Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mars 1913 16 mars 1913
Description : 1913/03/16 (A4,T11,N73). 1913/03/16 (A4,T11,N73).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248058g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
105
des professeurs B. E. Makovsky, A. Benois, Riépine, E. Lip-
part, assistés de E. Volkoff, P. Brouloff, et Bergholtz.
Il a été acquis à l'Exposition de Printemps: deux paysa-
ges de K. E. Heftler (pour R. 600), deux sculptures de N. N.
Hippius représentant une Tête en plâtre et un groupe en bois
sculpté (R. 300). Un tableau historique: Boïarines de N. S,
Koulikoff (pour R. 1.500). Ce tableau est non seulement très
remarquable par le choix du sujet, mais l'exécution en est
tout particulièrement soignée.
De S. M. Doudine, la commission a acheté Avant le bain
(R. 500), Le Soir, de Radimoff, pour R. 300, et deux paysages
de Perchine pour R. 100.
Dans l'exposition des œuvres de E. 1. Beklenmicheva, il a
été choisi un superbe bronze: le Forgeron pour R. N00.
A l'exposition Ambulante, il a été acheté des paysages de
Doubovsky: Fraîcheur (R. J.200), de Korine Vieille à l'Aiguille
(R. 150); de V. Makhovsky Portrait (R. 1.000); de Biélianitzky-
Biroula Une rue en Crimée (R. 300); de V. E. Poliénoff la
Grande Tour de Gênes (R. 300) et de L. V. Popoff Etude
d'adolescent (R. 300).
Je ne puis complétement approuver les choix de la com-
mission; non seulement il n'est fait aucun achat d'oeuvres
fortes, puissantes, inspirées de la facture luministe et impres-
sionniste, mais le sens de la partialité perce à tel point qu'il
apparaît clairement et même aux moins avertis que les achats
portent uniquement sur des noms favoris.
Tout au plus, un tiers des achats est-il judicieux; le res-
tant est empreint de favoritisme, de camaraderie et, malheu-
reusement, d'un manque d'esthétisme absolu.—J. J. M.
Conférences et Conférenciers
Les Conférences de Jean Richepin à Saint-Péters-
bourg
A une fête donnée, il y a quelques années à Paris, "le bal
des livres", Jean Richepin apparut en "Roi des Contes de fées":
c'est en roi des Conférenciers qu'il est apparu cette semaine à
St-Pétersbourg.
Soit qu'il parle de Napoléon, de Verlaine ou de lui-même
son discours éclate de beauté, de richesse, d'érudition; la
trame en est forte, la documentation imprévue. Et c'est dans
une langue souple, drue, sonore, rutilante d'images qu'il
parle.
En une magistrale composition d'une ordonnance claire,
au milieu d'une atmosphère de lumière, il a ressuscité la plus
grande figure historique des temps modernes: Napoléon.
Avec l'érudition d'un historien, le religieux enthousiasme
d'un fils de soldat, il a mis en haut relief tous les traits de
cette saisissante physionomie.
Puis, rattachant le passé au présent par un enchaînement
palpitant de vie et d'héroïsme, il a groupé autour de la figure
centrale des existences liées à ses propres souvenirs d'en-
fance.
Cette proximité découvrit violemment les événements,
montra les péripéties de la prestigieuse existence de Napo-
léon sous un coloris dont la vigoureuse sincérité communiqua
à l'auditoire un indicible sentiment d'enthousiasme. "Richepin
l'homme d'arme", le grand oncle dont le poète a grandement
raison de s'enorgueillir; Boulons Baratha, le dernier mameluk
de la Garde, se dressèrent debout, frémissantes illustrations de
cette page d'histoire puissamment évoquée par le conférencier,
puissamment vécue par ceux de sa race, de son sang, ceux du
pays de France.
Il évoqua la puissance de séduction exercée sur l'armée
par Napoléon, puissance dont cent ans n'ont point épuisé la
vigueur et qui demeure un des côtés les plus étranges de
cette prestigieuse destinée.
Un mot résume l'effet général de cette Conférence; sans
effort, avec la belle simplicité d'une maîtrise achevée, le déve-
loppement a atteint la hauteur du sujet.
*
♦ *
Pour parler du poète Verlaine, en commenter l'œuvre
Jean Richepin a trouvé des accents d'une profondeur d'admi-
ration et d'angoisse où se mesure nettement la valeur d'une
âme qui s'émeut et vibre au souvenir d'une amitié dont nous
l'aurions volontiers remercié.
Ce n'était plus le poète, mais bien vraiment l'ami qui nous
fit éprouver l'angoisse recueillie de cet enterrement sous un
ciel où le soleil de cristal mettait des transparences de perles
,,ce ciel de Verlaine".
Par la pensée nous avons suivi ce convoi où la détresse ,
d'une destinée nous fit goûter avec volupté le repos des
choses finies; nous avons senti en le suivant pas à pas, tout
ce qu'un cercueil peut donner de tristesse, de grandeur, de
renoncement.
La dernière conférence fut un véritable ravissement.
Tel un magicien étalant d'inestimables merveilles, le poète
parla de son œuvre poétique; il commenta la "Mer", ce livre
splendide où son talent s'est empreint d'immensité. — Jean
Guiton.
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
Les dispositions jusqu'à présent si calmes des marchés de
blé russes ont accusé, au cours de la semaine, une très grande
inactivité, par suite du mauvais état des routes dans toutes les
régions, du manque de la demande non seulement pour l'ex-
portation mais aussi bien pour la consommation et la mou-
ture; les achats pour les approvisionnements de marchan-
dises pour le printemps sont très limitées; quant à la spécu-
lation, elle fait absolument défaut. Avec l'approche du prin-
temps on n'observe qu'une animation de la demande pour les
grains de semaille, de même que pour l'approvisionnement de
l'intendance. D'ailleurs, tout ceci ne peut apporter d'animation
au marché, pas plus que le raffermir, et les dispositions
générales demeurent lentes avec une tendance à l'affaiblis-
sement.
En particulier, dans les ports riverains du Nord-Est de la
région d'approvisionnement, les dispositions sont calmes et
inactives, les arrivages de blé sont très peu considérables, par
suite du mauvais état des routes; la demande fait absolument
défaut, les exigences pour l'exportation n'existent pas; dans
plusieurs ports riverains on a pu observer quelques opérations
considérables pour les termes du printemps; les prix sont
sans changements sensibles. Sur les marchés de la Sibérie
Occidentale et au delà de l'Oural, les dispositions sont calmes
et lentes, il n'y a pas d'arrivages, les routes sont mauvaises,
la demande est peu considérable et les prix nominaux. Les
dispositions sont aussi calmes sur les marchés de la Volga
centrale; la demande, maintenue jusqu'à présent par les
meuniers, s'est calmée; il n'y a pas d'arrivages par suite du
mauvais état des routes; par places on a pu observer des
opérations peu considérables pour l'exportation et pour les
maisons de province; les prix sont en général stables. Sur le
marché de Rybinsk les dispositions sont tout à fait calmes,
grâce à l'époque intermédiaire de la saison il n'y a pas de
demande, de même que les arrivages sont absolument réduits par
suite du mauvais état des routes, l'offre des débarcadères
fait aussi défaut; il n'y a aucune opération à terme, les roule-
ments de la marchandise sont limités par les marchandises
disponibles pour satisfaire les besoins locaux et les moulins
environnants.
des professeurs B. E. Makovsky, A. Benois, Riépine, E. Lip-
part, assistés de E. Volkoff, P. Brouloff, et Bergholtz.
Il a été acquis à l'Exposition de Printemps: deux paysa-
ges de K. E. Heftler (pour R. 600), deux sculptures de N. N.
Hippius représentant une Tête en plâtre et un groupe en bois
sculpté (R. 300). Un tableau historique: Boïarines de N. S,
Koulikoff (pour R. 1.500). Ce tableau est non seulement très
remarquable par le choix du sujet, mais l'exécution en est
tout particulièrement soignée.
De S. M. Doudine, la commission a acheté Avant le bain
(R. 500), Le Soir, de Radimoff, pour R. 300, et deux paysages
de Perchine pour R. 100.
Dans l'exposition des œuvres de E. 1. Beklenmicheva, il a
été choisi un superbe bronze: le Forgeron pour R. N00.
A l'exposition Ambulante, il a été acheté des paysages de
Doubovsky: Fraîcheur (R. J.200), de Korine Vieille à l'Aiguille
(R. 150); de V. Makhovsky Portrait (R. 1.000); de Biélianitzky-
Biroula Une rue en Crimée (R. 300); de V. E. Poliénoff la
Grande Tour de Gênes (R. 300) et de L. V. Popoff Etude
d'adolescent (R. 300).
Je ne puis complétement approuver les choix de la com-
mission; non seulement il n'est fait aucun achat d'oeuvres
fortes, puissantes, inspirées de la facture luministe et impres-
sionniste, mais le sens de la partialité perce à tel point qu'il
apparaît clairement et même aux moins avertis que les achats
portent uniquement sur des noms favoris.
Tout au plus, un tiers des achats est-il judicieux; le res-
tant est empreint de favoritisme, de camaraderie et, malheu-
reusement, d'un manque d'esthétisme absolu.—J. J. M.
Conférences et Conférenciers
Les Conférences de Jean Richepin à Saint-Péters-
bourg
A une fête donnée, il y a quelques années à Paris, "le bal
des livres", Jean Richepin apparut en "Roi des Contes de fées":
c'est en roi des Conférenciers qu'il est apparu cette semaine à
St-Pétersbourg.
Soit qu'il parle de Napoléon, de Verlaine ou de lui-même
son discours éclate de beauté, de richesse, d'érudition; la
trame en est forte, la documentation imprévue. Et c'est dans
une langue souple, drue, sonore, rutilante d'images qu'il
parle.
En une magistrale composition d'une ordonnance claire,
au milieu d'une atmosphère de lumière, il a ressuscité la plus
grande figure historique des temps modernes: Napoléon.
Avec l'érudition d'un historien, le religieux enthousiasme
d'un fils de soldat, il a mis en haut relief tous les traits de
cette saisissante physionomie.
Puis, rattachant le passé au présent par un enchaînement
palpitant de vie et d'héroïsme, il a groupé autour de la figure
centrale des existences liées à ses propres souvenirs d'en-
fance.
Cette proximité découvrit violemment les événements,
montra les péripéties de la prestigieuse existence de Napo-
léon sous un coloris dont la vigoureuse sincérité communiqua
à l'auditoire un indicible sentiment d'enthousiasme. "Richepin
l'homme d'arme", le grand oncle dont le poète a grandement
raison de s'enorgueillir; Boulons Baratha, le dernier mameluk
de la Garde, se dressèrent debout, frémissantes illustrations de
cette page d'histoire puissamment évoquée par le conférencier,
puissamment vécue par ceux de sa race, de son sang, ceux du
pays de France.
Il évoqua la puissance de séduction exercée sur l'armée
par Napoléon, puissance dont cent ans n'ont point épuisé la
vigueur et qui demeure un des côtés les plus étranges de
cette prestigieuse destinée.
Un mot résume l'effet général de cette Conférence; sans
effort, avec la belle simplicité d'une maîtrise achevée, le déve-
loppement a atteint la hauteur du sujet.
*
♦ *
Pour parler du poète Verlaine, en commenter l'œuvre
Jean Richepin a trouvé des accents d'une profondeur d'admi-
ration et d'angoisse où se mesure nettement la valeur d'une
âme qui s'émeut et vibre au souvenir d'une amitié dont nous
l'aurions volontiers remercié.
Ce n'était plus le poète, mais bien vraiment l'ami qui nous
fit éprouver l'angoisse recueillie de cet enterrement sous un
ciel où le soleil de cristal mettait des transparences de perles
,,ce ciel de Verlaine".
Par la pensée nous avons suivi ce convoi où la détresse ,
d'une destinée nous fit goûter avec volupté le repos des
choses finies; nous avons senti en le suivant pas à pas, tout
ce qu'un cercueil peut donner de tristesse, de grandeur, de
renoncement.
La dernière conférence fut un véritable ravissement.
Tel un magicien étalant d'inestimables merveilles, le poète
parla de son œuvre poétique; il commenta la "Mer", ce livre
splendide où son talent s'est empreint d'immensité. — Jean
Guiton.
Le Mouvement Economique
Le Marché des Céréales
Les dispositions jusqu'à présent si calmes des marchés de
blé russes ont accusé, au cours de la semaine, une très grande
inactivité, par suite du mauvais état des routes dans toutes les
régions, du manque de la demande non seulement pour l'ex-
portation mais aussi bien pour la consommation et la mou-
ture; les achats pour les approvisionnements de marchan-
dises pour le printemps sont très limitées; quant à la spécu-
lation, elle fait absolument défaut. Avec l'approche du prin-
temps on n'observe qu'une animation de la demande pour les
grains de semaille, de même que pour l'approvisionnement de
l'intendance. D'ailleurs, tout ceci ne peut apporter d'animation
au marché, pas plus que le raffermir, et les dispositions
générales demeurent lentes avec une tendance à l'affaiblis-
sement.
En particulier, dans les ports riverains du Nord-Est de la
région d'approvisionnement, les dispositions sont calmes et
inactives, les arrivages de blé sont très peu considérables, par
suite du mauvais état des routes; la demande fait absolument
défaut, les exigences pour l'exportation n'existent pas; dans
plusieurs ports riverains on a pu observer quelques opérations
considérables pour les termes du printemps; les prix sont
sans changements sensibles. Sur les marchés de la Sibérie
Occidentale et au delà de l'Oural, les dispositions sont calmes
et lentes, il n'y a pas d'arrivages, les routes sont mauvaises,
la demande est peu considérable et les prix nominaux. Les
dispositions sont aussi calmes sur les marchés de la Volga
centrale; la demande, maintenue jusqu'à présent par les
meuniers, s'est calmée; il n'y a pas d'arrivages par suite du
mauvais état des routes; par places on a pu observer des
opérations peu considérables pour l'exportation et pour les
maisons de province; les prix sont en général stables. Sur le
marché de Rybinsk les dispositions sont tout à fait calmes,
grâce à l'époque intermédiaire de la saison il n'y a pas de
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