Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1913 12 janvier 1913
Description : 1913/01/12 (A4,T11,N63). 1913/01/12 (A4,T11,N63).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248049h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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«. i
pures. Grâce à cette communauté spirituelle, la popu-
larité de M. Poincaré, en Russie, a dépassé la sphère
des valises et des galas diplomatiques, où s'était
confiné, malgré tout, son séjour à St-Pétersbourg:
elle a pénétré au plus profond des masses populaires.
Aux heures d'inquiétude et d'alarme, la France
se ressaisit toujours, et le propre d'un grand peuple
est précisément de pouvoir dresser, devant des hori-
zons obstrués de menaces, ses fils les plus dignes
de la conduire et de la défendre.
Serge de Chessin
Six ans de vie politique
(S u i tel)
V
L'organisation agraire n'est qu'un cadre qui at-
tend le tableau: elle est la forme plus parfaite que
revêt l'attitude envers la terre et grâce à laquelle
s'ouvrent des possibilités illimitées pour le relève-
ment de l'économie rurale, son développement et son
épanouissement. Mais, afin de transformer ces possi-
bilités en faits réels, il fallait entreprendre simultané-
ment un autre travail immense et hérissé de difficul-
tés: organiser, sous tous ses aspects, un secours
agricole, répandre les connaissances d'économie ru-
rale, stimuler l'intérêt vers l'amélioration de l'exploi-
tation, convaincre les producteurs agricoles de la
nécessité d'abandonner les procédés surannés de
travail, etc.
Il se peut qu'il eût fallu commencer par là. Cer-
tains affirment que si la réorganisation agraire était
précédée de la mise au point agronomique de la po-
pulation, les résultats de la réforme auraient été
incomparablement plus féconds. C'est possible. Mais
il fallait avant tout compter avec les réalités: or,
depuis la libération des paysans jusqu'aux derniers
travaux de réorganisation agraire, il a été fait trop
peu pour développer d'une manière tant soit peu
sérieuse la technique rurale. Les mesures, prises de
temps en temps à cet égard, portaient un caractère
accidentel, et accusaient une absence complète d'es-
prit de système. Il manquait jusqu'aux bases d'une
organisation tant soit peu harmonieuse, et si, parfois,
un effort s'orientait vers ce but, c'était d'une ma-
nière artificielle, plutôt sous forme d'essais qu'en vue
de donner lieu à un résultat déterminé et fini.
Le Gouvernement faisait plus que les Zemstwos,
mais il n'en reste pas moins vrai que les travaux
du Gouvernement laissaient également beaucoup à
désirer. Quant aux Zemstwos, fourvoyés dans la po-
litique, ils aspiraient moins à élever le niveau
de l'exploitation rurale qu'à prouver la justesse
d'une idée, d'une grande importance pour leurs vi-
') Voir le N Ii:! de la "Revue Contemporaine".
sées politiques, idée qui consistait à proclamer l'irré-
médiable impossibilité, sous le régime existant en
Russie, d'apporter un développement quelque peu
sérieux à l'exploitation rurale. On cherchait surtout
à mettre en lumière les faits susceptibles de té-
moigner des côtés pénibles de l'économie nationale,
ou bien de contribuer, par des mesures énergiques,
à son relèvement et à son épanouissement. On s'achar-
nait à prouver de toutes les manières que chaque
paysan ne dispose que d'un quart de cheval, mais
l'on s'abstenait soigneusement de tout ce qui pou-
vait faire du paysan le propriétaire d'un cheval tout
entier.
Entreprendre la réforme dans des conditions pa-
reille eût été une faute impardonnable. Sans parler de
ce que cette méthode eût équivalu à un retard
apporté à la réorganisation agraire pour un temps
indéterminé, il aurait fallu compter avec toute une
série d'autres obstacles des plus graves. Avant tout,
sous le régime communal, des efforts extraor-
dinaires étaient nécessaires pour faire assimi-
ler la moindre innovation, et, d'ailleurs, la plupart
de ces innovations n'étaient possibles qu'à la condi-
tion d'obtenir, en leur faveur, l'assentiment de toute
la commune. En outre, de par sa nature, l'exploita-
tion rurale, chez les paysans, ne s'améliore naturel-
lement que d'une manière extrêmement lente et grâce
à des peines laborieuses, au point que les perfection-
nements se font sentir tout au plus tous les dix
ans. Il fallait absolument une impulsion puissante
pour mettre en mouvement la grande masse paysanne,
pour l'amener à jeter un coup d'œil autour d'elle et
à prendre conscience de la nécessité de chercher de
nouvelles voies agricoles.
La réforme agraire a précisé et donné cette im-
pulsion; elle a reveillé le village de sa léthargie, et
ce réveil a créé un terrain favorable à l'assimilation
des nouveaux principes de travail rural: ainsi, un des
effets de la réforme agraire a été de compenser avec
excédent, au point de vue agronomique, les consé-
quences préjudiciables dont les travaux de réorgani-
sation ont souffert de l'état relativement chaotique de
l'agronomie.
La problème fut abordé immédiatement à l'achè-
vement de la première période champêtre des tra-
vaux de réorganisation agraire. L'attention s'était
concentrée sur les paysans sortis de la commune.
On supposait à juste titre qu'au point de vue agro-
nomique leur situation n'était pas seulement la plus
pénible, mais aussi celle qui mettait en jeu les plus
grandes responsabilités. Ces paysans étaient résolus
à commencer une vie nouvelle, et il fallait leur venir
en aide d'urgence, leur donner des indications et des
conseils immédiats. De cette manière le pouvoir ne
faisait pas que soutenir de son appui une nouvelle
culture à ses débuts: il créait les bases de toute
une c/e inédite dans l'histoire de l'exploitation ru-
rale. Il est incontestable que les paysans, attardés
pures. Grâce à cette communauté spirituelle, la popu-
larité de M. Poincaré, en Russie, a dépassé la sphère
des valises et des galas diplomatiques, où s'était
confiné, malgré tout, son séjour à St-Pétersbourg:
elle a pénétré au plus profond des masses populaires.
Aux heures d'inquiétude et d'alarme, la France
se ressaisit toujours, et le propre d'un grand peuple
est précisément de pouvoir dresser, devant des hori-
zons obstrués de menaces, ses fils les plus dignes
de la conduire et de la défendre.
Serge de Chessin
Six ans de vie politique
(S u i tel)
V
L'organisation agraire n'est qu'un cadre qui at-
tend le tableau: elle est la forme plus parfaite que
revêt l'attitude envers la terre et grâce à laquelle
s'ouvrent des possibilités illimitées pour le relève-
ment de l'économie rurale, son développement et son
épanouissement. Mais, afin de transformer ces possi-
bilités en faits réels, il fallait entreprendre simultané-
ment un autre travail immense et hérissé de difficul-
tés: organiser, sous tous ses aspects, un secours
agricole, répandre les connaissances d'économie ru-
rale, stimuler l'intérêt vers l'amélioration de l'exploi-
tation, convaincre les producteurs agricoles de la
nécessité d'abandonner les procédés surannés de
travail, etc.
Il se peut qu'il eût fallu commencer par là. Cer-
tains affirment que si la réorganisation agraire était
précédée de la mise au point agronomique de la po-
pulation, les résultats de la réforme auraient été
incomparablement plus féconds. C'est possible. Mais
il fallait avant tout compter avec les réalités: or,
depuis la libération des paysans jusqu'aux derniers
travaux de réorganisation agraire, il a été fait trop
peu pour développer d'une manière tant soit peu
sérieuse la technique rurale. Les mesures, prises de
temps en temps à cet égard, portaient un caractère
accidentel, et accusaient une absence complète d'es-
prit de système. Il manquait jusqu'aux bases d'une
organisation tant soit peu harmonieuse, et si, parfois,
un effort s'orientait vers ce but, c'était d'une ma-
nière artificielle, plutôt sous forme d'essais qu'en vue
de donner lieu à un résultat déterminé et fini.
Le Gouvernement faisait plus que les Zemstwos,
mais il n'en reste pas moins vrai que les travaux
du Gouvernement laissaient également beaucoup à
désirer. Quant aux Zemstwos, fourvoyés dans la po-
litique, ils aspiraient moins à élever le niveau
de l'exploitation rurale qu'à prouver la justesse
d'une idée, d'une grande importance pour leurs vi-
') Voir le N Ii:! de la "Revue Contemporaine".
sées politiques, idée qui consistait à proclamer l'irré-
médiable impossibilité, sous le régime existant en
Russie, d'apporter un développement quelque peu
sérieux à l'exploitation rurale. On cherchait surtout
à mettre en lumière les faits susceptibles de té-
moigner des côtés pénibles de l'économie nationale,
ou bien de contribuer, par des mesures énergiques,
à son relèvement et à son épanouissement. On s'achar-
nait à prouver de toutes les manières que chaque
paysan ne dispose que d'un quart de cheval, mais
l'on s'abstenait soigneusement de tout ce qui pou-
vait faire du paysan le propriétaire d'un cheval tout
entier.
Entreprendre la réforme dans des conditions pa-
reille eût été une faute impardonnable. Sans parler de
ce que cette méthode eût équivalu à un retard
apporté à la réorganisation agraire pour un temps
indéterminé, il aurait fallu compter avec toute une
série d'autres obstacles des plus graves. Avant tout,
sous le régime communal, des efforts extraor-
dinaires étaient nécessaires pour faire assimi-
ler la moindre innovation, et, d'ailleurs, la plupart
de ces innovations n'étaient possibles qu'à la condi-
tion d'obtenir, en leur faveur, l'assentiment de toute
la commune. En outre, de par sa nature, l'exploita-
tion rurale, chez les paysans, ne s'améliore naturel-
lement que d'une manière extrêmement lente et grâce
à des peines laborieuses, au point que les perfection-
nements se font sentir tout au plus tous les dix
ans. Il fallait absolument une impulsion puissante
pour mettre en mouvement la grande masse paysanne,
pour l'amener à jeter un coup d'œil autour d'elle et
à prendre conscience de la nécessité de chercher de
nouvelles voies agricoles.
La réforme agraire a précisé et donné cette im-
pulsion; elle a reveillé le village de sa léthargie, et
ce réveil a créé un terrain favorable à l'assimilation
des nouveaux principes de travail rural: ainsi, un des
effets de la réforme agraire a été de compenser avec
excédent, au point de vue agronomique, les consé-
quences préjudiciables dont les travaux de réorgani-
sation ont souffert de l'état relativement chaotique de
l'agronomie.
La problème fut abordé immédiatement à l'achè-
vement de la première période champêtre des tra-
vaux de réorganisation agraire. L'attention s'était
concentrée sur les paysans sortis de la commune.
On supposait à juste titre qu'au point de vue agro-
nomique leur situation n'était pas seulement la plus
pénible, mais aussi celle qui mettait en jeu les plus
grandes responsabilités. Ces paysans étaient résolus
à commencer une vie nouvelle, et il fallait leur venir
en aide d'urgence, leur donner des indications et des
conseils immédiats. De cette manière le pouvoir ne
faisait pas que soutenir de son appui une nouvelle
culture à ses débuts: il créait les bases de toute
une c/e inédite dans l'histoire de l'exploitation ru-
rale. Il est incontestable que les paysans, attardés
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