cette année,
accuse une augmentation de 186 mil-
lions sur le chiffre de l'an dernier.
Cette augmentation est la conséquence
de l'application de la loi d'un an
(+ 113 millions) et d'acquisition de ma-
tériels neufs (+ 117 millions), mais
l'abaissement des prix de certains ap-
provisionnements compense, pour par-
tie, ces majorations.
Le total des crédits demandés pour
l'année budgétaire 1932, comprenant
neuf mois seulement, est de 3.925 mil-
lions. Ce chiffre n'est d'ailleurs pas
comparable à celui du budget précé-
dent car il y a de nombreux transferts
de crédit d'un département ministériel
à un autre.
On peut signaler l'augmentation des
indemnités pour charges de famille
(+ 2.702.590 francs).
Les effectifs prévus s'élèvent pour la
garde républicaine à 73 officiers, 2.915
sous-officiers et 787 chevaux pour la
gendarmerie départementale et la
garde républicaine mobile, à 1.096 offi-
ciers, 36.009 sous-officiers, 13.336 che-
vaux.
Parmi les renseignements donnés
par le distingué rapporteur, M. Bouil-
loux Latent, retenons celui ci A
l'heure actuelle, 1.635.000 demandes de
la carte du combattant ont été adres-
sées au ministère de la Guerre.
L'examen des chapitres a été très
sévèrement fait et le total des réduc-
tions opérées approchera de 70 mil-
lions.
LE CAMBRIOLEUR
GEORGES ROCHE
DEVANT_LE JURY
Les trois cambrioleurs qui compa-
raissaient, hier, devant le jury Fran-
cis Roche, Georges Houchon et la
femme de ce dernier, née Gilberte
Girard, ont à répondre de vingt et un
crimes et délits. S'ils n'ont tué per-
sonne, si leurs vols même n'eussent pas
suffi à leur valoir les honneurs de la
cour d'assises, le parquet a néanmoins
retenu contre eux la circonstance
aggravante de coalition de malfaiteurs.
Et quarante-sept témoins ont été con-
voqués. Aussi les débats risquent-ils
de se prolonger jusqu'à la fin de la
semaine.
Mais la personnalité de l'un des
accusés, Francis Roche, né au Havre
et fils d'un officier de marine, donne
à cette suite monotone de méfaits un
relief inattendu.
Francis Roche est bachelier Il a
péniblement fait ses études au collège
de Dieppe, ce qui ne l'empêcha pas de
mal tourner plus tard. On sait par ail-
leurs qu'il partagea son temps, en pri-
son, entre la littérature et les échecs
il écrivait de longues diatribes contre
ses juges et contre le parquet.
Je ne comprends pas pourquoi je
comparais ici s'écrie-t-il. Les vols et
recels que j'ai commis ne sont que
des délits et devraient me valoir le
seul titre de prévenu. Au lieu de cela,
je suis accusé
On devine que ce sont là des propos
apprêtés, et bientôt on en aura la
preuve. Roche, en effet, va se lancer
dans un long discours, décidé à exposer
aux jurés toute sa vie.
On passe enfin à l'interrogatoire de
ses complices, Houchon et sa femme.
Ce malandrin s'était surtout spécialisé
à l'appartement vide », c'est-à-dire
qu'il cambriolait le logis de personnes
absentes. Sa femme, parfois, l'accompa-
gnait.
On entend les témoins. Aux nom-
breuses personnes qui se plaignent
d'avoir été volées, M" Jean Charles
Legrand, Gaston Weill et Thaon po-
sent d'habiles questions, mais qui atté-
nuent peu l'effet désastreux produit
par cette si longue suite de méfaits.
Eug. Quinchk.
UN « OFFICE DU NIGER »
EST INSTITUÉ
Sur la proposition de M. Paul Ray-
naud, ministre des Colonies, le Prési-
dent de la République vient de signer
un décret instituant un « Office du
Niger », doté de la personnalité civile
et de l'autonomie financière.
Cet organisme, placé sous l'autorité
du gouverneur général, sera dirigé par
un directeur, assisté d'un conseil d'ad-
ministration. Ce conseil groupera, outre
les fonctionnaires représentant le mi-
nistère et l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, des personnalités précieuses par
leur science ou par leur connaissance
des affaires. Deux membres indigènes
en feront partie. Un sénateur et un
député assureront le contrôle du paie-
ment et apporteront à l'office le con-
cours des Chambres. Une pareille
assemblée ne peut se réunir qu'à Pa-
ris aussi un comité de surveillance
locale, sous la présidence du lieutenant-
gouverneur du Soudan, assurera sur
place le contrôle de la gestion du direc-
teur.
L'Office sera chargé de toutes les
études, travaux et opérations d'établis-
sement ou d'exploitation se rapportant
à l'équipement hydraulique et agricole
de la vallée du Niger.
creusaient. Son sang continuait de cou-
ler.
Afflrmez-vous. reprit le colonel,
que le coup dont.
Plus haut. Je n'entends pas.- dit
Dalban.
Entre les deux phrases, son souffle
était devenu un râle qui se prolongea.
Affirmez-vous, repéta le colonel
Fabre en haussant la voix, que le coup
dont vous accusez le lieutenant Gerbier
n'a pu être porté accidentellement ?.-
Les paupières de Dalban étaient clo-
ses, comme soudées. Sa réponse passa,
voilée, hachée, mourante sur son sang.
Oui. j'affirme. Assassinat. Coup
prémédité. Ass.
Il ne termina pas le mot et sa main,
celle qui griffait les draps, s'immobilisa
tout a coup. Sa bouche crispée se
détendit. Il se tut. Seul le glissement
de son sang sur sa bouche ressembla
à un signe de vie.
Syncope cardiaque, diagnostiqua
le major Deville après une brève aus-
cultation. A mon avis, ce sera la der-
nière et je crois que le lieutenant Dal-
ban passera, sans s'être à nouveau ré-
veilté, de la prostration à la mort.
Sera-ce dans quelques minutes, sera-ce
dans quelques heures, je ne le sais,
mais la fin ne me parait plus douteuse
maintenant.
D'un regard, le colonel Fabre appela
Gerbier, puis il le précéda dans le salon
obscur. Là. quand il eut fait briller la
lampe électrique sur la commode et
qu'il eut fermé la porte qui les séparait
de Dalban, il dit avec une sévérité dis-
tante
Voici mes ordres.
L'intonation était si brève, si sèche,
que Gerbier connut nouveau cette
anxiété qui la peignait tout à l'heure,
avant qu. il n'entrât dans la chambre-
Nos ÉCHOS
Aujourd'hui
La flamme du Souvenir sera ravivée pal*:
l'Association des A. E. de j'Ecole des?
hautes études commerciales.
cérémonie religieuse Messe du bout de
l'an pour le maréchal JolTre, 11 h., Inva-
lides.
ïéonions d'ueieaa combattant» sa- et
R. A. L.. 20 h. 30, rue Saint-
Lazare. 304- R. 1., 32- et
R. I. T., 20 h. 30, Zimmer (Châtelet).
et 282 R. L. 20 h. 30, 6, rue Martel.
150" et 350* R. I., 21 h., 28. boulevard
de Strasbourg:. 297' R. I. et 108*
R. I. T., 21 h., 4, rue Saint-Denis.
R. I., 21 h., 3 bis, rue de la Chaussée-
d'Antin.
Œuvre du pot-an-feu pour les vieux Noël
des enfanta abandonnés, 74, rue Dens
fert-Rochereau.
Heetinc des syndicats des employés et des
coiffeurs, 20 h. 30. Bourse du travail
(salle Jean-Jaurès).
Diner Arts et lettrée. 19 h. 45.
A l'Elysée, le Président de la Répu-
blique et Mme Paul Doumer ont reçu
hier après-midi le duc et la duchesse
de Brabant.
M. André Fraaçois-Poncet, ambas-
sadeur de France à Berlin, est arrivé
hier à Paris. Il a été reçu dans la soi-
rée par M. Pierre Laval.
M. Robert Le Guay est nommé agent
de change près la Bourse de Paris en
remplacement de M. Louis Le Guay,
démissionnaire.
M. Degoul, inspecteur des tabacs k
Périgueux, est nommé directeur de
culture et des magasins des tabacs à
Cahors.
La section Intellectuelle et artistique
du comité France-Amérique a donné
son vingt-quatrième dîner, sous la pré-
sidence de M. Georges Dumas, vice-
président du comité, et a reçu M. Lu-
cien Simon, de l'Académie des beaux-
arts, et M. André Siegfried, professeur
à l'Ecole des sciences politiques.
L'Académie a ainsi défini, hier, pour
son dictionnaire, le mot pastiche
Imitation à s'y méprendre de la ma-
nière d'un artiste ou d'un écrivain, soit
par jeu, soit pour suggérer la critique
des procédés que l'on contrefait.
Le c bon à tirer de la grammaire
sera donné jeudi.
HAUSSE DE QUALITE, BAISSE DE
PRIX
Pour alimenter leurs ateliers en pé-
riode de morte-saison, les Grands Maga-
sins du Louvre vous offrent dès main-
tenant, à leur rayon de tailleurs pour
hommes, l'occasion d'être parfaite-
ment habillés. Les cours les plus bas
actuellement atteints leur permettent
de mettre en vente de coupe et de
façon irréprochables des vêtements
de qualité supérieure et meilleur mar-
ché que ceux de l'an passé. C'est ainsi
que le Louvre vous propose complet
veston, 475 fr., valeur 600 fr.; pardes-
sus, 445 fr., valeur, 560 fr.
D'une solidité proverbiale, tel est le
bon linge blanchi sur pré de la Société
Linvosges (Le Linge des Vosges) de
Gérardmer. Sa grande vente de blanc
comportant une baisse considérable,
rencontre le plus grand succès. Echan-
tillons et catalogue Ne 62 franco, ou,
si vous habitez Paris, faites commode.
ment votre choix à sa succursale,
11, rue de la Pépinière.
Peut-être, dans la hâte des achats
de vos cadeaux du Jour de l'An, avez-
vous choisi votre BIJOU BURMA avec
trop de précipitation, et aimeriez-vous,
maintenant, le changer. BuRmA, qui a
toujours le plaisir d'aller au-devant des
désirs de sa clientèle, vous invite cor-
dialement à le faire, à n'importe lequel
de ses magasins, 15, Bd de la Made-
leine, 8, Bd des Capucines, 8, Bd des
Italiens, Marseille, 5, rue Ferréol.
AU « JOURNAL OFFICIEL »
Avis aux Importateurs aux termes du-
quel le contingent trimestriel, pour la pé-
riode du 1" janvier au 31 mars inclus,
afférent aux poissons secs, salés ou fu-
més harengs en filets et harengs autre-
ment préparés, secs ou fumés, et kippers
(ne 46 du tarif) est actuellement épuisé
pour la Grande-Bretagne. En conséquence,
les produits susvisés originaires de la
Grande-Bretagne ne pourront plus être im-
portés en France jusqu'au 31 mars 1932
inclus.
Pendant qu'il parlait et luttait avec
les mots les plus forts que sa sincérité
pût imaginer, elle s'était dissipée, cette
mauvaise sensation d'angoisse. Il lui
semblait Impossible que son chef aimé,
vénéré, jute, ne le crût pas. Et même
lorsque Dalban, sous des questions pré-
cises, avait renouvelé son accusation,
'tl avait gardé toute sa foi dans l'ab-
solution de son juge. Et voici que.
Vous allez vous rendre sur-le-
champ aux bureaux de la justice mili-
| taire à la place et vous vous consti-
tuerez prisonnier.
Un désespoir ravagea le visage et la
voix de Gerbier.
Ainsi, mon colonel, murmura-t-il,
vous ne me croyez pas ?
Si j'avais un fils et qu'il soit accusé
comme vous l'êtes, je ne le croirais
pas.
Et pourtant, je suis innocent.
D'autres que moi, réunis en conseil
de guerre, en décideront définitive-
ment.
Mais vous, mon colonel, vous me
condamnez ?
Oui.
Alors, je suis perdu. perdu. dit
Gerbier si bas qu'il paraissait ne par-
1 1er qu'à soi seul.- Si vous. mon colo-
nel, qui me connaissez, vous près de
qui j'ai servi, vous me condamnez ainsi,
comment d'autres juges, pour qui je
ne serai qu'un étranger, pourraient-ils
jamais croire en moi et m'innocenter ?–
Oui, je suis perdu, perdu.
Il passa ses deux mains sur ses yeux,
de ce geste lent et vague qui dissipe
au réveil les brumes des mauvais rêves,
puis, découvrant à nouveau le déses-
poir de sa face, il murmura en homme
traqué qui cherche une issue
suivre.)
i LE PETIT PARISIEN
8-1-32
de la Guerre morts dans l'exercice de
leurs fonctions: le général Brun et M.
Berteaux et placé sur un catafalque.
Le public sera admis à défiler devant la
dépouille mortelle, de 12 heures à 19
heures, dans la journée d'aujourd'hui
vendredi, et de 8 heures à 19 heures
demain samedi. La garde du corps
qui, jusqu'à 8 heures du matin, doit
être assurée par quatre religieuses
sera confiée à partir du moment où il
sera exposé dans la salle du rez-de-
chaussée à deux officiers du cabinet
et des services et à deux fonctionnai-
res civils du Ministère. Les officiers
seront en grande tenue; les fonction-
naires en habit. Ils seront relevés
toutes les heures.
Le public qui voudra saluer la dé-
pouille mortelle pénétrera par le 14 de
la rue Saint-Dominique et sortira par
le 79 de la rue de l'Université.
Les obsèques
Le programme des obsèques n'est
pas encore arrêté. Cependant, nous
croyons pouvoir assurer qu'elles seront
Le prince héritier d'Ethlopie sortant du
ministère de la Guerre
célébrées dimanche matin aux Inva-
lides et la cérémonie religieuse il. la
chapelle Saint-Louis.
Pour se rendre de la rue Saint-
Dominique, le cortège funèbre passera
devant le ministère de la Guerre, bou-
levard Saint-Germain, et devant la
Chambre des députés, quai d'Orsay.
Le président du Conseil prononcera
un discours. Il y aura défilé des trou-
pes sur l'esplanade.
L'inhumation aura lieu lundi à
Revigny (Meuse).
Le deuil dans l'armée
M. Charles Dumont, ministre de la
Guerre par intérim, a, hier matin, dès
la première heure, adressé aux géné-
raux gouverneurs militaires de Paris,
Metz, Lyon et Strasbourg, aux géné-
raux commandant les régions Paris,
1" à 7. à 15. à 2a, aux géné-
raux commandants supérieurs des
troupes du Maroc, du Levant, de Tu-
nisie et des troupes coloniales dans la
métropole, le télégramme suivant
Le miniatre de la Marine, ministre
de la Guerre par intérim, a la douleur
de faire part à l'Armée de la mort de
M. André Maginot, ministre de la
tiuerre, qui vient d'être 6nievé par une
courte maladie, après avoir, jusqu'à la
dernière minute, conaaeré à l'armée et
au pays toutes ses forces et toutea ses
pensées.
Un deuxième télégramme aux
mêmes destinataires a été lancé par
M. Ch. Dumont. En voici le texte
Deuil militaire sera pris dans condi-
tions article 144 du service de place.
Drapeaux des établissements militaires
aeront mis en barne jusqu'au jour des
Obsèques inclusivement.
Les visites an ministère
Tous les, officiers du cabinet du
ministre se trouvaient dès hier matin
en grande tenue. Ils se tenaient dans
la cour du ministère et dans les cou-
loirs pour accueillir les personnalités
qui viennent signer les registres.
L'une des premières signatures est
celle de M. Paul Doumer, président de
la République. Suivent celles de
M. Pierre Laval, président du Conseil,
et de tous les membres du gouverne-
ment. Nous relevons également celles
des membres du corps diplomatique, du
maréchal Lyautey, du général Game-
Un, de M. Paul Painlevé, prédécesseur
de M. Maginot à la rue Saint-Domini-
que, de tous les généraux membres du
conseil supérieur de la guerre, qui se
présentent au ministère en grande
tenue.
Le prince héritier d'Abyssinie, qu'ac-
compagnait le sous-chef du protocole,
est venu signer très tôt dans la ma-
tinée.
M. Fernand Bouisson, président de
la Chambre des députés, est arrivé
vers 8 heures, et a été immédiatement
introduit dans la chambre où repose
M. Maginot. Il a exprimé à son entou-
rage les condoléances de la Chambre
des députés.
Arrivent ensuite successivement
MM. Albert Lebrun, président du Sé-
nat Jean Fabry, Henry-Pathé, Henry
Bérenger les maréchaux Franchet
d'Esperey et Pétain, les généraux Du-
bail, grand chancelier de la Légion
d'honneur Gouraud, Weygand, Guil-
lauinat, Ragueneau, Naulin; M. Gras-
sin, représentant M. Flandin, minis-
tre des Finances; les attachés mili-
taires de Grande-Bretagne, des Etats-
Unis, de Yougoslavie, d'Italie, de Bel-
gique l'ambassadeur de Turquie; MM.
Malvy, Steeg l'ambassadeur de Po-
logne M. Forster, chargé d'affaires
Feuilleton du Petit Parisien, 8-1-32
LE JUSTICIER
Grand roman inédit
par
Suzanne MILÀ
PREMIERE PARTIE
LA HAINE
V (suite)
Sous l'accusation
Il a voulu être mon guide, lui seul, et
Il l'a été. C'est lui, mon colonel, qui,
après les heures de caserne, de manceu-
vres, de travail, m'a appris à lire, à
écrire. La première phrase qu'il m'a
donnée comme modèle a été: «Le de-
voir et l'honneur sont les deux lois de la
vie. » Cette phrase que j'ai recopiée dix
fois, vingt fois en écolier, je ne la com-
prenais pas et pourtant, parce que mon
père l'avait tracée pour moi, elle pre-
nait instinctivement une grandeur mys-
tique qu'elle n'a jamais perdue. Plus
tard, mon père me l'a expliquée et je
retrouve encore dans ma mémoire et
j'y retrouverai toujours le souvenir de
la gravité poignante de sa parole quand
Il disait « Devoir. Honneur.- Son
Ame même montait à ses lèvres» Lors-
qu'il est mort.
La voix de Gerbier sombra. Il la raf-
fermit, mais ce fut en courbant la tête
Copyright by Suzanne Mila 1932. Tra-
fluctioa et reproduction interdites en tous
d'Allemagne le prince de Monaco, le
cardinal Verdier.
Notons encore les signatures des pré-
fets Chiappe et Renard, de MM. Gui-
chard, Latour, Michel, Joseph, du
général Tani, représentant les forces
aériennes japonaises auprès de la
Société des nations; de l'amiral Du-
rand-Viel, chef d'état-major général
de la marine; des délégués des asso-
ciations des anciens combattants et
des officiers de réserve, etc.
Les drapeaux en berne
M. Pierre Laval a donné des ins-
tructions pour que les drapeaux des
édifices publics soient mis en berne.
Le Président de la République
an ministère de la Guerre
A 12 h. 40, le Président de la Ré-
publique, qu'accompagne le général
Braconnier, chef de sa maison mili-
taire, arrive au ministère.
Reçu dès sa descente de voiture par
le général Requin, chef du cabinet
militaire, il est conduit aussitôt dans
la chambre mortuaire.
Sans prononcer un mot, M. Paul
Doumer s'incline devant le corps du
ministre, se recueille quelques ins-
tants, puis, avant de se retirer, pré-
sente ses condoléances à la mère du
ministre, à sa sœur et à sa fille.
L'EMOTION A LA CHAMBRE
La mort de M. André Maginot a
produit une vive émotion dans les cou-
loirs de la Chambre. Les députés pré-
sents, à quelque parti qu'ils appar-
tiennent, étaient unanimes à déplorer
la perte d'un homme politique dont la
vie tout entière avait été consacrée à
la défense des intérêts du pays. Cette
perte paraissait d'autant plus sensible
que l'on fondait les plus grands
espoirs sur les services que M. André
Maginot s'apprêtait encore à rendre à
la France, à l'occasion de la prochaine
conférence du désarmement.
Au début de sa séance d'hier après-
midi, M. Malvy s'est fait l'interprète
de ses collègues de la commission des
finances et a exprimé les regrets que
celle-ci éprouve du décès de M. Magi-
not, ministre de la Guerre.
LES CONDOLEANCES
M. Pierre Laval a reçu un grand
nombre de télégrammes de condo-
léances, notamment de M. Léon Dens,
ministre de la Défense nationale de
Belgique; de M. Pietro Gazzera, mi-
nistre de la Guerre d'Italie; du minis-
tre de la Guerre d'Espagne; de M.
Pilzusky, ministre des Affaires mili-
taires de Pologne; de M. Titulesco,
ministre de Roumanie à Londres; de
M. von Hœsch, ambassadeur d'Allema-
gne à Paris, actuellement à Berlin
de M. de Chlapowski, ambassadeur de
Pologne; du maréchal Lyautey; de
M. Carde, gouverneur général d'Algé-
rie de M. Henri Rossignol, président
de l'Union nationale des combattants;
de la Fédération départementale des
victimes de la Guerre d'Alger, etc.
Les loyers des chômeurs
L'Union centrale des locataires avait
convié toutes les organisations de loca-
taires à envoyer des délégués à une
réunion qu'elle organisait hier soir, 85,
rue Mademoiselle, pour examiner la
solution à donner à la situation des
chômeurs qui se trouvent dans l'im-
possibilité de payer leur terme. Au
cour de cette réunion qui eut lieu sous
la présidence de M. Gautherie, qu'as-
sistait le secrétaire de la propagande,
M. Aubel, on rappela tout d'abord que
des secours de loyers sont attribués
sur demande, dans les mairies, par les
bureaux de l'Assistance publiqne. Un
million a été ainsi réparti à Paris au
cours de l'année 1931 et le conseil mu-
nicipal vient de voter une nouvelle
provision pour en faveur des chô-
meurs complets ou partiels.
Les mêmes services attribuent aux
logeurs une allocation journalière de
2 francs à laquelle s'ajoutent 0,50 par
enfant au titre des prestations en na-
ture, à valoir sur le total du loyer des
chômeurs inscrits au fonds de chômage.
D'autre part, le préfet de la Seine
et le préfet de police se sont engagés
à n'autoriser aucune expulsion de loca-
taire chômeur.
Ces secours de loyer sont pris en
charge par la Ville de Paris et par le
département de la Seine sans aucune
participation de l'Etat qui, jusqu'à
maintenant, s'est refusé à y participer.
Après ce rappel de la situation
actuelle des locataires chômeurs, l'as-
semblée, qui comprenait de nombreux
délégués des associations de locatai-
res, a recherché par quels moyens on
pouvait remédier à la situation actuelle
et a finalement adopté le projet sui-
vant qui sera soumis par une déléga-
tion à l'assentiment du gouvernement
Tout chef de famille en chômage, ou
quand un membre de sa famille vivant
avec lui est en chômage étant bien
entendu que le concubinage notoire
sera assimilé à l'union légale sera
dispensé du paiement du terme de Jan-
vier et des termes précédemment im-
payés depuis le début de la crise. Une
loi ultérieure établira l'exonération du
paiement des termes impayés par les
chômeurs ci-dessus définis pendant la
durée de la crise. Elle fixera dans quelle
mesure, et sous quelle forme, les pro-
priétaires seraient indemnisés des ter-
mes impayés.
UN INCENDIE A COURBEVOIE
Un incendie dont on ignore les causes
s'est déclaré hier, vers 20 heures, à
Courbevoie dans un bâtiment dépen-
dant d'une fabrique d'éponges, 111, rue
de Bécon.
Bien que vivement combattu par les
pompiers de la localité et ceux des com-
munes voisines, le feu gagna bientôt
tous les bâtiments qui furent entière-
ment détruits.
sous le deuil de l'évocation qu'il reprit:
Lorsqu'il est mort, j'achevais ma
dernière année de Saint-Cyr et je pré-
parais mes examens de sortie. Lui qui,
depuis quatre jours, se savait perdu, il
avait exigé que l'on ne me prévint
pas tout de suite de son état, pour
que je ne fusse pas inquiété dans mon
travail. Stoïquement, il avait questionné
les médecins sur les heures qui lui res-
taient à vivre et quand il eut calculé
que je ne le reverrais pas vivant s'il
tardait davantage à m'appeler, Il per-
mit que l'on m'avertit. Quand j'arrivai
près de lui, il était à deux heures de
sa fin et jamais son visage n'avait été
aussi beau, malgré les ravages que le
mal y avait faits. Il souffrait, mais ne
se plaignait pas et il ne permettait pas
à la douleur de paraître sur ses traits.
11 donna des ordres pour que l'on nous
laissât seuls jusqu'au moment où il ne
serait plus, puis Il me fit asseoir près
de lui, Il m'interrogea sur mes études,
sur mes espérances et. comme je ne
parvenais pas à retenir mes larmes, il
me dit < Je te quitte aussi mon fils,
et cependant je ne pleure pas. Par-
lons en hommes. Dès que tu le pour-
ras. je veux que tu rentres à l'Ecole.
Là, tu te remettras, plus encore et mieux
que si je vivais, à la tâche que j'ai
interrompue le plus tard possible. Si,
parfois, ta peine était trop forte et
t'éloignait de ton travail, tu te dirais
que travailler c'est songer encore à moi.
Ma volonté est que tu te classes parmi
les premiers aux examens de sortie. Je
n'ai pu être, moi, que le commandant
Gerbier. Je veux que mon fils aille plus
loin et plus haut que moi– »
Dalban marqué de sang aux lèvres
et étouffant se tendait de toute sa
faiblesse, de tout son être vers les yaro-
La situation politique internationale
m. tum r>i la premi&ii rum m
Il est à craindre que la peau de
chagrin ne se rétrécisse une fois de
plus, que le problème des répara-
tions, de nouveau, soit réglé par un
compromis provisoire, que la solu-
tion soit encore ajournée et jus-
qu'au moment où elle deviendra
impossible. Alors, que l'on ne nous
parle plus de contrats et.de droit
La force d'inertie est une force,
comme les autres. Elle est, elle aussi,
la force. Ceux qui désirent le plus
ardemment la réconciliation des
peuples, une entente sincère avec
l'Allemagne sont ceux qui veulent
pour la France, sans recourir ni
à l'impérialisme ni au nationalis-
me, la part de justice à laquelle
elle a droit.
Par malheur, dans un autre do-
maine, la grande idée sur laquelle
est fondée la Société des nations
subit, elle aussi, une crise redouta-
ble que l'on ne pourrait nier sans
aveuglement. C'est notre deuxième
sujet d'angoisse. Parlons nettement.
L'occupation de Kingtchéou
achève la prise de possession par
l'empire du Soleil Levant de la Mand-
chourie, c'est-à-dire d'un territoire
qui représente un million de kilo-
mètres carrés et assemble environ
trente millions d'habitants. Ainsi se
termine l'histoire de « brigands »,
supérieurement présentée par les
cabinets Wakatsuki et Inukaï, et se
complète l'œuvre déjà fortement
amorcée par la prise de Tsitsikar.
La Société des nations est jouée
l'envoi d'observateurs ne pourra plus
être considéré que comme une en-
treprise de tourisme. Quel que soit
l'avenir, quelle que soit la forme
donnée par le Japon à sa mainmise,
qu'elle respecte ou non l'autonomie
apparente de la Mandchourie, un
avenir gros de menaces s'annonce.
Les Etats-Unis ne pourront se dé-
sintéresser du problème, au cas
même où ils désireraient le régler
seuls, par un privilège que l'on ne
saurait leur envier. Et il faudrait
beaucoup de naïveté pour croire que
la Russie soviétique ne surveille pas
dès maintenant l'angle critique où
se trouve encastrée sa position de
Vladivostok. Le Japon, lui, a marché
très vite déjà deux divisions tien-
nent fortement les chemins de fer
du Sud. Si l'on veut bien consulter
une carte, on comprendra ce que si-
gnifie la mainmise sur la ligne de
Kingtchéou à Chanhaïkouan, en
direction de Tien-Tsin. Chanhai-
kouan n'est plus qu'à 260 milles de
Pékin. Quant à la ville de Kou-
pangtseu, elle-même fortement te-
nue, c'est à la fois le dépôt du
matériel de chemin de fer, l'entrepôt
des graines oléagineuses de la ré-
1 gion et le point de départ de l'em-
branchement vers Ying-Kéou, c'est-
à-dire vers la mer. Voyons les faits
tels qu'ils sont dès maintenant, les
Japonais dominent tout le fond du
golfe du Tchéli on ne peut pas pen-
ser que ce soit uniquement pour y
organiser la pêche.
Nos diplomates voudront bien ne
pas oublier l'histoire de la Corée et
comment le Japon y est passé de la
protection à la possession directe,
depuis le traité de Portsmouth du
4 septembre 1905 (convention de
protectorat, arrivée du marquis Itô,
et, en 1910, union pure et simple
due la souveraineté au Japon). Quelle
sera, en Chine, la réaction contre les
faits nouveaux et contre l'échec des
décisions de la Société des nations ?
Il serait prématuré de le dire. Mais
les puissances auraient tort de croire
que même leur résignation aux faits
accomplis les dispenserait d'embar-
ras. La proclamation d'une préten-
due indépendance de la Mandchourie
créerait des problèmes de douanes
très redoutables sans parler de l'ac-
quittement des emprunts étrangers.
Les puissances expieront cruelle-
1 ment l'affaire de Mandchourie. Il ne
faut pas oublier que M. Eugène
Chen, rappelé aux Affaires étran-
t gères par le gouvernement de Nan-
̃ kin, est celui qui a repris la conces-
sion anglaise de Hankéou il faut
savoir que plusieurs des ministres
chinois actuels sont de notoires bol-
chevisants.
L'esprit le plus optimiste ne
pourrait donc voir s'ouvrir l'année
1932 sans constater le recul des
idées sur lesquelles étaient fondés
nos espoirs d'organisation interna-
tionale.
Quel sera, d'autre part, le sort
de la conférence prochaine du dé-
sarmement ? Une fois de plus, on
1 nous fait entrevoir des remises à
plus tard. On déclare déjà qu'il fau-
dra d'abord écouter beaucoup de
discours et entendre exposer beau-
les de Gerbier. Il voulut les Interrom-
pre.. Il balbutia
Mon colonel, je.-
Mais sa parole ne fut rien qu'un
gémissement indistinct que domina la
voix évocatrice et lente de Gerbier
Mon père prit enfin mes deux
mains entre les siennes et les serra. A
des signes que lui seul percevait, mais
qu'il me cachait, il avait compris que
la mort venait. Alors que j'esperais en-
core en quelques heures de vie et peut-
être même en un miracle, il se aavait
parvenu. lui, aux derniers instants et
aux derniers mots. Et ses derniers
mots sont le testament qu'il m'a laissé.
Les voici, mon colonel.
Gerbier releva la itête. Un orgueil
[ étincela dans ses yeux, vibra dans son
accent
Oui, les voici dans toute leur no-
blesse et tels qu'il les prononça:
< Accomplis plus que ton devoir par
crainte de ne pas donner assez de toi-
même. Aime ton honneur. Défends-le
jusqu'à la dernière goutte de ton sang..
Si tu étais menacé de perdre ou ta vie
ou ton honneur, n'hésite pas, car l'hé-
sitation serait sacrilège et sacrifle ta
vie, quels que soient les liens de ten-
dresse qui te rattachent à elle. N'ou-
blie jamais qu'une existence sans hon-
neur est le plus lâche des fardeaux.. »
Mon père s'est tu soudain, mais comme
ses yeux étaient restés ouverts, je n'ai
pas compris tout de suite qu'il avait
cessé de vivre. Son regard se fixait sur
la mort, comme il s'était fixé sur la
vie, loyalement, sans crainte. Et moi,
mon colonel, penché sur mon père mort,
je me suis répété à moi-même ses paro-
les suprêmes pour en faire mon evan-
i gile et ma fol– A mon père qui ne
m'entendait plus, j'ai promia d'être ce
qu'il avait voulu que je sois- Cette pro-
coup de vérités premières on nom-
mera des vice-présidents, des se-
crétaires, tout un état-major on
constituera des commissions. Cet
effort accompli, on s'ajournera,
Pour nous, à titre personnel, nous
répétons que nous ne croyons pas <
à la sécurité par le désarmement
partiel ou même total. L'égalité •
numérique de deux contingents mi-
litaires ne crée pas l'égalité vraie
Cent mille soldats de carrière valent
plus que cent mille conscrits du
service d'un an. La technique inter-
vient avec son dynamisme. Même
privée d'armée, une nation dotée
d'une puissante aviation commer-
ciale ou d'une forte industrie chi-
mique peut «instruire sa voisine. Je
ne crois qu'à une organisation in-
ternationale de la sécurité, par voie
d'entente mutuelle, suivant les prin-
cipes énoncés dans le protocole de
1924.
Nos idées sont-elles justes ? On
voit, du moins, qu'elles sont claires
et cohérentes. Elles se rattachent
toutes à la défense de l'ordre inter-
national, du droit international
d'une morale internationale dont
chaque nation, petite ou grande, se-
rait la bénéficiaire. L'année 1932
verra-t-elle un retour à ce program-
me ou l'accentuation des divergen-
ces créées en 1931 par les particula-
rismes nationaux ? L'avenir, seul,
le dira. Ed. H.
M. Constantin Argetoiano
ministre roumain des Finances
sera aujourd'hui à Paris
M. Constantin Argetoiano, ministre
des Finances et. par intérim, ministre
de l'Intérieur de Roumanie, arrivera
cet après-midi à Paris, venant de Rome.
Grand et fort, large d'épaules, la tête
toute blanche, supportée par un cou
de taureau, le nez bourbonien, les yeux
pétillants d'intelligence et de malice,
M. Argetoiano compte parmi les hom-
mes politiques roumains les plus habiles.
Agé de soixante ans, il a fait à Paris
presque toutes ses études et pris dans
nos facultés tous ses diplômes. C'est
dire qu'il parle notre langue avec
autant d'aisance qu'un Français. Doc-
teur en médecine, il aime à rappeler
à ce propos qu'il fut le condisciple de
Léon Daudet il cumule avec ce
titre ceux de docteur en droit et de
licencié ès-lettres.
Ce n'est, toutefois, ni vers la méde-
cine, ni vers le barreau que, rentré en
Roumanie, il oriente sa vie, mais vers
la diplomatie. Et c'est vers la France
que celle-ci le dirige. En 1913, Il est,
en effet, conseiller à la légation de
Paris.
C'est alors que le démon de la poli-
tique le mord. Il quitte la carrière pour
se présenter au Sénat, est élu et s'at-
tache à Take Ionesco et à Nicolas
Filipesco, auprès de qui il devait pren-
dre bientôt une part active à l'action
qui allait amener l'entrée de la Rou-
manie dans la guerre aux côtés de la
France et de ses alliés.
Depuis, il n'a pour ainsi dire pas
cessé de jouer, dans son pays, un rôle
de premier plan. Il a été ministre de
i'Aericulture. dei
l'Intérieur, de la
Justice, des Finan-
ces, des Affaires
étrangères. On lui
a parfois reproché
sa versatilité. qui
l'a poussé à entrer
successivement
dans presque tous
les partis le
parti libéral notam-
ment, auprès de
MM. Vlntlla Bra-
tiano et Duca
et qui a déchaîné
contre lui pas mal
d'animosites.
Ses adversaires
eux-mêmes s'accor-
dent cependant à
lui reconnaître, en
même temps qu'une remarquable Intel-
ligence, et un grand talent d'orateur,
un sens particulièrement aigu des
affaires et une compétence spéciale en
matière économique et financière.
C'est justement à ce double point de
vue qu'il vient s'entretenir avec les
membres du gouvernements et les hom-
mes politiques français, après avoir,
dit-on, conclu à Rome, plusieurs ac-
cords relatifs au pétrole, aux céréales
et aux bois roumains. Albert Juixien.
Un exposé de M. Joseph Denais
sur l'Imprimerie nationale
Poursuivant l'examen des budgets de
dépenses, la commission des finances a
examiné, hier, sur le rapport de M. Jo-
seph Denais, le budget de l'Imprimerie
nationale.
C'est un formidable atelier que l'éta-
blissement de la rue de la Convention
il n'occupe pas moins de 1.537 per-
sonnes (au 1" décembre), après en
avoir occupé jusqu'à 1.747 le 1er sep-
tembre.
Son chiffre d'affaires moyen semble
devoir atteindre 7.500.000 francs par
mois 90 millions par an. L'Impri-
merie nationale absorbe pour 40 mil-
lions de francs de papier et paie 32 mil-
lions de francs de traitements et de
salaires.
Elle réalise des bénéflces 3 à 4 mil-
lions en moyenne. Mais comme sa clien-
v tèle est limitée, pour 99 aux minis-
tères et administrations publiques, ces
bénéfices ne représentent pas un véri-
table enrichissement pour les contri-
buables.
messe, je l'ai tenue à lui et à moi. J'al
toujours accompli mon devoir. J'ai
toujours aimé mon honneur. Et c'est
moi, moi, que Dalban ose accuser de
crime-
Tout à l'heure, il avait relevé la tête.
Maintenant, il se redressa de toute sa
taille. Et, ainsi dresse devant l'accu-
sation, la défiant et la méprisant, il
acheva
Allons donc Ce crime, ce n'est
pas seulement contre lui que je l'aurai
commis, mais contre mon père et con-
tre les miens. Je suis innocent. Hier,
quand nous nous battions, Dalban cher-
chait à me tuer. Aujourd'hui, si le
projet de duel que nous avions formé
avait pu se réaliser, il aurait encore
cherché à me tuer. En ce moment, il
tente de m'assassiner, lui qui m'accuse
d'assassinat Voilà, mon colonel, ce que
j'avais à dire. J'attends avec confiance
que vous me jugiez.
VI
Le jugement du colonel Fabre
Pendant quelques secondes, la cham-
bre rentra dans le silence. Le colonel
Fabre. dont le re^rd s'était posé sur
la tache de lumière que faisait la lampe
au bord du lit, songeait, sans que l'ex-
pression de son visage trahit le secret
de sa méditation. Dalban s'était remis
à griffer les draps de sa main droite
avec son geste d'agonisant, et la buée,
sur ses lèvres, était devenue plus rouge.
Il aurait voulu parler, il ne put que
gémir. Il entrevoyait, ployée vers lui, la
silhouette attentive du major Deville.
mais il ne regardait, au fond de la
brume qui couvrait ses yeux que le
colonel Fabre–
II le vit n'avancer et Il tenta de se
soulever, comme pour aller au-devant
de Iuf. Il n'y parvint pas- lA poids
L'insigne
les combattants volontaires,
L'annonce du concours ouvert par le
3etit Parisiett entre tous les artistes
'rançais et anciens combattants pour
'adoption d'un insigne propre aux
combattants volontaires, parue dans
iotre numéro du 22 décembre, nous
raut déjà une importante correspon-
lance.
On nous demande de préciser le
iens, le symbole qu'il convient de dont
1er à cet insigne, car les volontaires
reulent un < insigne parlant » suffi-
lamment expressif pour être connu et
•econnu aisément de tous.
H importe de traduire avec force et
implicite le sacrifice spontané et désin-
;éressé des volontaires pour la patrle,
'abnégation civique d'un homme pour
son pays.
Nous nous fions, pour cela, au talent,
l'inspiration de nos artistes. Le
:hamp le plus vaste leur est ouvert et
sous ne saurions les enfermer dans
les règles par trop étroites.
Qu'ils prennent comme < type >
'insigne officiel de notre aviation mili-
taire une couronne de chêne et de
laurier traversée de deux ailes dé-
sloyées.
L'insigne, pensons-nous, doit être
rond, en métal ajouré et à deux tons,
barré d'un symbole évoquant le geste
lu volontaire.
Il sera édité en petit module de
2 cm. 5 environ, pour être porté quo-
tidiennement à la boutonnière, et en
grand module de 5 cm. environ, porté
sur le côté gauche de la poitrine dans
les cérémonies et manifestations d'an-
ciens combattants.
Au surplus, les concurrents trouve-
ront à la Fédération des combattants
volontaires, 7, rue de la Pépinière, à
Paris, toutes les indications et rensei-
gnements propres à guider leur inspi-
ration.
Règlement du concours. Date
d'ouverture 6 janvier. Date de clô-
ture 15 février 1932.
Envoi des projets. Fédération
nationale des combattants volontaires,
7, rue de la Pépinière, Paris (VIII*).
N. B. Obligatoirement, les des-
sins et maquettes devront avoir 10 cen-
timètres de côté.
Ce concours est doté de nombreux
prix premier prix 4.000 francs, en
espèces; deuxième prix 3.000 francs;
troisième prix 1.500 francs; qua-
trième prix 1.000 francs; cinquième
prix 500 francs.
Au delà du cinquième prix, des mé-
dailles d'or, argent et bronze, spécia-
lement gravées à leur nom, seront dé-
cernées aux auteurs des envois les plus
remarquables.
Le Petit Partsien, Excelsior et le
Miroir du Monde donneront les cli-
chés des cinq envois retenus par le
jury.
Les envois retenus seront la pro-
priété de la Fédération nationale des
combattants volontaires qui les fera
éditer à ses frais et sous la signature
de leur auteur.
Le jury pourra demander aux au-
teurs d'apporter des modifications à
leurs projets.
Et chaque artiste pourra soumettre
plusieurs projets.
Le jury est composé d'artistes émi-
nents, de membres de l'Institut et de
l'Académie des beaux-arts, dessina-
teurs, peintres et statuaires au talent
incontesté MM. Jean Boucher, Abel
Faivre, Lucien Jonas, Georges Scott,
Lucien Simon, Sem, Moreau-Vautier.
Un accord franco roumain
à propos du pétrole ?
Les négociations poursuivies entre
la France et la Roumanie, en vue de
développer les relations des deux pays
en matière de pétrole, viennent d'abou-
tir à une heureuse conclusion.
L'accord a été signé, hier, par
M. Mrazec, ancien ministre du Com-
merce et de l'Industrie, pour la Rou-
manie, et par M. Louis Pineau, direc-
teur de l'Office national des combus-
tibles liquides, pour la France.
Mouvement diplomatique
et consulaire
Le ministère des Affaires étrangères
communique un important mouvement
diplomatique et consulaire où nous re-
levons les nominations suivantes:
M. Jeesé-Curedy est nommé minjstre
de France à Lisbonne, et M. Labonne
quitte la résidence générale du Maroc
pour le poste de ministre à Mexico.
M. Le Mallier, consul général, qui
exerçait les fonctions de ministre à la
Paz, est chargé des fonctions de minis-
tre résidant au Pérou. Il est remplacé
en Bolivie par M. Mongendre, qui quitte
le consulat général de New-York, où
lui succède M. Ferry de Fontnouvelle
M. Dard, ministre à Belgrade, ainsi
que M. Lecomte, ministre au Centre-
Amérique, sont admis à faire valoir
leurs droits à la retraite.
M. Marchat, sous-chef de cabinet du
ministre, est placé à la disposition de
la résidence générale à Rabat.
Mgr Vidal, recteur de Saint-Yves-des-
Bretons, à Rome, est nommé consul-
teur canoniste de l'ambassade de Fran-
ce près le Saint-Siège
UN DEMENT TUE SA FEMME
A COUPS DE BATON
Nevers, 7 janvier (dép. Petit Parisien.)
Dans une crise de folie furieuse, Ni-
colas Diard, soixante-seize ans, demeu-
rant à AUlgny en Morvan, a tué à
coups de bâton sur la tête sa femme,
âgée de soixante-quinze ans. Diard a
été conduit à la prison de Château-
Chinon.
qui écrasait sa poitrine le maintenait
sur le lit, allongé. Il put cependant dire,
dans un trouble gémissemeat
Ecoutez. Ecoutez.
Ne parlez que pour me répondre,
dit le colonel Fabre en se plaçant entre
le blessé et Gerbier.
Comme son visage, sa voix ne per-
mettait pas de lire sa pensée. Il ajouta:
Vous avez entendu la défense du
lieutenant Gerbier ?
Oui, mon colonel.
Vous l'accusez et Il nie. Cest une
accusation capitale que vous avez
portée.
Oui, colonel.
En avez-vous mesuré toutes les
conséquences?
Oui, mon colonel.
Elle peut conduire celui contre qui
vous la formulez devant un conseil de
guerre. à une condamnation infâme,
au déshonneur mortel d'une dégrada-
tion.
Un filet de sang filtra au coin de la
bouche qui mentait. Quand le major
Deville l'eut effacé doucement, le colo-
nel Fabre reprit avec une lenteur solen-
nelle
Est-Il vrai que Gerbier, armé, vous
ait poursuivi, vous, désarmé ?
C'est vrai.
Est-il vrai que, vous ayant traqué,
il ait choisi sur votre poitrine la place
qui rendrait son coup d'épée le plus
sûrement mortel ?.
Le sang qui, maintenant, affluait, spu-
meux, aux lèvres de Dalban, l'empê-
cha de parler. Il l'essuya de sa main
qu'il laissa retomber, tachée de rouge,
sur les draps, puis il répondit, dans
un murmure éteint
La commission des finances
a examiné hier
le budget de la Guerre 1
La commission des finances a com-
meacé la discussion du budget de la 4
Guerre, rapporté par M. Bouilloux-La-
font, dans une atmosphère d'intimité
en dehors du président et du rappor-
teur général, seuls les membres de la
majorité gouvernementale étaient pré-
sents. Dans la seconde partie de la
séance seulement, les partis de gauche
ont eu des représentants.
Au cours de la discussion générale,
de très intéressants échanges de vues
ont eu lieu sur les conditions dans les-
quelles devaient être assurées la dé-
fense nationale, la sécurité des frontiè-
res, la reconstitution des stocks. MM.
Malvy, Lamoureux, Delesalle, Joseph
Denais, Patenôtre-Desnoyers et, au
nom de la commission de l'Armée,
M. Ernest Flandin ayant été entendus,
il est décidé en principe que diverses
questions seront posées au président
du Conseil.
Le budget de la Guerre, cette année,
accuse une augmentation de 186 mil-
lions sur le chiffre de l'an dernier.
Cette augmentation est la conséquence
de l'application de la loi d'un an
(+ 113 millions) et d'acquisition de ma-
tériels neufs (+ 117 millions), mais
l'abaissement des prix de certains ap-
provisionnements compense, pour par-
tie, ces majorations.
Le total des crédits demandés pour
l'année budgétaire 1932, comprenant
neuf mois seulement, est de 3.925 mil-
lions. Ce chiffre n'est d'ailleurs pas
comparable à celui du budget précé-
dent car il y a de nombreux transferts
de crédit d'un département ministériel
à un autre.
On peut signaler l'augmentation des
indemnités pour charges de famille
(+ 2.702.590 francs).
Les effectifs prévus s'élèvent pour la
garde républicaine à 73 officiers, 2.915
sous-officiers et 787 chevaux pour la
gendarmerie départementale et la
garde républicaine mobile, à 1.096 offi-
ciers, 36.009 sous-officiers, 13.336 che-
vaux.
Parmi les renseignements donnés
par le distingué rapporteur, M. Bouil-
loux Latent, retenons celui ci A
l'heure actuelle, 1.635.000 demandes de
la carte du combattant ont été adres-
sées au ministère de la Guerre.
L'examen des chapitres a été très
sévèrement fait et le total des réduc-
tions opérées approchera de 70 mil-
lions.
LE CAMBRIOLEUR
GEORGES ROCHE
DEVANT_LE JURY
Les trois cambrioleurs qui compa-
raissaient, hier, devant le jury Fran-
cis Roche, Georges Houchon et la
femme de ce dernier, née Gilberte
Girard, ont à répondre de vingt et un
crimes et délits. S'ils n'ont tué per-
sonne, si leurs vols même n'eussent pas
suffi à leur valoir les honneurs de la
cour d'assises, le parquet a néanmoins
retenu contre eux la circonstance
aggravante de coalition de malfaiteurs.
Et quarante-sept témoins ont été con-
voqués. Aussi les débats risquent-ils
de se prolonger jusqu'à la fin de la
semaine.
Mais la personnalité de l'un des
accusés, Francis Roche, né au Havre
et fils d'un officier de marine, donne
à cette suite monotone de méfaits un
relief inattendu.
Francis Roche est bachelier Il a
péniblement fait ses études au collège
de Dieppe, ce qui ne l'empêcha pas de
mal tourner plus tard. On sait par ail-
leurs qu'il partagea son temps, en pri-
son, entre la littérature et les échecs
il écrivait de longues diatribes contre
ses juges et contre le parquet.
Je ne comprends pas pourquoi je
comparais ici s'écrie-t-il. Les vols et
recels que j'ai commis ne sont que
des délits et devraient me valoir le
seul titre de prévenu. Au lieu de cela,
je suis accusé
On devine que ce sont là des propos
apprêtés, et bientôt on en aura la
preuve. Roche, en effet, va se lancer
dans un long discours, décidé à exposer
aux jurés toute sa vie.
On passe enfin à l'interrogatoire de
ses complices, Houchon et sa femme.
Ce malandrin s'était surtout spécialisé
à l'appartement vide », c'est-à-dire
qu'il cambriolait le logis de personnes
absentes. Sa femme, parfois, l'accompa-
gnait.
On entend les témoins. Aux nom-
breuses personnes qui se plaignent
d'avoir été volées, M" Jean Charles
Legrand, Gaston Weill et Thaon po-
sent d'habiles questions, mais qui atté-
nuent peu l'effet désastreux produit
par cette si longue suite de méfaits.
Eug. Quinchk.
UN « OFFICE DU NIGER »
EST INSTITUÉ
Sur la proposition de M. Paul Ray-
naud, ministre des Colonies, le Prési-
dent de la République vient de signer
un décret instituant un « Office du
Niger », doté de la personnalité civile
et de l'autonomie financière.
Cet organisme, placé sous l'autorité
du gouverneur général, sera dirigé par
un directeur, assisté d'un conseil d'ad-
ministration. Ce conseil groupera, outre
les fonctionnaires représentant le mi-
nistère et l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, des personnalités précieuses par
leur science ou par leur connaissance
des affaires. Deux membres indigènes
en feront partie. Un sénateur et un
député assureront le contrôle du paie-
ment et apporteront à l'office le con-
cours des Chambres. Une pareille
assemblée ne peut se réunir qu'à Pa-
ris aussi un comité de surveillance
locale, sous la présidence du lieutenant-
gouverneur du Soudan, assurera sur
place le contrôle de la gestion du direc-
teur.
L'Office sera chargé de toutes les
études, travaux et opérations d'établis-
sement ou d'exploitation se rapportant
à l'équipement hydraulique et agricole
de la vallée du Niger.
creusaient. Son sang continuait de cou-
ler.
Afflrmez-vous. reprit le colonel,
que le coup dont.
Plus haut. Je n'entends pas.- dit
Dalban.
Entre les deux phrases, son souffle
était devenu un râle qui se prolongea.
Affirmez-vous, repéta le colonel
Fabre en haussant la voix, que le coup
dont vous accusez le lieutenant Gerbier
n'a pu être porté accidentellement ?.-
Les paupières de Dalban étaient clo-
ses, comme soudées. Sa réponse passa,
voilée, hachée, mourante sur son sang.
Oui. j'affirme. Assassinat. Coup
prémédité. Ass.
Il ne termina pas le mot et sa main,
celle qui griffait les draps, s'immobilisa
tout a coup. Sa bouche crispée se
détendit. Il se tut. Seul le glissement
de son sang sur sa bouche ressembla
à un signe de vie.
Syncope cardiaque, diagnostiqua
le major Deville après une brève aus-
cultation. A mon avis, ce sera la der-
nière et je crois que le lieutenant Dal-
ban passera, sans s'être à nouveau ré-
veilté, de la prostration à la mort.
Sera-ce dans quelques minutes, sera-ce
dans quelques heures, je ne le sais,
mais la fin ne me parait plus douteuse
maintenant.
D'un regard, le colonel Fabre appela
Gerbier, puis il le précéda dans le salon
obscur. Là. quand il eut fait briller la
lampe électrique sur la commode et
qu'il eut fermé la porte qui les séparait
de Dalban, il dit avec une sévérité dis-
tante
Voici mes ordres.
L'intonation était si brève, si sèche,
que Gerbier connut nouveau cette
anxiété qui la peignait tout à l'heure,
avant qu. il n'entrât dans la chambre-
Nos ÉCHOS
Aujourd'hui
La flamme du Souvenir sera ravivée pal*:
l'Association des A. E. de j'Ecole des?
hautes études commerciales.
cérémonie religieuse Messe du bout de
l'an pour le maréchal JolTre, 11 h., Inva-
lides.
ïéonions d'ueieaa combattant» sa- et
R. A. L.. 20 h. 30, rue Saint-
Lazare. 304- R. 1., 32- et
R. I. T., 20 h. 30, Zimmer (Châtelet).
et 282 R. L. 20 h. 30, 6, rue Martel.
150" et 350* R. I., 21 h., 28. boulevard
de Strasbourg:. 297' R. I. et 108*
R. I. T., 21 h., 4, rue Saint-Denis.
R. I., 21 h., 3 bis, rue de la Chaussée-
d'Antin.
Œuvre du pot-an-feu pour les vieux Noël
des enfanta abandonnés, 74, rue Dens
fert-Rochereau.
Heetinc des syndicats des employés et des
coiffeurs, 20 h. 30. Bourse du travail
(salle Jean-Jaurès).
Diner Arts et lettrée. 19 h. 45.
A l'Elysée, le Président de la Répu-
blique et Mme Paul Doumer ont reçu
hier après-midi le duc et la duchesse
de Brabant.
M. André Fraaçois-Poncet, ambas-
sadeur de France à Berlin, est arrivé
hier à Paris. Il a été reçu dans la soi-
rée par M. Pierre Laval.
M. Robert Le Guay est nommé agent
de change près la Bourse de Paris en
remplacement de M. Louis Le Guay,
démissionnaire.
M. Degoul, inspecteur des tabacs k
Périgueux, est nommé directeur de
culture et des magasins des tabacs à
Cahors.
La section Intellectuelle et artistique
du comité France-Amérique a donné
son vingt-quatrième dîner, sous la pré-
sidence de M. Georges Dumas, vice-
président du comité, et a reçu M. Lu-
cien Simon, de l'Académie des beaux-
arts, et M. André Siegfried, professeur
à l'Ecole des sciences politiques.
L'Académie a ainsi défini, hier, pour
son dictionnaire, le mot pastiche
Imitation à s'y méprendre de la ma-
nière d'un artiste ou d'un écrivain, soit
par jeu, soit pour suggérer la critique
des procédés que l'on contrefait.
Le c bon à tirer de la grammaire
sera donné jeudi.
HAUSSE DE QUALITE, BAISSE DE
PRIX
Pour alimenter leurs ateliers en pé-
riode de morte-saison, les Grands Maga-
sins du Louvre vous offrent dès main-
tenant, à leur rayon de tailleurs pour
hommes, l'occasion d'être parfaite-
ment habillés. Les cours les plus bas
actuellement atteints leur permettent
de mettre en vente de coupe et de
façon irréprochables des vêtements
de qualité supérieure et meilleur mar-
ché que ceux de l'an passé. C'est ainsi
que le Louvre vous propose complet
veston, 475 fr., valeur 600 fr.; pardes-
sus, 445 fr., valeur, 560 fr.
D'une solidité proverbiale, tel est le
bon linge blanchi sur pré de la Société
Linvosges (Le Linge des Vosges) de
Gérardmer. Sa grande vente de blanc
comportant une baisse considérable,
rencontre le plus grand succès. Echan-
tillons et catalogue Ne 62 franco, ou,
si vous habitez Paris, faites commode.
ment votre choix à sa succursale,
11, rue de la Pépinière.
Peut-être, dans la hâte des achats
de vos cadeaux du Jour de l'An, avez-
vous choisi votre BIJOU BURMA avec
trop de précipitation, et aimeriez-vous,
maintenant, le changer. BuRmA, qui a
toujours le plaisir d'aller au-devant des
désirs de sa clientèle, vous invite cor-
dialement à le faire, à n'importe lequel
de ses magasins, 15, Bd de la Made-
leine, 8, Bd des Capucines, 8, Bd des
Italiens, Marseille, 5, rue Ferréol.
AU « JOURNAL OFFICIEL »
Avis aux Importateurs aux termes du-
quel le contingent trimestriel, pour la pé-
riode du 1" janvier au 31 mars inclus,
afférent aux poissons secs, salés ou fu-
més harengs en filets et harengs autre-
ment préparés, secs ou fumés, et kippers
(ne 46 du tarif) est actuellement épuisé
pour la Grande-Bretagne. En conséquence,
les produits susvisés originaires de la
Grande-Bretagne ne pourront plus être im-
portés en France jusqu'au 31 mars 1932
inclus.
Pendant qu'il parlait et luttait avec
les mots les plus forts que sa sincérité
pût imaginer, elle s'était dissipée, cette
mauvaise sensation d'angoisse. Il lui
semblait Impossible que son chef aimé,
vénéré, jute, ne le crût pas. Et même
lorsque Dalban, sous des questions pré-
cises, avait renouvelé son accusation,
'tl avait gardé toute sa foi dans l'ab-
solution de son juge. Et voici que.
Vous allez vous rendre sur-le-
champ aux bureaux de la justice mili-
| taire à la place et vous vous consti-
tuerez prisonnier.
Un désespoir ravagea le visage et la
voix de Gerbier.
Ainsi, mon colonel, murmura-t-il,
vous ne me croyez pas ?
Si j'avais un fils et qu'il soit accusé
comme vous l'êtes, je ne le croirais
pas.
Et pourtant, je suis innocent.
D'autres que moi, réunis en conseil
de guerre, en décideront définitive-
ment.
Mais vous, mon colonel, vous me
condamnez ?
Oui.
Alors, je suis perdu. perdu. dit
Gerbier si bas qu'il paraissait ne par-
1 1er qu'à soi seul.- Si vous. mon colo-
nel, qui me connaissez, vous près de
qui j'ai servi, vous me condamnez ainsi,
comment d'autres juges, pour qui je
ne serai qu'un étranger, pourraient-ils
jamais croire en moi et m'innocenter ?–
Oui, je suis perdu, perdu.
Il passa ses deux mains sur ses yeux,
de ce geste lent et vague qui dissipe
au réveil les brumes des mauvais rêves,
puis, découvrant à nouveau le déses-
poir de sa face, il murmura en homme
traqué qui cherche une issue
suivre.)
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