Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-04-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 27 avril 1913 27 avril 1913
Description : 1913/04/27 (A4,T11,N79). 1913/04/27 (A4,T11,N79).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480646
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
253
tout le problème polonais. Cet antagonisme est pour
quiconque va au fond des choses, absolument fac-
tice, c'est-à-dire créé de toutes pièces par la diplo-
matie de Rome et des Habsbourg.
En elles-mêmes, les deux religions catholique et
orthodoxe en s'opposent pas. Elles sont appelées
à agir de concert, à vivre dans une intime har-
monie. Le fait saute aux yeux de tous ceux qui ont
eu l'occasion. d'étudier l'orthodoxie russe et de voir
à l'œuvre sa parfaite tolérance. Le catholicisme non
plus, en tant que religion, n'est pas moins tolérant
et sa grande affinité avec l'orthodoxie le désigne
même pour être l'allié de celle-ci en toute circons-
tance.
Mais le catholicisme, instrument politique de
Rome, n'a jamais été et ne peut être tolérant; il
prend nécessairement un caractère combatif, agressif.
C'est le papisme qui, dans l'histoire a divisé les
peuples de même race, voire même d'une commune
patrie; c'est le papisme qui a fait couler le sang à flots
pour servir des causes mesquines, étrangères à toute
religion. C'est le papisme qui a failli ruiner à jamais
l'Espagne; c'est le papisme qui pendant des siècles
a divisé l'Occident pour mieux régner sur lui.
Si, aujourd'hui, son œuvre de violence politi-
que paraît diminuer d'intensité dans les contrées
qui furent ses premières victimes, elle a, par contre,
gagné l'Orient oit elle s'offorce de renouveler tous
ses exploits d'Occident. Le papisme n'arme plus
aujourd'hui le bras des princes italiens, des rois de
France ou de ceux d'Espagne. Il arme désormais ce-
lui de la redoutable maison des Habsbourg. Vienne
et Rome, unies indissolublement dans leur force oc-
culte, montent à l'assaut du monde slave qui leur
échappe et qu'elles veulent conquérir.
La Pologne est en ce moment la grande victime
de cette machination.
Demain, si les assaillants ne sont pas repoussés
le Monténégro, la Serbie, l'Ukraine gémiront à ses
côtés. En attendant, elle est seule à se débattre dans
la nuit où elle est plongée.
Elle lutte pour l'aigle noir en croyant lutter pour
l'aigle blanc. Elle se retourne tout entière contre ses
frères russes à l'appel du Vatican et elle oublie que
c'est à la voix de Rome que Vienne imposa à la
Russie un partage qui lui répugnait. Elle oublie que
sa province de Posnanie est courbée sous le joug le
plus dur ou, si elle ne l'oublie pas, elle croit se
venger en, polonisant à l'instigation de l'Autriche les
Petits Russiens de la Galicie Orientale.
Et ainsi la reconstitution de la Pologne est
à jamais paralysée. L'aigle noir des Habsbourg
ne lâche pas sa proie et la Russie est atteinte en
plein cœur au sein même du inonde slave. Tous ses
efforts pour diminuer l'intensité du fratricide conflit
qui met aux prises Russes et Polonais sont frappés
d'avance de stérilité. Fanatisés par des prêtres poli-
tiques soigneusement recrutés, les Polonais loin
d'être à l'avant-garde de leurs frères slaves, se trou-
vent placés par le papisme à l'avant - garde de
l'Autriche.
Et la situation apparait chaque jour davantage
sans issue.
Mais ce n'est pas une raison pour que la
politique russe s'avoue vaincue; au contraire, au
moment où, enserré de toute part dans un étau
de fer, le monde slave se lève dans un effort
suprême et tourne ses regards et ses espéran-
ces vers la Russie libératrice, il semble possible
d'affirmer devant ce monde slave que le déplorable
confit qui empêche son union complète ne saurait
subsister toujours et que la Russie ne peut être
condamnée à porter éternellement au flanc la plaie;
polonaise que lui a faite l'Autriche.
Je crois que l'on peut adresser aux Polonais une
dernière exhortation, essayer coûte que coûte de leur
faire comprendre enfin que le catholicisme et le pa-
pisme sont deux éléments qui s'opposent tandis que
le catholicisme et l'orthodoxie sont deux éléments
qui s'allient. On peut leur faire voir que Rome est
demeurée le pouvoir fallacieux qui dénationalise et
qui après subjugue. On peut leur dire qu'ils poursui-
vent une œuvre germanique et mauvaise quand ils
font violence à leurs frères petits-russiens pour les
jeter aux pieds du pontife romain dont le seul but
est de les enchaîner au trône des Habsbourg. On
peut leur persuader que l'idée ukrainienne est une
invention d'une politique hostile dans le but de les
jeter encore davantage contre la Russie slave. A la
politique romaine et viennoise qui précipite les
Polonais contre la Russie pour leur permettre de
réaliser l'idée des Jagellons, "la Pologne de la
mer à la mer", ne peut-on répondre vigoureuse-
ment: si l'idée des Jagellons doit être réalisée un jour,
si la Pologne doit avoir son libre accès à la mer, ce
n'est pas en cherchant à annexer des terres russes
mais en regardant plutôt vers la Posnanie. Il faut dire
enfin aux Polonais que, dans l'esprit de la majorité
de ceux qui votèrent la formation du gouvernement
de Kholm, la disjonction de cette région du royaume
de Pologne n'avait d'autre but que de marquer pour
l'avenir la limite ethnographique de la Russie et de
Pologne.
Voilà où est la vérité et où se trouve l'avenir.
René Marchand
Art et musique
Instruments de musique d'autrefois
J'ai voulu profiter du cinquantenaire du Conser-
vatoire pour faire un pèlerinage au musée que les
Rubienstein, les Glinka et les Tchaïkovsky ont enrichi
de pieux souvenirs.
Je ne dirai rien de la bibliothèque, ni des ma-
tout le problème polonais. Cet antagonisme est pour
quiconque va au fond des choses, absolument fac-
tice, c'est-à-dire créé de toutes pièces par la diplo-
matie de Rome et des Habsbourg.
En elles-mêmes, les deux religions catholique et
orthodoxe en s'opposent pas. Elles sont appelées
à agir de concert, à vivre dans une intime har-
monie. Le fait saute aux yeux de tous ceux qui ont
eu l'occasion. d'étudier l'orthodoxie russe et de voir
à l'œuvre sa parfaite tolérance. Le catholicisme non
plus, en tant que religion, n'est pas moins tolérant
et sa grande affinité avec l'orthodoxie le désigne
même pour être l'allié de celle-ci en toute circons-
tance.
Mais le catholicisme, instrument politique de
Rome, n'a jamais été et ne peut être tolérant; il
prend nécessairement un caractère combatif, agressif.
C'est le papisme qui, dans l'histoire a divisé les
peuples de même race, voire même d'une commune
patrie; c'est le papisme qui a fait couler le sang à flots
pour servir des causes mesquines, étrangères à toute
religion. C'est le papisme qui a failli ruiner à jamais
l'Espagne; c'est le papisme qui pendant des siècles
a divisé l'Occident pour mieux régner sur lui.
Si, aujourd'hui, son œuvre de violence politi-
que paraît diminuer d'intensité dans les contrées
qui furent ses premières victimes, elle a, par contre,
gagné l'Orient oit elle s'offorce de renouveler tous
ses exploits d'Occident. Le papisme n'arme plus
aujourd'hui le bras des princes italiens, des rois de
France ou de ceux d'Espagne. Il arme désormais ce-
lui de la redoutable maison des Habsbourg. Vienne
et Rome, unies indissolublement dans leur force oc-
culte, montent à l'assaut du monde slave qui leur
échappe et qu'elles veulent conquérir.
La Pologne est en ce moment la grande victime
de cette machination.
Demain, si les assaillants ne sont pas repoussés
le Monténégro, la Serbie, l'Ukraine gémiront à ses
côtés. En attendant, elle est seule à se débattre dans
la nuit où elle est plongée.
Elle lutte pour l'aigle noir en croyant lutter pour
l'aigle blanc. Elle se retourne tout entière contre ses
frères russes à l'appel du Vatican et elle oublie que
c'est à la voix de Rome que Vienne imposa à la
Russie un partage qui lui répugnait. Elle oublie que
sa province de Posnanie est courbée sous le joug le
plus dur ou, si elle ne l'oublie pas, elle croit se
venger en, polonisant à l'instigation de l'Autriche les
Petits Russiens de la Galicie Orientale.
Et ainsi la reconstitution de la Pologne est
à jamais paralysée. L'aigle noir des Habsbourg
ne lâche pas sa proie et la Russie est atteinte en
plein cœur au sein même du inonde slave. Tous ses
efforts pour diminuer l'intensité du fratricide conflit
qui met aux prises Russes et Polonais sont frappés
d'avance de stérilité. Fanatisés par des prêtres poli-
tiques soigneusement recrutés, les Polonais loin
d'être à l'avant-garde de leurs frères slaves, se trou-
vent placés par le papisme à l'avant - garde de
l'Autriche.
Et la situation apparait chaque jour davantage
sans issue.
Mais ce n'est pas une raison pour que la
politique russe s'avoue vaincue; au contraire, au
moment où, enserré de toute part dans un étau
de fer, le monde slave se lève dans un effort
suprême et tourne ses regards et ses espéran-
ces vers la Russie libératrice, il semble possible
d'affirmer devant ce monde slave que le déplorable
confit qui empêche son union complète ne saurait
subsister toujours et que la Russie ne peut être
condamnée à porter éternellement au flanc la plaie;
polonaise que lui a faite l'Autriche.
Je crois que l'on peut adresser aux Polonais une
dernière exhortation, essayer coûte que coûte de leur
faire comprendre enfin que le catholicisme et le pa-
pisme sont deux éléments qui s'opposent tandis que
le catholicisme et l'orthodoxie sont deux éléments
qui s'allient. On peut leur faire voir que Rome est
demeurée le pouvoir fallacieux qui dénationalise et
qui après subjugue. On peut leur dire qu'ils poursui-
vent une œuvre germanique et mauvaise quand ils
font violence à leurs frères petits-russiens pour les
jeter aux pieds du pontife romain dont le seul but
est de les enchaîner au trône des Habsbourg. On
peut leur persuader que l'idée ukrainienne est une
invention d'une politique hostile dans le but de les
jeter encore davantage contre la Russie slave. A la
politique romaine et viennoise qui précipite les
Polonais contre la Russie pour leur permettre de
réaliser l'idée des Jagellons, "la Pologne de la
mer à la mer", ne peut-on répondre vigoureuse-
ment: si l'idée des Jagellons doit être réalisée un jour,
si la Pologne doit avoir son libre accès à la mer, ce
n'est pas en cherchant à annexer des terres russes
mais en regardant plutôt vers la Posnanie. Il faut dire
enfin aux Polonais que, dans l'esprit de la majorité
de ceux qui votèrent la formation du gouvernement
de Kholm, la disjonction de cette région du royaume
de Pologne n'avait d'autre but que de marquer pour
l'avenir la limite ethnographique de la Russie et de
Pologne.
Voilà où est la vérité et où se trouve l'avenir.
René Marchand
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J'ai voulu profiter du cinquantenaire du Conser-
vatoire pour faire un pèlerinage au musée que les
Rubienstein, les Glinka et les Tchaïkovsky ont enrichi
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