Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-05-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 mai 1913 11 mai 1913
Description : 1913/05/11 (A4,T11,N81). 1913/05/11 (A4,T11,N81).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480661
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
285
pool à la Nouvelle-Zemble, le capitaine Webster
trouva, au Sud-Ouest de l'extrémité de l'île, un port
magnifique dans lequel "tiendraient en toute sécurité
les flottes du monde entier".
Pour la première fois le "Nirnrod" rencontra des
glaces dans la Porte de Kara. Le vent du Nord qui
soufflait presque tout le temps avait amassé tant de
glaçons flottants qu'il fallut prendre la route du Sud,
vers l'île de Waïgatch. Cependant, 2 jours, après on
réussit à regagner l'eau libre de glace. Derrière l'île
Blanche le navire fut pris entre des glaçons qui
l'entraînèrent au Sud vers l'île de Dikson et les bou-
ches de l'Yénisséï. Là, après avoir remonté la ri-
vière jusqu'au village de Goltchika, le capitaine re-
mit le chargement à 2 bateaux russes de l'Etat qu'il
avait rencontrés. Il renvoya son navire et il se di-
rigea lui-même sur St-Pétersbourg par Krasnoïarsk.
Malgré cette expérience, si favorable à la mer
de Kara, le danger des bancs de glace n'est pas
exclu pour une navigation régulière sur cette mer.
Afin de les éviter et pour contourner la mer de
Kara, on a fait des projets de construction de che-
mins de fer polaires partant des bouches de l'Obi.
Il existe 3 projets de [pareilles lignes: l'un dans la
direction du golfe de Médinsk (projet de M. Go-
lokhvostoff), l'autre dans la direction de la baie de
Warnadéïsk (projet des MM. Guette et de Knorre)
et le troisième vers la baie de Bolvansk aux bou-
ches de la Pétchora. Toutes ces lignes sont de 400 à
600 verstes de longueur.
Les défauts communs à tous ces projets sont les
suivants: l'extrême cherté des constructions dans la
toundra sauvage et déserte et l'inaction complète du
chemin de fer pendant 0 à 10 mois, par suite de
l'interruption de la navigation, ce qui rendrait l'ex-
ploitation trop coûteuse.
En outre, dans les baies, points terminus des
lignes, la navigation ne dure que 2 à 21/2 mois.
Les baies sont peu profondes: l'embouchure du Mé-
dinsk a 14 pieds de profondeur, celle du Warna-
déisk est encore moins profonde et celle de Bol-
vansk a 17 pieds de profondeur. Dans toutes ces
trois baies il y a de grandes marées de 25 à 35
pieds de hauteur, ce qui rend le séjour des na-
vires trop dangereux et les opérations de charge-
ment trop cher.
Philharmonios
(à suivre)
-------. --
Le Peuple Kirghize0
Ses origÙzes.-Svn histoire.-Soll organisation actuelle
et ses besoins.
Dans une précédente étude, je m'étais efforcé
de résumer aussi brièvement que possible la pre-
--.--- --
1) Voir le X2 70 de la !J Revue Contemporaine".
mière période de l'évolution historique du peuple
kirghize. Cette première période m'avait conduit
jusqu'en 1730, date de l'envoi par le Khan de la
Petite Horde, Abul Khaïr, d'une ambassade à l'Impé-
ratrice Anna Ioanovna dans le but de reconnaître la
suzeraineté russe. Je voudrais aujourd'hui, respec-
tant le plan tracé dans ma première étude, examiner
rapidement les deux dernières périodes de l'histoire
du peuple Kirghize: celle de sa vassalité, puis celle
de son incorporation à l'Empire russe.
Je les considérerai l'une et l'autre au point de
vue historique et au point de vue social, simultané-
ment, comme j'avais fait pour la première période.
IL—Le peuple kirghize vassal de la Russie
(1730-1822).
L'ambassade envoyée par Abul Khaïr à Saint-
Pétersbourg marquait théoriquement le point de dé-
part de la vassalité des Kirhizes vis-à-vis de l'Em-
pire russe. Toutefois, dans la pratique, la suzeraineté
russe allait être très lente à s'établir dans les steppes
kirghizes. Le gouvernement russe, en effet, allait
immédiatement constater que le pouvoir des Khans
était on ne peut plus fragile et que la valeur des
traités passés avec eux était le plus souvent presque
nulle, puisque le peuple kirghize refusait de prendre
en considération les engagements de ses souverains
dépourvus, en somme, comme je l'avais déjà indiqué,
de toute autorité effective.
L'ambassade russe envoyée par l'Impératrice
Anne Ioanovna à Abul Khaïr au cours de la même
année 1730 fut accueillie par les Kirghizes d'une
façon hostile et, pendant deux années, ses membres
furent retenus prisonniers. Ce n'est que grâce à l'in-
telligence et à la diplomatie du drogman Mourza
Tevkéleff, qui réussit à acheter un certain nombre
de chefs de famille (aksakals) influents, que la Pe-
tite Horde se décida à reconnaître la suzeraineté
russe acceptée par son Khan. Les membres de l'am-
bassade russe furent remis en liberté et, en 1733,
Tevkélef, qui était demeure auprès d'Abul Khaïr en
qualité de conseiller, se rendit à Oufa à la tête d'une
nouvelle ambassade kirghize qui comptait parmi ses
membres le fils et le frère d'Abul Khaïr. Cette am-
bassade arriva à Saint-Pétersbourg en 1734 et deux
de ses membres furent chargés de porter au Khan
de la Petite Horde en réponse à ses propositions les
conditions du gouvernement russe. Ces conditions se
résumaient ainsi: respecter à l'avenir les frontières
de l'Empire russe et s'abstenir de toute incursion
en territoires russes; protéger en toute circonstance
les caravanes russes; prêter assistance aux troupes
russes envoyées contre les peuples nomades, voisins
des Kirgizes et ennemis de la Russie, et enfin payer
au gouvernement impérial un tribut déterminé en
peaux de bêtes.
Abul Khaïr fit répondre qu'il acceptait toutes ces
conditions, mais en échange il posa les siennes.
pool à la Nouvelle-Zemble, le capitaine Webster
trouva, au Sud-Ouest de l'extrémité de l'île, un port
magnifique dans lequel "tiendraient en toute sécurité
les flottes du monde entier".
Pour la première fois le "Nirnrod" rencontra des
glaces dans la Porte de Kara. Le vent du Nord qui
soufflait presque tout le temps avait amassé tant de
glaçons flottants qu'il fallut prendre la route du Sud,
vers l'île de Waïgatch. Cependant, 2 jours, après on
réussit à regagner l'eau libre de glace. Derrière l'île
Blanche le navire fut pris entre des glaçons qui
l'entraînèrent au Sud vers l'île de Dikson et les bou-
ches de l'Yénisséï. Là, après avoir remonté la ri-
vière jusqu'au village de Goltchika, le capitaine re-
mit le chargement à 2 bateaux russes de l'Etat qu'il
avait rencontrés. Il renvoya son navire et il se di-
rigea lui-même sur St-Pétersbourg par Krasnoïarsk.
Malgré cette expérience, si favorable à la mer
de Kara, le danger des bancs de glace n'est pas
exclu pour une navigation régulière sur cette mer.
Afin de les éviter et pour contourner la mer de
Kara, on a fait des projets de construction de che-
mins de fer polaires partant des bouches de l'Obi.
Il existe 3 projets de [pareilles lignes: l'un dans la
direction du golfe de Médinsk (projet de M. Go-
lokhvostoff), l'autre dans la direction de la baie de
Warnadéïsk (projet des MM. Guette et de Knorre)
et le troisième vers la baie de Bolvansk aux bou-
ches de la Pétchora. Toutes ces lignes sont de 400 à
600 verstes de longueur.
Les défauts communs à tous ces projets sont les
suivants: l'extrême cherté des constructions dans la
toundra sauvage et déserte et l'inaction complète du
chemin de fer pendant 0 à 10 mois, par suite de
l'interruption de la navigation, ce qui rendrait l'ex-
ploitation trop coûteuse.
En outre, dans les baies, points terminus des
lignes, la navigation ne dure que 2 à 21/2 mois.
Les baies sont peu profondes: l'embouchure du Mé-
dinsk a 14 pieds de profondeur, celle du Warna-
déisk est encore moins profonde et celle de Bol-
vansk a 17 pieds de profondeur. Dans toutes ces
trois baies il y a de grandes marées de 25 à 35
pieds de hauteur, ce qui rend le séjour des na-
vires trop dangereux et les opérations de charge-
ment trop cher.
Philharmonios
(à suivre)
-------. --
Le Peuple Kirghize0
Ses origÙzes.-Svn histoire.-Soll organisation actuelle
et ses besoins.
Dans une précédente étude, je m'étais efforcé
de résumer aussi brièvement que possible la pre-
--.--- --
1) Voir le X2 70 de la !J Revue Contemporaine".
mière période de l'évolution historique du peuple
kirghize. Cette première période m'avait conduit
jusqu'en 1730, date de l'envoi par le Khan de la
Petite Horde, Abul Khaïr, d'une ambassade à l'Impé-
ratrice Anna Ioanovna dans le but de reconnaître la
suzeraineté russe. Je voudrais aujourd'hui, respec-
tant le plan tracé dans ma première étude, examiner
rapidement les deux dernières périodes de l'histoire
du peuple Kirghize: celle de sa vassalité, puis celle
de son incorporation à l'Empire russe.
Je les considérerai l'une et l'autre au point de
vue historique et au point de vue social, simultané-
ment, comme j'avais fait pour la première période.
IL—Le peuple kirghize vassal de la Russie
(1730-1822).
L'ambassade envoyée par Abul Khaïr à Saint-
Pétersbourg marquait théoriquement le point de dé-
part de la vassalité des Kirhizes vis-à-vis de l'Em-
pire russe. Toutefois, dans la pratique, la suzeraineté
russe allait être très lente à s'établir dans les steppes
kirghizes. Le gouvernement russe, en effet, allait
immédiatement constater que le pouvoir des Khans
était on ne peut plus fragile et que la valeur des
traités passés avec eux était le plus souvent presque
nulle, puisque le peuple kirghize refusait de prendre
en considération les engagements de ses souverains
dépourvus, en somme, comme je l'avais déjà indiqué,
de toute autorité effective.
L'ambassade russe envoyée par l'Impératrice
Anne Ioanovna à Abul Khaïr au cours de la même
année 1730 fut accueillie par les Kirghizes d'une
façon hostile et, pendant deux années, ses membres
furent retenus prisonniers. Ce n'est que grâce à l'in-
telligence et à la diplomatie du drogman Mourza
Tevkéleff, qui réussit à acheter un certain nombre
de chefs de famille (aksakals) influents, que la Pe-
tite Horde se décida à reconnaître la suzeraineté
russe acceptée par son Khan. Les membres de l'am-
bassade russe furent remis en liberté et, en 1733,
Tevkélef, qui était demeure auprès d'Abul Khaïr en
qualité de conseiller, se rendit à Oufa à la tête d'une
nouvelle ambassade kirghize qui comptait parmi ses
membres le fils et le frère d'Abul Khaïr. Cette am-
bassade arriva à Saint-Pétersbourg en 1734 et deux
de ses membres furent chargés de porter au Khan
de la Petite Horde en réponse à ses propositions les
conditions du gouvernement russe. Ces conditions se
résumaient ainsi: respecter à l'avenir les frontières
de l'Empire russe et s'abstenir de toute incursion
en territoires russes; protéger en toute circonstance
les caravanes russes; prêter assistance aux troupes
russes envoyées contre les peuples nomades, voisins
des Kirgizes et ennemis de la Russie, et enfin payer
au gouvernement impérial un tribut déterminé en
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