Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1931-08-17
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 août 1931 17 août 1931
Description : 1931/08/17 (Numéro 19893). 1931/08/17 (Numéro 19893).
Description : Note : Dernière éd. de Paris. Note : Dernière éd. de Paris.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2008
REGION PARISIENNE. Temps en-
corse assez médiocre et un peu venteux. Ciel
très nuageux ou couvert, avec quelques
S pluies ou, averses. Température sans grand
changement. Nuft jour 20-.
EN FRANCE. Même temps sur la
France que sur ta région parisienne. Tem-
pote d'ouest sur la Manche et la Bretagne.
SOLEIL Lever, 5 h. 45 coucher, 20 h. 4.
LUNE: Prem. quartier le 20 pleine le 28.
V
LUNDI
17
AOUT 1931
Sainte BUse
Une grande enquête du "Petit Parisien"
«•llIlIllltHIItltlIMIIIIllllllMllllllHIIIItlIlllllllllllllllIltlIIIIHIIIIIIIlUItlIlItlflnlIIIIIIIIIIIIItlIlIlIllllllllllllllMlIfftlllIIIUIIIIMIIUIIIItll
LES BOUILLONNEMENTS
DE LA JEUNE CHINE
LES OEUVRES ÉTRANGÈRES
Les puissances ou les missions
qui représentent les œuvres étrangè-
res en Chine en tête l'Améri-
que et ses Y. M. C. A., l'Angleterre
et les missions protestantes, la
France et les missions catholiques
usant dans un but d'influence nu
de prosélitisme des libertés que leur
accordaient les traités, ont depuis
le début du siècle multiplié à l'envi
les établissements d'éducation éco-
les, collèges, universités. Fondés les
uns grâce à l'indemnité Boxers,
comme le gigantesque collège de
Tsing-Hua ou l'université franco-
chinoise à Pékin, ou édifiés et entre-
tenus par les missions, comme Yen-
ching University. Changhai College,
Saint John University, l'université
l'Aurore (Changhai) ou les Hautes
Etudes industrielles et commerciales
de Tien-Tsin (jésuites), ces établisse-
ments ont devancé et concurrencé
les écoles nationales avec une supé-
riorité si évidente que l'amour-pro-
pre chinois ou si l'on veut la
xénophobie chinoise a vu dans
ces entreprises un nouveau système
kl'invasion.
Les missions protestantes améri-
,£aines ne revendiquaient-elles pas,
Jdans une publication qui s'appelait/
taon sans outrecuidance, « The Chris-
tien Occupation of China », un total
Ide 7.000 écoles pour leur seul
compte ?
Plus modestes, les missions s
catholiques subventionnées par la
France mais le plus haut prestige
intellectuel de la France en Chine
tient à ses philosophes libre-pen-
seurs offrent à la susceptibilité
chinoise d'autres sujets de doléan-
ces les opérations immobilières et
financières, achats de terrains, cons-
truction et exploitation de maisons
de rapport, gestion de sociétés, dont
les procures et les procureurs des
missions ont étendu le champ à
Changhai, à Pékin, à Hong-Kong.
Sans doute « l'on ne bâtit pas des
missions avec des prières », comme
le disait l'un de ces procureurs. Les
missions ont à entretenir des œuvres
qui coûtent fort cher et les subven-
tions de l'Etat sont modiques.
Trop de « face »
Trop de surface et trop de
'« face », tel est le handicap des
oeuvres étrangères en Chine.
L'excès de richesses, la surabon-
dance de moyens qu'attestent les
fondations américaines, pour ne par-
ler que des plus ostentatoires, ont
humilié l'orgueil chinois, au moment
où la vogue était à la simplicité
spartiate des Soviets. A cet égard,
d'aiHeurs, l'esprit de pauvreté de
Sun Yat Sen a survécu, sinon dans
la conscience des dirigeants, du
moins dans leurs dehors démocrati-
ques et dans leurs indigentes réa-
lisations. En regard des pauvres
Universités nationales qui s'instal-
laient vaille que vaille dans des
locaux de fortune, meublés de bancs
et de cruches, pourvus de labora-
toires de quatre sous, le faste des
grands collèges américains ou anglo-
saxons, montén sur le modèle d'Har-
vard, de Berkeley ou de Cambridge,
les bâtiments grandioses, les vastes
bibliothèques, les appareils compli-
qués, la solennité des Deans. la
science des professeurs, tout cela
partait trop haut d'une supériorité
intolérable.
Je me rappelle mon premier mou-
vement d'enthousiasme lors d'une
visite que je fis en septembre der-
nier au collège due Tsin-Hua. hors tes
murs de Pékin. Ce collège, c'était
une nouvelle ville la résidence du
directeur dominait de vastes pelou-
ses, des frondaisons, un réseau
d'avenues peignées. Les bungalows
des professeurs se perdraient dans de
luxuriants jardins anglais. L'aima-
ble professeur chinois qui me ser-
vait de ciceronp un jeune profes-
seur de gymnastique à qui un
séjour de quelques années aux
Etats-Unis avait élargi les épaule
et ouvert le regard nous fit les
honneurs de son cottage, en compa-
gnie de sa jeune femme, avec du th.
anglais et des muffins. Les ter-
rains de sport couvraient l'horizon.
Les bâtiments universitaires, flam-
bants de céramiques et de tuiles ver-
nissées, reproduisaient dans leur
architecture les palais impériaux. La
bibliothèque était une Mecque de
livres où des ascenseurs, chargés de
manne intellectuelle, montaient et
descendaient dans les profondeurs
des sous-sols.
Je m'extasiais, songeant aux mil-
lions de dollars que l'Oncle Sam
avait sortis de son gousset pour
gagner le cœur de sa pauvre sœur
la Chine.
(La suite d la quatrième page.)
Les experts financiers réunis à Bâle
renoncent à leur projet de voyage
à Berlin
Le compte Wiggin charge de l'examen
de la situation financière du Reich
poursuit activement ses travaux
Bâle, 16 août (dép. Havas.)
Le comité financier chargé de l'exa-
men de la situation flnanciere en Alle-
magne présidé par M. Wiggin, a tenu
aujourd'hui une séance de 15 heures à
20 h. 40.
Outre cette réunion, les différents
groupes de banquiers constituant le co-
mité chargé d'étudier la question du
maintien des crédits à court terme en
Allemagne ont poursuivi leurs travaux.
Le comité financier a pris en premier
lieu connaissance des difficultés qui ont
été constatées aa sein du consortium
international pour le maintien dee cré-
dits, surtout en ce qui concerne la ques-
tion des créances étrangères en mark
en Allemagne.
Le comité financier a, d'autre part,
poursuivi l'examen de la discussion du
rapport de sir Walter Layton.
Les experts ont définitivement re-
noncé au projet d'un voyage à Berlin.
Ils espèrent terminer leurs travaux
mercredi.
Les conclusions du consortium cons-
titueront une partie importante des dé-
cisions des experts. C'est pourquoi
ceux-ci sont obligés d'attendre la fin
des travaux du consortium pour le
maintien des crédits.
Le consortium poursuivra lundi ma-
tin ses travaux.
Entre temps, les délégués allemands
auront reçu de nouvelles instructions
sur l'attitude à adopter à l'égard des
points contestés.
LES DEUX CHEFS DE L'ESPAGNE
M. Alca.a Zamora (à gauche), président du
gouvernement espagnol, et le colonel Macia,
président de la Généralité de Catalogne,
qui vient de remettre aux autorité» madri-
lènee le texte du projet de statut catalan
ETANCELIN VAINQUEUR
AU CIRCUIT DE COMMINGES
L'une des plus intéressantes épreuves
automobiles organisées en France a été
courue hier sur le circuit de Commin-
ges, tracé aux environs de Salnt-Gau-
dens. C'est le Rouennais Etancelin
dont voici le portrait qui a remporte
la victoire, couvrant 394 kil. 500 à une
moyenne d'environ 140 kilomètres à
l'heure.
La rubrique tragique
des accidents
de la route
A l'heure où nous mettons sous
presse, voici comment s'établit,
pour chacun des deux jours de
fête, le sinistre bilan des accidents
de la route
15 AOUT
TUÉS
BLESSÉS 47
16 AOUT
TUÉS 11
BLESSÉS 54
Il devient malheureusement de tra-
dition d'ouvrir, à chaque jour de fête,
une rubrique des accidents de la route.
Ils se produisent en série. Leur énu-
mération est longue et tragique. Lors-
que le rapprochement de la fête avec
un dimanche entraîne l'institution d'un
c pont », c'est bien autre chose encore.
Sur ce pont, il passe beaucoup trop de
voitures et gui vont beaucoup trop
vite.
On pourrait classer les accidents
selon leurs causes, et l'on trouverait
que la plupart proviennent de
l'étrange et furieuse manie de dou-
bler ». Cette manie entraine de véri-
tables courses sur route entre des
automobilistes qui sont, a terre, les
hommes les plus doux et les plus tran-
quilles, et qui perdent, au volant, toute
pondération dès qu'ils sont possédés
par le vaniteux démon de la vitesse.
La plupart des dépêches relatant les
accidents, et qu'on lira plus loin, con-
tiennent cette phrase En voulant
dépasser une auto, etc. » Ce qui est
grave, c'est que la lecture de ces dépê-
ches n'empêchera jamais un automo-
biliste de recommencer ses impruden-
tes et criminelles acrobaties.
Comme causes accessoires, on peut
signaler le dérapage, surtout en des
temps aussi désespérément pluvieux
que cet affreux été de 1931 les repas
trop copieux et trop abondamment
arrosés l'inexpérience de chauffeurs
qui ne sortent du garage que les
dimanches et jours de féte les dé-
faillances fortuites d'une direction,
d'une roue, d'un pneu. Mais ces défail-
lances de l'ordre matériel sont de plus
en plus rares à mesure que l'industrie
automobile progresse vers la perfec-
tion. Ce sont les hommes, et non les
mécaniques, qui sont presque toujours
responsables des drames de la route,
et c'est la griserie de la vitesse qui
leur enlève le contrôle de leurs pro-
pres gestes.
On assiste, dans l'histoire de l'auto-
mobile, à une progression parallèle de
la sécurité et de la vitesse, de telle
sorte que ces deux éléments se contra-
rient et que le perfectionnement des
engins, au point de vue solidité, se
trouve compensé par l'accroissement
de leurs possibilités au point de vue
rapidité. Une troisième progression
devrait être poursuivie: celle de l'édu-
cation morale de l'automobiliste, lui
permettant d'être le maître et non
l'esclave de sa vitesse maxima.
(Voir les dépêches page 3.)
Le rapide Rome-Vienne tamponne
un train de marchandises
en Styrie
Douze morts et de nombreux blessés
Vienne, 16 août \,dép. Havas.)
Le rapide Rome Merano Villach-
Vienne a tamponné ce, matin, à 5 heu-
res, un train de marchandises, près de
Gœss, en Styrie. La locomotive, le four-
gon, le wagpn-poste et une voiture de
voyageurs du rapide et quatre wagons
du train de marchandises ont déraillé
et ont été endommagés. On compte
douze morts, sept blessés grièvement
et quatre blessés légers. Toutes fes,
victimes sont des Autrichiens, sauf
trois morts hongrois, un couple et une
femme non encore identifiés.
Les wagons étaient si fortement en-
chevêtrés les uns dans les autres, qu'il
a fallu les découper à la scie pour par-
venir jusqu'aux victimes.
Les causes de l'accident ne sont pas
encore éclaircies. Les chefs de service
des deux stations voisines ont été
arrêtés.
[Selon une dépêche de l'agence Radio,
le nombre des blessés a'élèveralt à 37.]
Des inondations soudaines
font des victimes au Mexique
Mexico, 16 août (dép. Havas.)
Des pluies torrentielles sont tombées
dans le sud du Mexique, y causant des
inondations soudaines, et ont surpris
un bon nombre d'habitants dans leur
sommeil.
Un dimanche pluvieux à Paris
Ce mois d'août 1931, mélancolique
comme les novembres, est sur le point
de battre un record dont on se passe-
rait bien volontiers celui du mauvais
temps. En effet, pour inquiétant qu'il
ait été depuis plusieurs années, le hui-
tième mois s'est rarement présenté
sous un aspect aussi triste que cette
fois et jamais le soleil ne s'est montré
plus avare de ses bienfaisants rayons.
Après un 15 août quelque peu enso-
leillé, hier encore la pluie a régné en
souveraine et le ciel, lourdement chargé
de nuages sombres, ne laissait, dès le
matin, aux promeneurs, aucun espoir.
Fort heureusement, on s'habitue à tout,
même à ce qui est détestable, et les
violentes averses n'ont rien changé à
la physionomie du Paris dominical.
Etrangers et provinciaux ont tout de
même continué de visiter la capitale,
et l'Exposition coloniale, magnifique
attraction contre laquelle le mauvais
temps ne peut rien, a enregistré un
nombre considérable d'entrées.
LE SAMEDI 15 AOUT
IL Y A EU 476.022 ENTRÉES
A L'EXPOSITION COLONIALE
Le chiffre des entrées à l'Exposition
coloniale pour la journée du samedi
15 août s'est élevé à 476.022, chiffre qui
n'avait jamais été atteint dans une
journée et qui dépasse de 64.000 celui
de la Pentecôte.
LA TENUE DE NOS SOLDATS
Le ministre de la Guerre vient de
décider l'adoption d'un couvre-culasse
de mousqueton pour réduire dans la
mesure du possible l'usure que produit
sur la vareuse ou le manteau le frotte-
ment de l'arme et préserver ces effets
des taches de graisse inévitables lors-
que la culasse est à nu.
Ces couvre-culasse seront confection-
né* avec des effets hors service.
DRAME DU BRACONNAGE
PRESDEMONTEREAU
Un garde-chasse menacé par
des « bracos » tire sur leur
groupe
TESSIER DIT LE TATOUÉ
TOMBE FRAPPÉ D'UNE BALLE
Ce 6raconnier, triste héros de
multiples aventures, avait, en
1928, vendu sa femme et avait
comparu devant le jury qui
l'avait acquitté pour coups et
blesaurea à « l'acheteur »
Fontainebleau, 16 août.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Le coup de feu d'un garde-chasse a
mis fin, l'autre nuit, à la triste car-
rière de Maxime Tessier, dit le Tatoué,
qui, dans toute la région de Monte-
reau, s'était fait une popularité de
mauvais aloi par ses aventures de bra-
connage, la haine implacable qu'il
avait vouée aux gardes-chasse, et aussi
le souvenir de ce procès d'assises, qui
l'innocenta, le 15 novembre 1928, bien
qu'il eût blessé un garde forestier.
On se souvient que le Tatoué avait
passé avec sa victime ce singulier
marché c Tu m'as pris ma femme,
garde-la, je te la vends h
Un gaillard de cette trempe en-
traîne toujours après lui des garne-
ments que tente l'aventure.
Aussi était-il souvent accompagné
au cours de ses expéditions, dans la
Le garde-chasse Vilcocq
plaine et les bois, et avait-il formé à
sa pitoyable école tout un noyau de
gars décidés, que les gardes-chasse
connaissaient bien.
L'autre nuit, comme presque toutes
les nuits, Tessier, qu'escortaient Al-
fred Husson, de Salins, et Christian, de
Montereau, avait choisi comme lieu
de braconnage les terres que M. La-
bouret, notaire, demeurant à Paris,
avenue de Friedland, possède autour
de sa ferme de Morsins, près de Sa-
lins.
Déployés en tirailleurs Hu3soU
tenant en main un carnier, Christian
manœuvrant un phare à acétylène, et
Tessier armé' d'un fusil de chasse
Teissler, d'eprès un instantané pris à
l'époque où il passa en cour d'assises
étant prêt à faire feu sur le gibier
ébloui, ils allaient le long du chemin
de Roty.
(La suite à la deuxième page.)
L'explosion
de Villeurbanne
fut bien provoquée
par la propriétaire
Sa mère a avoué que Mlle Sangoi avait
décidé d'y mettre le feu pour toucher
la prime d'assurances
Lyon, 16 août (dép. Petit Parisien.)
L'enquête poursuivie au sujet de
l'explosion survenue rue Charles-Lyon-
net, à Villeurbanne, est entrée dans
une phase décisive.
Mme veuve Sangoi a avoué, aujour-
d'hui, que sa fille avait bien voulu
mettre le feu à ses garnis pour en-
caisser la prime de la compagnie d'as-
surances. Elle aurait été surprise par
la violence de son engin, dont elle igno-
rait la puissance.
Dans !es premiers jours de la se-
maine dernière, a déclaré Mme Sangoi,
ma fille Lucie me dit a deux ou trois
reprises que l'on devait mettre le feu
à ses garnis de la rue Charles-Lyon-
net elle précisa ensuite que l'attentat
aurait lieu dans la nuit du 12 au 13,
vers 1 heure du matin, mais elle ne me
dit pas de qui elle tenait ces rensei-
gnements.
Le soir du 12, elle était très fatiguée
et nous nous couchâmes à 20 heures.
Vers 21 heures ou 21 h. 30, elle me
réveilla, car elle ne pouvait pas dor-
mir. « J'ai trop de soucis avec mes
garnis, me dit-elle, mes locataires ne
me paient pas et le gérant n'est pas
gentil. Je vais aller maintenant rue
Charles-Lyonnet mettre le feu à la
maison. »
Ce disant, elle se leva. Je me levai
également pour l'accompagner, car je
ne voulais pas la laisser aller seule.
Nous sommes parties à 22 heures par
le tramway, qui nous déposa devant la
gare des Brotteaux. Là, nous attendî-
mes deux heures que les passants se
fassent plue rares. Ce temps écoulé, ma
fille me conduisit à pied rue Charles-
Lyonnet. A un moment donné, elle s'ar-
rêta dans cette rue pour rattacher la
bride de son soulier qui s'était débou-
tonnée elle me remit alors son sac à
main pour avoir les deux mains libres.
Puis elle se releva soudain en disant
« Regarde ma maison. Un homme est
arrêté devant. Je voudrais savoir qui
il est, ce qu'il fait ici. » Elle- partit sou-
dain en courant très vite dans la di-
rection de l'immeuble. J'étais restée à
une cinquantaine de mètres en arrière
d'elle. Quelques instants après, et avant
que ma fille ait eu le temps d'entrer
dans la maison, une formidable explo-
sion se produisit. J'attendis aux abords
de l'immeuble effondré pendant une
heure environ. Ma fille ne revint pas;
je compris alors qu'elle devait se trou-
ver sous les décombres.
Deux ou trois jours avant l'explosion,
elle était allée seule rue Charles-Lyon-
net pour réclamer de l'argent à un
locataire.
Je ne lui connaissais pas de dettes.
Elle venait de rester trois semaines
dans une ville d'eaux pour soigner une
maladie de foie. Elle était revenue une
dizaine de jours avant la catastrophe.
C'était une joueuse de baccara, mais
j'ignore si elle avait perdu de l'argent.
A aucun moment elle ne m'apparut
déséouilibrée; mais, ces jours derniers,
elle était très surexcitée. Bien qu'elle
ne me l'ait pas dit, j'ai compris qu'elle
avait décidé de mettre le feu rue
Charles-Lyonnet pour encaisser la
prime d'assurances.
Des sommiers qui prennent feu
Le gérant des garnis, M. Bobichon, a
été entendu ce soir au commissariat des
Charpennes. Il a déclaré que Mlle San-
goi était dans une situation difficile.
Elle avait des dettes et certains de ses
locataires ne la payaient pas car ils
avaient réclamé des réparations, urgen-
tes qui n'avaient pas été faites. Il ajouta
que les jours qui précédèrent l'explosion
la propriétaire était dans un état de
nervosité extraordinaire et qu'elle était
certainement capable de commettre,
sans être pleinement responsable, le
pire forfait.
Un voisin a affirmé que Mlle Sangoi
était venue quelques jours avant l'ex-
plosion, un volumineux paquet sous le
bras, et qu'elle avait rôdé devant la
maison de midi à midi et demi.
Ce matin, en fouillant encore les vê-
tements de la criminelle on trouva une
boite contenant deux allumettes-bougies
dites « cinq minutes C'était là, s'il
était besoin, un point nouveau prouvant
sa culpabilité.
Escroqueries antérieures
Mais voici d'autres accusations qui,
si elles se vériflent, auront pour effet
de démontrer que la criminelle n'en
était pas à son coup d'essai.
Avant d'aller habiter au 25 de la
route de Vienne, Mme Sangoi et sa
fille avaient occupé longtemps un ap-
partement de trois pièces, au premier
étage, 36, rue Charles-Lyonnet, en face
de l'immeuble sinistré. La maison de-
vant être démolie, Mme Sangoi et sa
fille partirent au printemps dernier
elles avaient déjà emporté la plupart
de leurs meubles. Il ne restait plus
dans l'appartement que deux sommiers
en fort mauvais état lorsque le feu
prit de façon inexpliquée dans un de
ces sommiers.
(La suite à la troisième page.)
divers A\ 11 J W < K\ V TI 1 <
DE LA FRANCE
hiiiiiiiiiii PAR MAURICE PRAX
LA VILLE DU PNEU
Le pneu fait vivre la moitié de la
population clermontoise. Le pneu
anime, nourrit, entretient la grave
et vieille capitale qui pouvait se
flatter, il y a seulement trente ans,
d'être sans industrie et de tenir
toute sa fortune de son commerce,
de « son » monde et de sa riche, de
sa magnifique campagne qui, disait
Chateaubriand, « de toutes parts
entre dans la ville ».
Le pneu, lui, a fait entrer la ville
dans la campagne. Des prés verts,
des treilles, des champs que les
moissons, l'été, coloriaient d'or et
de bistre ont été happés, dévorés
par les usines. Il est né une cité nou-
velle, chaude, fumante, ouvrière.
Des petites maisons toutes sembla-
bles, coiffées de rouge, ont poussé,
linéaires, parallèles, perpendicu-
laires, géométriques, sur les terres
où frissonnait le blé, où les pam-
pres de septembre appelaient les
vendangeurs.
Le pneu s'est jeté sur Clermont.
Mais Clermont ne s'est pas laissé
prendre par le pneu. La ville, qui
compte aujourd'hui plus de 20.000
ouvriers d'usine sur 100.000 habi-
tants et il faut compter les fa-
milles de ces ouvriers a conservé
son esprit, son caractère et ses fa-
çons. Ce n'est pas une ville indus-
trielle, quoiqu'elle soit animée et
vive par ses industries.
Clermont demeure une ville ré-
servée et réfléchie. Clermont garde
une attitude un peu hautaine. Cler-
mont semble tenir davantage aux
noblesses de son histoire qu'aux
triomphes de son pneu. La vieille
capitale d'Auvergne ne s'est pas
souciée de se donner des airs amé-
ricains et a jugé plus « convena-
ble de garder son air auvergnat.
Les ingénieurs mêmes qui se trou-
vent attachés au pneu clermontois
ne cherchent pas à imiter les busi-
nessmen yankee. Ils sont simples et
ne paraissent pas affairés.
C'est une pensée de Pascal, né
à Clermont « C'est un grand mai
de suivre l'exception au lieu de la
règle. Il f aut être sévère et contraire
à l'exception. Mais, néanmoins,
comme il est certain qu'il y a des
exceptions de la règle, il en faut
juger sévèrement, mais justement. >
La pensée de Pascal ordonne,
dirait-on, les mœurs clermontoises.
La règle commande, t^exception est
jugée indésirable et a une très mau-
vaise réputation.
Bien entendu, il n'est pas possi-
ble de faire un séjour à Clermont-
Ferrand sans aller rendre une visite
au pneu. J'ai fait cette visite ri-
tuelle.
Le pneu ne s'est pas soucié de
faire construire d'impressionnants
et opulents palais. Le pneu s'est
installé à l'auvergnate, à la bonne
franquette, sans souci du décor
extérieur.
Il n'est pas facile d'être reçu par
le pneu. Il faut pousser une lourde
perte, passer sous une voûte som-
bre et répondre au premier interro-
gatoire d'un gardien vigilant qui se
tient tapi dans une sorte de petite
niche de pierre, au fond de laquelle
on
tue de quelque bon saint. Si l'exa-
men superficiel auquel s'est livré
le gardien vigilant est favorable,
on est admis à pénétrer dans le
salon d'attente.
Le sol de ce « salon est ci-
menté. Les quatre murs du salon
sont blanchis ci. la chaux. Une fenê-
tre garnie de solides barreaux
éveille dans l'esprit du' visiteur im-
pressionné des pensées tristement
pénitentiaires. Une table de bois
blanc, une petite banquette de mo-
leskine composent tout le mobilier
de cette cellule.
Entre un premier inquisiteur
Monsieur, quel est l'objet de
votre visite ?
On est un peu embarrassé.
Hé voir. voir.
Que voulez-vous voir ? Qui
voulez-vous voir ?
fLa suite à la deuxième page.)
Dans Belgrade en fête, le roi
Alexandre a célébré hier le
anniversaire de son avènement
(Voir à la quatrième page.)
Mort de M. Le Menuet
conseiller municipal de Paris
Un des plus an-
ciens conseillers
municipaux de Pa-
ris, M. Le Menuet,
qui depuis 1900 re-
présentait le quar-
tier Saint-Germain-
l'Auxerrois, dans le
I" arrondissement,
vient de mourir à
Strasbourg, où il se
trouvait en vacan-
ces
Né à Saint-Geor-
ges-Montcoq, dans
la Manche, le 22
juillet 1855, après
des études faites au
lycée de Coutances,
M. Le Menuet
s'était installé com-
merçant à Paris.
Républicain nationaliste, secrétaire
de la Ligue des patriotes, ami person-
nel de Paul Déroulède, il fut en 1899,
condamné à cinq mois de prison pour
délit politique. Il appartenait à diffé-
rentes commissions municipales et ne
comptait à l'assemblée municipale que
des sympathies.
L'étrange aventure d'un jeune automobiliste
M. Christian Navarre
SIMPLE HISTOIRE VÉCUE
qu'on croyait tombé en mer
depuis un mois
On avait découvert sa voiture, au pied
d'une falaise, près de Saint-Nazaire,
et il est réapparu, en proie à des trou-
bles mentaux, t'autre nuit, à Clichy,
chez les parents de sa fiancée
Sa famille, ha6itant en Touraine,
croyait à sa mort et il y quinze jours
aoait réclamé le paiement d'une somme
de 1 million, montant d'une assurance
sur la vie contractée en juin dernier
par le « disparu »
Mlle Paulette Pol qui habite, avec
ses parents, 6, rue Marcellin-Berthelot,
à Clichy, eut une forte émotion dans
la nuit de jeudi à vendredi dernier. Il
était 1 heure. On frappa à la porte.
c Qui est là ? 7 Une voix très faible
répondit c C'est Christian
Ciel, mon fiancé Vivant s'écria
la jeune fille.
C'est que depuis un mois on était
sans nouvelles de M. Christian Navarre,
dont on avait trouvé l'auto abandonnée,
près de Saint-Nazaire, sur des rochers,
au pied d'une falaise, au lieudit Ville-
sur-Martin. Le Petit Parisien relata le
fait à l'époque, le 15 juillet.
M. Christian Navarre, industriel, qui
a vingt ans, demeure, avec sa famille,
à la Riche, à 3 kilomètres de Tours.
Son frère s'était empressé de déclarer
qu'il conduisait avec beaucoup de pru-
dence et que l'accident lui paraissait
invraisemblable. Ce qui, au surplus,
infirmait singulièrement l'hypothèse
de l'accident, c'est que la voiture ne
portait aucune trace de choc, que le
levier était au point mort, l'allumage
coupé et le frein à main bloqué.
Et comme des personnes habitant près
des rochers où fut découverte l'auto dé-
clarèrent avoir entendu plusieurs déto-
nations dans la nuit, on pouvait crain-
dre que le jeune homme n'eût été vic-
time d'un attentat puis jeté à la mer.
Une instruction demeurait ouverte sur
cette étrange disparition et la famille
ne doutait pas que le jeune homme n'eût
été tué.
C'est dire la prodigieuse émotion de
Mlle Pol en reconnaissant, l'autre nuit,
la voix de son fiancé qu'elle aussi
croyait mort Et cette émotion se pro-
longea bien douloureusement M. Chris-
tian Navarre, yvi avait su retrouver le
domicile de sa fiancée, ne pouvait
guère prononcer que des mots sans
suite. Avec cette extraordinaire amné-
sie, il présentait de légères, mais bien
curieuses transformations ses cheveux
avaient été coupés grossièrement et
ses sourcils avaient disparu.
Sa famille, prévenue aussitôt, le fit
transporter en ambulance à Tours. Et
corse assez médiocre et un peu venteux. Ciel
très nuageux ou couvert, avec quelques
S pluies ou, averses. Température sans grand
changement. Nuft jour 20-.
EN FRANCE. Même temps sur la
France que sur ta région parisienne. Tem-
pote d'ouest sur la Manche et la Bretagne.
SOLEIL Lever, 5 h. 45 coucher, 20 h. 4.
LUNE: Prem. quartier le 20 pleine le 28.
V
LUNDI
17
AOUT 1931
Sainte BUse
Une grande enquête du "Petit Parisien"
«•llIlIllltHIItltlIMIIIIllllllMllllllHIIIItlIlllllllllllllllIltlIIIIHIIIIIIIlUItlIlItlflnlIIIIIIIIIIIIItlIlIlIllllllllllllllMlIfftlllIIIUIIIIMIIUIIIItll
LES BOUILLONNEMENTS
DE LA JEUNE CHINE
LES OEUVRES ÉTRANGÈRES
Les puissances ou les missions
qui représentent les œuvres étrangè-
res en Chine en tête l'Améri-
que et ses Y. M. C. A., l'Angleterre
et les missions protestantes, la
France et les missions catholiques
usant dans un but d'influence nu
de prosélitisme des libertés que leur
accordaient les traités, ont depuis
le début du siècle multiplié à l'envi
les établissements d'éducation éco-
les, collèges, universités. Fondés les
uns grâce à l'indemnité Boxers,
comme le gigantesque collège de
Tsing-Hua ou l'université franco-
chinoise à Pékin, ou édifiés et entre-
tenus par les missions, comme Yen-
ching University. Changhai College,
Saint John University, l'université
l'Aurore (Changhai) ou les Hautes
Etudes industrielles et commerciales
de Tien-Tsin (jésuites), ces établisse-
ments ont devancé et concurrencé
les écoles nationales avec une supé-
riorité si évidente que l'amour-pro-
pre chinois ou si l'on veut la
xénophobie chinoise a vu dans
ces entreprises un nouveau système
kl'invasion.
Les missions protestantes améri-
,£aines ne revendiquaient-elles pas,
Jdans une publication qui s'appelait/
taon sans outrecuidance, « The Chris-
tien Occupation of China », un total
Ide 7.000 écoles pour leur seul
compte ?
Plus modestes, les missions s
catholiques subventionnées par la
France mais le plus haut prestige
intellectuel de la France en Chine
tient à ses philosophes libre-pen-
seurs offrent à la susceptibilité
chinoise d'autres sujets de doléan-
ces les opérations immobilières et
financières, achats de terrains, cons-
truction et exploitation de maisons
de rapport, gestion de sociétés, dont
les procures et les procureurs des
missions ont étendu le champ à
Changhai, à Pékin, à Hong-Kong.
Sans doute « l'on ne bâtit pas des
missions avec des prières », comme
le disait l'un de ces procureurs. Les
missions ont à entretenir des œuvres
qui coûtent fort cher et les subven-
tions de l'Etat sont modiques.
Trop de « face »
Trop de surface et trop de
'« face », tel est le handicap des
oeuvres étrangères en Chine.
L'excès de richesses, la surabon-
dance de moyens qu'attestent les
fondations américaines, pour ne par-
ler que des plus ostentatoires, ont
humilié l'orgueil chinois, au moment
où la vogue était à la simplicité
spartiate des Soviets. A cet égard,
d'aiHeurs, l'esprit de pauvreté de
Sun Yat Sen a survécu, sinon dans
la conscience des dirigeants, du
moins dans leurs dehors démocrati-
ques et dans leurs indigentes réa-
lisations. En regard des pauvres
Universités nationales qui s'instal-
laient vaille que vaille dans des
locaux de fortune, meublés de bancs
et de cruches, pourvus de labora-
toires de quatre sous, le faste des
grands collèges américains ou anglo-
saxons, montén sur le modèle d'Har-
vard, de Berkeley ou de Cambridge,
les bâtiments grandioses, les vastes
bibliothèques, les appareils compli-
qués, la solennité des Deans. la
science des professeurs, tout cela
partait trop haut d'une supériorité
intolérable.
Je me rappelle mon premier mou-
vement d'enthousiasme lors d'une
visite que je fis en septembre der-
nier au collège due Tsin-Hua. hors tes
murs de Pékin. Ce collège, c'était
une nouvelle ville la résidence du
directeur dominait de vastes pelou-
ses, des frondaisons, un réseau
d'avenues peignées. Les bungalows
des professeurs se perdraient dans de
luxuriants jardins anglais. L'aima-
ble professeur chinois qui me ser-
vait de ciceronp un jeune profes-
seur de gymnastique à qui un
séjour de quelques années aux
Etats-Unis avait élargi les épaule
et ouvert le regard nous fit les
honneurs de son cottage, en compa-
gnie de sa jeune femme, avec du th.
anglais et des muffins. Les ter-
rains de sport couvraient l'horizon.
Les bâtiments universitaires, flam-
bants de céramiques et de tuiles ver-
nissées, reproduisaient dans leur
architecture les palais impériaux. La
bibliothèque était une Mecque de
livres où des ascenseurs, chargés de
manne intellectuelle, montaient et
descendaient dans les profondeurs
des sous-sols.
Je m'extasiais, songeant aux mil-
lions de dollars que l'Oncle Sam
avait sortis de son gousset pour
gagner le cœur de sa pauvre sœur
la Chine.
(La suite d la quatrième page.)
Les experts financiers réunis à Bâle
renoncent à leur projet de voyage
à Berlin
Le compte Wiggin charge de l'examen
de la situation financière du Reich
poursuit activement ses travaux
Bâle, 16 août (dép. Havas.)
Le comité financier chargé de l'exa-
men de la situation flnanciere en Alle-
magne présidé par M. Wiggin, a tenu
aujourd'hui une séance de 15 heures à
20 h. 40.
Outre cette réunion, les différents
groupes de banquiers constituant le co-
mité chargé d'étudier la question du
maintien des crédits à court terme en
Allemagne ont poursuivi leurs travaux.
Le comité financier a pris en premier
lieu connaissance des difficultés qui ont
été constatées aa sein du consortium
international pour le maintien dee cré-
dits, surtout en ce qui concerne la ques-
tion des créances étrangères en mark
en Allemagne.
Le comité financier a, d'autre part,
poursuivi l'examen de la discussion du
rapport de sir Walter Layton.
Les experts ont définitivement re-
noncé au projet d'un voyage à Berlin.
Ils espèrent terminer leurs travaux
mercredi.
Les conclusions du consortium cons-
titueront une partie importante des dé-
cisions des experts. C'est pourquoi
ceux-ci sont obligés d'attendre la fin
des travaux du consortium pour le
maintien des crédits.
Le consortium poursuivra lundi ma-
tin ses travaux.
Entre temps, les délégués allemands
auront reçu de nouvelles instructions
sur l'attitude à adopter à l'égard des
points contestés.
LES DEUX CHEFS DE L'ESPAGNE
M. Alca.a Zamora (à gauche), président du
gouvernement espagnol, et le colonel Macia,
président de la Généralité de Catalogne,
qui vient de remettre aux autorité» madri-
lènee le texte du projet de statut catalan
ETANCELIN VAINQUEUR
AU CIRCUIT DE COMMINGES
L'une des plus intéressantes épreuves
automobiles organisées en France a été
courue hier sur le circuit de Commin-
ges, tracé aux environs de Salnt-Gau-
dens. C'est le Rouennais Etancelin
dont voici le portrait qui a remporte
la victoire, couvrant 394 kil. 500 à une
moyenne d'environ 140 kilomètres à
l'heure.
La rubrique tragique
des accidents
de la route
A l'heure où nous mettons sous
presse, voici comment s'établit,
pour chacun des deux jours de
fête, le sinistre bilan des accidents
de la route
15 AOUT
TUÉS
BLESSÉS 47
16 AOUT
TUÉS 11
BLESSÉS 54
Il devient malheureusement de tra-
dition d'ouvrir, à chaque jour de fête,
une rubrique des accidents de la route.
Ils se produisent en série. Leur énu-
mération est longue et tragique. Lors-
que le rapprochement de la fête avec
un dimanche entraîne l'institution d'un
c pont », c'est bien autre chose encore.
Sur ce pont, il passe beaucoup trop de
voitures et gui vont beaucoup trop
vite.
On pourrait classer les accidents
selon leurs causes, et l'on trouverait
que la plupart proviennent de
l'étrange et furieuse manie de dou-
bler ». Cette manie entraine de véri-
tables courses sur route entre des
automobilistes qui sont, a terre, les
hommes les plus doux et les plus tran-
quilles, et qui perdent, au volant, toute
pondération dès qu'ils sont possédés
par le vaniteux démon de la vitesse.
La plupart des dépêches relatant les
accidents, et qu'on lira plus loin, con-
tiennent cette phrase En voulant
dépasser une auto, etc. » Ce qui est
grave, c'est que la lecture de ces dépê-
ches n'empêchera jamais un automo-
biliste de recommencer ses impruden-
tes et criminelles acrobaties.
Comme causes accessoires, on peut
signaler le dérapage, surtout en des
temps aussi désespérément pluvieux
que cet affreux été de 1931 les repas
trop copieux et trop abondamment
arrosés l'inexpérience de chauffeurs
qui ne sortent du garage que les
dimanches et jours de féte les dé-
faillances fortuites d'une direction,
d'une roue, d'un pneu. Mais ces défail-
lances de l'ordre matériel sont de plus
en plus rares à mesure que l'industrie
automobile progresse vers la perfec-
tion. Ce sont les hommes, et non les
mécaniques, qui sont presque toujours
responsables des drames de la route,
et c'est la griserie de la vitesse qui
leur enlève le contrôle de leurs pro-
pres gestes.
On assiste, dans l'histoire de l'auto-
mobile, à une progression parallèle de
la sécurité et de la vitesse, de telle
sorte que ces deux éléments se contra-
rient et que le perfectionnement des
engins, au point de vue solidité, se
trouve compensé par l'accroissement
de leurs possibilités au point de vue
rapidité. Une troisième progression
devrait être poursuivie: celle de l'édu-
cation morale de l'automobiliste, lui
permettant d'être le maître et non
l'esclave de sa vitesse maxima.
(Voir les dépêches page 3.)
Le rapide Rome-Vienne tamponne
un train de marchandises
en Styrie
Douze morts et de nombreux blessés
Vienne, 16 août \,dép. Havas.)
Le rapide Rome Merano Villach-
Vienne a tamponné ce, matin, à 5 heu-
res, un train de marchandises, près de
Gœss, en Styrie. La locomotive, le four-
gon, le wagpn-poste et une voiture de
voyageurs du rapide et quatre wagons
du train de marchandises ont déraillé
et ont été endommagés. On compte
douze morts, sept blessés grièvement
et quatre blessés légers. Toutes fes,
victimes sont des Autrichiens, sauf
trois morts hongrois, un couple et une
femme non encore identifiés.
Les wagons étaient si fortement en-
chevêtrés les uns dans les autres, qu'il
a fallu les découper à la scie pour par-
venir jusqu'aux victimes.
Les causes de l'accident ne sont pas
encore éclaircies. Les chefs de service
des deux stations voisines ont été
arrêtés.
[Selon une dépêche de l'agence Radio,
le nombre des blessés a'élèveralt à 37.]
Des inondations soudaines
font des victimes au Mexique
Mexico, 16 août (dép. Havas.)
Des pluies torrentielles sont tombées
dans le sud du Mexique, y causant des
inondations soudaines, et ont surpris
un bon nombre d'habitants dans leur
sommeil.
Un dimanche pluvieux à Paris
Ce mois d'août 1931, mélancolique
comme les novembres, est sur le point
de battre un record dont on se passe-
rait bien volontiers celui du mauvais
temps. En effet, pour inquiétant qu'il
ait été depuis plusieurs années, le hui-
tième mois s'est rarement présenté
sous un aspect aussi triste que cette
fois et jamais le soleil ne s'est montré
plus avare de ses bienfaisants rayons.
Après un 15 août quelque peu enso-
leillé, hier encore la pluie a régné en
souveraine et le ciel, lourdement chargé
de nuages sombres, ne laissait, dès le
matin, aux promeneurs, aucun espoir.
Fort heureusement, on s'habitue à tout,
même à ce qui est détestable, et les
violentes averses n'ont rien changé à
la physionomie du Paris dominical.
Etrangers et provinciaux ont tout de
même continué de visiter la capitale,
et l'Exposition coloniale, magnifique
attraction contre laquelle le mauvais
temps ne peut rien, a enregistré un
nombre considérable d'entrées.
LE SAMEDI 15 AOUT
IL Y A EU 476.022 ENTRÉES
A L'EXPOSITION COLONIALE
Le chiffre des entrées à l'Exposition
coloniale pour la journée du samedi
15 août s'est élevé à 476.022, chiffre qui
n'avait jamais été atteint dans une
journée et qui dépasse de 64.000 celui
de la Pentecôte.
LA TENUE DE NOS SOLDATS
Le ministre de la Guerre vient de
décider l'adoption d'un couvre-culasse
de mousqueton pour réduire dans la
mesure du possible l'usure que produit
sur la vareuse ou le manteau le frotte-
ment de l'arme et préserver ces effets
des taches de graisse inévitables lors-
que la culasse est à nu.
Ces couvre-culasse seront confection-
né* avec des effets hors service.
DRAME DU BRACONNAGE
PRESDEMONTEREAU
Un garde-chasse menacé par
des « bracos » tire sur leur
groupe
TESSIER DIT LE TATOUÉ
TOMBE FRAPPÉ D'UNE BALLE
Ce 6raconnier, triste héros de
multiples aventures, avait, en
1928, vendu sa femme et avait
comparu devant le jury qui
l'avait acquitté pour coups et
blesaurea à « l'acheteur »
Fontainebleau, 16 août.
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Le coup de feu d'un garde-chasse a
mis fin, l'autre nuit, à la triste car-
rière de Maxime Tessier, dit le Tatoué,
qui, dans toute la région de Monte-
reau, s'était fait une popularité de
mauvais aloi par ses aventures de bra-
connage, la haine implacable qu'il
avait vouée aux gardes-chasse, et aussi
le souvenir de ce procès d'assises, qui
l'innocenta, le 15 novembre 1928, bien
qu'il eût blessé un garde forestier.
On se souvient que le Tatoué avait
passé avec sa victime ce singulier
marché c Tu m'as pris ma femme,
garde-la, je te la vends h
Un gaillard de cette trempe en-
traîne toujours après lui des garne-
ments que tente l'aventure.
Aussi était-il souvent accompagné
au cours de ses expéditions, dans la
Le garde-chasse Vilcocq
plaine et les bois, et avait-il formé à
sa pitoyable école tout un noyau de
gars décidés, que les gardes-chasse
connaissaient bien.
L'autre nuit, comme presque toutes
les nuits, Tessier, qu'escortaient Al-
fred Husson, de Salins, et Christian, de
Montereau, avait choisi comme lieu
de braconnage les terres que M. La-
bouret, notaire, demeurant à Paris,
avenue de Friedland, possède autour
de sa ferme de Morsins, près de Sa-
lins.
Déployés en tirailleurs Hu3soU
tenant en main un carnier, Christian
manœuvrant un phare à acétylène, et
Tessier armé' d'un fusil de chasse
Teissler, d'eprès un instantané pris à
l'époque où il passa en cour d'assises
étant prêt à faire feu sur le gibier
ébloui, ils allaient le long du chemin
de Roty.
(La suite à la deuxième page.)
L'explosion
de Villeurbanne
fut bien provoquée
par la propriétaire
Sa mère a avoué que Mlle Sangoi avait
décidé d'y mettre le feu pour toucher
la prime d'assurances
Lyon, 16 août (dép. Petit Parisien.)
L'enquête poursuivie au sujet de
l'explosion survenue rue Charles-Lyon-
net, à Villeurbanne, est entrée dans
une phase décisive.
Mme veuve Sangoi a avoué, aujour-
d'hui, que sa fille avait bien voulu
mettre le feu à ses garnis pour en-
caisser la prime de la compagnie d'as-
surances. Elle aurait été surprise par
la violence de son engin, dont elle igno-
rait la puissance.
Dans !es premiers jours de la se-
maine dernière, a déclaré Mme Sangoi,
ma fille Lucie me dit a deux ou trois
reprises que l'on devait mettre le feu
à ses garnis de la rue Charles-Lyon-
net elle précisa ensuite que l'attentat
aurait lieu dans la nuit du 12 au 13,
vers 1 heure du matin, mais elle ne me
dit pas de qui elle tenait ces rensei-
gnements.
Le soir du 12, elle était très fatiguée
et nous nous couchâmes à 20 heures.
Vers 21 heures ou 21 h. 30, elle me
réveilla, car elle ne pouvait pas dor-
mir. « J'ai trop de soucis avec mes
garnis, me dit-elle, mes locataires ne
me paient pas et le gérant n'est pas
gentil. Je vais aller maintenant rue
Charles-Lyonnet mettre le feu à la
maison. »
Ce disant, elle se leva. Je me levai
également pour l'accompagner, car je
ne voulais pas la laisser aller seule.
Nous sommes parties à 22 heures par
le tramway, qui nous déposa devant la
gare des Brotteaux. Là, nous attendî-
mes deux heures que les passants se
fassent plue rares. Ce temps écoulé, ma
fille me conduisit à pied rue Charles-
Lyonnet. A un moment donné, elle s'ar-
rêta dans cette rue pour rattacher la
bride de son soulier qui s'était débou-
tonnée elle me remit alors son sac à
main pour avoir les deux mains libres.
Puis elle se releva soudain en disant
« Regarde ma maison. Un homme est
arrêté devant. Je voudrais savoir qui
il est, ce qu'il fait ici. » Elle- partit sou-
dain en courant très vite dans la di-
rection de l'immeuble. J'étais restée à
une cinquantaine de mètres en arrière
d'elle. Quelques instants après, et avant
que ma fille ait eu le temps d'entrer
dans la maison, une formidable explo-
sion se produisit. J'attendis aux abords
de l'immeuble effondré pendant une
heure environ. Ma fille ne revint pas;
je compris alors qu'elle devait se trou-
ver sous les décombres.
Deux ou trois jours avant l'explosion,
elle était allée seule rue Charles-Lyon-
net pour réclamer de l'argent à un
locataire.
Je ne lui connaissais pas de dettes.
Elle venait de rester trois semaines
dans une ville d'eaux pour soigner une
maladie de foie. Elle était revenue une
dizaine de jours avant la catastrophe.
C'était une joueuse de baccara, mais
j'ignore si elle avait perdu de l'argent.
A aucun moment elle ne m'apparut
déséouilibrée; mais, ces jours derniers,
elle était très surexcitée. Bien qu'elle
ne me l'ait pas dit, j'ai compris qu'elle
avait décidé de mettre le feu rue
Charles-Lyonnet pour encaisser la
prime d'assurances.
Des sommiers qui prennent feu
Le gérant des garnis, M. Bobichon, a
été entendu ce soir au commissariat des
Charpennes. Il a déclaré que Mlle San-
goi était dans une situation difficile.
Elle avait des dettes et certains de ses
locataires ne la payaient pas car ils
avaient réclamé des réparations, urgen-
tes qui n'avaient pas été faites. Il ajouta
que les jours qui précédèrent l'explosion
la propriétaire était dans un état de
nervosité extraordinaire et qu'elle était
certainement capable de commettre,
sans être pleinement responsable, le
pire forfait.
Un voisin a affirmé que Mlle Sangoi
était venue quelques jours avant l'ex-
plosion, un volumineux paquet sous le
bras, et qu'elle avait rôdé devant la
maison de midi à midi et demi.
Ce matin, en fouillant encore les vê-
tements de la criminelle on trouva une
boite contenant deux allumettes-bougies
dites « cinq minutes C'était là, s'il
était besoin, un point nouveau prouvant
sa culpabilité.
Escroqueries antérieures
Mais voici d'autres accusations qui,
si elles se vériflent, auront pour effet
de démontrer que la criminelle n'en
était pas à son coup d'essai.
Avant d'aller habiter au 25 de la
route de Vienne, Mme Sangoi et sa
fille avaient occupé longtemps un ap-
partement de trois pièces, au premier
étage, 36, rue Charles-Lyonnet, en face
de l'immeuble sinistré. La maison de-
vant être démolie, Mme Sangoi et sa
fille partirent au printemps dernier
elles avaient déjà emporté la plupart
de leurs meubles. Il ne restait plus
dans l'appartement que deux sommiers
en fort mauvais état lorsque le feu
prit de façon inexpliquée dans un de
ces sommiers.
(La suite à la troisième page.)
divers A\ 11 J W < K\ V TI 1 <
DE LA FRANCE
hiiiiiiiiiii PAR MAURICE PRAX
LA VILLE DU PNEU
Le pneu fait vivre la moitié de la
population clermontoise. Le pneu
anime, nourrit, entretient la grave
et vieille capitale qui pouvait se
flatter, il y a seulement trente ans,
d'être sans industrie et de tenir
toute sa fortune de son commerce,
de « son » monde et de sa riche, de
sa magnifique campagne qui, disait
Chateaubriand, « de toutes parts
entre dans la ville ».
Le pneu, lui, a fait entrer la ville
dans la campagne. Des prés verts,
des treilles, des champs que les
moissons, l'été, coloriaient d'or et
de bistre ont été happés, dévorés
par les usines. Il est né une cité nou-
velle, chaude, fumante, ouvrière.
Des petites maisons toutes sembla-
bles, coiffées de rouge, ont poussé,
linéaires, parallèles, perpendicu-
laires, géométriques, sur les terres
où frissonnait le blé, où les pam-
pres de septembre appelaient les
vendangeurs.
Le pneu s'est jeté sur Clermont.
Mais Clermont ne s'est pas laissé
prendre par le pneu. La ville, qui
compte aujourd'hui plus de 20.000
ouvriers d'usine sur 100.000 habi-
tants et il faut compter les fa-
milles de ces ouvriers a conservé
son esprit, son caractère et ses fa-
çons. Ce n'est pas une ville indus-
trielle, quoiqu'elle soit animée et
vive par ses industries.
Clermont demeure une ville ré-
servée et réfléchie. Clermont garde
une attitude un peu hautaine. Cler-
mont semble tenir davantage aux
noblesses de son histoire qu'aux
triomphes de son pneu. La vieille
capitale d'Auvergne ne s'est pas
souciée de se donner des airs amé-
ricains et a jugé plus « convena-
ble de garder son air auvergnat.
Les ingénieurs mêmes qui se trou-
vent attachés au pneu clermontois
ne cherchent pas à imiter les busi-
nessmen yankee. Ils sont simples et
ne paraissent pas affairés.
C'est une pensée de Pascal, né
à Clermont « C'est un grand mai
de suivre l'exception au lieu de la
règle. Il f aut être sévère et contraire
à l'exception. Mais, néanmoins,
comme il est certain qu'il y a des
exceptions de la règle, il en faut
juger sévèrement, mais justement. >
La pensée de Pascal ordonne,
dirait-on, les mœurs clermontoises.
La règle commande, t^exception est
jugée indésirable et a une très mau-
vaise réputation.
Bien entendu, il n'est pas possi-
ble de faire un séjour à Clermont-
Ferrand sans aller rendre une visite
au pneu. J'ai fait cette visite ri-
tuelle.
Le pneu ne s'est pas soucié de
faire construire d'impressionnants
et opulents palais. Le pneu s'est
installé à l'auvergnate, à la bonne
franquette, sans souci du décor
extérieur.
Il n'est pas facile d'être reçu par
le pneu. Il faut pousser une lourde
perte, passer sous une voûte som-
bre et répondre au premier interro-
gatoire d'un gardien vigilant qui se
tient tapi dans une sorte de petite
niche de pierre, au fond de laquelle
on
tue de quelque bon saint. Si l'exa-
men superficiel auquel s'est livré
le gardien vigilant est favorable,
on est admis à pénétrer dans le
salon d'attente.
Le sol de ce « salon est ci-
menté. Les quatre murs du salon
sont blanchis ci. la chaux. Une fenê-
tre garnie de solides barreaux
éveille dans l'esprit du' visiteur im-
pressionné des pensées tristement
pénitentiaires. Une table de bois
blanc, une petite banquette de mo-
leskine composent tout le mobilier
de cette cellule.
Entre un premier inquisiteur
Monsieur, quel est l'objet de
votre visite ?
On est un peu embarrassé.
Hé voir. voir.
Que voulez-vous voir ? Qui
voulez-vous voir ?
fLa suite à la deuxième page.)
Dans Belgrade en fête, le roi
Alexandre a célébré hier le
anniversaire de son avènement
(Voir à la quatrième page.)
Mort de M. Le Menuet
conseiller municipal de Paris
Un des plus an-
ciens conseillers
municipaux de Pa-
ris, M. Le Menuet,
qui depuis 1900 re-
présentait le quar-
tier Saint-Germain-
l'Auxerrois, dans le
I" arrondissement,
vient de mourir à
Strasbourg, où il se
trouvait en vacan-
ces
Né à Saint-Geor-
ges-Montcoq, dans
la Manche, le 22
juillet 1855, après
des études faites au
lycée de Coutances,
M. Le Menuet
s'était installé com-
merçant à Paris.
Républicain nationaliste, secrétaire
de la Ligue des patriotes, ami person-
nel de Paul Déroulède, il fut en 1899,
condamné à cinq mois de prison pour
délit politique. Il appartenait à diffé-
rentes commissions municipales et ne
comptait à l'assemblée municipale que
des sympathies.
L'étrange aventure d'un jeune automobiliste
M. Christian Navarre
SIMPLE HISTOIRE VÉCUE
qu'on croyait tombé en mer
depuis un mois
On avait découvert sa voiture, au pied
d'une falaise, près de Saint-Nazaire,
et il est réapparu, en proie à des trou-
bles mentaux, t'autre nuit, à Clichy,
chez les parents de sa fiancée
Sa famille, ha6itant en Touraine,
croyait à sa mort et il y quinze jours
aoait réclamé le paiement d'une somme
de 1 million, montant d'une assurance
sur la vie contractée en juin dernier
par le « disparu »
Mlle Paulette Pol qui habite, avec
ses parents, 6, rue Marcellin-Berthelot,
à Clichy, eut une forte émotion dans
la nuit de jeudi à vendredi dernier. Il
était 1 heure. On frappa à la porte.
c Qui est là ? 7 Une voix très faible
répondit c C'est Christian
Ciel, mon fiancé Vivant s'écria
la jeune fille.
C'est que depuis un mois on était
sans nouvelles de M. Christian Navarre,
dont on avait trouvé l'auto abandonnée,
près de Saint-Nazaire, sur des rochers,
au pied d'une falaise, au lieudit Ville-
sur-Martin. Le Petit Parisien relata le
fait à l'époque, le 15 juillet.
M. Christian Navarre, industriel, qui
a vingt ans, demeure, avec sa famille,
à la Riche, à 3 kilomètres de Tours.
Son frère s'était empressé de déclarer
qu'il conduisait avec beaucoup de pru-
dence et que l'accident lui paraissait
invraisemblable. Ce qui, au surplus,
infirmait singulièrement l'hypothèse
de l'accident, c'est que la voiture ne
portait aucune trace de choc, que le
levier était au point mort, l'allumage
coupé et le frein à main bloqué.
Et comme des personnes habitant près
des rochers où fut découverte l'auto dé-
clarèrent avoir entendu plusieurs déto-
nations dans la nuit, on pouvait crain-
dre que le jeune homme n'eût été vic-
time d'un attentat puis jeté à la mer.
Une instruction demeurait ouverte sur
cette étrange disparition et la famille
ne doutait pas que le jeune homme n'eût
été tué.
C'est dire la prodigieuse émotion de
Mlle Pol en reconnaissant, l'autre nuit,
la voix de son fiancé qu'elle aussi
croyait mort Et cette émotion se pro-
longea bien douloureusement M. Chris-
tian Navarre, yvi avait su retrouver le
domicile de sa fiancée, ne pouvait
guère prononcer que des mots sans
suite. Avec cette extraordinaire amné-
sie, il présentait de légères, mais bien
curieuses transformations ses cheveux
avaient été coupés grossièrement et
ses sourcils avaient disparu.
Sa famille, prévenue aussitôt, le fit
transporter en ambulance à Tours. Et
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