Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1931-08-15
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 15 août 1931 15 août 1931
Description : 1931/08/15 (Numéro 19891). 1931/08/15 (Numéro 19891).
Description : Note : Dernière éd. de Paris. Note : Dernière éd. de Paris.
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2008
LE PETIT PARISIEN
15-8-31
LES CONTES DU « PETIT PARISIEN
par Edmond SEE
La voix du speaker annota
Et maintenant, mes chers auditeurs,
veuillez écouter les papotages parisiens de
Farfadet A bâtons rompus.
Ah 1 enfin 1 s'exclama Mme Lam-
brine, il y a assez longtemps que le l'at-
tendais
Et Mme Lambrine, les yeux brûlants
d'une extase soudaine, se prépara à re-
cueillir les paroles du conférencier.
Tandis que Farfadet « papotait d'une
voix insinuante, caressante, aux modula-
tions spirituellement ironiques, parfois, M.
Lambrine considérait sa femme avec un
peu d'inquiétude. Chaque soir, en effet, et
depuis qu'ils avaient fait installer chez eux
la T. S. F., Mme Lambrine, d'abord char-
mée par la diversité des programmes, n'ap-
portait plus aux multiples « auditions >
qu'une oreille distraite, guettait uniquement
« la chronique parisienne » de Farfadet
Cela moins pour elle-même que pour la
voix enchanteresse de celui qui la com-
mentait. une voix que la « chère audi-
trice recueillait avec une extase non dis-
simulée. De là, chez son mari un agace-
ment, une inquiétude jalouse bien compré-
hensible, surtout si l'on songe que M.
Lambrine possédait jadis lui-même une
voix de ténor dont il avait tiré un glo-
rieux parti au théâtre, pendant bien des
années A de telles enseignes qu'un soir
où il chantait le Trouvère, à Montpellier,
elle avait, cette voix, séduit, conquis Mme
Lambrine, alors veuve d'un notable com-
merçant de la ville, et la maîtresse, disait-
on, d'un certain Gymbal, gros homme laid.
un brun vulgaire, mais critique musical de
deux journaux locaux. Bientôt il se voyait
abandonné pour le ténor vainqueur, que la
veuve suivait, dont elle devenait peu après
la compagne légitime. Hélas! mobilisé
pendant la guerre, il y laissa sa voix, dut
se résoudre à abandonner la carrière ly-
rique pour une place de représentant de
commerce et, à présent, l'ancien chan-
teur était mué en une sorte de bourgeois.
un peu alourdi, un peu épaissi, encore bel
homme néanmoins, et auquel sa femme
tout en lui conservant une honnête ten-
dresse semblait néanmoins garder ran-
cune de leur belle et grisante jeunesse en-
fuie Aussi arrivait-il, parfois, à Mme
Lambrine de quereller son mari à propos
de tout et de rien. et aussi de s'égarer en
de troublantes rêveries, en de tendres es-
poirs informulés, surtout lorsque le soir,
assise à ses côtés, elle écoutait les mys-
térieux effluves s'exhalant de la T. S. F.
et singulièrement la voix caressante de
Farfadet, « chroniqueur parisien », guettée,
recueillie quotidiennement avec tant de
fiévreuse avidité.
Et, ce soir-là encore, elle montra un
trouble si évident à l'entendre que l'in-
quiétude jalouse du mari s'accrut, au point
de l'agiter toute la nuit
Par bonheur, dès le lendemain, cette in-
quiétude devait se dissiper, et à la faveur
d'une rencontre bien imprévue
Comme M. Lambrine avait pris le métro
pour se rendre à son bureau, il lui sembla
bien reconnaître les traits d'un voyageur,
un gros homme assis à ses côtés. C'était
en effet Gymbal, l'ex-critique musical, ce-
lui-là même! auquel le ténor, avait jadis
ravi Mme Lambrine Quelle rencontre bi-
zarre. après plus de dix années Gymbal,
au reste, reconnut lui aussi son voisin, et
ne témoigna nulle rancune Au contraire 1
On échangea des propos cordiaux, pres-
que amicaux, on parla du temps passé. de
la dureté de l'époque présente, et Gymbal
confia à Lambrine qu'ayant depuis long-
temps c déposé le-sceptre de la critique ».
il en était réduit, pour vivre. à assumer
Jfs fonctions de speaker au poste,_de la
Tour Eiffel, d'o£ il transmettait; chaque
soir, une chronique Papotages pari-
siens ». Farfadet, c'était lui Quelle dé-
couverte
M. Lambrine l'accueillit non sans sou-
lagement, un soulagement presque vengeur
et le soir même s'empressa de la commu-
niquer à sa compagne. Elle eut des ré-
sultats immédiats, les résultats souhaités
par le mari. Désormais Mme Lambrine
écouta les papotages parisiens de « Far-
fadet » avec aux lèvres un sourire ironi-
que, un brin méprisant, comme si elle
voyait à présent celui dont la voix mys-
térieuse, hier encore, éveillait en elle de si
troublantes rêveries, des rêveries dont elle
avait honte aujourd'hui Du coup. M.
Lambrine respira. Mais il souhaitait au
fond de lui de prendre une revanche plus
complète encore, et qui lui restituerait
tout à fait le coeur de sa compagne. Or
cette revanche, il crut bien que le sort la
lui offrirait quelques jours plus tard 1.
Ce soir-là, il écoutait comme de coutume
sa chère T. S. F. (tandis que, dans la
pièce voisine, Mme Lambrine s'attardait,
vaquant aux soins du ménage), lorsque,
brusquement, une voix s'exhala de l'appa-
reil, une voix sonore, caressante, harmo-
nieuse qu'il ne reconnut pas tout d'abord,
puis s'émut, s'émerveilla de reconnaître
sa propre voix, à lui, Lambrine. enregis-
trée sur un ancien disque, miraculeusement
re-actionnée, et roucoulant un air du Trou-
vère. celui-là même qui lui avait valu
jadis son plus grand succès, avait conquis
sa compagne, à jamais
Frémissant, fiévreux, le coeur battant à
se rompre, il la héla c Jeanne. viens
Viens vite Tu entendras quelque chose
pour toi. pour nous Elle accourut,
prêta l'oreille, et parut en effet partager
l'émotion de son mari. Lui, cependant, mul-
tipliait naïvement les éloges admiratifs, les
exclamations ravies
Crois-tu, hein ?. Tu écoutes. Tu
reconnais. Notre Trouvère. Et sais-tu
qui le chante 1.
Mais à ce moment, crac La dernière
note s'envola, et une voix ah I bien
différente de l'autre retentit brutale-
ment
Vous venez d'entendre un air du
Trouvère, par M. Lambrine, ténor des
théâtres parisiens, disque n° 19.214 B:
Alors le brave homme regarda sa femme
avec un espoir orgueilleux, guettant un
mouvement de*' tendresse, un cri d'admira-
tion attendrie. quelque chose, enfin. qui
la jetterait émue, reconquise, dans ses
bras! Mais elle s'était vite ressaisie, ses
yeux, qui reflétaient un instant auparavant
une sorte de griserie amoureuse, se voi-
lcrent, se durcirent soudain. Elle s'ex-
clama
Comment, c'était ?.
C'était moi, oui Tu n'avais donc
pas reconnu ?.
Ma foi, non, je t'avoue.
Elle ajouta
C'est drôle Je croyais qu'autre-
fois ta voix à toi était bien plus chaude.
plus prenante. Celle-là m'a paru un peu
criarde. et puis sourde, par moments.
Il y avait comme des trous
Elle ordonna nerveusement
Tourne vite le bouton de commande.
Allons autre part. ailleurs. Tiens, à
Radio-Paris. Il y a un orchestre tziqanc.
Moi. l'adore ça
M. Lambrine obéit. Mais, tout en action-
nant les manettes, il se prit à songer mé
lancoliquement
Voilà I voilà bien les femmes Au
fond, elles ne se grisent, ne s'exaltent
que lorsqu'elles peuvent rêver autour du
mystère, de l'inconnu Mais aussitôt que
leur rêve se précise, prend forme.
Il baissa la tête
Surtout, se dit-il, quand cette forme
est celle d'un homme qu'elles n'aiment
plus, ou d'un mari dont elles connaissent
trop les faiblesses, les défauts, les imper-
fections quotidiennes, dont elles n'atten-
dent plus rien de nouveau
Il soupira, mais se ravisant soudain et
jetant à l'appareil de T. S. F. un regard
empreint d'une malicieuse gratitude, il con-
clut ironiquement en lui-même
-D'ailleurs, lorsqu'elles parviennent à
un certain âge, c'est sans grand danger
pour nous autres 1 Et nous avons, autant
dire, le remède sous la main
Edmond SÉB.
Hommages au Soldat inconnu
Un groupe d'une centaine de mères
américaines venues en pèlerinage sur
le front français s'est rendu, hier à
14 heures, à l'Arc de Triomphe. Con-
duites par les colonels Barclett et Ri-
chards Ellis, elles furent reçues par le
général Thrin. Après s'être recueillies
devant la tombe du Soldat inconnu,
elles déposèrent deux superbes cou-
ronnes.
Un peu plus tard, l'harmonie-chorale
d'Illkirch (Bas-Rhin), sous la conduite
de M. Philippe Walter, est venue à
son tour déposer une couronne sur la
dalle sacrée.
Chronique judiciaire
DANS L'ASCENSECB
DE LA TOÏIB EIFFEL
Don Francisco Rodriguez, un Espagnol
de vingt-six années, se disposait récem-
ment à monter au sommet de la Tour
Eiffel. Au pied de l'ascenseur, il rencontra
un Tchécoslovaque, M. Anton Ricquel.
Ah conseilla bientôt Rodriguez, pre-
nons garde aux voleurs Un bon conseil.
cher ami Mettons en commun notre ar-
gent ce sera plus sûr
M. Ricquel accepta et, dans une enve-
loppe, il glissa 3.500 francs. Rodriguez y
fit tomber un billet de mille. Le Tchéco-
slovaque épingla le tout à sa chemise et
les deux étrangers se firent transporter au
sommet de la Tour.
Mais, au cours de l'ascension, un soupçon
vint à M. Ricquel. Il examina furtivement
l'enveloppe serrée sous son gilet et décou-
vrit qu'elle était vide. Il ne laissa rien
paraître de sa déconvenue, mais lorsque
revenu, avec Rodriguez, au pied de la Tour,
il fit arrêter l'Espagnol par un agent. Sur
le voleur, on ne trouva rien un complice,
sans doute, avait pris livraison de l'argent
et avait réussi à disparaître.
Rodriguez, comparaissait, hier, devant la
10* chambre correctionnelle
Pas de doute, expliqua-t-il, il s'agit
d'une erreur.
Mais le tribunal, malgré la plaidoirie de
M- Paul Henriquet, condamna l'Espagnol
à huit mois de prison.
C'EST LE PEINTRE
Locataire d'un hôtel de la rue'Berzéllus.
Mlle Lasco dormait lorsque sa porte s'ou-
vrit. Elle vit un jeune homme entrer dans
sa chambre et. tout effrayée, cria
Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que
c'est ?
L'intrus répondit
C'est le peintre
Puis Il prit la fuite. Il était 2 heures du
matin. Dans l'escalier, il se heurta au gé-
rant, M. Pagès, accouru aux cris de Mlle
Lasco, et qui le fit arrêter.
Le « peintre ». Henri Foucaud, prévenu
de tentative de vol, a comparu hier devant
la quatorzième chambre du tribunal.
Pour expliquer sa présence dans l'hôtel,
Foucaud expliqua
Je ne suis pas peintre seulement, mais
boxeur. Je ne bois jamais, non jamais. Or,
précisément, le soir où je fus arrêté, j'avais
bu un peu d'alcool. J'étais « fin battant
Et c'est ainsi que. sans raison, je suis allé
tirer mademoiselle de son sommeil, ce dont
je m'excuse.
Des amis du boxeur vinrent affirmer
qu'en effet, ce soir-là. Foucaud se trouvait
dans un état d'ébriété avancé.
Le tribunal, après une longue délibéra-
tion, l'a acquitté.
Souvenez-vous qu'au profit d'un doute
léger, lui dit le président François, la jus-
tice s'est montrée pour vous d'une bien-
veillance extrême.
FAILLITES. Société des spectacles
cinématographiques du Grand-Guignol, 12,
boulevard Poissonnière. Robert Mook,
tissus, 3. rue Abel-Rabaud. Désiré Chef,
fabrique de meubles, 59, rue de France, à
Vincennes. Joseph Biszberg, commission
et exportation, 20, passage des Petites-
Ecuries.
LA VIE SPORTIVE
LES GRANDES FETES GYMNIQUES
DE LURE
organisées les 15 et 16 août
avec le concours du a Petit Parisien »
Le programme des fêtes gymniques
de Lure, qui commencent aujourd'hui,
a été ainsi établi
Samedi 15 août. A 5 heures, réveil en
fanfare; de 6 h. 30 à 11 h. 30, concours
individuel, artistique et vétérans; 13 h. 30,
grand. défilé; 14 h. 30, concours de sections;
i6 h. 30, mouvements d'ensemble en musi-
que par toutes les sociétés; concert par
l'Harmonie de Plancher-les-Mines et l'Union
musicale de Lure: 20 h. 30, grande retraite
aux flambeaux; 21 heures, grande fête de
nuit; concerte par la Saint-Hubert, de
Luxeuil; embrasement du terrain.
Dimanche 16 août. 6 heures, réveil en
fanfare; de 7 heures à 11 h. 30, concours
individuels athlétiques; 10 heures, vin
d'honneur offert par la municipalité; 12 heu-
res, banquet officiel; 13 h. 30, grand défilé:
14 h. 30, productions par une section de
gymnastes couronnés; 16 heures, mouve-
ments d'ensemble en musique; 16 h. 30,
distribution des récompenses: grand bal à
l'Eden.
Les sociétés participantes
Voici la liste des sociétés inscrites
pour participer aux fêtes de Lure
La Belfortaine, la Comtoise Fraternelle
de Besançon, la Beaucourtoise. la Boroli-
lotte de Valentigney, l'Amicale de Giroma-
gny, la Vaudoise d'Héricourt, la Luxo-
vienne de Luxeuil, l'Espérance d'Audin-
court, la Gauloise de Montbéliard. la Pa-
triote de Seloncourt, la Fraternelle du
Thillot, la Française de Fontaine-sur-
Saône, les Enfants du Vallon de Terre-
Blanche, l'Union de Fesches-le-Chatel, la
Société Fédérale de Courgenay (Suisse) et
de Porrentruy (Suisse).
L'Harmonie des Houillères de Ron-
champ, l'Harmonie de Plancher-les-
Mines, la Saint-Hubert de Luxeuil,
l'Union musicale de Lure prêteront
leur concours.
LE MEETING DES ROUTES PAVEES
organisé par l'A. C. du Nord
avec le concours du Petit Parisien
La clôture des engagements
Actuellement trente-cinq concurrents
sont officiellement inscrits dans le
Grand Prix international des routes
pavées, qui se déroulera pour la coupe
du Petit Parisien le 13 septembre, à
Pont-à-Marcq, et parmi les nouveaux
concurrents, Il faut citer le prince
Dimitri Djordjadze et Ivanowsky,
Le programme comporte en plus du
Grand Prix le 31 critérium des voi-
tures de série, le 9* grand prix des
motos, course de trois heures le
7' concours des véhicules industriels et
commerciaux et le 8, concours d'élé-
gance.
Rappelons que la liste des inscrip-
tions sera close à droits simples, au-
jourd'hui 15 août à droits doubles, le
24 août.
Demandes de règlements, renseigne-
ments, inscriptions, location des stands,
chez le commissaire général Léon
Manaud, 3, cité Bergère, à Paris (IX').
LES CHAMPIONNATS D'EUROPE
A L'AVIRON
Les championnats d'Europe organi-
sés par le comité des régates interna-
tionales de Paris avec le concours du
Journal, dans le bassin de Suresnes,
ont groupé plus de 200 rameurs. Les
éliminatoires ont été disputées hier
après-midi.
Résultats
Quatre rameurs en pointe avec barreur
(les deux premiers de chaque série qualifiés
pour les demi-finales) Première série
L Suède. 6' 45" 2/5; 2. Pologne: 3. France;
4. Espagne. Deuxième série: 1. Italie, 6' 41"
2/5: 2. Hongrie; 3. Belgique; 4. Tchéco-
slovaquie. Troisième série 1. Danemnrk,
6' 42" 2. Suisse 3. Hollande.
Pair car (les deux premiers de chaque
série qualifiés pour la finale). Première
série: 1. Françe, 7' 23"; 2. Danemark: 3.
Belgique. Deuxième série 1. Italie, T
15 1/5; 2. Hollande; 3. Pologne).
Skiff (les deux premiers de chaque sérle
qualifiés pour la finale). Première série:
1. Italie (Enrico). T 13" 2. Danemark
(Hendriksen) 3. Tchécoslovaquie 4. Es-
pagne. Deuxième série L Suisse (Cande-
veau), 7' 15" 1/5 2. France (Saurin) 3.
Belgique.
Deux avec barreur (les quatre premiers
qualifiés pour la finale). L France
(Bruza, Giriat), 7' 35" 2. Belgique
3. Suisse 4. Italie.
Quatre sans barreur (les deux premiers
sont qualifiés pour la finale). Première
manche 1. Suisse, 6' 38" 2. France
3. Italie. Deuxième manche L Hol-
lande 2. Pologne 3. Belgique.
Deux rameurs en couple, double scull
(les deux premiers de chaque série sont
qualifiés pour la finale). Première série
1. Hongrie, 6' 50"; 2. Suisse; 3. Belgique.
Deuxième série 1. Italie, 6' 49" 1/5
2. F'rance 3. Yougoslavie.
Huit en puinte, avec barreur (les deux
premiers de chaque série qualifiés pour les
demi-finales). Première série L ex
œquo, Hongrie et Danemark, 6' 6" 4/5;
3. Belgique, 6' 7" 1/5; 4. Hollande.
Deuxième série 1. Italie, 6' 2" 2/5; 2.
France, 6' 6" 2/5: 3. Yougoslavie. 6' 10" 3/5.
Troisième série 1. Pologne, 6' 11" 4/5:
2. Tchécoslovaquie, 6' 14" 4/5; 3. Suisse,
6' 18" 3/n.
Les demi-finales, de quatre avec bar-
reur et de huit, se disputeront aujour-
d'hui, dans le bassin de Suresnes, à
partir de 16 heures.
LE CRITERIUM DES AIGLONS
L'annuel critérium cycliste des Ai-
glons, organisé par le Journal et l'Echo
des Sports, sera disputé aujourd'hui et
demain. La première étape, qui com-
portera 239 kilomètres, sera disputée
sur le parcours de Paris à Bourges. Le
départ en sera donné à 8 heures à la
Croix-de-Berny.
Demain, la seconde étape mènera les
coureurs de Bourges au Blanc (272 ki-
lomètres).
LA JOURNEE SPORTIVE
Cyclisme. A 8 heures, à la Croix-de-
Berny, départ de la première étape du
Critérium des Aiglons. A 6 heures, à
Sannois, départ de Paris-Dieppe de l'U.
V. F. A 7 h. 15, à Saint-Cloud, Paris-
Houlgate. A 14 h. à la Piste muni-
cipale, réunion de l'U.S.S.G.T.
Aviron. A 16 heures, dans le bassin
de Suresnes, demi-finales des champion-
nats d'Europe.
Natation. A 15 heures, aux Tourelles,
championnats de France militaires et
France-Hollande juniors.
Pelote Balle. A 15 heures, esplanade
dos Invalides, match Paris-Bruxelles.
UN INCONNU BLESSE
D'UN COUP DE COUTEAU
LOULOU LA BRUNE
Il appelle un taxi, y installe sa victime,
prie deux femmes de la conduire à
l'hôpital, puis s'éclipse discrètement
Le chauffeur de taxi Alexis Botrosse,
habitant 4, avenue Fontaine-Derolle, à
Nanterre, passait l'autre soir, vers
22 heures, boulevard Barbès quand il
fut hélé par un individu d'une tren-
taine d'années et de mise correcte.
Celui-ci le pria de se rendre dans une
pharmacie située à l'angle des rues
Poulet et des Poissonniers, où se trou-
vait, disait-il, une femme blessée qu'il
fallait conduire à l'hôpital Lariboisière.
Quelques minutes plus tard, la voi-
ture arrivait à destination. La phar-
macie était fermée. A proximité de
celle-ci, M. Botrosse aperçut une femme
allongée sur le trottoir, qui paraissait
souffrir énormément.
L'inconnu la prit dans ses bras et
l'installa dans la voiture, qui se mit en
marche.
Non loin de là, le voyageur Inter-
pella deux femmes qui se trouvaient à
la terrasse d'un établissement et par-
lementa quelques instants avec elles.
Tandis que l'homme, à l'insu du
chauffeur, s'éclipsait discrètement, les
deux femmes prirent place dans le taxi
qui les conduisit à Lariboisière.
Les médecins de service constatèrent
que la blessée avait reçu un coup de
couteau dans la région du cœur et que
son état était très grave.
La police fut prévenue et M. Loudet,
secrétaire du commissariat, apprit
qu'il s'agissait d'une habituée des bou-
levards extérieurs, Irma Delcroix, vingt-
six ans, dite Loulou la Brune »,
sans domicile connu.
Ses compagnes, Catherine Oxanda-
beurre, dix-huit ans, demeurant en hô-
tel boulevard de la Chapelle, et Hélène
Cosset, vingt et un ans, habitant rue
Belhomme, déclarèrent qu'elles ne con-
naissaient pas les prodromes du drame.
Elles avaient été simplement priées
par un inconnu de conduire la femme
à l'hôpital, l'homme disant ne pouvoir
le faire.
Hier matin, la blessée put être en-
tendue. Elle fit le récit suivant
J'étais, comme tous les soirs, bou-
levard Barbès, quand un homme in-
connu de moi m'accosta et me pria de
l'accompagner. Nous fîmes ainsi quel-
ques pas ensemble tout en bavardant
mais une discussion s'éleva entre nous
et mon compagnon, sans me donner le
temps de fuir, me frappa d'un coup de
couteau. Je perdis connaissance.
Ce récit, qui semble peu sincère, n'a
pas convaincu le magistrat, M. Girar-
din. Ce dernier a chargé les Inspec-
teurs Clément et Tabareau, de la police
judiciaire, de rechercher l'auteur du
coup de couteau.
Ajoutons qu'après une intervention
chirurgicale, l'état de la blessée s'est
légèrement amélioré. Les médecins ré-
servent cependant encore leur diagnos-
tic.
On trouve à Saint-Germain-en-Laye
le corps d'un suicidé
Il s'agit d'un homme qui portait deux
noms et menait sans doute deux vies
On a découvert sur la terrasse de
Saint-Germain-en-Laye, la tête trouée
d'une balle, le corps d'un comptable,
Jean-Baptiste Roelants, né à Anvers,
en 1882. Ce comptable était descendu,
depuis le 13 juillet dernier, dans un
hôtel, 19, rue de la Victoire, où il
s'était fait inscrire sous le nom de
Dubois.
Cet homme au double nom menait-il
une double vie vie familiale en Bel-
gique, vie de « garçon » en France ?
C'est ce que certains renseignements
permettent de supposer.
A l'hôtel de la rue de la Victoire,
M. Dubois a laissé une excellente im-
pression. Il payait très régulièrement sa
note d'hôtel. Très soigneux de sa per-
sonne, il ne donnait pas l'impression
d'un homme qui a des embarras d'ar-
gent. Il partait généralement après son
petit déjeuner et revenait à l'hôtel pour
dîner.
Il ne reparut cependant pas l'autre
soir, mais il avait été rencontré rue
Buffault, vers 11 heures du matin
puis un peu plus tard, à l'heure de
l'apéritif, à la terrasse d'une brasserie
faisant face à la gare Saint-Lazare, où
il avait coutume d'aller presque quoti-
diennement. Dans une conversation
avec le personnel de l'hôtel, il avait
laissé entendre qu'il avait une affaire
de brasserie en Belgique.
Dans le café proche de la gare Saint-
Lazare on nous confia que ce client
était un joueur. Venant depuis au
moins dix ans à Paris, il fréquentait
beaucoup lea champs de courses.
Il disait, ajoute-t-on, qu'il aimait
beaucoup notre ville et qu'il s'arrachait
à sa vie de famille de Bruxelles pour
venir, chaque année, passer trois ou
quatre mois. Mais il ne donnait pas,
ces derniers temps, l'impression de rou-
ler sur l'or.
Deux meurtriers
soumis à un examen mental
L'un d'eux, qui fenta de se suicider
après son crime, est resté aveugle
Sur commission de M. Valade, juge
d'instruction, le docteur Truelle a été
chargé d'examiner au point de vue
mental deux meurtriers
1° Le Russe Jean Fialco qui, le
17 avril, rue Emile-Zola, abattit à coups
de revolver son ami Victor Dorster,
puis tenta de se suicider en se logeant
une balle dans la tempe. Le meurtrier
est sorti hier de J'hôpital et a été
transféré à l'infirmerie de Fresnes. Sa
blessure l'a rendu aveugle
2° Henri Poirier qui, le 14 avril, dans
un couloir de la rue des Rosiers, à
Saint-Ouen, tua à coups de revolver
son ancienne amie, Suzanne Lermi-
niaux, et M. Arthur Goulet.
LEGION D'HONNEUR
Les croix de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
Grand-croix M. d'Arsonval, membre
de l'Académie des sciences et de l'Aca-
démie de médecine, professeur au Col-
lège de France.
Grand officier M. Paul Bourget,
mambre de l'Académie française,
homme de lettres.
Commandeurs MM. Armaingaud,
critique littéraire Priant, membre de
l'Académie des beaux-arts, artiste pein-
tre Gonrsat, membre de l'Académie
des sciences, professeur à la Faculté
des sciences de Paria Paul Valéry,
m e m b r e de l'Académie française,
homme de lettres.
Officiers M. Aubin, inspecteur géné-
ral de l'Instruction publique (enseigne-
ment primaire) Mgr Baudrillart,
membre de l'Académie française, hom-
me de lettres MM. Beissier, vice-pré-
dent de la Société des auteurs, compo-
siteurs et éditeurs de musique Berr,
directeur du Centre international de
synthèse Bruneau, inspecteur d'aca-
démie à Oriéans Brunet, architecte en
chef des monuments historiques Che-
vaillier, professeur au lycée Henri-IV
Courteault, directeur des archives na-
tionales Delac, cinéaste Georgin, pro-
fesseur au lycée Henri-IV Gheusi,
recteur de l'Académie de Lyon; Kieffer,
artiste décorateur Latzarus, homme
de lettres Mac Orian, homme de let-
tres Michelet, sculpteur Monceaux,
membre de l'Académie des inscriptions
et belles lettres, professeur au Collège
de France Moulins, inspecteur géné-
ral des services administratifs du
ministère de l'Instruction publique
Picart, professeur à la Faculté des
sciences, directeur de l'Observatoire de
Bordeaux Puech, professeur à la
Faculté des lettres de Paris, membre
de l'Institut Royer. artiste peintre
Trébor, directeur de théâtres Vianey,
doyen de la faculté des lettres de Mont-
pellier.
Chevaliers MM. Arnaud, directeur de
l'école annexe à l'école normale d'institu-
teurs de Nice Aubert. inspecteur d'aca-
démie, à Satnt-Etienne Baggers, profes-
seur au Conservatoire national de musique
et de déclamation Baln, artiste peintre
Baralhe. à Tulle (Corrèze). services rendus
aux œuvres scolaires Mlle Bardot. tns-
pectrice des écoles maternelles de la Seine;
MM. Barret, professeur au lycée de Tulle
Baron, inventeur (services rendus aux
sciences) Mme Barretta-Worms, socié-
taire retraitée de la Comédie-Française
MM. Bellemain, architecte Beitrand, ar-
tiste graveur Mlle Bergevln, directrice
d'école publique à Paris Mite Bernal,
professeur au lycée de jeunes filles de
Nice MM. Bloch, statuaire Bocquier,
directeur de l'école normale d'instituteurs
d'Angers Botinelly, sculpteur Bousiac
de Saint-Marc, auteur dramatique Bous-
sagol, compositeur de musique Bredin.
proviseur au lycée de Lons-le-Saunier
Brocard, professeur à la faculté de droit
de Nancy Brocart. instituteur public la
Chapelle (Loire) Brunel, directeur de
l'Ecole des chartes Burel. chef de bureau
au ministère de l'Instruction publique
Cartier, censeur des études au lycée Car-
not Santu Casanova, homme de lettrés
duc de la Force, membre de l'Académie
française, historien Chambord. inspecteur
primaire de la première circonscription de
Bordeaux duc de Richelieu, bienfaiteur
de l'Université de Paris Chapsal, collec-
tionneur d'objets d'art Mme Chasies,
professeur au Conservatoire national de
musique et de déclamation MM. Chene-
veau, chef de travaux à la Faculté des
sciences de Paris Chevais. Inspecteur de
l'enseignement du chant dans les écoles de
la Ville de Paris Clermont, proviseur du
lycée Janson-de-Sailly Mlle Colani. pro-
fesseur au lycée de jeunes filles de Ver-
sailles; Mme Croiza, artiste lyrique: MM.
Dandelot, critique musical,; Debré. archi-
tecte Dantzer, Inspecteur d'académie à
Oran Delteil, homme de lettres Des-
champs, directeur du musée de sculpture
comparée du Trocadéro Desfours, direc-
teur de cours complémentaire à Narbonne;
Drouin, professeur au lycée Janson-de-
Sailly.
Mlle Dubettier, directrice du lycée de
jeunes filles d'Avignon MM. Dubois, doyen
de :a faculté mixte de médecine et de phar-
macie de Lille Dubois, professeur à la
faculté de droit de Poitiers Dubois de
la Patelliè-e, artiste peintre Dufour, sous-
chef de bureau au sous-secrétariat d'Etat
des Beaux-Arts Dufour, directeur d'école
publique à Toulouse Dumas, direc-
teur de l'école nationale de musique de
Dijon Mme Faux-Froidure, artiste peintre
aquarelliste, vice-présidente de l'Union des
femmes peintres et sculpteurs MM. Fou-
cault, professeur à la faculté des lettres
de Montpellier Freschard, principal du
collège de Remiremont Frossard, profes-
seur au lycée de Grenoble Gallie, se-
crétaire général de la commission française
de coopération Intellectuelle Mme la mar-
quise de Ganay, vice-présidente du comité
des dames de l'Union central des Arts
décoratifs MM. Garcin, directeur d'école
publique à Paris Gauzy, sous-chef d'ate-
lier à la Manufacture nationale des Gobe-
lins Gernez, directeur de l'école primaire
supérieure de garçons de Lille Gervais,
instituteur public à Saint-Martin-de-Mieux
(Calvados) Girard, administrateur de la
bibliothèque Sainte-Geneviève. homme de
iettres Girot, directeur honoraire de cours
complémentaire à Canaples (Somme) Gon-
dard, statuaire Goujon, architecte Gri-
veau, artiste peintre Grosseuvre. dona-
teur des musées nationaux Guerel. ins-
tituteur public à Montreuil-l'Argile (Eure);
Guillaume, directeur de cours complémen-
taire à Guise (Aisne) Haillon, membre de
l'Académie de médecine, chef de labora-
toire au Collège de France Heuzé, artiste
peintre Jaubertie, directeur de l'école
normale d'instituteurs de Montpellier
Laignel-Lavastine, professeur au lycée de
Rouen
MM. Lamaire, professeur au collège
Chaptal Lambert, astronome à l'Obser-
vatoire de Paris Lameire, professeur la
faculté de droit de Lyon Lamorlette. ins-
pecteur d'académie à Caen Larrive, éco-
nome du lycée Henri-IV Lasserre, vice-
président.de la Société des journaux artis-
tiques Mme Lavaud. directrice du lycée
de jeunes filles Victor-Duruy MM. Le-
brette, directeur de l'école primaire supé-
rieure de garçons de Beauvais Le F*vre,
inspecteur des chantiers et de la compta-
bilité des travaux au sous-secrétariat d'Etat
des Beaux-Arts LemaHre, archiviste
paléographe, directeur de la Revue des Di-
bliothèques Pierre Lenoir. sculpteur
statuaire Lesage, artiste peintre et gra-
veur Letellier, services rendus aux œu-
vres scolaires à Bacqueville (Seine-Infé-
rieure) Madeline, architecte en chef des
monuments historiques, conservateurs du
Grand Palais des Champs-Elysées Ma-
gnol, professeur à la faculté de droit de
Toulouse Marchai, artiste peintre Ma-
réchal, violoncelliste Maresquelle, profes-
seur au lycée de Nancy Martial, statuaire.
professeur à l'Ecole nationale des beau-
arts Mlle Martinet, surveillante générale
au lycée de jeunes filles de Dijon MM.
Maury, secrétaire d'inspection académique
à Melun Arthur Mayeur, artiste graveur
Melies, cinéaste Messac, Inspecteur de
l'enseignement primaire à Argenteuil (S.-
et-0.) Meyer, inspecteur d'académie à
Rouen Mion. directeur de l'Ecole régio-
nale d'architecture et d'art Industriel à
Grenoble Monceau, directeur d'école pu-
blique à Pevillons-sous-Bols (Seine)
Drossé, directeur de l'école primaire supé-
peintre, inspecteur de l'enseignement du
dessin de la Ville de Parts et du départe-
ment de la Seine.
MM. Nicaud, bibliothécaire en chef de
la bibliothèque universitaire et municipale
de Clermont-Ferrand Georges Normandy.
homme de lettres Oneto. inspecteur d'aca-
démie à Poitiers le docteur Parmentier.
archéologue Peltier. professeur à la fa-
culté de droit d'Alger Perrin. directeur
de l'école normale d'instituteurs de Char-
leville Peyronnet, sculpteur, conserva-
teur adjoint du musée d'Angouléme
Pitou, professeur au lycée Fustel de Cou-
langes, h Strasbourg Plubel,- censeur
des études au lycée de Nice Pradines.
professeur la faculté des lettres de Stras-
bourg Qtilzet Léon, artiste peintre
Regan. professeur au lycée de Toulon
Rey, professeur à la Faculté des lettres
de Paris Richard, conservateur de la
bibliothèque et des musées de la ville
d'Aîençon Roland, homme de lettres
Rondou. entomologiste Mme Rosemonde
Gérard, femme de lettres MM. Roudil,
inspecteur de l'enseignement primaire de
la Seine Roux-Parassac. homme de let-
tres Saché, archiviste du département de
Maine-et-Loire Mme Sandy, femme de
lettres MM. Sauvage, proviseur du lycée
d'Alger Sir,noret, inspecteur d'académie
à Nancy Staub, professeur au Conser-
vatoire national de musique et dé décla-
mation Soran, professeur au lycée de
Marseille André Thérive, homme de let-
tres Thiercelin Alfred, A Aubervilliers
(services rendus aux œuvres scolaires)
Ronnelat, professeur à la Faculté des let-
tres de Paris et à l'Ecole pormale supé-
rieure MM. Travers, professeur au lycée
Louis-le-Grand Vallette. sculpteur, pro-
fesseur à l'Ecole nationale supérieure des
arts décoratifs Vauthier, chargé de cours
au lycée de Tourcoing Vlcat, directeur
d'école publique à Grenoble Mme Co-
lette Yver. femme de lettres.
Petites nouvelles
de l'Exposition coloniale
La musique de Basse-Yutz et la Scala
de Strasbourg, dont M. Sabatier, député
de Paris, est ie président d'honneur, don-
neront un concert à l'Exposition aujour-
d'hui et demain.
Les princes Sisowath Montrath, Siso-
wath Monipong, fils du rot du Cambodge,
ont visité, hier, l'Exposition, accompagnés
par le gouverneur Pénéral Baudouin.
LE STANI» 1>ES P. T. T.
L'administration se modernise. Les
P. T. T. ont leur stand dans le Palais
des groupes industriels à la section mé-
tropolitaine. C'est une curieuse synthèse
des progrès réalisés en télégraphie et des
perfectionnements qui suppriment l'attente
pour les communications téléphoniques.
même à grande distance.
C'est la C. I. D. N. A. qui assure
le plus important trafic
à l'aéroport de Prague
Voici, A titre de comparaison. les chiffres
totaux de tonnage (passagers, messageries.
bagages) passés en juin 1930 et en juin 1931
sur l'aéroport de Prague, le premier chif-
fre indiqué étant celui de juin 1930:
C. D. N. A.: 77.966 kilos 80.680 kilos
Compagnie de Navigation Aérienne Tchéco-
slovaque 84.211 kilos 74.541 kilos; Com-
pagnie Aéroline: î8.914 kilos 64.345 kilos;
Luft Hansa: 40.528 kilos 25.207 kilos.
On remarquera que la C. L D. N. A..
compagnie française, occupe de loin la
première place, malgré la concurrence des
compatrnies locales et de la puissante
Luft Hansa allemande.
Changement d'adresse de no* abonnés
Nous prévenons naa abonnés que toute
demande de changement d'adresse doit être
accompagnée de la dernière bande du jour-
nal et de 1 franc pour frais de réimpression
de nouvelles bandes.
Les médaillés du travail chez ÎV3. Ro'îin
M. Louis Rollin a reçu, hier matin,
une délégation de la Fédération natio-
nale des médaillés du travail français.
Cette délégation, composée de MM. H.
Batlleux, président Saint-Julien, de
Wispaelere et Trochu, vice-présidents,
et Bauduin, a tenu, au début des tra-
vaux de son congrès, à venir saluer le
président d'honneur de cette impor-
tante fédération.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Situation au 30 juin 1931
ACTIF
Espèces en caisse, au Tré-
sor et à la Banque de
France 20
Avoirs dans les banques et
chez les correspondants.. 2.436.243.066 71
Portefeuille effets et bons
de la Défense nationale. 6.919.021,625 34
Coupons à encaisser. 146.186.693 53
Reports. 16.124.S62 74
Avances sur garanties 48
Comptes courants divers.. 11
Rentes, actions, bons et
obligations 33.343.498 29
Participations financières..
Immeubles et Immobilière
parisienne et départe-
mentale. 71.397.038 75
Comptes d'ordre 7L206.249 29
Actionnaires. 304.432.500
Fr.
PASSIF
Capital
Réserves >
Bénéfices reportés à nou-
veau 25.901.622 92
Intérêts et dividendes il.
payer aux actionnaires.. 14.073.297 09
Comptes de chèques 3.992.118.421 17
Dépôts à échéance fixe 478.197.100 »
Comptes courants divers.. 8.934.362.924 »
Acceptations à payer 311.304.66021
Comptes d'ordre 17
Fr. 14.988.992.924
MALADIES
VEINEUSES
Varices externes ou internes, sui-
tes ou menaces de phlébite, enflure
des jambes, hémorroïdes internes ou
externes, varicocèles. toutes les ma-
ladies veineuses, qui vieillissent pré-
maturément tant de personnes des
deux sexes, sont désormais justicia-
bles d'un remède nouveau la Méno-
varine, dont on peut dire qu'il vient
de renouveler complètement la thé-
rapeutique des maladies de la circu-
lation.
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40. Feuilleton du Petit Parisien, 15-8-31
1L9IHIMMIE
SANS NOM
«BAND ROMAN INfiDIT
MARCEL FRA6EB
w
XXXVII (suite)
Hantises
Les yeux de l'infirme, qui cherchaient
dans l'infini, s'arrêtèrent sur sa fille et
parurent en extase.
Oh Christiane lui ressemble.
oui, beaucoup en moderne, évidem-
ment.- Je retrouve dans son regard
cette mélancolie et aussi le mouvement
du cou. Tu ne sais pas jouer d'orgue,
toi, mon enfant ?
Un peu, père.- On m'avait appris
au couvent. et plus tard, Tanger, on
me demandait d'accompagner la messe,
le dimanche, à la petite église. J'ai
même joué ce Nocturne de Chopin.
Mais Gérald ne semblait plus l'en-
tendre, absorbé dans la Doursuite de
tes souvenirs.
Maman jouait. nous écoutions,
dans une réelle béatitude. Mon père
aussi aimait beaucoup cette musique.
Il assistait, dans le salon à côté, dans
une sorte de pénombre recueillie, striée
seulement de quelques reflets dorés, les
reliures anciennes, les nymphes des
fresques semblaient se détacher des
murs pour s'envoler.
Copyright by Marcel Nrager 193L Tra-
duction et reproduction interdites en tous
pays.
La bibliothèque ouvrant sur te
salon pompéien s'écria Faltier.
C'est elle aussi qui avait dessiné
la décoration. et choisi le lustre de
Venise. et aussi un service de Saxe
vieux rosé.
Ils subsistent encore, vous les
retrouverez. Ah monsieur, si votre
père vous entendait, il n'aurait plus
d'hésitation à.
D'hésitation ?.“ Comment ?
C'est-à-dire, 11 serait bien heureux.
Je veux lui faire part sans tarder de
ce que vous venez de me dire.
Faltier revint à Cannes en toute
vitesse. Mais, en route, sa joie s'émietta;
à chaque tournant tombait un peu de
sa confiance.
Lui, après ce qu'il venait d'entendre,
ces descriptions qui n'étaient possibles
que pour un familier de la maison, Il
ne pouvait douter de la sincérité de
Gérald, de sa réelle identité. Mais
!'obstiné vieillard ?. Avec son tyran-
nique scepticisme, il répondrait
« Qu'est-ce que cela prouve ? » Il
supposerait que Faltier avait c ren-
seigné le prétendant de Fréjus
En pénétrant dans la villa, Hubert
avait déjà renoncé au rapport qui ^vait
précipite son retour.
Mais dans son cerveau bouillonnant
s'élaborait un autre plan.
Cependant, dans la blancheur morose
de la petite chambre Imprégnée d'éma-
nations pharmaceutiques. Gérald ques-
tionnait sa fille.
Sympathique, Intelligent, ce Pal-
tier. et l'air ioyah. Est-ce ton fiancé?
Oh non.
Ah ?. Quelle raison a-t-il de tant
s'intéresser à nous ?. A toi ?
Un peu d'inquiétude assombrissait
son regard, car il s'apercevait que
Christiane avait rougi.
Parce qu'il est équitable, sensible.-
qu'il se reproche une part de respon-
sabilité dans. l'erreur de votre père.»
Il ne pouvait pourtant prévoir une telle
duplicité
Tu es certaine qu'il n'éprouve
aucun sentiment pour toi ? A la façon
dont il te regarde. Il me semble.
Père, jamais sa conduite ni ses
paroles ne m'ont révélé autre chose
qu'un intérêt respectueux. peut-être un
peu de camaraderie, après sa pitié du
début qui m'avait humiliée, mais c'est
tout, et je suis sûre qu'il ne pense pas.
Sa phrase mourut dans la rêverie
d'un regret. Son père la regarda fixe-
ment, avec tendresse.
Et toi ?
Oh moi, je n'ai pas le droit ni
le temps de réfléchir à cela-
Mais elle baissait la tête en le disant,
un peu confuse dp son manque de sin-
cérité.
La réflexion et le sentiment. Chris-
ti..ne, n'ont jamais pu faire un bon
attelage. Il y en a toujours un qui
tire plus fort que l'autre.
C'est peut-être vrai, papa
Elle savait que ce mot, prononcé
aiiectueusement. était un beaume qui
engourdissait sa pensée.
XXXVIII
Sous les poussières du temps
Ils venaient de bouleverser toutes les
pièces de réserve des combles. Il n'exis-
tait aucun coffre Renaissance.
Mrs Monique eut une inspiration
Oh monsieur Hubert, je la sou-
viens précipitamment. Une petite ate-
lier, Il existe près de ma chambre, qu'on
n'a jamais défoncé. Je ne sais pas si
on trouve le clé convenable ?..
lis essayèrent successivement tous
les trousseaux Inutilement.
Si on convoquait le serrurier ?
Il mettra une semaine au moins
Ici. il est plus rapide de faire venir un
ouvrier de Paris que d'en obtenir un
du pays
Faltier s'arma d'outils et réussit à
faire sauter la serrure, peu résistante,
d'ailleurs, de la porte ouvrant sur un
couloir, entre la lingerie et la chambre
de Monique.
Oh que dira sir George s'il exé-
cute le constatation ? Il est si vérita-
blement excité en cette moment
Depuis quand a-t-il pris l'habitude
de venir dans votre chambre ou de
monter à cet étage ?
C'est véritable, evidently
Une odeur de poussière surchauffée,
de fermentations composites emplis-
sait la pièce, presque suffocante. La
toile bleue d'un grand vitrage tamisait
la lumière. Hubert ouvrit avec diffl-
culté les panneaux, dont les gonds
rouillés résistaient.
Cet atelier, devenu garde-meubles,
présentait le plus hétéroclyte encom-
brement. Un chevalet, une série d'es-
quisses, des ballots, des armoires, un
lit Directoire démonté, et, ma foi. fort
joli des guéridons, des fauteuils empi-
lés, enchevêtrés, un autre lit à colonnes
Louis XIII. des bahuts surchargés
d'objets échafaudés, embrouillés, tout
un amas impénétrable que couvrait le
feutre épais des poussières amalgamées
au cours des saisons, durant un quart
de siècle. Parmi les toiles, sans cadre,
un portrait déclencha une exclamation
de Monique, qui se mit à l'essuyer pré-
cipitamment.
Oh Mademoiselle Mademoiselle
du Maroc
Hubert regarda. En effet, on eût dit
Christiane Bien que différent de
celui exposé dans la chambre du pre-
mier étage, ce portrait représentait
également la première Mme Aldeen,
mais plus jeune encore une bouche
souriante, une clarté confiante dans
le. yeux, au lieu de cette mélancolie de
l'autre. Sans doute n'était-elle pas
mariée à l'époque où il avait été peint.
Derrière, sur le montant de bois,
qualques lettres à la craie, encore
"'sibles « Solange de Valonnes ».
La ressemblance avec Christiane
était certes frappante.
Faltier mit la toile de côté et pour-
suivit ses investigations. Il découvrit
un coffre Renaissance surmonté d'un
fauteuil emboîté dans une table. Aidé
de Monique, il parvint à le dégager, à
l'ouvrir. Mais à l'intérieur, rien que des
livres, des ouvrages de tapisserie, des
bibelots insignifiants. Ah pourtant.
un cahier de musique, du Chopin sur
la page de garde « Solange
Il le porta près du portrait.
Mais de robes, point Ils furetèrent
encore, s'infiltrant, fouillant, soulevant,
augmentant le noir de leurs mains et
le blanc de leurs vêtements.
La nuit les surprit. L'électricité ne
marchait pas dans cet atelier. Monique
dut aller se préparer pour le dîner.
Hubert ne prenait plus ses repas a
la villa depuis la scène scandaleuse de
la bibliothèque du moins, bien rare-
ment, le matin, et on lui apportait alors
un plateau dans son bureau. Il évitait
de se trouver en présence de Félicia ou
de son complice et ne les avait d'ail-
leurs pas revus.
Il se munit de bougies. trouva même
une lampe à pétrole et revint pour-
suivre ses fouilles dans l'atelier. Cette
réserve représentait certainement les
meubles et objets ayant appartenu à
la mère de Gérald et que la seconde
épouse, lady Edith, avait fait reléguer
la, hors les meubles de prix.
Pour ne pas être surpris par quelque
domestique, Il ajusta le verrou et s'en-
ferma.
Il parvint à dégager des armoires.
Elles contenaient du linge, des man-
teaux. des fourrures dont les poils mités
s'éparpillèrent, des robes. Il ne trouva
point celle du portrait. On essaya d'ou-
vrir la porte. Il s'arrêta pour écouter.
Monsieur Faltier, êtes-vous encore
là ?
C'était la voix de Monique qui reve-
nait.
Il la fit entrer. Elle l'aida à examiner,
secouer les robes. Toutes les modes des
environs de 1885, qui avaient été char-
mantes, ressuscitaient, désuètes, un peu
ridicules.
Tiens, celle-ci ressemble à celle
du portrait. la couleur, au moins.
Monique la porta dans sa chambre
pour la comparer. à la grande lumière.
C'était une toilette d'ottoman, couleur
amande, jupe évasée, froncée, garnie
de ruches, d'un devant brodé, corsage
à manches bouffantes, chargé de pas-
sementeries, baleiné. Mais ce n'était
pas la robe du portrait. Celle-ci était
plus simple.
Ils examinèrent mieux et finirent par
la découvrir dans une autre armoire.
Un fond vert aussi, mais atténué sous
le vaporeux d'un tulle blanc un seul
volant de dentelle et quelques chry-
santhèmes pâles semés sur la jupe.
Hubert la confia à Monique en lui
recommandant de l'aérer et de la
mettre en état pour le lendemain.
Que voulez-voua donc en faire ?
Vous verrez.
Vous êtes toujours le cachottier
mystère ?
Mais non puisque vous m'as
sisterez. Vous saurez tout demain.
Il laissa aussi le portrait dans sa
chambre et emporta seulement le livre
de musique de Chopin.
XXXIX
Nocturne
Vous m'assurez, Faltier, que dans
deux ou trois jours je pourrai le voir?..
Oui, milord, à moins que vous ne
désiriez venir à la maison de santé, où
on doit le transporter demain.
Non, non. vous pensez bien que
cela est impossible cela m'impression-
nerait trop J'ai les nerfs dans un
état. avec ces doutes, ces appréhen-
sions constantes. et cette claustra-
tion
Elle ne dépend que de vous..
Mais non, voyons Si je ne peux
pas sortir, c'est bien de votre faute
Ma faute ?
Après tout ce que vous m'avez
raconté Je ne puis pas m'exposer
à rencontrer le. cet. au diable Je
ne sais toujours pas comment le dési-
gner ?. C'est exaspérant Et que lui
dirais-je, si ?. Et lui, si. si. si. Enfin!
comprenez donc que c'est un supplice
intolérable de ne pas savoir s'il est mon
fils, ou s'il ne l'est pas. ou s'il.
S'il était votre fils, milord, vous
pourriez lui demander d'apaiser vos
doutes par quelques évocations d'au-
trefois.
Mais je ne veux pas lui parler,
tant que je n'aurai pas vu. l'autre
Et bien, faites-le prier de distraire
vos préoccupations, calmer votre éner-
vement par un peu de musique.
Vous plaisantez ?
Mais non, la musique est un excel-
lent remède. Ne J'aimiez-vous pas
énormément. m'a-t-on dit. à Fréjus. en
me dépeignant ce décor intime, avec
une exactitude frappante.
Ah ?
En évoquant ce magnifique jeu
d'orgues. Il est bien dommage.
qu'elles ne servent plus. Pourtant
vous vous plaisiez à les entendre au-
trefois. et M. Gérald en jouait, étant
enfant. Alors Il n'a pas dû complè-
lement oublier ?. (A suivre.)
15-8-31
LES CONTES DU « PETIT PARISIEN
par Edmond SEE
La voix du speaker annota
Et maintenant, mes chers auditeurs,
veuillez écouter les papotages parisiens de
Farfadet A bâtons rompus.
Ah 1 enfin 1 s'exclama Mme Lam-
brine, il y a assez longtemps que le l'at-
tendais
Et Mme Lambrine, les yeux brûlants
d'une extase soudaine, se prépara à re-
cueillir les paroles du conférencier.
Tandis que Farfadet « papotait d'une
voix insinuante, caressante, aux modula-
tions spirituellement ironiques, parfois, M.
Lambrine considérait sa femme avec un
peu d'inquiétude. Chaque soir, en effet, et
depuis qu'ils avaient fait installer chez eux
la T. S. F., Mme Lambrine, d'abord char-
mée par la diversité des programmes, n'ap-
portait plus aux multiples « auditions >
qu'une oreille distraite, guettait uniquement
« la chronique parisienne » de Farfadet
Cela moins pour elle-même que pour la
voix enchanteresse de celui qui la com-
mentait. une voix que la « chère audi-
trice recueillait avec une extase non dis-
simulée. De là, chez son mari un agace-
ment, une inquiétude jalouse bien compré-
hensible, surtout si l'on songe que M.
Lambrine possédait jadis lui-même une
voix de ténor dont il avait tiré un glo-
rieux parti au théâtre, pendant bien des
années A de telles enseignes qu'un soir
où il chantait le Trouvère, à Montpellier,
elle avait, cette voix, séduit, conquis Mme
Lambrine, alors veuve d'un notable com-
merçant de la ville, et la maîtresse, disait-
on, d'un certain Gymbal, gros homme laid.
un brun vulgaire, mais critique musical de
deux journaux locaux. Bientôt il se voyait
abandonné pour le ténor vainqueur, que la
veuve suivait, dont elle devenait peu après
la compagne légitime. Hélas! mobilisé
pendant la guerre, il y laissa sa voix, dut
se résoudre à abandonner la carrière ly-
rique pour une place de représentant de
commerce et, à présent, l'ancien chan-
teur était mué en une sorte de bourgeois.
un peu alourdi, un peu épaissi, encore bel
homme néanmoins, et auquel sa femme
tout en lui conservant une honnête ten-
dresse semblait néanmoins garder ran-
cune de leur belle et grisante jeunesse en-
fuie Aussi arrivait-il, parfois, à Mme
Lambrine de quereller son mari à propos
de tout et de rien. et aussi de s'égarer en
de troublantes rêveries, en de tendres es-
poirs informulés, surtout lorsque le soir,
assise à ses côtés, elle écoutait les mys-
térieux effluves s'exhalant de la T. S. F.
et singulièrement la voix caressante de
Farfadet, « chroniqueur parisien », guettée,
recueillie quotidiennement avec tant de
fiévreuse avidité.
Et, ce soir-là encore, elle montra un
trouble si évident à l'entendre que l'in-
quiétude jalouse du mari s'accrut, au point
de l'agiter toute la nuit
Par bonheur, dès le lendemain, cette in-
quiétude devait se dissiper, et à la faveur
d'une rencontre bien imprévue
Comme M. Lambrine avait pris le métro
pour se rendre à son bureau, il lui sembla
bien reconnaître les traits d'un voyageur,
un gros homme assis à ses côtés. C'était
en effet Gymbal, l'ex-critique musical, ce-
lui-là même! auquel le ténor, avait jadis
ravi Mme Lambrine Quelle rencontre bi-
zarre. après plus de dix années Gymbal,
au reste, reconnut lui aussi son voisin, et
ne témoigna nulle rancune Au contraire 1
On échangea des propos cordiaux, pres-
que amicaux, on parla du temps passé. de
la dureté de l'époque présente, et Gymbal
confia à Lambrine qu'ayant depuis long-
temps c déposé le-sceptre de la critique ».
il en était réduit, pour vivre. à assumer
Jfs fonctions de speaker au poste,_de la
Tour Eiffel, d'o£ il transmettait; chaque
soir, une chronique Papotages pari-
siens ». Farfadet, c'était lui Quelle dé-
couverte
M. Lambrine l'accueillit non sans sou-
lagement, un soulagement presque vengeur
et le soir même s'empressa de la commu-
niquer à sa compagne. Elle eut des ré-
sultats immédiats, les résultats souhaités
par le mari. Désormais Mme Lambrine
écouta les papotages parisiens de « Far-
fadet » avec aux lèvres un sourire ironi-
que, un brin méprisant, comme si elle
voyait à présent celui dont la voix mys-
térieuse, hier encore, éveillait en elle de si
troublantes rêveries, des rêveries dont elle
avait honte aujourd'hui Du coup. M.
Lambrine respira. Mais il souhaitait au
fond de lui de prendre une revanche plus
complète encore, et qui lui restituerait
tout à fait le coeur de sa compagne. Or
cette revanche, il crut bien que le sort la
lui offrirait quelques jours plus tard 1.
Ce soir-là, il écoutait comme de coutume
sa chère T. S. F. (tandis que, dans la
pièce voisine, Mme Lambrine s'attardait,
vaquant aux soins du ménage), lorsque,
brusquement, une voix s'exhala de l'appa-
reil, une voix sonore, caressante, harmo-
nieuse qu'il ne reconnut pas tout d'abord,
puis s'émut, s'émerveilla de reconnaître
sa propre voix, à lui, Lambrine. enregis-
trée sur un ancien disque, miraculeusement
re-actionnée, et roucoulant un air du Trou-
vère. celui-là même qui lui avait valu
jadis son plus grand succès, avait conquis
sa compagne, à jamais
Frémissant, fiévreux, le coeur battant à
se rompre, il la héla c Jeanne. viens
Viens vite Tu entendras quelque chose
pour toi. pour nous Elle accourut,
prêta l'oreille, et parut en effet partager
l'émotion de son mari. Lui, cependant, mul-
tipliait naïvement les éloges admiratifs, les
exclamations ravies
Crois-tu, hein ?. Tu écoutes. Tu
reconnais. Notre Trouvère. Et sais-tu
qui le chante 1.
Mais à ce moment, crac La dernière
note s'envola, et une voix ah I bien
différente de l'autre retentit brutale-
ment
Vous venez d'entendre un air du
Trouvère, par M. Lambrine, ténor des
théâtres parisiens, disque n° 19.214 B:
Alors le brave homme regarda sa femme
avec un espoir orgueilleux, guettant un
mouvement de*' tendresse, un cri d'admira-
tion attendrie. quelque chose, enfin. qui
la jetterait émue, reconquise, dans ses
bras! Mais elle s'était vite ressaisie, ses
yeux, qui reflétaient un instant auparavant
une sorte de griserie amoureuse, se voi-
lcrent, se durcirent soudain. Elle s'ex-
clama
Comment, c'était ?.
C'était moi, oui Tu n'avais donc
pas reconnu ?.
Ma foi, non, je t'avoue.
Elle ajouta
C'est drôle Je croyais qu'autre-
fois ta voix à toi était bien plus chaude.
plus prenante. Celle-là m'a paru un peu
criarde. et puis sourde, par moments.
Il y avait comme des trous
Elle ordonna nerveusement
Tourne vite le bouton de commande.
Allons autre part. ailleurs. Tiens, à
Radio-Paris. Il y a un orchestre tziqanc.
Moi. l'adore ça
M. Lambrine obéit. Mais, tout en action-
nant les manettes, il se prit à songer mé
lancoliquement
Voilà I voilà bien les femmes Au
fond, elles ne se grisent, ne s'exaltent
que lorsqu'elles peuvent rêver autour du
mystère, de l'inconnu Mais aussitôt que
leur rêve se précise, prend forme.
Il baissa la tête
Surtout, se dit-il, quand cette forme
est celle d'un homme qu'elles n'aiment
plus, ou d'un mari dont elles connaissent
trop les faiblesses, les défauts, les imper-
fections quotidiennes, dont elles n'atten-
dent plus rien de nouveau
Il soupira, mais se ravisant soudain et
jetant à l'appareil de T. S. F. un regard
empreint d'une malicieuse gratitude, il con-
clut ironiquement en lui-même
-D'ailleurs, lorsqu'elles parviennent à
un certain âge, c'est sans grand danger
pour nous autres 1 Et nous avons, autant
dire, le remède sous la main
Edmond SÉB.
Hommages au Soldat inconnu
Un groupe d'une centaine de mères
américaines venues en pèlerinage sur
le front français s'est rendu, hier à
14 heures, à l'Arc de Triomphe. Con-
duites par les colonels Barclett et Ri-
chards Ellis, elles furent reçues par le
général Thrin. Après s'être recueillies
devant la tombe du Soldat inconnu,
elles déposèrent deux superbes cou-
ronnes.
Un peu plus tard, l'harmonie-chorale
d'Illkirch (Bas-Rhin), sous la conduite
de M. Philippe Walter, est venue à
son tour déposer une couronne sur la
dalle sacrée.
Chronique judiciaire
DANS L'ASCENSECB
DE LA TOÏIB EIFFEL
Don Francisco Rodriguez, un Espagnol
de vingt-six années, se disposait récem-
ment à monter au sommet de la Tour
Eiffel. Au pied de l'ascenseur, il rencontra
un Tchécoslovaque, M. Anton Ricquel.
Ah conseilla bientôt Rodriguez, pre-
nons garde aux voleurs Un bon conseil.
cher ami Mettons en commun notre ar-
gent ce sera plus sûr
M. Ricquel accepta et, dans une enve-
loppe, il glissa 3.500 francs. Rodriguez y
fit tomber un billet de mille. Le Tchéco-
slovaque épingla le tout à sa chemise et
les deux étrangers se firent transporter au
sommet de la Tour.
Mais, au cours de l'ascension, un soupçon
vint à M. Ricquel. Il examina furtivement
l'enveloppe serrée sous son gilet et décou-
vrit qu'elle était vide. Il ne laissa rien
paraître de sa déconvenue, mais lorsque
revenu, avec Rodriguez, au pied de la Tour,
il fit arrêter l'Espagnol par un agent. Sur
le voleur, on ne trouva rien un complice,
sans doute, avait pris livraison de l'argent
et avait réussi à disparaître.
Rodriguez, comparaissait, hier, devant la
10* chambre correctionnelle
Pas de doute, expliqua-t-il, il s'agit
d'une erreur.
Mais le tribunal, malgré la plaidoirie de
M- Paul Henriquet, condamna l'Espagnol
à huit mois de prison.
C'EST LE PEINTRE
Locataire d'un hôtel de la rue'Berzéllus.
Mlle Lasco dormait lorsque sa porte s'ou-
vrit. Elle vit un jeune homme entrer dans
sa chambre et. tout effrayée, cria
Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que
c'est ?
L'intrus répondit
C'est le peintre
Puis Il prit la fuite. Il était 2 heures du
matin. Dans l'escalier, il se heurta au gé-
rant, M. Pagès, accouru aux cris de Mlle
Lasco, et qui le fit arrêter.
Le « peintre ». Henri Foucaud, prévenu
de tentative de vol, a comparu hier devant
la quatorzième chambre du tribunal.
Pour expliquer sa présence dans l'hôtel,
Foucaud expliqua
Je ne suis pas peintre seulement, mais
boxeur. Je ne bois jamais, non jamais. Or,
précisément, le soir où je fus arrêté, j'avais
bu un peu d'alcool. J'étais « fin battant
Et c'est ainsi que. sans raison, je suis allé
tirer mademoiselle de son sommeil, ce dont
je m'excuse.
Des amis du boxeur vinrent affirmer
qu'en effet, ce soir-là. Foucaud se trouvait
dans un état d'ébriété avancé.
Le tribunal, après une longue délibéra-
tion, l'a acquitté.
Souvenez-vous qu'au profit d'un doute
léger, lui dit le président François, la jus-
tice s'est montrée pour vous d'une bien-
veillance extrême.
FAILLITES. Société des spectacles
cinématographiques du Grand-Guignol, 12,
boulevard Poissonnière. Robert Mook,
tissus, 3. rue Abel-Rabaud. Désiré Chef,
fabrique de meubles, 59, rue de France, à
Vincennes. Joseph Biszberg, commission
et exportation, 20, passage des Petites-
Ecuries.
LA VIE SPORTIVE
LES GRANDES FETES GYMNIQUES
DE LURE
organisées les 15 et 16 août
avec le concours du a Petit Parisien »
Le programme des fêtes gymniques
de Lure, qui commencent aujourd'hui,
a été ainsi établi
Samedi 15 août. A 5 heures, réveil en
fanfare; de 6 h. 30 à 11 h. 30, concours
individuel, artistique et vétérans; 13 h. 30,
grand. défilé; 14 h. 30, concours de sections;
i6 h. 30, mouvements d'ensemble en musi-
que par toutes les sociétés; concert par
l'Harmonie de Plancher-les-Mines et l'Union
musicale de Lure: 20 h. 30, grande retraite
aux flambeaux; 21 heures, grande fête de
nuit; concerte par la Saint-Hubert, de
Luxeuil; embrasement du terrain.
Dimanche 16 août. 6 heures, réveil en
fanfare; de 7 heures à 11 h. 30, concours
individuels athlétiques; 10 heures, vin
d'honneur offert par la municipalité; 12 heu-
res, banquet officiel; 13 h. 30, grand défilé:
14 h. 30, productions par une section de
gymnastes couronnés; 16 heures, mouve-
ments d'ensemble en musique; 16 h. 30,
distribution des récompenses: grand bal à
l'Eden.
Les sociétés participantes
Voici la liste des sociétés inscrites
pour participer aux fêtes de Lure
La Belfortaine, la Comtoise Fraternelle
de Besançon, la Beaucourtoise. la Boroli-
lotte de Valentigney, l'Amicale de Giroma-
gny, la Vaudoise d'Héricourt, la Luxo-
vienne de Luxeuil, l'Espérance d'Audin-
court, la Gauloise de Montbéliard. la Pa-
triote de Seloncourt, la Fraternelle du
Thillot, la Française de Fontaine-sur-
Saône, les Enfants du Vallon de Terre-
Blanche, l'Union de Fesches-le-Chatel, la
Société Fédérale de Courgenay (Suisse) et
de Porrentruy (Suisse).
L'Harmonie des Houillères de Ron-
champ, l'Harmonie de Plancher-les-
Mines, la Saint-Hubert de Luxeuil,
l'Union musicale de Lure prêteront
leur concours.
LE MEETING DES ROUTES PAVEES
organisé par l'A. C. du Nord
avec le concours du Petit Parisien
La clôture des engagements
Actuellement trente-cinq concurrents
sont officiellement inscrits dans le
Grand Prix international des routes
pavées, qui se déroulera pour la coupe
du Petit Parisien le 13 septembre, à
Pont-à-Marcq, et parmi les nouveaux
concurrents, Il faut citer le prince
Dimitri Djordjadze et Ivanowsky,
Le programme comporte en plus du
Grand Prix le 31 critérium des voi-
tures de série, le 9* grand prix des
motos, course de trois heures le
7' concours des véhicules industriels et
commerciaux et le 8, concours d'élé-
gance.
Rappelons que la liste des inscrip-
tions sera close à droits simples, au-
jourd'hui 15 août à droits doubles, le
24 août.
Demandes de règlements, renseigne-
ments, inscriptions, location des stands,
chez le commissaire général Léon
Manaud, 3, cité Bergère, à Paris (IX').
LES CHAMPIONNATS D'EUROPE
A L'AVIRON
Les championnats d'Europe organi-
sés par le comité des régates interna-
tionales de Paris avec le concours du
Journal, dans le bassin de Suresnes,
ont groupé plus de 200 rameurs. Les
éliminatoires ont été disputées hier
après-midi.
Résultats
Quatre rameurs en pointe avec barreur
(les deux premiers de chaque série qualifiés
pour les demi-finales) Première série
L Suède. 6' 45" 2/5; 2. Pologne: 3. France;
4. Espagne. Deuxième série: 1. Italie, 6' 41"
2/5: 2. Hongrie; 3. Belgique; 4. Tchéco-
slovaquie. Troisième série 1. Danemnrk,
6' 42" 2. Suisse 3. Hollande.
Pair car (les deux premiers de chaque
série qualifiés pour la finale). Première
série: 1. Françe, 7' 23"; 2. Danemark: 3.
Belgique. Deuxième série 1. Italie, T
15 1/5; 2. Hollande; 3. Pologne).
Skiff (les deux premiers de chaque sérle
qualifiés pour la finale). Première série:
1. Italie (Enrico). T 13" 2. Danemark
(Hendriksen) 3. Tchécoslovaquie 4. Es-
pagne. Deuxième série L Suisse (Cande-
veau), 7' 15" 1/5 2. France (Saurin) 3.
Belgique.
Deux avec barreur (les quatre premiers
qualifiés pour la finale). L France
(Bruza, Giriat), 7' 35" 2. Belgique
3. Suisse 4. Italie.
Quatre sans barreur (les deux premiers
sont qualifiés pour la finale). Première
manche 1. Suisse, 6' 38" 2. France
3. Italie. Deuxième manche L Hol-
lande 2. Pologne 3. Belgique.
Deux rameurs en couple, double scull
(les deux premiers de chaque série sont
qualifiés pour la finale). Première série
1. Hongrie, 6' 50"; 2. Suisse; 3. Belgique.
Deuxième série 1. Italie, 6' 49" 1/5
2. F'rance 3. Yougoslavie.
Huit en puinte, avec barreur (les deux
premiers de chaque série qualifiés pour les
demi-finales). Première série L ex
œquo, Hongrie et Danemark, 6' 6" 4/5;
3. Belgique, 6' 7" 1/5; 4. Hollande.
Deuxième série 1. Italie, 6' 2" 2/5; 2.
France, 6' 6" 2/5: 3. Yougoslavie. 6' 10" 3/5.
Troisième série 1. Pologne, 6' 11" 4/5:
2. Tchécoslovaquie, 6' 14" 4/5; 3. Suisse,
6' 18" 3/n.
Les demi-finales, de quatre avec bar-
reur et de huit, se disputeront aujour-
d'hui, dans le bassin de Suresnes, à
partir de 16 heures.
LE CRITERIUM DES AIGLONS
L'annuel critérium cycliste des Ai-
glons, organisé par le Journal et l'Echo
des Sports, sera disputé aujourd'hui et
demain. La première étape, qui com-
portera 239 kilomètres, sera disputée
sur le parcours de Paris à Bourges. Le
départ en sera donné à 8 heures à la
Croix-de-Berny.
Demain, la seconde étape mènera les
coureurs de Bourges au Blanc (272 ki-
lomètres).
LA JOURNEE SPORTIVE
Cyclisme. A 8 heures, à la Croix-de-
Berny, départ de la première étape du
Critérium des Aiglons. A 6 heures, à
Sannois, départ de Paris-Dieppe de l'U.
V. F. A 7 h. 15, à Saint-Cloud, Paris-
Houlgate. A 14 h. à la Piste muni-
cipale, réunion de l'U.S.S.G.T.
Aviron. A 16 heures, dans le bassin
de Suresnes, demi-finales des champion-
nats d'Europe.
Natation. A 15 heures, aux Tourelles,
championnats de France militaires et
France-Hollande juniors.
Pelote Balle. A 15 heures, esplanade
dos Invalides, match Paris-Bruxelles.
UN INCONNU BLESSE
D'UN COUP DE COUTEAU
LOULOU LA BRUNE
Il appelle un taxi, y installe sa victime,
prie deux femmes de la conduire à
l'hôpital, puis s'éclipse discrètement
Le chauffeur de taxi Alexis Botrosse,
habitant 4, avenue Fontaine-Derolle, à
Nanterre, passait l'autre soir, vers
22 heures, boulevard Barbès quand il
fut hélé par un individu d'une tren-
taine d'années et de mise correcte.
Celui-ci le pria de se rendre dans une
pharmacie située à l'angle des rues
Poulet et des Poissonniers, où se trou-
vait, disait-il, une femme blessée qu'il
fallait conduire à l'hôpital Lariboisière.
Quelques minutes plus tard, la voi-
ture arrivait à destination. La phar-
macie était fermée. A proximité de
celle-ci, M. Botrosse aperçut une femme
allongée sur le trottoir, qui paraissait
souffrir énormément.
L'inconnu la prit dans ses bras et
l'installa dans la voiture, qui se mit en
marche.
Non loin de là, le voyageur Inter-
pella deux femmes qui se trouvaient à
la terrasse d'un établissement et par-
lementa quelques instants avec elles.
Tandis que l'homme, à l'insu du
chauffeur, s'éclipsait discrètement, les
deux femmes prirent place dans le taxi
qui les conduisit à Lariboisière.
Les médecins de service constatèrent
que la blessée avait reçu un coup de
couteau dans la région du cœur et que
son état était très grave.
La police fut prévenue et M. Loudet,
secrétaire du commissariat, apprit
qu'il s'agissait d'une habituée des bou-
levards extérieurs, Irma Delcroix, vingt-
six ans, dite Loulou la Brune »,
sans domicile connu.
Ses compagnes, Catherine Oxanda-
beurre, dix-huit ans, demeurant en hô-
tel boulevard de la Chapelle, et Hélène
Cosset, vingt et un ans, habitant rue
Belhomme, déclarèrent qu'elles ne con-
naissaient pas les prodromes du drame.
Elles avaient été simplement priées
par un inconnu de conduire la femme
à l'hôpital, l'homme disant ne pouvoir
le faire.
Hier matin, la blessée put être en-
tendue. Elle fit le récit suivant
J'étais, comme tous les soirs, bou-
levard Barbès, quand un homme in-
connu de moi m'accosta et me pria de
l'accompagner. Nous fîmes ainsi quel-
ques pas ensemble tout en bavardant
mais une discussion s'éleva entre nous
et mon compagnon, sans me donner le
temps de fuir, me frappa d'un coup de
couteau. Je perdis connaissance.
Ce récit, qui semble peu sincère, n'a
pas convaincu le magistrat, M. Girar-
din. Ce dernier a chargé les Inspec-
teurs Clément et Tabareau, de la police
judiciaire, de rechercher l'auteur du
coup de couteau.
Ajoutons qu'après une intervention
chirurgicale, l'état de la blessée s'est
légèrement amélioré. Les médecins ré-
servent cependant encore leur diagnos-
tic.
On trouve à Saint-Germain-en-Laye
le corps d'un suicidé
Il s'agit d'un homme qui portait deux
noms et menait sans doute deux vies
On a découvert sur la terrasse de
Saint-Germain-en-Laye, la tête trouée
d'une balle, le corps d'un comptable,
Jean-Baptiste Roelants, né à Anvers,
en 1882. Ce comptable était descendu,
depuis le 13 juillet dernier, dans un
hôtel, 19, rue de la Victoire, où il
s'était fait inscrire sous le nom de
Dubois.
Cet homme au double nom menait-il
une double vie vie familiale en Bel-
gique, vie de « garçon » en France ?
C'est ce que certains renseignements
permettent de supposer.
A l'hôtel de la rue de la Victoire,
M. Dubois a laissé une excellente im-
pression. Il payait très régulièrement sa
note d'hôtel. Très soigneux de sa per-
sonne, il ne donnait pas l'impression
d'un homme qui a des embarras d'ar-
gent. Il partait généralement après son
petit déjeuner et revenait à l'hôtel pour
dîner.
Il ne reparut cependant pas l'autre
soir, mais il avait été rencontré rue
Buffault, vers 11 heures du matin
puis un peu plus tard, à l'heure de
l'apéritif, à la terrasse d'une brasserie
faisant face à la gare Saint-Lazare, où
il avait coutume d'aller presque quoti-
diennement. Dans une conversation
avec le personnel de l'hôtel, il avait
laissé entendre qu'il avait une affaire
de brasserie en Belgique.
Dans le café proche de la gare Saint-
Lazare on nous confia que ce client
était un joueur. Venant depuis au
moins dix ans à Paris, il fréquentait
beaucoup lea champs de courses.
Il disait, ajoute-t-on, qu'il aimait
beaucoup notre ville et qu'il s'arrachait
à sa vie de famille de Bruxelles pour
venir, chaque année, passer trois ou
quatre mois. Mais il ne donnait pas,
ces derniers temps, l'impression de rou-
ler sur l'or.
Deux meurtriers
soumis à un examen mental
L'un d'eux, qui fenta de se suicider
après son crime, est resté aveugle
Sur commission de M. Valade, juge
d'instruction, le docteur Truelle a été
chargé d'examiner au point de vue
mental deux meurtriers
1° Le Russe Jean Fialco qui, le
17 avril, rue Emile-Zola, abattit à coups
de revolver son ami Victor Dorster,
puis tenta de se suicider en se logeant
une balle dans la tempe. Le meurtrier
est sorti hier de J'hôpital et a été
transféré à l'infirmerie de Fresnes. Sa
blessure l'a rendu aveugle
2° Henri Poirier qui, le 14 avril, dans
un couloir de la rue des Rosiers, à
Saint-Ouen, tua à coups de revolver
son ancienne amie, Suzanne Lermi-
niaux, et M. Arthur Goulet.
LEGION D'HONNEUR
Les croix de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
Grand-croix M. d'Arsonval, membre
de l'Académie des sciences et de l'Aca-
démie de médecine, professeur au Col-
lège de France.
Grand officier M. Paul Bourget,
mambre de l'Académie française,
homme de lettres.
Commandeurs MM. Armaingaud,
critique littéraire Priant, membre de
l'Académie des beaux-arts, artiste pein-
tre Gonrsat, membre de l'Académie
des sciences, professeur à la Faculté
des sciences de Paria Paul Valéry,
m e m b r e de l'Académie française,
homme de lettres.
Officiers M. Aubin, inspecteur géné-
ral de l'Instruction publique (enseigne-
ment primaire) Mgr Baudrillart,
membre de l'Académie française, hom-
me de lettres MM. Beissier, vice-pré-
dent de la Société des auteurs, compo-
siteurs et éditeurs de musique Berr,
directeur du Centre international de
synthèse Bruneau, inspecteur d'aca-
démie à Oriéans Brunet, architecte en
chef des monuments historiques Che-
vaillier, professeur au lycée Henri-IV
Courteault, directeur des archives na-
tionales Delac, cinéaste Georgin, pro-
fesseur au lycée Henri-IV Gheusi,
recteur de l'Académie de Lyon; Kieffer,
artiste décorateur Latzarus, homme
de lettres Mac Orian, homme de let-
tres Michelet, sculpteur Monceaux,
membre de l'Académie des inscriptions
et belles lettres, professeur au Collège
de France Moulins, inspecteur géné-
ral des services administratifs du
ministère de l'Instruction publique
Picart, professeur à la Faculté des
sciences, directeur de l'Observatoire de
Bordeaux Puech, professeur à la
Faculté des lettres de Paris, membre
de l'Institut Royer. artiste peintre
Trébor, directeur de théâtres Vianey,
doyen de la faculté des lettres de Mont-
pellier.
Chevaliers MM. Arnaud, directeur de
l'école annexe à l'école normale d'institu-
teurs de Nice Aubert. inspecteur d'aca-
démie, à Satnt-Etienne Baggers, profes-
seur au Conservatoire national de musique
et de déclamation Baln, artiste peintre
Baralhe. à Tulle (Corrèze). services rendus
aux œuvres scolaires Mlle Bardot. tns-
pectrice des écoles maternelles de la Seine;
MM. Barret, professeur au lycée de Tulle
Baron, inventeur (services rendus aux
sciences) Mme Barretta-Worms, socié-
taire retraitée de la Comédie-Française
MM. Bellemain, architecte Beitrand, ar-
tiste graveur Mlle Bergevln, directrice
d'école publique à Paris Mite Bernal,
professeur au lycée de jeunes filles de
Nice MM. Bloch, statuaire Bocquier,
directeur de l'école normale d'instituteurs
d'Angers Botinelly, sculpteur Bousiac
de Saint-Marc, auteur dramatique Bous-
sagol, compositeur de musique Bredin.
proviseur au lycée de Lons-le-Saunier
Brocard, professeur à la faculté de droit
de Nancy Brocart. instituteur public la
Chapelle (Loire) Brunel, directeur de
l'Ecole des chartes Burel. chef de bureau
au ministère de l'Instruction publique
Cartier, censeur des études au lycée Car-
not Santu Casanova, homme de lettrés
duc de la Force, membre de l'Académie
française, historien Chambord. inspecteur
primaire de la première circonscription de
Bordeaux duc de Richelieu, bienfaiteur
de l'Université de Paris Chapsal, collec-
tionneur d'objets d'art Mme Chasies,
professeur au Conservatoire national de
musique et de déclamation MM. Chene-
veau, chef de travaux à la Faculté des
sciences de Paris Chevais. Inspecteur de
l'enseignement du chant dans les écoles de
la Ville de Paris Clermont, proviseur du
lycée Janson-de-Sailly Mlle Colani. pro-
fesseur au lycée de jeunes filles de Ver-
sailles; Mme Croiza, artiste lyrique: MM.
Dandelot, critique musical,; Debré. archi-
tecte Dantzer, Inspecteur d'académie à
Oran Delteil, homme de lettres Des-
champs, directeur du musée de sculpture
comparée du Trocadéro Desfours, direc-
teur de cours complémentaire à Narbonne;
Drouin, professeur au lycée Janson-de-
Sailly.
Mlle Dubettier, directrice du lycée de
jeunes filles d'Avignon MM. Dubois, doyen
de :a faculté mixte de médecine et de phar-
macie de Lille Dubois, professeur à la
faculté de droit de Poitiers Dubois de
la Patelliè-e, artiste peintre Dufour, sous-
chef de bureau au sous-secrétariat d'Etat
des Beaux-Arts Dufour, directeur d'école
publique à Toulouse Dumas, direc-
teur de l'école nationale de musique de
Dijon Mme Faux-Froidure, artiste peintre
aquarelliste, vice-présidente de l'Union des
femmes peintres et sculpteurs MM. Fou-
cault, professeur à la faculté des lettres
de Montpellier Freschard, principal du
collège de Remiremont Frossard, profes-
seur au lycée de Grenoble Gallie, se-
crétaire général de la commission française
de coopération Intellectuelle Mme la mar-
quise de Ganay, vice-présidente du comité
des dames de l'Union central des Arts
décoratifs MM. Garcin, directeur d'école
publique à Paris Gauzy, sous-chef d'ate-
lier à la Manufacture nationale des Gobe-
lins Gernez, directeur de l'école primaire
supérieure de garçons de Lille Gervais,
instituteur public à Saint-Martin-de-Mieux
(Calvados) Girard, administrateur de la
bibliothèque Sainte-Geneviève. homme de
iettres Girot, directeur honoraire de cours
complémentaire à Canaples (Somme) Gon-
dard, statuaire Goujon, architecte Gri-
veau, artiste peintre Grosseuvre. dona-
teur des musées nationaux Guerel. ins-
tituteur public à Montreuil-l'Argile (Eure);
Guillaume, directeur de cours complémen-
taire à Guise (Aisne) Haillon, membre de
l'Académie de médecine, chef de labora-
toire au Collège de France Heuzé, artiste
peintre Jaubertie, directeur de l'école
normale d'instituteurs de Montpellier
Laignel-Lavastine, professeur au lycée de
Rouen
MM. Lamaire, professeur au collège
Chaptal Lambert, astronome à l'Obser-
vatoire de Paris Lameire, professeur la
faculté de droit de Lyon Lamorlette. ins-
pecteur d'académie à Caen Larrive, éco-
nome du lycée Henri-IV Lasserre, vice-
président.de la Société des journaux artis-
tiques Mme Lavaud. directrice du lycée
de jeunes filles Victor-Duruy MM. Le-
brette, directeur de l'école primaire supé-
rieure de garçons de Beauvais Le F*vre,
inspecteur des chantiers et de la compta-
bilité des travaux au sous-secrétariat d'Etat
des Beaux-Arts LemaHre, archiviste
paléographe, directeur de la Revue des Di-
bliothèques Pierre Lenoir. sculpteur
statuaire Lesage, artiste peintre et gra-
veur Letellier, services rendus aux œu-
vres scolaires à Bacqueville (Seine-Infé-
rieure) Madeline, architecte en chef des
monuments historiques, conservateurs du
Grand Palais des Champs-Elysées Ma-
gnol, professeur à la faculté de droit de
Toulouse Marchai, artiste peintre Ma-
réchal, violoncelliste Maresquelle, profes-
seur au lycée de Nancy Martial, statuaire.
professeur à l'Ecole nationale des beau-
arts Mlle Martinet, surveillante générale
au lycée de jeunes filles de Dijon MM.
Maury, secrétaire d'inspection académique
à Melun Arthur Mayeur, artiste graveur
Melies, cinéaste Messac, Inspecteur de
l'enseignement primaire à Argenteuil (S.-
et-0.) Meyer, inspecteur d'académie à
Rouen Mion. directeur de l'Ecole régio-
nale d'architecture et d'art Industriel à
Grenoble Monceau, directeur d'école pu-
blique à Pevillons-sous-Bols (Seine)
Drossé, directeur de l'école primaire supé-
peintre, inspecteur de l'enseignement du
dessin de la Ville de Parts et du départe-
ment de la Seine.
MM. Nicaud, bibliothécaire en chef de
la bibliothèque universitaire et municipale
de Clermont-Ferrand Georges Normandy.
homme de lettres Oneto. inspecteur d'aca-
démie à Poitiers le docteur Parmentier.
archéologue Peltier. professeur à la fa-
culté de droit d'Alger Perrin. directeur
de l'école normale d'instituteurs de Char-
leville Peyronnet, sculpteur, conserva-
teur adjoint du musée d'Angouléme
Pitou, professeur au lycée Fustel de Cou-
langes, h Strasbourg Plubel,- censeur
des études au lycée de Nice Pradines.
professeur la faculté des lettres de Stras-
bourg Qtilzet Léon, artiste peintre
Regan. professeur au lycée de Toulon
Rey, professeur à la Faculté des lettres
de Paris Richard, conservateur de la
bibliothèque et des musées de la ville
d'Aîençon Roland, homme de lettres
Rondou. entomologiste Mme Rosemonde
Gérard, femme de lettres MM. Roudil,
inspecteur de l'enseignement primaire de
la Seine Roux-Parassac. homme de let-
tres Saché, archiviste du département de
Maine-et-Loire Mme Sandy, femme de
lettres MM. Sauvage, proviseur du lycée
d'Alger Sir,noret, inspecteur d'académie
à Nancy Staub, professeur au Conser-
vatoire national de musique et dé décla-
mation Soran, professeur au lycée de
Marseille André Thérive, homme de let-
tres Thiercelin Alfred, A Aubervilliers
(services rendus aux œuvres scolaires)
Ronnelat, professeur à la Faculté des let-
tres de Paris et à l'Ecole pormale supé-
rieure MM. Travers, professeur au lycée
Louis-le-Grand Vallette. sculpteur, pro-
fesseur à l'Ecole nationale supérieure des
arts décoratifs Vauthier, chargé de cours
au lycée de Tourcoing Vlcat, directeur
d'école publique à Grenoble Mme Co-
lette Yver. femme de lettres.
Petites nouvelles
de l'Exposition coloniale
La musique de Basse-Yutz et la Scala
de Strasbourg, dont M. Sabatier, député
de Paris, est ie président d'honneur, don-
neront un concert à l'Exposition aujour-
d'hui et demain.
Les princes Sisowath Montrath, Siso-
wath Monipong, fils du rot du Cambodge,
ont visité, hier, l'Exposition, accompagnés
par le gouverneur Pénéral Baudouin.
LE STANI» 1>ES P. T. T.
L'administration se modernise. Les
P. T. T. ont leur stand dans le Palais
des groupes industriels à la section mé-
tropolitaine. C'est une curieuse synthèse
des progrès réalisés en télégraphie et des
perfectionnements qui suppriment l'attente
pour les communications téléphoniques.
même à grande distance.
C'est la C. I. D. N. A. qui assure
le plus important trafic
à l'aéroport de Prague
Voici, A titre de comparaison. les chiffres
totaux de tonnage (passagers, messageries.
bagages) passés en juin 1930 et en juin 1931
sur l'aéroport de Prague, le premier chif-
fre indiqué étant celui de juin 1930:
C. D. N. A.: 77.966 kilos 80.680 kilos
Compagnie de Navigation Aérienne Tchéco-
slovaque 84.211 kilos 74.541 kilos; Com-
pagnie Aéroline: î8.914 kilos 64.345 kilos;
Luft Hansa: 40.528 kilos 25.207 kilos.
On remarquera que la C. L D. N. A..
compagnie française, occupe de loin la
première place, malgré la concurrence des
compatrnies locales et de la puissante
Luft Hansa allemande.
Changement d'adresse de no* abonnés
Nous prévenons naa abonnés que toute
demande de changement d'adresse doit être
accompagnée de la dernière bande du jour-
nal et de 1 franc pour frais de réimpression
de nouvelles bandes.
Les médaillés du travail chez ÎV3. Ro'îin
M. Louis Rollin a reçu, hier matin,
une délégation de la Fédération natio-
nale des médaillés du travail français.
Cette délégation, composée de MM. H.
Batlleux, président Saint-Julien, de
Wispaelere et Trochu, vice-présidents,
et Bauduin, a tenu, au début des tra-
vaux de son congrès, à venir saluer le
président d'honneur de cette impor-
tante fédération.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Situation au 30 juin 1931
ACTIF
Espèces en caisse, au Tré-
sor et à la Banque de
France 20
Avoirs dans les banques et
chez les correspondants.. 2.436.243.066 71
Portefeuille effets et bons
de la Défense nationale. 6.919.021,625 34
Coupons à encaisser. 146.186.693 53
Reports. 16.124.S62 74
Avances sur garanties 48
Comptes courants divers.. 11
Rentes, actions, bons et
obligations 33.343.498 29
Participations financières..
Immeubles et Immobilière
parisienne et départe-
mentale. 71.397.038 75
Comptes d'ordre 7L206.249 29
Actionnaires. 304.432.500
Fr.
PASSIF
Capital
Réserves >
Bénéfices reportés à nou-
veau 25.901.622 92
Intérêts et dividendes il.
payer aux actionnaires.. 14.073.297 09
Comptes de chèques 3.992.118.421 17
Dépôts à échéance fixe 478.197.100 »
Comptes courants divers.. 8.934.362.924 »
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XXXVII (suite)
Hantises
Les yeux de l'infirme, qui cherchaient
dans l'infini, s'arrêtèrent sur sa fille et
parurent en extase.
Oh Christiane lui ressemble.
oui, beaucoup en moderne, évidem-
ment.- Je retrouve dans son regard
cette mélancolie et aussi le mouvement
du cou. Tu ne sais pas jouer d'orgue,
toi, mon enfant ?
Un peu, père.- On m'avait appris
au couvent. et plus tard, Tanger, on
me demandait d'accompagner la messe,
le dimanche, à la petite église. J'ai
même joué ce Nocturne de Chopin.
Mais Gérald ne semblait plus l'en-
tendre, absorbé dans la Doursuite de
tes souvenirs.
Maman jouait. nous écoutions,
dans une réelle béatitude. Mon père
aussi aimait beaucoup cette musique.
Il assistait, dans le salon à côté, dans
une sorte de pénombre recueillie, striée
seulement de quelques reflets dorés, les
reliures anciennes, les nymphes des
fresques semblaient se détacher des
murs pour s'envoler.
Copyright by Marcel Nrager 193L Tra-
duction et reproduction interdites en tous
pays.
La bibliothèque ouvrant sur te
salon pompéien s'écria Faltier.
C'est elle aussi qui avait dessiné
la décoration. et choisi le lustre de
Venise. et aussi un service de Saxe
vieux rosé.
Ils subsistent encore, vous les
retrouverez. Ah monsieur, si votre
père vous entendait, il n'aurait plus
d'hésitation à.
D'hésitation ?.“ Comment ?
C'est-à-dire, 11 serait bien heureux.
Je veux lui faire part sans tarder de
ce que vous venez de me dire.
Faltier revint à Cannes en toute
vitesse. Mais, en route, sa joie s'émietta;
à chaque tournant tombait un peu de
sa confiance.
Lui, après ce qu'il venait d'entendre,
ces descriptions qui n'étaient possibles
que pour un familier de la maison, Il
ne pouvait douter de la sincérité de
Gérald, de sa réelle identité. Mais
!'obstiné vieillard ?. Avec son tyran-
nique scepticisme, il répondrait
« Qu'est-ce que cela prouve ? » Il
supposerait que Faltier avait c ren-
seigné le prétendant de Fréjus
En pénétrant dans la villa, Hubert
avait déjà renoncé au rapport qui ^vait
précipite son retour.
Mais dans son cerveau bouillonnant
s'élaborait un autre plan.
Cependant, dans la blancheur morose
de la petite chambre Imprégnée d'éma-
nations pharmaceutiques. Gérald ques-
tionnait sa fille.
Sympathique, Intelligent, ce Pal-
tier. et l'air ioyah. Est-ce ton fiancé?
Oh non.
Ah ?. Quelle raison a-t-il de tant
s'intéresser à nous ?. A toi ?
Un peu d'inquiétude assombrissait
son regard, car il s'apercevait que
Christiane avait rougi.
Parce qu'il est équitable, sensible.-
qu'il se reproche une part de respon-
sabilité dans. l'erreur de votre père.»
Il ne pouvait pourtant prévoir une telle
duplicité
Tu es certaine qu'il n'éprouve
aucun sentiment pour toi ? A la façon
dont il te regarde. Il me semble.
Père, jamais sa conduite ni ses
paroles ne m'ont révélé autre chose
qu'un intérêt respectueux. peut-être un
peu de camaraderie, après sa pitié du
début qui m'avait humiliée, mais c'est
tout, et je suis sûre qu'il ne pense pas.
Sa phrase mourut dans la rêverie
d'un regret. Son père la regarda fixe-
ment, avec tendresse.
Et toi ?
Oh moi, je n'ai pas le droit ni
le temps de réfléchir à cela-
Mais elle baissait la tête en le disant,
un peu confuse dp son manque de sin-
cérité.
La réflexion et le sentiment. Chris-
ti..ne, n'ont jamais pu faire un bon
attelage. Il y en a toujours un qui
tire plus fort que l'autre.
C'est peut-être vrai, papa
Elle savait que ce mot, prononcé
aiiectueusement. était un beaume qui
engourdissait sa pensée.
XXXVIII
Sous les poussières du temps
Ils venaient de bouleverser toutes les
pièces de réserve des combles. Il n'exis-
tait aucun coffre Renaissance.
Mrs Monique eut une inspiration
Oh monsieur Hubert, je la sou-
viens précipitamment. Une petite ate-
lier, Il existe près de ma chambre, qu'on
n'a jamais défoncé. Je ne sais pas si
on trouve le clé convenable ?..
lis essayèrent successivement tous
les trousseaux Inutilement.
Si on convoquait le serrurier ?
Il mettra une semaine au moins
Ici. il est plus rapide de faire venir un
ouvrier de Paris que d'en obtenir un
du pays
Faltier s'arma d'outils et réussit à
faire sauter la serrure, peu résistante,
d'ailleurs, de la porte ouvrant sur un
couloir, entre la lingerie et la chambre
de Monique.
Oh que dira sir George s'il exé-
cute le constatation ? Il est si vérita-
blement excité en cette moment
Depuis quand a-t-il pris l'habitude
de venir dans votre chambre ou de
monter à cet étage ?
C'est véritable, evidently
Une odeur de poussière surchauffée,
de fermentations composites emplis-
sait la pièce, presque suffocante. La
toile bleue d'un grand vitrage tamisait
la lumière. Hubert ouvrit avec diffl-
culté les panneaux, dont les gonds
rouillés résistaient.
Cet atelier, devenu garde-meubles,
présentait le plus hétéroclyte encom-
brement. Un chevalet, une série d'es-
quisses, des ballots, des armoires, un
lit Directoire démonté, et, ma foi. fort
joli des guéridons, des fauteuils empi-
lés, enchevêtrés, un autre lit à colonnes
Louis XIII. des bahuts surchargés
d'objets échafaudés, embrouillés, tout
un amas impénétrable que couvrait le
feutre épais des poussières amalgamées
au cours des saisons, durant un quart
de siècle. Parmi les toiles, sans cadre,
un portrait déclencha une exclamation
de Monique, qui se mit à l'essuyer pré-
cipitamment.
Oh Mademoiselle Mademoiselle
du Maroc
Hubert regarda. En effet, on eût dit
Christiane Bien que différent de
celui exposé dans la chambre du pre-
mier étage, ce portrait représentait
également la première Mme Aldeen,
mais plus jeune encore une bouche
souriante, une clarté confiante dans
le. yeux, au lieu de cette mélancolie de
l'autre. Sans doute n'était-elle pas
mariée à l'époque où il avait été peint.
Derrière, sur le montant de bois,
qualques lettres à la craie, encore
"'sibles « Solange de Valonnes ».
La ressemblance avec Christiane
était certes frappante.
Faltier mit la toile de côté et pour-
suivit ses investigations. Il découvrit
un coffre Renaissance surmonté d'un
fauteuil emboîté dans une table. Aidé
de Monique, il parvint à le dégager, à
l'ouvrir. Mais à l'intérieur, rien que des
livres, des ouvrages de tapisserie, des
bibelots insignifiants. Ah pourtant.
un cahier de musique, du Chopin sur
la page de garde « Solange
Il le porta près du portrait.
Mais de robes, point Ils furetèrent
encore, s'infiltrant, fouillant, soulevant,
augmentant le noir de leurs mains et
le blanc de leurs vêtements.
La nuit les surprit. L'électricité ne
marchait pas dans cet atelier. Monique
dut aller se préparer pour le dîner.
Hubert ne prenait plus ses repas a
la villa depuis la scène scandaleuse de
la bibliothèque du moins, bien rare-
ment, le matin, et on lui apportait alors
un plateau dans son bureau. Il évitait
de se trouver en présence de Félicia ou
de son complice et ne les avait d'ail-
leurs pas revus.
Il se munit de bougies. trouva même
une lampe à pétrole et revint pour-
suivre ses fouilles dans l'atelier. Cette
réserve représentait certainement les
meubles et objets ayant appartenu à
la mère de Gérald et que la seconde
épouse, lady Edith, avait fait reléguer
la, hors les meubles de prix.
Pour ne pas être surpris par quelque
domestique, Il ajusta le verrou et s'en-
ferma.
Il parvint à dégager des armoires.
Elles contenaient du linge, des man-
teaux. des fourrures dont les poils mités
s'éparpillèrent, des robes. Il ne trouva
point celle du portrait. On essaya d'ou-
vrir la porte. Il s'arrêta pour écouter.
Monsieur Faltier, êtes-vous encore
là ?
C'était la voix de Monique qui reve-
nait.
Il la fit entrer. Elle l'aida à examiner,
secouer les robes. Toutes les modes des
environs de 1885, qui avaient été char-
mantes, ressuscitaient, désuètes, un peu
ridicules.
Tiens, celle-ci ressemble à celle
du portrait. la couleur, au moins.
Monique la porta dans sa chambre
pour la comparer. à la grande lumière.
C'était une toilette d'ottoman, couleur
amande, jupe évasée, froncée, garnie
de ruches, d'un devant brodé, corsage
à manches bouffantes, chargé de pas-
sementeries, baleiné. Mais ce n'était
pas la robe du portrait. Celle-ci était
plus simple.
Ils examinèrent mieux et finirent par
la découvrir dans une autre armoire.
Un fond vert aussi, mais atténué sous
le vaporeux d'un tulle blanc un seul
volant de dentelle et quelques chry-
santhèmes pâles semés sur la jupe.
Hubert la confia à Monique en lui
recommandant de l'aérer et de la
mettre en état pour le lendemain.
Que voulez-voua donc en faire ?
Vous verrez.
Vous êtes toujours le cachottier
mystère ?
Mais non puisque vous m'as
sisterez. Vous saurez tout demain.
Il laissa aussi le portrait dans sa
chambre et emporta seulement le livre
de musique de Chopin.
XXXIX
Nocturne
Vous m'assurez, Faltier, que dans
deux ou trois jours je pourrai le voir?..
Oui, milord, à moins que vous ne
désiriez venir à la maison de santé, où
on doit le transporter demain.
Non, non. vous pensez bien que
cela est impossible cela m'impression-
nerait trop J'ai les nerfs dans un
état. avec ces doutes, ces appréhen-
sions constantes. et cette claustra-
tion
Elle ne dépend que de vous..
Mais non, voyons Si je ne peux
pas sortir, c'est bien de votre faute
Ma faute ?
Après tout ce que vous m'avez
raconté Je ne puis pas m'exposer
à rencontrer le. cet. au diable Je
ne sais toujours pas comment le dési-
gner ?. C'est exaspérant Et que lui
dirais-je, si ?. Et lui, si. si. si. Enfin!
comprenez donc que c'est un supplice
intolérable de ne pas savoir s'il est mon
fils, ou s'il ne l'est pas. ou s'il.
S'il était votre fils, milord, vous
pourriez lui demander d'apaiser vos
doutes par quelques évocations d'au-
trefois.
Mais je ne veux pas lui parler,
tant que je n'aurai pas vu. l'autre
Et bien, faites-le prier de distraire
vos préoccupations, calmer votre éner-
vement par un peu de musique.
Vous plaisantez ?
Mais non, la musique est un excel-
lent remède. Ne J'aimiez-vous pas
énormément. m'a-t-on dit. à Fréjus. en
me dépeignant ce décor intime, avec
une exactitude frappante.
Ah ?
En évoquant ce magnifique jeu
d'orgues. Il est bien dommage.
qu'elles ne servent plus. Pourtant
vous vous plaisiez à les entendre au-
trefois. et M. Gérald en jouait, étant
enfant. Alors Il n'a pas dû complè-
lement oublier ?. (A suivre.)
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