Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1913 12 janvier 1913
Description : 1913/01/12 (A4,T11,N63). 1913/01/12 (A4,T11,N63).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248049h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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f)
Dans 50 provinces de la Russie d'Europe, la récolte
moyenne pour un grand nombre d'années est de
22,4 pouds de blé par tête, et, comme dans les
autres pays il s'en consomme beaucoup plus, la
Russie exporte son blé sur le marché mondial non
pas parce qu'elle en produit un excédent, mais à cause
de la pauvreté de la population, qui a besoin d'argent et
ne garde que le strict nécessaire pour sa nour-
riture.
En effet, si l'on déduit du chiffre ci-dessus la
quantité exportée, il restera une moyenne de 18,8
pouds par tête, et, dans les mauvaises années, ce
chiffre descend à 14 et même à 13 pouds par tête.
On peut s'imaginer comment se nourrit le peuple
si l'on tient compte de ce que l'on estime à 18
pouds par an la quantité moyenne de nourriture mi-
nimum nécessaire à un adulte se livrant à un tra-
vail modéré. Il est clair que l'agriculteur russe est
toujours à deux doigts de la famine, que le plus pe-
tit dommage causé à la récolte par des circonstan-
ces atmosphériques défavorables le mettra dans une
situation critique et qu'il faudra fournir des secours
pour ensemencer les terres et pour nourrir les
affamés.
D'après les données recueillies par M. A. Ermo-
loff, ancien ministre de l'agriculture, on a distribué en
secours à la population: de 1891 à 1900---236.670.880 r.,
puis de 1901 à 1906-128.694.391 r., et de 1906 à
1908-197.461.834 r., soit un total de 562.827.105 r.
Il a été dépensé pour le fonds alimentaire, en
1908-1909, d'après les données officielles, 11.544. 218
roubles, en 1909-1910, 3.727.678 r. et enfin, pen-
dant la dernière disette que l'on vient de traverser
en 1911, on a dépensé en secours aux populations
souffrant de la famine l'énorme somme de 140 mil-
lions de roubles. Pour le total des 20 années, ce
secours s'est élevé à environ 718 millions de roubles,
soit, en moyenne, plus de 35 millions par an.
Nous sommes donc en présence d'une profonde
maladie organique de l'agriculture russe causée par
la commune rurale et son organisation désastreuse.
W. Lokhtine
(à suivre)
Un faux pas autrichien
A PROPOS D'UNE CAMPAGNE RÉCENTE
Encouragée par ses succès peut-être au fond
d'ailleurs, du moins jusqu'à présent, plus apparents
que réels-la diplomatie autrichienne vient, cette fois,
de recevoir une leçon qui probablement devra l'in-
citer à agir désormais avec plus de réserve, au moins
vis-à-vis de ses alliés.
C'est là en effet le piquant de l'histoire: c'est
aux intérêts du cabinet de Rome que se sont heur-
tées les ambitions autrichiennes.
J'avais toujours défendu l'idée que l'autonomie
albanaise, au moins dans les termes où elle se trou-
vait posée devant la diplomatie européenne, n'était
qu'une intrigue autrichienne. Je n'entendais nulle-
ment par là méconnaître l'existence de la race alba-
naise "antérieure à la civilisation d'Homère" et sur la-
quelle nous possédons d'ailleurs de nombreux tra-
vaux fortement documentés dus à la plume d'ethno-
logues et d'historiens des plus éminents. Je ne pré-
tendais non plus nullement combattre l'idée d'une
autonomie parfaite accordée dans leurs vallées pri-
mitives aux divers clans issus aujourd'hui de la race
albanaise. Je pensais au contraire que cette autono-
mie pouvait être après tout la meilleure solution dans
l'intérêt futur du développement pacifique de la pé-
ninsule balkanique. Ne valait-il pas mieux en fin de
compte laisser ces clans s'organiser à leur guise dans
leurs montagnes et dans leurs défilés, que d'engager
avec eux une lutte âpre et sans merci pour essayer
de les soumettre aux exigences de la civilisation mo-
derne à laquelle ils sont demeurés farouchement inas-
similables?
Mais de cette autonomie albanaise sainement en-
tendue à l'état autonome de la Grande Albanie en-
globant à la fois des populations serbes, monténé-
grines et grecques, il y a certainement un abîme et,
sans être taxé de partialité, j'ai cru toujours pouvoir sou-
tenir que cette autonomie là ne soulevait pas une
question ethnographique, mais qu'elle dissimulait tout
simplement une intrigue autrichienne et une intrigue
des plus dangereuses pour l'avenir de la péninsule
balkanique et pour la paix européenne de demain.
L'incident qui vient de se produire me donne
hélas! pleinement raison et vient à cet égard, con-
firmer toutes mes craintes. Il est demeuré pour le
moment localisé dans les milieux diplomatiques et je
doute que les feuilles autrichiennes le soulèvent si ce
n'est pour le démentir, c'est-à-dire moralement pour
le confirmer.
En quelques mots le voici, tel que je le tiens de
source authentique.
La presse autrichienne, depuis un certain temps
déjà, s'efforçait avec une habileté remarquable de
discréditer la dynastie des Négosch devant l'opinion
publique monténégrine. Elle avait lancé dans ce but
une série de nouvelles tendancieuses, notamment à
l'adresse du prince héritier Danilo. Ce dernier, à en
croire des informations dont la source première ne
se trouvait être que Vienne, avait traîné en longueur
au début des hostilités la marche sur Scutari et
avait ainsi permis aux Turcs d'y monter de la gros-
se artillerie et des provisions qui y faisaient tout
d'abord défaut.
Bien entendu cette campagne de presse avait été
menée avec la plus grande discrétion et ce n'est en
somme que tout à fait à la fin, pour la conclusion
en quelque sorte, que la presse viennoise s'est trahie
et a montré le bout de l'oreille.
Dans 50 provinces de la Russie d'Europe, la récolte
moyenne pour un grand nombre d'années est de
22,4 pouds de blé par tête, et, comme dans les
autres pays il s'en consomme beaucoup plus, la
Russie exporte son blé sur le marché mondial non
pas parce qu'elle en produit un excédent, mais à cause
de la pauvreté de la population, qui a besoin d'argent et
ne garde que le strict nécessaire pour sa nour-
riture.
En effet, si l'on déduit du chiffre ci-dessus la
quantité exportée, il restera une moyenne de 18,8
pouds par tête, et, dans les mauvaises années, ce
chiffre descend à 14 et même à 13 pouds par tête.
On peut s'imaginer comment se nourrit le peuple
si l'on tient compte de ce que l'on estime à 18
pouds par an la quantité moyenne de nourriture mi-
nimum nécessaire à un adulte se livrant à un tra-
vail modéré. Il est clair que l'agriculteur russe est
toujours à deux doigts de la famine, que le plus pe-
tit dommage causé à la récolte par des circonstan-
ces atmosphériques défavorables le mettra dans une
situation critique et qu'il faudra fournir des secours
pour ensemencer les terres et pour nourrir les
affamés.
D'après les données recueillies par M. A. Ermo-
loff, ancien ministre de l'agriculture, on a distribué en
secours à la population: de 1891 à 1900---236.670.880 r.,
puis de 1901 à 1906-128.694.391 r., et de 1906 à
1908-197.461.834 r., soit un total de 562.827.105 r.
Il a été dépensé pour le fonds alimentaire, en
1908-1909, d'après les données officielles, 11.544. 218
roubles, en 1909-1910, 3.727.678 r. et enfin, pen-
dant la dernière disette que l'on vient de traverser
en 1911, on a dépensé en secours aux populations
souffrant de la famine l'énorme somme de 140 mil-
lions de roubles. Pour le total des 20 années, ce
secours s'est élevé à environ 718 millions de roubles,
soit, en moyenne, plus de 35 millions par an.
Nous sommes donc en présence d'une profonde
maladie organique de l'agriculture russe causée par
la commune rurale et son organisation désastreuse.
W. Lokhtine
(à suivre)
Un faux pas autrichien
A PROPOS D'UNE CAMPAGNE RÉCENTE
Encouragée par ses succès peut-être au fond
d'ailleurs, du moins jusqu'à présent, plus apparents
que réels-la diplomatie autrichienne vient, cette fois,
de recevoir une leçon qui probablement devra l'in-
citer à agir désormais avec plus de réserve, au moins
vis-à-vis de ses alliés.
C'est là en effet le piquant de l'histoire: c'est
aux intérêts du cabinet de Rome que se sont heur-
tées les ambitions autrichiennes.
J'avais toujours défendu l'idée que l'autonomie
albanaise, au moins dans les termes où elle se trou-
vait posée devant la diplomatie européenne, n'était
qu'une intrigue autrichienne. Je n'entendais nulle-
ment par là méconnaître l'existence de la race alba-
naise "antérieure à la civilisation d'Homère" et sur la-
quelle nous possédons d'ailleurs de nombreux tra-
vaux fortement documentés dus à la plume d'ethno-
logues et d'historiens des plus éminents. Je ne pré-
tendais non plus nullement combattre l'idée d'une
autonomie parfaite accordée dans leurs vallées pri-
mitives aux divers clans issus aujourd'hui de la race
albanaise. Je pensais au contraire que cette autono-
mie pouvait être après tout la meilleure solution dans
l'intérêt futur du développement pacifique de la pé-
ninsule balkanique. Ne valait-il pas mieux en fin de
compte laisser ces clans s'organiser à leur guise dans
leurs montagnes et dans leurs défilés, que d'engager
avec eux une lutte âpre et sans merci pour essayer
de les soumettre aux exigences de la civilisation mo-
derne à laquelle ils sont demeurés farouchement inas-
similables?
Mais de cette autonomie albanaise sainement en-
tendue à l'état autonome de la Grande Albanie en-
globant à la fois des populations serbes, monténé-
grines et grecques, il y a certainement un abîme et,
sans être taxé de partialité, j'ai cru toujours pouvoir sou-
tenir que cette autonomie là ne soulevait pas une
question ethnographique, mais qu'elle dissimulait tout
simplement une intrigue autrichienne et une intrigue
des plus dangereuses pour l'avenir de la péninsule
balkanique et pour la paix européenne de demain.
L'incident qui vient de se produire me donne
hélas! pleinement raison et vient à cet égard, con-
firmer toutes mes craintes. Il est demeuré pour le
moment localisé dans les milieux diplomatiques et je
doute que les feuilles autrichiennes le soulèvent si ce
n'est pour le démentir, c'est-à-dire moralement pour
le confirmer.
En quelques mots le voici, tel que je le tiens de
source authentique.
La presse autrichienne, depuis un certain temps
déjà, s'efforçait avec une habileté remarquable de
discréditer la dynastie des Négosch devant l'opinion
publique monténégrine. Elle avait lancé dans ce but
une série de nouvelles tendancieuses, notamment à
l'adresse du prince héritier Danilo. Ce dernier, à en
croire des informations dont la source première ne
se trouvait être que Vienne, avait traîné en longueur
au début des hostilités la marche sur Scutari et
avait ainsi permis aux Turcs d'y monter de la gros-
se artillerie et des provisions qui y faisaient tout
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