Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mars 1913 09 mars 1913
Description : 1913/03/09 (A4,T11,N72). 1913/03/09 (A4,T11,N72).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62480572
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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taux qui a été conservé jusqu'en 1912 alors que, pen-
dant une partie de ce laps de temps, l'escompte offi-
ciel haussait progressivement. Mais, pour contrecarrer
le drainage monétaire par les marchés étrangers, la
Banque de l'Etat a élevé, en 1912, le taux d'escompte
à 5V2°/O pour les effets à trois et à six mois.
Nous remarquons que la raison qui a dicté cette
mesure de précaution vient de l'élévation du taux
d'escompte par la Banque de France. Elle a aussi sa
raison d'être de parer à la chèrté des capitaux au
moment où des complications internationales étaient
à craindre et d'éviter qu'en cas de liquidation des
crédits par les banques russes, le reflux monétaire à
l'étranger n'exerce une influence préjudiciable sur le
marché.
La balance de commerce, au cours de l'année
1912, s'est établie avec une plus value de la plus
haute importance. Ainsi, le cours du rouble, se main-
tenant au dessus du pair, le Ministère des Finances
en a profité pour s'assurer des encaissements d'or
considérables à l'étranger. Et quand, à l'heure d'une
passe difficile, les banques russes se sont vues pri-
vées de l'argent à bon compte des marchés de Pa-
ris, Londres et même Berlin, c'est la Banque de
l'Etat qui est venue au secours des établissements
de crédit, grâce aux disponibilités réservées à cet
effet.
Enfin, les progrès de la prospérité du pays ont
atteint un degré grâce auquel le chiffre des valeurs
russes s'élève chaque année. C'est ainsi que pendant
trois ans la somme des valeurs émises atteint R.
3.925.500.000 dont R. 2.336.500.000 ont été absorbés
par le marché intérieur.
Il ressort du rapport de M. Kokovtzoff que les
forces productives de la Russie sont entrées dans la
voie du développement qui doit répondre à ses in-
nombrables besoins économiques et politiques.
Mais, pour bénéficier des débouchés croissants à
l'intérieur du pays, la Russie a besoin maintenant
de la confiance de la population et de calme exté-
rieur. Et la satisfaction intégrale de la demande ne
se trouvera entièrement résolue que le jour où le
gouvernement aura pris des mesures énergiques pour
lutter contre les syndicats qui souvent restreignent
artificiellement l'offre pour hausser les prix et don-
ner libre cours à l'importation étrangère.
Le problème balkanique
Au moment où le problème balkanique vient
d'entrer dans une nouvelle phase qui, selon toute
vraisemblance, va être décisive, je voudrais essayer
de préciser aussi brièvement que possible chacun de
ses aspects actuels. C'est, je crois, le seul moyen
de permettre au lecteur de se rendre compte par lui-
même de la situation d'ensemble et de discerner ce
qu'il y a de vrai et ce qu'il y a de faux dans les
interprétations optimistes ou pessimistes qui lui tom-
bent chaque jour sous les yeux.
L'accord austro russe
Au premier plan apparaît la question de l'accord
austro-russe. Est-ce bien en réalité d'un accord qu'il
s'agit?
Si on lit avec attention le communiqué officiel
qui a été publié à Vienne et à Saint-Pétersbourg, on
est obligé malheureusement de reconnaître que, pour
l'instant, les deux cabinets ne sont arrivés à se
mettre d'accord que sur une formule qui laisse sub-
sister la parfaite opposition de leurs points de vue
respectifs en Orient. En somme, après six mois de
négociations sous les armes, le comte Berchtold et
M. Sazonoff sont tout simplement arrivés à constater
que l'Autriche et la Russie ne nourrissaient l'une
contre l'autre aucun projet agressif. En ce qui con-
cerne la Russie le fait n'avait jamais été douteux et
il n'avait jamais été mis en doute, même à la suite
des efforts tendancieux faits dans certains milieux
officiels autrichiens à différentes reprises dans le but
de rendre la loyauté, pourtant évidente, de la Russie
suspecte à l'Europe. Du côté de l'Autriche, la situa-
tion n'était peut-être pas aussi nette, mais je ne
crois pas que beaucoup d'hommes politiques aient
pu prendre au sérieux le bluff autrichien et suppo-
ser que le Gouvernement de la double monarchie
eût le dessein de s'aventurer dans une guerre contre
la Russie.
Qu'on se rappelle plus tôt l'origine de la mobi-
lisation autrichienne.
La diplomatie de la Ballplatz, affolée par les
premières victoires slaves dans la guerre qu'elle avait
appelée de tous ses vœux et de tous ses efforts,
croyant au triomphe de la Turquie, sent confusément
frémir les peuples slaves enfermés dans ses fron-
tières. Le parti militaire, à la tête duquel est l'archi-
duc héritier, réclame avec plus d'énergie encore que
de coutume l'écrasement de la race serbe. Le comte
Berchtold, trop faible pour résister à ces exigences
puissantes, trop indécis d'autre part pour trouver une
solution à la situation inextricable dans laquelle il
se trouve, approuve la mobilisation. Le parti mili-
taire comprend que c'est la guerre à la Serbie. La
Ballplatz y voit seulement un argument frappant, à
défaut de ceux de logique qu'elle n'a pu trouver,
pour appuyer devant la conférence de Londres ses
points de vue pittoresques.
Et ainsi l'équivoque se prolonge. Seulement
quand la mobilisation autrichienne atteint en Galicie
des proportions telles que la Russie, en dépit de
toutes les protestations diplomatiques, se sent direc-
tement menacée, le ministère de la guerre de Saint-
Pétersbourg décide de retenir sous les drapeaux la
classe 1910 qui était libérable.
Depuis lors l'Autriche s'épuise en efforts sur-
taux qui a été conservé jusqu'en 1912 alors que, pen-
dant une partie de ce laps de temps, l'escompte offi-
ciel haussait progressivement. Mais, pour contrecarrer
le drainage monétaire par les marchés étrangers, la
Banque de l'Etat a élevé, en 1912, le taux d'escompte
à 5V2°/O pour les effets à trois et à six mois.
Nous remarquons que la raison qui a dicté cette
mesure de précaution vient de l'élévation du taux
d'escompte par la Banque de France. Elle a aussi sa
raison d'être de parer à la chèrté des capitaux au
moment où des complications internationales étaient
à craindre et d'éviter qu'en cas de liquidation des
crédits par les banques russes, le reflux monétaire à
l'étranger n'exerce une influence préjudiciable sur le
marché.
La balance de commerce, au cours de l'année
1912, s'est établie avec une plus value de la plus
haute importance. Ainsi, le cours du rouble, se main-
tenant au dessus du pair, le Ministère des Finances
en a profité pour s'assurer des encaissements d'or
considérables à l'étranger. Et quand, à l'heure d'une
passe difficile, les banques russes se sont vues pri-
vées de l'argent à bon compte des marchés de Pa-
ris, Londres et même Berlin, c'est la Banque de
l'Etat qui est venue au secours des établissements
de crédit, grâce aux disponibilités réservées à cet
effet.
Enfin, les progrès de la prospérité du pays ont
atteint un degré grâce auquel le chiffre des valeurs
russes s'élève chaque année. C'est ainsi que pendant
trois ans la somme des valeurs émises atteint R.
3.925.500.000 dont R. 2.336.500.000 ont été absorbés
par le marché intérieur.
Il ressort du rapport de M. Kokovtzoff que les
forces productives de la Russie sont entrées dans la
voie du développement qui doit répondre à ses in-
nombrables besoins économiques et politiques.
Mais, pour bénéficier des débouchés croissants à
l'intérieur du pays, la Russie a besoin maintenant
de la confiance de la population et de calme exté-
rieur. Et la satisfaction intégrale de la demande ne
se trouvera entièrement résolue que le jour où le
gouvernement aura pris des mesures énergiques pour
lutter contre les syndicats qui souvent restreignent
artificiellement l'offre pour hausser les prix et don-
ner libre cours à l'importation étrangère.
Le problème balkanique
Au moment où le problème balkanique vient
d'entrer dans une nouvelle phase qui, selon toute
vraisemblance, va être décisive, je voudrais essayer
de préciser aussi brièvement que possible chacun de
ses aspects actuels. C'est, je crois, le seul moyen
de permettre au lecteur de se rendre compte par lui-
même de la situation d'ensemble et de discerner ce
qu'il y a de vrai et ce qu'il y a de faux dans les
interprétations optimistes ou pessimistes qui lui tom-
bent chaque jour sous les yeux.
L'accord austro russe
Au premier plan apparaît la question de l'accord
austro-russe. Est-ce bien en réalité d'un accord qu'il
s'agit?
Si on lit avec attention le communiqué officiel
qui a été publié à Vienne et à Saint-Pétersbourg, on
est obligé malheureusement de reconnaître que, pour
l'instant, les deux cabinets ne sont arrivés à se
mettre d'accord que sur une formule qui laisse sub-
sister la parfaite opposition de leurs points de vue
respectifs en Orient. En somme, après six mois de
négociations sous les armes, le comte Berchtold et
M. Sazonoff sont tout simplement arrivés à constater
que l'Autriche et la Russie ne nourrissaient l'une
contre l'autre aucun projet agressif. En ce qui con-
cerne la Russie le fait n'avait jamais été douteux et
il n'avait jamais été mis en doute, même à la suite
des efforts tendancieux faits dans certains milieux
officiels autrichiens à différentes reprises dans le but
de rendre la loyauté, pourtant évidente, de la Russie
suspecte à l'Europe. Du côté de l'Autriche, la situa-
tion n'était peut-être pas aussi nette, mais je ne
crois pas que beaucoup d'hommes politiques aient
pu prendre au sérieux le bluff autrichien et suppo-
ser que le Gouvernement de la double monarchie
eût le dessein de s'aventurer dans une guerre contre
la Russie.
Qu'on se rappelle plus tôt l'origine de la mobi-
lisation autrichienne.
La diplomatie de la Ballplatz, affolée par les
premières victoires slaves dans la guerre qu'elle avait
appelée de tous ses vœux et de tous ses efforts,
croyant au triomphe de la Turquie, sent confusément
frémir les peuples slaves enfermés dans ses fron-
tières. Le parti militaire, à la tête duquel est l'archi-
duc héritier, réclame avec plus d'énergie encore que
de coutume l'écrasement de la race serbe. Le comte
Berchtold, trop faible pour résister à ces exigences
puissantes, trop indécis d'autre part pour trouver une
solution à la situation inextricable dans laquelle il
se trouve, approuve la mobilisation. Le parti mili-
taire comprend que c'est la guerre à la Serbie. La
Ballplatz y voit seulement un argument frappant, à
défaut de ceux de logique qu'elle n'a pu trouver,
pour appuyer devant la conférence de Londres ses
points de vue pittoresques.
Et ainsi l'équivoque se prolonge. Seulement
quand la mobilisation autrichienne atteint en Galicie
des proportions telles que la Russie, en dépit de
toutes les protestations diplomatiques, se sent direc-
tement menacée, le ministère de la guerre de Saint-
Pétersbourg décide de retenir sous les drapeaux la
classe 1910 qui était libérable.
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