Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 10050 Nombre total de vues : 10050
Description : 16 mars 1913 16 mars 1913
Description : 1913/03/16 (A4,T11,N73). 1913/03/16 (A4,T11,N73).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248058g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
150
tersbourg et le second de Constantinople à Berlin.
Tous les deux furent engagés par les gouvernements
respectifs de Bulgarie de Turquie pour l'organisation
de l'aviation militaire, ont assisté aux opérations
militaires depuis leur commencement et ont re-
cueilli le plus de matériaux à ce sujet. Pourtant, les
connaissances qu'ils possèdent sont un secret de la
guerre, et nous en aurons les détails seulement après
la fin des hostilités.
Gri. P.
Quelques notes sur la Vieille-Serbie
(Su i t ea)
Après ces luttes contre l'oppresseur commun et
ces hostilités intérieures serbo-gréco-bulgares, en quel
état, sous le double rapport culturel et ethnique, les
libérateurs ont ils retrouvé leur vieux domaine héré-
ditaire?
A Prizrène, fonctionne depuis 1871 une sorte
d'école supérieure où dominent les étudiants ecclésias-
tiques. Les besoins intellectuels du peuple sont satisfaits
par 264 écoles primaires, avec 401 instituteurs, et
10 écoles secondaires ou spéciales avec 106 institu-
teurs. Toute la presse de Vieille Serbie compte quatre
journaux, "Tsarigradsky Glasnyk", "Goloub", "Var-
dar" et "Zakonnost"J plus un journal pédagogique:
,,Serbskaïa Chkola". Tous s'éditent à Scoplié, cen-
tre culturel du pays.
Sous le rapport administratif, le territoire vieux-
serbe est réparti fort inégalement entre cinq arron-
dissements turcs, ci-dessous désignés. Sous le rap-
port de la statistique, les données reçues par les dif-
férents ethnographes manquent d'unité, et présentent
parfois des différences telles qu'on doute de pouvoir
les utiliser. En général, ce manque d'unité provient
de ce que certains spécialistes cherchent avant tout
le peuple serbe dans ses frontières historiques et non
sans faire abstraction de celles-ci, comme il le fau-
drait. Par exemple, dans un excellent article paru
récemment dans l'internationale Kirchliche Zeit-
schrift", Mr J. Iliitch adjuge aux Serbes les trois
villes de Bitolia, d'Ochrida et de Priliepa et leur en-
virons, sans tenir compte de ce que les Bulgares
prétendent également à ces villes et tiennent leur po-
pulation pour bulgare. Ces diverses prétentions sont
d'ailleurs une base insuffisante pour accuser Serbes
et Bulgares de mauvaise foi réciproque, et d'ailleurs
un accord pratique semble être intervenu. Il est en
effet. impossible de poser une prémisse historique
dans un problème ethnographique. On arriverait à
des résultats déconcertants, surtout dans le cas donné,
car les frontières historiques serbo-bulgares furent
souvent modifiées. Tantôt c'étaient les Bulgares, sous
le Tsar Siméon (893-927), qui s'emparaient de pres-
') Voir le N-, 71 de la "Revue Contemporaine".
que tout l'Etat Serbe et plaçaient à Ochrida le trône
impérial" et la chaire du patriarcat national; tantôt
c'étaient les Serbes qui, sous Douchan le Grand
(1331-1355), conquéraient toute la Macédoine, excepté
Salonique.
On ne peut donc faire fond sur des données
historiques semblables. Les types ethniques bulgares
et serbes sont d'autre part trop proches pour per-
mettre une différenciation sûre. Reste la langue, mais
le serbe et le bulgare sont si proches que, dans les
localités limitrophes, chaque nationalité cesse de parler
en sa langue propre et adopte un patois intermédiaire.
La question est si embrouillée que Hilmi Pacha
fixait en 1905 le membre des Serbes de Vieille-Serbie
à 600.000. Un peu plus tard Mr L. Niederlé, dans
son article de l'Encyclopédie éditée à Prague par
Otto et développé ensuite en un livre traduit en fran-
çais par MI" Louis Léger (La race Slave. Paris. Alcan
ed.), fixait ce nombre à 300.000 mille. Lui-même se
fondait surtout sur le livre de Mr Florinsky (La
race Slave. Slavianskoié Plémia. Kieff. 1907). Mr Flo-
rinsky, reconnaissant que l'on ne saurait faire de la
Macédoine un groupe ethnographique spécial, estimait
que le "principal critérium de différenciation de-
vait être déterminé par les données linguistiques". Il
affirmait que "c'est seulement dans la Macédoine
Septentrionale, dans les districts de Skoplié, Tetovo
et Kratovo que les particularités serbes apparaissent
nettement dans les parlers slaves" et concluait en
adjugeant le Nord aux Serbes.
Enfin, il existe un quatrième critérium: celui
employé par Mr Iliitch dans l'article cité de l' inter-
nationale Kirchliche Zeitschrift". Il consiste à tenir
pour Serbes les slaves macédoniens sonmis à la juri-
diction du Patriarche Œcuménique et pour Bulgares
ceux qui relèvent de l'Exarque national. Nous repro-
duirons simplement le tableau synoptique qui, dans
l'étude de Mr Iliitch, synthétise les renseignements statis-
tiques et culturels.
Eglises Clergé l Ecoles Instituteurs
—~~— - I.,:¡
i , CJ
-2. 2 rn 72 O S S— S O 2 g X=
A, rrondisse- .5 .3 ç> o .::: '=' .= 2~
? ! .a S 'S - S 5 '3.2
£ C2 i 5" O !=i T3 0
1 il] Il ts '5 .ê .g:~ 1
-"~ « ! a pm § g & ex, i § g'gsr.
P, 1?-1 , o O
: 1 U) CO
1 Scadar 2 - 2 1 1 2 - 4 -
IV' : 1 — — — --
v Yanma — ■ — — j — —
Kossovn • 228 16 304 20 191 8 280 S9
Bitolia 74 5 "08 1 268 2 07 17
3 — 14 —
Total 300 21 375 24 2(14 - 401 100
'1'01.01 HI10 21 i i HI 1401 100
,
321 339 274 507
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par 264 écoles primaires, avec 401 instituteurs, et
10 écoles secondaires ou spéciales avec 106 institu-
teurs. Toute la presse de Vieille Serbie compte quatre
journaux, "Tsarigradsky Glasnyk", "Goloub", "Var-
dar" et "Zakonnost"J plus un journal pédagogique:
,,Serbskaïa Chkola". Tous s'éditent à Scoplié, cen-
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Sous le rapport administratif, le territoire vieux-
serbe est réparti fort inégalement entre cinq arron-
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port de la statistique, les données reçues par les dif-
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les utiliser. En général, ce manque d'unité provient
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le peuple serbe dans ses frontières historiques et non
sans faire abstraction de celles-ci, comme il le fau-
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récemment dans l'internationale Kirchliche Zeit-
schrift", Mr J. Iliitch adjuge aux Serbes les trois
villes de Bitolia, d'Ochrida et de Priliepa et leur en-
virons, sans tenir compte de ce que les Bulgares
prétendent également à ces villes et tiennent leur po-
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dans un problème ethnographique. On arriverait à
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car les frontières historiques serbo-bulgares furent
souvent modifiées. Tantôt c'étaient les Bulgares, sous
le Tsar Siméon (893-927), qui s'emparaient de pres-
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que tout l'Etat Serbe et plaçaient à Ochrida le trône
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Salonique.
On ne peut donc faire fond sur des données
historiques semblables. Les types ethniques bulgares
et serbes sont d'autre part trop proches pour per-
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Bitolia 74 5 "08 1 268 2 07 17
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Total 300 21 375 24 2(14 - 401 100
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