Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1913 12 janvier 1913
Description : 1913/01/12 (A4,T11,N63). 1913/01/12 (A4,T11,N63).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248049h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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et entretenue par une campagne de baisse. Il y a là
également un symptôme rassurant de plus à noter.
Il en faut conclure que l'industrie russe, si elle
a trouvé parfois, dans les cours de la bourse, des
expressions hyperboliques, a réalisé des progrès réels,
réfractaires, même dans les annotations du marché,
à une dépréciation qu'amènent des événements po-
litiques. Les prix du charbon, du naphte, du fer, du
ciment, se sont maintenus à un niveau exceptionnel.
D'autre part, malgré la formidable extension de la
production, sauf, il est vrai, dans le domaine naph-
tifère, la demande s'est toujours accusée à un tel
degré supérieure à l'offre que toute une série de cri-
ses est venue s'échelonner au cours de l'année. On
a pu, ainsi, enregistrer une disette de la fonte, du char-
bon, du ciment et, en dernier lieu, une disette du
sucre.
Toutes ces crises de production indiquent clai-
rement le renforcement de l'épargne, une abondance
monétaire, une augmentation de la capacité d'achat.
A l'équilibre budgétaire de l'Etat correspond, dans
les masses, un accroissement de bien-être et une
puissance, inédite jusqu'à présent, des moyens dis-
ponibles de la consommation: au milieu des per-
turbations internationales et des écueils diplomati-
ques, la Russie s'achemine harmonieusement vers sa
pleine éclosion économique.
La Commune rurale
et la Famine 1)
Dans mes précédents articles sur la commune
rurale et la famine, j'ai mis les lecteurs au courant
des expériences étonnantes faites par les hommes
d'Etat et les législateurs les plus éminents de la
Russie, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, en
privant les villageois de leur individualité et en les
mettant dans la dépendance de la commune rurale.
Ils étaient sincèrement convaincus que le mir devait
réaliser dans les campagnes russes l'idéal de la fé-
licité chrétienne et les protéger contre le prolétariat
qui ronge l'Europe, mais, en réalité, il s'est trans-
formé en une foule désordonnée d'individus louches
A 4-- e- /-\ < « "-.-,,, A - •-» /-\ /-»• /-*«* ri 1 « ri <-« i-/-» < * ni « «-» M <-V
ciuunaiu IUUI hCllllC uc pl Uhl C Vîuacuciu CL uispu-
sant sans aucun contrôle, de la façon la plus in-
juste et la plus partiale, de l'immense fonds de terre
qui lui est confié. Que l'on remarque bien qu'entre
cette commune rurale russe et les coopérations agri-
coles modernes il n'y a absolument rien de commun.
Dans la commune rurale, ses membres sont des es-
claves auxquels elle lie pieds et poings en vertu de
la loi, aussi bien sous le rapport de la propriété que
de la famille et des droits civils, tandis que, dans
1) Nous terminons par cet article les études sur la "Com-
înune Rurale" publiés dans les numéros 51 et 5:3 de la "Re-
vue Contemporaine".
une société coopérative, chacun jouit de son entière
liberté et trouve, dans cette organisation, non une
autorité odieuse qui l'opprime, mais l'aide bienveil-
lante et profitable d'une association fraternelle.
Nous avons vu, dans les articles précédents, que
la commune n'a rien réalisé de ce qu'on en atten-
dait, ni le partage égal des terres, puisque les uns
en avaient beaucoup, d'autres trop peu et d'autres
point du tout, ni l'attribution de son lot à chaque
paysan, puisque plus de 30 pour cent de la popu-
lation agricole avaient quitté le village sans esprit de
retour et formé le prolétariat des villes. Et, sans avoir
atteint ni l'un ni l'autre de ces buts, elle a en même
temps ruiné le pays, car son mode de propriété du sol
n'a rien de commun avec une bonne économie ru-
rale.
Entrée en possession de la surface de terre qui
lui avait été dévolue et l'ayant partagée entre tous
les ayants droit, la commune n'avait pu effectuer la
répartition de manière à attribuer à chaque coparta-
geant des lots séparés, c'est-à-dire "d'un seul te-
nant", car cette forme ne convient pas aux exigences
des nouveaux partages périodiques à faire en vue
d'égaliser les lots. Comment donner à chaque chef
de famille une parcelle d'un seul tenant, si au bout
de quelque temps il faut faire table rase et recom-
mencer une répartition différente? Mais, en dehors
de cette considération, il y a une autre cause qui
oblige les paysans à renoncer au partage de la terre
communale en lots d'un seul tenant, c'est la répar-
tition équitable des terres suivant leur qualité, ce
dont il sont très jaloux. Dans chaque champ le
paysan devra avoir sa bande de terre, ou même plu-
sieurs bandes si la terre n'est pas d'une qualité ho-
mogène, et finalement le lot du copartageant se com-
posera de nombreuses bandes, quelquefois de plu-
sieurs dizaines, de sorte que sa famille sera obligée
de passer constamment de l'une à l'autre pour exé-
cuter les travaux des champs. Et comme, en Russie,
les communes rurales sont assez importantes, les
terres s'étendent sur une vaste superficie et certains
champs sont souvent à plusieurs verstes du village;
on peut alors s'imaginer combien de courses et de voya-
ges exige ce système économique et combien de temps
on perd inutilement. Nous avons même des écono-
mistes qui ont eu la curiosité de calculer combien
de temps le paysan russe perdait en moyenne pour
se rendre sur le lieu de ses travaux. Malheureuse-
ment j'ai oublié le chiffre obtenu, en tout cas il
était très élevé. C'est alors que l'on disait que le
travail agricole des paysans russes consistait en
voyages.
Mais le principal défaut de ce morcellement, qui,
en parenthèses, existe aussi à l'étranger, ne consiste
pourtant pas dans le temps perdu pour passer d'un
champ à l'autre. Le véritable inconvénient est que,
devant l'impossibilité d'allotir à chaque chef de fa-
mille une parcelle de prairie pour faire paître son
et entretenue par une campagne de baisse. Il y a là
également un symptôme rassurant de plus à noter.
Il en faut conclure que l'industrie russe, si elle
a trouvé parfois, dans les cours de la bourse, des
expressions hyperboliques, a réalisé des progrès réels,
réfractaires, même dans les annotations du marché,
à une dépréciation qu'amènent des événements po-
litiques. Les prix du charbon, du naphte, du fer, du
ciment, se sont maintenus à un niveau exceptionnel.
D'autre part, malgré la formidable extension de la
production, sauf, il est vrai, dans le domaine naph-
tifère, la demande s'est toujours accusée à un tel
degré supérieure à l'offre que toute une série de cri-
ses est venue s'échelonner au cours de l'année. On
a pu, ainsi, enregistrer une disette de la fonte, du char-
bon, du ciment et, en dernier lieu, une disette du
sucre.
Toutes ces crises de production indiquent clai-
rement le renforcement de l'épargne, une abondance
monétaire, une augmentation de la capacité d'achat.
A l'équilibre budgétaire de l'Etat correspond, dans
les masses, un accroissement de bien-être et une
puissance, inédite jusqu'à présent, des moyens dis-
ponibles de la consommation: au milieu des per-
turbations internationales et des écueils diplomati-
ques, la Russie s'achemine harmonieusement vers sa
pleine éclosion économique.
La Commune rurale
et la Famine 1)
Dans mes précédents articles sur la commune
rurale et la famine, j'ai mis les lecteurs au courant
des expériences étonnantes faites par les hommes
d'Etat et les législateurs les plus éminents de la
Russie, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, en
privant les villageois de leur individualité et en les
mettant dans la dépendance de la commune rurale.
Ils étaient sincèrement convaincus que le mir devait
réaliser dans les campagnes russes l'idéal de la fé-
licité chrétienne et les protéger contre le prolétariat
qui ronge l'Europe, mais, en réalité, il s'est trans-
formé en une foule désordonnée d'individus louches
A 4-- e- /-\ < « "-.-,,, A - •-» /-\ /-»• /-*«* ri 1 « ri <-« i-/-» < * ni « «-» M <-V
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sant sans aucun contrôle, de la façon la plus in-
juste et la plus partiale, de l'immense fonds de terre
qui lui est confié. Que l'on remarque bien qu'entre
cette commune rurale russe et les coopérations agri-
coles modernes il n'y a absolument rien de commun.
Dans la commune rurale, ses membres sont des es-
claves auxquels elle lie pieds et poings en vertu de
la loi, aussi bien sous le rapport de la propriété que
de la famille et des droits civils, tandis que, dans
1) Nous terminons par cet article les études sur la "Com-
înune Rurale" publiés dans les numéros 51 et 5:3 de la "Re-
vue Contemporaine".
une société coopérative, chacun jouit de son entière
liberté et trouve, dans cette organisation, non une
autorité odieuse qui l'opprime, mais l'aide bienveil-
lante et profitable d'une association fraternelle.
Nous avons vu, dans les articles précédents, que
la commune n'a rien réalisé de ce qu'on en atten-
dait, ni le partage égal des terres, puisque les uns
en avaient beaucoup, d'autres trop peu et d'autres
point du tout, ni l'attribution de son lot à chaque
paysan, puisque plus de 30 pour cent de la popu-
lation agricole avaient quitté le village sans esprit de
retour et formé le prolétariat des villes. Et, sans avoir
atteint ni l'un ni l'autre de ces buts, elle a en même
temps ruiné le pays, car son mode de propriété du sol
n'a rien de commun avec une bonne économie ru-
rale.
Entrée en possession de la surface de terre qui
lui avait été dévolue et l'ayant partagée entre tous
les ayants droit, la commune n'avait pu effectuer la
répartition de manière à attribuer à chaque coparta-
geant des lots séparés, c'est-à-dire "d'un seul te-
nant", car cette forme ne convient pas aux exigences
des nouveaux partages périodiques à faire en vue
d'égaliser les lots. Comment donner à chaque chef
de famille une parcelle d'un seul tenant, si au bout
de quelque temps il faut faire table rase et recom-
mencer une répartition différente? Mais, en dehors
de cette considération, il y a une autre cause qui
oblige les paysans à renoncer au partage de la terre
communale en lots d'un seul tenant, c'est la répar-
tition équitable des terres suivant leur qualité, ce
dont il sont très jaloux. Dans chaque champ le
paysan devra avoir sa bande de terre, ou même plu-
sieurs bandes si la terre n'est pas d'une qualité ho-
mogène, et finalement le lot du copartageant se com-
posera de nombreuses bandes, quelquefois de plu-
sieurs dizaines, de sorte que sa famille sera obligée
de passer constamment de l'une à l'autre pour exé-
cuter les travaux des champs. Et comme, en Russie,
les communes rurales sont assez importantes, les
terres s'étendent sur une vaste superficie et certains
champs sont souvent à plusieurs verstes du village;
on peut alors s'imaginer combien de courses et de voya-
ges exige ce système économique et combien de temps
on perd inutilement. Nous avons même des écono-
mistes qui ont eu la curiosité de calculer combien
de temps le paysan russe perdait en moyenne pour
se rendre sur le lieu de ses travaux. Malheureuse-
ment j'ai oublié le chiffre obtenu, en tout cas il
était très élevé. C'est alors que l'on disait que le
travail agricole des paysans russes consistait en
voyages.
Mais le principal défaut de ce morcellement, qui,
en parenthèses, existe aussi à l'étranger, ne consiste
pourtant pas dans le temps perdu pour passer d'un
champ à l'autre. Le véritable inconvénient est que,
devant l'impossibilité d'allotir à chaque chef de fa-
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