Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-03-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1913 02 mars 1913
Description : 1913/03/02 (A4,T11,N71). 1913/03/02 (A4,T11,N71).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248056n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
123
"Cet enthousiasme ne durera pas, déclara-t-on
tout de suite dans la presse germanique. Ce sera un
feu de paille. Les préoccupations politiques, le souci
de ne pas déplaire aux électeurs calmeront rapide-
ment ce bel entrain".
C'était un peu ce que l'on avait dit à Ber-
lin, déjà, au moment de l'affaire d'Agadir. Il sem-
blait que les Allemands ne s'étaient pas rendu
compte qu'il y a "quelque chose de changé en
France". Peut-être, enfin, l'Allemagne commencera-t-
elle à être convaincue désormais de cette vérité qui
trouve à l'heure actuelle en France une nouvelle et
éclatante justification.
Si l'on en excepte, bien entendu, le parti socia-
liste unifié qui ne pourrait agir autrement sous peine
d'être en contradiction flagrante avec lui - même et
ses théories antipatriotiques et profondément dépri-
mantes, tout le monde en France s'est trouvé d'ac.
cord avec le Gouvernement pour assumer les nou-
velles charges, quelles qu'elles soient, qu'impose à
la sécurité nationale la nouvelle menace germa-
nique.
,,Le vrai danger, écrit le Times, ce serait que
la France refusât de faire les sacrifices nécessaires
pour assurer sa sauvegarde contre les nouveaux
armements de ses voisins. Une telle faiblesse serait
une tentation pour la force de l'Allemagne".
Ce danger ne se produira pas. Il a suffi de dire
au pays: "Si la France ne consent pas à faire face au
danger nouveau qui se dessine à l'Est, demain elle
risque de se trouver dans une infériorité mortelle
vis-à-vis de l'armée de la nation voisine dont les
effectifs de paix compteront plus de 850.000 hommes,
ce qui lui permettra de porter à 500.000 hommes les
troupes de premier choc destinées à parer la couver-
ture de notre frontière", il a suffi de dire cela pour
que le bon sens national l'emporte aussitôt sur les
théories erronnées et décevantes et les calculs crimi-
nels des politiciens antipatriotes.
Partout la jeunesse s est montrée prête au sacri-
fice nécessaire. Même parmi les milieux intellectuels
et universitaires qui sont le plus exposés à subir le
contre-coup du rétablissement du service de trois ans
sans dispenses, aucune opposition ne se dessine.
Ainsi que le déclarait M. Viard, président de l'asso-
ciation générale des étudiants à Paris, la "moue" lé-
gère que l'on pourra constater chez un nombre, très
restreint, de nos jeunes gens, ne résistera pas au
sentiment profond qu'ils ont de leurs devoirs vis-à-
vis de la patrie.
Un fait récent montrera, d'ailleurs, jusqu'à quel
point, ce sentiment du danger que peut courir la
défense nationale s'est développé dans toutes les
couches de la société en France.
Il y a quelques jours, le préfet de la Gironde
présidait les opérations du conseil de revision dans
la petite bourgade de Cadillac, près de Bordeaux.
A l'issue des opérations, il réunit les cent un
conscrits et leur dit que la sécurité du pays allait
sans doute exiger le rétablissement du service mili-
taire de trois ans. Tous les conscrits, sans exception, se
déclarèrent prêts à partir pour trois ans s'il le fal-
lait, et vingt-cinq d'entre eux contractèrent immédia-
tement un engagement de trois ans pour la cava-
lerie.
Ce joli geste se passe de commentaire. Il en dit
plus que tout commentaire sur le patriotisme de nos
populations françaises.
Avec ce sentiment si noble dont l'anecdote pré-
cédente ne fait que relater l'une des manifestations
entre mille, la France peut regarder l'avenir avec sé-
curité. Elle le peut d'autant plus qu'elle possède une
alliée dont la fidélité vient d'être mise en relief par
la belle et noble lettre dont S. M. l'Empereur de'
Russie accompagna l'envoi des insignes de l'ordre de
Saint-André à M. Poincaré.
La Russie, d'ailleurs, ne s'arrêtera pas- on le
sait aujourd'hui-à cette seule manifestation de son
intangible amitié. Et c'est précisément cette cons-
cience qui donne à l'alliance franco-russe son cara-
ctère de confiance réciproque absolue.
*
* *
De nombreuses statistiques ont été publiées ces
jours-ci; elles permettaient de totaliser les effectifs dont
disposera la Triple-Entente après le retour de la
France au service de 3 ans, et sans tenir compte des
augmentations que pourront décider pour leurs for-
ces militaires respectives la Grande Bretagne et la
Russie. On arrive ainsi, pour les effectifs sur pied de
paix seulement, au chiffre imposant de 2.057.000
hommes, contre lesquels la Triple-Alliance ne peut
aligner que 1.405.000 hommes. L'examen de ces chif-
fres est singulièrement réconfortant, et il prouve, de
manière, péremptoire, qu'à aucun moment nous n'au-
rons à craindre une rupture de l'équilibre des forces
militaires en Europe. C'est une assurance de plus
que la paix pourra être maintenue. Car les disposi-
tions qui seront prises par la Double-Alliance pour
assurer militairement un soutien suffisant à l'équili-
bre diplomatique, s'inspirent uniquement de ce pré-
cepte intangible: Si vis pacem, para bellum.
E. Dupuy
La Colonisation de la Russie d'Asie
Les crédits affectés pour 1913 à la Direction de
l'Emigration
(Suite1)
Voyons maintenant la seconde partie du budget,
c'est-à-dire les crédits ne se rapportant pas à l'œuvre
d'assistance, mais à celle de développement et d'or-
1) Voir le N2 08 de la "Revue Contemporaine".
"Cet enthousiasme ne durera pas, déclara-t-on
tout de suite dans la presse germanique. Ce sera un
feu de paille. Les préoccupations politiques, le souci
de ne pas déplaire aux électeurs calmeront rapide-
ment ce bel entrain".
C'était un peu ce que l'on avait dit à Ber-
lin, déjà, au moment de l'affaire d'Agadir. Il sem-
blait que les Allemands ne s'étaient pas rendu
compte qu'il y a "quelque chose de changé en
France". Peut-être, enfin, l'Allemagne commencera-t-
elle à être convaincue désormais de cette vérité qui
trouve à l'heure actuelle en France une nouvelle et
éclatante justification.
Si l'on en excepte, bien entendu, le parti socia-
liste unifié qui ne pourrait agir autrement sous peine
d'être en contradiction flagrante avec lui - même et
ses théories antipatriotiques et profondément dépri-
mantes, tout le monde en France s'est trouvé d'ac.
cord avec le Gouvernement pour assumer les nou-
velles charges, quelles qu'elles soient, qu'impose à
la sécurité nationale la nouvelle menace germa-
nique.
,,Le vrai danger, écrit le Times, ce serait que
la France refusât de faire les sacrifices nécessaires
pour assurer sa sauvegarde contre les nouveaux
armements de ses voisins. Une telle faiblesse serait
une tentation pour la force de l'Allemagne".
Ce danger ne se produira pas. Il a suffi de dire
au pays: "Si la France ne consent pas à faire face au
danger nouveau qui se dessine à l'Est, demain elle
risque de se trouver dans une infériorité mortelle
vis-à-vis de l'armée de la nation voisine dont les
effectifs de paix compteront plus de 850.000 hommes,
ce qui lui permettra de porter à 500.000 hommes les
troupes de premier choc destinées à parer la couver-
ture de notre frontière", il a suffi de dire cela pour
que le bon sens national l'emporte aussitôt sur les
théories erronnées et décevantes et les calculs crimi-
nels des politiciens antipatriotes.
Partout la jeunesse s est montrée prête au sacri-
fice nécessaire. Même parmi les milieux intellectuels
et universitaires qui sont le plus exposés à subir le
contre-coup du rétablissement du service de trois ans
sans dispenses, aucune opposition ne se dessine.
Ainsi que le déclarait M. Viard, président de l'asso-
ciation générale des étudiants à Paris, la "moue" lé-
gère que l'on pourra constater chez un nombre, très
restreint, de nos jeunes gens, ne résistera pas au
sentiment profond qu'ils ont de leurs devoirs vis-à-
vis de la patrie.
Un fait récent montrera, d'ailleurs, jusqu'à quel
point, ce sentiment du danger que peut courir la
défense nationale s'est développé dans toutes les
couches de la société en France.
Il y a quelques jours, le préfet de la Gironde
présidait les opérations du conseil de revision dans
la petite bourgade de Cadillac, près de Bordeaux.
A l'issue des opérations, il réunit les cent un
conscrits et leur dit que la sécurité du pays allait
sans doute exiger le rétablissement du service mili-
taire de trois ans. Tous les conscrits, sans exception, se
déclarèrent prêts à partir pour trois ans s'il le fal-
lait, et vingt-cinq d'entre eux contractèrent immédia-
tement un engagement de trois ans pour la cava-
lerie.
Ce joli geste se passe de commentaire. Il en dit
plus que tout commentaire sur le patriotisme de nos
populations françaises.
Avec ce sentiment si noble dont l'anecdote pré-
cédente ne fait que relater l'une des manifestations
entre mille, la France peut regarder l'avenir avec sé-
curité. Elle le peut d'autant plus qu'elle possède une
alliée dont la fidélité vient d'être mise en relief par
la belle et noble lettre dont S. M. l'Empereur de'
Russie accompagna l'envoi des insignes de l'ordre de
Saint-André à M. Poincaré.
La Russie, d'ailleurs, ne s'arrêtera pas- on le
sait aujourd'hui-à cette seule manifestation de son
intangible amitié. Et c'est précisément cette cons-
cience qui donne à l'alliance franco-russe son cara-
ctère de confiance réciproque absolue.
*
* *
De nombreuses statistiques ont été publiées ces
jours-ci; elles permettaient de totaliser les effectifs dont
disposera la Triple-Entente après le retour de la
France au service de 3 ans, et sans tenir compte des
augmentations que pourront décider pour leurs for-
ces militaires respectives la Grande Bretagne et la
Russie. On arrive ainsi, pour les effectifs sur pied de
paix seulement, au chiffre imposant de 2.057.000
hommes, contre lesquels la Triple-Alliance ne peut
aligner que 1.405.000 hommes. L'examen de ces chif-
fres est singulièrement réconfortant, et il prouve, de
manière, péremptoire, qu'à aucun moment nous n'au-
rons à craindre une rupture de l'équilibre des forces
militaires en Europe. C'est une assurance de plus
que la paix pourra être maintenue. Car les disposi-
tions qui seront prises par la Double-Alliance pour
assurer militairement un soutien suffisant à l'équili-
bre diplomatique, s'inspirent uniquement de ce pré-
cepte intangible: Si vis pacem, para bellum.
E. Dupuy
La Colonisation de la Russie d'Asie
Les crédits affectés pour 1913 à la Direction de
l'Emigration
(Suite1)
Voyons maintenant la seconde partie du budget,
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