Presse et revues
16 pages
Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-04-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 13 avril 1913 13 avril 1913
Description : 1913/04/13 (A4,T11,N77). 1913/04/13 (A4,T11,N77).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248062c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
229
térieure des Ministères de la Guerre et de la Marine.
Les reliquats des recettes ordinaires, après couver-
ture des dépenses signalées, ainsi que toutes les re-
cettes extraordinaires constituent les libres disponi-
bilités du Trésor. D'autre part, les recettes extraor-
dinaires comprennent: les produits des emprunts, les
dépôts à perpétuité, les sommes et capitaux spéciaux
et autres, à l'état liquide, versés dans les caisses du
Trésor en retour des dépenses extraordinaires, prin-
cipalement de celles qui ont été effectuées au compte
des libres disponibilités (de la part des Compagnies
de chemins de fer en retour des prêts du Trésor, de
la part des Zemstwos, des fondations de capitaux
alimentaires, enfin de la population même, en retour
des secours alimentaires et de l'aide relative aux
semailles, etc.). Enfin toutes les dépenses extraordi-
naires, sauf celles indiquées plus haut, sont considé-
rées comme des dépenses prélevées sur le compte des
libres disponibilités. Les dépenses extraordinaires se
composent des allocations provoquées par les mau-
vaises récoltes, les dépenses amenées par des cir-
constances d'ordre militaire, des avances de fonds
consenties aux Compagnies des chemins de fer sur
garantie des emprunts émis par les Compagnies et
d'autres avances aux emtreprises de chemins de fer,
de l'amortissement avant terme et de la conversion
des emprunts, du rachat des lignes de chemins de fer
par le Trésor, des dépenses occasionnées par l'émis-
sion des emprunts et d'autres formes encore des dé-
penses de cette nature.
P. Poléjaeff
(à s u i v r e)
La Prise de Scutari
Un assaut désespéré, un de ces assauts où un
peuple, sans compter, dépense ses dernières forces
vives, a eu raison de la résistance de Scutari. Ce
n'a pas été même à proprement parler un assaut,
mais la suprême convulsion d'un petit peuple, un
sacrifice réfléchi, longuement mûri, dans un but na-
tional. On nous dira que le Monténégro a transgressé
les prescriptions de l'Europe; qu'il a dédaigné confé-
rences, conseils de prudence et de modération, offres
de compensations et de compromis. Sans doute.
Mais il a trangressé ces prescriptions par un acte de
sublime héroïsme; il a payé son indépendance par
le sang précieux de ses enfants. Devant une affirma-
tion aussi dramatiquement intense de vitalité politi-
que et d'autonomie internationale, un seul sentiment
est admissible: celui de l'admiration.
La prise de Scutari, malheureusement, n'a ja-
mais été prévue par la diplomatie européenne à titre
de réalité possible, d'éventualité réalisable. Tout
l'échafaudage diplomatique reposait sur une présomp-
tion: l'impuissance du Monténégro en face des rem-
parts turcs. Les télégrammes des témoins oculaires
sur les préparatifs monténégrins, sur la reprise du
bombardement et de l'assaut, faisaient hausser les
épaules: Scutari était imprenable, et l'on souriait,
avec indulgence à l'idée du "bluff" d'un petit Etat de
370 mille habitants. Tout l'erreur européenne a con-
sisté à mettre en doute la force de la faiblesse.
Aussi, l'action de l'Europe, devant les fumantes
ruines de Scutari sur lesquelles victorieusement se
déploie l'étendard monténégrin, aboutit-elle à une
véritable impasse. Fondée exclusivement sur la néga-
tion préalable d'un fait, cette action se heurte au fait
accompli. Nier plus loin encore équivaut à nier des
réalités, donc à les supprimer. L'Europe peut-elle se S
risquer à traiter les faits comme elle a traité les pos-
sibilités? Les Montagnes Noires dressent devant le ;
monde civilisé le plus angoissant des problèmes où
il va de l'honneur et du prestige même de la civili-
sation.
Rouslan
Chroniques de la Semaine
Bibliographie
,,En plein vol. Vision socialiste", par Albert Quantin 1 vol.
in-18, chez Lemerre.
Cette "vision socialiste" est une vision de bonheur. Le ta-
bleau que nous peint l'auteur de la vie en l'an 2.000 est ex-
trêmement attirant; mais, quelque confiance qu'on accorde à la
vertu du socialisme, l'auteur vraiment ne lui demande-t-il pas
plus qu'il ne peut donner? Sans doute il reconnaît que la fai-
blesse humaine, les fautes et les crimes existeront toujours,
mais il les noie dans un tel océan de bonheur, de perfection
morale et sociale, dans une telle paix universelle, qu'on est
tenté certainement de dire: Amen! mais qu'à part soi on
craint bien des déceptions intenses. Œuvre intéressante en
somme, pleine d'idées neuves et généreuses, d'enthousiasme,
même d'éloquence, évidemment susceptible de passionner le
public.
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
On a pu observer au début de la semaine une baisse de
température au Nord-Ouest et à l'Ouest de la Russie d'Europe
tandis que, dans les autres parties de la Russie, la tempéra-
ture a été supérieure. Les pluies sont tombées presque par-
tout, excepté sur une bande du pays du Nord-Est. Vers la fin
de la semaine la température s'est élevée au-dessus de la nor-
male excepté dans la région du Sud-Ouest et de l'Ouest. Des
nouvelles favorables arrivent de toute part sur l'état satis-
faisant des semailles d'hiver. La température tiède et humide
du printemps favorise aussi les semailles de Mars. Dans cer-
taines régions du Sud et de l'Ouest le labourage des champs
du printemps a déjà pris fin vu qu'il a commencé environ
trois semaines plus tôt que d'habitude.
Les nouvelles favorables sur l'état des semailles d'hiver
n'ont pas occasionné le raffermissement des marchés intérieurs
térieure des Ministères de la Guerre et de la Marine.
Les reliquats des recettes ordinaires, après couver-
ture des dépenses signalées, ainsi que toutes les re-
cettes extraordinaires constituent les libres disponi-
bilités du Trésor. D'autre part, les recettes extraor-
dinaires comprennent: les produits des emprunts, les
dépôts à perpétuité, les sommes et capitaux spéciaux
et autres, à l'état liquide, versés dans les caisses du
Trésor en retour des dépenses extraordinaires, prin-
cipalement de celles qui ont été effectuées au compte
des libres disponibilités (de la part des Compagnies
de chemins de fer en retour des prêts du Trésor, de
la part des Zemstwos, des fondations de capitaux
alimentaires, enfin de la population même, en retour
des secours alimentaires et de l'aide relative aux
semailles, etc.). Enfin toutes les dépenses extraordi-
naires, sauf celles indiquées plus haut, sont considé-
rées comme des dépenses prélevées sur le compte des
libres disponibilités. Les dépenses extraordinaires se
composent des allocations provoquées par les mau-
vaises récoltes, les dépenses amenées par des cir-
constances d'ordre militaire, des avances de fonds
consenties aux Compagnies des chemins de fer sur
garantie des emprunts émis par les Compagnies et
d'autres avances aux emtreprises de chemins de fer,
de l'amortissement avant terme et de la conversion
des emprunts, du rachat des lignes de chemins de fer
par le Trésor, des dépenses occasionnées par l'émis-
sion des emprunts et d'autres formes encore des dé-
penses de cette nature.
P. Poléjaeff
(à s u i v r e)
La Prise de Scutari
Un assaut désespéré, un de ces assauts où un
peuple, sans compter, dépense ses dernières forces
vives, a eu raison de la résistance de Scutari. Ce
n'a pas été même à proprement parler un assaut,
mais la suprême convulsion d'un petit peuple, un
sacrifice réfléchi, longuement mûri, dans un but na-
tional. On nous dira que le Monténégro a transgressé
les prescriptions de l'Europe; qu'il a dédaigné confé-
rences, conseils de prudence et de modération, offres
de compensations et de compromis. Sans doute.
Mais il a trangressé ces prescriptions par un acte de
sublime héroïsme; il a payé son indépendance par
le sang précieux de ses enfants. Devant une affirma-
tion aussi dramatiquement intense de vitalité politi-
que et d'autonomie internationale, un seul sentiment
est admissible: celui de l'admiration.
La prise de Scutari, malheureusement, n'a ja-
mais été prévue par la diplomatie européenne à titre
de réalité possible, d'éventualité réalisable. Tout
l'échafaudage diplomatique reposait sur une présomp-
tion: l'impuissance du Monténégro en face des rem-
parts turcs. Les télégrammes des témoins oculaires
sur les préparatifs monténégrins, sur la reprise du
bombardement et de l'assaut, faisaient hausser les
épaules: Scutari était imprenable, et l'on souriait,
avec indulgence à l'idée du "bluff" d'un petit Etat de
370 mille habitants. Tout l'erreur européenne a con-
sisté à mettre en doute la force de la faiblesse.
Aussi, l'action de l'Europe, devant les fumantes
ruines de Scutari sur lesquelles victorieusement se
déploie l'étendard monténégrin, aboutit-elle à une
véritable impasse. Fondée exclusivement sur la néga-
tion préalable d'un fait, cette action se heurte au fait
accompli. Nier plus loin encore équivaut à nier des
réalités, donc à les supprimer. L'Europe peut-elle se S
risquer à traiter les faits comme elle a traité les pos-
sibilités? Les Montagnes Noires dressent devant le ;
monde civilisé le plus angoissant des problèmes où
il va de l'honneur et du prestige même de la civili-
sation.
Rouslan
Chroniques de la Semaine
Bibliographie
,,En plein vol. Vision socialiste", par Albert Quantin 1 vol.
in-18, chez Lemerre.
Cette "vision socialiste" est une vision de bonheur. Le ta-
bleau que nous peint l'auteur de la vie en l'an 2.000 est ex-
trêmement attirant; mais, quelque confiance qu'on accorde à la
vertu du socialisme, l'auteur vraiment ne lui demande-t-il pas
plus qu'il ne peut donner? Sans doute il reconnaît que la fai-
blesse humaine, les fautes et les crimes existeront toujours,
mais il les noie dans un tel océan de bonheur, de perfection
morale et sociale, dans une telle paix universelle, qu'on est
tenté certainement de dire: Amen! mais qu'à part soi on
craint bien des déceptions intenses. Œuvre intéressante en
somme, pleine d'idées neuves et généreuses, d'enthousiasme,
même d'éloquence, évidemment susceptible de passionner le
public.
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
On a pu observer au début de la semaine une baisse de
température au Nord-Ouest et à l'Ouest de la Russie d'Europe
tandis que, dans les autres parties de la Russie, la tempéra-
ture a été supérieure. Les pluies sont tombées presque par-
tout, excepté sur une bande du pays du Nord-Est. Vers la fin
de la semaine la température s'est élevée au-dessus de la nor-
male excepté dans la région du Sud-Ouest et de l'Ouest. Des
nouvelles favorables arrivent de toute part sur l'état satis-
faisant des semailles d'hiver. La température tiède et humide
du printemps favorise aussi les semailles de Mars. Dans cer-
taines régions du Sud et de l'Ouest le labourage des champs
du printemps a déjà pris fin vu qu'il a commencé environ
trois semaines plus tôt que d'habitude.
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n'ont pas occasionné le raffermissement des marchés intérieurs
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